1 N`GOLA N° 6-7 EDITORIAL Association des Angolais de Suisse

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1 N`GOLA N° 6-7 EDITORIAL Association des Angolais de Suisse
N’GOLA N° 6-7
EDITORIAL
Association des Angolais de Suisse: 21 juillet 1983 - 21 juillet 1995: 12 ans d'existence
L'Association des Angolais de Suisse totalise ses douze ans d'existence le 21 juillet 1995.
C'est une occasion de faire le bilan, mais également, une occasion de parler de cette
association; son histoire, son but, ses réalisations et les perspectives d'avenir.
Cette association créée le 21 juillet 1983 à l'initiative des Angolais de Genève avait pour but
de maintenir des contacts entre angolais, de sauvegarder et renforcer leur solidarité. Dix ans
après, en 1993, la situation en Angola n'a pas évolué dans le sens escompté. L'Angola est de
nouveau déchiré par la guerre fratricide. Les difficultés politiques et sociales font qu'un
nombre assez considérable d'Angolais continue à émigrer vers les pays limitrophes et
lointains. La Suisse n'est pas épargnée à ce phénomène migratoire forcé des Angolais; ces
derniers, on les trouve non seulement à Genève mais presque partout sur le sol helvétique.
Ainsi, dans le souci de rassembler tous les Angolais de Suisse pour une même cause, un même
but, les membres ont exprimé leur volonté lors de l'assemblée générale du 25 avril 1993 tenue
à Genève en vue de la restructuration de l'association. Outre le but précité vient s'ajouter
celui d'organiser et de financer des projets d'aide humanitaire au profit du peuple angolais
martyr ainsi que de participer à la défense des Droits de l'homme en Angola conformément à
la Charte des Nations Unies.
Ce qui est très important dans l'organisation interne de cette association restructurée est que
chaque canton suisse est considéré comme une section. Les Angolais peuvent adhérer
librement dans la section de leur région sans tenir compte de leur appartenance ethnique,
politique, religieuse, etc. Et, lorsqu'on est membre d'une section, on est automatiquement
membre de l'association. A présent, cinq sections sont déjà fonctionnelles; à savoir, Berne,
Fribourg, Genève, Lucerne et Vaud. D'autres, telles que Neuchâtel, Valais et Zurich, sont en
cours de formation. Par ailleurs, le rôle primordial de la section est de sensibiliser les
Angolais de la situation générale du pays par des rencontres et par l'information. La Section
est autonome et possède en son sein un comité (système helvétique oblige!). Quant au Comité
Exécutif, il est composé de sept membres et élu par l'assemblée générale qui regroupe tous les
membres et sympathisants.
Sans but lucratif et apolitique, l'association dont le siège administratif est à Genève constitue
le fruit du travail de bénévoles, étudiants ou travailleurs. Elle compte actuellement plus de
200 membres et sympathisants répartis dans toute la Suisse. L'année passée, elle a procédé à
une collecte très fructueuse de médicaments destinés au peuple angolais, et a organisé des
conférences-débats sur des thèmes très significatifs: "l'échec de la démocratisation en
Angola" , et "la place de l'opposition dans la démocratie angolaise". Ces conférences-débats
ont été animées par des personnalités politiques angolaises. D'autres débats se sont déroulés
au niveau des sections et animés par des membres. L'association a également participé aux
activités culturelles et récréatives organisées par d'autres associations ou communautés.
Cependant beaucoup de projets sont en vue. D'ailleurs, c'est ce qui a suscité la création du
Centre d'Etudes et de Développement de l'Angola "CEDA", et l'intégration de l'Aide pour
l'Angola "APA" de Lucerne au sein de l'Association. Cette dernière a réalisé l'année passée
deux actions concrètes sur le terrain à Luanda. Bref, ces deux organes constituent des
commissions permanentes de l'association dans le cadre des analyses, des propositions et des
réalisations concrètes pour le développement de l'Angola.
Enfin, l'association souhaite la participation de toutes les Angolaises et de tous les Angolais
pour son édification. Décant K.
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ACTIVITES DE L'ASSOCIATION
Résumées par Décant Keto
L'Assemblée Générale du 29 avril à Lausanne
La première assemblée générale ordinaire du mandat du Comité Exécutif, exercice
1994/1995, a eu lieu à Lausanne et a connu la participation d'au moins 50 personnes.
Contrairement aux habitudes, le Comité Exécutif a invité le juriste Christophe Taffelmacher
de l'Entraide protestante (EPER) afin de donner quelques précisions concernant "la loi des
mesures des contraintes dans le droit des étrangers" que le peuple suisse avait voté l'année
passée et qui est entrée en vigueur le 1er février 1995.
Dans son exposé, et après avoir donné un bref aperçu historique de la situation socioéconomique de la Suisse qui serait d'ailleurs à l'origine de cette loi, Maître C. Taffelmacher a
énuméré les cinq mesures qui caractérisent cette loi: 1. Phase préparatoire; 2. Détention en
vue de refoulement; 3. Départ immédiat sans contrainte; 4. Assignation à résidence et 5.
Fouille et Perquisition. Il est à noter que, malgré la loi émane de l'exécutif de la confédération,
son application est cantonale.
Les membres en ont profité pour poser des questions afin d'éclaircir certaines situations tant
des requérants d'asile que de ceux qui ont des permis de séjour, car sommes nous tous
étrangers dans ce pays.
A la fin du débat, Maître C. Taffelmacher a eu l'honneur de signer le livre d'or de l'association
en écrivant: "Heureux d'avoir pu partager avec vous mes connaissances et mes expériences.
Bonne continuation".
La séance a été également marquée par la présence de Madame Paulina Cesar de la Boutique
Alhambra de Lausanne. Dans son message, elle a encouragé les membres de l'association de
continuer à mieux travailler. L'organisation interne et la liberté d'expression accordée à toute
personne pendant le débat prouvent l'efficacité de l'association et la solidarité existant entre
membres souligna-t-elle. Seulement, elle a regretté que les femmes ne soient pas venues
nombreuses à cette assemblée.
Outre les points traités à cette séance, il est également très important de souligner que
l'assemblée a procédé à l'élection des Vérificateurs des Comptes de l'association. A ce sujet,
ont été élus, MM Ntimunsende Antonio Esteves (St. Imier), Sanda Pasi Kato Don Piscky
(Neuchâtel) et Queva Roberto (Genève)
Elections dans les Sections
Comme nous l'avons souligné dans notre précédent numéro, les mandats des Comités des
sections pour l'exercice 1994/1995 sont presque tous arrivés à terme. Cette fois-ci, ce sont les
Sections de Berne et Vaud qui étaient aux urnes. Après dépouillement, l'équipe dirigeante de
la section de Berne se compose actuellement de MM. Ntimunsende Antonio Esteves
(Président), Mambuene Panzo Samuel (Secrétaire), José Manuel Muala (Trésorier), João
Pedro et Camilo Quinavuidi (Conseillers) tandis que MM. Pedrito Lucau et Queto Bunga sont
nommés vérificateurs des comptes de la section. Quant à la Section de Vaud, le comité est
composé de MM. Pedro Alves Buanga (Président), João Neto Maiamba (Secrétaire), Antonio
Rafael (Trésorier), Pierre Odi Kossi et João Camacho (Conseillers). M. Bernado Nkano est
nommé vérificateur des comptes.
Il est à noter que le Comité la section de Genève compte lancer un référendum auprès de leurs
membres pour modifier le Règlement d'Ordre Interne. Cette section aimerait adopter le
système de fonctionnement des autres sections, car la collégialité adoptée l'année passée n'a
pas donné des résultats satisfaisants. Beaucoup de membres du comité ont laissé travailler une
seule personne tandis que certains parmi eux ne savaient quoi faire. "Nous pensons que les
attributions des titres aux membres du comité et des rôles bien précis nous amèneront à mieux
fonctionner" souligne l'un des responsables du Comité.
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Le 3 juin: Journée trop chargée à Lausanne !!!
Les membres de l'association ont pris rendez-vous à Lausanne le samedi 3 juin pour répondre
à deux invitations. La première est celle d'un tournoi de football organisé par nos frères
zaïrois de l'Alliance des Associations Zaïroises en Suisse (ALAZAS) et la deuxième, celle de
la journée de l'enfance organisée dans le cadre des loisirs de l'association par Madame Angela
Lukau Kimbi et Monsieur João Bunga, respectivement Secrétaires aux Affaires Sociales et
aux Loisirs.
En ce qui concerne le tournoi de football, la vaillante équipe angolaise composée
principalement des membres de la section de Vaud a été classée quatrième à l'issue de toutes
les épreuves. La coupe ainsi remportée a été remise aux mains du Secrétaire Général de
l'Association, Monsieur Joaquim Nkidiaka. Il est très important de souligner qu'à ce tournoi,
la seule nationalité qui était présente, à part les Zaïrois organisateurs, était la nôtre. D'ailleurs
beaucoup de compatriotes angolais ont même joué dans les équipes des zaïrois telles que
Bana Kalamu, Kasa-Vubu, etc.
Quant à la journée de l'enfance, 20 familles seulement ont répondu à l'invitation, soit au moins
60 enfants ont reçu leurs cadeaux et ont pu se défouler. Ce qui est déplorable dans des telles
circonstances est que les parents, quant il s'agit des fêtes qui les concernent, viennent
massivement. Nous attendions plus de 200 enfants alors que 30% seulement se sont présentés.
