entre deux horizons - Centre Pompidou Metz
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avant-gardes allemandes et françaises du saarlandmuseum 29.06.16 > 16.01.17 centrepompidou-metz.fr exposition organisée par le Centre Pompidou-metz et le saarlandmuseum, sarrebruck. Max Pechstein, Aufgehende Sonne [Soleil levant] (détail), 1933 © Pechstein Hamburg / Toekendorf / Adagp, Paris 2016 © Saarlandmuseum Saarbrücken, Stiftung Saarländischer Kulturbesitz entre deux horizons Entre deux horizons avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum Sommaire 1. Présentation Générale.. . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 03 2. Repères chronologiques.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 05 3. Le parcours de l'exposition.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 4. l'Histoire du Saarlandmuseum. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 5. Les artistes.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28 6. Le Catalogue.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 7. Autour de l'exposition. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31 8. Générique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33 9. Les partenaires.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35 10. Visuels disponibles pour la Presse.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39 11. Contacts Presse. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44 2 Entre deux horizons avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum 1. Présentation générale Entre deux horizons avant-gardes ALLEMANDeS et françaises DU SAARLANDMUSEUM Du 29 juin 2016 au 16 janvier 2017 Galerie 3 Franz Marc, Blaues Pferdchen, Kinderbild [Petit Cheval bleu, tableau pour enfants], 1912 Saarlandmuseum Saarbrücken, Stiftung Saarländischer Kulturbesitz Projet de collaboration transfrontalier de grande envergure, l’exposition Entre deux horizons raconte plus de cent ans d’une histoire partagée - celle des influences croisées, des consonances et des dissonances artistiques entre la France et l’Allemagne – à travers le prisme d’une collection d’art. Pontus Hultén, premier président du Centre Pompidou, affirmait que cette institution était « le résultat d’un effort sans précédent pour abattre les cloisons » entre les disciplines, mais aussi entre les États. À l’heure de l’exacerbation de la question des frontières de l’Europe et de la réforme territoriale en France, cette exposition ambitieuse prend une résonnance toute particulière. L’exposition Entre deux horizons s’inscrit dans la lignée du projet historique ParisBerlin, organisé en 1978 au Centre Pompidou, tout en soulignant la perméabilité culturelle qui a tant façonné le visage de la Grande Région, jadis pomme de discorde franco-allemande. S’il est vrai que les fonds étrangers des musées d’un pays sont le miroir des relations diplomatiques qu’il entretient, les avant-gardes allemandes du début du xxe siècle sont sous-représentées, voire quasiment absentes des collections françaises, et ce pour des raisons historiques. La défaite française, à l’issue de la guerre franco-prussienne, engendre, en 1871, la naissance de l’État-nation allemand et la proclamation de Guillaume Ier empereur. Le lieu choisi pour la cérémonie est un pied de nez impertinent à la France : la galerie des Glaces du château de Versailles. 3 Entre deux horizons avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum L’époque est aux nationalismes et à l’affrontement, des deux côtés du Rhin, et, pendant des décennies, le domaine artistique n’y fait guère exception. Car, pour une partie des politiques, des intellectuels et mêmes des artistes, c’est précisément par oppositions idéologiques que se définissent les deux cultures voisines de la fin du xixe siècle et pendant une bonne partie de la première moitié du xxe siècle. L’exposition Entre deux horizons propose une lecture chronologique de cette histoire passionnante et complexe jusqu’à l’ère contemporaine. Car, bien que l’environnement politique et culturel ait été parfois hostile aux échanges d’idées entre l’intelligentsia française et allemande, des esprits libres - des artistes tels que Max Liebermann, August Macke, Vassily Kandinsky, Max Ernst ou Willi Baumeister ; des historiens comme Hugo von Tschudi, Julius Meier-Graefe et Carl Einstein ; des collectionneurs, à l’instar des Bernstein ou du visionnaire Karl Ernst Osthaus ; des éditeurs et galeristes comme les cousins Bruno et Paul Cassirer ou le grand Herwarth Walden - partagent la même fascination pour la France et ont l’audace de devenir des passeurs d’idées et des promoteurs du renouvellement de l’art dans la jeune nation qu’est alors l’Allemagne. Installée près de la frontière franco-allemande, la collection du Saarlandmuseum recèle de véritables chefs-d’œuvre issus des deux rives du Rhin. Elle se prête idéalement à la découverte ou à la redécouverte de cette histoire et de grands mouvements de l’art qui, à l’instar de l’expressionisme allemand, s’avèrent souvent ignorés des musées français. Ses fonds reflètent les oscillations du territoire qui les a vus naître. Au cours du xixe siècle, la Sarre fut en effet séparée à deux reprises et pendant plusieurs années de l’Allemagne pour être associée à la France, à la suite de la Première, puis de la Seconde Guerre mondiale. Au sein de la collection, l’une des plus importantes du sudouest de l’Allemagne, se côtoient les tableaux impressionnistes d'Auguste Renoir et de Max Liebermann ; le « fauve » André Derain fait face aux peintures et gravures flamboyantes des expressionnistes Ernst Ludwig Kirchner et Emil Nolde. La collection retrace également le dialogue fertile entre Robert Delaunay et les membres du collectif Der Blaue Reiter, dont Franz Marc et August Macke ou encore l’amitié de Fernand Léger et Willi Baumeister malgré les tourments de la guerre. À partir de 1952, époque où la Sarre est tout d’abord, en tant qu’État autonome, placée sous protectorat français avant d’être réintégrée en 1957 à la nouvelle République fédérale d’Allemagne, l'Abstraction lyrique française fait, avec Roger Bissière, Serge Poliakoff et d’autres, tout comme l'Art informel allemand, son entrée dans la collection. Aux protagonistes du groupe ZERO et du Nouveau Réalisme, succède une mise en perspective contemporaine d’artistes tels que Damien Deroubaix et Jonathan Meese. Le parcours se compose d’environ 230 peintures, sculptures, estampes et photographies du Saarlandmuseum, complétées par une importante documentation, essentiellement issue des fonds de la Bibliothèque Kandinsky du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne, qui illustre le contexte historique. L'exposition Entre deux horizons constitue l'une des étapes du Grand Tour, agenda culturel de 40 étapes sur tout le territoire national. Cette initiative, organisée par Olivier Poivre d’Arvor, ambassadeur chargé de l’attractivité culturelle de la France, est parrainée par l’actrice Isabelle Huppert, sous le patronage de Jean-Marc Ayrault, ministre des Affaires étrangères et du Développement international. Commissariat : Dr Roland Mönig, directeur du Saarlandmuseum, commissaire général de l’exposition ; Dr Kathrin Elvers-Svamberk, directrice adjointe du Saarlandmuseum, et Alexandra Müller, chargée de recherches et d'expositions, Centre Pompidou-Metz, commissaires. 4 Entre deux horizons avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum 2. Repères chronologiques 1870 Déclaration de guerre de la France à la Prusse. Défaite de Sedan ; chute de l'Empire français. 1871 Proclamation de l'Empire allemand dans la galerie des Glaces du château de Versailles ; armistice avec l'Allemagne ; traité de Francfort-sur-le-Main consacrant la cession de l'Alsace et d'une partie de la Lorraine à l'Allemagne. 1873 Fin de l’occupation allemande en France. 1874 Impression, soleil levant de Monet présenté lors de la première exposition des impressionnistes dans l'ancien atelier du photographe Nadar, à l’origine de l’appellation du groupe. Participation remarquée de Max Liebermann au Salon de Paris. 1876 Ouverture de la Nationalgalerie à Berlin. 1880 Liebermann, premier artiste allemand à recevoir les honneurs du Salon de Paris. 1882 Triple alliance entre l'Empire allemand, l'Empire austro-hongrois et l'Italie. 1883 Première exposition de peintres impressionnistes organisée en Allemagne par le marchand d'art Fritz Gurlitt. 1884 Fondation, à Paris, de la Société des artistes indépendants qui se propose d'organiser des expositions sans jury ni récompenses. Théorie du mélange optique qui fonde le néo-impressionnisme ou pointillisme. 1889 Exposition universelle à Paris avec la construction de la tour Eiffel : Liebermann médaille d’honneur admis à la Société des Beaux-Arts. 1890 Weltpolitik qui vise à accroître la présence économique et politique de l'Empire allemand dans le monde. Exposition annuelle internationale au Glaspalast (palais des Glaces) de Munich avec, entre autres, Jean-Baptiste Corot, Gustave Courbet, Eugène Delacroix, Édouard Manet, Claude Monet et Edvard Munch. 1892 Fondation à Berlin du groupe des XI (Vereinigung der XI), pierre angulaire de la future Sécession berlinoise ; Publication d’Entartung (Dégénérescence) de l’écrivain juif Max Nordau auquel l’on doit, le premier, la formule de « dégénéré » pour caractériser l’atmosphère fin de siècle tant reflétée qu'influencée par l'art. 5 1894 Début de l’affaire Dreyfus. Fondation de la revue Pan sous la direction de Julius Meier-Graefe et Otto Julius Bierbaum, qui vise à diffuser les productions théoriques et plastiques modernistes de la Sécession berlinoise et des impressionnistes français. 1898 Parution de l'article « J'accuse » d'Émile Zola, dans L'Aurore, en faveur du capitaine Dreyfus. Formation de la Sécession berlinoise par Liebermann, Lovis Corinth, Lesser Ury, Käthe Kollwitz, Max Slevogt en réaction au conservatisme de l'Association des artistes de Berlin ; fondation de la Bruno & Paul Cassirer, Kunst- und Verlagsanstalt qui expose parallèlement artistes de la Sécession berlinoise et impressionnistes. 1899 Première conférence internationale de la paix de La Haye. Succès de la première exposition de la Sécession berlinoise (Corinth, Liebermann, Kollwitz, Arnold Böcklin, Ferdinand Hodler). 1900 Exposition universelle de Paris, où sont notamment exposés Karl Hofer, Liebermann, Cuno Amiet, Wilhelm Uhde, Kees Van Dongen, Gustav Klimt ; triomphe de l'Art nouveau ; exposition de la Sécession berlinoise qui met à l'honneur les impressionnistes français aux côtés des artistes allemands. 1901 Création par Kandinsky, à Munich, de l'association Phalanx, lieu de cristallisation des avant-gardes européennes ; Berlin s’impose comme capitale artistique allemande. 1902 Première parution de la revue Kunst und Künstler, sous la direction de Bruno Cassirer, avec des contributions de Liebermann, Slevogt et Max Klinger. 1903 Création de la Ligue des artistes allemands (Deutscher Künstlerbund) sous l'impulsion de Liebermann, Kessler, Corinth, Alfred Lichtwark et Slevogt ; exposition des néo-impressionnistes français, belges et allemands à la galerie Cassirer (Paul Signac, Henri-Edmond Cross, Maximilien Luce, Paul Baum, Paul Herrmann et Christian Rohlfs) ; exposition de Phalanx incluant seize toiles de Monet (première grande exposition du peintre en Allemagne) ; Harry Graf von Kessler est nommé directeur du musée des Beaux-Arts et des Arts décoratifs de Weimar (Großherzogliches Museums für Kunst- und Kunstgewerbe). Il y organise des expositions ralliant les disciplines et avant-gardes européennes. Entre deux horizons avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum 1904 Publication de Histoire de l'évolution de l'art moderne (Entwicklungsgeschichte der Modernen Kunst) de Meier-Graefe. 1905 Rassemblement de masse à Berlin contre la politique de guerre impérialiste. Fondation de Die Brücke à Dresde par Fritz Bleyl, Erich Heckel, Ernst Ludwig Kirchner et Karl Schmidt-Rottluff ; Salon d'automne à Paris qui marque la formation des fauves autour de Henri Matisse. 1906 1907 1908 Programme de la Brücke par Kirchner, que rejoignent Amiet, Emil Nolde et Max Pechstein ; cercle des artistes allemands autour de Matisse. Deuxième conférence internationale de la paix de La Haye. Ouverture de la galerie Kahnweiler, qui deviendra la vitrine du cubisme à Paris. Triple Entente entre la France, la Russie et l’Angleterre. Toiles de Georges Braque exposées chez DanielHenry Kahnweiler qui inspirent à Louis Vauxcelles le néologisme de « cubisme » ; expressionnisme théorisé par Wilhelm Worringer ; renvoi, sur décision de l'empereur, de Hugo von Tschudi de la Berliner Nationalgalerie à la suite de l'acquisition d'œuvres françaises ; organisation de l’académie Matisse, à la demande de Sarah et Mickael Stein et du peintre allemand Hans Purrmann et premier voyage de Matisse en Allemagne ; ouverture du Saarmuseum sous le double patronage de l'Association des arts et métiers et de la Société d'histoire de la région de la Sarre, avec le soutien des villes de Sarrebruck et de St. Johann. 1909 Fondation de la Neue Künstlervereinigung München (NKVM) par Adolf Erbslöh, Jawlensky, Kandinsky, Alexander Kanoldt, Alfred Kubin, Münter, Marianne von Werefkin ; Manifeste du futurisme de Filippo Tommaso Marinetti. 1910 Création de la revue Der Sturm par Herwarth Walden ; fondation de la Nouvelle Sécession, groupement d’artistes majoritairement expressionnistes, en opposition à la Sécession berlinoise ; diffusion du cubisme en Allemagne à la suite des expositions Picasso et Braque de la galerie Tannhauser. 1911 Fondation de la revue Die Aktion dirigée par Franz Pfemfert, relai de l'expressionnisme ; première exposition du Blaue Reiter chez Tannhauser ; Du spirituel dans l'art de Kandinsky ; « Querelle artistique de Brême » : acquisition par Gustav Pauli, directeur de la Kunsthalle de Brême, du Champ de coquelicots de Vincent van Gogh, qui inspire le tract « Protestation d’artistes allemands » de Carl Vinnen contre l'influence étrangère sur l’art allemand ; en réaction, publication de la réplique « Dans le combat pour l’art » (Im Kampf um die Kunst) initié par Franz Marc, Kandinsky, Alfred Walter Heymel et signée par de nombreux acteurs éminents de l’art en Allemagne. 