entre deux horizons - Centre Pompidou Metz

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entre deux horizons - Centre Pompidou Metz
avant-gardes allemandes et
françaises du saarlandmuseum
29.06.16 > 16.01.17
centrepompidou-metz.fr
exposition organisée par le Centre Pompidou-metz et le saarlandmuseum, sarrebruck.
Max Pechstein, Aufgehende Sonne [Soleil levant] (détail), 1933 © Pechstein Hamburg / Toekendorf / Adagp, Paris 2016 © Saarlandmuseum Saarbrücken, Stiftung Saarländischer Kulturbesitz
entre deux
horizons
Entre deux horizons
avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum
Sommaire
1. Présentation Générale.. . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 03
2. Repères chronologiques.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 05
3. Le parcours de l'exposition.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
4. l'Histoire du Saarlandmuseum. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
5. Les artistes.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
6. Le Catalogue.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
7. Autour de l'exposition. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
8. Générique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
9. Les partenaires.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
10. Visuels disponibles pour la Presse.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
11. Contacts Presse. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
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Entre deux horizons
avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum
1.
Présentation générale
Entre deux horizons
avant-gardes ALLEMANDeS et françaises DU SAARLANDMUSEUM
Du 29 juin 2016 au 16 janvier 2017
Galerie 3
Franz Marc, Blaues Pferdchen, Kinderbild [Petit Cheval bleu, tableau pour enfants], 1912
Saarlandmuseum Saarbrücken, Stiftung Saarländischer Kulturbesitz
Projet de collaboration transfrontalier de grande envergure, l’exposition Entre deux horizons raconte plus de cent
ans d’une histoire partagée - celle des influences croisées, des consonances et des dissonances artistiques entre la
France et l’Allemagne – à travers le prisme d’une collection d’art.
Pontus Hultén, premier président du Centre Pompidou, affirmait que cette institution était « le résultat d’un effort
sans précédent pour abattre les cloisons » entre les disciplines, mais aussi entre les États. À l’heure de l’exacerbation
de la question des frontières de l’Europe et de la réforme territoriale en France, cette exposition ambitieuse prend
une résonnance toute particulière. L’exposition Entre deux horizons s’inscrit dans la lignée du projet historique ParisBerlin, organisé en 1978 au Centre Pompidou, tout en soulignant la perméabilité culturelle qui a tant façonné le visage
de la Grande Région, jadis pomme de discorde franco-allemande.
S’il est vrai que les fonds étrangers des musées d’un pays sont le miroir des relations diplomatiques qu’il entretient,
les avant-gardes allemandes du début du xxe siècle sont sous-représentées, voire quasiment absentes des collections
françaises, et ce pour des raisons historiques. La défaite française, à l’issue de la guerre franco-prussienne, engendre,
en 1871, la naissance de l’État-nation allemand et la proclamation de Guillaume Ier empereur. Le lieu choisi pour la
cérémonie est un pied de nez impertinent à la France : la galerie des Glaces du château de Versailles.
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Entre deux horizons
avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum
L’époque est aux nationalismes et à l’affrontement, des deux côtés du Rhin, et, pendant des décennies, le domaine
artistique n’y fait guère exception. Car, pour une partie des politiques, des intellectuels et mêmes des artistes, c’est
précisément par oppositions idéologiques que se définissent les deux cultures voisines de la fin du xixe siècle et
pendant une bonne partie de la première moitié du xxe siècle.
L’exposition Entre deux horizons propose une lecture chronologique de cette histoire passionnante et complexe jusqu’à
l’ère contemporaine. Car, bien que l’environnement politique et culturel ait été parfois hostile aux échanges d’idées
entre l’intelligentsia française et allemande, des esprits libres - des artistes tels que Max Liebermann, August Macke,
Vassily Kandinsky, Max Ernst ou Willi Baumeister ; des historiens comme Hugo von Tschudi, Julius Meier-Graefe et
Carl Einstein ; des collectionneurs, à l’instar des Bernstein ou du visionnaire Karl Ernst Osthaus ; des éditeurs et
galeristes comme les cousins Bruno et Paul Cassirer ou le grand Herwarth Walden - partagent la même fascination
pour la France et ont l’audace de devenir des passeurs d’idées et des promoteurs du renouvellement de l’art dans la
jeune nation qu’est alors l’Allemagne.
Installée près de la frontière franco-allemande, la collection du Saarlandmuseum recèle de véritables chefs-d’œuvre
issus des deux rives du Rhin. Elle se prête idéalement à la découverte ou à la redécouverte de cette histoire et de
grands mouvements de l’art qui, à l’instar de l’expressionisme allemand, s’avèrent souvent ignorés des musées
français. Ses fonds reflètent les oscillations du territoire qui les a vus naître. Au cours du xixe siècle, la Sarre fut en
effet séparée à deux reprises et pendant plusieurs années de l’Allemagne pour être associée à la France, à la suite
de la Première, puis de la Seconde Guerre mondiale. Au sein de la collection, l’une des plus importantes du sudouest de l’Allemagne, se côtoient les tableaux impressionnistes d'Auguste Renoir et de Max Liebermann ; le « fauve »
André Derain fait face aux peintures et gravures flamboyantes des expressionnistes Ernst Ludwig Kirchner et
Emil Nolde. La collection retrace également le dialogue fertile entre Robert Delaunay et les membres du collectif
Der Blaue Reiter, dont Franz Marc et August Macke ou encore l’amitié de Fernand Léger et Willi Baumeister malgré
les tourments de la guerre. À partir de 1952, époque où la Sarre est tout d’abord, en tant qu’État autonome, placée
sous protectorat français avant d’être réintégrée en 1957 à la nouvelle République fédérale d’Allemagne, l'Abstraction
lyrique française fait, avec Roger Bissière, Serge Poliakoff et d’autres, tout comme l'Art informel allemand, son entrée
dans la collection. Aux protagonistes du groupe ZERO et du Nouveau Réalisme, succède une mise en perspective
contemporaine d’artistes tels que Damien Deroubaix et Jonathan Meese.
Le parcours se compose d’environ 230 peintures, sculptures, estampes et photographies du Saarlandmuseum,
complétées par une importante documentation, essentiellement issue des fonds de la Bibliothèque Kandinsky du
Centre Pompidou, Musée national d'art moderne, qui illustre le contexte historique.
L'exposition Entre deux horizons constitue l'une des étapes du Grand Tour, agenda culturel de 40 étapes sur tout
le territoire national. Cette initiative, organisée par Olivier Poivre d’Arvor, ambassadeur chargé de l’attractivité culturelle
de la France, est parrainée par l’actrice Isabelle Huppert, sous le patronage de Jean-Marc Ayrault, ministre des Affaires
étrangères et du Développement international.
Commissariat :
Dr Roland Mönig, directeur du Saarlandmuseum, commissaire général de l’exposition ;
Dr Kathrin Elvers-Svamberk, directrice adjointe du Saarlandmuseum, et Alexandra Müller, chargée de recherches et
d'expositions, Centre Pompidou-Metz, commissaires.
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Entre deux horizons
avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum
2.
Repères chronologiques
1870
Déclaration de guerre de la France à la Prusse.
Défaite de Sedan ; chute de l'Empire français.
1871
Proclamation de l'Empire allemand dans la galerie
des Glaces du château de Versailles ; armistice
avec l'Allemagne ; traité de Francfort-sur-le-Main
consacrant la cession de l'Alsace et d'une partie de
la Lorraine à l'Allemagne.
1873
Fin de l’occupation allemande en France.
1874
Impression, soleil levant de Monet présenté lors de
la première exposition des impressionnistes dans
l'ancien atelier du photographe Nadar, à l’origine
de l’appellation du groupe. Participation remarquée
de Max Liebermann au Salon de Paris.
1876
Ouverture de la Nationalgalerie à Berlin.
1880
Liebermann, premier artiste allemand à recevoir
les honneurs du Salon de Paris.
1882
Triple alliance entre l'Empire allemand, l'Empire
austro-hongrois et l'Italie.
1883
Première exposition de peintres impressionnistes
organisée en Allemagne par le marchand d'art
Fritz Gurlitt.
1884
Fondation, à Paris, de la Société des artistes
indépendants qui se propose d'organiser des
expositions sans jury ni récompenses. Théorie du
mélange optique qui fonde le néo-impressionnisme
ou pointillisme.
1889
Exposition universelle à Paris avec la construction
de la tour Eiffel : Liebermann médaille d’honneur
admis à la Société des Beaux-Arts.
1890
Weltpolitik qui vise à accroître la présence
économique et politique de l'Empire allemand dans
le monde.
Exposition annuelle internationale au Glaspalast
(palais des Glaces) de Munich avec, entre autres,
Jean-Baptiste Corot, Gustave Courbet, Eugène
Delacroix, Édouard Manet, Claude Monet et Edvard
Munch.
1892
Fondation à Berlin du groupe des XI (Vereinigung
der XI), pierre angulaire de la future
Sécession berlinoise ; Publication d’Entartung
(Dégénérescence) de l’écrivain juif Max Nordau
auquel l’on doit, le premier, la formule de
« dégénéré » pour caractériser l’atmosphère fin de
siècle tant reflétée qu'influencée par l'art.
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1894
Début de l’affaire Dreyfus.
Fondation de la revue Pan sous la direction de
Julius Meier-Graefe et Otto Julius Bierbaum,
qui vise à diffuser les productions théoriques et
plastiques modernistes de la Sécession berlinoise
et des impressionnistes français.
1898
Parution de l'article « J'accuse » d'Émile Zola, dans
L'Aurore, en faveur du capitaine Dreyfus.
Formation de la Sécession berlinoise par Liebermann,
Lovis Corinth, Lesser Ury, Käthe Kollwitz,
Max Slevogt en réaction au conservatisme de
l'Association des artistes de Berlin ; fondation de la
Bruno & Paul Cassirer, Kunst- und Verlagsanstalt
qui expose parallèlement artistes de la Sécession
berlinoise et impressionnistes.
1899
Première conférence internationale de la paix de
La Haye.
Succès de la première exposition de la Sécession
berlinoise
(Corinth,
Liebermann,
Kollwitz,
Arnold Böcklin, Ferdinand Hodler).
1900
Exposition universelle de Paris, où sont notamment
exposés Karl Hofer, Liebermann, Cuno Amiet,
Wilhelm Uhde, Kees Van Dongen, Gustav Klimt ;
triomphe de l'Art nouveau ; exposition de la Sécession
berlinoise qui met à l'honneur les impressionnistes
français aux côtés des artistes allemands.
1901
Création par Kandinsky, à Munich, de l'association
Phalanx, lieu de cristallisation des avant-gardes
européennes ; Berlin s’impose comme capitale
artistique allemande.
1902
Première parution de la revue Kunst und
Künstler, sous la direction de Bruno Cassirer,
avec des contributions de Liebermann, Slevogt et
Max Klinger.
1903
Création de la Ligue des artistes allemands
(Deutscher Künstlerbund) sous l'impulsion de
Liebermann, Kessler, Corinth, Alfred Lichtwark
et Slevogt ; exposition des néo-impressionnistes
français, belges et allemands à la galerie
Cassirer (Paul Signac, Henri-Edmond Cross,
Maximilien Luce, Paul Baum, Paul Herrmann et
Christian Rohlfs) ; exposition de Phalanx incluant
seize toiles de Monet (première grande exposition
du peintre en Allemagne) ; Harry Graf von Kessler
est nommé directeur du musée des Beaux-Arts et
des Arts décoratifs de Weimar (Großherzogliches
Museums für Kunst- und Kunstgewerbe). Il y
organise des expositions ralliant les disciplines et
avant-gardes européennes.
Entre deux horizons
avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum
1904
Publication de Histoire de l'évolution de l'art
moderne (Entwicklungsgeschichte der Modernen
Kunst) de Meier-Graefe.
1905
Rassemblement de masse à Berlin contre la
politique de guerre impérialiste.
Fondation de Die Brücke à Dresde par Fritz Bleyl,
Erich Heckel, Ernst Ludwig Kirchner et
Karl Schmidt-Rottluff ; Salon d'automne à Paris
qui marque la formation des fauves autour de
Henri Matisse.
1906
1907
1908
Programme de la Brücke par Kirchner, que
rejoignent Amiet, Emil Nolde et Max Pechstein ;
cercle des artistes allemands autour de Matisse.
Deuxième conférence internationale de la paix de
La Haye.
Ouverture de la galerie Kahnweiler, qui deviendra
la vitrine du cubisme à Paris.
Triple Entente entre la France, la Russie et
l’Angleterre.
Toiles de Georges Braque exposées chez DanielHenry Kahnweiler qui inspirent à Louis Vauxcelles
le néologisme de « cubisme » ; expressionnisme
théorisé par Wilhelm Worringer ; renvoi, sur décision
de l'empereur, de Hugo von Tschudi de la Berliner
Nationalgalerie à la suite de l'acquisition d'œuvres
françaises ; organisation de l’académie Matisse, à
la demande de Sarah et Mickael Stein et du peintre
allemand Hans Purrmann et premier voyage de
Matisse en Allemagne ; ouverture du Saarmuseum
sous le double patronage de l'Association des arts
et métiers et de la Société d'histoire de la région de
la Sarre, avec le soutien des villes de Sarrebruck
et de St. Johann.
1909
Fondation de la Neue Künstlervereinigung München
(NKVM) par Adolf Erbslöh, Jawlensky, Kandinsky,
Alexander Kanoldt, Alfred Kubin, Münter,
Marianne von Werefkin ; Manifeste du futurisme
de Filippo Tommaso Marinetti.
1910
Création
de
la
revue
Der Sturm par
Herwarth Walden ; fondation de la Nouvelle
Sécession, groupement d’artistes majoritairement
expressionnistes, en opposition à la Sécession
berlinoise ; diffusion du cubisme en Allemagne à
la suite des expositions Picasso et Braque de la
galerie Tannhauser.
1911
Fondation de la revue Die Aktion dirigée par Franz
Pfemfert, relai de l'expressionnisme ; première
exposition du Blaue Reiter chez Tannhauser ;
Du spirituel dans l'art de Kandinsky ; « Querelle
artistique de Brême » : acquisition par Gustav
Pauli, directeur de la Kunsthalle de Brême, du
Champ de coquelicots de Vincent van Gogh, qui
inspire le tract « Protestation d’artistes allemands
» de Carl Vinnen contre l'influence étrangère sur
l’art allemand ; en réaction, publication de la
réplique « Dans le combat pour l’art » (Im Kampf
um die Kunst) initié par Franz Marc, Kandinsky,
Alfred Walter Heymel et signée par de nombreux
acteurs éminents de l’art en Allemagne.
1912
et Münter ; exposition internationale de première
importance du Sonderbund à Cologne avec une forte
participation française (Pablo Picasso, Georges
Braque, Paul Gauguin, Vincent van Gogh, hommage
extraordinaire à Paul Cézanne).
Ouverture de la galerie Der Sturm par Herwarth
Walden ; publication de l'almanach Der Blaue
Reiter par Kandinsky, August Macke, Marc
6
1914
Déclaration de guerre de l'Allemagne à la France
suite à l'assassinat de l'archiduc FrançoisFerdinand, héritier du trône d'Autriche, à Sarajevo.
Fondation de la Sécession libre ; manifeste des 93
(aussi intitulé « Appel des intellectuels allemands
aux nations civilisées »).
1916
Bataille de Verdun.
Exposition Expressionnistes, cubistes, futuristes à
la galerie Der Sturm ; changement de nom de Georg
Ehrenfried Groß pour George Grosz en signe de
protestation contre le nationalisme allemand.
1918
Révolution et abdication de Guillaume II,
proclamation de la République ; armistice signé à
Rethondes ; mémorandum Foch sur la Rhénanie.