Chers parents, l'avenir appartient aux enfants. C'est le moment qu'ils se connaissent et se
côtoient dans ce pays qui n'est pas le nôtre.
Visite d'une délégation angolaise en Suisse
Le 6 mai dernier, une délégation angolaise a débarqué à Genève dans le but de rencontrer la
communauté angolaise en Suisse. Cette délégation était composée de juristes, de religieux,
etc. Ce qui a surpris les membres de notre association à ce rendez-vous est que la
communauté angolaise en suisse telle que nous la connaissons n'était pas représentative. C'est
dû au manque de communication ou au non vouloir des gens qui étaient au courant de
l'arrivée des nos compatriotes? Sachez que notre association n'était pas également informée.
Et, grâce à un membre, nous avions intercepté le message en dernière minute. Raison pour
laquelle nous nous sommes présentés. Ce qui est encore drôle, dans des telles circonstances, il
n y a pas eu de dialogue. Après avoir entendu le motif de la visite de nos compatriotes
visiteurs, il fallait passer au toast sans aucune autre procédure. Pas de question ! C'est ça qu'on
appelle contact direct !
Journée de la musique et de la diversité à Genève
L'Association des Angolais de Suisse a participé avec faste à la journée de la musique et de la
diversité organisée par la Ville de Genève du 20 au 25 juin. Notre association a eu l'honneur
de représenter les valeurs culturelles de l'Angola et les spécialités culinaires angolaises. Cette
fête qui a connu plus de 100.000 visiteurs a encore favorisé la promotion de l'association.
Pendant 6 jours, animation musicale aidant, le stand était bondé des gens qu'il manquait même
de la place. Beaucoup de compatriotes ont laissé entendre qu'ils ne manqueraient plus aux
réunions de l'association tout en donnant leurs coordonnées. Cependant, pour témoigner leur
solidarité envers leurs frères de langue portugaise, la délégation mozambicaine composée
d'une trentaine de personnes, invitée à cette fête par la ville de Genève, a eu l'honneur de dîner
à notre stand partageant ainsi nos spécialités culinaires telles que le poulet à la moambe, les
pasteis et le fameux vin de palme.
Coup de chapeau à toutes celles et à tous ceux qui se sont donnés la peine de travailler
bénévolement durant 6 jours pour le compte de l'association !
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DOSSIER
CABINDA: UMA PROBLEMATICA... (Continuação e Fim)
4. A problemática do enclave de Cabinda
A apresentação do contexto histórico político do quadro em que se situam os traçados das
fronteiras em África, permitem-nos resumidamente entender a abordagem da problemática do
enclave de Cabinda. Por impossibilidade de realizar um estudo no terreno e contactos mais
profundos com as partes nela envolvidas, este artigo não tem pretensão de satisfazer todas as
exigências que seriam de rigor num tema vasto
4.1. A política a volta da internacionalização da questão do Congo (Zaire)
Partimos como ponto de referência a Conferência Internacional de berlim de 1885 e a
Constituição do antigo distrito do Congo em termos de delimitação deixando em abertos
outros aspectos; consoante R. Pélissier.
O tratado luso-británico de 26.2.1884 reconhece a soberania Portuguesa sobre a costa entre os
8° e 5 12" de latitude sul, quer dizer que Portugal obtém do seu aliado británico as mãos livres
para ocupar o território entre Congo e Ambriz como as duas margens do Congo até Noqui,
embora a liberdade do comércio, de navegação e de religião tivesse sido mantida. Em troca de
concessões em Moçambique, Portugal obteve a justeza da causa ao Norte de Ambriz o que
representava uma vitória diplomática; só faltava a notificação pelas grandes potências.
Sob pressão de Bismark, o tratado luso-británico de Fevereiro 1884 foi denunciado pela
Inglaterra aos 24.6.1884. A partir de Abril - Maio 1884 os agentes da associação internacional
africana tentaram adquirir em Boma os direitos de soberania sobre os territórios
reinvindicados pelo Portugal.
A convenção assinada aos 8.11.1884 entre a Associação Internacional e a Alemanha antes da
abertura da conferência de Berlim atribui à Associação um território imenso que portanto sem
incluir as duas margens do Congo, é uma ameaça real para as ambições portuguesas. A
ocupação portuguesa das margens do Congo não tinha tido, efectivamente lugar, mas s notícia
espalhada pela Europa teve como efeito acentuar as pressões da França, Grã Bretanha e da
Alemanha sobre Portugal com vista a baixar as suas pretensões.
4.2. A ocupação de Ngoyo
Esta ocupação tem um prolongamento concreto. Ao sul de Cacongo "protegido" desde 1883,
o Ngoyo que se tornara o essencial de Cabinda, passa realmente sob a autoridade portuguesa,
graças ao envio de duas corvetas que partiram de Luanda em Janeiro de 1885 (1.5.9.12.
Janeiro) com vista a ocupar postos militares sob comando de Ferreira do Amaral. Foram
concluidos tratados com os sobas de Banana (7 Janeiro), Boma (11.1.1885) e Santo António
do Zaïre. Nesta costa de Ngoyo a influência portuguesa não só é inegável no plano comercial
mas também cultural e político; duas famílias notáveis do Ngoyo iriam destacar-se; os
Franque e os Puna. Assinaram-se vários tratados (Simulambuco, Chinfuma, Moanda, Socca e
Futila, etc.).
Não iremos entrar nos pormenores destes tratados que têm suscitado vários tipos de
interpretação e algumas polémicas, apenas diremos que na maior parte tratam-se de tratados
de "vassalagem" e onde se repara que os portugueses, a exemplo dos seus direitos perante as
nações europeias do que para os fazer valer junto dos africanos.
4.3. A fixação da fronteira norte
Aos 14.2.1885 Portugal assina em Berlim uma convenção com a associação internacional do
Congo pela qual ele reconhece as futuras possessões do rei Leopoldo II.
Portugal renuncia a margem direita do rio e dai mesmo, perde as zonas onde a seu comércio é
importante (Banana, Boma, etc.) e conserva apenas um enclave com contornos ainda vagos,
devido ao facto do mesmo ser delimitado apenas no sul e a leste, incluindo Cabinda e
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Malembo. Ao sul do rio élhe reconhecido a margem esquerda até Noqui (com as incertezas
topográficas). No interior do território, que se estende ao sul do paralelo de Noqui até a sua
intersecção com Cuango, élhe devolvido. Depois, o curso de Cuango e considerado como
fronteira com o estado independente do Congo sem que as negociadoras aclarassem, contudo,
até que ponto de latitude.
4.4. O nascimento do distrito do Congo
No aspecto administrativo os portugueses criaram por decreto real de 18.7.1885 (publicação
no boletim oficial de Angola de 5 de Outubro 1885) o distrito do Congo incluindo todos os
territórios a norte do distrito de Luanda, de uma parte a outra do rio. A capital do distrito já
fixada em Cabinda; o que constituia em colocar num enclave separado por um Estado
independente e o rio do grosso de sua jurisdição; e mesmo nesta parte reduzida que tem
Cacongo e uma parte de Ngoyo como frente do mar; só depois da assinatura da convenção
franco-portuguesa de 12.5.1886 é que a fronteira norte do enclave afectará em definitivo a
forma actual. O que deixa aos portugueses uma parte importante de Maiombe onde a
influência portuguesa é tão fresca como a dos franceses e belgas, porque nenhum dos
exploradores portugueses se ilustrou a partir das priais do Cacongo.
4.5. Ameaças separatistas em Cabinda
4.5.1. O respeito do princípio de intangibilidade territórial
Tendo em consideração dos aspectos anteriormente referidos, e apoiando-se do trabalho do
Pezarat Correia, destacado elemento do movimento das forças armadas (Pezarat Correia:
Descolonização de Angola 1991 p.110-111), Cabinda constituia pelo somatório de uma série
de factores como a descontinuidade geográfica com o resto de território angolano,
potencialidade económica, interesses estrangeiros, a ameaça mais perigosa a integridade
territórial de Angola, na fase de transição para a independência e mesmo depois.
A partir da Conferência de Berlim e depois dos convênios com a França e Belgica, conforme
salientamos, estabeleceram-se as fronteiras definitivas do Norte de Angola. O enclave de
Cabinda passou a estar administrativamente integrado no conjunto desta colónia. (Ref.4.3.)
A certa da OUA proclama que o respeito pela integridade territorial herdada no acesso à
independência é um dos principios fundamentais da organização. É o respeito pelo princípio
jurídico que já tinha regulado idéntica questão nas independências das colonias da América do
Sul no princípio do século passado. Este princípio é geralmente aceite, apesar de algumas
opiniões contrárias mesmo no seio da OUA, como uma inteligente e prudente medida de
regulação de potenciais conflitos fronteiriços, nas delicadas fases de transição para a
independência e da sua consolidação (Ref.3).
Tendo as fronteiras nas colónias sido arbitrariamente traçadas ao sabor de acordos entre
potências coloniais, nesses actos não pesou a mínima preocupação com a realidade histórica,
geográfica, étnico ou cultural, nem com os interesses dos povos colonizados que, óbviamente,
não tiveram qualquer participação naqueles acordos, muito menos preocuparam-se com os
problemas que poderiam acarretar paraesses mesmos povos.