1912 et Münter ; exposition internationale de première importance du Sonderbund à Cologne avec une forte participation française (Pablo Picasso, Georges Braque, Paul Gauguin, Vincent van Gogh, hommage extraordinaire à Paul Cézanne). Ouverture de la galerie Der Sturm par Herwarth Walden ; publication de l'almanach Der Blaue Reiter par Kandinsky, August Macke, Marc 6 1914 Déclaration de guerre de l'Allemagne à la France suite à l'assassinat de l'archiduc FrançoisFerdinand, héritier du trône d'Autriche, à Sarajevo. Fondation de la Sécession libre ; manifeste des 93 (aussi intitulé « Appel des intellectuels allemands aux nations civilisées »). 1916 Bataille de Verdun. Exposition Expressionnistes, cubistes, futuristes à la galerie Der Sturm ; changement de nom de Georg Ehrenfried Groß pour George Grosz en signe de protestation contre le nationalisme allemand. 1918 Révolution et abdication de Guillaume II, proclamation de la République ; armistice signé à Rethondes ; mémorandum Foch sur la Rhénanie. Création du Novembergruppe qui rassemble autour de Pechstein et César Klein des artistes cubo-futoexpressionnistes liés par des valeurs socialistes. 1919 Conférence de la Paix présidée par Georges Clemenceau qui réclame l'annexion de la Sarre à la France ; traité de Versailles ; création de la Société des nations (SDN). Fondation du Bauhaus par Walter Gropius à Weimar ; « retour à l'ordre » prôné par Giorgio De Chirico, chantre de la peinture métaphysique. 1920 Premier Conseil de la SDN à Paris ; choix d'un statut original et unique plaçant la Sarre sous administration de la SDN pour quinze ans, avec l’octroi de la propriété des mines à la France. Naissance de la Nouvelle Objectivité ; Liebermann président de l'Académie des beaux-arts de Prusse ; peinture française marquée par un retour au concret et au classicisme figuratif. 1921 Conférence de Paris qui fixe à 269 milliards de marks-or la dette de réparation de l'Allemagne ; Adolf Hitler, président du parti nationalsocialiste ; Dr. Hans Neikes, maire de Sarrebruck, défend la « germanité » des Sarrois à travers une politique culturelle engagée (création d'un théâtre, d’une bibliothèque et d’un musée des arts et des traditions). Dispersion des collections Uhde et Kahnweiler, saisies durant la guerre. 1922 Création de l'Union des artistes sarrois, présidée par Fritz Grewenig, futur directeur des collections publiques et de l'École d’art et de l’artisanat. 1923 Occupation de la Ruhr par la France et la Belgique ; résistance passive décrétée par l’Allemagne ; introduction du franc français en Sarre ; parution de Paneuropa de Richard Coudenhove-Kalergi. Fondation de la revue Europe par Romain Rolland. 1924 Plan Dawes qui adapte les réparations aux capacités de paiement de l'Allemagne. Création de l'École d’art et de l’artisanat des arts décoratifs à Sarrebruck ; décision de créer un musée des arts et traditions de la ville de Sarrebruck ; parution de Mein Kampf d’Adolf Hitler ; groupe Entre deux horizons avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum expressionniste Die Blauen Vier créé par Feininger, Jawlensky, Kandinsky et Paul Klee. 1925 Extension aux départements d'Alsace-Lorraine du régime de séparation de l'Église et de l'État ; développement d'un parti autonomiste alsacien ; évacuation de la Ruhr ; accords de Locarno qui garantissent les frontières belges et françaises fixées en 1919 ; évacuation de la zone de Cologne. Première exposition surréaliste à la galerie Pierre ; succès de l'exposition Nouvelle Objectivité. La peinture allemande depuis l'expressionnisme à la Kunsthalle de Mannheim, présentant le réalisme des années 1920 en réaction à l'expressionnisme ; dissolution du Bauhaus de Weimar qui déménage à Dessau ; ouverture du musée des Arts et Traditions de Sarrebruck, chargé de représenter l'identité sarroise et allemande par des témoignages de l'histoire et de la culture sarroises. 1926 Entrée de l'Allemagne dans la SDN ; apaisement des tensions sarroises à la suite des accords de Locarno. 1928 Pacte Briand-Kellog pour une renonciation générale à la guerre ; apogée de la sécurité collective et de « l'esprit de Genève ». Ouverture du musée public de l'École d’art et de l’artisanat d’art de Sarrebruck, riche d’une collection représentative de l'art contemporain. 1929 Construction de la ligne Maginot ; proposition d'Aristide Briand de fonder les États-Unis d'Europe ; évacuation de la 2e zone de la Rhénanie (zone de Coblence) ; krach boursier à Wall Street. Participation de Willi Baumeister à l'association Cercle et Carré à Paris avec notamment Fernand Léger, Kandinsky, Hans Arp et Kurt Schwitters ; première exposition De Chirico à la galerie Cassirer dont l'œuvre marque fortement cette génération d'artistes allemands ; exposition des peintres graveurs allemands contemporains à la Bibliothèque Nationale de Paris – l’une des seules présentations officielles d’art allemand d’entre-deux-guerres. 1931 1933 1935 Crise financière internationale. Fondation du collectif d’artistes AbstractionCréation, auquel adhèrent notamment Kandinsky, Baumeister et Albert Gleizes. Hitler chancelier du Reich ; incendie du Reichstag ; départ de l'Allemagne de la SDN. Émigration à Paris de nombreux intellectuels et artistes allemands ; création de la revue Minotaure ; premières expositions contre l'art moderne organisées dans des villes allemandes et autodafés ; démission de Liebermann de l'Académie ; dissolution du Bauhaus ; publication de la première liste noire officielle pour les beaux-arts et destitution de professeurs comme Baumeister, Max Beckmann, Hofer, Pechstein, Oskar Schlemmer et Klee. Plébiscite de la Sarre en faveur d'un rattachement à l'Allemagne, qui rachète les mines sarroises à la France et récupère officiellement celle-ci ; dénonciation du traité de Versailles par Hitler ; lois de Nuremberg. Première présentation d'art dégénéré à Nuremberg. 7 1936 Dénonciation du traité de Locarno. Nettoyage des musées allemands ordonné par Hitler ; fermeture du département moderne de la Nationalgalerie ; interdiction par Goebbels de la critique d’art ; fermeture de l'École d’art et de l’artisanat d’art des arts décoratifs de Sarrebruck. 1937 Ouverture de la galerie Tannhauser à Paris ; exposition Le livre allemand à Paris, 1837-1937 organisée par les émigrants ; L’Art dégénéré présente à Munich des œuvres d'art moderne confisquées aux musées allemands ; réunion du musée des Arts et des Traditions et du musée public de l'École d’art et de l’artisanat d’art des arts décoratifs sous la responsabilité conjointe de la ville de Sarrebruck et du Reich : élimination d’œuvres modernes de leurs collections. 1938 Anschluss ; début de l’« aryanisation » des biens juifs ; nuit de cristal dans toute l'Allemagne : maisons, synagogues et commerces juifs brûlés à l'appel des nazis ; 30 000 Juifs arrêtés et internés dans les camps de Dachau et Buchenwald. Expositions d'art allemand à Munich montrant les œuvres des sculpteurs nazis Brecker, Thorak, Kolbe et Klimsch ; Cinq années de régime hitlérien à Paris ; suicide de Kirchner ; dépôt des œuvres « dégénérées » au château Niederhausen ; inauguration de l'exposition L'art allemand libre à la Maison de la culture à Paris ; ouverture du Saarlandmuseum nouvellement créé. 1939 Invasion de la Pologne par l'Allemagne ; déclaration de guerre de la France et l'Angleterre à l'Allemagne ; offensive française dans la Sarre, « drôle de guerre ». Évacuation d'une grande partie des œuvres des musées parisiens vers Chambord ; autodafé à Berlin d'environ 5 000 œuvres d'« art dégénéré » ; installation à Paris de l'Einsatzstab Reichsleiter Rosenberg (ERR) dont les saisies massives sont transférées au Jeu de paume ; transfert des collections du Saarlandmuseum vers Weimar, Spire, Kaiserslautern et Meisenheim ; internement de Max Ernst, Hans Bellmer, Otto Wols, Adolph Fleischmann et bien d’autres intellectuels allemands en tant qu'"étrangers ennemis" au camp des Milles. 1940 Invasion allemande ; appel à la résistance du général De Gaulle à la BBC ; armistice de Compiègne : France partagée entre une zone occupée et une zone libre ; pleins pouvoirs au maréchal Pétain ; fondation de l'État français ; début de la collaboration. Retour des objets évacués du Saarlandmuseum à Sarrebruck. 1941 Nouveau statut des Juifs institué par le gouvernement de Vichy, multiplication des rafles ; charte de l'Atlantique. Exposition Le Juif et la France qui attire 100 000 visiteurs à Paris ; voyage officiel en Allemagne d’artistes (André Derain, Kees van Dongen, Othon Friesz, Maurice de Vlaminck…) à des fins de propagande. 1942 Conférence de Wannsee qui décide de la « solution finale » ; rafle du Vel'd'Hiv à Paris ; invasion de la zone libre par les Allemands. Entre deux horizons avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum 1943 Bataille de Stalingrad et capitulation de l'armée allemande ; création du Conseil national de la Résistance (CNR) ; De Gaulle président du Comité français de libération nationale (CFLN). Commission de l'ERR pour décider de l'avenir des œuvres d'art moderne saisies : les pièces ayant un intérêt économique sont préservées et déposées au Jeu de paume dans la salle dite « des Martyrs », les autres sont découpées ou tailladées avant d’être détruites. 1944 Débarquement allié en Normandie ; libération de Paris. Création de la Commission de récupération artistique (CRA), dont le siège est symboliquement installé au Jeu de paume ; Fleischmann, revenu à Paris, expose sous le pseudonyme « Richard », son deuxième prénom, dans le contexte anti-allemand d’après-guerre. 1945 1946 Fin de la bataille des Ardennes ; franchissement du Rhin au nord de Karlsruhe et à Strasbourg par l’armée française ; suicide d'Hitler ; procès de Nuremberg ; conférence de Yalta ; reddition allemande et armistice ; fondation de l'ONU ; conférence de Potsdam qui définit les zones d'occupation de l'Allemagne par les quatre puissances victorieuses avec l'établissement d'un Conseil de contrôle interallié ; occupation de la Sarre par les troupes américaines puis un gouvernement militaire français ; exploitation des mines sarroises confiée à la Mission française des mines. Épuration des milieux politiques, intellectuels et artistiques ; Art Looting Investigation Unit de l'OSS (Unité d'enquête sur les spoliations d'œuvres d'art) en Allemagne ; le parti communiste représente, pour de nombreux intellectuels, la Résistance que Picasso symbolise ; réouverture du Saarlandmuseum. Discours à Fulton de Winston Churchill dénonçant le « rideau de fer » ; cordon douanier entre la Sarre et le reste de l’Allemagne. Exposition Les Chefs-d'œuvre des collections privées françaises retrouvées en Allemagne par la Commission de récupération artistique et les services alliés à l'Orangerie des Tuileries ; retour des objets évacués pendant la guerre au Saarlandmuseum et exposition Les crimes d'Hitler ; création de l'École publique d’art et d’artisanat des métiers d'art de Sarrebruck avec l'exposition Peinture française moderne. 1947 Création de la « bizone » anglo-américaine à Berlin ; Autorité internationale de la Ruhr ; franc français dans la Sarre ; entrée en vigueur de la constitution sarroise. Expositions essentiellement consacrées à l'artisanat français organisées par le gouvernement militaire au Saarlandmuseum. 1948 Union douanière et économique de la Sarre à la France, gouvernement militaire français remplacé par un Haut Commissariat ; accord culturel entre la France et la Sarre ; adhésion française à la « trizone » ; blocus de Berlin ; création de l'Organisation européenne de coopération économique (OECE). 1949 République fédérale d'Allemagne (RFA) et de la République démocratique allemande (RDA). Exposition L'École d’art et d’artisanat du Centre des métiers d'art sarrois de Sarrebruck, au musée des Arts décoratifs, à Paris ; exposition au musée national du château de Compiègne des 2 000 œuvres et objets d'art récupérés ; fondation du groupe Zen 49 à Munich qui réunit dans une perspective abstraite Baumeister, Julius Bissier, Rolf Cavael, Gerhard Fietz, Ernst Geitlinger, Emil Schumacher, Kurt Sonderborg, Fritz Winter ; formation du groupe Fotoform à Lindau autour de Toni Schneiders, Peter Keetman, Siegfried Lauterwasser, Wolfgang Reisewitz, Otto Steinert et Ludwig Windstosser. Création du Conseil de l'Europe ; traité de l'Atlantique Nord (OTAN) ; institution de la 8 1950 Convention franco-sarroise qui stipule l'annexion économique à la France et l'autonomie politique de la Sarre ; proposition de Robert Schuman, ministre français des Affaires étrangères, de placer l'ensemble de la production franco-allemande de charbon et d'acier sous une Haute autorité commune. Naissance de la Photographie subjective sous l'impulsion de Steinert et Einsenwerth. 1951 Traité instituant la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA) entre la RFA, la France, la Belgique, l'Italie, les Pays-Bas et le Luxembourg. Rudolf Bornschein devient directeur artistique du Saarlandmuseum ; « La photographie subjective » à l'École d’art et d’artisanat des arts décoratifs de Sarrebruck organisée par Steinert. 1952 Haut Commissariat de la République de France en Sarre transformé en ambassade ; création conjointe d’une représentation diplomatique de la Sarre à Paris ; accords germano-alliés qui rendent à la RFA son indépendance. Formation du groupe Quadriga autour de Götz, Greis, Kreutz et Schultze ; Steinert directeur de l'École d’art et d’artisanat de Sarrebruck ; début de la constitution d'une collection d'art moderne au Sarlandmuseum. 1954 Européanisation de la Sarre. 1955 RFA et RDA recouvrent leur souveraineté ; plébiscite sarrois en faveur d'un rattachement à l'Allemagne, la France obtenant en compensation la canalisation de la Moselle indispensable à l'essor lorrain. Peintures et sculptures non figuratives en Allemagne aujourd'hui, première exposition d'après guerre dédiée uniquement à l'art allemand au cercle Volney ; réhabilitation d’artistes stigmatisés comme « dégénérés » à la documenta I de Kassel ; Paris, capitale de la liberté au Saarlandmuseum. 1956 Traité franco-allemand sur le règlement de la question sarroise. 1957 Rattachement politique de la Sarre à l’Allemagne. Naissance du groupe ZERO à Düsseldorf sous l'impulsion de Heinz Mack et Otto Piene ; fondation de la galerie 22 à Düsseldorf par les artistes JeanPierre Wilhelm et Manfred de la Motte, avec le soutien de Gerhard Hoehme, en faveur d'un art informel, relayé par des auteurs français tels André Malraux, Jean Paulhan, Francis Ponge et Entre deux horizons avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum 1976 Pierre Restany ; création du Neue Gruppe Saar à l'initiative d'anciens élèves de l'École d’art et d’artisanat de Sarrebruck. 