Création du Novembergruppe qui rassemble autour
de Pechstein et César Klein des artistes cubo-futoexpressionnistes liés par des valeurs socialistes.
1919
Conférence
de
la
Paix
présidée
par
Georges Clemenceau qui réclame l'annexion de la
Sarre à la France ; traité de Versailles ; création de
la Société des nations (SDN).
Fondation du Bauhaus par Walter Gropius à Weimar ;
« retour à l'ordre » prôné par Giorgio De Chirico,
chantre de la peinture métaphysique.
1920
Premier Conseil de la SDN à Paris ; choix d'un
statut original et unique plaçant la Sarre sous
administration de la SDN pour quinze ans, avec
l’octroi de la propriété des mines à la France.
Naissance de la Nouvelle Objectivité ; Liebermann
président de l'Académie des beaux-arts de Prusse ;
peinture française marquée par un retour au concret
et au classicisme figuratif.
1921
Conférence de Paris qui fixe à 269 milliards de
marks-or la dette de réparation de l'Allemagne ;
Adolf Hitler, président du parti nationalsocialiste ; Dr. Hans Neikes, maire de Sarrebruck,
défend la « germanité » des Sarrois à travers une
politique culturelle engagée (création d'un théâtre,
d’une bibliothèque et d’un musée des arts et des
traditions).
Dispersion des collections Uhde et Kahnweiler,
saisies durant la guerre.
1922
Création de l'Union des artistes sarrois, présidée
par Fritz Grewenig, futur directeur des collections
publiques et de l'École d’art et de l’artisanat.
1923
Occupation de la Ruhr par la France et la Belgique ;
résistance passive décrétée par l’Allemagne ;
introduction du franc français en Sarre ; parution
de Paneuropa de Richard Coudenhove-Kalergi.
Fondation de la revue Europe par Romain Rolland.
1924
Plan Dawes qui adapte les réparations aux capacités
de paiement de l'Allemagne.
Création de l'École d’art et de l’artisanat des arts
décoratifs à Sarrebruck ; décision de créer un musée
des arts et traditions de la ville de Sarrebruck ;
parution de Mein Kampf d’Adolf Hitler ; groupe
Entre deux horizons
avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum
expressionniste Die Blauen Vier créé par Feininger,
Jawlensky, Kandinsky et Paul Klee.
1925
Extension aux départements d'Alsace-Lorraine
du régime de séparation de l'Église et de l'État ;
développement d'un parti autonomiste alsacien ;
évacuation de la Ruhr ; accords de Locarno qui
garantissent les frontières belges et françaises
fixées en 1919 ; évacuation de la zone de Cologne.
Première exposition surréaliste à la galerie
Pierre ; succès de l'exposition Nouvelle Objectivité.
La peinture allemande depuis l'expressionnisme à
la Kunsthalle de Mannheim, présentant le réalisme
des années 1920 en réaction à l'expressionnisme ;
dissolution du Bauhaus de Weimar qui déménage à
Dessau ; ouverture du musée des Arts et Traditions
de Sarrebruck, chargé de représenter l'identité
sarroise et allemande par des témoignages de
l'histoire et de la culture sarroises.
1926
Entrée de l'Allemagne dans la SDN ; apaisement
des tensions sarroises à la suite des accords de
Locarno.
1928
Pacte Briand-Kellog pour une renonciation générale
à la guerre ; apogée de la sécurité collective et de
« l'esprit de Genève ».
Ouverture du musée public de l'École d’art et
de l’artisanat d’art de Sarrebruck, riche d’une
collection représentative de l'art contemporain.
1929
Construction de la ligne Maginot ; proposition
d'Aristide Briand de fonder les États-Unis
d'Europe ; évacuation de la 2e zone de la Rhénanie
(zone de Coblence) ; krach boursier à Wall Street.
Participation de Willi Baumeister à l'association
Cercle et Carré à Paris avec notamment
Fernand Léger, Kandinsky, Hans Arp et
Kurt Schwitters ; première exposition De Chirico à
la galerie Cassirer dont l'œuvre marque fortement
cette génération d'artistes allemands ; exposition
des peintres graveurs allemands contemporains
à la Bibliothèque Nationale de Paris – l’une des
seules présentations officielles d’art allemand
d’entre-deux-guerres.
1931
1933
1935
Crise financière internationale.
Fondation du collectif d’artistes AbstractionCréation, auquel adhèrent notamment Kandinsky,
Baumeister et Albert Gleizes.
Hitler chancelier du Reich ; incendie du Reichstag ;
départ de l'Allemagne de la SDN.
Émigration à Paris de nombreux intellectuels
et artistes allemands ; création de la revue
Minotaure ; premières expositions contre l'art
moderne organisées dans des villes allemandes
et autodafés ; démission de Liebermann de
l'Académie ; dissolution du Bauhaus ; publication
de la première liste noire officielle pour les
beaux-arts et destitution de professeurs comme
Baumeister, Max Beckmann, Hofer, Pechstein,
Oskar Schlemmer et Klee.
Plébiscite de la Sarre en faveur d'un rattachement
à l'Allemagne, qui rachète les mines sarroises
à la France et récupère officiellement celle-ci ;
dénonciation du traité de Versailles par Hitler ; lois
de Nuremberg.
Première présentation d'art dégénéré à Nuremberg.
7
1936
Dénonciation du traité de Locarno.
Nettoyage des musées allemands ordonné par
Hitler ; fermeture du département moderne de la
Nationalgalerie ; interdiction par Goebbels de la
critique d’art ; fermeture de l'École d’art et de
l’artisanat d’art des arts décoratifs de Sarrebruck.
1937
Ouverture de la galerie Tannhauser à Paris ;
exposition Le livre allemand à Paris, 1837-1937
organisée par les émigrants ; L’Art dégénéré
présente à Munich des œuvres d'art moderne
confisquées aux musées allemands ; réunion du
musée des Arts et des Traditions et du musée
public de l'École d’art et de l’artisanat d’art des
arts décoratifs sous la responsabilité conjointe de
la ville de Sarrebruck et du Reich : élimination
d’œuvres modernes de leurs collections.
1938
Anschluss ; début de l’« aryanisation » des biens
juifs ; nuit de cristal dans toute l'Allemagne :
maisons, synagogues et commerces juifs brûlés à
l'appel des nazis ; 30 000 Juifs arrêtés et internés
dans les camps de Dachau et Buchenwald.
Expositions d'art allemand à Munich montrant
les œuvres des sculpteurs nazis Brecker, Thorak,
Kolbe et Klimsch ; Cinq années de régime hitlérien
à Paris ; suicide de Kirchner ; dépôt des œuvres
« dégénérées » au château Niederhausen ;
inauguration de l'exposition L'art allemand libre
à la Maison de la culture à Paris ; ouverture du
Saarlandmuseum nouvellement créé.
1939
Invasion de la Pologne par l'Allemagne ;
déclaration de guerre de la France et l'Angleterre
à l'Allemagne ; offensive française dans la Sarre,
« drôle de guerre ».
Évacuation d'une grande partie des œuvres des
musées parisiens vers Chambord ; autodafé à Berlin
d'environ 5 000 œuvres d'« art dégénéré » ; installation
à Paris de l'Einsatzstab Reichsleiter Rosenberg (ERR)
dont les saisies massives sont transférées au Jeu de
paume ; transfert des collections du Saarlandmuseum
vers Weimar, Spire, Kaiserslautern et Meisenheim ;
internement de Max Ernst, Hans Bellmer, Otto Wols,
Adolph Fleischmann et bien d’autres intellectuels
allemands en tant qu'"étrangers ennemis" au camp
des Milles.
1940
Invasion allemande ; appel à la résistance
du général De Gaulle à la BBC ; armistice de
Compiègne : France partagée entre une zone
occupée et une zone libre ; pleins pouvoirs au
maréchal Pétain ; fondation de l'État français ;
début de la collaboration.
Retour des objets évacués du Saarlandmuseum à
Sarrebruck.
1941
Nouveau statut des Juifs institué par le
gouvernement de Vichy, multiplication des rafles ;
charte de l'Atlantique.
Exposition Le Juif et la France qui attire 100 000
visiteurs à Paris ; voyage officiel en Allemagne
d’artistes (André Derain, Kees van Dongen,
Othon Friesz, Maurice de Vlaminck…) à des fins
de propagande.
1942
Conférence de Wannsee qui décide de la « solution
finale » ; rafle du Vel'd'Hiv à Paris ; invasion de la
zone libre par les Allemands.
Entre deux horizons
avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum
1943
Bataille de Stalingrad et capitulation de l'armée
allemande ; création du Conseil national de
la Résistance (CNR) ; De Gaulle président du Comité
français de libération nationale (CFLN).
Commission de l'ERR pour décider de l'avenir des
œuvres d'art moderne saisies : les pièces ayant un
intérêt économique sont préservées et déposées au Jeu
de paume dans la salle dite « des Martyrs », les autres
sont découpées ou tailladées avant d’être détruites.
1944
Débarquement allié en Normandie ; libération de
Paris.
Création de la Commission de récupération
artistique (CRA), dont le siège est symboliquement
installé au Jeu de paume ; Fleischmann, revenu à
Paris, expose sous le pseudonyme « Richard », son
deuxième prénom, dans le contexte anti-allemand
d’après-guerre.
1945
1946
Fin de la bataille des Ardennes ; franchissement du
Rhin au nord de Karlsruhe et à Strasbourg par l’armée
française ; suicide d'Hitler ; procès de Nuremberg ;
conférence de Yalta ; reddition allemande et
armistice ; fondation de l'ONU ; conférence de
Potsdam qui définit les zones d'occupation de
l'Allemagne par les quatre puissances victorieuses
avec l'établissement d'un Conseil de contrôle
interallié ; occupation de la Sarre par les troupes
américaines puis un gouvernement militaire
français ; exploitation des mines sarroises confiée à
la Mission française des mines.
Épuration des milieux politiques, intellectuels
et artistiques ; Art Looting Investigation Unit
de l'OSS (Unité d'enquête sur les spoliations
d'œuvres d'art) en Allemagne ; le parti communiste
représente, pour de nombreux intellectuels, la
Résistance que Picasso symbolise ; réouverture du
Saarlandmuseum.
Discours à Fulton de Winston Churchill dénonçant
le « rideau de fer » ; cordon douanier entre la Sarre
et le reste de l’Allemagne.
Exposition Les Chefs-d'œuvre des collections
privées françaises retrouvées en Allemagne par
la Commission de récupération artistique et
les services alliés à l'Orangerie des Tuileries ;
retour des objets évacués pendant la guerre au
Saarlandmuseum et exposition Les crimes d'Hitler ;
création de l'École publique d’art et d’artisanat
des métiers d'art de Sarrebruck avec l'exposition
Peinture française moderne.
1947
Création de la « bizone » anglo-américaine à
Berlin ; Autorité internationale de la Ruhr ; franc
français dans la Sarre ; entrée en vigueur de la
constitution sarroise.
Expositions essentiellement consacrées à l'artisanat
français organisées par le gouvernement militaire
au Saarlandmuseum.
1948
Union douanière et économique de la Sarre à la
France, gouvernement militaire français remplacé
par un Haut Commissariat ; accord culturel
entre la France et la Sarre ; adhésion française
à la « trizone » ; blocus de Berlin ; création
de l'Organisation européenne de coopération
économique (OECE).
1949
République fédérale d'Allemagne (RFA) et de la
République démocratique allemande (RDA).
Exposition L'École d’art et d’artisanat du Centre
des métiers d'art sarrois de Sarrebruck, au
musée des Arts décoratifs, à Paris ; exposition
au musée national du château de Compiègne des
2 000 œuvres et objets d'art récupérés ; fondation
du groupe Zen 49 à Munich qui réunit dans une
perspective abstraite Baumeister, Julius Bissier,
Rolf Cavael, Gerhard Fietz, Ernst Geitlinger, Emil
Schumacher, Kurt Sonderborg, Fritz Winter ;
formation du groupe Fotoform à Lindau autour
de Toni Schneiders, Peter Keetman, Siegfried
Lauterwasser, Wolfgang Reisewitz, Otto Steinert et
Ludwig Windstosser.
Création du Conseil de l'Europe ; traité de
l'Atlantique Nord (OTAN) ; institution de la
8
1950
Convention franco-sarroise qui stipule l'annexion
économique à la France et l'autonomie politique
de la Sarre ; proposition de Robert Schuman,
ministre français des Affaires étrangères, de placer
l'ensemble de la production franco-allemande
de charbon et d'acier sous une Haute autorité
commune.
Naissance de la Photographie subjective sous
l'impulsion de Steinert et Einsenwerth.
1951
Traité instituant la Communauté européenne du
charbon et de l'acier (CECA) entre la RFA, la France,
la Belgique, l'Italie, les Pays-Bas et le Luxembourg.
Rudolf Bornschein devient directeur artistique du
Saarlandmuseum ; « La photographie subjective »
à l'École d’art et d’artisanat des arts décoratifs de
Sarrebruck organisée par Steinert.
1952
Haut Commissariat de la République de France en
Sarre transformé en ambassade ; création conjointe
d’une représentation diplomatique de la Sarre à
Paris ; accords germano-alliés qui rendent à la
RFA son indépendance.
Formation du groupe Quadriga autour de Götz,
Greis, Kreutz et Schultze ; Steinert directeur de
l'École d’art et d’artisanat de Sarrebruck ; début
de la constitution d'une collection d'art moderne
au Sarlandmuseum.
1954
Européanisation de la Sarre.
1955
RFA et RDA recouvrent leur souveraineté ; plébiscite
sarrois en faveur d'un rattachement à l'Allemagne,
la France obtenant en compensation la canalisation
de la Moselle indispensable à l'essor lorrain.
Peintures et sculptures non figuratives en
Allemagne aujourd'hui, première exposition d'après
guerre dédiée uniquement à l'art allemand au
cercle Volney ; réhabilitation d’artistes stigmatisés
comme « dégénérés » à la documenta I de Kassel ;
Paris, capitale de la liberté au Saarlandmuseum.
1956
Traité franco-allemand sur le règlement de la
question sarroise.
1957
Rattachement politique de la Sarre à l’Allemagne.
Naissance du groupe ZERO à Düsseldorf sous
l'impulsion de Heinz Mack et Otto Piene ; fondation
de la galerie 22 à Düsseldorf par les artistes JeanPierre Wilhelm et Manfred de la Motte, avec le
soutien de Gerhard Hoehme, en faveur d'un art
informel, relayé par des auteurs français tels
André Malraux, Jean Paulhan, Francis Ponge et
Entre deux horizons
avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum
1976
Pierre Restany ; création du Neue Gruppe Saar
à l'initiative d'anciens élèves de l'École d’art et
d’artisanat de Sarrebruck.
1958
1959
1960
Création de l'Institut franco-allemand de SaintLouis.
Premier numéro de ZERO.
1980
Rattachement économique de la Sarre à la RFA.
Participation d’Aurélie Nemours au groupe allemand
Mesure ; artistes français et allemands largement
représentés à la documenta II de Kassel, dédiée à
l'expressionnisme abstrait et l'art informel.
Die Neuen Wilden (les Nouveaux Fauves) à la
Neue Galerie d'Aix-la-Chapelle : nom retenu
pour la nouvelle génération de peintres figuratifs
(Georg Baselitz, Max Kozloff, Markus Lüpertz,
A.R. Penck).
1981
Art Allemagne Aujourd'hui au musée d'Art moderne
de la Ville de Paris.
1982
Saarlandmuseum sous la compétence de la Fondation
pour le patrimoine culturel sarrois.
1988
Protocoles sur la création du Conseil francoallemand de défense et de sécurité, du Conseil
franco-allemand économique et financier et d'un
Haut Conseil culturel franco-allemand.