Mas se estes, durante a fase da luta pela independência ou na sua consolidação, entrassem em
disputas fronteiriças, ou em conflitos que conduzissem à balcanização dos respectivos
territórios, estariam a canalizar os seus esforços para guerras fraticidas; enfraqueceriam as
lutas de libertação e desviar-se-iam do objectivo principal que era a luta contra o dominador
colonial. A resolução dos problemas de fronteiras teria o seu tempo próprio e esse seria depois
de consolidadas as independências, a tratar entre Estados soberanos.
Este princípio da OUA foi acolhido pela ONU, nomeadamente, a resolução n° 1514 (XV)
pela Assembleia Geral e classifica de incompatível com os objectivos e princípios da carta
desta organização sobre qualquer tentativa que vise a rotura, parcial ou total da unidade
nacional e a integridade territórial do país. A resolução refere-se é obvio, aos países que não
tinham ainda atingido a independência.
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Portugal assumiu, desde o 25 de Abril de 1974, o compromisso de respeitar estes princípios,
como bem expressou no comunicado conjunto de 4 de Agosto, quando da visita do Secretário
Geral da ONU à Lisboa, o governo português, comprometeu-se a garantir plenamente a
unidade e integridade de cada território e opõe-se a toda e qualquer tentativa separatista, ou
tentativas de desemembramento, seja qual for a sua origem.
Foram essas também sempre as exigências dos movimentos de libertação, desde os primeiros
contactos unilaterais, e que viriam a subscrever, em conjunto, em Mombaça, quando entre 3 e
5 de janeiro de 1975, acordam na plataforma comum para negaciar com a parte portuguesa de
como Cabinda é parte integrante e inalienável do território angolano e constaria da declaração
dos princípios deste documento.
Portugal não poderia, portanto, sob pena de trair os seus compromissos e de pôr em causa
todo o processo negocial, tolerar manobras de grupos separatista em Cabinda.
4.5.2. A má distribuição e gestão deficiente dos rendimentos petrolíferos
É paradoxal constatar in loco o estado de pobreza e miséria da pronvíncia em relação aos altos
lucros que se substraem do seu subsolo pela multinacional Cabinda Golf Oil, hoje explorada
pelo grupo americano Chevron, quanto às recaídas em investimentos de carâcter socio
economíco, hospiladas, habitação, água, luz, transportes, etc.
É incrível que por vezes haja uma falta gritante de gaz ou combustível em Cabinda. Estas
carências, ao nosso entender, agudizam os sentimentos de frustração na consciência dos
habitantes oriundos desta parcela do território nacional; chegando ao ponto de odiar qualquer
concidadão da outra zona do país, como sendo explorador das suas riquezas e daí reforça o
sentimento do espírito independentista. Mas este estado de carência e sua solução não é a
única preocupação, porque entre os grupos étnicos que compõem a província de Cabinda
existem grandes rivalidades e nem sempre há unanimidade na maneira de reinvendicar a
independência entre os woyos do litoral e os yombes da floresta. Tanto como em outras partes
de Angola a visão é diferente entre os Cabindas que voltam do exílio e os que não migraram.
Quanto à exploração desta riqueza em prol e beneficio dos filhos da província, os expatriados
que aí labutam alegam que todo têm feito neste sentido, mas sentem-se limitados pelos
condicionalismos institucionais e talvez também pela má gestão das percentagens postas à
disposição das autoridades provínciais para levar a frente investimentos e projectos.
4.5.3. Anexação e cobiça dos países vizinhos
As repúblicas do Zaire e Congo são os dois países limítrofes da província de Cabinda.
Existem neste dois países uma forte comunidade de concidadões originários desta parte do
país. Os dois países têm concedido apoios discretos e até abertos aos grupos que reinvendicam
a independência para o território de Cabinda; entre estes grupos nem sempre há união de força
na condução das suas acções, de modo que as divergências ideológicas entre os dois países
determinam e influênciam o comportamento dos grupos que albergam.
O Congo vive desde há muitos anos graves crises socio-económicas e são frequentes os
atrasos e não pagamento dos vencimentos dos funcionários da administração pública, o que
leva, às vezes, o Estado congolês a solicitar ajuda externa para resolução dessas crises. Apesar
do Congo dispôr de petróleo no seu subsolo, a sua exploração não satisfaz as necessidades
que o país enfrenta. Uma política de aproximação com os independistas de Cabinda no
sentido de anexação ao Congo será uma solução adequada a esta crise. O que explica talvez a
atitude de alguns ex-dirigentes políticos congolêses de origem Cabindense bater sempre na
tecla deste assunto, o caso de Alfred Raul, por exemplo, antigo primeiro ministro do Congo,
originário de Cabinda.
A república do Zaire o maior território da região,pela sua configuração geo-física, é um
Estado encravado; com uma faixa litoral de quase 65 km, todo o resto do território é
praticamente sem saida ao mar.
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O Zaire, também como o Congo, tem reservas de petróleo e uma cobertura florestal imensa
que se extende na nossa província de Cabinda. A exploração petrolífera zairensenão satisfaz
as necessidades locais. O combustível no Zaire é um produto muito procurado o que explica
em parte a coragem dos "contrabandistas" em desviar tambores desse produto, mesmo de
canoa, apesar dos perigos que correm a partir do Soyo até ao outro lado da fronteiro. O peixe
é o prato muito apreciado no Zaire, a produção marítima no Zaire é sem expressão em relação
à forte procura. Todas estas considerações, aliadas a megalomania do seu presidente, faz com
que o Zaire deseje uma eventual anexação de Cabinda, alargando assim a sua faixa marítima,
incrementaria as suas reservas em combustível e aumentaria a sua captura pesqueira e
derivados.
O que explica as facilidades concedidas aos líderes dos grupos independentista no Zaire ao
ponto de os atribuir, tempo de antenas nas emissões da "Voz do Zaire" em Kinshasa, em
desrespeito aos grupos políticos nacionalistas angolanaos aí asilados pouco antes da
independência. O que presidente Zairense já chegou a declarar nos seus discursos, que
cabinda não era Angola, e Angola não era Cabinda e foi mais longe ao ponto de estabelcer
uma comparação entre a situação colonial belga no que se refere ao Ruanda e Burundi.
CONCLUSÃO
Como se poderá ser constatado, este modesto trabalho não tem a pretensão de esgotar a
abordagem da problemática do enclave de Cabinda. Embora se reconheça a especificidade do
contexto e a particularidade da sua realidade; a matéria não deixa de se caracterisar pela
identidade em alguns pontos comuns próprios e referentes às implicações jurídicas, históricas,
sociológicas, etno-linguísticas, políticas dos traçados das fronteiras em África. A abordagem
feita na óptica da sociologia política, não esvaziou o tema em muitos dos seus aspectos e
contornos. Desta feita, acreditamos que o interesse e a atenção que venham a merecer
permitam colmatar certas lacunas existentes. Os grupos socio-etno-linguístico do actual
território de Cabinda são parte integrante da grande família cujos os membros são hoje
espalhados em três Estados soberanos Angola, Congo, Zaire e até mesmo a parte sul do
Gabão. Razão válida que argumenta, de que qualquer intervenção nesta polémica leve em
consideração este facto na sua totalidade. Se a divisão colonial foi arbitrária, não se justifica
as invenções de motivos que ignoram o respeito e a salvaguarda dos valores das respectivas
populações.
As nações africanas fortalecer-se-ão pelo reencontro entre as suas respectivas populações,
promovendo diálogo entre as culturas e fomentando o respeito da diversidade etno-linguística.
O derramamento de sangue como forma de pressão para satisfazer as ambições, a cobiça do
rendimento do petróleo dos malongos, a má distribuição deste na terra onde se substrai e ao
benefício dos seus filhos, as tentaivas de anexação de uns para alargar a sua faixa marítima,
safricando os interesses locais dentro do quadro jurídico esatal angolano, são uns dos aspectos
ao nosso ver que devem merecer reflexão e ser levados em consideração de todos quanto
estão envolvidos nesta problemática.
BIBLIOGRAFIA
BOUTHOUL G. "Sociologia da política"; Paris, France. Livraria Bertrand. 1975.
BOUVIER, P. "Un problème de sociologie politique: les frontières des Etats Africains".
BULB, Bruxelles, 1972. Pag. 685.
BEAUDET, T. "Angola, bilan d'un socialisme de guerre." Points de vue concrets:
L'Harmattan. 1992.
CORREIA, PEZARAT. Descolonização de Angola: A joia da Côroa do Império Português".
Ler e Escrever, Luanda. 1991.
DECOUFLE, ANDRE. "Sociologia das revoluções". Paris, France. Livraria Bertrand. 1975.
N'ZONGOLA. "Introduction à la Science Politique". Collection Objectif 80, Editions du
Mont Noir. Zaïre 1965.
7
PIERRE, GEORGE. "Sociologie et Géographie". PUF - 1972.
PELISSIER, RENE. "La colonie du minotaure: Nationalisme et révoltes en Angola (1926 1961)" Montamets 1978.
PHYLLIS, M. MARTIN. "Historical of Dictionary of Angola"; African Historical of
Dictionary n° 26. The Scarecrow Press Inc Matuchen, N.J. London. 1980.
WILLIAM, M. "Portuguese Africa and the West" Monthly Review Press, New York and
London. 1972.
