Du levain pour Demain - Le site des auxiliaires du Sacerdoce

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Du levain pour Demain - Le site des auxiliaires du Sacerdoce
Du Levain pour Demain
Bulletin des sympathisants
Numéro 27
Elenilda (Lene)
Sommaire
Editorial
Cécile Biraud A.S.
Célébrer ses vœux définitifs à l’occasion
de l’année consacrée à la vie religieuseTraduction
Elenilda A.S.
Femmes d’Amazonie- Traduction
Ivânia Viera- journaliste
Votre avis nous intéresse !
Gérard Aleton.
Journal de voyage de la famille de Cécile
Biraud
Celebrar os votos no ano da VRC
Elenilda A.S.
Mulheres da Amazonia
Ivânia Viera- journaliste
A sua opinião nos interessa!- tradução
Le 8 février, Elenilda prononçait ses vœux
perpétuels en réponse à cet appel. Elle
partage ici avec nous sa joie et quelques
témoignages reçus. Le 8 mars, Jacinete
prononçait ses vœux temporaires. Le grain
est semé.
Mars est l´occasion de mettre en valeur les
femmes du monde entier. Vous trouverez
dans ce bulletin une réflexion sur des
femmes qui, au fond de l´Amazonie, loin des
villes, peinent, à faire reconnaître leurs droits
sans être portées par les médias: des efforts
laborieux sur lesquels nous alerte Ivânia
Vieira. Laissons-nous donc instruire !
Enfin, nous avons une demande à vous faire
pour orienter notre association et bulletin.
Si vous voulez bien répondre aux questions
de notre président Gérard Aleton, nous en
serons éclairés et heureux!
Le Brésil traverse actuellement une crise à la
fois politique, éthique et économique. Le
navire est secoué Ses multiples attraits
continuent
cependant de susciter de
nombreuses visites.
A Salvador, quelques- uns ont bien voulu
partager leurs impressions de « touristes ».
Merci à eux!
Joyeuses Pâques !■
Cécile Biraud A.S.
Gérard Aleton.
Editorial
L
ors d´un moment d´angoisse, alors
qu´il monte à Jérusalem où l ´attend
la persécution...et la mort, Jésus
utilise une comparaison pour avertir ses
disciples:
“Si le grain de blé qui tombe en terre ne meurt pas,
il reste seul; s´il meurt, il porte beaucoup de
fruit…Si quelqu´un veut me servir, qu’il se mette à
ma suite, et là où je suis, là aussi sera mon
serviteur.” (Jn 12, 24 et 26)
Profondeur et réalisme à la fois dans ces
paroles!
27/03/2015
Célébrer ses vœux
définitifs à l’occasion de
l’année consacrée a la vie
religieuse
P
our commencer, je peux confirmer
qu’un jour, Dieu a porté son regard
sur moi et a désiré faire alliance tout
en sachant que ce ne serait pas facile. Mais il
ne s’est pas découragé car il frappe toujours
à la porte de mon cœur. Alors je suis allée
confiante à la rencontre entre Lui et Moi, me
sentant séduite et me laissant séduire (Jr.
20,7).
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Du levain pour Demain
Numéro 27
Bulletin des sympathisants
Beaucoup d’années ont passé depuis ce
premier amour, et vint le moment où il me
demanda : Lene veux-tu me suivre pour
toute la vie ? J’ai réfléchi et lui ai répondu :
« Seigneur si tu ne m’as ni abandonné ni été
découragé par moi jusqu’à aujourd’hui, alors oui je
veux te suivre durant toute ma vie ».
immergée dans l’amour du cœur sacerdotal
de Jésus, j’ai demandé un triduum1 en
préparation des vœux. J’ai osé le demander
sachant qu’il représentait un gros effort car
les auxiliaires sont peu nombreuses. Mettre
sa confiance en Dieu, dans la capacité et la
disponibilité de chacune de mes sœurs, mais
aussi dans, l’aide et le don du peuple parmi
lequel nous vivons et accomplissons notre
mission fut très beau. Et ce peuple m’a
surpris par sa disponibilité, son ouverture,
son don total à travers ce qu’il est et ses
offrandes matérielles. A titre d’exemple, des
maisons, des aliments, des objets les plus
simples que nous puissions imaginer furent
offerts pour nous aider à accueillir ceux qui
sont venus collaborer à la mission durant les
trois jours du triduum.