1989
Chute du mur de Berlin.
1990
Réunification officielle de l'Allemagne.
1992
Traité de Maastricht créant l'Union européenne.
1993
Installation de l'Eurocorps à Strasbourg avec 40 000
soldats français et allemands.
1994
Entrée en vigueur de l'Union européenne ; évacuation
des dernières troupes d'occupation de Berlin.
1999
Création de l'université franco-allemande dont le
siège est à Sarrebruck.
2003
Sommets franco-allemands remplacés par des conseils
des ministres communs : le 22 janvier devient la journée
de l'amitié franco-allemande dans les deux pays.
Échec de la conférence de Paris sur la question de
Berlin.
Maquettes de deux verrières de Bissière pour la
cathédrale de Metz.
1961
Construction du mur de Berlin.
1962
Voyages officiels du chancelier Adenauer en France
et du général De Gaulle en RFA.
Appel à candidature d’architecture pour la
construction de l’aile moderne du Saarlandmuseum.
1963
1964
1978
Non-confrontation. Une exposition d'artistes
contemporains de Sarre et d'Alsace-Lorraine.
Conçue par le Groupe 7 au Saarlandmuseum.
Exposition Paris-Berlin. Rapports et contrastes
France-Allemagne, 1900-1933 au Centre Pompidou.
Traité sur la coopération franco-allemande dit « de
l'Élysée ».
Der Neue Idealismus de Piene, manifeste du groupe
ZERO.
« La politique artistique de l'Allemagne fédérale
- une misère » de Götz, connu sous le nom de
« Manifeste de Düsseldorf », dénonçant la politique
d'exposition déficiente des organismes publics ;
fondation de la Selbsthilfegalerie (Galerie d’entraide)
à Berlin, dont les membres prônent un programme
« critique de gauche » contre l'art informel ;
exposition de nombreux artistes de ZERO aux côtés
du GRAV (Groupe de recherche d’art visuel) à la
Documenta III de Kassel.
1965
Début des travaux de la Moderne Galerie de
Sarrebruck d’après les plans de Hanns Schönecker.
2009
Début des travaux d’agrandissement de la Galerie
d'art moderne Saarlandmuseum
1967
Exposition Nouveau Réalisme à Berlin qui voit la
naissance du concept de « Réalistes berlinois ».
Crise politique et sociale en France ; entrée en vigueur
de l'Union douanière pour la Communauté européenne.
Action « Lidl » de Jörg Immendorf, à Bonn,
condamnée pour « injure au drapeau allemand »,
première d'une série liée à l'actualité politique et
sociale de l'Allemagne ; inauguration de la Galerie
d'art moderne du Saarlandmuseum qui accueille la
succession Archipenko.
2016
Entre deux horizons, Avant-gardes allemandes et
françaises du Saarlandmuseum coorganisée par le
Centre Pompidou-Metz et le Saarlandmuseum.
1968
1969
Détérioration des relations franco-allemandes
marquée par l'échec d'un consortium pétrolier ;
Ostpolitik de Willy Brandt ; création des premières
sections bilingues franco-allemandes dans des
écoles du Bade-Wurtemberg, de Bavière, de
Rhénanie et de Nord-Westphalie ; décision de la
production en commun de l'Airbus.
1972
Convention sur les lycées franco-allemands et
création du baccalauréat franco-allemand ; Traité
fondamental entre la RFA et la RDA.
1975
Acte final de la Conférence sur la sécurité et la
coopération en Europe (CSCE).
9
Entre deux horizons
avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum
3.
Le parcours de l'exposition
Section 1 : Impressions. Une paradoxale suprématie (1870-1904)
impressionnisme
En plaçant l’individu et son expérience subjective du monde au cœur de leurs intérêts, les impressionnistes tels
que Pissarro, Monet et Renoir posent la première pierre des avant-gardes artistiques du xxe siècle. Ils rejettent
la distanciation intellectuelle inhérente à la tradition du paysage idéal, élaboré dans l’atelier, au profit d’une
appréhension personnelle et émotionnelle des atmosphères fugitives de la nature. Sont explorées alors des techniques
de peinture rapide et subjective alliées à des relations chromatiques inouïes, trames vibrantes et lumineuses de
taches de couleur, favorisant la dissolution de la forme et de l’espace.
Camile Jacob Pissaro (1830-1903)
Potager à Pontoise avec paysanne, vers 1880
Huile sur toile, 54,5 × 47,5 cm
Pissarro, figure de premier plan de l’impressionnisme, affiche dès
ses débuts une inclination pour le genre du paysage. Il se détourne
cependant de l’idéalisation de la nature et de tout pathos au profit
d’une observation personnelle de la campagne d’Île-de-France.
À travers l’expérience spontanée de la perception subjective,
il transforme cette scène paysanne en une harmonie de taches
vibrantes.
Alfred Sisley (1839-1899)
Le Peintre Monet dans la forêt de Fontainebleau, vers 1885
Huile sur bois, 36 × 59 cm
Inspiré par l’école de Barbizon, née vers 1850,
et dans le sillon de son engouement pour les
paysages naturels, Sisley livre ici un tableau
programmatique de l’impressionnisme : dans
la forêt de Fontainebleau, deux amis artistes
donnent libre cours à leurs impressions visuelles
immédiates – Claude Monet portraituré en
peintre de plein air, Sisley en auteur d’un
univers iconographique aux contours esquissés.
10
Entre deux horizons
avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum
Influences françaises au tournant du siècle
Du point de vue politique, l’époque est aux nationalismes et à l’affront. Le domaine de l’esthétique n’y fait guère
exception. Pour nombre de d’intellectuels et même d’artistes, c’est par oppositions idéologiques stéréotypées entre arts
français et allemand que se définissent les deux cultures entre la guerre franco-allemande de 1870-71 et la Première
Guerre Mondiale.
Malgré un contexte qui est donc hostile aux échanges entre intelligentsias française et allemande, il existe pourtant
dans l'Allemagne de la fin du xixe siècle une solide connaissance de l'art français - bien que la considération de celuici soit souvent ambivalente, oscillant entre admiration et désir de différenciation. La réciproque est bien moins vraie.
L’opinion française tend à souligner les divergences artistiques et esthétiques existantes entre l’Allemagne et la France,
à la faveur de la supériorité incontestée du style français.
En Allemagne, un groupe d’historiens de l’art, de collectionneurs, de galeristes et d’écrivains allemands, partage une
même fascination pour la France. À l’académisme de Guillaume II, ils préfèrent un art qui témoigne de la spontanéité
du processus de création. L’avant-garde française offre une bouffée d'oxygène permettant à l’art de se soustraire à une
quelconque sujétion. Des tableaux français impressionnistes ont été montrés dans de nombreuses villes allemandes
par l'intermédiaire de collectionneurs tels que Carl et Felicie Bernstein, de marchands et galeristes comme les cousins
Bruno et Paul Cassirer ou encore Ludwig Wilhelm Gutbier. À cela s’ajoute la politique d’acquisition audacieuse du
directeur de la Nationalgalerie de Berlin, Hugo von Tschudi, qui achète dès 1896 des toiles impressionnistes au profit de
son musée (Paul Cézanne, Edgar Degas, Claude Monet, Vincent Van Gogh, Camille Pissarro, Auguste Rodin, Paul Gauguin,
etc.), et ce longtemps avant qu’une acquisition par un musée français ne soit envisagée. Bien qu’elles soient loin d‘être
unanimement saluées, les expositions d’art français en Allemagne sont donc fréquentes au tournant du siècle.
L’historien de l’art et écrivain Julius Meier-Graefe est un autre défenseur de l’art contemporain français. Un temps établi
lui-même dans la capitale, il rédige les premières monographies fondamentales sur plusieurs personnalités de la scène
artistique parisienne, dont Manet et Paul Cézanne. Son Histoire de l’évolution de l’art moderne (Entwicklungsgeschichte
der modernen Kunst, 1904) deviendra un jalon pour l’inscription historique de l’impressionnisme dans l’art du xixe siècle.
Auguste Rodin (1840-1917)
Femme debout à moitié nue, s.
d.
Aquarelle et crayon sur papier,
32 × 24 cm
L’œuvre graphique de Rodin a
une existence autonome dans
son travail plastique. Ce nu
féminin aux traits spontanés
témoigne d’une familiarité
entre l’artiste et son modèle.
Le traitement extrêmement
peu conventionnel du motif
est exacerbé par la fluidité
de l’aquarelle et un geste
pictural d’une grande liberté.
11
Entre deux horizons
avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum
Les Sécessions
Prenant exemple sur le Salon des Indépendants parisien, les artistes d’Europe centrale, à la charnière du xxe siècle,
inventent des lieux d’exposition parallèles : les Sécessions veulent offrir aux artistes novateurs l’espace que leur
refusent les structures officielles, dépendant de l’État.
De plus en plus à l’étroit dans l’étau conservatiste et réactionnaire de l’Association des Artistes de Berlin, soixante
artistes dont Lovis Corinth et Max Slevogt fondent la Sécession berlinoise en 1898, association dédiée à l’évolution de
l’art moderne et à la reconnaissance de l’impressionnisme allemand. Le peintre Max Liebermann en est le président.
Ce peintre et collectionneur cosmopolite, qui vécut entre 1873 et 1878 à Paris, et qui peinait à obtenir le succès officiel
en tant qu’artiste allemand, devient néanmoins un acteur central de l’échange entre l’avant-garde impressionniste
française et la communauté artistique allemande.
Corinth, lui aussi, a travaillé à Paris, entre 1884 et 1887, tandis que le jeune Slevogt y a fréquenté l’académie Julian,
en 1889. Depuis la fin des années 1890, tous trois adoptent les moyens stylistiques de l’impressionnisme et le principe
de la peinture en plein air, qu’ils transcrivent néanmoins de façon personnelle.
Relayés par un réseau de galeristes, critiques et collectionneurs, leur travaux connaissent un rapide succès en
Allemagne. Si le nom de Liebermann n’est pas inconnu en France, les œuvres de Corinth et Slevogt restent très
largement ignorées dans l’hexagone.
Max Liebermann (1847-1935)
Jardin à Wannsee – Maison et terrasse vers le sudouest, 1917
Huile sur bois, 43,8 × 51,5 cm
À partir de 1910, Liebermann puise la plupart de ses
sujets dans le jardin de sa maison de campagne, aux
portes de Berlin. C’est en grande partie d'après les
plans qu'il a lui-même imaginés qu’ont été conçus
la villa, le potager et le vaste parc paysager, d’où
l’on jouit d’une vue splendide sur le lac de Wannsee.
À côté de scènes familiales – en écho aux motifs
de prédilection d'Édouard Manet, qu’il admire –,
Liebermann peint sans cesse de nouvelles vues de la
maison et du parc.
Max Slevogt (1868-1932)
Cerisiers en fleur à Neukastel, 1898
Huile sur bois, 70,2 × 100,6 cm
Enthousiasmé par les nouveaux concepts
des impressionnistes français, Max Slevogt
peint, en 1898, pour la première fois en plein
air le paysage des vignobles du Palatinat,
qui deviendra son point d’ancrage et son
sujet principal. La liberté et la fantaisie
du geste pictural font ressentir l’ambiance
animée et printanière.
12
Entre deux horizons
avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum
Section 2 : Tempête. Révolutions et avant-gardes (1905-1925)
Expressionnisme et fauvisme
En 1905, presque simultanément à Paris et à Dresde, retentit le signal d’un tournant radical dans l’histoire de l’art
moderne. Le chapitre de l’art européen qui s’ouvre désormais est marqué par des tendances novatrices qu’unit le
même désir véhément de changement, faisant fi des traditions académiques.
La tempête de couleurs inédite qu’affichent les toiles des fauves Henri Matisse, André Derain, Charles Camoin et
Maurice de Vlaminck fait scandale au Salon d’Automne de 1905. Les aplats de couleurs vives, lignes farouches et
compositions intuitives font écho aux arts primitifs. À son tour, le manifeste du premier groupe expressionniste
allemand, Brücke, laisse entrevoir ce même désir d’intensité et de retour aux sources « Tous ceux qui expriment
directement et sincèrement leur impulsion créatrice ont leur place parmi nous. » Ce groupe de Dresde vivra au
quotidien son credo de l’union de l’art et de l’existence. Leur fascination pour les créations primitives de l’art océanien
et africain feront même voyager Max Pechstein et Emil Nolde en 1913-1914, à l’instar de Gauguin, dans le Pacifique.
Cet élan se retrouve également chez les artistes russes et allemands du Blaue Reiter (Le Cavalier bleu), comme
Alexej von Jawlensky, Gabrielle Münter, Vassily Kandinsky, August Macke et Franz Marc – association déjà supranationale à elle seule. Franz Marc constate en 1912 dans l’Almanach du groupe expressioniste que les nouveaux
« sauvages » du monde des artistes ne veulent « qu’aller de l’avant à tout prix, comme un fleuve… ». Le mouvement
munichois, dont la plupart des membres a vécu un temps à Paris, aspire à un art nourri de spiritualité et entretient
des liens étroits avec les artistes français. Robert Delaunay est particulièrement proche du groupe, tout comme
Paul Klee, qui traduit en allemand l’essai « La Lumière » de l’artiste français.
Mais si l'art des Fauves se rattache à une certaine forme de la peinture contemplative héritée de l’impressionnisme
et à un questionnement formel guidé par l’idée d’harmonie, son faux-jumeau l’expressionnisme souhaite avant tout
que la forme rende compte de l’émotion et de la vie intérieure, de l’âme de l’artiste. La réalité est transformée dans
le but d’atteindre une plus grande intensité expressive, la toile devenant la surface de projection d'une subjectivité
acerbe et d’une nouvelle authenticité et spiritualité. Elle est la manifestation formelle d’une vision métaphysique du
monde. L’adage qu’annonce Matisse en 1908, « ce que je rêve, c'est un art d'équilibre, de pureté, de tranquillité, sans
sujet inquiétant ou préoccupant », est ainsi inconcevable pour l’expressionisme.
August Macke (1887-1914)
La Tempête, 1991
Huile sur bois, 84 × 113 cm
Cette peinture d’un paysage battu par la tempête, aux
formes massives et aux tons de terre vigoureux, est assez
atypique chez Macke. L’animal qui bondit, à droite, de
même que la structure formelle du tableau rappellent
l’œuvre de Franz Marc, qu’une grande amitié lie à Macke
depuis 1910. Le tableau peut se lire aussi bien comme
un hommage à cette amitié que comme l’annonce d’un
tournant artistique.
André Derain (1880-1954)
La grille du parc, 1912
Huile sur bois, 38,5 × 47 cm
Derain, fauve de la première heure, peint à Collioure
avec Henri Matisse. Il veut pousser la couleur dans les
derniers retranchements de sa puissance picturale.
Bientôt, pourtant, ses compositions s’affermissent,
ses couleurs s’adoucissent, sous l’effet de l’étude
des maîtres anciens au musée du Louvre et de sa
proximité avec le cubisme. Ainsi, ce paysage de
parc, marqué par des verticales et des horizontales
mesurées.
13
Entre deux horizons
avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum
Ernst Ludwig Kirchner (1880-1938)
Sapins dans la montagne, 1919
Huile sur toile, 120 × 90 cm
À la suite d’une dépression nerveuse au cours de
sa formation de soldat lors de la Première Guerre
mondiale, Kirchner est emmené, en 1917, par des amis
en convalescence, à Davos. Ayant recouvré ses forces,
il restera toute sa vie dans la nature inviolée et la
solitude des Alpes suisses. Ce tableau témoigne de
son désir d’allier une perspective plane à un espace
pictural foisonnant de formes et de couleurs.