João Baptista Nz. Lukombo, Licenciado em Sociologia, Mestrado (D.E.S.S.) IUED
Universidade de Genebra - Suiça.Doutorando UNIL - Lausanne - Suiça.
Assistente do CNIC - Universidade Agostinho Neto.Técniso do Gamek Projecto Capanda.
COURRIERS DES LECTEURS
A Propos de l'article de "Paris-Match" sur l'Afrique
J'aimerai réagir sur l'article de ce magazine français et que vous aviez reproduit intégralement
dans vos colonnes sous la rubrique "lu pour vous". Avant toute chose, je dois vous faire deux
remarques. La première sera une mise en garde sur la vigilance de toute publication
prématurée dans votre bulletin. Surtout les reproductions des articles étrangers. Les écrits
politiques sont pervers. Vous êtes bien placés pour le savoir. Un lecteur non averti ne retient
que le superflu. Or, une lecture se fait à plusieurs niveaux afin de décoder tous les sens. La
deuxième remarque est celle-ci, le bulletin d'information doit rester focalisé essentiellement
sur l'Angola. Ceci pour éviter le "fourre-tout". En tout cas c'est mon avis. Sachez que si un
lecteur boulimique veut s'informer sur autre chose que sur notre pays, ce n'est certainement
pas sur ce bulletin qu'il trouvera la matière de son choix sur la politique internationale. Il y a
des journaux, revues ou autres publications mieux informés bien rodés pour cela. Etant donné
qu'il existe des journaux d'opinions. De plusieurs obédiences.
Ceci dit, revenons à l'objet précité ci-haut. Vous avez eu très certainement le souci de faire
profiter aux angolais un sujet brûlant et actuel notamment sur la recolonisation de l'Afrique.
Malheureusement, ce choix peut perturber les esprits. Ce trop long article, (en fait une
interview), contient des contrevérités, des erreurs et surtout c'est en définitive une vérité
intoxication informationnelle, regrettable! Il est toujours dangereux de présenter des choses
sous un angle conventionnel. Je veux dire par là que la vérité n'appartient qu'aux nantis
(entendez par là, les occidentaux). C'est propre à certains intellectuels africains dont la
référence ne peut venir que des Européens et des Américains. Vivement la mort du
communisme (encore un alibi des conventionnistes...)! Qui est ce Bernard Lugan? Le saviezvous? Qu'est-ce donc cet africaniste-donneur-des-leçons, détenteur de la vérité "political
correct"? Que représente "Paris-Match" pour le Tiers-monde? Vraiment êtes-vous sûr que ce
soit un magazine de référence? A réfléchir...
L'article incriminé est dangereux pour la conscience des jeunes africains en général, et des
Angolais en particulier. Je m'en vais donc vous le démontrer non pas sur la plan analytique
mais relevant ici et là quelques pistes. Autrement dit, c'est ce qu'on appelle une vraie
manipulation des esprits, en règle, et que s'est livré ce magazine en donnant la parole à cet
africaniste. Contrairement à ce qui est annoncé sur le "chapeau" de l'article en question, le
professeur Bernard Lugan et le journaliste Philippe de Baleine ne sont pas des philanthropes.
Oh non! loin de là. Ce sont des gens d'un même système occidental, avec des schémas
politiques très typés, avec des idéaux bien définis sur l'Afrique.
"Faut-il recoloniser l'Afrique ?". Un titre pertinent, à coup sûr. Mais qui cache bien des choses
derrière des bonnes intentions manifestes. Il y a le "contenant" et le "contenu". Apparemment
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c'est la même chose, à première vu. Son livre est abject, incohérent, mensonger. L'auteur a
passé plusieurs années en Afrique. Allez savoir ce qu'il faisait réellement là-bas. Quand on
sait que le service secret français est plus actif dans plusieurs pays d'Afrique. Non seulement
francophones d'ailleurs: il y a même des relais, des africains naïfs qui travaillent pour la
France sans le savoir. La France, on ne le dira jamais assez, (je sais que je vais choquer ceux
qui l'adorent), a une politique dangereuse sur l'Afrique. Et, ce n'est pas la gauche ou la droite
de ce pays qui peut souhaiter le bonheur des Africains, étant dit qu'en politique seuls les
intérêts comptent. Dire que les responsables africains sont les seuls responsables, c'est porter
un regard blanc sur des pays nègres. S'il y a corrompus, ce qu'il y a corrupteurs. S'il y a
colonisé ou son "néo", ce qu'il y a des gens prêts à être néo-colonisés. Dire aussi que les
Africains sont si bêtes de se faire manipulés, c'est aussi un peu réducteur comme
raisonnement. Le colonisateur a formé les cadres africains non pas pour servir l'Afrique. Ils
sont tous complices de nos drames. On ne développe pas un pays avec une science ou une
culture d'emprunt.
Le bilan que fait M. Lugan dans cette interview comme dans ses livres est une insulte à
l'Afrique. Ce Monsieur a le culot d'étaler le bilan qui n'est rien d'autre que le résultat de la
politique de son pays chez nous. Cela a l'heur de plaire au lieu d'indigner. Si l'Afrique n'arrive
pas à décoller la faute incombe en premier aux africains. Mais, soyons bien précis. Si
l'Afrique n'arrive pas à nourrir ses fils, ce n'est pas à cause de son explosion démographique.
C'est parce que aussi, les habitudes de consommations ont changé. Parce qu'on a démotivé les
populations rurales. Le commerce mondial est en notre défaveur. Le problème d'ethnicité a
été encouragé hier par les mêmes qui le condamnent aujourd'hui. La vente d'armes n'a jamais
cessé et on encourage des extrémistes et des inconscients à faire la guerre civile pour
déstabiliser nos pays. Enfin, on installe souvent au pouvoir des gens qui n'ont aucun intérêt
pour l'Afrique sinon de défendre les intérêts des autres. Les experts internationaux se sont
tous trompés. Ni les programmes d'ajustements structurels ni les aides n'ont jamais été
honnêtes. Je m'arrête ici. M. Lugan a dit tellement des sottises que je pourrais aller encore
plus loin mais je m'arrête là pour le moment.
En conclusion, les problèmes de l'Afrique ne trouveront les solutions si nous commençons par
nous mettre ensemble, changer notre conception politique, philosophique bref, si nous
refusons la soumission, les insultes, les calomnies et en un mot, si nous nous "désaliénons".
Et, l'on ne parlera plus de recoloniser l'Afrique. Alfonso Sadi, Genève.
Cher Lecteur,
La Rédaction de N'GOLA vous remercie d'avoir réagi à l'article "Faut-il se dégager de
l'Afrique...?" paru dans N'GOLA n°5. Ce dont nous avons souhaité vivement.
Quant aux reproches que vous nous faites, nous aimerions vous informer que notre revue est
un bulletin à vocation informative et culturelle. De ce fait, nous avons jugé nécessaire de
diffuser cet article consacré à l'Afrique dont notre pays a été cité en exemple. Nous n'avons
donc en aucun cas voulu faire ni l'apologie, ni la promotion d'une personne ou d'un journal.
Nous avions souhaité susciter un débat fort intéressant capable d'interpeller notre conscience
vis-à-vis à cet article qui méritait matière à réflexion comme vous l'avez d'ailleurs souligné..
Nous n'avons pris position ni sur le contenu de l'interview, ni sur son auteur, ni même sur ses
opinions. C'est la raison pour laquelle nous avons repris l'intégralité de cette interview. Votre
réaction est tout à fait normale et n'engage que votre propre responsabilité, car la liberté
d'opinions est une vertu dont notre bulletin a pris pour fondement. La rédaction.
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LIBRE OPINION
ANGOLA: Demain la bataille du social !
La dynamique de paix inéluctable amorcée en mai 1992 avec les accords de Bicesse, et,
entérinés par le protocole de Lusaka confirme un fait: ni le déterminisme, ni le fatalisme ne
pouvait expliquer deux décennies de guerre mais la volonté des acteurs.
Si aujourd'hui la consolidation de cette paix semble être une priorité pour nous, cela ne doit
pas nous faire oublier un élément important qui, selon ce postulat, "la stabilité politique est
fonction de la situation socio-économique".
Or, pour l'Angola de nos jours, la situation socio-économique est très catastrophique. Dans le
rapport du gouvernement pour la période 1994, dans sa rétrospective 1993, on pouvait lire:
"Selon les indicateurs sociaux relatifs aux effets de la guerre, le nombre de personnes
déplacées et celles ayant besoin d'une assistance humanitaire et alimentaire se monte à plus de
3,5 millions. Le nombre d'écoles détruites se chiffre à près de 25% avec plus de 60% des
enfants en âge de scolarité qui se trouvent actuellement hors du système de scolarisation.
Avec une espérance de vie de 46 ans, le taux de mortalité infantile est actuellement le plus
haut au niveau mondial (172/1000) alors que le taux des enfants de 0-5 ans a atteint
(292/1000)" (1).
Au vu de cet extrait du rapport gouvernemental qui est toujours d'actualité, partant du postulat
qui tend à corréler la politique et le social, et, vu le conditionnement du social par
l'économique, nous croyons qu'il existe une nécessité absolue de voir les choses sous une
vision globale, sinon cette paix risquerait d'être éphémère en ne maîtrisant pas les éléments de
sa remise en cause. D'où la question qui se pose maintenant: "Que faire ?"
Nous savons que la situation de chaque pays est unique; de par son histoire, sa population, sa
richesse, son positionnement géographique et bien d'autres facteurs pouvant influés sur lui.
