Du levain pour Demain - Le site des auxiliaires du Sacerdoce
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Du Levain pour Demain Bulletin des sympathisants Numéro 27 Elenilda (Lene) Sommaire Editorial Cécile Biraud A.S. Célébrer ses vœux définitifs à l’occasion de l’année consacrée à la vie religieuseTraduction Elenilda A.S. Femmes d’Amazonie- Traduction Ivânia Viera- journaliste Votre avis nous intéresse ! Gérard Aleton. Journal de voyage de la famille de Cécile Biraud Celebrar os votos no ano da VRC Elenilda A.S. Mulheres da Amazonia Ivânia Viera- journaliste A sua opinião nos interessa!- tradução Le 8 février, Elenilda prononçait ses vœux perpétuels en réponse à cet appel. Elle partage ici avec nous sa joie et quelques témoignages reçus. Le 8 mars, Jacinete prononçait ses vœux temporaires. Le grain est semé. Mars est l´occasion de mettre en valeur les femmes du monde entier. Vous trouverez dans ce bulletin une réflexion sur des femmes qui, au fond de l´Amazonie, loin des villes, peinent, à faire reconnaître leurs droits sans être portées par les médias: des efforts laborieux sur lesquels nous alerte Ivânia Vieira. Laissons-nous donc instruire ! Enfin, nous avons une demande à vous faire pour orienter notre association et bulletin. Si vous voulez bien répondre aux questions de notre président Gérard Aleton, nous en serons éclairés et heureux! Le Brésil traverse actuellement une crise à la fois politique, éthique et économique. Le navire est secoué Ses multiples attraits continuent cependant de susciter de nombreuses visites. A Salvador, quelques- uns ont bien voulu partager leurs impressions de « touristes ». Merci à eux! Joyeuses Pâques !■ Cécile Biraud A.S. Gérard Aleton. Editorial L ors d´un moment d´angoisse, alors qu´il monte à Jérusalem où l ´attend la persécution...et la mort, Jésus utilise une comparaison pour avertir ses disciples: “Si le grain de blé qui tombe en terre ne meurt pas, il reste seul; s´il meurt, il porte beaucoup de fruit…Si quelqu´un veut me servir, qu’il se mette à ma suite, et là où je suis, là aussi sera mon serviteur.” (Jn 12, 24 et 26) Profondeur et réalisme à la fois dans ces paroles! 27/03/2015 Célébrer ses vœux définitifs à l’occasion de l’année consacrée a la vie religieuse P our commencer, je peux confirmer qu’un jour, Dieu a porté son regard sur moi et a désiré faire alliance tout en sachant que ce ne serait pas facile. Mais il ne s’est pas découragé car il frappe toujours à la porte de mon cœur. Alors je suis allée confiante à la rencontre entre Lui et Moi, me sentant séduite et me laissant séduire (Jr. 20,7). Page 1/17 Du levain pour Demain Numéro 27 Bulletin des sympathisants Beaucoup d’années ont passé depuis ce premier amour, et vint le moment où il me demanda : Lene veux-tu me suivre pour toute la vie ? J’ai réfléchi et lui ai répondu : « Seigneur si tu ne m’as ni abandonné ni été découragé par moi jusqu’à aujourd’hui, alors oui je veux te suivre durant toute ma vie ». immergée dans l’amour du cœur sacerdotal de Jésus, j’ai demandé un triduum1 en préparation des vœux. J’ai osé le demander sachant qu’il représentait un gros effort car les auxiliaires sont peu nombreuses. Mettre sa confiance en Dieu, dans la capacité et la disponibilité de chacune de mes sœurs, mais aussi dans, l’aide et le don du peuple parmi lequel nous vivons et accomplissons notre mission fut très beau. Et ce peuple m’a surpris par sa disponibilité, son ouverture, son don total à travers ce qu’il est et ses offrandes matérielles. A titre d’exemple, des maisons, des aliments, des objets les plus simples que nous puissions imaginer furent offerts pour nous aider à accueillir ceux qui sont venus collaborer à la mission durant les trois jours du triduum. Elenilda et Catherine En janvier 2014, j’ai commencé à me préparer et la congrégation m’a présentée pour effectuer ma seconde retraite de trente jours. Cette expérience profonde avec le Seigneur fut l’occasion de beaucoup de grâces. Durant cette période, je fus confirmée dans mon désir d’embrasser la vie religieuse au service des plus pauvres. Je n’ai pas reçu cette confirmation comme un privilège mais comme un don de pur amour du Dieu de Jésus. Les limitations, les préoccupations, les déceptions étaient présentes en mon cœur mais une voix intérieure forte me disait « Je t’aime car je te veux telle que tu es ». A l’occasion de la visite de Catherine Chevrier en octobre 2014, nous avons dialogué et fixé une date pour la grande fête des vœux. Comme j’étais déjà totalement 31/10/2014 Tijuquinha Notre mission a commencé dans les collèges et écoles en rendant visite et entrant en dialogue avec les jeunes dans la perspective de leur faire prendre conscience et de les motiver sur leur vocation, mettant bien au clair le fait que si Dieu nous appelle, la responsabilité de la réponse nous appartient. Ces visites furent profitables car, à cette occasion, nous avons vécu le grand appel que le pape a lancé aux consacrés et aux baptisés. « Vous les religieux consacrés, allez dans les périphéries existentielles, soyez joyeux, transmettez la joie ». Cette expérience fut rendue possible en sortant dans les rues et en allant à la rencontre des jeunes de la 1 Triduum : mot latin signifiant une période de trois jours. On l’utilise communément dans l’expression triduum pascal. Page 2/17 Du levain pour Demain Numéro 27 Bulletin des sympathisants communauté de Tijuquinha pour qu’à leur tour, ils aillent à la rencontre d’autres jeunes de salle en salle, de maison en maison, de rue en rue, par le moyen de la musique, du théâtre et du partage de la vie en regard de la foi. Durant ces jours de préparation, nous avons fortement ressenti la présence de notre charisme et spiritualité aidées par la collaboration de beaucoup d’autres. Je pense aux religieux (ses) et missionnaires d’autres congrégations (Les sœurs de Sainte Marie, les Carmélites) ainsi qu’à l’appui de Mare, Débora, Marcia, anciennes sœurs A.S. et d’amies comme Suely. Durant ces jours de préparation et pour la réalisation de la fête des vœux nous avons pu également compter sur l’appui des prêtres, diacres et l’ensemble du peuple des baptisés qui, à l’occasion des messes, ont parcouru avec nous un chemin d’amitié et de fraternité. Et nous autres, Auxiliaires, nous nous sommes complètement engagées, en donnant le meilleur de nous-mêmes embrasant la mission dans une même unité. « Soyez une » (M.M. de la Croix2). Nous croyons que dire la façon dont nous avons été appelées par Dieu dans nos vocations et congrégation fut l’occasion de partager avec notre peuple notre Histoire, notre spiritualité et notre Fondation ici au Brésil. Ce fut aussi l’occasion d’être plus proches de Lui. Ceci s’est manifesté chaque soir après la messe ou la célébration de la Parole. Le peuple répondait à notre attente par l’action de grâces en fin de chaque messe démontrant par là son affection, son amour, sa découverte, son rapprochement, fruits d’un cheminement commun de six ans. La présence des Auxiliaires dans ce petit espace a été signe de Dieu dans leurs vies. Ma surprise fut grande de constater que même des groupes que je n’accompagnais pas directement rendirent également hommage. Les petits gestes d’amitié, d’attention, de stimulation que nous avons témoignés aux différents groupes ont marqué ce peuple simple et charismatique. 