1958 1959 1960 Création de l'Institut franco-allemand de SaintLouis. Premier numéro de ZERO. 1980 Rattachement économique de la Sarre à la RFA. Participation d’Aurélie Nemours au groupe allemand Mesure ; artistes français et allemands largement représentés à la documenta II de Kassel, dédiée à l'expressionnisme abstrait et l'art informel. Die Neuen Wilden (les Nouveaux Fauves) à la Neue Galerie d'Aix-la-Chapelle : nom retenu pour la nouvelle génération de peintres figuratifs (Georg Baselitz, Max Kozloff, Markus Lüpertz, A.R. Penck). 1981 Art Allemagne Aujourd'hui au musée d'Art moderne de la Ville de Paris. 1982 Saarlandmuseum sous la compétence de la Fondation pour le patrimoine culturel sarrois. 1988 Protocoles sur la création du Conseil francoallemand de défense et de sécurité, du Conseil franco-allemand économique et financier et d'un Haut Conseil culturel franco-allemand. 1989 Chute du mur de Berlin. 1990 Réunification officielle de l'Allemagne. 1992 Traité de Maastricht créant l'Union européenne. 1993 Installation de l'Eurocorps à Strasbourg avec 40 000 soldats français et allemands. 1994 Entrée en vigueur de l'Union européenne ; évacuation des dernières troupes d'occupation de Berlin. 1999 Création de l'université franco-allemande dont le siège est à Sarrebruck. 2003 Sommets franco-allemands remplacés par des conseils des ministres communs : le 22 janvier devient la journée de l'amitié franco-allemande dans les deux pays. Échec de la conférence de Paris sur la question de Berlin. Maquettes de deux verrières de Bissière pour la cathédrale de Metz. 1961 Construction du mur de Berlin. 1962 Voyages officiels du chancelier Adenauer en France et du général De Gaulle en RFA. Appel à candidature d’architecture pour la construction de l’aile moderne du Saarlandmuseum. 1963 1964 1978 Non-confrontation. Une exposition d'artistes contemporains de Sarre et d'Alsace-Lorraine. Conçue par le Groupe 7 au Saarlandmuseum. Exposition Paris-Berlin. Rapports et contrastes France-Allemagne, 1900-1933 au Centre Pompidou. Traité sur la coopération franco-allemande dit « de l'Élysée ». Der Neue Idealismus de Piene, manifeste du groupe ZERO. « La politique artistique de l'Allemagne fédérale - une misère » de Götz, connu sous le nom de « Manifeste de Düsseldorf », dénonçant la politique d'exposition déficiente des organismes publics ; fondation de la Selbsthilfegalerie (Galerie d’entraide) à Berlin, dont les membres prônent un programme « critique de gauche » contre l'art informel ; exposition de nombreux artistes de ZERO aux côtés du GRAV (Groupe de recherche d’art visuel) à la Documenta III de Kassel. 1965 Début des travaux de la Moderne Galerie de Sarrebruck d’après les plans de Hanns Schönecker. 2009 Début des travaux d’agrandissement de la Galerie d'art moderne Saarlandmuseum 1967 Exposition Nouveau Réalisme à Berlin qui voit la naissance du concept de « Réalistes berlinois ». Crise politique et sociale en France ; entrée en vigueur de l'Union douanière pour la Communauté européenne. Action « Lidl » de Jörg Immendorf, à Bonn, condamnée pour « injure au drapeau allemand », première d'une série liée à l'actualité politique et sociale de l'Allemagne ; inauguration de la Galerie d'art moderne du Saarlandmuseum qui accueille la succession Archipenko. 2016 Entre deux horizons, Avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum coorganisée par le Centre Pompidou-Metz et le Saarlandmuseum. 1968 1969 Détérioration des relations franco-allemandes marquée par l'échec d'un consortium pétrolier ; Ostpolitik de Willy Brandt ; création des premières sections bilingues franco-allemandes dans des écoles du Bade-Wurtemberg, de Bavière, de Rhénanie et de Nord-Westphalie ; décision de la production en commun de l'Airbus. 1972 Convention sur les lycées franco-allemands et création du baccalauréat franco-allemand ; Traité fondamental entre la RFA et la RDA. 1975 Acte final de la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE). 9 Entre deux horizons avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum 3. Le parcours de l'exposition Section 1 : Impressions. Une paradoxale suprématie (1870-1904) impressionnisme En plaçant l’individu et son expérience subjective du monde au cœur de leurs intérêts, les impressionnistes tels que Pissarro, Monet et Renoir posent la première pierre des avant-gardes artistiques du xxe siècle. Ils rejettent la distanciation intellectuelle inhérente à la tradition du paysage idéal, élaboré dans l’atelier, au profit d’une appréhension personnelle et émotionnelle des atmosphères fugitives de la nature. Sont explorées alors des techniques de peinture rapide et subjective alliées à des relations chromatiques inouïes, trames vibrantes et lumineuses de taches de couleur, favorisant la dissolution de la forme et de l’espace. Camile Jacob Pissaro (1830-1903) Potager à Pontoise avec paysanne, vers 1880 Huile sur toile, 54,5 × 47,5 cm Pissarro, figure de premier plan de l’impressionnisme, affiche dès ses débuts une inclination pour le genre du paysage. Il se détourne cependant de l’idéalisation de la nature et de tout pathos au profit d’une observation personnelle de la campagne d’Île-de-France. À travers l’expérience spontanée de la perception subjective, il transforme cette scène paysanne en une harmonie de taches vibrantes. Alfred Sisley (1839-1899) Le Peintre Monet dans la forêt de Fontainebleau, vers 1885 Huile sur bois, 36 × 59 cm Inspiré par l’école de Barbizon, née vers 1850, et dans le sillon de son engouement pour les paysages naturels, Sisley livre ici un tableau programmatique de l’impressionnisme : dans la forêt de Fontainebleau, deux amis artistes donnent libre cours à leurs impressions visuelles immédiates – Claude Monet portraituré en peintre de plein air, Sisley en auteur d’un univers iconographique aux contours esquissés. 10 Entre deux horizons avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum Influences françaises au tournant du siècle Du point de vue politique, l’époque est aux nationalismes et à l’affront. Le domaine de l’esthétique n’y fait guère exception. Pour nombre de d’intellectuels et même d’artistes, c’est par oppositions idéologiques stéréotypées entre arts français et allemand que se définissent les deux cultures entre la guerre franco-allemande de 1870-71 et la Première Guerre Mondiale. Malgré un contexte qui est donc hostile aux échanges entre intelligentsias française et allemande, il existe pourtant dans l'Allemagne de la fin du xixe siècle une solide connaissance de l'art français - bien que la considération de celuici soit souvent ambivalente, oscillant entre admiration et désir de différenciation. La réciproque est bien moins vraie. L’opinion française tend à souligner les divergences artistiques et esthétiques existantes entre l’Allemagne et la France, à la faveur de la supériorité incontestée du style français. En Allemagne, un groupe d’historiens de l’art, de collectionneurs, de galeristes et d’écrivains allemands, partage une même fascination pour la France. À l’académisme de Guillaume II, ils préfèrent un art qui témoigne de la spontanéité du processus de création. L’avant-garde française offre une bouffée d'oxygène permettant à l’art de se soustraire à une quelconque sujétion. Des tableaux français impressionnistes ont été montrés dans de nombreuses villes allemandes par l'intermédiaire de collectionneurs tels que Carl et Felicie Bernstein, de marchands et galeristes comme les cousins Bruno et Paul Cassirer ou encore Ludwig Wilhelm Gutbier. À cela s’ajoute la politique d’acquisition audacieuse du directeur de la Nationalgalerie de Berlin, Hugo von Tschudi, qui achète dès 1896 des toiles impressionnistes au profit de son musée (Paul Cézanne, Edgar Degas, Claude Monet, Vincent Van Gogh, Camille Pissarro, Auguste Rodin, Paul Gauguin, etc.), et ce longtemps avant qu’une acquisition par un musée français ne soit envisagée. Bien qu’elles soient loin d‘être unanimement saluées, les expositions d’art français en Allemagne sont donc fréquentes au tournant du siècle. L’historien de l’art et écrivain Julius Meier-Graefe est un autre défenseur de l’art contemporain français. Un temps établi lui-même dans la capitale, il rédige les premières monographies fondamentales sur plusieurs personnalités de la scène artistique parisienne, dont Manet et Paul Cézanne. Son Histoire de l’évolution de l’art moderne (Entwicklungsgeschichte der modernen Kunst, 1904) deviendra un jalon pour l’inscription historique de l’impressionnisme dans l’art du xixe siècle. Auguste Rodin (1840-1917) Femme debout à moitié nue, s. d. Aquarelle et crayon sur papier, 32 × 24 cm L’œuvre graphique de Rodin a une existence autonome dans son travail plastique. Ce nu féminin aux traits spontanés témoigne d’une familiarité entre l’artiste et son modèle. Le traitement extrêmement peu conventionnel du motif est exacerbé par la fluidité de l’aquarelle et un geste pictural d’une grande liberté. 11 Entre deux horizons avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum Les Sécessions Prenant exemple sur le Salon des Indépendants parisien, les artistes d’Europe centrale, à la charnière du xxe siècle, inventent des lieux d’exposition parallèles : les Sécessions veulent offrir aux artistes novateurs l’espace que leur refusent les structures officielles, dépendant de l’État. De plus en plus à l’étroit dans l’étau conservatiste et réactionnaire de l’Association des Artistes de Berlin, soixante artistes dont Lovis Corinth et Max Slevogt fondent la Sécession berlinoise en 1898, association dédiée à l’évolution de l’art moderne et à la reconnaissance de l’impressionnisme allemand. Le peintre Max Liebermann en est le président. Ce peintre et collectionneur cosmopolite, qui vécut entre 1873 et 1878 à Paris, et qui peinait à obtenir le succès officiel en tant qu’artiste allemand, devient néanmoins un acteur central de l’échange entre l’avant-garde impressionniste française et la communauté artistique allemande. Corinth, lui aussi, a travaillé à Paris, entre 1884 et 1887, tandis que le jeune Slevogt y a fréquenté l’académie Julian, en 1889. Depuis la fin des années 1890, tous trois adoptent les moyens stylistiques de l’impressionnisme et le principe de la peinture en plein air, qu’ils transcrivent néanmoins de façon personnelle. Relayés par un réseau de galeristes, critiques et collectionneurs, leur travaux connaissent un rapide succès en Allemagne. Si le nom de Liebermann n’est pas inconnu en France, les œuvres de Corinth et Slevogt restent très largement ignorées dans l’hexagone. Max Liebermann (1847-1935) Jardin à Wannsee – Maison et terrasse vers le sudouest, 1917 Huile sur bois, 43,8 × 51,5 cm À partir de 1910, Liebermann puise la plupart de ses sujets dans le jardin de sa maison de campagne, aux portes de Berlin. C’est en grande partie d'après les plans qu'il a lui-même imaginés qu’ont été conçus la villa, le potager et le vaste parc paysager, d’où l’on jouit d’une vue splendide sur le lac de Wannsee. À côté de scènes familiales – en écho aux motifs de prédilection d'Édouard Manet, qu’il admire –, Liebermann peint sans cesse de nouvelles vues de la maison et du parc. Max Slevogt (1868-1932) Cerisiers en fleur à Neukastel, 1898 Huile sur bois, 70,2 × 100,6 cm Enthousiasmé par les nouveaux concepts des impressionnistes français, Max Slevogt peint, en 1898, pour la première fois en plein air le paysage des vignobles du Palatinat, qui deviendra son point d’ancrage et son sujet principal. La liberté et la fantaisie du geste pictural font ressentir l’ambiance animée et printanière. 12 Entre deux horizons avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum Section 2 : Tempête. Révolutions et avant-gardes (1905-1925) Expressionnisme et fauvisme En 1905, presque simultanément à Paris et à Dresde, retentit le signal d’un tournant radical dans l’histoire de l’art moderne. Le chapitre de l’art européen qui s’ouvre désormais est marqué par des tendances novatrices qu’unit le même désir véhément de changement, faisant fi des traditions académiques. La tempête de couleurs inédite qu’affichent les toiles des fauves Henri Matisse, André Derain, Charles Camoin et Maurice de Vlaminck fait scandale au Salon d’Automne de 1905. Les aplats de couleurs vives, lignes farouches et compositions intuitives font écho aux arts primitifs. À son tour, le manifeste du premier groupe expressionniste allemand, Brücke, laisse entrevoir ce même désir d’intensité et de retour aux sources « Tous ceux qui expriment directement et sincèrement leur impulsion créatrice ont leur place parmi nous. » Ce groupe de Dresde vivra au quotidien son credo de l’union de l’art et de l’existence. Leur fascination pour les créations primitives de l’art océanien et africain feront même voyager Max Pechstein et Emil Nolde en 1913-1914, à l’instar de Gauguin, dans le Pacifique. Cet élan se retrouve également chez les artistes russes et allemands du Blaue Reiter (Le Cavalier bleu), comme Alexej von Jawlensky, Gabrielle Münter, Vassily Kandinsky, August Macke et Franz Marc – association déjà supranationale à elle seule. Franz Marc constate en 1912 dans l’Almanach du groupe expressioniste que les nouveaux « sauvages » du monde des artistes ne veulent « qu’aller de l’avant à tout prix, comme un fleuve… ». Le mouvement munichois, dont la plupart des membres a vécu un temps à Paris, aspire à un art nourri de spiritualité et entretient des liens étroits avec les artistes français. Robert Delaunay est particulièrement proche du groupe, tout comme Paul Klee, qui traduit en allemand l’essai « La Lumière » de l’artiste français. Mais si l'art des Fauves se rattache à une certaine forme de la peinture contemplative héritée de l’impressionnisme et à un questionnement formel guidé par l’idée d’harmonie, son faux-jumeau l’expressionnisme souhaite avant tout que la forme rende compte de l’émotion et de la vie intérieure, de l’âme de l’artiste. La réalité est transformée dans le but d’atteindre une plus grande intensité expressive, la toile devenant la surface de projection d'une subjectivité acerbe et d’une nouvelle authenticité et spiritualité. Elle est la manifestation formelle d’une vision métaphysique du monde. L’adage qu’annonce Matisse en 1908, « ce que je rêve, c'est un art d'équilibre, de pureté, de tranquillité, sans sujet inquiétant ou préoccupant », est ainsi inconcevable pour l’expressionisme. August Macke (1887-1914) La Tempête, 1991 Huile sur bois, 84 × 113 cm Cette peinture d’un paysage battu par la tempête, aux formes massives et aux tons de terre vigoureux, est assez atypique chez Macke. L’animal qui bondit, à droite, de même que la structure formelle du tableau rappellent l’œuvre de Franz Marc, qu’une grande amitié lie à Macke depuis 1910. Le tableau peut se lire aussi bien comme un hommage à cette amitié que comme l’annonce d’un tournant artistique. André Derain (1880-1954) La grille du parc, 1912 Huile sur bois, 38,5 × 47 cm Derain, fauve de la première heure, peint à Collioure avec Henri Matisse. Il veut pousser la couleur dans les derniers retranchements de sa puissance picturale. Bientôt, pourtant, ses compositions s’affermissent, ses couleurs s’adoucissent, sous l’effet de l’étude des maîtres anciens au musée du Louvre et de sa proximité avec le cubisme. Ainsi, ce paysage de parc, marqué par des verticales et des horizontales mesurées. 