Mais cela ne doit pas nous masquer le futur. Si nous prenons les pays du sud-est asiatique
comme modèle, ce qui est courant actuellement, nous constatons que "leurs succès ne sont pas
dus au hasard et résultent du labeur acharné de leurs populations et de politiques étatiques de
développement rigoureuses et clairvoyantes, qui ont d'abord accordé la priorité à la
modernisation de l'agriculture et à la diversification de l'économie rurale afin d'assurer la
couverture de besoins essentiels, d'augmenter les revenus et de réduire la pauvreté, avant de
passer à une phase d'industrialisation combinant judicieusement la substitution des
importations et la promotion des exportations" (2) .
En clair, dans le cas présent, le rôle de l'Etat est capital. Insister sur l'Etat comme acteur de
développement ne signifie pas s'opposer au libéralisme économique. Mais, au vu de nos
particularités, cette orientation s'avère prometteuse à long terme.
Dans un rapport du CNUCED(3), on pouvait également lire: "contrairement à beaucoup
d'autres pays où l'Etat intervient largement, les gouvernements considérés (Est-Asiatiques) ne
sont pas de démagogues et ne cherchent pas à promouvoir les intérêts de certaines classes
sociales (groupes sociaux) au détriment de l'entreprise. Ils sont encore moins idéologiquement
hostiles à la propriété ou à l'initiative privées. Leur objectif premier n'est pas non plus
d'accorder des faveurs spéciales à certains intérêts privés... D'une manière générale,
l'intervention des pouvoirs publics... a visé à neutraliser un certain nombre de facteurs qui,
généralement, limitent la capacité et la volonté des entreprises des pays en développement
d'en dégager des investissements à long terme et de moderniser leurs modes de production et
d'organisation" (4). Voilà un modèle à suivre!
Il est indéniable que la période d'après-guerre (cas de l'Europe et du Japon) est un moment de
reconstruire aussi bien l'économie que l'ensemble de la société. Tout ceci est un défi pour la
génération actuelle en rapport avec le futur.
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C'est pourquoi, dans cet article, notre préoccupation est la stabilité politique de l'Angola à
long terme. Car la paix par "calar das armas" n'est pas une finalité en soi. En assurant la
sécurité ou la protection des victimes de la guerre (mutilés, déplacés, orphelins, sans abris,
etc.) et en refusant la mise à l'écart de la société angolaise une catégorie de sa population, c'est
faire preuve de solidarité et aussi se prémunir contre le désordre.
En guise de conclusion, nous terminons par une question assez importante adressée aux
dirigeants politiques angolais: "Qu'avez-vous fait de votre lecture marxiste dans sa vision non
militante ou partisane ?"
Références
(1) Rapport de l'Ambassade Suisse en Angola au DFAE, Div. Pol. II, Mars 1994, page 3.
(2) J.L., Maurer. in L'Asie, nouveau bouc émissaire; publié dans Campus, Mars/Avril 1995,
page 26/27.
(3) CNUCED, Bulletin n° 27/28, page 5.
(4) Ibidem.
Menga Waku, Genève.
Ce que je crois...
La rencontre au sommet du 6 mai dernier à Lusaka, entre le président angolais, José Eduardo
dos Santos, et le leader de l'UNITA, Jonas Savimbi, marque un pas important sinon décisif
dans le processus de paix en Angola.
Après des longs mois de tergiversation au cours desquels on a assisté à une véritable guerre
d'usure menée par presses interposées, l'émissaire de l'ONU, M. Alioune Blondin Beye, a
finalement réussi le coup de poker, non sans difficulté. En effet, M. Beye a fait entendre la
voix de la raison aux deux frères ennemis les amenant à entériner les accords de Lusaka, dans
la capitale zambienne. Ce geste, ô combien significatif et tant attendu donne un coup
d'accélérateur au processus d'instauration de la paix en Angola, au terme de plus de 19 ans
d'une meurtrière et dévastatrice guerre civile. D'ailleurs, la fin de cette dernière constitue la
condition préalable pour la reconstruction du régime.
L'objectif de cette entrevue est double. D'abord, obtenir l'aval des deux personnalités sur le
plan de paix esquissé et paraphé en novembre dernier à Lusaka pour les représentants du
gouvernement et de l'UNITA sous les auspices des Nations Unies et, ensuite, engager leur
responsabilité pour son application effective. Elle devait contribuer à apaiser la tension qui
régnait entre les deux belligérants et à rétablir un climat de confiance mutuelle, inévitable
pour la suite du processus. D'où toute l'importance de cette rencontre.
Pourtant, il convient de s'interroger, à raison d'ailleurs, si les deux protagonistes tiendront-ils
cette fois-ci leurs engagements pris à Lusaka? This is a question (C'est là toute la question).
C'est vrai, qu'après les échecs successifs des accords d'Alvor qui devraient conduire l'Angola
à l'indépendance en 1975, de l'éphémère entente de Gbadolite et des accords de Bicesse dont
les élections de 1992 ont vite tourné au cauchemar, il y a de quoi être sceptique quant à la
sincérité des uns et des autres. Mais, sans verser dans un optimisme débordant, je crois à la
mise en oeuvre de ce plan. J'en suis même persuadé.
Pourquoi ? Et bien, plusieurs éléments vont aujourd'hui dans ce sens. D'abord, parce que, les
communistes au pouvoir à Luanda longtemps diaboliser, guerre froide obligeant, tentent de se
reconvertir devenant ainsi fréquentables par l'occident. En plus, revigoré par ses succès
politique, diplomatique et militaire, le MPLA ne semble pas lâché du lest moins encore
remettre en cause son image, bref sa victoire. Il y a donc raison d'espérer tout en demeurant
prudent, bien entendu. D'autre part, l'UNITA et son président longtemps considérés comme
gendarmes dans la croisade anti-communiste en Afrique australe sont aujourd'hui au pied du
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mur, abandonnés à eux mêmes parce que la confrontation Est-Ouest est bien terminée. Ils ont,
dans la foulée, perdu non seulement leurs alliés et tous leurs appuis politique, économique et
diplomatique mais aussi la guerre. En multipliant les erreurs politiques et stratégiques, ne
tirant presqu'aucun enseignement du passé récent, accord d'Alvor notamment, M. Jonas
Savimbi, a tout perdu sa crédibilité; voir même au sein de son mouvement, des voix de plus
en plus nombreuses commencent à se lever contre ses méthodes souvent peu démocratiques.
Coincé entre le refus et l'acceptation des accords qu'il a toujours dénoncés et qualifiés de
mauvais, M Jonas Savimbi a opté pour la raison prenant ainsi acte de sa défaite. Avait-il
encore un autre choix ? Moi, je dirai que non. Parce qu'en entérinant le plan de paix de
Lusaka, le leader de l'UNITA a, cette fois, pris une décision courageuse et sage dans la
mesure où Lusaka laisse une porte de sortie moins humiliante aux vaincus.
Souvenez-vous, les accords prévoient la participation de l'UNITA à un gouvernement d'union
nationale en attendant les prochaines élections. Donc, une sorte de gouvernement de
transition, réclamé à vive voix en 1992 par plusieurs partis politiques mais malheureusement
refusé par l'UNITA, alors en position de force, militairement parlant. Conscient de nouvelles
données de la situation politique et militaire en Angola ainsi que leurs enjeux, M. Savimbi
s'est tout de suite lancé dans une véritable campagne de séduction. D'abord, il a reconnu à
Lusaka l'autorité de M. José Eduardo dos Santos en tant que président angolais, donc son
président, avant de se déclarer prêt à apporter sa contribution là où le chef de l'Etat angolais
voudra. Enfonçant les clous, le leader de l'UNITA a, tout récemment lors d'un voyage en
Afrique du Sud, reconnu les résultats des élections de 1992 et l'inutilité de la guerre sanglante
qui s'en est suivie.
Comme on le voit, une décision contraire à l'esprit et à la lettre du plan de Lusaka serait
catastrophique non seulement pour l'avenir politique de M. Jonas Savimbi mais aussi pour la
cohésion de son mouvement.
Tous ces faits et tant d'autres qui ne sont pas évoqués ici me confortent dans mon
raisonnement comme quoi, "cette fois-ci est la bonne" et la paix à laquelle nous aspirons tous
est possible à condition que chacun y apporte sa part de contribution. A cet effet, Lusaka
parait sans sombre de doute, l'accord de dernière chance pour enterrer enfin et d'une façon
définitive la hache de la guerre et que les aspirations profondes du peuple angolais tout entier
prennent le dessus sur les intérêts individuels. Nicolau Makuntima, Orvin (BE).
Les ethnies ou systèmes sociaux
La fameuse distinction binaire du sociologue allemand Tönnies entre le "Gemeinschaft" et le
"Gesellschaft", entendez par là, deux formes typiques de sociétés humaines seraient
caractérisées pour les premières par des liens à aspect communautaire et affectif (communauté
de sang, de lieu, d'esprit...) et les secondes par des relations du type sociétaire et une
rationalité marquée à quoi il faudra rajouter des rapports d'intérêts entre les individus. Cette
dichotomie entre le traditionnel et le moderne place les ethnies dans la première catégorie.