2 Fondatrice des Auxiliaires du Sacerdoce 31/10/2014 « Que règne parmi vous une grande unité de cœur dans une parfaite communion dans les tâches à accomplir » (M.M. de la Croix 1923). Cette phrase m’a profondément marquée car même après de nombreuses années, nous avons le sentiment que nous n’aurions pu vivre de tels moments sans une grande préparation. Un charisme ne meurt pas si nous l’entretenons par nos bonnes actions et attitudes. D’un autre côté, la mission ne peut survenir que lorsque nous sommes capables de vivre dans cette unité de cœur, en communion avec Dieu et le peuple qu’il nous confie, avec comme unique objectif de le faire connaître au monde. Si j’en viens à mon cas personnel ; c’est ainsi que je me suis efforcée de vivre ces six années à Tijuquinha, aujourd’hui paroisse de Notre Dame des Grâces. Je pense que ma relation avec les jeunes fut très bonne. Le dimanche, après la messe, je les accompagnais pour un partage de vie. Celuici m’aidait moi-même à réfléchir sur ma vocation et ma mission parmi ce peuple souffrant mais conscient du grand amour que Dieu lui porte. C’est également vrai dans le cadre de la catéchèse des enfants et avec les catéchistes sachant que je n’ai jamais assumé ma mission seule. Cette coopération dans la mission fut manifeste tant durant le triduum qu’à l’occasion de la fête d’envoi le 10 février 2015 quand un groupe important de la communauté vint me rendre hommage. Ils parlèrent avec leur cœur de ma présence dans ce lieu, signifiée par mon attachement à la mission, la joie dans la simplicité, la façon d’accueillir et d’écouter chacun…Même le père Anderson manifesta sa gratitude de m’avoir connue et d’avoir réalisé quelques missions avec moi : « Sœur Lene, dès l’instant où je t’ai vu j’ai compris que je ne me trompais pas sur ta personne simple, proche de chacun et sachant porter la bonne parole de Dieu » Voici maintenant quelques témoignages donnés par les personnes de la communauté, le jour où je considère qu’elles m’ont envoyée en mission (10 février 2015). Ecoutons ce qu’a dit un jeune couple de nos voisins présents le 10 février 2015 et avec Page 3/17 Du levain pour Demain Numéro 27 Bulletin des sympathisants lesquels j’ai réalisé quelques missions. Noël appartient au service d’Animation pour les vocations et Larissa est catéchiste : « Que dire d’une personne soudainement arrivée chez nous et qui a conquis nos cœurs par sa simplicité, son humilité, sa sympathie et l’attention portée à notre communauté ? Aujourd’hui, nous sommes réunis pour exprimer le fait que tu manqueras à notre paroisse mais sache que les portes seront toujours ouvertes pour toi, ta famille et les sœurs Auxiliaires du Sacerdoce. Nous souhaitons te dire merci pour tout ce que tu as fait durant les sept années que tu es restée parmi nous (date d’arrivée : 8 août 2008) » Ecoutons Josinete : « On a passé tellement de moments ensemble n’est-ce pas ! Quelques divergences parfois à cause de ma manière d’être rebelle ! Mais rien n’a réussi à ébranler notre amitié ; savez-vous pourquoi ? Parce que notre amitié est vraie, une amitié que se portent les sœurs entre elles. Tu es l’amie qui conseille, qui me dit quand je me trompe, mais je sais que tu ne veux que mon bien. Tu es cette amie qui m’a quelquefois fait passer par des moments de honte mais cela valait la peine de vivre auprès de toi. Sais-tu que tu es la meilleure amie du monde, celle qui me comprend et qui m’accepte telle que je suis et toujours disponible quoi qu’il arrive ? Merci pour avoir séché mes larmes et écoutée dans les moments où j’avais besoin de toi. Tu es quelqu’un qui me comprend parfois mieux que moi-même ; toujours à mes côtés lorsque nécessaire quel qu’en soit l’objet, même si tu n’es pas d’accord sur tout. Tu m’écoutes avec la plus grande attention, tu sais pointer du doigt mes défauts et mettre en valeur mes qualités avec la plus grande sincérité. En un coup d’œil tu réussis à me dire plus de choses que des personnes avec mille paroles ; tu n’es pas du même sang que moi, tu n’es pas de ma famille, tu ne portes pas mon nom mais tu demeures en mon cœur et pour toujours ! L’amie qui ne t’oubliera jamais » Ecoutons Nalva : « Sœur, je veux te remercier pour tous les moments partagés même les plus difficiles. Je sais que je peux toujours compter sur toi ; je suis heureuse de t’avoir connue et tu vas me manquer même si je sais que tu m’appelleras quand tu le pourras; venant de toi cet appel sera précieux. Je demande au seigneur qu’il te conduise où il veut que tu ailles et n’oublie pas les paroles de ce chant: « Pour toi seul, je veux me consumer, 31/10/2014 Seigneur comme cette bougie qui brûle devant l’autel ; me consumer d’amour ». Il y a une phrase de sœur Lene que je n’oublierai jamais : « Ecoute ma fille, il faut donner à Dieu tout ce que l’on a de meilleur ». Aujourd’hui je te remets à Dieu parce que tu es l’une des meilleures personnes qui font partie de ma vie. Pour cela je dis « Seigneur prend soin de ma sœur Lene ». Que Jésus te conduise. Merci sœur, tu seras toujours dans mon jardin ! Avec tendresse » Ecoutons Robson de la paroisse de Notre Dame des Grâces : « Chère Lene, nous ne pouvons laisser passer ce moment sans nous souvenir du jour où la communauté de Tijuquinha t’a rencontrée. Ce fut très gratifiant de savoir qu’une congrégation de sœurs consacrées à Dieu allait vivre parmi nous. Nous savons combien il est difficile de s’installer dans un lieu nouveau mais nous fûmes très heureux quand vous êtes arrivées dans notre communauté. Ce fut le 31 juillet 2009, date qui reste gravée à jamais dans la tête de ceux qui vous aiment. Ce furent alors des moments heureux dédiés à une vie pastorale en faveur des plus nécessiteux, à des visites, à des nouvelles découvertes mais aussi au partage des moments plus tristes. Tant de bonnes personnes que Dieu a rappelées auprès de lui sont passées dans ta vie Lene. Nous ne pouvons oublier madame Nivalda, monsieur Josafà, monsieur Ferreirinha et tant d’autres qui, durant ces six années, ont partagé avec toi la vie communautaire. Ton regard ne nous a jamais trompés, car tu sais enrichir les cœurs avec un parfum de simplicité qui débordait principalement dans les moments où tu te mettais à l’écoute de l’autre. L’heure est arrivée de nous éloigner un peu afin que tu accomplisses la tâche que Dieu t’a confiée. Tu pars sœur Lene, mais tes enseignements resteront dans le regard des jeunes et surtout des enfants qui te montraient tant d’amour et d’attention ! Nous portons avec nous tant de souvenirs et d’étreintes des sœurs et des frères qui surent t’accueillir durant ces six années. Demeure en Dieu afin que nous restions avec Lui. Ta joie sera notre joie. Ne nous oublie pas ; la distance laisse des regrets mais n’est jamais cause d’oubli. Avec la tendresse et l’amitié de la paroisse de Notre Dame des Grâces. Page 4/17 Du levain pour Demain Numéro 27 Bulletin des sympathisants Tous nos compliments à la congrégation des Sœurs Auxiliaires du Sacerdoce pour les fruits récoltés ; Sœur Lene tu es l’un de ces fruits et nous t’aimons ». Tous ceux-là sont les vrais amis des Auxiliaires avec lesquels j’ai eu le bonheur de collaborer à l’occasion de missions que ce soit le groupe des jeunes, l’équipe de catéchèse ou encore celle d’animation pour les vocations. Ils sont toujours présents avec la communauté pour partager la vie, la mission, les difficultés matrimoniales, les anniversaires, etc… Finalement, je suis heureuse du charisme de la congrégation dont le souci est de rendre Jésus visible à toute l’humanité, mais je me réjouis également du charisme personnel que le Seigneur a mis en mon cœur. C’est celui du missionnaire qui ne se lasse pas d’aller dans les périphéries existentielles pour écouter et valoriser chacun et lui dire que Jésus est avec lui et ne l’abandonnera pas. Aller à la rencontre de l’Autre me réalise en tant qu’Auxiliaire du Sacerdoce. La mission avec les jeunes m’amène à contempler le visage de Dieu, accueillir les personnes, écouter avec le cœur. Je sens qu’aimée et valorisée par le Dieu de Jésus j’ai réussi à m’approcher du plus profond des personnes. Lors des deux moments de rencontre en fin de mission, tant le 10 février 2015 que lors de la messe