Alexej von Jawlensky (1864-1941)
Chevelure noire sur fond jaune, 1912
Huile sur carton marouflé sur toile, 53,5 × 49,5 cm
La focalisation sur le visage féminin aux yeux
intenses, qui emplit ce format presque carré,
suggère de prime abord que le portrait a été
peint par un Jawlensky sous l’emprise d’une
émotion fougueuse, qui exprime non ce qu’il
voit mais ce qu’il ressent. L’artiste se limite à
l’essentiel, emploie des contours noirs et des
couleurs saturées, témoignant de sa profonde
vénération pour Paul Gauguin.
14
Entre deux horizons
avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum
Cubisme
Le cubisme postule de nouveaux modes de vision au moyen de la fragmentation des surfaces en de multiples
facettes, bousculant la perspective centrale. Ancrés dans la tradition artistique française, les cubistes fournissent
un contrepoint aux orgies colorées des fauves et expressionnistes.
En 1904, le collectionneur et marchand d’art allemand Wilhelm Uhde s’installe à Paris. Au Café du Dôme, il fréquente
le cercle des peintres, majoritairement allemands, qui gravite autour d'Henri Matisse – d'ailleurs, entre 1908 et 1910,
Matisse se rend trois fois outre-Rhin, où ses œuvres sont publiées, exposées et acquises, bien plus qu’en France.
Mais Uhde s’intéresse avant tout aux artistes les plus audacieux de l’époque, les futurs cubistes Georges Braque et
Pablo Picasso. Il attire sur ce dernier l’attention d’un autre Allemand, Daniel-Henry Kahnweiler, fils d’une famille
de marchands qui vient d’ouvrir une galerie. Par la suite, le jeune Kahnweiler devient le défricheur essentiel des
cubistes – Picasso, Braque, Maurice de Vlaminck, Juan Gris, Fernand Léger, Albert Gleizes – avec lesquels il se lie
d’amitié et conclut bien souvent des contrats d’exclusivité. Ces liens étroits mènent, à l’aube de la Première Guerre
mondiale, la propagande nationaliste à une incompréhension face aux avant-gardes : le cubisme est dénigré comme
« art boche », amalgamé à de la haute trahison, fruit d’une influence germanique.
Albert Gleizes (1881-1953)
Paysage de Montreuil, 1914
Huile sur toile, 73,5 × 93 cm
Théoricien le plus éminent du cubisme, Gleizes signe, en 1912, avec Jean Metzinger, le premier traité majeur du
mouvement, Du cubisme, qui souligne le rôle décisif de l’œuvre de Paul Cézanne. Dans Paysage de Montreuil,
conçu peu de temps après, l’artiste élabore l’environnement à partir de formes géométriques vivement colorées
qui se côtoient et se superposent au lieu de se succéder dans une perspective centrale. L’œuvre provient de la
collection Nell Walden, épouse de Herwarth Walden qui fut le fondateur de la revue et galerie Der Sturm.
15
Entre deux horizons
avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum
Un rendez-vous manqué
En raisons des tensions diplomatiques à l’aube de la Première Guerre mondiale, l’expressionisme allemand est
largement ignoré par le public français. En revanche, bien que loin d‘être unanimement saluées, les expositions d’art
français en Allemagne sont fréquentes dans ces années-là. Les idées des membres des nouvelles avant-gardes sont
diffusées par de multiples revues, tandis que critiques d’art, galeristes, tels que les frères Cassirer, et collectionneurs,
comme Karl Ernst Osthaus, tissent des liens autour d’eux. « Il n’y a pas un jour où, soit à Berlin, soit à Munich, soit
à Düsseldorf, soit à Cologne, on n’inaugure une nouvelle exposition consacrée à un artiste nouveau de France […].
Au Sturm de Berlin exposent à ce moment-là Albert Gleizes, Jean Metzinger, Duchamp-Villon et Jacques Villon »,
déclare Guillaume Apollinaire, faisant référence à la galerie d’Herwarth Walden, compositeur de formation mais dont
l’ambition est d'embrasser tous les arts. Sa revue intitulée Der Sturm, fondée en 1910, s’enrichit vite d’une galerie
éponyme (1912), d’une scène de théâtre, de soirées pluridisciplinaires appelées les « Sturm-Abende », ainsi que d’une
maison d’édition. Imprésario de la culture, Walden sait attirer tous ceux qui souhaitent s’affranchir du carcan des
conventions. Son premier amour demeure l’expressionisme mais, en défenseur de la modernité, il publie et expose
la plupart des acteurs et mouvements insoumis de son temps : fauvisme, cubisme, orphisme, futurisme. Il publie
et expose Guillaume Apollinaire, Blaise Cendrars, Sonia et Robert Delaunay, André Derain, Maurice de Vlaminck,
Pablo Picasso, Marc Chagall, Fernand Léger, Albert Gleizes, Francis Picabia, et rend ainsi possible des rencontres
historiques.
L’arrivée de la guerre exacerbe les nationalismes et les propos bellicistes des intellectuels, y compris des artistes.
Outre ceux qui sont opposés
à la guerre (la revue Die Aktion, Ludwig Meidner, Romain Rolland, Hermann Hesse), il y
a ceux qui considèrent que servir la patrie est un devoir (Charles Péguy, les tenants de la revue Der Sturm) et ceux
que cette perspective exalte (Apollinaire, Thomas Mann, Henri Bergson). Presque toute la génération des artistes nés
autour de 1880 est engagée dans la guerre. Les mouvements sont dissous, les amis peintres se combattent désormais
en « ennemis héréditaires ». Des diffamations mutuelles, exprimées notamment dans le Manifeste des 93, l’appel « An
die Kulturwelt » (« Au monde civilisé »), torpillent l’entente entre les peuples.
Emil Nolde (1867-1956)
Zwei Köpfe [Deux têtes], s. d.
Aquarelle et gouache sur papier, 27,6 × 20 cm
Au-delà de la représentation de deux têtes, c’est l’expression de la
dualité inhérente à la nature et à la vie qu’il faut voir dans cette œuvre :
homme et femme, jeunesse et vieillesse, empathie et indifférence, activité
et passivité.
Le bleu et l’orange complémentaires traduisent dans le langage
de la couleur, dont les dégradés structurent l’espace, la tension
psychologique entre opposition et rapprochement.
Wilhelm Lehmbruck (1881-1919)
Mädchenkopf auf schlankem Hals [Tête de fille sur cou mince], 1913-1914
Moulage en plâtre, badigeon, 43 × 34,5 × 20,5 cm
Lehmbruck, qui vit depuis 1910 à Paris, où il fréquente les sculpteurs
d’avant-garde et acquiert vite une excellente réputation, crée avec
sa Grande Penseuse l’un de ses chefs-d’œuvre. Séparée du reste du
corps, la tête devient ici une œuvre autonome permettant à l’artiste de
se concentrer sur l’aspect spirituel et psychologique de l’être humain.
L’étirement gothique des proportions et la fragilité du matériau renforcent
l’expression d’intériorité.
16
Entre deux horizons
avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum
Section 3 : Stupeur. EXILS Intellectuels (1926-1945)
Vers de nouveaux horizons
Au lendemain d’une guerre considérée comme absurde et d’une révolution ratée, le désenchantement et le malaise d’un
présent à la dérive deviennent les forces motrices d’une profonde mutation de l’art en Allemagne. Les bouleversements
du contexte politique et social de la jeune République de Weimar amènent les artistes à prendre leurs distances avec
l’exubérance du fauvisme et de l’expressionisme – à qui on ne tardera pas d'ailleurs à reprocher hâtivement une
vision individualiste, trop concentrée sur le drame personnel de l'artiste.
Le mouvement Dada, avec son refus des valeurs et des conventions esthétiques, idéologiques et politiques
traditionnelles, s’enracine aussi bien en Suisse qu'en Allemagne et en France. Pour autant, les questionnements
sociaux et philosophiques trouvent une résonance bien plus forte dans l’art d’outre-Rhin de ces années troubles,
le contexte socio-historique de la France à la même période constituant un terreau moins fertile. Il convient par
ailleurs de souligner que si l’art en Allemagne s’est auparavant développé en s'inspirant des avant-gardes françaises,
les artistes et critiques commencent à s’émanciper de cette influence. « La France a depuis toujours été considérée
comme la Mecque des artistes allemands […]. Mais aujourd’hui c’est la même stagnation qui règne à Paris, le même
juste milieu [en français dans le texte] que chez nous », constate George Grosz en 1925.
La reconnaissance de la mission et de la responsabilité sociales de l’art est commune aux avant-gardes qui vont voir
le jour outre-Rhin au début des années 1920. Les voies empruntées sont toutefois d’une extrême diversité : tandis qu'à
Weimar se cristallise, avec le Bauhaus, la tendance à un art épuré, tendant à effacer la dualité entre l'art et la vie, les
défenseurs d’une critique sociale mordante, soulignant le potentiel contestataire de l’art, marquent la naissance de
la Nouvelle Objectivité. Parallèlement, d’autres mouvements explorent également l’univers surréel et métaphysique.
Hans Bellmer (1902-1975)
Le Vermoulu et le Plissé, 1940
Vernis mou sur papier, 18 × 23 cm
L’œuvre de Bellmer, qui se manifeste à travers les
techniques les plus variées, est emblématique de la
nouvelle morale libertaire prônée par les surréalistes.
La poupée – d’autant plus dans un contexte d’obsessions
érotiques – devient le thème central du travail de
l’artiste. Celui-ci invente ici, au gré d’innombrables
traits fins, des paysages corporels houleux et foisonnants
dont les creux et les courbes s’interpénètrent comme
dans une métamorphose constante.
Fernand Léger (1881-1955)
La baigneuse au tronc d'arbre, 1930
Huile sur toile, 54 × 65 cm
Influencé à ses débuts par Paul Cézanne et par
Robert Delaunay, Léger trouve, vers 1910, sa propre
voie dans une conception du cubisme qui intègre des
couleurs contrastées. Son registre formel se distingue
le plus souvent par une vision normalisée et mécanisée
du corps. Vers 1930, l’artiste s’intéresse à l’interaction
entre la figure et le paysage. Ici, le rythme ondulatoire
dominant réunit nu et tronc en un tout organique, une
vision arcadienne de la nature.
17
Entre deux horizons
avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum
Nouvelle Objectivité
Le contexte politico-économique désastreux de l’Allemagne des années 1920 finit d’anéantir les aspirations humanistes
d’avant-guerre et appelle à une représentation plus pragmatique de la société selon une « Nouvelle Objectivité ».
En peinture, en photographie ou au cinéma, les œuvres renvoient l'image des réalités sociales. Des artistes comme
George Grosz ou Otto Dix dépeignent l’Allemagne de l’après-guerre comme un pays aux injustices et inégalités
sociales choquantes, avec des villes peuplées d’invalides et de prostituées, où la misère, la faim et l’inflation sont
masquées par l’exaltation des plaisirs et la débauche sexuelle. Dès 1920, les œuvres saisissantes de Grosz sont
commentées dans les revues d’art françaises et des galeries parisiennes, qui voient en lui le Daumier allemand.
Otto Dix, longtemps soldat sur le front fait également partie de ce courant. Dans ses nombreux dessins et tableaux
des années 1920, peints selon la technique des maîtres anciens, il tend un miroir sans complaisance à la société :
« De l’art, les expressionnistes en faisaient assez. Nous voulions voir les choses clairement, dans toute leur nudité –
presque sans art », déclarera-t-il rétrospectivement.
Considéré au début des années 1920 comme un « réaliste », Max Beckmann poursuit une œuvre à part, qu’il caractérise
comme étant une « objectivité transcendante ». Beaucoup de ses tableaux sont des paraphrases de la réalité, riches
d’allusions issues de thèmes mythologiques ou religieux. Une perversion latente jette son ombre menaçante sur
l’univers de Beckmann, intimement marqué par l’expérience traumatisante de la guerre. Il dépeint les représentants
ambigus d’une humanité perdue, déboussolée.
Otto Dix (1891-1969)
Morts devant le camp près de Tahure (Suite « La Guerre »),
vers 1924
Gravure à l'eau-forte et à la pointe sèche et aquatinte sur
papier, 19 × 25,3 cm
Otto Dix étudie spécialement l’eau forte à l’Académie
de Düsseldorf pour exprimer avec encore plus de
vigueur les sujets qui composent l'ensemble de la suite
« La Guerre ». La présence des plaques comme seul
insigne identitaire accroît encore le choc causé par la
vision des deux crânes décharnés abandonnés sur le
champ de bataille.
Max Beckmann (1884-1950)
Ville d’airain, 1944
Huile sur toile, 115 × 150 cm
Ce tableau, peint alors que Beckmann s’est
réfugié à Amsterdam pour fuir le régime nazi,
se prête à diverses interprétations. Le titre
fait allusion à un récit des Mille et Une Nuits
où rapacité, vie et mort vont mener la ville
au désastre. Le couple nu, présenté sur une
couche au milieu d’armes martiales, peut être
interprété comme une allégorie de la fatalité
inéluctable qui pèse sur l’être humain dans
un monde placé sous le sceau de l’arbitraire,
de la souffrance et de la passion.
18
Entre deux horizons
avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum
Bauhaus
En 1919 naît sous l'impulsion de Walter Gropius une école d’enseignement artistique d’un nouveau genre, le
Bauhaus. On concentre dorénavant l’attention sur la fonction et l’implication sociales de l’art dans le but de créer
un environnement esthétique nouveau, respectueux de l’homme à l’ère industrielle. L’art n’est pas une discipline
autoréférentielle mais doit modifier les formes utiles de la vie quotidienne. Ce fonctionnalisme s'exprime dans tous
les domaines de la création industrielle : urbanisme, architecture, design et graphisme.
Au lieu des professeurs habituels, la formation est dispensée par des maîtres qui dirigent différents ateliers. Il s’agit
d’artistes aussi renommés que Paul Klee, Lyonel Feininger, Johannes Itten, Oskar Schlemmer, Vassily Kandinsky ou
László Moholy-Nagy, dont le langage formel, souvent fondé sur la géométrie et l’abstraction au sens le plus large
du terme, semble apte à transmettre aux arts appliqués des influences fécondes. L’activité artistique trouve un
écho dans les nombreux écrits théoriques des enseignants. Des auteurs invités publient également dans la série des
Bauhausbücher, tel l’artiste français Albert Gleizes, qui rédige en 1928 un texte sur le cubisme.
Bien qu’elle n’exerce qu’un impact limité sur l’évolution de l’art en France, l’institution et sa philosophie y sont accueillies
avec intérêt. Ses objectifs de rationalisation rejoignent particulièrement les préoccupations d’Amédée Ozenfant et de Le
Corbusier, reflétées dans leur revue L'Esprit Nouveau. En 1928, accompagné du galeriste et éditeur Alfred Flechtheim,
le fondateur des Cahiers d’art, Christian Zervos, se rend au Bauhaus, où il fait la connaissance de Paul Klee et
Vassily Kandinsky. Cette rencontre favorisera largement la réception des deux artistes en France. Les sujets discutés
à Weimar, puis à Dessau nourrissent en outre de façon fructueuse des mouvements comme Cercle et Carré (1929) ou
Abstraction-Création (1931).
Oskar Schlemmer (1888-1943)
Groupe de femmes bleues, vers 1931
Huile et détrempe sur jute, 162,5 × 114 cm
Pour Oskar Schlemmer, créateur du Ballet
triadique et maître d’atelier au Bauhaus,
l’être humain, son rôle et son insertion
dans l’espace ont toujours été une source
d’inspiration primordiale. Dans Groupe de
femmes bleues, œuvre majeure de 1931, ses
figures modulaires stylisées se répartissent
en rythme sur des fonds picturaux
hétérogènes, créant un espace irrationnel
dont émane une mystérieuse lumière.