Elenilda et Catherine
En janvier 2014, j’ai commencé à me
préparer et la congrégation m’a présentée
pour effectuer ma seconde retraite de trente
jours. Cette expérience profonde avec le
Seigneur fut l’occasion de beaucoup de
grâces. Durant cette période, je fus
confirmée dans mon désir d’embrasser la vie
religieuse au service des plus pauvres. Je n’ai
pas reçu cette confirmation comme un
privilège mais comme un don de pur amour
du Dieu de Jésus. Les limitations, les
préoccupations, les déceptions étaient
présentes en mon cœur mais une voix
intérieure forte me disait « Je t’aime car je te
veux telle que tu es ».
A l’occasion de la visite de Catherine
Chevrier en octobre 2014, nous avons
dialogué et fixé une date pour la grande fête
des vœux. Comme j’étais déjà totalement
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Tijuquinha
Notre mission a commencé dans les collèges
et écoles en rendant visite et entrant en
dialogue avec les jeunes dans la perspective
de leur faire prendre conscience et de les
motiver sur leur vocation, mettant bien au
clair le fait que si Dieu nous appelle, la
responsabilité de la réponse nous appartient.
Ces visites furent profitables car, à cette
occasion, nous avons vécu le grand appel
que le pape a lancé aux consacrés et aux
baptisés. « Vous les religieux consacrés, allez dans
les périphéries existentielles, soyez joyeux,
transmettez la joie ». Cette expérience fut
rendue possible en sortant dans les rues et
en allant à la rencontre des jeunes de la
1
Triduum : mot latin signifiant une période de trois
jours. On l’utilise communément dans l’expression
triduum pascal.
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communauté de Tijuquinha pour qu’à leur
tour, ils aillent à la rencontre d’autres jeunes
de salle en salle, de maison en maison, de rue
en rue, par le moyen de la musique, du
théâtre et du partage de la vie en regard de la
foi.
Durant ces jours de préparation, nous avons
fortement ressenti la présence de notre
charisme et spiritualité aidées par la
collaboration de beaucoup d’autres. Je pense
aux religieux (ses) et missionnaires d’autres
congrégations (Les sœurs de Sainte Marie,
les Carmélites) ainsi qu’à l’appui de Mare,
Débora, Marcia, anciennes sœurs A.S. et
d’amies comme Suely. Durant ces jours de
préparation et pour la réalisation de la fête
des vœux nous avons pu également compter
sur l’appui des prêtres, diacres et l’ensemble
du peuple des baptisés qui, à l’occasion des
messes, ont parcouru avec nous un chemin
d’amitié et de fraternité. Et nous autres,
Auxiliaires,
nous
nous
sommes
complètement engagées, en donnant le
meilleur de nous-mêmes embrasant la
mission dans une même unité. « Soyez une »
(M.M. de la Croix2).
Nous croyons que dire la façon dont nous
avons été appelées par Dieu dans nos
vocations et congrégation fut l’occasion de
partager avec notre peuple notre Histoire,
notre spiritualité et notre Fondation ici au
Brésil. Ce fut aussi l’occasion d’être plus
proches de Lui. Ceci s’est manifesté chaque
soir après la messe ou la célébration de la
Parole. Le peuple répondait à notre attente
par l’action de grâces en fin de chaque messe
démontrant par là son affection, son amour,
sa découverte, son rapprochement, fruits
d’un cheminement commun de six ans. La
présence des Auxiliaires dans ce petit espace
a été signe de Dieu dans leurs vies. Ma
surprise fut grande de constater que même
des groupes que je n’accompagnais pas
directement rendirent également hommage.
Les petits gestes d’amitié, d’attention, de
stimulation que nous avons témoignés aux
différents groupes ont marqué ce peuple
simple et charismatique.
2
Fondatrice des Auxiliaires du Sacerdoce
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« Que règne parmi vous une grande unité de cœur
dans une parfaite communion dans les tâches à
accomplir » (M.M. de la Croix 1923). Cette
phrase m’a profondément marquée car
même après de nombreuses années, nous
avons le sentiment que nous n’aurions pu
vivre de tels moments sans une grande
préparation. Un charisme ne meurt pas si
nous l’entretenons par nos bonnes actions et
attitudes. D’un autre côté, la mission ne peut
survenir que lorsque nous sommes capables
de vivre dans cette unité de cœur, en
communion avec Dieu et le peuple qu’il
nous confie, avec comme unique objectif de
le faire connaître au monde.