13 Entre deux horizons avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum Ernst Ludwig Kirchner (1880-1938) Sapins dans la montagne, 1919 Huile sur toile, 120 × 90 cm À la suite d’une dépression nerveuse au cours de sa formation de soldat lors de la Première Guerre mondiale, Kirchner est emmené, en 1917, par des amis en convalescence, à Davos. Ayant recouvré ses forces, il restera toute sa vie dans la nature inviolée et la solitude des Alpes suisses. Ce tableau témoigne de son désir d’allier une perspective plane à un espace pictural foisonnant de formes et de couleurs. Alexej von Jawlensky (1864-1941) Chevelure noire sur fond jaune, 1912 Huile sur carton marouflé sur toile, 53,5 × 49,5 cm La focalisation sur le visage féminin aux yeux intenses, qui emplit ce format presque carré, suggère de prime abord que le portrait a été peint par un Jawlensky sous l’emprise d’une émotion fougueuse, qui exprime non ce qu’il voit mais ce qu’il ressent. L’artiste se limite à l’essentiel, emploie des contours noirs et des couleurs saturées, témoignant de sa profonde vénération pour Paul Gauguin. 14 Entre deux horizons avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum Cubisme Le cubisme postule de nouveaux modes de vision au moyen de la fragmentation des surfaces en de multiples facettes, bousculant la perspective centrale. Ancrés dans la tradition artistique française, les cubistes fournissent un contrepoint aux orgies colorées des fauves et expressionnistes. En 1904, le collectionneur et marchand d’art allemand Wilhelm Uhde s’installe à Paris. Au Café du Dôme, il fréquente le cercle des peintres, majoritairement allemands, qui gravite autour d'Henri Matisse – d'ailleurs, entre 1908 et 1910, Matisse se rend trois fois outre-Rhin, où ses œuvres sont publiées, exposées et acquises, bien plus qu’en France. Mais Uhde s’intéresse avant tout aux artistes les plus audacieux de l’époque, les futurs cubistes Georges Braque et Pablo Picasso. Il attire sur ce dernier l’attention d’un autre Allemand, Daniel-Henry Kahnweiler, fils d’une famille de marchands qui vient d’ouvrir une galerie. Par la suite, le jeune Kahnweiler devient le défricheur essentiel des cubistes – Picasso, Braque, Maurice de Vlaminck, Juan Gris, Fernand Léger, Albert Gleizes – avec lesquels il se lie d’amitié et conclut bien souvent des contrats d’exclusivité. Ces liens étroits mènent, à l’aube de la Première Guerre mondiale, la propagande nationaliste à une incompréhension face aux avant-gardes : le cubisme est dénigré comme « art boche », amalgamé à de la haute trahison, fruit d’une influence germanique. Albert Gleizes (1881-1953) Paysage de Montreuil, 1914 Huile sur toile, 73,5 × 93 cm Théoricien le plus éminent du cubisme, Gleizes signe, en 1912, avec Jean Metzinger, le premier traité majeur du mouvement, Du cubisme, qui souligne le rôle décisif de l’œuvre de Paul Cézanne. Dans Paysage de Montreuil, conçu peu de temps après, l’artiste élabore l’environnement à partir de formes géométriques vivement colorées qui se côtoient et se superposent au lieu de se succéder dans une perspective centrale. L’œuvre provient de la collection Nell Walden, épouse de Herwarth Walden qui fut le fondateur de la revue et galerie Der Sturm. 15 Entre deux horizons avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum Un rendez-vous manqué En raisons des tensions diplomatiques à l’aube de la Première Guerre mondiale, l’expressionisme allemand est largement ignoré par le public français. En revanche, bien que loin d‘être unanimement saluées, les expositions d’art français en Allemagne sont fréquentes dans ces années-là. Les idées des membres des nouvelles avant-gardes sont diffusées par de multiples revues, tandis que critiques d’art, galeristes, tels que les frères Cassirer, et collectionneurs, comme Karl Ernst Osthaus, tissent des liens autour d’eux. « Il n’y a pas un jour où, soit à Berlin, soit à Munich, soit à Düsseldorf, soit à Cologne, on n’inaugure une nouvelle exposition consacrée à un artiste nouveau de France […]. Au Sturm de Berlin exposent à ce moment-là Albert Gleizes, Jean Metzinger, Duchamp-Villon et Jacques Villon », déclare Guillaume Apollinaire, faisant référence à la galerie d’Herwarth Walden, compositeur de formation mais dont l’ambition est d'embrasser tous les arts. Sa revue intitulée Der Sturm, fondée en 1910, s’enrichit vite d’une galerie éponyme (1912), d’une scène de théâtre, de soirées pluridisciplinaires appelées les « Sturm-Abende », ainsi que d’une maison d’édition. Imprésario de la culture, Walden sait attirer tous ceux qui souhaitent s’affranchir du carcan des conventions. Son premier amour demeure l’expressionisme mais, en défenseur de la modernité, il publie et expose la plupart des acteurs et mouvements insoumis de son temps : fauvisme, cubisme, orphisme, futurisme. Il publie et expose Guillaume Apollinaire, Blaise Cendrars, Sonia et Robert Delaunay, André Derain, Maurice de Vlaminck, Pablo Picasso, Marc Chagall, Fernand Léger, Albert Gleizes, Francis Picabia, et rend ainsi possible des rencontres historiques. L’arrivée de la guerre exacerbe les nationalismes et les propos bellicistes des intellectuels, y compris des artistes. Outre ceux qui sont opposés à la guerre (la revue Die Aktion, Ludwig Meidner, Romain Rolland, Hermann Hesse), il y a ceux qui considèrent que servir la patrie est un devoir (Charles Péguy, les tenants de la revue Der Sturm) et ceux que cette perspective exalte (Apollinaire, Thomas Mann, Henri Bergson). Presque toute la génération des artistes nés autour de 1880 est engagée dans la guerre. Les mouvements sont dissous, les amis peintres se combattent désormais en « ennemis héréditaires ». Des diffamations mutuelles, exprimées notamment dans le Manifeste des 93, l’appel « An die Kulturwelt » (« Au monde civilisé »), torpillent l’entente entre les peuples. Emil Nolde (1867-1956) Zwei Köpfe [Deux têtes], s. d. Aquarelle et gouache sur papier, 27,6 × 20 cm Au-delà de la représentation de deux têtes, c’est l’expression de la dualité inhérente à la nature et à la vie qu’il faut voir dans cette œuvre : homme et femme, jeunesse et vieillesse, empathie et indifférence, activité et passivité. Le bleu et l’orange complémentaires traduisent dans le langage de la couleur, dont les dégradés structurent l’espace, la tension psychologique entre opposition et rapprochement. Wilhelm Lehmbruck (1881-1919) Mädchenkopf auf schlankem Hals [Tête de fille sur cou mince], 1913-1914 Moulage en plâtre, badigeon, 43 × 34,5 × 20,5 cm Lehmbruck, qui vit depuis 1910 à Paris, où il fréquente les sculpteurs d’avant-garde et acquiert vite une excellente réputation, crée avec sa Grande Penseuse l’un de ses chefs-d’œuvre. Séparée du reste du corps, la tête devient ici une œuvre autonome permettant à l’artiste de se concentrer sur l’aspect spirituel et psychologique de l’être humain. L’étirement gothique des proportions et la fragilité du matériau renforcent l’expression d’intériorité. 16 Entre deux horizons avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum Section 3 : Stupeur. EXILS Intellectuels (1926-1945) Vers de nouveaux horizons Au lendemain d’une guerre considérée comme absurde et d’une révolution ratée, le désenchantement et le malaise d’un présent à la dérive deviennent les forces motrices d’une profonde mutation de l’art en Allemagne. Les bouleversements du contexte politique et social de la jeune République de Weimar amènent les artistes à prendre leurs distances avec l’exubérance du fauvisme et de l’expressionisme – à qui on ne tardera pas d'ailleurs à reprocher hâtivement une vision individualiste, trop concentrée sur le drame personnel de l'artiste. Le mouvement Dada, avec son refus des valeurs et des conventions esthétiques, idéologiques et politiques traditionnelles, s’enracine aussi bien en Suisse qu'en Allemagne et en France. Pour autant, les questionnements sociaux et philosophiques trouvent une résonance bien plus forte dans l’art d’outre-Rhin de ces années troubles, le contexte socio-historique de la France à la même période constituant un terreau moins fertile. Il convient par ailleurs de souligner que si l’art en Allemagne s’est auparavant développé en s'inspirant des avant-gardes françaises, les artistes et critiques commencent à s’émanciper de cette influence. « La France a depuis toujours été considérée comme la Mecque des artistes allemands […]. Mais aujourd’hui c’est la même stagnation qui règne à Paris, le même juste milieu [en français dans le texte] que chez nous », constate George Grosz en 1925. La reconnaissance de la mission et de la responsabilité sociales de l’art est commune aux avant-gardes qui vont voir le jour outre-Rhin au début des années 1920. Les voies empruntées sont toutefois d’une extrême diversité : tandis qu'à Weimar se cristallise, avec le Bauhaus, la tendance à un art épuré, tendant à effacer la dualité entre l'art et la vie, les défenseurs d’une critique sociale mordante, soulignant le potentiel contestataire de l’art, marquent la naissance de la Nouvelle Objectivité. Parallèlement, d’autres mouvements explorent également l’univers surréel et métaphysique. Hans Bellmer (1902-1975) Le Vermoulu et le Plissé, 1940 Vernis mou sur papier, 18 × 23 cm L’œuvre de Bellmer, qui se manifeste à travers les techniques les plus variées, est emblématique de la nouvelle morale libertaire prônée par les surréalistes. La poupée – d’autant plus dans un contexte d’obsessions érotiques – devient le thème central du travail de l’artiste. Celui-ci invente ici, au gré d’innombrables traits fins, des paysages corporels houleux et foisonnants dont les creux et les courbes s’interpénètrent comme dans une métamorphose constante. Fernand Léger (1881-1955) La baigneuse au tronc d'arbre, 1930 Huile sur toile, 54 × 65 cm Influencé à ses débuts par Paul Cézanne et par Robert Delaunay, Léger trouve, vers 1910, sa propre voie dans une conception du cubisme qui intègre des couleurs contrastées. Son registre formel se distingue le plus souvent par une vision normalisée et mécanisée du corps. Vers 1930, l’artiste s’intéresse à l’interaction entre la figure et le paysage. Ici, le rythme ondulatoire dominant réunit nu et tronc en un tout organique, une vision arcadienne de la nature. 17 Entre deux horizons avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum Nouvelle Objectivité Le contexte politico-économique désastreux de l’Allemagne des années 1920 finit d’anéantir les aspirations humanistes d’avant-guerre et appelle à une représentation plus pragmatique de la société selon une « Nouvelle Objectivité ». En peinture, en photographie ou au cinéma, les œuvres renvoient l'image des réalités sociales. Des artistes comme George Grosz ou Otto Dix dépeignent l’Allemagne de l’après-guerre comme un pays aux injustices et inégalités sociales choquantes, avec des villes peuplées d’invalides et de prostituées, où la misère, la faim et l’inflation sont masquées par l’exaltation des plaisirs et la débauche sexuelle. Dès 1920, les œuvres saisissantes de Grosz sont commentées dans les revues d’art françaises et des galeries parisiennes, qui voient en lui le Daumier allemand. Otto Dix, longtemps soldat sur le front fait également partie de ce courant. Dans ses nombreux dessins et tableaux des années 1920, peints selon la technique des maîtres anciens, il tend un miroir sans complaisance à la société : « De l’art, les expressionnistes en faisaient assez. Nous voulions voir les choses clairement, dans toute leur nudité – presque sans art », déclarera-t-il rétrospectivement. Considéré au début des années 1920 comme un « réaliste », Max Beckmann poursuit une œuvre à part, qu’il caractérise comme étant une « objectivité transcendante ». Beaucoup de ses tableaux sont des paraphrases de la réalité, riches d’allusions issues de thèmes mythologiques ou religieux. Une perversion latente jette son ombre menaçante sur l’univers de Beckmann, intimement marqué par l’expérience traumatisante de la guerre. Il dépeint les représentants ambigus d’une humanité perdue, déboussolée. Otto Dix (1891-1969) Morts devant le camp près de Tahure (Suite « La Guerre »), vers 1924 Gravure à l'eau-forte et à la pointe sèche et aquatinte sur papier, 19 × 25,3 cm Otto Dix étudie spécialement l’eau forte à l’Académie de Düsseldorf pour exprimer avec encore plus de vigueur les sujets qui composent l'ensemble de la suite « La Guerre ». La présence des plaques comme seul insigne identitaire accroît encore le choc causé par la vision des deux crânes décharnés abandonnés sur le champ de bataille. Max Beckmann (1884-1950) Ville d’airain, 1944 Huile sur toile, 115 × 150 cm Ce tableau, peint alors que Beckmann s’est réfugié à Amsterdam pour fuir le régime nazi, se prête à diverses interprétations. Le titre fait allusion à un récit des Mille et Une Nuits où rapacité, vie et mort vont mener la ville au désastre. Le couple nu, présenté sur une couche au milieu d’armes martiales, peut être interprété comme une allégorie de la fatalité inéluctable qui pèse sur l’être humain dans un monde placé sous le sceau de l’arbitraire, de la souffrance et de la passion. 