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Entre deux horizons
avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum
Surréalisme
Hérité de l’esprit de révolte initié par Dada, le surréalisme rejette quant à lui la logique rationaliste qu’il juge
co-responsable de la guerre. Selon une double ambition de « changer la vie » et de « transformer le monde », ses
protagonistes recherchent l’unité et l’harmonie entre le rêve et réalité. Profondément bouleversés par les découvertes
de Freud sur l’inconscient, ils aspirent à révéler la pensée profonde, source de vérité psychologique en écartant
largement le contrôle de la raison.
Bien que Paris en demeure le centre névralgique, le surréalisme, à l’instar de Dada, fait des émules aussi bien dans
le reste de la France qu’en Allemagne, ce que souligne déjà le générique de la première exposition surréaliste,
organisé en 1925 à la galerie Pierre : s’y côtoient les œuvres de Hans Arp, Giorgio de Chirico, Max Ernst, Paul Klee,
André Masson, Joan Miró, Pablo Picasso, Man Ray et Pierre Roy.
Max Ernst (1871-1976)
Ils sont restés trop longtemps dans la forêt, vers 1926
Huile sur toile, 55 × 46 cm
Max Ernst s’impose comme l’un des activistes du mouvement dada avant de se
tourner, à partir de 1922, vers la richesse iconographique de l’inconscient. Par
le biais d’une utilisation expérimentale des couleurs, il invente de nouvelles
techniques, qui font intervenir l’aléatoire dans la création. Le motif de la forêt et
du bosquet revient souvent dans ses tableaux surréalistes des années 1926-1928.
20
Entre deux horizons
avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum
La montée du national socialisme
Entre la signature des accords de Locarno en 1925 et l’arrivée au pouvoir du Parti national-socialiste en 1933,
la France s’ouvre timidement aux idées venues d’outre-Rhin. Les relations entre l’Allemagne et la France, plombées
par la guerre, se détendent. Si l’expressionisme n’a guère suscité d’intérêt, les nouvelles idées véhiculées notamment
par le programme du Bauhaus, intriguent.
Ces échanges cessent brutalement avec l’arrivée au pouvoir du régime hitlérien. La plupart des artistes sont proscrits
et frappés d’interdiction d’exposer. Les mouvement qu’ils ont fondés connaîtront presque tous le même destin : après
un court épanouissement, ils sont diffamés et opprimés par un régime de terreur soucieux d’éliminer et de mettre
au pas toute forme d’individualisme. Quant à leurs œuvres, elles sont clouées au pilori lors de l’exposition itinérante
Entartete Kunst (« Art dégénéré »), comme autant de témoignages d’un « art décadent » et non allemand. L’idéologie
nationale-socialiste sonne le glas de la vie intellectuelle allemande.
Otto Dix (1891-1969)
Le Cimetière juif de Randegg, 1935
Huile sur bois, 60 × 80 cm
En représentant de la Nouvelle Objectivité, Dix critique la société de son temps et la dépeint dans l’esprit du vérisme.
À partir de 1933, il lui est interdit d’exposer et il prend des paysages dépeuplés pour sujets. En 1935, l’année des
lois de Nuremberg, l’artiste dépeint à la manière des maîtres anciens le cimetière juif de Randegg, près du lac de
Constance. Le cimetière s’inscrit, telle une relique d'un temps révolu, dans un paysage d’hiver couvert de nuages
menaçants.
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Entre deux horizons
avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum
Section 4 : Abstractions. Rapprochement et éloignement (Après 1945)
« Allemagne, année zéro » : Art et diplomatie
Comment combler le grand vide laissé inéluctablement par les années de totalitarisme et de « normalisation » de
l’art d’après les critères national-socialistes ? Douze années d’interdiction de l'art moderne ont ébranlé les échanges
entre la France et l’Allemagne. Après les dévastations matérielles et mentales de la guerre, l’art allemand doit se
réinventer : « Parmi les supporteurs de l’art vivant, un grand nombre ont émigré dans tous les pays du monde et ne
reviendront plus. Les écoles, les académies et universités ont perdu leur éclat d’avant-guerre, et la jeunesse n’a plus
de base où s’appuyer. Les renouveaux se manifestent lentement et très modestement encore. Ils portent l’empreinte
du ressentiment des vieux et du désespoir des jeunes. Les uns ne voulant pas comprendre que la catastrophe est de
leur fait, les autres ne voulant pas admettre que, toute leur vie, ils devront en subir les conséquences » . – C’est ainsi
que Will Grohmann, critique d’art, contributeur privilégié des Cahiers d’art et à ce titre médiateur entre les deux
cultures, décrit la situation de l’art en Allemagne au lendemain de la guerre.
Beaucoup attendent une impulsion salvatrice venant de France. Et en effet, comme aucun autre gouvernement
militaire provisoire, la France s’appuie sur la politique culturelle afin d’œuvrer à la rééducation démocratique du
peuple allemand. Mais le but des manifestations culturelles organisées en Allemagne va bien au-delà : il s’agit pour
la « nation de l’art », politiquement et matériellement plus lourdement éprouvée par la guerre que les partenaires
Alliés, de faire la démonstration d’une constance de la qualité exemplaire de la culture française – d’une prééminence
intacte dans le domaine des arts plastiques. L’organisation d’expositions d’art et d’artisanat français devient un
pivot de la politique éducative. À partir de 1946, la France organise ou soutient plus de 60 expositions d’art français
dans les zones d’occupation de l’ouest (et plus tard en RFA), à Berlin et en Sarre. La reprise officielle des échanges
culturels franco-allemands en Allemagne est inaugurée par l’exposition La peinture française moderne / Moderne
französische Malerei. Elle est organisée par le Gouvernement Militaire français dans ce double but : instruire un
peuple désorienté et renouer avec le rayonnement culturel. Inaugurée 1946 au Château impérial de Berlin, l’exposition
voyage à travers l’ouest de l’Allemagne et accueille un total de 150 000 visiteurs, fréquentation colossale pour l’époque.
Or, le public allemand attend plus encore le rendez-vous avec ses propres avant-gardes artistiques, anémiées et
bannies comme dégénérées. Les initiatives prises dans cette optique par des historiens et directeurs de musées
allemands sont soutenues – bien que contrôlées – par les officiers culturels français. La volonté d’imposer sa propre
culture fait progressivement place à la réconciliation qui débouche en 1954 à la signature d’un accord culturel francoallemand, soulignant la reconnaissance de la vie intellectuelle de l’autre et favorisant les échanges entre les deux
pays dans les domaines de la culture et de l’éducation. Il est par ailleurs révélateur de constater que Konrad Adenauer
choisit comme premier ambassadeur de l’Allemagne en France – une mission particulièrement délicate en 1950 – non
pas un politicien, mais un homme de lettres, grand connaisseur de l’art et de la littérature française, en la personne
de Wilhelm Hausenstein.
Créée en 1955 par Arnold Bode, la documenta permet enfin au public allemand de se réconcilier plus largement avec
l'art moderne et contemporain international, en même temps qu’aux visiteurs étrangers de reconsidérer l’Allemagne
comme un acteur majeur de la scène culturelle mondiale.
Serge Poliakoff (1900-1969)
Composition abstraite, rouge, bleu et noir, 1957
Huile sur toile, 115 × 89 cm
Remarquable représentant de l’École de Paris, Poliakoff limite la
touche gestuelle aux seules formes géométriques de la composition
globale, qui, avec leurs contours nets, s’assemblent comme les
pièces d’un puzzle. L’effet spatial naît du contraste entre les tons
bleu froid ou bleu-blanc marquant un « arrière-plan » et les formes
rouges avançant ensemble avec les champs noirs superposés.
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Entre deux horizons
avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum
Art informel
Si, dans la zone d’occupation française en Allemagne, le haut-commissariat œuvre assidûment en faveur des arts,
c’est en particulier l’art abstrait qui est mis à l’honneur, l’objectif étant de refaire parler en Allemagne des courants
qualifiés par les Nazis de dégénérés afin de les réhabiliter. Les artistes dont les parcours se situaient de manière
indissociable à la charnière des deux nations, comme Hans Hartung ou Wols, obtiennent enfin justice.
À partir des années 1950, la peinture informelle commence à être considérée comme un mode d’expression, laissant
une large place à la personnalité de l’artiste . Ses défenseurs la conçoivent comme une « langue universelle », estimant
qu’elle représente une voie possible pour éviter les divergences nationales et les malentendus entre les cultures.
Cependant, l’individualisme reconquis a aussi pour conséquence un repli dans la sphère privée, que l’on constate dans
d’autres domaines de la vie sociale de l’époque. Pour l’art, ce repli signifie que le mode d’expression choisi est entièrement
conçu à la mesure de son créateur et soustrait à la compréhension générale, d’autant plus que le rapport à la réalité
visible a disparu.
Cependant, qu’il s’agisse d’une « langue universelle » ou d’un « dialecte » accessible à un cercle restreint, toute langue
appelle le dialogue. Et des dialogues sont instaurés, à l’échelle nationale comme au plan international, sous des
formes extrêmement variées. En Allemagne, la nécessité d’affermir une position fragile conduit d’abord à la création
de différents groupes d’artistes, comme Junger Westen (1948), ZEN 49 (1949) ou encore le groupe de jeune peintres
informels Quadriga (1952). C’est une dimension internationale que revêt, en revanche, la création à Düsseldorf de
la Galerie 22 par Jean-Pierre Wilhelm, émigré revenu au pays, et Manfred de la Motte, avec le soutien de Gerhard
Hoehme. Aux catalogues des expositions, d’abord uniquement consacrées à l’art informel, contribuent, outre des
auteurs allemands et anglais, des Français tels que André Malraux, Francis Ponge, Jean Paulhan ou Pierre Restany.
Karl Otto Götz (né en 1914)
Mymel, 1960
Encre et détrempe sur toile, 100 × 120 cm
Depuis 1947, Götz est un médiateur important entre
les scènes artistiques française et allemande, à travers
notamment sa participation au groupe CoBrA. Dans
les années 1960, il projette la peinture sur la toile avec
une raclette et répète ce geste plusieurs fois. Dans ces
compositions, les bandes colorées sont écartées les unes
des autres par la force centrifuge, elles débordent du cadre
et sont déterminées par un effet positif-négatif.
Ernst Wilhelm Nay (1902-1968)
Azurale, 1959
Huile sur toile, 162,5 × 130 cm
Cette œuvre fait partie des tableaux disques
élaborés par le peintre depuis 1954, « à partir de
l’agrandissement du point du pinceau sur la toile ».
Le titre associe les mots « azur » et « diagonale », mais
sa connotation musicale correspond à la conviction
de Nay que la peinture, dans laquelle les tonalités
rejoignent les sonorités, doit tout à la composition.
23
Entre deux horizons
avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum
ZERO
Enthousiasmés par l’art immatériel d’Yves Klein, ainsi que par son refus de l’informel, Heinz Mack et Otto Piene
fondent le groupe ZERO en 1957 à Düsseldorf. Günther Uecker s'y rallie 1961. Ils aspirent à un monde de clarté et de
dynamisme, lumineux et pur, offrant un contrepoint à l’aspect parfois sombre de l’art informel.
ZERO est le dernier mouvement international significatif auquel participent surtout des Français et des Allemands.
La collaboration de l’architecte Werner Ruhnau avec les artistes Yves Klein, Norbert Kricke, Jean Tinguely, Robert Adams
et Paul Dierkes pour la conception du Musiktheater im Revier (MiR), à Gelsenkirchen, marque assurément l’apogée
des projets internationaux développés au sein du cercle de ZERO.
Otto Piene (1928-2014)
Black Sun, 1964
Huile, charbon, feu, fumée, toile
peinte et brûlée, 147 × 213 cm
Peinture à l’huile, charbon, traces
de feu et de fumée sont les
matériaux qu’emploie Piene pour
réaliser ses tableaux depuis 1959.
Vers la même époque, Yves Klein,
proche du groupe Zero, « peint »
au lance-flammes. Cependant, le
titre de l’œuvre n’évoque pas un
tableau réalisé avec ces matières
inhabituelles mais un événement
cosmique et lointain. Piene cherche
en effet à dépasser la matérialité,
tout comme Klein.
Günther Uecker (né en 1930)
Disque de lumière, 1966
Moteur électrique, fil électrique, spot, Plexiglas,
clous sur toile marouflée sur bois, contreplaqué
80 × 80 cm
« Zero est rond. Zero tourne. […] Zero est
blanc. » Ces trois phrases sont extraites du
manifeste du groupe Zero, rédigé en 1963. Le
relief cinétique d’Uecker conjugue ces trois
circonstances. S’y ajoute la lumière artificielle,
qui confère davantage de calme et d’harmonie
que ne pourrait le faire un éclairage naturel, sans
cesse changeant, à l’ombre des clous porté sur le
disque blanc.
24
Entre deux horizons
avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum
L’art après les années 1970
Le boom du marché de l’art et la mondialisation encouragent plus la concurrence que l’entente. À partir de la fin
des années 1970, les scènes artistiques des deux pays limitrophes coexistent plus qu’elles ne coopèrent. Les Neuen
Wilden (les Nouveaux Fauves) plébiscités dans les années 1980 outre-Rhin sont rarement exposés en France. Certes,
on remarque occasionnellement une certaine fascination de la part du public français pour la peinture allemande, et
notamment pour la furor teutonicus contenue dans la figuration expressive, mais seules quelques figures émergent
dans l’Hexagone : Gerhard Richter ou Anselm Kiefer (qui s’est installé en France) par exemple. En Allemagne,
les expositions monographiques d’artistes français contemporains sont plutôt rares. De manière générale, sous
l'influence grandissante de la scène américaine sur le marché de l'art, l'Europe a perdu son hégémonie culturelle
et les individualités ont largement remplacé les logiques de groupes et de mouvements, offrant désormais une
perspective éclatée sur la création dans les deux pays.
Pour autant, l'héritage pictural et spirituel des fauves comme des expressionnistes est indéniablement perceptible
dans l'œuvre d'artistes contemporains tels que Damien Deroubaix, lui-même artiste « entre deux horizons », installé
près de la frontière franco-allemande, ou Jonathan Meese.
Damien Deroubaix (né en 1972)
For Victory, 2006
Acrylique et encre sur papier, 149,5 × 198,5 cm
Deroubaix, l’un des artistes français le plus
marquant de sa génération, trace dans ses
œuvres, dont l’iconographie s’apparente à un
lugubre décor de train fantôme, des visions
d’horreurs de notre civilisation. Ce tableau
met en scène des victoires, en dénonçant
leurs conséquences véritables : célébrées
d’ordinaire, elles laissent en héritage un
champ de violence, de destruction et de
mort – rendu tangible par des crânes et des
squelettes.
Jonathan Meese (né en 1970)
LOVE LIKE BLOOD (Dein Junker
Meese „Babyface", 2004
Huile sur toile, 370 × 600 cm
Comme dans la plupart de
ses tableaux, Meese réunit ici
une peinture impétueuse et
des collages photographiques
avec des fragments de langage
et des néologismes, en partie
obscènes, en partie personnels
et cryptés, faisant fréquemment
allusion à des mythes allemands
détournés ou inventés par
les nazis. Le collectionneur
Harald Falckenberg qualifie ces
tableaux de « grotesques » qui
« se dressent contre le beau, le
vrai et le bon ».
25
Entre deux horizons
avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum
4.
L'histoire
du Saarlandmuseum
La Moderne Galerie du Saarlandmuseum est dotée de l’une des plus importantes collections publiques d’art du sudouest de l’Allemagne. Installée à Sarrebruck, elle révèle des choix ambitieux d’acquisitions et reflète les influences
croisées des avant-gardes allemandes et françaises.