d’action de grâces le 22 février à Ubaíra ma terre natale, j’ai pu réaliser comme j’aimais les personnes et comme elles se sentaient aimées de moi à travers la réalisation de gestes simples. Je ne peux que louer Dieu pour la gratitude de ces personnes simples. Je Le remercie pour ne pas s’être découragé de moi quand je lui criais que je n’en « pouvais plus ». Merci mon Dieu pour avoir fait de moi une missionnaire fidèle, soucieuse de mes racines, de mon peuple, de ma réalité de milieu rural en périphérie de gens simples, marginalisés et méprisés. Je suis heureuse d’appartenir à une congrégation qui possède un charisme et une spiritualité qui me motivent à travailler au projet de Dieu en construisant son royaume par des gestes simples qui marquent la vie de 31/10/2014 notre peuple. Ce que dit ou écrit mon peuple me porte à croire que ce ne sont pas les grandes actions qui sauvent mais les petits gestes faits avec amour ; ce ne sont pas les paroles qui retiennent mais le regard et la rencontre sans peur et sans jugement. Il ne faut faire aucune distinction entre les personnes, leurs classes sociales, leurs sexes, leurs conditions, les pastorales X ou Y mais entrer en communion avec tous, découvrant et faisant découvrir que l’amour du Dieu de Jésus dépasse toutes les réalités et qu’il dépend du regard et de l’attention que nous donnons. Merci Seigneur, pour ce peuple qui m’évangélise, m’aide à être fidèle, à rencontrer Dieu et donner sens à la mission qui n’est pas toujours aisée. Je souhaite continuer à célébrer cette année dédiée à la vie religieuse consacrée avec enthousiasme, joie et espérance à côté de ce peuple, dans une terre mieux connue mais avec de nombreux défis à résoudre ensemble. Je suis heureuse d’être consacrée au seigneur pour toute ma vie. Seigneur donne-moi la grâce de demeurer fidèle et joyeuse dans ma vocation ! ■ Sœur Elenilda de Souza do Vale (Lene), A.S. Femmes d’Amazonie : lutte vers la reconnaissance. M anaus (capitale de l’Amazonie brésilienne), abandon, invisibilité, dialogue fragilisé de la militance. Ce sont quelques uns des mots utilisés par les leaders des luttes des femmes en Amazonie pour définir les conditions de vie de la grande majorité des femmes dans la province de l’Amazonie brésilienne. Si dans les capitales des Etats de cette région, les obstacles à la mise en œuvre des conquêtes féminines sont nombreux, en province, par contre, ils deviennent des murs qui séparent les femmes de l’accès à une vie digne. Page 5/17 Du levain pour Demain Numéro 27 Bulletin des sympathisants « Celles qui vivent au bord des fleuves, les travailleuses rurales ne bénéficient pas d’une politique publique » affirme Luzarina Varela da Silva, ancienne métallurgiste et l’une des leaders du mouvement des femmes d’Amazonie. « Dans une ville de province, si une femme fait l’objet de violences, elle n’a pas de lieu pour porter plainte. Pareillement, elle ne jouit ni de moyen pour effectuer des mammographies ou des examens préventifs ni médecins pour l’écouter. Le strict minimum manque dans ces endroits ». La réalité est perverse parce qu’elle est invisible pour ceux qui vivent dans les capitales. Luzarina Varela fait partie du mouvement des Femmes Solidaires d’Amazonie, de la Pastorale Ouvrière (PO), du Groupe de Travail des Femmes, du Forum Brésilien d’Economie Solidaire et du Forum permanent des Femmes de Manaus. Fátima Guedes – éducatrice populaire et écrivain- de la municipalité de Parintins, de la région du Moyen Rio Amazonas (de la région de Parintins sur le cours moyen de la rivière Amazonie) (à 369 kilomètres de la capitale, Manaus) discerne des difficultés de différents ordres dans la mise en relation des mouvements de femmes de province avec ceux de la métropole de la région amazonienne. « Sans ce lien, il est difficile de renforcer le collectif régional pour qu’il soit à même de conduire des luttes au niveau local, régional voire global ». Fátima Guedes est fondatrice de l’association citoyenne de Parintins, membre du mouvement des femmes d’Amazonie et représentante municipale du Mouvement Mondial des Femmes. Luzarina et Fátima mettent en avant la géographie amazonienne comme un facteur rendant plus difficile l’organisation des femmes et leur présence effective dans les luttes. Les distances sont immenses et les moyens de liaison –transport et communication- sont compliqués comme le souligne Luzarina. « Nous formulons nos revendications par écrit et frappons aux portes des Ministères publics pour être sûres d’être entendues. De toute façon, nos compagnes de lutte de province sont invisibles. Nous sommes victimes du patriarcat, du machisme et du capitalisme néo-libéral représentés par les gouvernants de la province qui se sentent 31/10/2014 tenus par aucune obligation tant vis-à-vis des femmes que des populations » estime Luzarina. Luzarina Varela Pour Luzarina Varela, les femmes de la province amazonienne ne possèdent pas les titres de propriété des terres qu’elles cultivent et sur lesquelles elles vivent parce qu’elles ignorent leurs droits et qu’elles n’ont pas accès à l’information. « Dans les capitales, même de façon boiteuse, nous avons à notre disposition plus de moyens de protection. Il y a des autobus itinérants de justice, un réseau de lutte contre la violence, et des moyens de mobilisation. Les femmes situées sur les emplacements sujets aux crues des rivières amazoniennes vivent une situation compliquée car elles doivent à la fois s’occuper des enfants, des animaux tout en sauvant ce qu’elles peuvent des cultures lors des crues. Ce sont elles les vraies chefs de famille. Enfant j’ai vécu cette situation. C’est difficile. De plus les crues propagent des maladies ». Briser les préjugés contre la militance. Pour Fátima Guedes, l’un des grands défis des femmes amazoniennes qui veulent être militantes féministes « est de rompre avec les préjugés culturels et ethniques imposés aux femmes qui vivent au bord des fleuves qui doivent se reconnaître comme agents de droit qualifiés pour faire face à la logique patriarcale et ses plaies qui résultent d’un long processus colonisateur ». Pour qu’une rupture survienne, il est nécessaire -comme le souligne Fátima- que les femmes s’approprient un savoir technique politique et social leur permettant de faire jouer les forces de l’espace public. L’éducatrice populaire cite la création de cellules militantes dans des municipalités Page 6/17 Du levain pour Demain Numéro 27 Bulletin des sympathisants voisines permettant de maintenir une structuration de la militance féministe. « Nous insistons sur deux aspects : la réalisation d’actions communes même si celles-ci ne portent que sur des problèmes locaux et les échanges via les réseaux sociaux (quand l’accès à internet le permet) ». Fátima Guedes Votre avis nous intéresse ! A l’occasion de la dernière Assemblée Générale plusieurs questions, détaillées dans le compte rendu moral vous ont été posées. Comme les réponses furent rares je vous propose à nouveau d’y réfléchir. Que vous soyez religieuse (sœur) ou laïc, français(e) ou brésilien(ne) prenez un peu de votre temps pour nous écrire. L’association « Du levain pour Demain » existe depuis 2009. Son objectif initial était de financer les études des sœurs au Brésil. Nous continuerons bien sûr à le faire et vous tenir minutieusement informés des actions de formation. Néanmoins, le temps passant, il nous a semblé que ce but était limité et que l’Association pouvait aller plus loin. Elle pourrait être un compagnonnage avec les sœurs d’ici ou de là-bas. Un compagnonnage de personnes- brésiliennes et Françaises qui se reconnaitraient et retrouveraient dans le choix de vie des sœurs. Pour Fátima Guedes, dans les capitales, il y a peu, voire aucune, reconnaissance de la militance féministe dans