Si j’en viens à mon cas personnel ; c’est ainsi
que je me suis efforcée de vivre ces six
années à Tijuquinha, aujourd’hui paroisse de
Notre Dame des Grâces. Je pense que ma
relation avec les jeunes fut très bonne. Le
dimanche, après la messe, je les
accompagnais pour un partage de vie. Celuici m’aidait moi-même à réfléchir sur ma
vocation et ma mission parmi ce peuple
souffrant mais conscient du grand amour
que Dieu lui porte. C’est également vrai dans
le cadre de la catéchèse des enfants et avec
les catéchistes sachant que je n’ai jamais
assumé ma mission seule. Cette coopération
dans la mission fut manifeste tant durant le
triduum qu’à l’occasion de la fête d’envoi le
10 février 2015 quand un groupe important
de la communauté vint me rendre hommage.
Ils parlèrent avec leur cœur de ma présence
dans ce lieu, signifiée par mon attachement à
la mission, la joie dans la simplicité, la façon
d’accueillir et d’écouter chacun…Même le
père Anderson manifesta sa gratitude de
m’avoir connue et d’avoir réalisé quelques
missions avec moi : « Sœur Lene, dès l’instant
où je t’ai vu j’ai compris que je ne me trompais pas
sur ta personne simple, proche de chacun et sachant
porter la bonne parole de Dieu »
Voici maintenant quelques témoignages
donnés par les personnes de la communauté,
le jour où je considère qu’elles m’ont
envoyée en mission (10 février 2015).
Ecoutons ce qu’a dit un jeune couple de nos
voisins présents le 10 février 2015 et avec
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Bulletin des sympathisants
lesquels j’ai réalisé quelques missions. Noël
appartient au service d’Animation pour les
vocations et Larissa est catéchiste : « Que dire
d’une personne soudainement arrivée chez nous et
qui a conquis nos cœurs par sa simplicité, son
humilité, sa sympathie et l’attention portée à notre
communauté ? Aujourd’hui, nous sommes réunis
pour exprimer le fait que tu manqueras à notre
paroisse mais sache que les portes seront toujours
ouvertes pour toi, ta famille et les sœurs Auxiliaires
du Sacerdoce. Nous souhaitons te dire merci pour
tout ce que tu as fait durant les sept années que tu es
restée parmi nous (date d’arrivée : 8 août 2008) »
Ecoutons Josinete : « On a passé tellement de
moments ensemble n’est-ce pas ! Quelques divergences
parfois à cause de ma manière d’être rebelle ! Mais
rien n’a réussi à ébranler notre amitié ; savez-vous
pourquoi ? Parce que notre amitié est vraie, une
amitié que se portent les sœurs entre elles. Tu es
l’amie qui conseille, qui me dit quand je me trompe,
mais je sais que tu ne veux que mon bien. Tu es
cette amie qui m’a quelquefois fait passer par des
moments de honte mais cela valait la peine de vivre
auprès de toi. Sais-tu que tu es la meilleure amie du
monde, celle qui me comprend et qui m’accepte telle
que je suis et toujours disponible quoi qu’il arrive ?
Merci pour avoir séché mes larmes et écoutée dans les
moments où j’avais besoin de toi. Tu es quelqu’un
qui me comprend parfois mieux que moi-même ;
toujours à mes côtés lorsque nécessaire quel qu’en soit
l’objet, même si tu n’es pas d’accord sur tout. Tu
m’écoutes avec la plus grande attention, tu sais
pointer du doigt mes défauts et mettre en valeur mes
qualités avec la plus grande sincérité. En un coup
d’œil tu réussis à me dire plus de choses que des
personnes avec mille paroles ; tu n’es pas du même
sang que moi, tu n’es pas de ma famille, tu ne portes
pas mon nom mais tu demeures en mon cœur et pour
toujours ! L’amie qui ne t’oubliera jamais »
Ecoutons Nalva : « Sœur, je veux te remercier
pour tous les moments partagés même les plus
difficiles. Je sais que je peux toujours compter sur
toi ; je suis heureuse de t’avoir connue et tu vas me
manquer même si je sais que tu m’appelleras quand
tu le pourras; venant de toi cet appel sera précieux.