Les débuts
La première collection d’art moderne à Sarrebruck, initiée en 1924-1925 par le Staatliches Museum [Musée du Land]
rassemble déjà six cent œuvres. Lors de son inauguration en 1929, ce nombre est porté à huit cents. Les expressionnistes
allemands y figurent en bonne place mais la scène artistique parisienne également : Honoré Daumier, Edouard Manet,
Amedeo Modigliani, Henri Matisse, Aristide Maillol, Maurice de Vlaminck ou encore Pablo Picasso. Cette collection
doit son existence et son essor au peintre Fritz Grewenig, recteur de la Staatliche Schule für Kunst und Kunstgewerbe
[École d’art et d’artisanat du Land] en 1924 puis directeur du Staatliches Museum en 1927. Grewenig souhaite réunir une
collection d’étude qui rassemble les avant-gardes de la fin du xixe siècle et du début du xxe siècle pour les enseignants
et les étudiants de son académie.
Mais après le rattachement de la Sarre, jusqu'alors administrée par la Société des Nations, au IIIe Reich en 1935, Fritz
Grewenig est mis d'office à la retraite. Sa très riche collection d’arts graphiques modernes est confiée au Saarlandmuseum,
tout juste fondé, qui reprend la collection historique de l'ancien concurrent politico-culturel du Staatliches Museum,
le Städtisches Heimatmuseum [Musée municipal des arts et traditions] ainsi que les fonds d’histoire et de préhistoire.
Mais une partie de cette collection de près de trois cents pièces disparaît à cause de la politique menée par les
nazis. Ces œuvres sont, soit vendues à l’étranger, soit périssent lors d’un autodafé en mars 1939, considérées comme
représentatives d’un art « dégénéré ».
Beaucoup d’œuvres importantes sont cependant sauvées du pillage notamment celles de Vincent Van Gogh,
Paula Modersohn-Becker, Picasso, Matisse, Maillol, Oskar Kokoschka et Käthe Kollwitz. Elles font aujourd’hui la fierté
de la collection d’arts graphiques de la Moderne Galerie.
Acquisitions
Dès 1952, le Saarlandmuseum s’enrichit de nouvelles acquisitions avec le doublement de son budget, le ministère de
la Culture de la Sarre ayant engagé des fonds propres pour les achats. Rudolf Bornschein, qui en avait pris la tête
l’année précédente, acquiert à l'automne 1954 trente-deux œuvres exceptionnelles, dont des tableaux de Franz Marc
et d’Heinrich Campendonk provenant de la collection de Nell Walden, l’ancienne épouse du fondateur de la galerie et
revue Der Sturm, Herwarth Walden. Rudolf Bornschein poursuit la stratégie de Fritz Grewenig en mettant l’accent sur
l’expressionnisme allemand. La Moderne Galerie est le nouveau nom adopté par le musée. Aucune autre collection ne
souligne à ce point le dialogue entre les avant-gardes des deux nations voisines. À partir de 1955-1956, la Moderne
Galerie s’enrichit de pièces prestigieuses comme Messingstadt [Ville d'airain] de Max Beckmann, Blaue Frauengruppe
[Groupe de femmes bleues] d'Oskar Schlemmer, Badende im Raum [Baigneuses dans une pièce] d’Ernst Ludwig Kirchner
et Dreiklang [Triade] de Rudolf Belling. En 1962, le legs d'Alexandre Archipenko, en vertu de l'amitié nouée entre le
directeur du musée et le sculpteur, élargit notablement le fonds de l'art statuaire de la Moderne Galerie.
Mutation architecturale
Bornschein souhaite édifier un bâtiment pour refléter l’esprit moderne et contemporain de la collection. Hanns Schönecker
est le lauréat d'un concours pour l’architecture du bâtiment organisé en 1962. Suite de pavillons aux lignes sobres qui
dialoguent avec le paysage environnant, la Moderne Galerie est inaugurée en 1968. Les collections ne cessent de s’enrichir.
Alexandre Archipenko fait par testament la donation de sa succession comptant plus de cent sculptures en argile rehaussées
de couleurs. Des tableaux de Fernand Léger, de Picasso ou de Wols y font leur entrée. L’intégration de la collection
Kohl-Weigand, riche de deux cents tableaux et de quelques huit mille œuvres sur papier, représente l’apport le plus
26
Entre deux horizons
avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum
important : Max Slevogt, Albert Weisgerber et Hans Purrmann mais aussi Camille Pissarro, Auguste Renoir, Lovis Corinth
et Max Liebermann côtoient les membres de « Brücke ». Lorsque Monika von Boch, célèbre élève d'Otto Steinert, lègue
toutes ses œuvres au musée, la collection de photographie, dont la section de la photographie subjective, s'enrichit
considérablement. Mais la Moderne Galerie possède également l'une des plus vastes collections d'art informel. Cette
section de la collection compte aujourd'hui des œuvres de Karl Otto Götz, d'Emil Schumacher, de Bernard Schultze et de
Gerhard Hoehme, dont le cycle sur l'Etna est considéré comme l'un des sommets de la peinture informelle en Allemagne.
La Moderne Galerie accueille aussi de nouveaux représentants des jeunes générations, artistes d’envergure internationale
dont Günther Förg, Olav Christopher Jenssen, Jonathan Meese, Damien Deroubaix, Vincent Tavenne et Gregor Hildebrandt.
Pour accueillir dans les meilleures conditions possibles des formats toujours plus grands, des modes d’expression et
techniques expérimentales, la Moderne Galerie se transforme à nouveau : en 2013, l’agence d’architecture berlinoise
Kuehn Malvezzi est chargée de terminer les travaux sur le bâtiment, en collaboration avec l'artiste Michael Riedel.
L'achèvement de cette extension et l’inauguration du musée agrandi sont programmés en 2017.
CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DU SAARLANDMUSEUM
1920-1930
La Sarre est administrée par la Société des Nations mais elle dépend de la France.
1924-1925
Première collection d’art moderne à Sarrebruck. Le Staatliches Museum rassemble déjà six-cents
œuvres. Fritz Grewenig, recteur de la Staatliche Schule für Kunst und Kunstgewerbe [École d’art et
d’artisanat du Land].
1929
Inauguration du Staatliches Museum avec une collection de huit cents œuvres dont les expressionnistes
allemands mais aussi la scène artistique parisienne : Honoré Daumier, Edouard Manet, Amedeo
Modigliani, Henri Matisse, Aristide Maillol, Maurice de Vlaminck ou encore Pablo Picasso.
1935
Rattachement de la Sarre au IIIe Reich.
1936
Fermeture du Staatliches Museum et de la Staatliche Schule für Kunst und Kunstgewerbe.
Fritz Grewenig est mis à la retraite.
1937
Les nazis « nettoient » le fonds constitué par Grewenig de tout ce que les idéologues du IIIe Reich
tiennent pour « dégénéré ». Presque trois cents pièces – plus d’un tiers de l’ensemble – disparaissent
de la collection.
Mars 1939
Autodafé des œuvres dites « d’art dégénéré » par les nazis. Beaucoup d’œuvres d’importance
parviennent cependant à être sauvées du pillage : Vincent Van Gogh, Paula Modersohn-Becker,
Picasso, Matisse, Maillol, Oskar Kokoschka et Käthe Kollwitz, aujourd’hui dans les fonds de la
Moderne Galerie.
1947
Indépendance de la Sarre qui a sa propre constitution.
1947- 1956
La Sarre reste liée économiquement et socio-politiquement jusqu'en 1956 aux décisions d’un HautCommissaire français.
1952
Doublement du budget du Saarlandmuseum. Le ministère de la Culture engage des fonds propres
pour les achats. Rudolf Bornschein, directeur du Saarlandmuseum.
1954
Acquisition de trente-deux œuvres exceptionnelles dont des tableaux de Franz Marc et d'Heinrich
Campendonk de la collection de Nell Walden, ancienne épouse du fondateur de la galerie et revue Der
Sturm, Herwarth Walden. Le musée adopte le nom de Moderne Galerie. L'accent est mis par Rudolf
Bornschein sur l'expressionnisme allemand.
1955-1956
Acquisition de nouvelles pièces prestigieuses : Messingstadt [Ville d'airain] de Max Beckmann, Blaue
Frauengruppe [Groupe de femmes bleues] d'Oskar Schlemmer, Badende im Raum [Baigneuses dans
une pièce] d’Ernst Ludwig Kirchner et Dreiklang [Triade] de Rudolf Belling.
1962
Legs d'Alexandre Archipenko. Ce legs élargit notablement le fonds de l'art statuaire de la Moderne
Galerie.
1968
Inauguration de la Moderne Galerie. Intégration de la collection Kohl-Weigand riche de deux cent
tableaux et de plus de huit mille œuvres sur papier : Max Slevogt, Albert Weisgerber et Hans Purrmann
mais aussi Camille Pissarro, Auguste Renoir, Lovis Corinth et Max Liebermann ainsi que des membres
de « Die Brücke ».
1986
Acquisition du cycle « Etna » de Gerhard Hoehme. Ce cycle est considéré comme l’un des sommets
de la peinture informelle en Allemagne.
Dès 2000
La Moderne Galerie accueille sans cesse de nouveaux représentants des jeunes générations, des
artistes d’envergure internationale tels que Günther Förg et Olav Christopher Jenssen, Jonathan Meese
et Damien Deroubaix, Vincent Tavenne et Gregor Hildebrandt.
2013
Les travaux d'une nouvelle aile de la Moderne Galerie sont confiés à l'agence d’architecture berlinoise
Kuehn Malvezzi en collaboration avec l'artiste Michael Riedel.
2017
Réouverture de la Moderne Galerie.
27
Entre deux horizons
avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum
5.
Les artistes
Josef ALBERS
Gotthard Graubner
Aurélie Nemours
Alexander ARCHIPENKO
George Grosz
Emil Nolde
Ernst Barlach
Hans Hartung
Jules Pascin
Georg Baselitz
Raoul Hausmann
Max Pechstein
Willi Baumeister
Erich Heckel
Pablo Picasso
Herbert Bayer
Gregor Hildebrandt
Otto Piene
Max Beckmann
Gerhard Hoehme
Camille Pissarro
Rudolf Belling
Karl Hofer
Serge Poliakoff
Hans Bellmer
Alexej von Jawlensky
Hans Purrmann
Roger Bissière
Edgar Jené
Odilon Redon
Monika von Boch
Olav Christopher Jenssen
Auguste Renoir
Georges Braque
Vassily Kandinsky
Germaine Richier
Kilian Breier
Peter Keetman
Jean-Paul Riopelle
Edith Buch-Duttlinger
Ernst Ludwig Kirchner
Auguste Rodin
Charles CAMOIN
Paul Klee
Christian Rohlfs
Heinrich Campendonk
Käthe Kollwitz
Georges Rouault
Roger Catherineau
Norbert Kricke
Hans-Christian Schink
Lynn Chadwick
Alfred Kubin
Oskar Schlemmer
Lovis Corinth
Henri Laurens
Karl Schmidt-Rottluff
Othon Coubine
Fernand Léger
Toni Schneiders
Giorgio De Chirico
Wilhelm Lehmbruck
Bernard Schultze
Edgar Degas
Max LIEBERMANN
Emil Schumacher
Robert DELAUNAY
Jacques Lipchitz
Georges Seurat
André Derain
Joachim Lischke
Paul Signac
Damien DEROUBAIX
Heinz MACK
Alfred Sisley
Otto DIX
August MACKE
Max Slevogt
Raoul DUFY
Franz Marc
Kurt R. Hoffmann Sonderborg
Max ERNST
Ewald Mataré
Otto Steinert
Maurice Estève
Henri Matisse
Vincent Tavenne
Lyonel Feininger
Jonathan Meese
Günther Uecker
Adolf Richard Fleischmann
Ludwig Meidner
Romain Urhausen
Günther Förg
Jean-François MillET
Vincent Van Gogh
Paul Gauguin
Paula Modersohn-Becker
Maurice de Vlaminck
Rupprecht Geiger
László Moholy-Nagy
Albert Weisgerber
Raimund Girke
Claude Monet
Fritz Winter
Wols (Alfred Otto Wolfgang Schulze,
dit)
Curt Glaser
Otto Mueller
Albert Gleizes
Gabriele Münter
Karl Otto Götz
Ernst Wilhelm Nay
28
Entre deux horizons
avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum
Auteurs
Photographes
Guillaume Apollinaire
Günther Becker
Jean ARP
Véra Cardot et Pierre Joly
Guido Bagier
David Douglas Duncan
Henri BARBUSSE
Hugo Erfurth
Henri BERGSON
Arthur GRIMM
André BRETON
Franz Grosse Perdekamp
Camille BRYEN
Fritz Henle
Jean CASSOU
Maren Heyne
Louis DIMIER
Heinrich Hoffmann
Paul Éluard
Wil Howard
Carl ENSTEIN
Gaston Karquel
Alfred Flechtheim
Man Ray (Emmanuel Radnitzky, dit)
Michel Florisoone
Willy Maywald
Carola Giedion-Welcker
Lucia Moholy
Will Grohmann
Alfred Erwin Ohnesorg
Walter Gropius
Dirk Reinartz
H W P S M T B (collectif) [Hartung, Wols, Picabia,
Stahly, Mathieu,Tapié, Bryen]
Frieda Riess
Charles Paul Wilp
Édouard Jaguer
Daniel-Henry Kahnweiler
Jacques Lacomblez
Raymond Lenoir
Réalisateurs
Pierre Mac Orlan
Ludwig Meidner
Abel GANCE
Julius Meier-Graefe
Julien HEQUEMBOURG BRYAN
Domnick Ottomar
Phil JUTZL
Franz Pfemfert
Robert WIENE
Erwin Piscator
Louis Réau
Robert Rey
Rainer Maria Rilke
Romain Rolland
Léonce Rosenberg
Paul Rosenberg
Jean-Paul Sartre
Geheimes Staatspolizeiamt
Ludwig Mies van der Rohe
Eckart von Sydow
Wilhelm Uhde
WALDEMAR-GEORGE
Herwarth Walden
Paul WESTHEIM
Christian Zervos
29
Entre deux horizons
avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum
6.
Le catalogue
Catalogue de l'exposition
sous la direction
d’Alexandra Müller
éditions du Centre Pompidou-Metz
Format: 216 × 288 Mm
Nombre de pages : 208
Prix : 35 Euros
ISBN : 978-2-35983-043-9
Sommaire
Préfaces
Olaf Scholz
Plénipotentiaire de la République
fédérale
d’Allemagne
chargé
des relations culturelles francoallemandes4
Jean-Marc Ayrault
Ministre des Affaires étrangères
et du Développement international
de la République française5
Ulrich Commerçon
Ministre de l’Éducation et de la
Culture de la Sarre 6
Serge Lasvignes
Président du Centre PompidouMetz7
Emma Lavigne
Directrice du Centre Pompidou-Metz
et
Roland Mönig
Directeur du Saarlandmuseum9
Entre fronts et horizons
Godehard Janzing
12
Zwischen Fronten und Horizonten
Godehard Janzing
170
La modernité comme programme
Roland Mönig20
Modernität als Programm
Roland Mönig173
Passeurs d’art
Alexandra Müller
26
Fährmänner der Kunst
Alexandra Müller
34
Impressionen
Eine widerspruchsvolle Vormachtstellung
1870-1904
Kathrin Elvers-Švamberk
176
Tempête
Révolutions et avant-gardes
1905-1925
Mona Stocker56
Sturm
Revolutionen und Avantgarden
1905-1925
Mona Stocker180
Stupeur
Exils intellectuels
1926-1945
Kathrin Elvers-Švamberk
106
Schrecken
Intellektuelle Exile
1926-1945
Kathrin Elvers-Švamberk
185
134
Abstraktionen
Annäherung und Entfernung
nach 1945
Ernest Wolfgang Uthemann
189
Impressions
Une paradoxale suprématie
1870-1904
Kathrin Elvers-Švamberk
Abstractions
Rapprochement et éloignement
Après 1945
Ernest Wolfgang Uthemann
175
Liste des œuvres exposées194
Générique de l’exposition204
Remerciements207
30
Entre deux horizons
avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum
7.
autour de l'exposition
Visites guidées
Tous les ven, sam et dim
tous les jours pendant les vacances scolaires de la zone B
dans les galeries
Chaque weekend, les visiteurs sont invités à partir à la découverte des expositions temporaires du Centre PompidouMetz. En famille ou entre amis, le Centre Pompidou-Metz leur propose de percer les mystères des chefs-d’œuvre de
l'histoire de l'art moderne et contemporain, accompagnés par un conférencier.