Dans cette conception déterministe, les ethnies seraient des simples groupes ayant une forme
de solidarité mécanique, non - évolutionniste, irrationnel, résistant au changement et voir
même des vestiges de situation d'arriération. Ainsi, les états africains modernes ne seraient
que des agglomérats des ethnies sous une bannière des sociétés, une démarche dont l'issue
finale serait l'édification d'un Etat moderne au sens weberien du terme dont les traits
principaux sont: l'universalité, l'autonomie et la différenciation.
L'alternative à la conception ci-dessus est l'approche systématique qui fait des ethnies comme
étant des sous-systèmes intégrés dans un système qui est l'Etat, lui même faisant partie d'un
système planétaire.
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La définition de Bromlei me semble la mieux appropriée et je la cite: "L'ethnie est un
ensemble stable d'êtres humains, constitué historiquement sur un territoire déterminé,
possédant des particularités linguistiques, culturelles (et psychiques communes et
relativement stables), ainsi que la conscience de leur unité et des autres formations semblables
(conscience de soi) fixée dans l'auto - appellation (ethnonyme).
Ici, dans cette définition où l'on trouve trois dimensions essentielles pour la compréhension
d'un groupe dont l'unité de lieu, de temps et de l'espace. En outre, les ethnies sont en rapport
avec leur environnement donc, l'interaction en subissant les influences de celui-ci et en
réagissant à ces influences. L'endoperception et l'exoperception, en résumant, peuvent être des
sources de conflits, mais aussi des éléments d'adoption au système.
L'ethnie en tant que sous-système malgré ce que peuvent penser les ethnocentriques joue un
rôle assez important dans beaucoup des pays; surtout en Afrique où les états sont de plus en
plus défaillants. Par exemple, il y a des ethnies qui s'occupent de socialiser les enfants en
finançant les écoles privées. Des réseaux entiers des activités économiques sont contrôlés par
des ethnies (je ne fais pas l'apologie du clientélisme ou de l'anarchie instauré par l'existence
des réseaux de distribution parallèles des biens de première nécessité). Nous ne devons pas
oubliés aussi les rôles joués par des ethnies dans la lutte de libération dans beaucoup de pays
africains.
La méconnaissance de la compréhension du passé des ethnies dans les époques pré-coloniales,
présuppose, à mon avis, la non prise en considération des innovations et les rapports de
pouvoir de plusieurs ethnies. Celle-ci implique aujourd'hui la caricature conflictuelle attribuée
aux rapports inter-ethniques.
Une analyse poussée et sérieuse des ethnies peut mettre en exergue des relations dynamiques
des coopérations entre les divers sous-systèmes que sont les ethnies ou les tribus, qui peuvent
être mise au service d'une intégration régionale dans la mesure où cette forme de coopération
économique tend à devenir un moteur de développement. Menga Waku, Genève.
LU POUR VOUS
LE RETOUR AU PAYS, UN REVE IMPOSSIBLE ?
A l'âge de 20 ou 25 ans, on quitte l'Afrique pour entreprendre ou parfaire en Europe ou aux
Etats-Unis des études supérieures. A ce moment-là, on a une seule idée en tête, c'est achever
au plus vite sa formation pour retourner dans son pays d'origine où on espère bien être utile.
Mais voilà que 10 à 15 ans passent comme dans un rêve (ou plus souvent comme dans un
cauchemar, car la réalité n'est pas toujours facile à vivre dans le pays d'accueil) et ce retour
qu'on projetait imminent et qui allait de soi quelques années plus tôt devient problématique.
Matériellement, il s'avère plus difficile à réaliser (la jeune étudiante du départ est maintenant
mère de famille) et moralement, la certitude s'est transformée en inquiétude et en angoisse: La
situation économique et politique sur notre continent ne cesse de se dégrader, est-ce bien le
moment de rentrer ?
Combien de fois ne tourne-t-on pas cette interrogation dans sa tête: rentrer oui ou non ? Un
jour, la réponse est oui (généralement c'est lorsque une violente altercation vous a opposé le
matin même à un autochtone dans l'autobus bondé !), le lendemain la réponse est non. Faut-il
rentrer chez soi (comme nous le lancent sans ménagement à la figure certains nationaux qui
oublient un peu vite que ce sont eux les premiers qui ont inventé de s'installer chez les autres
sans leur demander leur avis!) ou faut-il rester dans le pays d'accueil où on a finalement réussi
à organiser sa vie ? On croit avoir fait le choix définitif de s'installer à l'étranger, mais la perte
d'un emploi, les lenteurs administratives ou une modification dans la situation familiale font
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que la position du retour se trouve à nouveau posée un jour ou l'autre . Mais qu'est-ce qui nous
empêche donc de rentrer ?
En fait, il existe différentes situations: Le travailleur africain qui vit dans un foyer sans
confort et qui se prive de tout parce qu'il envoie de l'argent à sa famille restée au pays et parce
qu'ainsi il réussit à se construire une maison et à se constituer un patrimoine, a une bonne
raison de choisir temporairement l'exil. Pour lui la question du retour ne se pose même pas: il
rentrera certainement chez lui pour profiter de la situation qu'il aura su se créer peu à peu et il
aura vite fait d'oublier les brimades dont il aura été l'objet. Les sacrifices en effet se justifient
lorsqu'ils vous aident à mettre de l'argent de côté pour réaliser un projet, mais ils perdent vite
de leur signification lorsqu'ils vous permettent à peine de survivre. Qui d'entre nous n'a pas
entendu parler de tel Docteur en anthropologie, en mathématique ou autre qui ses études
terminées fait le gardien de nuit dans un hôtel pour un salaire de misère, sous prétexte que ses
possibilités de carrière en Afrique sont pratiquement nulles. Il est vrai que le traitement
d'enseignant en monnaie locale qu'un tel diplômé pourrait obtenir chez lui ne le mènerait pas
très loin, mais son poste de gardien de nuit le mène-t-il beaucoup plus loin ?
Les circonstances (exil politique ou autre) ne nous permettent pas toujours de choisir notre
lieu de résidence, aussi lorsqu'on a la possibilité de se réaliser dans le pays où l'on se trouve,
d'obtenir un poste de travail intéressant ou de créer sa propre entreprise, il ne faut pas hésiter à
s'investir, la réussite professionnelle étant partout possible et partout souhaitable, une bonne
situation vous permettant en outre d'aider votre pays de l'étranger. Mais, je crois que dans
certains cas, lorsqu'il est évident qu'on se trouve dans une impasse, il faut pouvoir admettre
qu'on est engagée dans une voie sans issue et il faut réexaminer avec objectivité la question du
retour au pays. Pourquoi continuer à se débattre dans des difficultés inextricables pour un
résultat nul, alors qu'il suffirait d'avoir le courage de reconnaître qu'on a perdu son temps un
certain nombre d'années et se décider au retour, car contrairement à ce qu'on refuse
d'admettre, les possibilités de réussite professionnelle sont parfois plus larges pour nous en
Afrique et le marasme économique qui frappe notre continent n'affecte pas nécessairement
tous les secteurs d'activités.
Il est vrai que le retour au pays après des années difficiles dans une capitale européenne, alors
qu'on se trouve financièrement totalement démuni et que de surcroît on n'est même pas en
possession du diplôme qui servait d'alibi à notre absence prolongée, peut s'apparenter à un
constat d'échec. Mais il faut savoir surmonter sa honte et mettre fin à une situation sans
perspective d'avenir. L'Afrique, en termes de carrière peut se révéler un bon choix; le tout est
d'ouvrir les yeux sur toutes les possibilités professionnelles formelles et informelles qui
s'offrent à vous et de faire preuve d'initiative et d'esprit d'entreprise. Vous n'avez pas obtenu le
diplôme convoité et vous avez l'impression de ne pas avoir de compétences suffisantes ?
Avez-vous songé que la connaissance du français qui en France ou dans un pays francophone
ne constitue pas une originalité peut se révéler un véritable avantage dont vous pourrez vous
prévaloir dans un pays anglophone ou lusophone pour trouver un travail intéressant et
convenablement rémunéré ? Vous possédez beaucoup plus d'atouts que vous ne le pensez,
aussi arrêtez de vous déprécier.
Le retour ne se fait pas sans heurts et c'est pourquoi certains hommes qui seraient rentrés s'ils
étaient encore célibataires, hésitent à exposer leur famille aux difficultés inévitables. Et c'est
là notre position nous les épouses peut-être déterminante. Il est normal que nous nous
inquiétons des possibilités d'éducation de nos enfants et que nous redoutions de faire le
mauvais choix pour leur avenir en optant pour le retour dans un pays où le système éducatif
part en miettes, mais il faut aussi garder en tête que grandir dans son pays, parmi les siens, au
contact de ses grands-parents, de ses cousins, de ses compatriotes, constitue aussi une bonne
base de départ à offrir à son enfant pour la construction de son identité. Aussi si vous pensez
que les possibilités d'épanouissement de votre conjoint et les vôtres sont beaucoup plus larges
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en Afrique, soutenez-le dans ses projets de retour au pays et même soyez-en l'instigatrice si
vous sentez qu'il ne sait plus sur quel pied danser.