la province amazonienne. Le dialogue est quasiment inexistant entre les mouvements féministes de la province et ceux des capitales. La militante verrait même comme une entrave supplémentaire au dialogue, le fait que les organisations féministes des capitales sont de fait les otages du modèle patriarcal. De ce point de vue, les femmes de province sont plus « libres ». Luzarina Varela fait la remarque suivante : « Pendant que je donne cette interview, beaucoup de femmes en Amazonie et dans le monde entier sont assassinées ; quelques uns de ces meurtres seulement seront comptabilisés dans les statistiques. D’autres femmes mourront de maladies qui ne devraient plus tuer s’il existait une réelle politique de santé publique ». Fátima quant à elle utilise l’image du mouvement de l’eau des rivières pour traduire la lutte des femmes : « entre crues et décrues, entre silences et cris perdus devant les ravages, les femmes de province s’imposent dans la tâche difficile d’exister en tant que « territoires libres, autonomes et souverains » en Amazonie patriarcale ». ■ Un bulletin vous est proposé cinq fois l’an. Son ambition est de témoigner de ce que vivent les sœurs ici et la bas tout en portant un regard sur la réalité de la société brésilienne et les défis auxquels elle est confrontée :l’intégration des indiens, le problème de la terre, l’immigration, l’afflux des paysans dans les faubourgs des grandes villes, la réforme politique, etc… Chaque bulletin s’efforce de proposer des articles en français et brésiliens. Faut-il continuer dans cette direction ? Le bureau a commencé à se pencher sur ces sujets mais votre avis est nécessaire pour aller plus loin et silhouetter le futur. Ivânia Vieira- journaliste Les questions concernant l’Association : 31/10/2014 Les questions concernent deux thèmes : l’Association et le bulletin. Vous pouvez bien sûr répondre à des questions non posées et tous vos commentaires seront les bienvenus. Page 7/17 Du levain pour Demain Numéro 27 Bulletin des sympathisants - - - - - - Comment voyez-vous l’évolution du partenariat entre laïcs et religieuses au sein de l’association ? Comment percevez-vous la présence des sœurs auxiliaires au Brésil ? Quelles sont vos attentes et questions ? La notion de réseau3 autour des Auxiliaires vous semble-telle intéressante ? Pensez-vous pertinent de maintenir une seule association pour les deux pays ou au contraire serait-il préférable de la scinder en deux4 ? Quels contacts tant au Brésil qu’en France permettraient d’élargir le réseau ? Comment générer de nouveaux contacts ? Et finalement, l’Association est-elle nécessaire ? Les questions concernant le bulletin : - Le bulletin sous sa forme actuelle vous semble-t-il pertinent ? Devonsnous infléchir sa ligne éditoriale? - Quels thèmes souhaiteriez-vous voir traiter ? - Faut-il maintenir un bilinguisme – même partiel ? Le bulletin est-il 3 Chaque communauté de sœurs en France ou au Brésil connait et s’appuie sur des laïcs formant un partenariat. L’idée sous jacente serait de fédérer ceux qui le souhaitent bien sûr en un réseau, lieu d’échange de personnes se reconnaissant dans la vie et la spiritualité des sœurs auxiliaires. 4 Faut-il préférer une association regroupant brésilien(ne)s et Français(e)s ou deux associations communiquant ensemble ? Historiquement « Du levain pour Demain » fait suite à deux associations miroirs (Sur la route de São João / Na estrada de São João) qui avaient pour but de soutenir l’action d’une sœur : Thérèse Dreyer aujourd’hui décédée qui travaillait avec les femmes d’un village du Pernambouc (São João). L’expérience, limitée certes, fut concluante. 31/10/2014 redondant avec la « Lettre aux amis » publiés annuellement par les sœurs ? Vos réponses souhaitées pour fin avril seront transmises à Gérard Aleton dont les coordonnées sont données en fin de bulletin. Riches de vos réponses nous rédigerons un document de synthèse qui sera diffusé. Est-il besoin de le répéter : votre avis nous intéresse ! ■ Gérard Aleton Journal de voyage de la famille de Cécile Biraud D urant quinze jours, au moment de Noël, Franck et Agnès Harel, neveux de sœur Cécile et parents de Charlotte, 21 ans, Paul, 18 ans et Antoine, 16 ans, sont venus au Brésil pour visiter Charlotte, étudiante dans une école de commerce et passant l´année á São Paulo dans le cadre d’un échange international. Trois questions ont été posées à chacun des participants de ce voyage: - Quelles raisons vous ont amené á venir au Brésil? La réponse est déjà donnée ci-dessus mais chacun a des raisons plus spécifiques! - Qu´est-ce qui vous a frappé particulièrement en positif? - Qu´est-ce qui vous a frappé particulièrement en négatif? Commençons par les jeunes: Charlotte: je suis venue faire ma troisième année d´école de commerce dans une université brésilienne, cette opportunité d´échange m´a permis et me permettra tout au long de l´année de visiter, d´apprendre le portugais et de mieux connaître cet immense pays d´avenir. Page 8/17 Du levain pour Demain Numéro 27 Bulletin des sympathisants Ce qui me marque le plus est la mentalité positive et le sens de l´accueil des brésiliens. Le point le plus négatif est la pauvreté bien visible et le réel contraste entre riches et pauvres devant lequel il est difficile de rester indifférente; ce décalage étant moins marqué dans les pays occidentaux. La famille de Cécile. On reconnait de la gauche vers la droite Cécile, Anne et Jaci Paul: je n´avais pas vu ma sœur depuis 6 mois! Et je voulais également voyager pour découvrir cette nouvelle culture et mettre pour la première fois mon pied sur le continent américain! Ce qui m´a le plus marqué est la diversité des situations des classes sociales, à Rio, São Paulo ou Salvador. “Choquant” n´est pas le terme que j´emploierais pour définir mon état d´esprit ! “Dépaysant” et “nouveau” seraient plus appropriés par rapport á ce que j´en ai retenu. Antoine: passer Noël avec Charlotte est un moment que nous avons attendu avec impatience. Nous avons également été attirés par le pays et aussi par une envie de voyager tous les cinq, chose qui n´était pas arrivée depuis fort longtemps! Ce qui m´a marqué positivement? Quasiment tout! Le Brésil est un pays attachant beau et accueillant. Nous y avons rencontré des gens incroyablement sympathiques et courageux. Les villes et les monuments visités furent un aspect plus que positif! Le Noël passé dans la congrégation de notre tante Cécile est un souvenir 31/10/2014 inoubliable, notamment par la gentillesse des sœurs (Auxiliaires du sacerdoce). La messe de Noël est sûrement le souvenir le plus fort que je garderai de ce voyage au Brésil: Aller à la messe au Brésil, c´est comme redécouvrir le sentiment de foi que l´on a en nous. On tape des mains, danse, chante tous en chœur. Je ne saurais décrire ce que j´ai ressenti dans cette église, à ce moment. Avec mon frère Paul, nous avons été choisis par le prêtre pour porter une grande statue de l´enfant Jésus jusqu´à la crèche. Nous étions terrorisés mais surtout honorés d´être désignés pour cette tâche si emblématique. C´est l´un des moments les plus intenses que j´aie vécu dans ma vie! Des points négatifs? Je n´en ai pas tellement. Le seul point négatif de ce voyage a été la découverte des conditions de vie de certaines familles. J´étais au courant de la pauvreté de certains quartiers mais le fait de les traverser m´a assez inquiété. Cela m´a permis d´ouvrir les yeux sur la réalité et les conditions de vie aisées dans lesquelles je vis. Pour cette raison, je ne considère pas vraiment cela comme un point négatif. Agnès: Outre l´envie de voir notre fille, où elle habite, son quotidien, son environnement, c´était l´occasion d´en profiter pour découvrir ce grand pays qu´est le Brésil. Dès que le projet fut suffisamment