Je demande au seigneur qu’il te conduise où il veut
que tu ailles et n’oublie pas les paroles de ce
chant: « Pour toi seul, je veux me consumer,
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Seigneur comme cette bougie qui brûle devant
l’autel ; me consumer d’amour ».
Il y a une phrase de sœur Lene que je n’oublierai
jamais : « Ecoute ma fille, il faut donner à Dieu
tout ce que l’on a de meilleur ». Aujourd’hui je te
remets à Dieu parce que tu es l’une des meilleures
personnes qui font partie de ma vie. Pour cela je dis
« Seigneur prend soin de ma sœur Lene ». Que Jésus
te conduise. Merci sœur, tu seras toujours dans mon
jardin ! Avec tendresse »
Ecoutons Robson de la paroisse de Notre
Dame des Grâces : « Chère Lene, nous ne
pouvons laisser passer ce moment sans nous souvenir
du jour où la communauté de Tijuquinha t’a
rencontrée. Ce fut très gratifiant de savoir qu’une
congrégation de sœurs consacrées à Dieu allait vivre
parmi nous. Nous savons combien il est difficile de
s’installer dans un lieu nouveau mais nous fûmes très
heureux quand vous êtes arrivées dans notre
communauté. Ce fut le 31 juillet 2009, date qui
reste gravée à jamais dans la tête de ceux qui vous
aiment. Ce furent alors des moments heureux dédiés
à une vie pastorale en faveur des plus nécessiteux, à
des visites, à des nouvelles découvertes mais aussi au
partage des moments plus tristes. Tant de bonnes
personnes que Dieu a rappelées auprès de lui sont
passées dans ta vie Lene. Nous ne pouvons oublier
madame Nivalda, monsieur Josafà, monsieur
Ferreirinha et tant d’autres qui, durant ces six
années, ont partagé avec toi la vie communautaire.
Ton regard ne nous a jamais trompés, car tu sais
enrichir les cœurs avec un parfum de simplicité qui
débordait principalement dans les moments où tu te
mettais à l’écoute de l’autre.
L’heure est arrivée de nous éloigner un peu afin que
tu accomplisses la tâche que Dieu t’a confiée. Tu
pars sœur Lene, mais tes enseignements resteront
dans le regard des jeunes et surtout des enfants qui te
montraient tant d’amour et d’attention ! Nous
portons avec nous tant de souvenirs et d’étreintes des
sœurs et des frères qui surent t’accueillir durant ces
six années. Demeure en Dieu afin que nous restions
avec Lui. Ta joie sera notre joie. Ne nous oublie
pas ; la distance laisse des regrets mais n’est jamais
cause d’oubli.
Avec la tendresse et l’amitié de la paroisse de Notre
Dame des Grâces.
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Bulletin des sympathisants
Tous nos compliments à la congrégation des Sœurs
Auxiliaires du Sacerdoce pour les fruits récoltés ;
Sœur Lene tu es l’un de ces fruits et nous t’aimons ».
Tous ceux-là sont les vrais amis des
Auxiliaires avec lesquels j’ai eu le bonheur de
collaborer à l’occasion de missions que ce
soit le groupe des jeunes, l’équipe de
catéchèse ou encore celle d’animation pour
les vocations. Ils sont toujours présents avec
la communauté pour partager la vie, la
mission, les difficultés matrimoniales, les
anniversaires, etc…
Finalement, je suis heureuse du charisme de
la congrégation dont le souci est de rendre
Jésus visible à toute l’humanité, mais je me
réjouis également du charisme personnel que
le Seigneur a mis en mon cœur. C’est celui
du missionnaire qui ne se lasse pas d’aller
dans les périphéries existentielles pour
écouter et valoriser chacun et lui dire que
Jésus est avec lui et ne l’abandonnera pas.
Aller à la rencontre de l’Autre me réalise en
tant qu’Auxiliaire du Sacerdoce. La mission
avec les jeunes m’amène à contempler le
visage de Dieu, accueillir les personnes,
écouter avec le cœur. Je sens qu’aimée et
valorisée par le Dieu de Jésus j’ai réussi à
m’approcher du plus profond des personnes.