Le virage doit être abordé avec une nécessaire prudence car un retour précipité et non préparé
peut conduire à un choc trop rude, mais restez convaincue de la pertinence de votre choix et
les difficultés se résoudront une à une. Sans logement, vous serez peut-être amenés dans un
premier temps à habiter chez un parent ou un ami. Ne vous laissez pas arrêter dans votre
projet par la difficulté d'une telle situation, surmontez vos réticences et souvenez-vous que ces
désagréments n'auront qu'un temps. Outre les problèmes d'argent, de logement, etc., vous
risquez d'être confrontée à un problème social dont vous avez perdu l'habitude. Fini la vie de
couple pépère à laquelle vous vous êtes habituée en Europe, vous ne pourrez plus garder votre
mari pour vous toute seule, il va falloir désormais le partager avec sa nombreuse parenté, sans
compter les beautés locales intéressées par ce nouveau venu. Agissez avec tact pour ne pas
heurter les susceptibilités, n'attisez pas inutilement les querelles et faites preuve de beaucoup
de patience, et de fermeté, en gardant à l'esprit la sauvegarde de votre couple et l'objectif
professionnel que vous vous êtes fixé. Avec de la persévérance, vous passerez le cap difficile.
Outre ces problèmes individuels d'adaptation, il arrive qu'on se heurte à une sorte d'hostilité
de la part de ceux qu'on retrouve au pays. Pourquoi cette défiance à l'égard de ceux qui ont
passé plusieurs années loin de la terre natale ? Ceux qui sont restés sur le continent pensent à
juste titre qu'avoir vécu quotidiennement les graves problèmes économiques et politiques qui
secouent nos états leur donnent une réelle compétence pour traiter des problèmes et leur
trouver des solutions et ils ont raison. La confrontation permanente avec cette réalité leur a en
effet permis d'inventer une manière de se sortir des difficultés, de développer une soif de
liberté et une soif de parole qu'ils ont appris à revendiquer. Leurs compatriotes rentrés de
l'étranger n'ont donc rien à leur apprendre sur ce point. Mais pourquoi accueillir les exilés en
ennemis ? La distance vis-à-vis du pays permet d'appréhender certains aspects de la situation
qui échappent à ceux qui vivent sur place. Alors pourquoi ne pas unir les compétences
particulières des uns et des autres, et accepter la contribution de tous les hommes et de toutes
les femmes de bonne volonté, car ce qui importe avant tout n'est-ce pas l'avenir de nos enfants
? Nous, les femmes africaines, que nous vivions ici ou ailleurs, nous nous disons qu'il arrivera
bien un jour où nos enfants seront nourris non plus des sacs de riz de l'aide humanitaire mais
de la récolte de nos champs et pour que ce jour ne tarde plus à arriver, il nous faut croire
chacun d'entre nous en soi et chacun d'entre nous en l'autre. Tribune de Diur N'Tumb; Amina
n°277 - Mai 1993.
POESIE – POESIA
Retrato da minh'angola Muanggolé !!!
Teu passado, !... Pois tens um passado.
Tu Também !
Um grande passado, cheio de felicidades e cheio de penas...
Dizer que este cerébro é cheio de velhas delícias, de velhas inquietudes,
de sombras imensas ou pequenas,
de mil e uma visão em que não sou por nada !
Rediga-mé-lo todas as coisas cem vezes já ditas.
Tuas lembranças não as conheço ainda bem.
Ah ! atràs o seu olhar noite, este mistério !
Sim é verdade que foi um tempo, onde alguma parte
deambulavas na claridade com os longos
cabelos disperços
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como nestes retratos !
Conta-me-los. É a verdade ? É a verdade ?
Eras como neste retrato, onde nem estás linda ?
Explicas nestes tempos o que fazias ?
O que pensavas ? O que dizias ?
O que se passou realmente na tua vida ?
Este grande jardim que se vê existiu ?
De que lado estava o muro ?
De certeza que és tu,
Esta abominàvel rapariga ?
E todas estas velhas figuras
São indivíduos que a conhecerão antes de mim
É a estes indivíduos que deves a tua primeira viagem
Tua primeira noite num comboio,
Tua primeira praia, Tua escuridão ?
São eles que deram-te uma mão,
Que emprestaram-te seus ombros ?
Eh ! Porque todos estes indivíduos
Não deixaram-me esta tarefa ?
Queria tanto levar-te
Longe, sozinho, e de inventar os maravilhosos itinerários!
Ensinar-te o gosto das longas caminhadas solitárias,
E ler-te os nomes dos bons quimbos apercebidos
Acho que poderia muito bem faze-lo
Gostaria de caminhar o meu olhar
Sobre a tua beleza sensual, grave e luminosa do então.
Ah ! Todos estes indivíduos, Queridinha,
Têm consciência daquilo, que cacimbularam-me ?
E portanto todos estes indivíduos, têm ar de gente ordinária.
Uma coisa seja clara entre nós,
Se nos sentimos muitas vezes tão diferentes
É somente por culpa deles, sim, deles
que sobre um pretexto de férias, miraram seus olhares,
Antes de mimi, em tua vida.
Não se pensa mais nisto
Aranja-me todos estes retratos. Roger Mafwa, Lausanne.
BAZOMBO
Honro o teu nome
Dentre todo os povoados de Angola,
Povo explorado, traído, mas sempre de pé
Honro o teu nome aqui e além,
Em todo o lado
Mesmo entre os que a história esqueceu
Povo explorado, cujos deuses
Nunca se submeteram
Os teus deuses murmuram os recônditos da tua força
Quanta vezes lutaste
Para conquistar a tua liberdade
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Para te fazer respeitar e ser aceite ?
Honro o teu nome
Povo Bazombo Guardo em mim
A grandeza da tua cultura,
Auréola de beleza.
Alfonso Sadi, Maquela do Zombo (março 1975)
MUSIQUE
M.C. Rivé ou la "Dance" version angolanisée...
Rivé Kono est bien connu dans certains milieux angolais puisqu'il a toujours fait de la
musique proche des "regressados", et en plus, il chante en lingala. Ce qui lui permet de rester
fidèle à un rythme que tout kinois reconnaisse. Cette fois-ci, Rivé Kono change de registre
puisqu'il fait de la "Dance". Ce nouveau courant musical très anglo-saxon. Son C.D. qui
contient dix chansons est une véritable invitation à la danse. Pour la circonstance, il s'est fait
accompagner par deux complices: Dulce Batiste et Driss Jilali. Mordus de la "Dance", ils
furent le groupe "The Joyce Spirit". Dans notre série de promotion de la culture angolaise
dans sa diversité, nous vous invitons à découvrir cet artiste talentueux.
"Tu sais, je suis resté profondément angolais malgré notre exil involontaire". C'est par cette
phrase que M.C. Rivé me reçoit chez lui pour une interview. Et, d'emblée, il me met à l'aise
en évoquant sa carrière. Ses débuts n'étaient toujours pas facile. Mais à force de persévérer, il
a fini par maîtriser ce domaine pour en faire sa véritable carrière. Avec son complice Pacha, il
publie deux albums en Suisse. Tout en imposant leur "look" de "sapeur". Les deux angolais
possèdent un timbre de voix qui réjouira les fans. "Dans nos deux albums, nous avons refait le
style de notre premier groupe d'Ango-Star à Luanda". Avec la complicité de Papa Wemba, le
"Kourou Yaka", nos deux compères sortent leur premier album sous le sigle "Viva La
Musica". Deux morceaux: "New-look" et "Felisance" vont se détacher et feront danser les
mélomanes. Le disque ne fut pas un succès commercial. Mais une étape est franchie. Les deux
amis ne s'avouent pas vaincus. Loin de là. De 1986 à 1991, ils ont eu le temps de peaufiner
leurs compositions musicales. Le deuxième album de "Maréchal Rivé Kono" et de
l'"Ayatollah Pachamac" ne manque pas d'humour ! "Makambo likolo ya mapata"... C'est
toujours de la "Viva La Musica de Papa Wemba", mais cette fois-ci avec la crème de ce genre
de musique avec des musiciens tels que Fataki, Stino, Fafa de Molokay, Reddy Amisi, Iko,
Awilo et Lidjo Kwempa. L'album contient sept morceaux: Jeunes en vogue, Love Vanga (une
surprise de "Vanga" de leur premier disque), Sami Cointreau, Depuis ba mboka, Ado
Mbengani, Elie et enfin, Liliane Américaine. Cette fois-ci, la rythmique et le son se
distinguent nettement. "Tu sais, Papa Wemba nous a aidé beaucoup, et nous lui seront
reconnaissants toute notre vie" ajoute encore Rivé Kono, avec une pointe de nostalgie dans la
voix.
Quand on aime la musique, on va toujours loin dans la recherche. En 1994, Rivé Kono
devient le maître des cérémonies. Autrement dit, le M.C. Rivé ! Et, c'est le tour de la "DanceMusic ". Un courant musical venu des Etats-Unis. Notre ami séjournera au Canada. La sortie
de son album confirme nettement cette influence anglo-saxonne. Son groupe "The Joyce
Spirit" passe à la télé et M.C. Rivé explique sa nouvelle trouvaille... La chorégraphie plaît les
téléspectateurs suisses-romands. Quant à l'album, avec dix chansons, il fait son chemin. "C'est
un nouveau style qui colle à ma personnalité. J'aime danser, cette nouvelle musique est
vraiment celle que j'ai toujours rêvé de faire. Attention, je n'ai pas dit que j'ai abandonné mon
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ancien style de musique d'inspiration zaïroise, c'est tout simplement une nouvelle forme de
recherche musicale". M.C. Rivé se veut le Maître des cérémonies. Il a un nouveau
personnage: Les Yeux bleus des lentilles de contacts, l'accoutrement, etc. Le tout avec la
complicité des deux mordus de la "Dance", qui vont donc le suivre dans ses tournées tant en
France que dans le monde. "L'Angola est mon pays, c'est triste de voir ce qui s'y passe",
regrette-t-il. Néanmoins, il projette un jour d'y retourner pour jouer. "J'ai des idées sur ce que
je peux bien faire une fois en Angola" conclut-il.