mûr nous avons appelé Cécile pour qu’elle nous invite à passer les fêtes de Noël à Salvador de Bahia où elle habite depuis onze ans. Beaucoup de moments forts au long de ces 4000 kms et quatre vols intérieurs: Nos retrouvailles avec notre fille…quelle joie! São Paulo, la tentaculaire, avec ses 20 millions d´habitants, ses immeubles mais aussi une ville très verte dans laquelle nous avons beaucoup marché, les festivités de Noël avec Cécile, Dilma, Jacinete et Anne, le bonheur de Cécile, je crois, de nous avoir avec elle, leur accueil à toutes les quatre- la visite de Salvador par Cécile qui avait tout planifié aux petits oignons- la messe de Noël qui restera inoubliable, pleine de chants, de musique et de danses-le jeu de l´ami secret, Page 9/17 Du levain pour Demain Numéro 27 Bulletin des sympathisants le déjeuner de Noël dans le patio derrière la Maison. Salvador, son histoire, ses hauts lieux historiques (ses églises, son marché, ses orixas, ses aracajés), les eaux bleues du Morro São Paulo et enfin Rio où nous avons passe cinq jours dans un petit appartement avec, en point d´orgue, le réveillon sur la plage de Copacabana avec deux millions de personnes habillées en blanc et un message du pape retransmis sur écran géant avant le magnifique feu d´artifice. Deux semaines passées en famille, tous les cinq ensemble ; ce qui ne nous était pas arrivé depuis longtemps ...et c´était bon! Un superbe périple donc avec de très beaux moments, paysages, découvertes architecturales, mais aussi des moments de “choc” avec la prise de conscience des grandes disparités très visibles au sein de la société brésilienne et les nombreux habitants qui vivent dans une grande précarité et pauvreté (Il y a eu des moments à Salvador ou nous avions le sentiment d´être très décalés.)... avec aussi la découverte de la très grande simplicité du mode de vie des sœurs, de leur implication dans leur communauté de quartier comme nous avons pu le constater pendant notre trajet aller-retour pour la messe de minuit avec les saluts respectueux de nombreuses personnes. Franck: Le dépaysement est immédiat et total! La chaleur phénoménale à cette époque, la végétation tropicale dans les villes, l´effervescence urbaine et la circulation, bus, taxis qui foncent, piétons qui s´affairent, brouhaha assez permanent, musiques… La diversité des populations, le mélange des traditions locales et chrétiennes, les architectures de styles et d´époques multiples: de tout cela se dégage pourtant une certain unité et une grande force. Les contrastes sont aussi frappants: Limousines rutilantes et personnes sans domicile, dormant sur des cartons. D´immenses immeubles neufs côtoyant des toits de tôle ondulée…mais ces situations ne sont pas réservées au Brésil… 31/10/2014 J´ai été positivement frappé par l´élan et la jeunesse des brésiliens rencontrés. Le sérieux et le sourire des vendeurs et employés côtoyés dans la rue ou dans les commerces, exerçant des métiers pour certains difficiles et/ou mal rémunérés, ont forcé notre admiration. A l´inverse, l´activité importante et la pollution qui l´accompagne dans les zones urbaines ou nous étions m´ont donné parfois le sentiment d´une grande machine emballée, ne faisant plus trop de cas des individus. Plus personnellement, j´ai beaucoup apprécié nos rencontres joyeuses et chaleureuses à Salvador avec Dilma, Jacinete, Anne et Cécile. Rencontrer leurs amies Marie et Irène a été aussi une chance. Connaître un peu de leur vie au Brésil, de leur parcours et de leurs activités nous a permis de comprendre un peu mieux ou nous étions! La messe de minuit restera un moment très particulier: les mots de bienvenue, la ferveur et la communion des paroissiens, les chants enjoués...je reconnais avoir eu plusieurs fois les larmes aux yeux. Et la ville est belle: La cathédrale, São Francisco, Senhor do Bomfim, le déjeuner près du port. Je garderai de notre passage à Salvador un souvenir inoubliable. A Rio, ayant loué un appartement nous avons eu l´impression de devenir de vrais cariocas! Immersion courte mais totale avec pour finir, l´exceptionnel feu d´artifice du 31 décembre sur la plage de Copacabana. Nous avons aussi été heureux de retrouver notre guide Mariza, rencontrée en 2013, qui a commencé à faire découvrir à nos jeunes cette ville fascinante. A São Paulo, nous nous sommes tout de suite sentis bien. Nous avons trouvé la ville “énergisante” et attachante. Dernière question: Y a t-il eu quelque chose qui a eu un impact particulier au point que vous voudriez le faire vôtre? Charlotte: La pauvreté très présente et touchante donne envie d´essayer de faire quelque chose à mon propre niveau: Page 10/17 Du levain pour Demain Numéro 27 Bulletin des sympathisants Soutenir une organisation, faire une mission humanitaire même si seul un changement radical et global permettrait de remédier à cette situation. Paul: L´humanité, les coutumes et la culture de ce territoire d´outre- atlantique m´ont réellement marqué. Je ne peux que déplorer qu´elles ne soient que peu diffusées en Europe et particulièrement en France. Antoine : En conclusion, je dirais que ce voyage fut l´une des plus excitantes expériences que j´aie pu vivre. Il m´a permis de visiter le pays, découvrir les cultures et coutumes locales ainsi que passer des moments inoubliables (Messe de Noël à Salvador, nouvel an à Copacabana à Rio), d’ouvrir les yeux sur la vie des gens et d’apprécier la chance que j´ai, de vivre dans un pays comme la France Cela m´ a permis d´être témoin du courage dont font preuve ces personnes dans leur vie de tous les jours pour vivre comme ils le font. C´est ce courage et cette volonté que j´ai rencontrés chez les sœurs qui nous ont accueillis. Se mettre au service des autres est une chose très rare que j´admire plus que tout au monde! Agnès: On dit que les voyages forment la jeunesse, j´en suis convaincue et je crois que nos enfants en ont bénéficié au Brésil! Les voyages forment aussi les adultes, ils font toucher du doigt d´autres réalités quand le voyage permet d´entrevoir le quotidien, localement, ce qui a été notre cas grâce á Cécile et parce que nous avons vécu dans un appartement et non à l´hôtel, à Rio. Bref, ce sera inoubliable! Franck : Un impact particulier au point que je voudrais le faire mien? Jeunesse! Tolérance! ■ Celebrar os votos definitivos no ano da VRC P ara começar, posso confirmar que um dia Deus me olhou, desejou fazer uma aliança comigo, mais Ele sabia que eu 31/10/2014 não era tão fácil. Mas pensa que ele desistiu? Não, continuou tocando e mexendo com o meu coração. Então, eu fui confiando nos encontros entre Ele e Eu, me sentindo seduzida e me deixando seduzir (Jr. 20,7) Muitos anos se passaram nesse enamoramento e chegou um momento que ele sendo a atração maior me perguntou: Lene, tu queres me seguir para a vida toda? Eu pensei, e respondi Senhor se até hoje tu nunca me abandonou, nem desistiu de mim, sim, eu quero lhe seguir para a vida toda. Então, em janeiro de 2014, comecei a preparação sendo presenteada pela Congregação para fazer o meu segundo retiro de trinta (30) dias. Que graça eu pude encontrar naquela experiência profunda com o Senhor. Ali fui confirmada a abraçar a Vida Religiosa Consagrada como um estilo de vida para servir aos mais necessitados. Não recebi essa confirmação como privilégio, mas, como puro amor da parte do Deus de Jesus. Pois as limitações, os medos, as preocupações, as decepções estavam presentes em mim. Mas uma voz interior me falava mais forte: ‘Amote e te quero como tu és’. A partir daí com a visita de Catherine Chévrier em outubro de 2015, dialogamos e deixamos uma data fixada para a grande festa dos votos. Como eu já estava totalmente mergulhada no amor do coração Sacerdotal de Jesus, eu me ousei em pedir para fazer um tríduo