Lors des deux moments de rencontre en fin
de mission, tant le 10 février 2015 que lors
de la messe d’action de grâces le 22 février à
Ubaíra ma terre natale, j’ai pu réaliser
comme j’aimais les personnes et comme
elles se sentaient aimées de moi à travers la
réalisation de gestes simples. Je ne peux que
louer Dieu pour la gratitude de ces
personnes simples. Je Le remercie pour ne
pas s’être découragé de moi quand je lui
criais que je n’en « pouvais plus ». Merci
mon Dieu pour avoir fait de moi une
missionnaire fidèle, soucieuse de mes
racines, de mon peuple, de ma réalité de
milieu rural en périphérie de gens simples,
marginalisés et méprisés.
Je suis heureuse d’appartenir à une
congrégation qui possède un charisme et une
spiritualité qui me motivent à travailler au
projet de Dieu en construisant son royaume
par des gestes simples qui marquent la vie de
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notre peuple. Ce que dit ou écrit mon peuple
me porte à croire que ce ne sont pas les
grandes actions qui sauvent mais les petits
gestes faits avec amour ; ce ne sont pas les
paroles qui retiennent mais le regard et la
rencontre sans peur et sans jugement. Il ne
faut faire aucune distinction entre les
personnes, leurs classes sociales, leurs sexes,
leurs conditions, les pastorales X ou Y mais
entrer en communion avec tous, découvrant
et faisant découvrir que l’amour du Dieu de
Jésus dépasse toutes les réalités et qu’il
dépend du regard et de l’attention que nous
donnons.
Merci Seigneur, pour ce peuple qui
m’évangélise, m’aide à être fidèle, à
rencontrer Dieu et donner sens à la mission
qui n’est pas toujours aisée. Je souhaite
continuer à célébrer cette année dédiée à la
vie religieuse consacrée avec enthousiasme,
joie et espérance à côté de ce peuple, dans
une terre mieux connue mais avec de
nombreux défis à résoudre ensemble. Je suis
heureuse d’être consacrée au seigneur pour
toute ma vie. Seigneur donne-moi la grâce
de demeurer fidèle et joyeuse dans ma
vocation ! ■
Sœur Elenilda de Souza do Vale (Lene), A.S.
Femmes d’Amazonie :
lutte vers la
reconnaissance.
M
anaus (capitale de l’Amazonie
brésilienne), abandon, invisibilité,
dialogue fragilisé de la militance.
Ce sont quelques uns des mots utilisés par
les leaders des luttes des femmes en
Amazonie pour définir les conditions de vie
de la grande majorité des femmes dans la
province de l’Amazonie brésilienne. Si dans
les capitales des Etats de cette région, les
obstacles à la mise en œuvre des conquêtes
féminines sont nombreux, en province, par
contre, ils deviennent des murs qui séparent
les femmes de l’accès à une vie digne.
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« Celles qui vivent au bord des fleuves, les
travailleuses rurales ne bénéficient pas d’une
politique publique » affirme Luzarina Varela da
Silva, ancienne métallurgiste et l’une des
leaders du mouvement des femmes
d’Amazonie. « Dans une ville de province, si une
femme fait l’objet de violences, elle n’a pas de lieu
pour porter plainte. Pareillement, elle ne jouit ni de
moyen pour effectuer des mammographies ou des
examens préventifs ni médecins pour l’écouter. Le
strict minimum manque dans ces endroits ». La
réalité est perverse parce qu’elle est invisible
pour ceux qui vivent dans les capitales.
Luzarina Varela fait partie du mouvement
des Femmes Solidaires d’Amazonie, de la
Pastorale Ouvrière (PO), du Groupe de
Travail des Femmes, du Forum Brésilien
d’Economie Solidaire et du Forum
permanent des Femmes de Manaus.
Fátima Guedes – éducatrice populaire et
écrivain- de la municipalité de Parintins, de
la région du Moyen Rio Amazonas (de la
région de Parintins sur le cours moyen de la
rivière Amazonie) (à 369 kilomètres de la
capitale, Manaus) discerne des difficultés de
différents ordres dans la mise en relation des
mouvements de femmes de province avec
ceux de la métropole de la région
amazonienne. « Sans ce lien, il est difficile de
renforcer le collectif régional pour qu’il soit à même
de conduire des luttes au niveau local, régional voire
global ». Fátima Guedes est fondatrice de
l’association citoyenne de Parintins, membre
du mouvement des femmes d’Amazonie et
représentante municipale du Mouvement
Mondial des Femmes.