Avec un artiste comme lui, on n'a pas fini d'entendre parler de la nouvelle musique angolaise.
Propos recueillis par Alfonso Sadi, Genève.
LIVRE
Angola: 20 ans de guerre civile" par Dia Kassembe
(Ed. L'Harmattan 1995, 300 pages).
Voici un ouvrage que les Angolais devraient lire en priorité. C'est un témoignage fort détaillé
d'une femme angolaise sur le drame de son pays. Une quantité des faits et anecdotes
fourmillent dans son récit véridique. Elle porte un regard féroce sur la gestion du MPLA au
pouvoir. Sans oublier d'égratigner ses compatriotes. A la page 152, on peut y lire, en effet,
une saisissante critique sur les "zaïrenses" ou "regressados", ces angolais nés ou grandis au
Zaïre; l'auteur égratigne leurs comportements ! Certaines pages sont croustillantes ! L'auteur
dénonce les mécanismes des abus du pouvoir des métis et de l'apparatchik du MPLA.
L'Angola, 20 ans de guerre civile" est un ouvrage qui nous plonge dans la réalité quotidienne
de l'Angola. Un bilan de vingt années de guerre. Mais, on en vient à se demander si ce livre a
été bien écrit réellement par cette angolaise, ou plutôt, un "collectif". Car, les détails, les
réflexions, sont trop vraies pour qu'elles soient attribuées à ce pseudonyme "Dia Kassembe".
Néanmoins, l'ouvrage est assez intéressant par les renseignements et surtout son contenu.
Uniquement pour cela, ce livre vaut la peine d'être lu par les angolais ou les non angolais
intéressés. Alfonso Sadi, Genève
A lire aussi: Un roman angolais écrit par un "regressado": "Long sera le chemin du retour",
aux éditions L'Harmattan, collection Encres noires, Paris, 1995.
CARNET SPORTIF
Tournois de Football
Chaque année en Suisse, la communauté sportive africaine célèbre deux événements. Il s'agit
des tournois intercantonaux de football commémorant l'anniversaire de l'indépendance du
Zaïre (30 juin) et celle de l'Angola (11 novembre). Ces activités sont coordonnées par le
Comité des Comités, un organe qui, comme son appellation l'indique, regroupe tous les
comités sportifs africains des cantons participants à ces tournois. Jusqu'à présent, 12 cantons y
prennent part: Argovie, Bâle, Berne, Fribourg, Fraternité (Valais et Vaud), Genève, Jura
(Bienne), Lucerne, Neuchâtel, Tessin, Vaud (Lausanne) et Zurich.
En fait, tenant compte de la saison, le 30 juin tombe pendant la meilleure période, celle de
l'été. Ce qui est très facile que les matches aient lieu. Tandis que le 11 novembre se situe à
cheval entre l'automne et l'hiver; deux périodes difficiles pour nous africains de jouer au
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football. Raison pour laquelle le tournoi célébrant l'anniversaire de l'Angola est avancé au
début du mois d'août.
Mais, nous avons constaté que le tournoi du Zaïre accueille beaucoup de gens par rapport à
celui de l'Angola qui se joue généralement entre les 5 et 15 août de l'année. Si le tournoi de
l'Angola a moins d'engouement, cela ne veut pas dire qu'il y a moins de gens qui s'y
intéressent mais simplement, à notre avis, les dates choisies pour le déroulement de ce tournoi
tombent pendant la période des vacances. Bon nombre de compatriotes africains profitent de
cette période pour se désaltérer, rafraîchir leurs mémoires en dehors du sol helvétique. C'est
pourquoi, nous demanderions au Comité des Comités, si possible, de revoir la période qu'il
faudrait organiser le deuxième événement sportif. De ce fait, nous suggérons d'ores et déjà
que le tournoi commémorant l'indépendance de l'Angola se joue deux semaines après celui du
Zaïre. Car côté organisation, aucun problème ne se pose puisque les cantons organisateurs et
les tirages au sort peuvent être connus et effectués pendant les mois d'Avril et Mai. Cela
permettrait également au comité de chaque canton participant de s'organiser matériellement et
financièrement une fois pour toute.
Quant à la cinquième édition du tournoi intercantonal commémorant le XXème anniversaire
de l'indépendance de l'Angola, elle s'est déroulée à Lausanne, au Centre Sportif de
Blécherette, le samedi 12 août. Ce tournoi a connu la participation de 11 cantons précités à
l'exception de Tessin qui ne prend plus part à ce genre d'activités pour des raisons que nous
ignorons.
Malgré les caprices de la météo (présence de la pluie), tous les matches prévus au programme
ont eu lieu. Et, le match final a connu comme vainqueur le canton de Vaud, représenté par
l'équipe de l'OKAPI de Lausanne, face à l'intrépide équipe genevoise diminuée par la fatigue
(voir résultats des matches). La distribution des prix s'est effectuée très tardivement, vers 23
heures, qu'on s'est vu priver de la lumière. Que le Comité des Comités fasse un effort
considérable quant au respect du temps ! Il est à noter que notre association, pour la première
fois dans l'histoire de ce genre d'activités, ait été accepté par les organisateurs pour laisser son
empreinte; elle a remis au vainqueur 15 médailles et 3 médailles destinées aux arbitres du
match final. Décant K.
RESULTATS DES MATCHES DES TOURNOIS DU ZAIRE ET DE L'ANGOLA
Pour plus d'informations, nous vous présentons les résultats des matches du tournoi
commémorant le XXXVème anniversaire de l'indépendance du Zaïre qui s'est déroulé à
Zurich le 1er juillet ainsi que ceux commémorant le XXème anniversaire de l'indépendance de
l'Angola y compris les palmarès tels que le Comité des Comités nous les a remis.
I. TOURNOI DU ZAIRE
Matches qualificatifs
Bâle - Jura (0-1); Genève - Bâle (2-0);
Zurich - Lucerne (2-0); Fraternité - Lausanne (0-1);
Fribourg - Berne (1-0); Tessin - Fribourg (0-3);
Lausanne - Argovie (2-1); Lucerne-Neuchâtel (0-2)
Neuchâtel - Zurich (1-1); Genève - Jura (0-1);
Argovie - Fraternité (1-1); Berne - Tessin (3-0).
Quarts des Finales
Lausanne - Genève (1-2); Zurich - Berne (1-2);
Jura - Argovie (2-0); Fribourg - Neuchâtel (0-1).
Demies Finales
Berne - Neuchâtel 0-0 (2-4 tirs des penalties)
Genève - Jura 1-0
Finale: Genève - Neuchâtel 4 - 1
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Classement final
1. Genève, 2. Neuchâtel, 3. Berne et Jura, 5. Fribourg, 6. Argovie, 7. Zurich, 8. Lausanne, 9.
Bâle,
10. Fraternité, 11. Lucerne et 12. Tessin.
Le meilleur buteur: João Bunga de Genève. La coupe de Fair Play attribué à Neuchâtel.
PALMARES
Vainqueurs Années
Fraternité 1991
Fribourg 1983-1984-1985-1987-1989- 1990
Genève 1980-1981-1993-1995
Lausanne 1982-1986-1992-1994
Lucerne 1988
II. TOURNOI DE L'ANGOLA
Matches qualificatifs
Lausanne - Genève (0-1); Fribourg - Jura (1-1);
Fraternité - Neuchâtel (1-1); Bâle - Argovie (0-0);
Zurich - Lucerne (3-0); Lausanne - Berne (3-1);
Fraternité - Bâle (1-0); Fribourg - Argovie (2-2);
Berne - Lucerne (5-1); Genève - Zurich (3-0);
Bâle - Fribourg (1-0); Jura - Neuchâtel (1-1);
Berne - Zurich (4-0); Genève - Lucerne (2-1);
Bâle - Neuchâtel (1-1); Argovie - Jura (0-1);
Fraternité - Fribourg (3-0); Lausanne - Lucerne (4-1);
Berne - Genève (1-1); Fribourg - Neuchâtel (1-2);
Fraternité - Argovie (2-0); Lausanne - Zurich (2-0);
Bâle - Jura (1-1); Argovie - Neuchâtel (0-3);
Fraternité - Jura (1-1).
Demies Finales
Genève - Neuchâtel (1-0);
Fraternité - Lausanne (0-3).
Finale: Genève - Lausanne 0 - 1
Classement final
1. Lausanne, 2. Genève, 3. Neuchâtel, 4. Fraternité, 5. Jura, 6. Berne, 7. Bâle, 8. Argovie, 9.
Fribourg,
10. Zurich et 11. Lucerne.
Meilleur buteur: Michel de Berne; Meilleur gardien: Loukombo de Genève; Fairplay:Lausanne
PALMARES
Vainqueurs Années
Bâle 1991
Berne 1992
Fraternité 1994
Genève 1993
Lausanne 1995
Il est très important de souligner que seul le canton de Genève a remporté les deux tournois la
même année, en 1993.
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