em preparação aos votos. Digo ousei, pelo fato de sermos poucas, e era algo muito grande se fossemos olhar as forças só das Auxiliares do Sacerdócio, mas o bonito e significativo foi confiar em Deus, na capacidade e disponibilidade de cada uma, mas também no apoio, ajuda e doação do povo simples do qual estamos juntas através da missão. E este povo nos surpreendeu com tanta disponibilidade, abertura e entrega total de sim e das coisas materiais. Ex: casa, alimento, e os objetos mais simples que imaginamos, foram oferecidos para nos ajudar durante o acolhimento dos que chegaram para colaborar na missão durante o tríduo. Nossa missão começou nos colégios visitando e dialogando com os jovens na perspectiva de conscientizar e motivá-los a refletir sobre a Page 11/17 Du levain pour Demain Numéro 27 Bulletin des sympathisants sua vocação, e deixando claro que Deus continua chamando cada um/a, mas a resposta é nossa. Essas visitas foram bastante proveitosas, pois vivenciamos naquele momento o grande apelo que o Papa está fazendo a todos nós consagrados/as como a todos os batizados. “Vida Religiosa Consagrada, saiam vá às periferias existenciais, sejam alegres”, transmitam alegria. E essa experiência foi possível quando nós mesmas saímos e também motivamos os jovens da comunidade de Tijuquinha a irem ao encontro de outros jovens, através da música, teatro, e a própria partilha de vida a partir da fé de cada um, indo de sala em sala, de casa em casa e de rua em rua. Durante os dias da preparação, pude sentir muito forte a presença do nosso Carisma e Espiritualidade, isso porque, contamos com a colaboração de outros como: Religiosas, missionárias de outras Congregações, ex: As Irmãs de Santa Maria, as Carmelitas, tivemos a presença e colaboração das ex- irmãs A. S. (Mare, Débora, Márcia) amiga como Suely, e nas missas contamos com os padres, o Diácono e todos povo de Deus batizado que acreditam em nossa missão e que fizeram um caminho de amizade e fraternidade, e com esses contamos do início ao fim nos dias da preparação e da realização da festa dos votos. E nós Auxiliares que nos empenhamos por completo cada uma dando o melhor de sim, abraçando a missão como nossa. “Sejam uma”. (M. M. de la Croix). Acreditamos que para nós foi uma oportunidade de partilhar a nossa História, Espiritualidade, Fundação aqui no Brasil e, sobretudo, nos tornar mais conhecida e próxima do nosso povo, através dos testemunhos das irmãs contando como se sentiram chamada por Deus nesta vocação e nesta Congregação. Isso foi realizado cada noite após a missa ou Celebração da Palavra. E o povo correspondia à nossa expectativa através da Ação de Graça no final de cada missa demonstrando seu carinho, amor, descoberta, aproximação neste caminho feito durante os seis anos que caminhamos juntos. Mas também pela presença das Auxiliares naquele pequeno espaço, sendo um sinal de 31/10/2014 Deus na vida deles. E para minha surpresa, mesmo os grupos que não acompanhei diretamente prestaram homenagem, pois a amizade foi feita, atenção e incentivo aos diferentes grupos não faltavam e esses pequenos gestos marcou aquele povo simples e carismáticos por excelência. “Que reine entre vós uma grande unidade de coração numa perfeita comunhão no que toca à meta a ser alcançada”. M. M. DE LA Croix1923. Esta frase me marca muito, pois mesmo depois de muitos anos escrita, a gente sente que sem planejar não podíamos vivenciar isso, dai vem à certeza que um carisma não morre, ele se atualiza através das nossas ações e boas atitudes. Por outro lado, a missão só acontece mesmo quando somos capazes de viver nessa unidade de coração, na comunhão com Deus e com o povo que ele nos confia para alcançar um único objetivo, torná-lo conhecido ao mundo. E trazendo para o lado pessoal, foi assim que tentei viver esses seis anos em Tijuquinha, hoje Paróquia de Nossa Senhora das Graças. Penso que a minha relação com os jovens foi muito boa, onde os acompanhei nos encontros aos domingos após a missa, e refletíamos um tema e cada um partilhava a sua vivência do dia a dia, aquelas partilhas me ajudava a refletir minha vocação a minha missão no meio daquele povo sofrido, mas consciente do grande amor de Deus por eles. Também, com as crianças através da catequese, e com os colaboradores, pois nunca assumi a missão sozinha. Esse gesto de cooperação na missão foi manifestado tanto durante o tríduo, quanto na festa de envio no dia 10/02, quando chegou a nossa casa um grupo muito significante de pessoas da comunidade para me prestarem homenagem, falaram com o coração da minha presença naquele lugar através da simplicidade, dedicação pela missão, a alegria, a maneira de escutar a todos, acolher... Mesmo o Padre Anderson manifestou a sua gratidão por ter mim conhecido e assumirmos alguma missão juntos. “Ir. Lene, desde quando te vi não me enganei da pessoa que a senhora mostrava ser, sua simplicidade, a aproximação com cada um era a sua Page 12/17 Du levain pour Demain Numéro 27 Bulletin des sympathisants forma de transmitir Deus aos outros”. . . Disse o Pe. Anderson. Alguns testemunhos de pessoas da comunidade, no dia que me considero enviada por eles. “O que falar de uma pessoa que chegou derrepente e foi conquistando nossos corações com aquela simples maneira linda de agir com muita humildade, afeto e dedicação a nossa comunidade. Hoje estamos aqui reunidos para te dizer que você fará muita falta em nossa Paróquia, mais saiba que as portas estarão abertas para você, sua família, e as irmãs Auxiliares do Sacerdócio. Queremos te agradecer por tudo que tem feito durante esse tempo em nossa comunidade, pois ia completar sete (7) anos que a senhora estava no meio de nós, a sua chegada foi em 08 de agosto de 2008”. Disseram Noel e Larissa. (10/02/2015). Com os quais assumi alguma missão. Noel no serviço de Animação vocacional e Larissa como catequista. Casal jovem, amigos e nossos vizinhos. “Querida amiga... Lene” Foram tantos momentos juntas né?! Quantas divergências, às vezes discordando, por causa do meu jeito rebelde! Mas nada derrubou a nossa amizade, sabe por quê? Porque a nossa amizade é verdadeira, a amizade que sentimos uma pela outra é de irmã. Você é aquela amiga que é conselheira, que me diz quando estou errada, pois eu sei que só quer meu bem. Você é aquela amiga que me fez passar micos algumas vezes, mas que valeu a pena passar todos os minutos da minha vida ao seu lado. Saiba que você é a melhor amiga do mundo, aquela que me entende e que me aceita do jeito que eu sou, e que está sempre para o que der e vier. Obrigada por secar as minhas lágrimas, e me ouvir nos momentos que eu mais precisei. Você é quem às vezes me entende mais que eu mesma, está ao meu lado seja quando for e para o que for, até discorda alguns aspectos, mas me ouve com toda atenção do mundo, sabe apontar os meus defeitos e exaltar as minhas qualidades com a mais pura sinceridade, só em um olhar consegue me dizer mais coisas do que muitas pessoas tentam em mil palavras, você não é do mesmo sangue, não é da minha família, nem tem meu sobrenome, mas está no meu coração e está para sempre! ”Da sua amiga que jamais vai te esquecer”. Disse. Josinete. 10/02/2015. “Irmã, quero te agradecer por tudo, pelos momentos que podemos partilhar mesmo as coisas mais difíceis. O bom é que sempre posso contar com você, pois te 31/10/2014 conhecer foi belo, vou sentir muito a sua falta, sei que quando puder vai me dar um oi, pois vindo de você, um oi tá ótimo. Peço ao Senhor que Ele te conduza por onde quer que vá e não se esqueça daquela música que diz: “Só por ti Jesus quero me consumir como vela que queima no altar, me consumir de amor”... Uma frase da irmã Lene que nunca vou me esquecer. “Olha filha dar para Deus tudo que você tem de melhor”. E hoje eu to ti entregando a Deus, pois você é uma das melhores pessoas que fazem parte da minha vida. Por isso digo “Senhor cuida da irmã Lene”. Que Jesus ti conduza. Obrigada irmã, você vai estar sempre no meu jardim! Carinhosamente. Disse: Nalva. 