Luzarina et Fátima mettent en avant la
géographie amazonienne comme un facteur
rendant plus difficile l’organisation des
femmes et leur présence effective dans les
luttes. Les distances sont immenses et les
moyens
de
liaison
–transport
et
communication- sont compliqués comme le
souligne Luzarina. « Nous formulons nos
revendications par écrit et frappons aux portes des
Ministères publics pour être sûres d’être entendues.
De toute façon, nos compagnes de lutte de province
sont invisibles. Nous sommes victimes du patriarcat,
du machisme et du capitalisme néo-libéral représentés
par les gouvernants de la province qui se sentent
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tenus par aucune obligation tant vis-à-vis des femmes
que des populations » estime Luzarina.
Luzarina Varela
Pour Luzarina Varela, les femmes de la
province amazonienne ne possèdent pas les
titres de propriété des terres qu’elles
cultivent et sur lesquelles elles vivent parce
qu’elles ignorent leurs droits et qu’elles n’ont
pas accès à l’information. « Dans les capitales,
même de façon boiteuse, nous avons à notre
disposition plus de moyens de protection. Il y a des
autobus itinérants de justice, un réseau de lutte
contre la violence, et des moyens de mobilisation. Les
femmes situées sur les emplacements sujets aux crues
des rivières amazoniennes vivent une situation
compliquée car elles doivent à la fois s’occuper des
enfants, des animaux tout en sauvant ce qu’elles
peuvent des cultures lors des crues. Ce sont elles les
vraies chefs de famille. Enfant j’ai vécu cette
situation. C’est difficile. De plus les crues propagent
des maladies ».
Briser les préjugés contre la militance.
Pour Fátima Guedes, l’un des grands défis
des femmes amazoniennes qui veulent être
militantes féministes « est de rompre avec les
préjugés culturels et ethniques imposés aux femmes
qui vivent au bord des fleuves qui doivent se
reconnaître comme agents de droit qualifiés pour faire
face à la logique patriarcale et ses plaies qui résultent
d’un long processus colonisateur ». Pour qu’une
rupture survienne, il est nécessaire -comme
le souligne Fátima- que les femmes
s’approprient un savoir technique politique
et social leur permettant de faire jouer les
forces de l’espace public.
L’éducatrice populaire cite la création de
cellules militantes dans des municipalités
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Bulletin des sympathisants
voisines permettant de maintenir une
structuration de la militance féministe.
« Nous insistons sur deux aspects : la réalisation
d’actions communes même si celles-ci ne portent que
sur des problèmes locaux et les échanges via les
réseaux sociaux (quand l’accès à internet le
permet) ».
Fátima Guedes
Votre avis nous intéresse !
A
l’occasion de la dernière Assemblée
Générale
plusieurs
questions,
détaillées dans le compte rendu
moral vous ont été posées. Comme les
réponses furent rares je vous propose à
nouveau d’y réfléchir. Que vous soyez
religieuse (sœur) ou laïc, français(e) ou
brésilien(ne) prenez un peu de votre temps
pour nous écrire.
L’association « Du levain pour Demain »
existe depuis 2009. Son objectif initial était
de financer les études des sœurs au Brésil.
Nous continuerons bien sûr à le faire et vous
tenir minutieusement informés des actions
de formation. Néanmoins, le temps passant,
il nous a semblé que ce but était limité et que
l’Association pouvait aller plus loin. Elle
pourrait être un compagnonnage avec les
sœurs d’ici ou de là-bas. Un compagnonnage
de personnes- brésiliennes et Françaises qui
se reconnaitraient et retrouveraient dans le
choix de vie des sœurs.
Pour Fátima Guedes, dans les capitales, il y a
peu, voire aucune, reconnaissance de la
militance féministe dans la province
amazonienne. Le dialogue est quasiment
inexistant entre les mouvements féministes
de la province et ceux des capitales. La
militante verrait même comme une entrave
supplémentaire au dialogue, le fait que les
organisations féministes des capitales sont
de fait les otages du modèle patriarcal. De ce
point de vue, les femmes de province sont
plus « libres ».