18 Entre deux horizons avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum Bauhaus En 1919 naît sous l'impulsion de Walter Gropius une école d’enseignement artistique d’un nouveau genre, le Bauhaus. On concentre dorénavant l’attention sur la fonction et l’implication sociales de l’art dans le but de créer un environnement esthétique nouveau, respectueux de l’homme à l’ère industrielle. L’art n’est pas une discipline autoréférentielle mais doit modifier les formes utiles de la vie quotidienne. Ce fonctionnalisme s'exprime dans tous les domaines de la création industrielle : urbanisme, architecture, design et graphisme. Au lieu des professeurs habituels, la formation est dispensée par des maîtres qui dirigent différents ateliers. Il s’agit d’artistes aussi renommés que Paul Klee, Lyonel Feininger, Johannes Itten, Oskar Schlemmer, Vassily Kandinsky ou László Moholy-Nagy, dont le langage formel, souvent fondé sur la géométrie et l’abstraction au sens le plus large du terme, semble apte à transmettre aux arts appliqués des influences fécondes. L’activité artistique trouve un écho dans les nombreux écrits théoriques des enseignants. Des auteurs invités publient également dans la série des Bauhausbücher, tel l’artiste français Albert Gleizes, qui rédige en 1928 un texte sur le cubisme. Bien qu’elle n’exerce qu’un impact limité sur l’évolution de l’art en France, l’institution et sa philosophie y sont accueillies avec intérêt. Ses objectifs de rationalisation rejoignent particulièrement les préoccupations d’Amédée Ozenfant et de Le Corbusier, reflétées dans leur revue L'Esprit Nouveau. En 1928, accompagné du galeriste et éditeur Alfred Flechtheim, le fondateur des Cahiers d’art, Christian Zervos, se rend au Bauhaus, où il fait la connaissance de Paul Klee et Vassily Kandinsky. Cette rencontre favorisera largement la réception des deux artistes en France. Les sujets discutés à Weimar, puis à Dessau nourrissent en outre de façon fructueuse des mouvements comme Cercle et Carré (1929) ou Abstraction-Création (1931). Oskar Schlemmer (1888-1943) Groupe de femmes bleues, vers 1931 Huile et détrempe sur jute, 162,5 × 114 cm Pour Oskar Schlemmer, créateur du Ballet triadique et maître d’atelier au Bauhaus, l’être humain, son rôle et son insertion dans l’espace ont toujours été une source d’inspiration primordiale. Dans Groupe de femmes bleues, œuvre majeure de 1931, ses figures modulaires stylisées se répartissent en rythme sur des fonds picturaux hétérogènes, créant un espace irrationnel dont émane une mystérieuse lumière. 19 Entre deux horizons avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum Surréalisme Hérité de l’esprit de révolte initié par Dada, le surréalisme rejette quant à lui la logique rationaliste qu’il juge co-responsable de la guerre. Selon une double ambition de « changer la vie » et de « transformer le monde », ses protagonistes recherchent l’unité et l’harmonie entre le rêve et réalité. Profondément bouleversés par les découvertes de Freud sur l’inconscient, ils aspirent à révéler la pensée profonde, source de vérité psychologique en écartant largement le contrôle de la raison. Bien que Paris en demeure le centre névralgique, le surréalisme, à l’instar de Dada, fait des émules aussi bien dans le reste de la France qu’en Allemagne, ce que souligne déjà le générique de la première exposition surréaliste, organisé en 1925 à la galerie Pierre : s’y côtoient les œuvres de Hans Arp, Giorgio de Chirico, Max Ernst, Paul Klee, André Masson, Joan Miró, Pablo Picasso, Man Ray et Pierre Roy. Max Ernst (1871-1976) Ils sont restés trop longtemps dans la forêt, vers 1926 Huile sur toile, 55 × 46 cm Max Ernst s’impose comme l’un des activistes du mouvement dada avant de se tourner, à partir de 1922, vers la richesse iconographique de l’inconscient. Par le biais d’une utilisation expérimentale des couleurs, il invente de nouvelles techniques, qui font intervenir l’aléatoire dans la création. Le motif de la forêt et du bosquet revient souvent dans ses tableaux surréalistes des années 1926-1928. 20 Entre deux horizons avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum La montée du national socialisme Entre la signature des accords de Locarno en 1925 et l’arrivée au pouvoir du Parti national-socialiste en 1933, la France s’ouvre timidement aux idées venues d’outre-Rhin. Les relations entre l’Allemagne et la France, plombées par la guerre, se détendent. Si l’expressionisme n’a guère suscité d’intérêt, les nouvelles idées véhiculées notamment par le programme du Bauhaus, intriguent. Ces échanges cessent brutalement avec l’arrivée au pouvoir du régime hitlérien. La plupart des artistes sont proscrits et frappés d’interdiction d’exposer. Les mouvement qu’ils ont fondés connaîtront presque tous le même destin : après un court épanouissement, ils sont diffamés et opprimés par un régime de terreur soucieux d’éliminer et de mettre au pas toute forme d’individualisme. Quant à leurs œuvres, elles sont clouées au pilori lors de l’exposition itinérante Entartete Kunst (« Art dégénéré »), comme autant de témoignages d’un « art décadent » et non allemand. L’idéologie nationale-socialiste sonne le glas de la vie intellectuelle allemande. Otto Dix (1891-1969) Le Cimetière juif de Randegg, 1935 Huile sur bois, 60 × 80 cm En représentant de la Nouvelle Objectivité, Dix critique la société de son temps et la dépeint dans l’esprit du vérisme. À partir de 1933, il lui est interdit d’exposer et il prend des paysages dépeuplés pour sujets. En 1935, l’année des lois de Nuremberg, l’artiste dépeint à la manière des maîtres anciens le cimetière juif de Randegg, près du lac de Constance. Le cimetière s’inscrit, telle une relique d'un temps révolu, dans un paysage d’hiver couvert de nuages menaçants. 21 Entre deux horizons avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum Section 4 : Abstractions. Rapprochement et éloignement (Après 1945) « Allemagne, année zéro » : Art et diplomatie Comment combler le grand vide laissé inéluctablement par les années de totalitarisme et de « normalisation » de l’art d’après les critères national-socialistes ? Douze années d’interdiction de l'art moderne ont ébranlé les échanges entre la France et l’Allemagne. Après les dévastations matérielles et mentales de la guerre, l’art allemand doit se réinventer : « Parmi les supporteurs de l’art vivant, un grand nombre ont émigré dans tous les pays du monde et ne reviendront plus. Les écoles, les académies et universités ont perdu leur éclat d’avant-guerre, et la jeunesse n’a plus de base où s’appuyer. Les renouveaux se manifestent lentement et très modestement encore. Ils portent l’empreinte du ressentiment des vieux et du désespoir des jeunes. Les uns ne voulant pas comprendre que la catastrophe est de leur fait, les autres ne voulant pas admettre que, toute leur vie, ils devront en subir les conséquences » . – C’est ainsi que Will Grohmann, critique d’art, contributeur privilégié des Cahiers d’art et à ce titre médiateur entre les deux cultures, décrit la situation de l’art en Allemagne au lendemain de la guerre. Beaucoup attendent une impulsion salvatrice venant de France. Et en effet, comme aucun autre gouvernement militaire provisoire, la France s’appuie sur la politique culturelle afin d’œuvrer à la rééducation démocratique du peuple allemand. Mais le but des manifestations culturelles organisées en Allemagne va bien au-delà : il s’agit pour la « nation de l’art », politiquement et matériellement plus lourdement éprouvée par la guerre que les partenaires Alliés, de faire la démonstration d’une constance de la qualité exemplaire de la culture française – d’une prééminence intacte dans le domaine des arts plastiques. L’organisation d’expositions d’art et d’artisanat français devient un pivot de la politique éducative. À partir de 1946, la France organise ou soutient plus de 60 expositions d’art français dans les zones d’occupation de l’ouest (et plus tard en RFA), à Berlin et en Sarre. La reprise officielle des échanges culturels franco-allemands en Allemagne est inaugurée par l’exposition La peinture française moderne / Moderne französische Malerei. Elle est organisée par le Gouvernement Militaire français dans ce double but : instruire un peuple désorienté et renouer avec le rayonnement culturel. Inaugurée 1946 au Château impérial de Berlin, l’exposition voyage à travers l’ouest de l’Allemagne et accueille un total de 150 000 visiteurs, fréquentation colossale pour l’époque. Or, le public allemand attend plus encore le rendez-vous avec ses propres avant-gardes artistiques, anémiées et bannies comme dégénérées. Les initiatives prises dans cette optique par des historiens et directeurs de musées allemands sont soutenues – bien que contrôlées – par les officiers culturels français. La volonté d’imposer sa propre culture fait progressivement place à la réconciliation qui débouche en 1954 à la signature d’un accord culturel francoallemand, soulignant la reconnaissance de la vie intellectuelle de l’autre et favorisant les échanges entre les deux pays dans les domaines de la culture et de l’éducation. Il est par ailleurs révélateur de constater que Konrad Adenauer choisit comme premier ambassadeur de l’Allemagne en France – une mission particulièrement délicate en 1950 – non pas un politicien, mais un homme de lettres, grand connaisseur de l’art et de la littérature française, en la personne de Wilhelm Hausenstein. Créée en 1955 par Arnold Bode, la documenta permet enfin au public allemand de se réconcilier plus largement avec l'art moderne et contemporain international, en même temps qu’aux visiteurs étrangers de reconsidérer l’Allemagne comme un acteur majeur de la scène culturelle mondiale. Serge Poliakoff (1900-1969) Composition abstraite, rouge, bleu et noir, 1957 Huile sur toile, 115 × 89 cm Remarquable représentant de l’École de Paris, Poliakoff limite la touche gestuelle aux seules formes géométriques de la composition globale, qui, avec leurs contours nets, s’assemblent comme les pièces d’un puzzle. L’effet spatial naît du contraste entre les tons bleu froid ou bleu-blanc marquant un « arrière-plan » et les formes rouges avançant ensemble avec les champs noirs superposés. 22 Entre deux horizons avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum Art informel Si, dans la zone d’occupation française en Allemagne, le haut-commissariat œuvre assidûment en faveur des arts, c’est en particulier l’art abstrait qui est mis à l’honneur, l’objectif étant de refaire parler en Allemagne des courants qualifiés par les Nazis de dégénérés afin de les réhabiliter. Les artistes dont les parcours se situaient de manière indissociable à la charnière des deux nations, comme Hans Hartung ou Wols, obtiennent enfin justice. À partir des années 1950, la peinture informelle commence à être considérée comme un mode d’expression, laissant une large place à la personnalité de l’artiste . Ses défenseurs la conçoivent comme une « langue universelle », estimant qu’elle représente une voie possible pour éviter les divergences nationales et les malentendus entre les cultures. Cependant, l’individualisme reconquis a aussi pour conséquence un repli dans la sphère privée, que l’on constate dans d’autres domaines de la vie sociale de l’époque. Pour l’art, ce repli signifie que le mode d’expression choisi est entièrement conçu à la mesure de son créateur et soustrait à la compréhension générale, d’autant plus que le rapport à la réalité visible a disparu. Cependant, qu’il s’agisse d’une « langue universelle » ou d’un « dialecte » accessible à un cercle restreint, toute langue appelle le dialogue. Et des dialogues sont instaurés, à l’échelle nationale comme au plan international, sous des formes extrêmement variées. En Allemagne, la nécessité d’affermir une position fragile conduit d’abord à la création de différents groupes d’artistes, comme Junger Westen (1948), ZEN 49 (1949) ou encore le groupe de jeune peintres informels Quadriga (1952). C’est une dimension internationale que revêt, en revanche, la création à Düsseldorf de la Galerie 22 par Jean-Pierre Wilhelm, émigré revenu au pays, et Manfred de la Motte, avec le soutien de Gerhard Hoehme. Aux catalogues des expositions, d’abord uniquement consacrées à l’art informel, contribuent, outre des auteurs allemands et anglais, des Français tels que André Malraux, Francis Ponge, Jean Paulhan ou Pierre Restany. Karl Otto Götz (né en 1914) Mymel, 1960 Encre et détrempe sur toile, 100 × 120 cm Depuis 1947, Götz est un médiateur important entre les scènes artistiques française et allemande, à travers notamment sa participation au groupe CoBrA. Dans les années 1960, il projette la peinture sur la toile avec une raclette et répète ce geste plusieurs fois. Dans ces compositions, les bandes colorées sont écartées les unes des autres par la force centrifuge, elles débordent du cadre et sont déterminées par un effet positif-négatif. Ernst Wilhelm Nay (1902-1968) Azurale, 1959 Huile sur toile, 162,5 × 130 cm Cette œuvre fait partie des tableaux disques élaborés par le peintre depuis 1954, « à partir de l’agrandissement du point du pinceau sur la toile ». Le titre associe les mots « azur » et « diagonale », mais sa connotation musicale correspond à la conviction de Nay que la peinture, dans laquelle les tonalités rejoignent les sonorités, doit tout à la composition. 23 Entre deux horizons avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum ZERO Enthousiasmés par l’art immatériel d’Yves Klein, ainsi que par son refus de l’informel, Heinz Mack et Otto Piene fondent le groupe ZERO en 1957 à Düsseldorf. Günther Uecker s'y rallie 1961. Ils aspirent à un monde de clarté et de dynamisme, lumineux et pur, offrant un contrepoint à l’aspect parfois sombre de l’art informel. ZERO est le dernier mouvement international significatif auquel participent surtout des Français et des Allemands. La collaboration de l’architecte Werner Ruhnau avec les artistes Yves Klein, Norbert Kricke, Jean Tinguely, Robert Adams et Paul Dierkes pour la conception du Musiktheater im Revier (MiR), à Gelsenkirchen, marque assurément l’apogée des projets internationaux développés au sein du cercle de ZERO. Otto Piene (1928-2014) Black Sun, 1964 Huile, charbon, feu, fumée, toile peinte et brûlée, 147 × 213 cm Peinture à l’huile, charbon, traces de feu et de fumée sont les matériaux qu’emploie Piene pour réaliser ses tableaux depuis 1959. Vers la même époque, Yves Klein, proche du groupe Zero, « peint » au lance-flammes. Cependant, le titre de l’œuvre n’évoque pas un tableau réalisé avec ces matières inhabituelles mais un événement cosmique et lointain. Piene cherche en effet à dépasser la matérialité, tout comme Klein. Günther Uecker (né en 1930) Disque de lumière, 1966 Moteur électrique, fil électrique, spot, Plexiglas, clous sur toile marouflée sur bois, contreplaqué 80 × 80 cm « Zero est rond. Zero tourne. […] Zero est blanc. » Ces trois phrases sont extraites du manifeste du groupe Zero, rédigé en 1963. Le relief cinétique d’Uecker conjugue ces trois circonstances. S’y ajoute la lumière artificielle, qui confère davantage de calme et d’harmonie que ne pourrait le faire un éclairage naturel, sans cesse changeant, à l’ombre des clous porté sur le disque blanc. 