10/02/2015. “Querida irmã Lene, jamais poderíamos deixar este momento passar em branco e esquecer o dia em que nós, comunidade Tijuquinha, nos encontramos. Foi muito gratificante saber que iríamos ter conosco uma Congregação de irmãs consagradas a Deus. Sabemos que os passos são bastantes pesados ao se instalarem em um determinado lugar, mas como ficamos felizes quando chegaram definitivamente em nossa comunidade, data jamais esquecida por muitos/as pessoas que vos amam. Foi precisamente dia 31 de julho de 2009. Foram inúmeros momentos feliz vivendo uma vida pastoral plenamente voltada aos mais necessitados, comunidades visitadas, novas descobertas, conquistas e também tristezas; quantas pessoas boas passaram em sua vida irmã Lene, e que o Senhor chamou- as para o seu Reino, não poderíamos esquecer dona Nivalda, Sr. Josafá, Sr. Ferreirinha e tantos outros que durante esses seis anos estiveram contigo numa vivência comunitária. Seu olhar nunca nos enganou, pois sabe enriquecer muitos corações com o perfume da simplicidade que transborda do seu semblante, principalmente nas horas em que se colocava à disposição para ouvir o próximo. Chegou a hora de nos distanciarmos um pouco para completar não por definitivo a tarefa confiada por Deus a ti. Você parte irmã Lene, mas seus ensinamentos ficaram no olhar do jovem e principalmente das crianças que demonstrava tanto amor e atenção!!! Trouxemos na mala muitas recordações e abraços de irmãos/as que souberam te acolher durante esses seis (6) anos. Anos em que passastes conosco, fique com Deus que nós ficaremos também com Ele. Sua alegria será a nossa alegria e não esqueça. A distância deixa saudades, mas jamais esquecimento. Page 13/17 Du levain pour Demain Numéro 27 Bulletin des sympathisants Com carinho e afeto. Paróquia de Nossa Senhora das Graças. Arquidiocese de Aracaju/SE. Parabéns à Congregação das Irmãs Auxiliares do Sacerdócio pelos frutos colhidos na pessoa da irmã Lene. Nós te amamos. Disse: Robson, 22/02/2015. Verdadeiramente, esses são os amigos das Auxiliares, com todos esses tive a graça de colaborar em alguma missão. Seja na catequese, no Serviço de Animação Vocacional, no grupo jovem. Como também, eles estavam sempre presentes em nossa comunidade, para partilhar à vida, a missão, as dificuldades no matrimônio, nos aniversários etc. Por fim, sou feliz pelo Carisma da Congregação que é tornar Jesus mais conhecido no mundo, a toda humanidade, mas me alegro também pelo carisma pessoal que o Senhor depositou no meu coração que é ser missionária, não me cansar de ir ao encontro do outro, nas periferias existenciais, escutá-los, valorizá-los, e dizer Jesus está contigo, Ele não te abandona. Esse sair e ir ao encontro das pessoas me realiza como Auxiliares do Sacerdócio, a missão com os jovens me leva a contemplar o rosto jovem de Deus, acolher bem as pessoas, escutar com o coração, sinto que aproximou muitas pessoas de si mesmo se sentido amada e valorizada pelo Deus de Jesus. Nos dois momentos de encontros neste final de missão, tanto dia 10/02, quanto na missa de Ação de Graças no dia 22/02, em Ubaíra na minha terra natal, pude confirmar através dos gestos e palavras, o quanto amei as pessoas e o quanto eles se sentiram amados por mim, na realização da simples missão. Por tanto, só posso louvar a Deus por tanta gratidão das pessoas mais simples, agradecê-lo por Ele não ter desistido de mim, mesmo quando expressei o meu grito forte, “não aguento mais”. Obrigada meu Deus por ter me tornado uma missionária fiel que não esqueci minhas raízes, meu povo, minha realidade de periferia, zona rural, os simples, desprezados, marginalizados. Sou feliz por está em uma Congregação que tem um Carisma, uma Espiritualidade que me motiva a continuar realizando o projeto de 31/10/2014 Deus, construindo o Reino através de gestos simples, mas que marca a vida do nosso povo. As afirmações do povo, seja escritas, ou faladas, levam-me a acreditar profundamente que não são as grandes obras que salvam, são os pequenos gestos com amor e dedicação, não são palavras que cativa, mas o olhar, a aproximação sem medo ou julgamentos. É não fazer distinção de pessoas, classe, idade, condição, sexo, pastoral X ou Y, mais é fazer comunhão com todos, descobrindo e se fazendo descobrir que o amor do Deus de Jesus perpassa por todas as realidades, dependendo do olhar e da atenção que damos. Obrigada Senhor, porque o povo me evangeliza, me ajuda ser fiel e me possibilitam encontrar Deus e sentido para a missão que nem sempre é tão fácil. Pretendo continuar celebrando o ano da Vida Religiosa Consagrada, com entusiasmo, alegria, esperança junto do povo, agora em terra mais conhecida, porém, com muitos desafios a superar juntos. Sou feliz por está consagrada ao Senhor para a vida toda, Senhor daí- me a graça de ser fiel, alegre nesta vocação. Ir. Elenilda de Souza do Vale (Lene) Auxiliares do Sacerdócio. ■ Mulheres da Amazonia A batalha para romper a invisibilidade M anaus (Amazonas, Brasil) Abandono. Invisibilidade. Diálogo fragilizado da militância. São essas as expressões utilizadas por líderes das lutas das mulheres no Amazonas para situar as condições de vida da maioria das mulheres no interior da Amazônia brasileira. Se nas capitais dos Estados dessa região os obstáculos são grandes para ampliar direitos e assegurar o cumprimento das conquistas, no interior amazônico os impedimentos erguem muros que, literalmente, separam e distanciam as mulheres de uma vida digna. "As ribeirinhas, as trabalhadoras rurais, não têm política pública", afirma a ex- Page 14/17 Du levain pour Demain Numéro 27 Bulletin des sympathisants metalúrgica Luzarina Varela da Silva, uma das líderes do movimento de mulheres do Amazonas: "Se uma mulher sofre violência na maioria das cidades do interior, ela não tem onde denunciar; também não tem onde fazer mamografia ou exames preventivos porque não existem equipamentos e profissionais para atender essa mulher. Ou seja, falta tudo na maioria desses lugares e esse tudo é o mínimo". A realidade torna-se mais perversa porque é invisível para os que vivem nas capitais. Luzarina Varela é membro do Movimento de Mulheres Solidárias do Amazonas (Musas), da Pastoral Operária (PO), integra o Grupo de Trabalho (GT) de Mulheres do Fórum Brasileiro de Economia Solidária e o Fórum Permanente de Mulheres de Manaus. Educadora popular e escritora, Fátima Guedes vive no Município de Parintins, região do Médio Rio Amazonas (a 369 quilômetros da capital amazonense, Manaus), vê dificuldades de várias ordens na construção de uma efetiva conexão das mulheres organizadas do interior com os movimentos das metrópoles da Região Amazônica. "Sem essa conexão é muito difícil fortalecer um coletivo regional para ser parte e enfrentar as lutas no plano local, regional e global". Fátima Guedes é fundadora da Articulação Parintins Cidadã, ativista do Movimento de Mulheres da Amazônia e representante municipal da Marcha Mundial de Mulheres. Tanto Luzarina quanto Fátima colocam a geografia amazônica como um complicador na luta de organização das mulheres e de presença efetiva nesse processo. São distâncias enormes, acesso complicado tanto o que se refere a meios de transporte quanto a de comunicação, enumera Luzarina. "Recorremos ao papel para enumerar as reivindicações e buscamos fazer lutas conjuntas, entrando com ações no Ministério Público para assegurarmos o direito de ser ouvidas. De qualquer forma, nossas companheiras do interior são tornadas invisíveis. O patriarcado, o machismo e o capital neoliberal 