Luzarina
Varela
fait la
remarque
suivante : « Pendant que je donne cette interview,
beaucoup de femmes en Amazonie et dans le monde
entier sont assassinées ; quelques uns de ces meurtres
seulement seront comptabilisés dans les statistiques.
D’autres femmes mourront de maladies qui ne
devraient plus tuer s’il existait une réelle politique de
santé publique ». Fátima quant à elle utilise
l’image du mouvement de l’eau des rivières
pour traduire la lutte des femmes : « entre
crues et décrues, entre silences et cris perdus devant
les ravages, les femmes de province s’imposent dans la
tâche difficile d’exister en tant que « territoires libres,
autonomes et souverains » en Amazonie
patriarcale ». ■
Un bulletin vous est proposé cinq fois l’an.
Son ambition est de témoigner de ce que
vivent les sœurs ici et la bas tout en portant
un regard sur la réalité de la société
brésilienne et les défis auxquels elle est
confrontée :l’intégration des indiens, le
problème de la terre, l’immigration, l’afflux
des paysans dans les faubourgs des grandes
villes, la réforme politique, etc… Chaque
bulletin s’efforce de proposer des articles en
français et brésiliens. Faut-il continuer dans
cette direction ?
Le bureau a commencé à se pencher sur ces
sujets mais votre avis est nécessaire pour
aller plus loin et silhouetter le futur.
Ivânia Vieira- journaliste
Les questions concernant l’Association :
31/10/2014
Les questions concernent deux thèmes :
l’Association et le bulletin. Vous pouvez
bien sûr répondre à des questions non
posées et tous vos commentaires seront les
bienvenus.
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Bulletin des sympathisants
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Comment voyez-vous l’évolution du
partenariat entre laïcs et religieuses
au sein de l’association ?
Comment percevez-vous la présence
des sœurs auxiliaires au Brésil ?
Quelles sont vos attentes et
questions ?
La notion de réseau3 autour des
Auxiliaires
vous
semble-telle
intéressante ?
Pensez-vous pertinent de maintenir
une seule association pour les deux
pays ou au contraire serait-il
préférable de la scinder en deux4 ?
Quels contacts tant au Brésil qu’en
France permettraient d’élargir le
réseau ?
Comment générer de nouveaux
contacts ?
Et finalement, l’Association est-elle
nécessaire ?
Les questions concernant le bulletin :
- Le bulletin sous sa forme actuelle
vous semble-t-il pertinent ? Devonsnous infléchir sa ligne éditoriale?
- Quels thèmes souhaiteriez-vous voir
traiter ?
- Faut-il maintenir un bilinguisme –
même partiel ? Le bulletin est-il
3
Chaque communauté de sœurs en France ou au
Brésil connait et s’appuie sur des laïcs formant un
partenariat. L’idée sous jacente serait de fédérer ceux
qui le souhaitent bien sûr en un réseau, lieu d’échange
de personnes se reconnaissant dans la vie et la
spiritualité des sœurs auxiliaires.
4
Faut-il préférer une association regroupant
brésilien(ne)s et Français(e)s ou deux associations
communiquant ensemble ? Historiquement « Du
levain pour Demain » fait suite à deux associations
miroirs (Sur la route de São João / Na estrada de São
João) qui avaient pour but de soutenir l’action d’une
sœur : Thérèse Dreyer aujourd’hui décédée qui
travaillait avec les femmes d’un village du
Pernambouc (São João). L’expérience, limitée certes,
fut concluante.
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redondant avec la « Lettre aux amis »
publiés annuellement par les sœurs ?
Vos réponses souhaitées pour fin avril
seront transmises à Gérard Aleton dont les
coordonnées sont données en fin de
bulletin.
Riches de vos réponses nous rédigerons un
document de synthèse qui sera diffusé.
Est-il besoin de le répéter : votre avis nous
intéresse ! ■
Gérard Aleton
Journal de voyage de la
famille de Cécile Biraud
D
urant quinze jours, au moment de
Noël, Franck et Agnès Harel,
neveux de sœur Cécile et parents
de Charlotte, 21 ans, Paul, 18 ans et Antoine,
16 ans, sont venus au Brésil pour visiter
Charlotte, étudiante dans une école de
commerce et passant l´année á São Paulo
dans le cadre d’un échange international.