Pour connaître la programmation des visites guidées, consulter le site internet :
http://www.centrepompidou-metz.fr/visites-guid-es
60' - Tarif : 4€ (achat des billets sur place en complément du billet d'entrée)
Application mobile
Proposant des contenus exclusifs, la nouvelle application gratuite du Centre Pompidou-Metz accompagnera les visiteurs
de manière ludique et interactive, en leur permettant de découvrir les secrets de l’architecture du bâtiment, mais aussi
la programmation des expositions, l’actualité du spectacle vivant et des ateliers Jeune Public.
Le développement de l'application est soutenu par Altran.
Disponible en 3 langues sur l'AppStore, Google Play et Android Market.
adhérents
LE PASS-M
Le Pass-M permet aux visiteurs de profiter de l'exposition toute l'année et en toute liberté avec l’invité de leur choix et
de participer à des rencontres avec les commissaires d’expositions et à d’autres rendez-vous privilégiés.
Les avantages :
• Carte coupe-file
• Invitations aux vernissages et aux événements réservés aux adhérents
• Visite guidée individuelle gratuite pour le titulaire du PASS-M
• Accès au Tarif réduit pour les spectacles et événements
• 5% de réduction à la librairie Flammarion & au restaurant La Voile Blanche
• Une entrée gratuite au Centre Pompidou (Paris) pour l'achat d'une première entrée plein tarif, sur présentation du
PASS-M en caisse.
Tarif : 37€ / 33€ en réadhésion (dans un délai d’un mois après l’échéance du PASS-M).
Adhésion sur place en billetterie, par courrier à l’aide du bulletin au verso ou sur centrepompidou-metz.fr
LE PASS-M JEUNE
Proposé gratuitement aux 18-25 ans, le Pass-M Jeune permet de bénéficier d’un accès illimité et prioritaire aux
expositions.
Il donne également accès à des avantages exclusifs comme l’invitation aux vernissages et les visites guidées individuelles
gratuites.
31
Entre deux horizons
avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum
Jeunes publics
Un programme d'activités est proposé tout au long de l'année en lien avec les expositions, sous la forme d'ateliers et/
ou de visites guidées par des médiateurs jeunes publics : une occasion pour les petits d'éveiller leur sensibilité et de
développer leur sens critique, et pour les plus grands de cultiver leur créativité.
Sam + dim
11:00 : 5-7 ans
14:00 + 16:00 : 8-12 ans
Pour retrouver la programmation de l'atelier 5-12 ans, consulter le site internet.
Atelier 5-12 ans
90' - Tarif : 5€
Inscriptions en ligne et sur place, sous réserve des places disponibles.
Les places sont limitées à 8 enfants par atelier pour les 5-7 ans et à 12 enfants par atelier pour les 8-12 ans.
Horaires supplémentaires pour les 8-12 ans pendant les vacances scolaires de la zone B : lundi, mercredi, jeudi et vendredi à 14h.
Sam + dim
13:00 - 18:00
La Capsule, espace du Centre Pompidou-Metz réservé aux adolescents, est un lieu ouvert et convivial, à la fois espace
d’exposition, de rencontres et d’échanges, mais aussi un lieu de détente où l’on peut simplement lire, écouter de la
musique ou se retrouver entre amis.
Pour retrouver la programmation de la Capsule, espace 13-16 ans, consulter le site internet.
La Capsule, espace 13-16 ans
En continu - Accès libre
Accès sans réservation, sous réserve des places disponibles.
Instagram : capsule_centrepompidoumetz
scolaires et périscolaires
Afin de valoriser encore davantage la dimension collaborative de l'exposition Entre deux horizons auprès des publics
scolaires de part et d'autre du Rhin, des outils spécifiques ont été pensés pour les enseignants français et allemands :
• un dossier de découverte de l'exposition rédigé dans les deux langues à destination des enseignants, accompagné de
fiches détaillés sur certaines œuvres ;
• une galerie virtuelle de l'exposition, hébergée sur Canopé, réseau de création et d'accompagnement pédagogique
incluant le détail du parcours et des focus sur certaines œuvres : www.reseau-canope.fr ;
• une formation dédiée aux enseignants allemands par la co-commissaire de l'exposition
En novembre 2016, l'opération Médiamonde permettra aux élèves de classe européennes du lycée Fabert de Metz de jouer
le rôle de guides en langue allemande au profit d'autres lycéens originaires d'Allemagne.
32
Entre deux horizons
avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum
8.
Générique
L'exposition eNTRE DEUX HORIZONS EST organisée par le Centre Pompidou-Metz ET LE sAARLANDMUSEUM.
Équipe du projet
Commissariat
Roland Mönig, directeur du
Saarlandmuseum, commissaire général
Kathrin Elvers-Švamberk,
vice-directrice du Saarlandmuseum,
commissaire
Alexandra Müller, chargée de
recherches et d’exposition du pôle
programmation du Centre PompidouMetz, commissaire
Collaboration scientifique
Roland Augustin, conservateur en chef
de la collection photographique du
Saarlandmuseum
Hanna Büdenbender, collaboratrice
scientifique
Mona Stocker, conservatrice en
chef du cabinet d’art graphique du
Saarlandmuseum
Ernest Wolfgang Uthemann,
conservateur en chef de la collection
d’art après 1945 du Saarlandmuseum
Eva Wolf, directrice des archives
du Saarlandmuseum
Coordination de la production
et de la régie des œuvres
Regine Christadler
Annabelle Lacour
Fanny Moinel
Scénographie
Agence NC, Nathalie Crinière
Tomoko Nishiki
Lumière
Abraxas Concepts, Philippe Collet
Restauration
Stefanie Schindler, Ingrid Schwarz,
Lisa Wagner, avec la collaboration
de Christina von Buchholtz,
Katharina Deimel,
Marina Emons et
Kathrin Sindlinger-Maushardt
Conception graphique
Wijntje van Rooijen & Pierre Péronnet
Édition
Lucile Desmoulins
Coordination de l’accrochage
et régie d’espace
Alexandre Chevalier
Pôle technique du Saarlandmuseum
Thomas Genvo, Uwe Jäger,
Armin Kneip, Sascha Theobald
Coordination des aménagements
scénographiques
Stéphane Leroy
Conception et coordination
des installations audiovisuelles
Christine Hall
Coordination des aménagements
de lumière
Jean-Philippe Currivant
Signalétique
Anne-Marine Guiberteau, Dominique
Oukkal
Stage
Claire Ebendinger, Florence Lhote
Centre pompidou-Metz
Le Centre Pompidou-Metz est
un établissement public de
coopération culturelle (EPCC), dont
les membres fondateurs sont l’État, le
Centre Pompidou, la Région Lorraine,
la Communauté d’agglomération de
Metz Métropole et la Ville de Metz.
CONSEIL D'ADMINISTRATION
Serge Lasvignes, président
Jean-Marie Rausch, président
d'honneur
Jean-Luc Bohl, vice-président
33
Représentants de Metz Métropole
Jean-Luc Bohl, président
Arlette Mathias, vice-présidente
Margaud Antoine-Fabry,
conseillère communautaire
Patrick Grivel, conseiller délégué
Hacène Lekadir, conseiller
communautaire
Pierre Muel, conseiller délégué
Martine Michel, conseillère
communautaire
Représentants du Centre Pompidou
Serge Lasvignes, président
Denis Berthomier, directeur général
Bernard Blistène, directeur du
Musée national d’art moderne
Sophie Cazes, directrice juridique
et financière
Catherine Guillou, directrice des publics
Brigitte Leal, directrice adjointe
du Musée national d'art moderne
en charge des collections
Kathryn Weir, directrice
du développement culturel
Représentants de la Région ACAL
Pascal Mangin, président
de la Commission Culture
Thierry Hory, conseiller régional
Patrick Thil, conseiller régional
Thierry Gourlot, conseiller régional
Jean-Pierre Liouville, conseiller
régional
Représentant de l’État
Stéphane Fratacci, préfet de la Région
ACAL
Représentants de la Ville de Metz
Dominique Gros, maire de Metz,
ville siège de l'établissement
William Schuman, conseiller délégué
Personnalités qualifiées
Frédéric Lemoine, président
du directoire du groupe Wendel
Patrick Weiten, président du
Conseil départemental de la Moselle
Entre deux horizons
avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum
Représentants du personnel
du Centre Pompidou-Metz
Djamila Clary, chargée des publics
et du développement des ventes
Jean-Pierre Del Vecchio,
responsable des systèmes et réseaux
Prestataires extérieurs
Construction des aménagements
scénographiques
Volume International
Marc Froissard et son équipe
Mise en peinture des aménagements
scénographiques
Debra-Frères
Jacques Debra et son équipe
Bureau de contrôle
Dekra
Installation de l’audiovisuel
Cottel
David Cottel et son équipe
Remerciements
Que soit avant tout ici exprimée notre
profonde reconnaissance envers notre
partenaire, le Saarlandmuseum, de
Sarrebruck, dont l’équipe s’est mobilisée
sans relâche pour l’accomplissement
de ce projet de coopération et qui, en
acceptant de nous confier ses chefsd’œuvre, a permis la réalisation de cette
exposition.
Nos remerciements les plus vifs
s’adressent au Centre Pompidou et
en particulier à Didier Schulmann,
conservateur au Musée national
d’art moderne et chef de service de
la bibliothèque Kandinsky, et à son
équipe – Nathalie Cissé, Christelle
Courrègelongue, Anne Delebare et
Laurence Gueye-Parmentier – dont
le conseil, la collaboration active et la
confiance ont été essentiels au projet.
Nous remercions également Kuehn
Malvezzi architects, Berlin :
Prof. Wilfried Kuehn
Nina S. Beitzen
Nos remerciements les plus sincères
s’adressent par ailleurs à toutes celles
et tous ceux qui figurent au générique
du projet, ainsi qu’à tous ceux qui ont
permis la réalisation de cette exposition,
notamment le Centre Pompidou, Metz
Métropole, la Ville de Metz, le Conseil
régional d’Alsace-Champagne-ArdenneLorraine, le Conseil départemental de la
Moselle, la préfecture de la Moselle et
leurs services respectifs.
Notre profonde gratitude s’adresse à
l’équipe du Saarlandmuseum pour sa
collaboration fondamentale à la part
éditoriale du projet :
Roland Augustin (R. A.), Kathrin ElversŠvamberk (K. E.-Š.), Roland Mönig,
Mona Stocker (M. S.) et Ernest Wolfgang
Uthemann (E. W. U.).
Transport et emballage
des œuvres du Saarlandmuseum
Hasenkamp
Thomas Rauth et son équipe
Nous souhaitons témoigner également
notre reconnaissance aux autres
prêteurs :
Beta Cinema GmbH
Dirk Schürhoff, directeur
Martina Knabe
Assurance des œuvres du
Saarlandmuseum
Kuhn & Bülow
EYE Filmmuseum, the Netherlands
Sandra den Hamer, directrice
Leenke Ripmeester, chargée de projets
Assurance des autres œuvres
Blackwall Green
Robert Graham et son équipe
Institut national d’audiovisuel
Anne Gerhard-Masson, responsable
documentaire
Nous tenons également à témoigner
notre reconnaissance à Mathilde Arnoux,
responsable des publications françaises
du Centre allemand d’histoire de l’art,
pour ses précieuses recommandations.
Constats d'état des œuvres
Pascale Accoyer
Élodie Aparicio-Bentz
Élodie Boulte-Texier
United States Holocaust Memorial
Museum / Steven Spielberg Film and
Video Archive
Sara Jane Bloomfi eld, directeur
Bruce Levy, coordinateur de projets
Enfin, que soient remerciées Lucile
Desmoulins, Claire Ebendinger et Eva
Wolf, pour leur importante contribution
aux recherches documentaires et à
l’établissement de la chronologie.
Sûreté et sécurité
Groupe SGP
Sécurité incendie
Service départemental d’incendie
et de secours de la Moselle
Médiation
Marianne International
Nettoyage
Lustral
Nous remercions chaleureusement les
artistes faisant partie du projet :
Edith Buch-Duttlinger
Damien Deroubaix
Karl Otto Götz
Gregor Hildebrandt
Olav Christopher Jenssen
Heinz Mack
Jonathan Meese
Michael Riedel
Hans-Christian Schink
Vincent Tavenne
Günther Uecker
Romain Urhausen
ainsi que tous les ayants droit et
collaborateurs des artistes.
34
Nous souhaitons remercier Godehard
Janzing, directeur adjoint au Centre
allemand d’histoire de l’art à Paris, pour
son intérêt manifesté à l’égard de notre
projet et l’expertise scientifi que qu’il y
a apportée.
Entre deux horizons
avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum
9.
Les partenaires
Le Centre Pompidou-Metz constitue le premier exemple de décentralisation d'une grande institution culturelle nationale,
le Centre Pompidou, en partenariat avec les collectivités territoriales. Institution autonome, le Centre Pompidou-Metz
bénéficie de l'expérience, du savoir-faire et de la renommée internationale du Centre Pompidou. Il partage avec son aîné
les valeurs d'innovation, de générosité, de pluridisciplinarité et d'ouverture à tous les publics.
Le Centre Pompidou-Metz réalise des expositions temporaires fondées sur des prêts issus de la collection du
Centre Pompidou, Musée national d'art moderne, qui est, avec plus de 120 000 œuvres, la plus importante collection
d'art moderne et contemporain en Europe et la deuxième au monde.
Il développe également des partenariats avec des institutions muséales du monde entier. En prolongement de ses
expositions, le Centre Pompidou-Metz propose des spectacles de danse, des concerts, du cinéma et des conférences.
Il bénéficie du soutien de Wendel, mécène fondateur.
Exposition organisée par le Centre Pompidou-Metz et le Saarlandmuseum, Sarrebruck.
Membres de l'EPCC
Soutien de l'exposition
Mécène fondateur
Mécène fondateur
Grand mécène de l'exposition
Mécène
FEFA
Fondation Entente Franco-Allemande
Mécène fondateur
Partenaires média
Partenaires du Saarlandmuseum
35
Entre deux horizons
avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum
Wendel, Mécène fondateur du Centre Pompidou-Metz
Wendel est engagée depuis 2010 auprès du Centre Pompidou-Metz. Depuis l’ouverture du Centre en 2010,
Wendel a souhaité soutenir une institution emblématique dont le rayonnement culturel touche le plus
grand nombre. En raison de son engagement depuis de longues années en faveur de la culture, Wendel a
reçu le titre de Grand mécène de la culture en 2012.
Wendel est l'une des toutes premières sociétés d'investissement cotées en Europe. Elle exerce le métier
d'investisseur et d'actionnaire professionnel en favorisant le développement de long terme d'entreprises
leaders mondiaux dans leur secteur : Bureau Veritas, Saint-Gobain, IHS, Constantia Flexibles, AlliedBarton,
Cromology, Stahl, Mecatherm ou encore CSP technologies.