24 Entre deux horizons avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum L’art après les années 1970 Le boom du marché de l’art et la mondialisation encouragent plus la concurrence que l’entente. À partir de la fin des années 1970, les scènes artistiques des deux pays limitrophes coexistent plus qu’elles ne coopèrent. Les Neuen Wilden (les Nouveaux Fauves) plébiscités dans les années 1980 outre-Rhin sont rarement exposés en France. Certes, on remarque occasionnellement une certaine fascination de la part du public français pour la peinture allemande, et notamment pour la furor teutonicus contenue dans la figuration expressive, mais seules quelques figures émergent dans l’Hexagone : Gerhard Richter ou Anselm Kiefer (qui s’est installé en France) par exemple. En Allemagne, les expositions monographiques d’artistes français contemporains sont plutôt rares. De manière générale, sous l'influence grandissante de la scène américaine sur le marché de l'art, l'Europe a perdu son hégémonie culturelle et les individualités ont largement remplacé les logiques de groupes et de mouvements, offrant désormais une perspective éclatée sur la création dans les deux pays. Pour autant, l'héritage pictural et spirituel des fauves comme des expressionnistes est indéniablement perceptible dans l'œuvre d'artistes contemporains tels que Damien Deroubaix, lui-même artiste « entre deux horizons », installé près de la frontière franco-allemande, ou Jonathan Meese. Damien Deroubaix (né en 1972) For Victory, 2006 Acrylique et encre sur papier, 149,5 × 198,5 cm Deroubaix, l’un des artistes français le plus marquant de sa génération, trace dans ses œuvres, dont l’iconographie s’apparente à un lugubre décor de train fantôme, des visions d’horreurs de notre civilisation. Ce tableau met en scène des victoires, en dénonçant leurs conséquences véritables : célébrées d’ordinaire, elles laissent en héritage un champ de violence, de destruction et de mort – rendu tangible par des crânes et des squelettes. Jonathan Meese (né en 1970) LOVE LIKE BLOOD (Dein Junker Meese „Babyface", 2004 Huile sur toile, 370 × 600 cm Comme dans la plupart de ses tableaux, Meese réunit ici une peinture impétueuse et des collages photographiques avec des fragments de langage et des néologismes, en partie obscènes, en partie personnels et cryptés, faisant fréquemment allusion à des mythes allemands détournés ou inventés par les nazis. Le collectionneur Harald Falckenberg qualifie ces tableaux de « grotesques » qui « se dressent contre le beau, le vrai et le bon ». 25 Entre deux horizons avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum 4. L'histoire du Saarlandmuseum La Moderne Galerie du Saarlandmuseum est dotée de l’une des plus importantes collections publiques d’art du sudouest de l’Allemagne. Installée à Sarrebruck, elle révèle des choix ambitieux d’acquisitions et reflète les influences croisées des avant-gardes allemandes et françaises. Les débuts La première collection d’art moderne à Sarrebruck, initiée en 1924-1925 par le Staatliches Museum [Musée du Land] rassemble déjà six cent œuvres. Lors de son inauguration en 1929, ce nombre est porté à huit cents. Les expressionnistes allemands y figurent en bonne place mais la scène artistique parisienne également : Honoré Daumier, Edouard Manet, Amedeo Modigliani, Henri Matisse, Aristide Maillol, Maurice de Vlaminck ou encore Pablo Picasso. Cette collection doit son existence et son essor au peintre Fritz Grewenig, recteur de la Staatliche Schule für Kunst und Kunstgewerbe [École d’art et d’artisanat du Land] en 1924 puis directeur du Staatliches Museum en 1927. Grewenig souhaite réunir une collection d’étude qui rassemble les avant-gardes de la fin du xixe siècle et du début du xxe siècle pour les enseignants et les étudiants de son académie. Mais après le rattachement de la Sarre, jusqu'alors administrée par la Société des Nations, au IIIe Reich en 1935, Fritz Grewenig est mis d'office à la retraite. Sa très riche collection d’arts graphiques modernes est confiée au Saarlandmuseum, tout juste fondé, qui reprend la collection historique de l'ancien concurrent politico-culturel du Staatliches Museum, le Städtisches Heimatmuseum [Musée municipal des arts et traditions] ainsi que les fonds d’histoire et de préhistoire. Mais une partie de cette collection de près de trois cents pièces disparaît à cause de la politique menée par les nazis. Ces œuvres sont, soit vendues à l’étranger, soit périssent lors d’un autodafé en mars 1939, considérées comme représentatives d’un art « dégénéré ». Beaucoup d’œuvres importantes sont cependant sauvées du pillage notamment celles de Vincent Van Gogh, Paula Modersohn-Becker, Picasso, Matisse, Maillol, Oskar Kokoschka et Käthe Kollwitz. Elles font aujourd’hui la fierté de la collection d’arts graphiques de la Moderne Galerie. Acquisitions Dès 1952, le Saarlandmuseum s’enrichit de nouvelles acquisitions avec le doublement de son budget, le ministère de la Culture de la Sarre ayant engagé des fonds propres pour les achats. Rudolf Bornschein, qui en avait pris la tête l’année précédente, acquiert à l'automne 1954 trente-deux œuvres exceptionnelles, dont des tableaux de Franz Marc et d’Heinrich Campendonk provenant de la collection de Nell Walden, l’ancienne épouse du fondateur de la galerie et revue Der Sturm, Herwarth Walden. Rudolf Bornschein poursuit la stratégie de Fritz Grewenig en mettant l’accent sur l’expressionnisme allemand. La Moderne Galerie est le nouveau nom adopté par le musée. Aucune autre collection ne souligne à ce point le dialogue entre les avant-gardes des deux nations voisines. À partir de 1955-1956, la Moderne Galerie s’enrichit de pièces prestigieuses comme Messingstadt [Ville d'airain] de Max Beckmann, Blaue Frauengruppe [Groupe de femmes bleues] d'Oskar Schlemmer, Badende im Raum [Baigneuses dans une pièce] d’Ernst Ludwig Kirchner et Dreiklang [Triade] de Rudolf Belling. En 1962, le legs d'Alexandre Archipenko, en vertu de l'amitié nouée entre le directeur du musée et le sculpteur, élargit notablement le fonds de l'art statuaire de la Moderne Galerie. Mutation architecturale Bornschein souhaite édifier un bâtiment pour refléter l’esprit moderne et contemporain de la collection. Hanns Schönecker est le lauréat d'un concours pour l’architecture du bâtiment organisé en 1962. Suite de pavillons aux lignes sobres qui dialoguent avec le paysage environnant, la Moderne Galerie est inaugurée en 1968. Les collections ne cessent de s’enrichir. Alexandre Archipenko fait par testament la donation de sa succession comptant plus de cent sculptures en argile rehaussées de couleurs. Des tableaux de Fernand Léger, de Picasso ou de Wols y font leur entrée. L’intégration de la collection Kohl-Weigand, riche de deux cents tableaux et de quelques huit mille œuvres sur papier, représente l’apport le plus 26 Entre deux horizons avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum important : Max Slevogt, Albert Weisgerber et Hans Purrmann mais aussi Camille Pissarro, Auguste Renoir, Lovis Corinth et Max Liebermann côtoient les membres de « Brücke ». Lorsque Monika von Boch, célèbre élève d'Otto Steinert, lègue toutes ses œuvres au musée, la collection de photographie, dont la section de la photographie subjective, s'enrichit considérablement. Mais la Moderne Galerie possède également l'une des plus vastes collections d'art informel. Cette section de la collection compte aujourd'hui des œuvres de Karl Otto Götz, d'Emil Schumacher, de Bernard Schultze et de Gerhard Hoehme, dont le cycle sur l'Etna est considéré comme l'un des sommets de la peinture informelle en Allemagne. La Moderne Galerie accueille aussi de nouveaux représentants des jeunes générations, artistes d’envergure internationale dont Günther Förg, Olav Christopher Jenssen, Jonathan Meese, Damien Deroubaix, Vincent Tavenne et Gregor Hildebrandt. Pour accueillir dans les meilleures conditions possibles des formats toujours plus grands, des modes d’expression et techniques expérimentales, la Moderne Galerie se transforme à nouveau : en 2013, l’agence d’architecture berlinoise Kuehn Malvezzi est chargée de terminer les travaux sur le bâtiment, en collaboration avec l'artiste Michael Riedel. L'achèvement de cette extension et l’inauguration du musée agrandi sont programmés en 2017. CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DU SAARLANDMUSEUM 1920-1930 La Sarre est administrée par la Société des Nations mais elle dépend de la France. 1924-1925 Première collection d’art moderne à Sarrebruck. Le Staatliches Museum rassemble déjà six-cents œuvres. Fritz Grewenig, recteur de la Staatliche Schule für Kunst und Kunstgewerbe [École d’art et d’artisanat du Land]. 1929 Inauguration du Staatliches Museum avec une collection de huit cents œuvres dont les expressionnistes allemands mais aussi la scène artistique parisienne : Honoré Daumier, Edouard Manet, Amedeo Modigliani, Henri Matisse, Aristide Maillol, Maurice de Vlaminck ou encore Pablo Picasso. 1935 Rattachement de la Sarre au IIIe Reich. 1936 Fermeture du Staatliches Museum et de la Staatliche Schule für Kunst und Kunstgewerbe. Fritz Grewenig est mis à la retraite. 1937 Les nazis « nettoient » le fonds constitué par Grewenig de tout ce que les idéologues du IIIe Reich tiennent pour « dégénéré ». Presque trois cents pièces – plus d’un tiers de l’ensemble – disparaissent de la collection. Mars 1939 Autodafé des œuvres dites « d’art dégénéré » par les nazis. Beaucoup d’œuvres d’importance parviennent cependant à être sauvées du pillage : Vincent Van Gogh, Paula Modersohn-Becker, Picasso, Matisse, Maillol, Oskar Kokoschka et Käthe Kollwitz, aujourd’hui dans les fonds de la Moderne Galerie. 1947 Indépendance de la Sarre qui a sa propre constitution. 1947- 1956 La Sarre reste liée économiquement et socio-politiquement jusqu'en 1956 aux décisions d’un HautCommissaire français. 1952 Doublement du budget du Saarlandmuseum. Le ministère de la Culture engage des fonds propres pour les achats. Rudolf Bornschein, directeur du Saarlandmuseum. 1954 Acquisition de trente-deux œuvres exceptionnelles dont des tableaux de Franz Marc et d'Heinrich Campendonk de la collection de Nell Walden, ancienne épouse du fondateur de la galerie et revue Der Sturm, Herwarth Walden. Le musée adopte le nom de Moderne Galerie. L'accent est mis par Rudolf Bornschein sur l'expressionnisme allemand. 1955-1956 Acquisition de nouvelles pièces prestigieuses : Messingstadt [Ville d'airain] de Max Beckmann, Blaue Frauengruppe [Groupe de femmes bleues] d'Oskar Schlemmer, Badende im Raum [Baigneuses dans une pièce] d’Ernst Ludwig Kirchner et Dreiklang [Triade] de Rudolf Belling. 1962 Legs d'Alexandre Archipenko. Ce legs élargit notablement le fonds de l'art statuaire de la Moderne Galerie. 1968 Inauguration de la Moderne Galerie. Intégration de la collection Kohl-Weigand riche de deux cent tableaux et de plus de huit mille œuvres sur papier : Max Slevogt, Albert Weisgerber et Hans Purrmann mais aussi Camille Pissarro, Auguste Renoir, Lovis Corinth et Max Liebermann ainsi que des membres de « Die Brücke ». 1986 Acquisition du cycle « Etna » de Gerhard Hoehme. Ce cycle est considéré comme l’un des sommets de la peinture informelle en Allemagne. Dès 2000 La Moderne Galerie accueille sans cesse de nouveaux représentants des jeunes générations, des artistes d’envergure internationale tels que Günther Förg et Olav Christopher Jenssen, Jonathan Meese et Damien Deroubaix, Vincent Tavenne et Gregor Hildebrandt. 2013 Les travaux d'une nouvelle aile de la Moderne Galerie sont confiés à l'agence d’architecture berlinoise Kuehn Malvezzi en collaboration avec l'artiste Michael Riedel. 2017 Réouverture de la Moderne Galerie. 27 Entre deux horizons avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum 5. Les artistes Josef ALBERS Gotthard Graubner Aurélie Nemours Alexander ARCHIPENKO George Grosz Emil Nolde Ernst Barlach Hans Hartung Jules Pascin Georg Baselitz Raoul Hausmann Max Pechstein Willi Baumeister Erich Heckel Pablo Picasso Herbert Bayer Gregor Hildebrandt Otto Piene Max Beckmann Gerhard Hoehme Camille Pissarro Rudolf Belling Karl Hofer Serge Poliakoff Hans Bellmer Alexej von Jawlensky Hans Purrmann Roger Bissière Edgar Jené Odilon Redon Monika von Boch Olav Christopher Jenssen Auguste Renoir Georges Braque Vassily Kandinsky Germaine Richier Kilian Breier Peter Keetman Jean-Paul Riopelle Edith Buch-Duttlinger Ernst Ludwig Kirchner Auguste Rodin Charles CAMOIN Paul Klee Christian Rohlfs Heinrich Campendonk Käthe Kollwitz Georges Rouault Roger Catherineau Norbert Kricke Hans-Christian Schink Lynn Chadwick Alfred Kubin Oskar Schlemmer Lovis Corinth Henri Laurens Karl Schmidt-Rottluff Othon Coubine Fernand Léger Toni Schneiders Giorgio De Chirico Wilhelm Lehmbruck Bernard Schultze Edgar Degas Max LIEBERMANN Emil Schumacher Robert DELAUNAY Jacques Lipchitz Georges Seurat André Derain Joachim Lischke Paul Signac Damien DEROUBAIX Heinz MACK Alfred Sisley Otto DIX August MACKE Max Slevogt Raoul DUFY Franz Marc Kurt R. Hoffmann Sonderborg Max ERNST Ewald Mataré Otto Steinert Maurice Estève Henri Matisse Vincent Tavenne Lyonel Feininger Jonathan Meese Günther Uecker Adolf Richard Fleischmann Ludwig Meidner Romain Urhausen Günther Förg Jean-François MillET Vincent Van Gogh Paul Gauguin Paula Modersohn-Becker Maurice de Vlaminck Rupprecht Geiger László Moholy-Nagy Albert Weisgerber Raimund Girke Claude Monet Fritz Winter Wols (Alfred Otto Wolfgang Schulze, dit) Curt Glaser Otto Mueller Albert Gleizes Gabriele Münter Karl Otto Götz Ernst Wilhelm Nay 28 Entre deux horizons avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum Auteurs Photographes Guillaume Apollinaire Günther Becker Jean ARP Véra Cardot et Pierre Joly Guido Bagier David Douglas Duncan Henri BARBUSSE Hugo Erfurth Henri BERGSON Arthur GRIMM André BRETON Franz Grosse Perdekamp Camille BRYEN Fritz Henle Jean CASSOU Maren Heyne Louis DIMIER Heinrich Hoffmann Paul Éluard Wil Howard Carl ENSTEIN Gaston Karquel Alfred Flechtheim Man Ray (Emmanuel Radnitzky, dit) Michel Florisoone Willy Maywald Carola Giedion-Welcker Lucia Moholy Will Grohmann Alfred Erwin Ohnesorg Walter Gropius Dirk Reinartz H W P S M T B (collectif) [Hartung, Wols, Picabia, Stahly, Mathieu,Tapié, Bryen] Frieda Riess Charles Paul Wilp Édouard Jaguer Daniel-Henry Kahnweiler Jacques Lacomblez Raymond Lenoir Réalisateurs Pierre Mac Orlan Ludwig Meidner Abel GANCE Julius Meier-Graefe Julien HEQUEMBOURG BRYAN Domnick Ottomar Phil JUTZL Franz Pfemfert Robert WIENE Erwin Piscator Louis Réau Robert Rey Rainer Maria Rilke Romain Rolland Léonce Rosenberg Paul Rosenberg Jean-Paul Sartre Geheimes Staatspolizeiamt Ludwig Mies van der Rohe Eckart von Sydow Wilhelm Uhde WALDEMAR-GEORGE Herwarth Walden Paul WESTHEIM Christian Zervos 29 Entre deux horizons avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum 6. Le catalogue Catalogue de l'exposition sous la direction d’Alexandra Müller éditions du Centre Pompidou-Metz Format: 216 × 288 Mm Nombre de pages : 208 Prix : 35 Euros ISBN : 978-2-35983-043-9 Sommaire Préfaces Olaf Scholz Plénipotentiaire de la République fédérale d’Allemagne chargé des relations culturelles francoallemandes4 Jean-Marc Ayrault Ministre des Affaires étrangères et du Développement international de la République française5 Ulrich Commerçon Ministre de l’Éducation et de la Culture de la Sarre 6 Serge Lasvignes Président du Centre PompidouMetz7 Emma Lavigne Directrice du Centre Pompidou-Metz et Roland Mönig Directeur du Saarlandmuseum9 Entre fronts et horizons Godehard Janzing 12 Zwischen Fronten und Horizonten Godehard Janzing 170 La modernité comme programme Roland Mönig20 Modernität als Programm Roland Mönig173 Passeurs d’art Alexandra Müller 26 Fährmänner der Kunst Alexandra Müller 34 Impressionen Eine widerspruchsvolle Vormachtstellung 1870-1904 Kathrin Elvers-Švamberk 176 Tempête Révolutions et avant-gardes 1905-1925 Mona Stocker56 Sturm Revolutionen und Avantgarden 1905-1925 Mona Stocker180 Stupeur Exils intellectuels 1926-1945 Kathrin Elvers-Švamberk 106 Schrecken Intellektuelle Exile 1926-1945 Kathrin Elvers-Švamberk 185 134 Abstraktionen Annäherung und Entfernung nach 1945 Ernest Wolfgang Uthemann 189 Impressions Une paradoxale suprématie 1870-1904 Kathrin Elvers-Švamberk Abstractions Rapprochement et éloignement Après 1945 Ernest Wolfgang Uthemann 175 Liste des œuvres exposées194 Générique de l’exposition204 Remerciements207 30 Entre deux horizons avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum 7. autour de l'exposition Visites guidées Tous les ven, sam et dim tous les jours pendant les vacances scolaires de la zone B dans les galeries Chaque weekend, les visiteurs sont invités à partir à la découverte des expositions temporaires du Centre PompidouMetz. En famille ou entre amis, le Centre Pompidou-Metz leur propose de percer les mystères des chefs-d’œuvre de l'histoire de l'art moderne et contemporain, accompagnés par un conférencier. Pour connaître la programmation des visites guidées, consulter le site internet : http://www.centrepompidou-metz.fr/visites-guid-es 60' - Tarif : 4€ (achat des billets sur place en complément du billet d'entrée) Application mobile Proposant des contenus exclusifs, la nouvelle application gratuite du Centre Pompidou-Metz accompagnera les visiteurs de manière ludique et interactive, en leur permettant de découvrir les secrets de l’architecture du bâtiment, mais aussi la programmation des expositions, l’actualité du spectacle vivant et des ateliers Jeune Public. Le développement de l'application est soutenu par Altran. Disponible en 3 langues sur l'AppStore, Google Play et Android Market. adhérents LE PASS-M Le Pass-M permet aux visiteurs de profiter de l'exposition toute l'année et en toute liberté avec l’invité de leur choix et de participer à des rencontres avec les commissaires d’expositions et à d’autres rendez-vous privilégiés. Les avantages : • Carte coupe-file • Invitations aux vernissages et aux événements réservés aux adhérents • Visite guidée individuelle gratuite pour le titulaire du PASS-M • Accès au Tarif réduit pour les spectacles et événements • 5% de réduction à la librairie Flammarion & au restaurant La Voile Blanche • Une entrée gratuite au Centre Pompidou (Paris) pour l'achat d'une première entrée plein tarif, sur présentation du PASS-M en caisse. Tarif : 37€ / 33€ en réadhésion (dans un délai d’un mois après l’échéance du PASS-M). Adhésion sur place en billetterie, par courrier à l’aide du bulletin au verso ou sur centrepompidou-metz.fr LE PASS-M JEUNE Proposé gratuitement aux 18-25 ans, le Pass-M Jeune permet de bénéficier d’un accès illimité et prioritaire aux expositions. Il donne également accès à des avantages exclusifs comme l’invitation aux vernissages et les visites guidées individuelles gratuites. 31 Entre deux horizons avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum Jeunes publics Un programme d'activités est proposé tout au long de l'année en lien avec les expositions, sous la forme d'ateliers et/ ou de visites guidées par des médiateurs jeunes publics : une occasion pour les petits d'éveiller leur sensibilité et de développer leur sens critique, et pour les plus grands de cultiver leur créativité. Sam + dim 11:00 : 5-7 ans 14:00 + 16:00 : 8-12 ans Pour retrouver la programmation de l'atelier 5-12 ans, consulter le site internet. Atelier 5-12 ans 90' - Tarif : 5€ Inscriptions en ligne et sur place, sous réserve des places disponibles. Les places sont limitées à 8 enfants par atelier pour les 5-7 ans et à 12 enfants par atelier pour les 8-12 ans. Horaires supplémentaires pour les 8-12 ans pendant les vacances scolaires de la zone B : lundi, mercredi, jeudi et vendredi à 14h. Sam + dim 13:00 - 18:00 La Capsule, espace du Centre Pompidou-Metz réservé aux adolescents, est un lieu ouvert et convivial, à la fois espace d’exposition, de rencontres et d’échanges, mais aussi un lieu de détente où l’on peut simplement lire, écouter de la musique ou se retrouver entre amis. Pour retrouver la programmation de la Capsule, espace 13-16 ans, consulter le site internet. La Capsule, espace 13-16 ans En continu - Accès libre Accès sans réservation, sous réserve des places disponibles. Instagram : capsule_centrepompidoumetz scolaires et périscolaires Afin de valoriser encore davantage la dimension collaborative de l'exposition Entre deux horizons auprès des publics scolaires de part et d'autre du Rhin, des outils spécifiques ont été pensés pour les enseignants français et allemands : • un dossier de découverte de l'exposition rédigé dans les deux langues à destination des enseignants, accompagné de fiches détaillés sur certaines œuvres ; • une galerie virtuelle de l'exposition, hébergée sur Canopé, réseau de création et d'accompagnement pédagogique incluant le détail du parcours et des focus sur certaines œuvres : www.reseau-canope.fr ; • une formation dédiée aux enseignants allemands par la co-commissaire de l'exposition En novembre 2016, l'opération Médiamonde permettra aux élèves de classe européennes du lycée Fabert de Metz de jouer le rôle de guides en langue allemande au profit d'autres lycéens originaires d'Allemagne. 32 Entre deux horizons avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum 8. Générique L'exposition eNTRE DEUX HORIZONS EST organisée par le Centre Pompidou-Metz ET LE sAARLANDMUSEUM. Équipe du projet Commissariat Roland Mönig, directeur du Saarlandmuseum, commissaire général Kathrin Elvers-Švamberk, vice-directrice du Saarlandmuseum, commissaire Alexandra Müller, chargée de recherches et d’exposition du pôle programmation du Centre PompidouMetz, commissaire Collaboration scientifique Roland Augustin, conservateur en chef de la collection photographique du Saarlandmuseum Hanna Büdenbender, collaboratrice scientifique Mona Stocker, conservatrice en chef du cabinet d’art graphique du Saarlandmuseum Ernest Wolfgang Uthemann, conservateur en chef de la collection d’art après 1945 du Saarlandmuseum Eva Wolf, directrice des archives du Saarlandmuseum Coordination de la production et de la régie des œuvres Regine Christadler Annabelle Lacour Fanny Moinel Scénographie Agence NC, Nathalie Crinière Tomoko Nishiki Lumière Abraxas Concepts, Philippe Collet Restauration Stefanie Schindler, Ingrid Schwarz, Lisa Wagner, avec la collaboration de Christina von Buchholtz, Katharina Deimel, Marina Emons et Kathrin Sindlinger-Maushardt Conception graphique Wijntje van Rooijen & Pierre Péronnet Édition Lucile Desmoulins Coordination de l’accrochage et régie d’espace Alexandre Chevalier Pôle technique du Saarlandmuseum Thomas Genvo, Uwe Jäger, Armin Kneip, Sascha Theobald Coordination des aménagements scénographiques Stéphane Leroy Conception et coordination des installations audiovisuelles Christine Hall Coordination des aménagements de lumière Jean-Philippe Currivant Signalétique Anne-Marine Guiberteau, Dominique Oukkal Stage Claire Ebendinger, Florence Lhote Centre pompidou-Metz Le Centre Pompidou-Metz est un établissement public de coopération culturelle (EPCC), dont les membres fondateurs sont l’État, le Centre Pompidou, la Région Lorraine, la Communauté d’agglomération de Metz Métropole et la Ville de Metz. CONSEIL D'ADMINISTRATION Serge Lasvignes, président Jean-Marie Rausch, président d'honneur Jean-Luc Bohl, vice-président 33 Représentants de Metz Métropole Jean-Luc Bohl, président Arlette Mathias, vice-présidente Margaud Antoine-Fabry, conseillère communautaire Patrick Grivel, conseiller délégué Hacène Lekadir, conseiller communautaire Pierre Muel, conseiller délégué Martine Michel, conseillère communautaire Représentants du Centre Pompidou Serge Lasvignes, président Denis Berthomier, directeur général Bernard Blistène, directeur du Musée national d’art moderne Sophie Cazes, directrice juridique et financière Catherine Guillou, directrice des publics Brigitte Leal, directrice adjointe du Musée national d'art moderne en charge des collections Kathryn Weir, directrice du développement culturel Représentants de la Région ACAL Pascal Mangin, président de la Commission Culture Thierry Hory, conseiller régional Patrick Thil, conseiller régional Thierry Gourlot, conseiller régional Jean-Pierre Liouville, conseiller régional Représentant de l’État Stéphane Fratacci, préfet de la Région ACAL Représentants de la Ville de Metz Dominique Gros, maire de Metz, ville siège de l'établissement William Schuman, conseiller délégué Personnalités qualifiées Frédéric Lemoine, président du directoire du groupe Wendel Patrick Weiten, président du Conseil départemental de la Moselle Entre deux horizons avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum Représentants du personnel du Centre Pompidou-Metz Djamila Clary, chargée des publics et du développement des ventes Jean-Pierre Del Vecchio, responsable des systèmes et réseaux Prestataires extérieurs Construction des aménagements scénographiques Volume International Marc Froissard et son équipe Mise en peinture des aménagements scénographiques Debra-Frères Jacques Debra et son équipe Bureau de contrôle Dekra Installation de l’audiovisuel Cottel David Cottel et son équipe Remerciements Que soit avant tout ici exprimée notre profonde reconnaissance envers notre partenaire, le Saarlandmuseum, de Sarrebruck, dont l’équipe s’est mobilisée sans relâche pour l’accomplissement de ce projet de coopération et qui, en acceptant de nous confier ses chefsd’œuvre, a permis la réalisation de cette exposition. Nos remerciements les plus vifs s’adressent au Centre Pompidou et en particulier à Didier Schulmann, conservateur au Musée national d’art moderne et chef de service de la bibliothèque Kandinsky, et à son équipe – Nathalie Cissé, Christelle Courrègelongue, Anne Delebare et Laurence Gueye-Parmentier – dont le conseil, la collaboration active et la confiance ont été essentiels au projet. Nous remercions également Kuehn Malvezzi architects, Berlin : Prof. Wilfried Kuehn Nina S. Beitzen Nos remerciements les plus sincères s’adressent par ailleurs à toutes celles et tous ceux qui figurent au générique du projet, ainsi qu’à tous ceux qui ont permis la réalisation de cette exposition, notamment le Centre Pompidou, Metz Métropole, la Ville de Metz, le Conseil régional d’Alsace-Champagne-ArdenneLorraine, le Conseil départemental de la Moselle, la préfecture de la Moselle et leurs services respectifs. Notre profonde gratitude s’adresse à l’équipe du Saarlandmuseum pour sa collaboration fondamentale à la part éditoriale du projet : Roland Augustin (R. A.), Kathrin ElversŠvamberk (K. E.-Š.), Roland Mönig, Mona Stocker (M. S.) et Ernest Wolfgang Uthemann (E. W. U.). Transport et emballage des œuvres du Saarlandmuseum Hasenkamp Thomas Rauth et son équipe Nous souhaitons témoigner également notre reconnaissance aux autres prêteurs : Beta Cinema GmbH Dirk Schürhoff, directeur Martina Knabe Assurance des œuvres du Saarlandmuseum Kuhn & Bülow EYE Filmmuseum, the Netherlands Sandra den Hamer, directrice Leenke Ripmeester, chargée de projets Assurance des autres œuvres Blackwall Green Robert Graham et son équipe Institut national d’audiovisuel Anne Gerhard-Masson, responsable documentaire Nous tenons également à témoigner notre reconnaissance à Mathilde Arnoux, responsable des publications françaises du Centre allemand d’histoire de l’art, pour ses précieuses recommandations. Constats d'état des œuvres Pascale Accoyer Élodie Aparicio-Bentz Élodie Boulte-Texier United States Holocaust Memorial Museum / Steven Spielberg Film and Video Archive Sara Jane Bloomfi eld, directeur Bruce Levy, coordinateur de projets Enfin, que soient remerciées Lucile Desmoulins, Claire Ebendinger et Eva Wolf, pour leur importante contribution aux recherches documentaires et à l’établissement de la chronologie. Sûreté et sécurité Groupe SGP Sécurité incendie Service départemental d’incendie et de secours de la Moselle Médiation Marianne International Nettoyage Lustral Nous remercions chaleureusement les artistes faisant partie du projet : Edith Buch-Duttlinger Damien Deroubaix Karl Otto Götz Gregor Hildebrandt Olav Christopher Jenssen Heinz Mack Jonathan Meese Michael Riedel Hans-Christian Schink Vincent Tavenne Günther Uecker Romain Urhausen ainsi que tous les ayants droit et collaborateurs des artistes. 