31/10/2014 representado pelos governantes que não têm compromissos nem com mulheres nem com a população ainda detêm força maior", avalia. Para Luzarina Varela, no interior da Amazônia, as mulheres estão distantes de ter a titulação da terra onde vivem e plantam exatamente porque muitas delas sequer sabem do direito que têm e as informações não as alcançam. "Nas capitais, mesmo de forma capenga, temos mais instrumentos de proteção. Há ônibus da Justiça itinerante; uma rede de combate à violência; e mais meios de mobilização. Com a enchente dos rios da Amazônia, as mulheres desses municípios mais afetados vivem uma situação muito mais complicada, pois são elas que têm de cuidar dos filhos, dos bichos de criação, e tentar salvar alguma coisa da plantação. São elas as chefas de família. Eu vivi essa experiência quando criança. É duro. E ainda tem as doenças que chegam com a enchente". Romper preconceitos na militância Um dos grandes desafios das mulheres da Amazônia que se propõem militantes feministas, na opinião de Fátima Guedes, é "romper os preconceitos étnico-culturais impostos às categorias ribeirinhas e ao mesmo tempo reconhecer-se agentes de direitos, territórios soberanos para o enfrentamento à lógica patriarcal e suas mazelas, amalgamada no amazônida por vários processos colonizatórios". Para que a ruptura aconteça, Fátima coloca como imprescindível a mulheres a apropriação do conhecimento técnico, político e social necessário na dialetização por correlação de forças nos vários espaços públicos. A educadora popular cita a construção de células militantes nos municípios vizinhos como uma das estratégias como forma de garantir o mínimo de referencial organizativo e de sustentabilidade políticofeminista. "Insistimos em criar oportunidade para desenvolver ações mesmo que focadas nas questões locais. É um esforço para Page 15/17 Du levain pour Demain Numéro 27 Bulletin des sympathisants manter o intercâmbio via redes sociais (quando o acesso à Internet nos permite)." Para Fátima Guedes, há pouco ou quase nenhum reconhecimento nas capitais sobre a militância feminista do interior amazônico, assim como, são limitadíssimos os diálogos. Nesses desencontros, a militante coloca como mais um entrave a vinculação políticopartidária de organizações de mulheres das capitais porque "em tese, elas tornam-se reféns do modelo patriarcal excludente e minimalista e, portanto, restringem o diálogo para aquelas que estão fora do cerco. Nesse aspecto, as interioranas são mais “livres”. Luzarina Varela alerta: "enquanto dou essa entrevista muitas mulheres na Amazônia (e no mundo) estão sendo assassinadas e talvez algumas delas sequer entrem para a estatística do feminícidio; outras morrerão de doenças que já não deveriam mais matar, se a política de saúde pública existisse nesses locais". Fátima recorre ao movimento das águas dos rios da região para traduzir as lutas dessas mulheres: "entre enchentes e vazantes; entre silêncios e gritos perdidos nas devastações, as mulheres do interior vão se impondo na difícil tarefa de se fazerem existir e se recriarem como 'territórios livres, autônomos e soberanos' nessa Amazônia patriarcalizada." ■ Ivânia Vieira- jornalista financiar os estudos das irmãs no Brasil. Continuamos fazendo-o e mantêmo-lhes bem informado sobre as ações de formação. No entanto, com o passar do tempo, esse objetivo nos parecia limitado e vimos que a Associação poderia ir mais além. Ela poderia ser uma fraternidade informal, um companheirismo com as irmãs daqui ou de lá. O companheirismo de pessoas brasileiras e francesas que se reconheceriam e se encontrariam na escolha de vida das irmãs. O boletim vos é proposto cinco vezes ao ano. O seu objectivo é de demonstrar que as irmãs vivem aqui e lá, e visualizando a realidade da sociedade brasileira e os desafios que enfrenta: a integração dos índios, a questão da terra, a imigração, o afluxo de camponeses na periferia das grandes cidades, a reforma política. Cada boletim se esforça em propor artigos em francês e português. Devemos continuar nessa linha? A direção começou a pensar sobre estas questões, mas a sua opinião é necessária para ir mais longe e delinear o futuro. As questões dizem respeito a dois temas: a Associação e o boletim. É claro que vocês podem também escrever sobre outros temas não abordados e todos os comentarios serão benvindos. Questões relativas à Associação: - A sua opinião nos interessa! - D urante a última Assembleia Geral apresentamos várias questões detalhadas no relatório moral. Como as respostas foram raras, coloco-as novamente. Se você é religiosa (irmã) ou leigo, francês (a) ou brasileiro (a) tire um pouco de tempo para pensar e nos responder. A associação “Du levain pour Demain” existe desde 2009. Seu objetivo inicial era de 31/10/2014 - Como você vê a evolução da parceria entre leigos e religiosos na associação? Como você percebe a presença das irmãs auxiliares no Brasil? Quais são as vossas expectativas e questões? A noçao de rede5 em torno das irmãs auxiliares vos parece interessante? 5 Cada comunidade de irmãs na França ou no Brasil conhece e se apoia nos leigos formando uma parceria com eles. A ideia subjacente é a de unir os interessados, claro, em uma rede, local de intercâmbio de pessoas que se reconhecem na vida e na espiritualidade das irmãs auxiliares. Page 16/17 Du levain pour Demain Numéro 27 Bulletin des sympathisants - - Você acha apropriado manter uma única associação para os dois países ou, ao contrário, seria melhor dividilo em duas6? O que os contatos, tanto no Brasil como na França permetiria de expandir a rede? Como gerar novos contatos? E, finalmente, a Associação é necessário? Vous pouvez adresser vos dons soit par chèque à l’attention de « Du levain pour demain » au 57, rue Lemercier, 75017 Paris en mentionnant « à l’attention de sœur Anne-Lise Sieffert » soit par virement bancaire. Les coordonnées en sont données ci-après. ■ D.l.p.d. Questões relacionadas ao boletim : - O boletim na sua forma atual vos parece relevante? Devemos mudar a sua linha editorial? Que temas você gostaria de vê-los abordados ? Deve manter um bilinguismo mesmo parcial? O boletim é redundante com a “Carta aos amigos”, publicadas anualmente pelas irmãs? Les personnes à contacter : A partir de vossas respostas enviadas a Gérard Aleton e desejadas para o fim de abril, vamos elaborar um documento de síntese, que, obviamente, vos será comunicado. Cécile Biraud : [email protected] Vilma Marinho : [email protected] Catherine Roth: [email protected] Evelyne Bénévent : [email protected] É necessário repetir : a sua opinião é importante para nós ! ■ Aparecida Gourevitch : [email protected] Gérard Aleton Gérard Aleton : [email protected] Que celles et ceux qui reçoivent une version papier du bulletin et qui possèdent une adresse électronique, n’oublient pas de nous la transmettre. Camille de La Guillonnière : [email protected] Faites part de vos remarques et suggestions à Cécile Biraud et Catherine Roth. Stéphane Latarjet :[email protected] Anne-Lise Sieffert, trésorière : [email protected] 57 rue Lemercier 75017 Paris 6 Devemos preferir uma associação reagrupando brasileiros e franceses ou duas associações em intercâmbio? Historicamente “Du levain pour Demain” se inspirou em duas associações “espelhos” : “Sur la route de São João/Na estrada de São João”, que tinham como objetivo apoiar a ação de uma irmã: Thérèse Dreyer, hoje falecida, que trabalhava com as mulheres de uma pequena cidade de Pernambuco (São João). A experiência, embora limitada, foi conclusiva. 31/10/2014 Le site des auxiliaires du Sacerdoce : www.auxiliaires-du-sacerdoce.com/ Vous y trouverez une présentation des sœurs auxiliaires du Sacerdoce, les lettres aux amis, des propositions de réflexion et de prière. Page 17/17