Créé en 1704 en lorraine, le groupe Wendel s'est développé pendant 270 ans dans diverses activités,
notamment sidérurgiques, avant de se consacrer au métier d'investisseur de long terme à la fin des
années 1970.
Le Groupe est soutenu par son actionnaire familial de référence, composé de plus de mille actionnaires
de la famille Wendel réunis au sein de la société familiale Wendel-Participations, actionnaire à hauteur de
plus de 36 % du groupe Wendel.
Contact journalistes
Christine Anglade-Pirzadeh :
+ 33 (0) 1 42 85 63 24
[email protected]
Caroline Decaux
+ 33 (0) 1 42 85 91 27
[email protected]
www.wendelgroup.com
36
Entre deux horizons
avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum
Eiffage, mécène de l’exposition
Entre deux horizons
Avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum
Eiffage, façonner le quotidien
comme l'exceptionnel
4 branches
8 métiers
Eiffage se distingue en France et dans le monde par
l’exceptionnelle diversité de ses compétences et de
ses savoir-faire techniques.
Construction, immobilier,
route, génie civil, métal, énergie, Le Groupe est présent dans la construction,
concessions et autoroutes
l’immobilier, la route, le génie civil, la construction
métallique, l’énergie, les concessions et les
partenariats public-privé. Il s’appuie sur l’expertise de
14 Md Euros
66 000 collaborateurs pour réaliser 100 000 chantiers
par an.
de chiffres d'affaires
en 2015
Eiffage se distingue aussi par son actionnariat salarié,
un modèle inégalé en Europe, avec près de 61 000
salariés et anciens salariés qui détiennent 24,3% du
11,8 Md Euros
capital. Modèle qui contribue à son indépendance,
de carnets de commande
garantie de sa stabilité.
au 1er avril 2016
66 000
collaborateurs
en 2016
100 000
chantiers par an
Le Groupe a compris et mesuré les enjeux écologiques
et sociétaux, allant jusqu’à se doter de son propre
laboratoire de recherche en développement urbain
durable, Phosphore, et s’engage, au travers de la
Fondation Eiffage, à apporter sa contribution à des
associations d’intérêt général.
Eiffage a souvent ouvert la voie. Sa créativité tire
son imagination vers le haut pour en faire un Groupe
innovant, en phase avec les enjeux de son époque.
Contacts :
Nadine MEXIQUE
Direction régionale
Eiffage Construction Grand-Est
[email protected]
03 83 57 48 32
Fabien DARCHIS
Directeur d’Établissement
Eiffage Construction Metz
Impasse de l’Archyre 57160 SCY CHAZELLES
[email protected] / 06 12 24 05 41
37
Entre deux horizons
avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum
FEFA
Fondation Entente Franco-Allemande
LA FONDATION ENTENTE FRANCO-ALLEMANDE
ET L’EXPOSITION ENTRE DEUX HORIZONS
/ ZWISCHEN ZWEI HORIZONTEN
La Fondation Entente Franco-Allemande (FEFA) a été créée suite à l’accord de Bonn du 31
mars 1981, pour indemniser les Alsaciens-Mosellans incorporés de force dans l’armée
allemande pendant la seconde guerre mondiale.
A la présidence se sont succédé différents présidents, dont Monsieur Jean Laurain, ancien
ministre des anciens combattants, personnalité lorraine bien connue.
La mission historique de la FEFA étant quasiment terminée, elle a modifié ses statuts
en 2009, pour privilégier son second objet statutaire : développer la coopération francoallemande.
En mettant un accent particulier sur les initiatives menées dans notre grande région
frontalière, entre la France et l’Allemagne, la FEFA soutient divers projets franco-allemands.
Ainsi, elle s’engage dans des programmes concernant le marché de l’emploi et la mobilité
professionnelle des jeunes, les domaines sportif et culturel, les échanges entre les jeunes,
sans toutefois délaisser le devoir de mémoire.
La FEFA œuvre pour le rapprochement des collectivités publiques, des associations et
autres instances de la Société civile de nos 2 pays.
A cet égard, le partenariat entre le Centre Pompidou-Metz et le Saarlandmuseum est
exemplaire, les liens entre Metz et Sarrebruck s’en trouvent renforcés.
C’est pourquoi la FEFA s’est investie dans cette belle exposition.
38
Entre deux horizons
avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum
10.
Visuels disponibles
pour la Presse
Des visuels d'œuvres, parmi lesquels les visuels ci-après, sont téléchargeables en ligne à l'adresse suivante :
centrepompidou-metz.fr/phototheque
Nom d'utilisateur : presse
Mot de passe : Pomp1d57
Max Pechstein, Aufgehende Sonne [Soleil levant], 1933
Huile sur toile, 81 × 101 cm
Auguste Rodin, Femme debout
à moitié nu, s. d.
Camile Pissaro, Potager à Pontoise
avec paysanne, vers 1880
Saarlandmuseum Saarbrücken, Stiftung Saarländischer Kulturbesitz
Aquarelle et crayon sur papier, 32 × 24 cm
Huile sur toile, 54,5 × 47,5 cm
© Adagp, Paris 2016
Saarlandmuseum Saarbrücken, Stiftung
Saarlandmuseum Saarbrücken, Stiftung
Saarländischer Kulturbesitz
Saarländischer Kulturbesitz
Max Slevogt, Blühende Kirschbäume auf Neukastel
[Cerisiers en fleurs à Neukastel], 1898
Alfred Sisley, Le Peintre Monet dans la forêt de Fontainebleau,
vers 1885
Huile sur bois, 36 × 59 cm
Huile sur toile, 70,2 × 100,6 cm
Saarlandmuseum Saarbrücken, Stiftung Saarländischer Kulturbesitz
Saarlandmuseum Saarbrücken, Stiftung Saarländischer Kulturbesitz
39
Entre deux horizons
avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum
Auguste Renoir, Vue de Cagnes, 1903-1905
Käthe Kollwitz, Frau und totes Kind (Entwurf)
[Femme et enfant mort (ébauche)], 1910
Huile sur toile, 37 × 49,5 cm
Fusain sur papier teinté, 61,5 × 47,5 cm
Saarlandmuseum Saarbrücken, Stiftung Saarländischer Kulturbesitz
Saarlandmuseum Saarbrücken, Stiftung Saarländischer Kulturbesitz
Max Liebermann, Wannseegarten - Haus und
Terrasse nach Südwesten [Jardin à Wannsee –
Maison et terrasse vers le sud-ouest], 1917
Gabriele Münter, Stilleben mit
Figürchen [Nature morte aux
figurines], 1910
Henri Matisse, Nu Couché I (Aurore), 1907
Bronze, 34,5 × 48,5 × 29 cm
Saarlandmuseum Saarbrücken,
Huile sur toile, 43,8 × 51,5 cm
Huile sur carton, 69,5 × 51 cm
Stiftung Saarländischer Kulturbesitz
Saarlandmuseum Saarbrücken,
Saarlandmuseum Saarbrücken,
© Succession H. Matisse
Stiftung Saarländischer Kulturbesitz
Stiftung Saarländischer Kulturbesitz
© Adagp, Paris 2016
Max Pechstein, Liegender Akt (Nidden)
[Nu couché (Nida)], 1911
August Macke, Der Sturm [La tempête], 1911
Huile sur toile, 70,5 × 80,5 cm
Saarlandmuseum Saarbrücken,
Saarlandmuseum Saarbrücken,
Stiftung Saarländischer Kulturbesitz
Huile sur toile, 84 × 113 cm
Stiftung Saarländischer Kulturbesitz
© Adagp, Paris 2016
40
Entre deux horizons
avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum
André Derain, La Grille du parc, 1912
Franz Marc, Blaues Pferdchen, Kinderbild [Petit
Cheval bleu, tableau pour enfants], 1912
Stiftung Saarländischer Kulturbesitz
Alexej von Jawlensky, Schwarze
Haare in gelbem Hintergrund
[Chevelure noire sur fond jaune],
1912
© Adagp, Paris 2016
Huile sur carton marouflé sur toile, 53,5 × 49,5 cm
Stiftung Saarländischer Kulturbesitz
Huile sur bois, 38,5 × 47 cm
Saarlandmuseum Saarbrücken,
Huile sur toile, 58 × 73 cm
Saarlandmuseum Saarbrücken,
Saarlandmuseum Saarbrücken,
Stiftung Saarländischer Kulturbesitz
Alexander Archipenko, La Danse,
1912/1959 (réplique d’après
un original perdu)
Wilhelm Lehmbruck, Mädchenkopf
auf schlankem Hals [Tête de fille sur
cou mince], 1913-1914
Albert Gleizes, Paysage de Montreuil, 1914
Huile sur toile, 73,5 × 93 cm
Saarlandmuseum Saarbrücken,
Bronze, 74 × 62,5 × 37,5 cm
Moulage en plâtre, badigeon, 43 × 34,5 × 20,5 cm
Stiftung Saarländischer Kulturbesitz
Saarlandmuseum Saarbrücken,
Saarlandmuseum Saarbrücken,
© Adagp, Paris 2016
Stiftung Saarländischer Kulturbesitz
Stiftung Saarländischer Kulturbesitz
© Estate of Alexander Archipenko / Adagp, Paris 2016
Ernst Ludwig Kirchner, Bildnis
Ludwig Schames [Portait Ludwig
Schames], 1918
Gravure sur bois sur papier, 56,7 × 25,6 cm
Saarlandmuseum Saarbrücken,
Stiftung Saarländischer Kulturbesitz
Ernst Ludwig Kirchner,
Grenztannen, Tannen im Gebirge
[Sapins dans la montagne], 1919
Huile sur toile, 120 × 90 cm
Saarlandmuseum Saarbrücken,
Stiftung Saarländischer Kulturbesitz
41
Otto Dix, Tote vor der Stellung bei Tahure
(Blatt 50 der Folge, „Der Krieg“) [Morts devant
le camp près de Tahure (Planche 50 de la suite :
« La Guerre »)], vers 1924
Eau-forte, pointe sèche et aquatinte sur papier, 19 × 25,3 cm
Saarlandmuseum Saarbrücken, Stiftung Saarländischer Kulturbesitz
© Adagp, Paris 2016
Entre deux horizons
avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum
Max Ernst, Sie sind zu lange im
Wald geblieben [Ils sont restés trop
longtemps dans la forêt], vers 1926
Détrempe sur jute, 101,5 × 74 cm
Emil Nolde, Duo, 1929
Emil Nolde, Zwei Köpfe [Deux
têtes], s. d.
Saarland Museum, Saarbrücken (Urban 1086)
Aquarelle et gouache sur papier, 27,6 × 20 cm
Huile sur toile, 55 × 46 cm
© Nolde Stiftung Seebüll
Saarland Museum, Saarbrücken (Urban 1086)
Saarlandmuseum Saarbrücken, Stiftung
© Nolde Stiftung Seebüll
Saarländischer Kulturbesitz © Adagp, Paris 2016
Fernand Léger, La baigneuse au tronc d'arbre,
1930
Max Beckmann, Messingstadt [Ville d'airain], 1944
Huile sur toile, 54 × 65 cm
Oskar Schlemmer, Blaue
Frauengruppe [Groupe de
femmes bleues], 1931
Saarlandmuseum Saarbrücken, Stiftung Saarländischer Kulturbesitz
Huile et détrempe sur jute, 162,5 × 114 cm
© Adagp, Paris 2016
© Adagp, Paris 2016
Saarlandmuseum Saarbrücken,
Huile sur toile, 115 × 150 cm
Saarlandmuseum Saarbrücken, Stiftung Saarländischer Kulturbesitz
Stiftung Saarländischer Kulturbesitz
Pablo Picasso, Chaise au crâne
et au livre, 1946
Willi Baumeister, Peruanische Mauer
[Muraille péruvienne], 1946
Otto Dix, Judenfriedhof in Randegg
[Le Cimetière juif de Randegg], 1935
Huile sur contreplaqué, 130 × 97 cm
Huile sur panneau de fibres, 61 × 81 cm
Huile sur bois, 60 × 80 cm
Saarlandmuseum Saarbrücken,
Saarlandmuseum Saarbrücken, Stiftung Saarländischer Kulturbesitz
Saarlandmuseum Saarbrücken, Stiftung Saarländischer Kulturbesitz
Stiftung Saarländischer Kulturbesitz
© Adagp, Paris 2016
© Adagp, Paris 2016
© Succession Picasso 2016
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Entre deux horizons
avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum
Serge Poliakoff, Composition
abstraite, rouge, bleu et noir, 1957
Aurélie Nemours, Pierre angulaire I., 1958
Huile sur toile, 89 × 116 cm
Ernst Wilhelm Nay, Azurale, 1959
Huile sur toile, 162,5 × 130 cm
Huile sur toile, 89 × 116 cm
Saarlandmuseum Saarbrücken, Stiftung Saarländischer Kulturbesitz
Saarlandmuseum Saarbrücken,
Saarlandmuseum Saarbrücken,
© Adagp, Paris 2016
Kunstbesitz der Landeshauptstadt Saarbrücken
Stiftung Saarländischer Kulturbesitz
© Elisabeth Nay-Scheibler, Köln
© Adagp, Paris 2016
/ Adagp, Paris 2016
Karl Otto Götz, Mymel, 1960
Otto Piene, Black Sun, 1964
Encre et détrempe sur toile, 100 × 120 cm
Huile, charbon, feu, fumée, toile peinte et brûlée, 147 × 213 cm
Rupprecht Geiger, 387a/62, 1962
Huile sur toile, 170 × 145,5 cm
Saarlandmuseum Saarbrücken, Stiftung Saarländischer Kulturbesitz
Saarlandmuseum Saarbrücken, Stiftung Saarländischer Kulturbesitz
Saarlandmuseum Saarbrücken,
© Adagp, Paris 2016
© Adagp, Paris 2016
Stiftung Saarländischer Kulturbesitz
© Adagp, Paris 2016
Günther Uecker, Lichtscheibe
[Disque de lumière], 1966
Damien Deroubaix, For Victory, 2006
Acrylique et encre sur papier, 149,5 × 198,5 cm
Jonathan Meese, LOVE LIKE BLOOD (Dein Junker Meese
„Babyface“), 2004
Moteur électrique, fil électrique, spot, Plexiglas,
Saarlandmuseum Saarbrücken,
Huile sur toile, 370 × 600 cm
clous sur toile marouflée sur bois, contreplaqué,
Stiftung Saarländischer Kulturbesitz
Saarlandmuseum Saarbrücken,
80 × 80 × 17 cm
© Damien Deroubaix
Stiftung Saarländischer Kulturbesitz
Saarlandmuseum Saarbrücken,
Dépôt permanent de la Gesellschaft zur Förderung
Stiftung Saarländischer Kulturbesitz
des Saarländischen Kulturbesitzes e.V.
© Adagp, Paris 2016
© Adagp, Paris 2016
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Entre deux horizons
avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum
11.
Contacts presse
Centre Pompidou-Metz
Presse régionale
Christophe Coffrant
Responsable du pôle Communication et développement
+33 (0)3 87 15 39 66
[email protected]
Noémie Gotti
Chargée de communication et presse
Pôle Communication et développement
+33 (0)3 87 15 39 63
[email protected]
Presse nationale et internationale
Claudine Colin Communication
Diane Junqua
Chargée des relations presse
+33 (0)1 42 72 60 01
[email protected]
Stiftung Saarländischer Kulturbesitz
Myriam Best-Wollbold
Service Communication
+49 (0)681 9964 270 / +49 (0)681 9964 271
[email protected]
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