34 Nous souhaitons remercier Godehard Janzing, directeur adjoint au Centre allemand d’histoire de l’art à Paris, pour son intérêt manifesté à l’égard de notre projet et l’expertise scientifi que qu’il y a apportée. Entre deux horizons avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum 9. Les partenaires Le Centre Pompidou-Metz constitue le premier exemple de décentralisation d'une grande institution culturelle nationale, le Centre Pompidou, en partenariat avec les collectivités territoriales. Institution autonome, le Centre Pompidou-Metz bénéficie de l'expérience, du savoir-faire et de la renommée internationale du Centre Pompidou. Il partage avec son aîné les valeurs d'innovation, de générosité, de pluridisciplinarité et d'ouverture à tous les publics. Le Centre Pompidou-Metz réalise des expositions temporaires fondées sur des prêts issus de la collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne, qui est, avec plus de 120 000 œuvres, la plus importante collection d'art moderne et contemporain en Europe et la deuxième au monde. Il développe également des partenariats avec des institutions muséales du monde entier. En prolongement de ses expositions, le Centre Pompidou-Metz propose des spectacles de danse, des concerts, du cinéma et des conférences. Il bénéficie du soutien de Wendel, mécène fondateur. Exposition organisée par le Centre Pompidou-Metz et le Saarlandmuseum, Sarrebruck. Membres de l'EPCC Soutien de l'exposition Mécène fondateur Mécène fondateur Grand mécène de l'exposition Mécène FEFA Fondation Entente Franco-Allemande Mécène fondateur Partenaires média Partenaires du Saarlandmuseum 35 Entre deux horizons avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum Wendel, Mécène fondateur du Centre Pompidou-Metz Wendel est engagée depuis 2010 auprès du Centre Pompidou-Metz. Depuis l’ouverture du Centre en 2010, Wendel a souhaité soutenir une institution emblématique dont le rayonnement culturel touche le plus grand nombre. En raison de son engagement depuis de longues années en faveur de la culture, Wendel a reçu le titre de Grand mécène de la culture en 2012. Wendel est l'une des toutes premières sociétés d'investissement cotées en Europe. Elle exerce le métier d'investisseur et d'actionnaire professionnel en favorisant le développement de long terme d'entreprises leaders mondiaux dans leur secteur : Bureau Veritas, Saint-Gobain, IHS, Constantia Flexibles, AlliedBarton, Cromology, Stahl, Mecatherm ou encore CSP technologies. Créé en 1704 en lorraine, le groupe Wendel s'est développé pendant 270 ans dans diverses activités, notamment sidérurgiques, avant de se consacrer au métier d'investisseur de long terme à la fin des années 1970. Le Groupe est soutenu par son actionnaire familial de référence, composé de plus de mille actionnaires de la famille Wendel réunis au sein de la société familiale Wendel-Participations, actionnaire à hauteur de plus de 36 % du groupe Wendel. Contact journalistes Christine Anglade-Pirzadeh : + 33 (0) 1 42 85 63 24 [email protected] Caroline Decaux + 33 (0) 1 42 85 91 27 [email protected] www.wendelgroup.com 36 Entre deux horizons avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum Eiffage, mécène de l’exposition Entre deux horizons Avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum Eiffage, façonner le quotidien comme l'exceptionnel 4 branches 8 métiers Eiffage se distingue en France et dans le monde par l’exceptionnelle diversité de ses compétences et de ses savoir-faire techniques. Construction, immobilier, route, génie civil, métal, énergie, Le Groupe est présent dans la construction, concessions et autoroutes l’immobilier, la route, le génie civil, la construction métallique, l’énergie, les concessions et les partenariats public-privé. Il s’appuie sur l’expertise de 14 Md Euros 66 000 collaborateurs pour réaliser 100 000 chantiers par an. de chiffres d'affaires en 2015 Eiffage se distingue aussi par son actionnariat salarié, un modèle inégalé en Europe, avec près de 61 000 salariés et anciens salariés qui détiennent 24,3% du 11,8 Md Euros capital. Modèle qui contribue à son indépendance, de carnets de commande garantie de sa stabilité. au 1er avril 2016 66 000 collaborateurs en 2016 100 000 chantiers par an Le Groupe a compris et mesuré les enjeux écologiques et sociétaux, allant jusqu’à se doter de son propre laboratoire de recherche en développement urbain durable, Phosphore, et s’engage, au travers de la Fondation Eiffage, à apporter sa contribution à des associations d’intérêt général. Eiffage a souvent ouvert la voie. Sa créativité tire son imagination vers le haut pour en faire un Groupe innovant, en phase avec les enjeux de son époque. Contacts : Nadine MEXIQUE Direction régionale Eiffage Construction Grand-Est [email protected] 03 83 57 48 32 Fabien DARCHIS Directeur d’Établissement Eiffage Construction Metz Impasse de l’Archyre 57160 SCY CHAZELLES [email protected] / 06 12 24 05 41 37 Entre deux horizons avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum FEFA Fondation Entente Franco-Allemande LA FONDATION ENTENTE FRANCO-ALLEMANDE ET L’EXPOSITION ENTRE DEUX HORIZONS / ZWISCHEN ZWEI HORIZONTEN La Fondation Entente Franco-Allemande (FEFA) a été créée suite à l’accord de Bonn du 31 mars 1981, pour indemniser les Alsaciens-Mosellans incorporés de force dans l’armée allemande pendant la seconde guerre mondiale. A la présidence se sont succédé différents présidents, dont Monsieur Jean Laurain, ancien ministre des anciens combattants, personnalité lorraine bien connue. La mission historique de la FEFA étant quasiment terminée, elle a modifié ses statuts en 2009, pour privilégier son second objet statutaire : développer la coopération francoallemande. En mettant un accent particulier sur les initiatives menées dans notre grande région frontalière, entre la France et l’Allemagne, la FEFA soutient divers projets franco-allemands. Ainsi, elle s’engage dans des programmes concernant le marché de l’emploi et la mobilité professionnelle des jeunes, les domaines sportif et culturel, les échanges entre les jeunes, sans toutefois délaisser le devoir de mémoire. La FEFA œuvre pour le rapprochement des collectivités publiques, des associations et autres instances de la Société civile de nos 2 pays. A cet égard, le partenariat entre le Centre Pompidou-Metz et le Saarlandmuseum est exemplaire, les liens entre Metz et Sarrebruck s’en trouvent renforcés. C’est pourquoi la FEFA s’est investie dans cette belle exposition. 38 Entre deux horizons avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum 10. Visuels disponibles pour la Presse Des visuels d'œuvres, parmi lesquels les visuels ci-après, sont téléchargeables en ligne à l'adresse suivante : centrepompidou-metz.fr/phototheque Nom d'utilisateur : presse Mot de passe : Pomp1d57 Max Pechstein, Aufgehende Sonne [Soleil levant], 1933 Huile sur toile, 81 × 101 cm Auguste Rodin, Femme debout à moitié nu, s. d. Camile Pissaro, Potager à Pontoise avec paysanne, vers 1880 Saarlandmuseum Saarbrücken, Stiftung Saarländischer Kulturbesitz Aquarelle et crayon sur papier, 32 × 24 cm Huile sur toile, 54,5 × 47,5 cm © Adagp, Paris 2016 Saarlandmuseum Saarbrücken, Stiftung Saarlandmuseum Saarbrücken, Stiftung Saarländischer Kulturbesitz Saarländischer Kulturbesitz Max Slevogt, Blühende Kirschbäume auf Neukastel [Cerisiers en fleurs à Neukastel], 1898 Alfred Sisley, Le Peintre Monet dans la forêt de Fontainebleau, vers 1885 Huile sur bois, 36 × 59 cm Huile sur toile, 70,2 × 100,6 cm Saarlandmuseum Saarbrücken, Stiftung Saarländischer Kulturbesitz Saarlandmuseum Saarbrücken, Stiftung Saarländischer Kulturbesitz 39 Entre deux horizons avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum Auguste Renoir, Vue de Cagnes, 1903-1905 Käthe Kollwitz, Frau und totes Kind (Entwurf) [Femme et enfant mort (ébauche)], 1910 Huile sur toile, 37 × 49,5 cm Fusain sur papier teinté, 61,5 × 47,5 cm Saarlandmuseum Saarbrücken, Stiftung Saarländischer Kulturbesitz Saarlandmuseum Saarbrücken, Stiftung Saarländischer Kulturbesitz Max Liebermann, Wannseegarten - Haus und Terrasse nach Südwesten [Jardin à Wannsee – Maison et terrasse vers le sud-ouest], 1917 Gabriele Münter, Stilleben mit Figürchen [Nature morte aux figurines], 1910 Henri Matisse, Nu Couché I (Aurore), 1907 Bronze, 34,5 × 48,5 × 29 cm Saarlandmuseum Saarbrücken, Huile sur toile, 43,8 × 51,5 cm Huile sur carton, 69,5 × 51 cm Stiftung Saarländischer Kulturbesitz Saarlandmuseum Saarbrücken, Saarlandmuseum Saarbrücken, © Succession H. Matisse Stiftung Saarländischer Kulturbesitz Stiftung Saarländischer Kulturbesitz © Adagp, Paris 2016 Max Pechstein, Liegender Akt (Nidden) [Nu couché (Nida)], 1911 August Macke, Der Sturm [La tempête], 1911 Huile sur toile, 70,5 × 80,5 cm Saarlandmuseum Saarbrücken, Saarlandmuseum Saarbrücken, Stiftung Saarländischer Kulturbesitz Huile sur toile, 84 × 113 cm Stiftung Saarländischer Kulturbesitz © Adagp, Paris 2016 40 Entre deux horizons avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum André Derain, La Grille du parc, 1912 Franz Marc, Blaues Pferdchen, Kinderbild [Petit Cheval bleu, tableau pour enfants], 1912 Stiftung Saarländischer Kulturbesitz Alexej von Jawlensky, Schwarze Haare in gelbem Hintergrund [Chevelure noire sur fond jaune], 1912 © Adagp, Paris 2016 Huile sur carton marouflé sur toile, 53,5 × 49,5 cm Stiftung Saarländischer Kulturbesitz Huile sur bois, 38,5 × 47 cm Saarlandmuseum Saarbrücken, Huile sur toile, 58 × 73 cm Saarlandmuseum Saarbrücken, Saarlandmuseum Saarbrücken, Stiftung Saarländischer Kulturbesitz Alexander Archipenko, La Danse, 1912/1959 (réplique d’après un original perdu) Wilhelm Lehmbruck, Mädchenkopf auf schlankem Hals [Tête de fille sur cou mince], 1913-1914 Albert Gleizes, Paysage de Montreuil, 1914 Huile sur toile, 73,5 × 93 cm Saarlandmuseum Saarbrücken, Bronze, 74 × 62,5 × 37,5 cm Moulage en plâtre, badigeon, 43 × 34,5 × 20,5 cm Stiftung Saarländischer Kulturbesitz Saarlandmuseum Saarbrücken, Saarlandmuseum Saarbrücken, © Adagp, Paris 2016 Stiftung Saarländischer Kulturbesitz Stiftung Saarländischer Kulturbesitz © Estate of Alexander Archipenko / Adagp, Paris 2016 Ernst Ludwig Kirchner, Bildnis Ludwig Schames [Portait Ludwig Schames], 1918 Gravure sur bois sur papier, 56,7 × 25,6 cm Saarlandmuseum Saarbrücken, Stiftung Saarländischer Kulturbesitz Ernst Ludwig Kirchner, Grenztannen, Tannen im Gebirge [Sapins dans la montagne], 1919 Huile sur toile, 120 × 90 cm Saarlandmuseum Saarbrücken, Stiftung Saarländischer Kulturbesitz 41 Otto Dix, Tote vor der Stellung bei Tahure (Blatt 50 der Folge, „Der Krieg“) [Morts devant le camp près de Tahure (Planche 50 de la suite : « La Guerre »)], vers 1924 Eau-forte, pointe sèche et aquatinte sur papier, 19 × 25,3 cm Saarlandmuseum Saarbrücken, Stiftung Saarländischer Kulturbesitz © Adagp, Paris 2016 Entre deux horizons avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum Max Ernst, Sie sind zu lange im Wald geblieben [Ils sont restés trop longtemps dans la forêt], vers 1926 Détrempe sur jute, 101,5 × 74 cm Emil Nolde, Duo, 1929 Emil Nolde, Zwei Köpfe [Deux têtes], s. d. Saarland Museum, Saarbrücken (Urban 1086) Aquarelle et gouache sur papier, 27,6 × 20 cm Huile sur toile, 55 × 46 cm © Nolde Stiftung Seebüll Saarland Museum, Saarbrücken (Urban 1086) Saarlandmuseum Saarbrücken, Stiftung © Nolde Stiftung Seebüll Saarländischer Kulturbesitz © Adagp, Paris 2016 Fernand Léger, La baigneuse au tronc d'arbre, 1930 Max Beckmann, Messingstadt [Ville d'airain], 1944 Huile sur toile, 54 × 65 cm Oskar Schlemmer, Blaue Frauengruppe [Groupe de femmes bleues], 1931 Saarlandmuseum Saarbrücken, Stiftung Saarländischer Kulturbesitz Huile et détrempe sur jute, 162,5 × 114 cm © Adagp, Paris 2016 © Adagp, Paris 2016 Saarlandmuseum Saarbrücken, Huile sur toile, 115 × 150 cm Saarlandmuseum Saarbrücken, Stiftung Saarländischer Kulturbesitz Stiftung Saarländischer Kulturbesitz Pablo Picasso, Chaise au crâne et au livre, 1946 Willi Baumeister, Peruanische Mauer [Muraille péruvienne], 1946 Otto Dix, Judenfriedhof in Randegg [Le Cimetière juif de Randegg], 1935 Huile sur contreplaqué, 130 × 97 cm Huile sur panneau de fibres, 61 × 81 cm Huile sur bois, 60 × 80 cm Saarlandmuseum Saarbrücken, Saarlandmuseum Saarbrücken, Stiftung Saarländischer Kulturbesitz Saarlandmuseum Saarbrücken, Stiftung Saarländischer Kulturbesitz Stiftung Saarländischer Kulturbesitz © Adagp, Paris 2016 © Adagp, Paris 2016 © Succession Picasso 2016 42 Entre deux horizons avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum Serge Poliakoff, Composition abstraite, rouge, bleu et noir, 1957 Aurélie Nemours, Pierre angulaire I., 1958 Huile sur toile, 89 × 116 cm Ernst Wilhelm Nay, Azurale, 1959 Huile sur toile, 162,5 × 130 cm Huile sur toile, 89 × 116 cm Saarlandmuseum Saarbrücken, Stiftung Saarländischer Kulturbesitz Saarlandmuseum Saarbrücken, Saarlandmuseum Saarbrücken, © Adagp, Paris 2016 Kunstbesitz der Landeshauptstadt Saarbrücken Stiftung Saarländischer Kulturbesitz © Elisabeth Nay-Scheibler, Köln © Adagp, Paris 2016 / Adagp, Paris 2016 Karl Otto Götz, Mymel, 1960 Otto Piene, Black Sun, 1964 Encre et détrempe sur toile, 100 × 120 cm Huile, charbon, feu, fumée, toile peinte et brûlée, 147 × 213 cm Rupprecht Geiger, 387a/62, 1962 Huile sur toile, 170 × 145,5 cm Saarlandmuseum Saarbrücken, Stiftung Saarländischer Kulturbesitz Saarlandmuseum Saarbrücken, Stiftung Saarländischer Kulturbesitz Saarlandmuseum Saarbrücken, © Adagp, Paris 2016 © Adagp, Paris 2016 Stiftung Saarländischer Kulturbesitz © Adagp, Paris 2016 Günther Uecker, Lichtscheibe [Disque de lumière], 1966 Damien Deroubaix, For Victory, 2006 Acrylique et encre sur papier, 149,5 × 198,5 cm Jonathan Meese, LOVE LIKE BLOOD (Dein Junker Meese „Babyface“), 2004 Moteur électrique, fil électrique, spot, Plexiglas, Saarlandmuseum Saarbrücken, Huile sur toile, 370 × 600 cm clous sur toile marouflée sur bois, contreplaqué, Stiftung Saarländischer Kulturbesitz Saarlandmuseum Saarbrücken, 80 × 80 × 17 cm © Damien Deroubaix Stiftung Saarländischer Kulturbesitz Saarlandmuseum Saarbrücken, Dépôt permanent de la Gesellschaft zur Förderung Stiftung Saarländischer Kulturbesitz des Saarländischen Kulturbesitzes e.V. © Adagp, Paris 2016 © Adagp, Paris 2016 43 Entre deux horizons avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum 11. Contacts presse Centre Pompidou-Metz Presse régionale Christophe Coffrant Responsable du pôle Communication et développement +33 (0)3 87 15 39 66 [email protected] Noémie Gotti Chargée de communication et presse Pôle Communication et développement +33 (0)3 87 15 39 63 [email protected] Presse nationale et internationale Claudine Colin Communication Diane Junqua Chargée des relations presse +33 (0)1 42 72 60 01 [email protected] Stiftung Saarländischer Kulturbesitz Myriam Best-Wollbold Service Communication +49 (0)681 9964 270 / +49 (0)681 9964 271 [email protected] 44