Trois questions ont été posées à chacun des
participants de ce voyage:
- Quelles raisons vous ont amené á
venir au Brésil? La réponse est déjà
donnée ci-dessus mais chacun a des
raisons plus spécifiques!
- Qu´est-ce qui vous a frappé
particulièrement en positif?
- Qu´est-ce qui vous a frappé
particulièrement en négatif?
Commençons par les jeunes:
Charlotte: je suis venue faire ma troisième
année d´école de commerce dans une
université brésilienne, cette opportunité
d´échange m´a permis et me permettra tout
au long de l´année de visiter, d´apprendre le
portugais et de mieux connaître cet immense
pays d´avenir.
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Bulletin des sympathisants
Ce qui me marque le plus est la mentalité
positive et le sens de l´accueil des brésiliens.
Le point le plus négatif est la pauvreté bien
visible et le réel contraste entre riches et
pauvres devant lequel il est difficile de rester
indifférente; ce décalage étant moins marqué
dans les pays occidentaux.
La famille de Cécile. On reconnait de la gauche
vers la droite Cécile, Anne et Jaci
Paul: je n´avais pas vu ma sœur depuis 6
mois! Et je voulais également voyager pour
découvrir cette nouvelle culture et mettre
pour la première fois mon pied sur le
continent américain!
Ce qui m´a le plus marqué est la diversité des
situations des classes sociales, à Rio, São
Paulo ou Salvador. “Choquant” n´est pas le
terme que j´emploierais pour définir mon
état d´esprit ! “Dépaysant” et “nouveau”
seraient plus appropriés par rapport á ce que
j´en ai retenu.
Antoine: passer Noël avec Charlotte est un
moment que nous avons attendu avec
impatience. Nous avons également été
attirés par le pays et aussi par une envie de
voyager tous les cinq, chose qui n´était pas
arrivée depuis fort longtemps!
Ce qui m´a marqué positivement?
Quasiment tout! Le Brésil est un pays
attachant beau et accueillant. Nous y avons
rencontré
des
gens
incroyablement
sympathiques et courageux. Les villes et les
monuments visités furent un aspect plus que
positif! Le Noël passé dans la congrégation
de notre tante Cécile est un souvenir
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inoubliable, notamment par la gentillesse des
sœurs (Auxiliaires du sacerdoce).
La messe de Noël est sûrement le souvenir
le plus fort que je garderai de ce voyage au
Brésil: Aller à la messe au Brésil, c´est
comme redécouvrir le sentiment de foi que
l´on a en nous. On tape des mains, danse,
chante tous en chœur. Je ne saurais décrire
ce que j´ai ressenti dans cette église, à ce
moment. Avec mon frère Paul, nous avons
été choisis par le prêtre pour porter une
grande statue de l´enfant Jésus jusqu´à la
crèche. Nous étions terrorisés mais surtout
honorés d´être désignés pour cette tâche si
emblématique. C´est l´un des moments les
plus intenses que j´aie vécu dans ma vie!
Des points négatifs? Je n´en ai pas tellement.
Le seul point négatif de ce voyage a été la
découverte des conditions de vie de
certaines familles. J´étais au courant de la
pauvreté de certains quartiers mais le fait de
les traverser m´a assez inquiété. Cela m´a
permis d´ouvrir les yeux sur la réalité et les
conditions de vie aisées dans lesquelles je vis.
Pour cette raison, je ne considère pas
vraiment cela comme un point négatif.
Agnès: Outre l´envie de voir notre fille, où
elle
habite,
son
quotidien,
son
environnement, c´était l´occasion d´en
profiter pour découvrir ce grand pays qu´est
le Brésil. Dès que le projet fut suffisamment
mûr nous avons appelé Cécile pour qu’elle
nous invite à passer les fêtes de Noël à
Salvador de Bahia où elle habite depuis onze
ans.
Beaucoup de moments forts au long de ces
4000 kms et quatre vols intérieurs: Nos
retrouvailles avec notre fille…quelle joie!
São Paulo, la tentaculaire, avec ses 20
millions d´habitants, ses immeubles mais
aussi une ville très verte dans laquelle nous
avons beaucoup marché, les festivités de
Noël avec Cécile, Dilma, Jacinete et Anne, le
bonheur de Cécile, je crois, de nous avoir
avec elle, leur accueil à toutes les quatre- la
visite de Salvador par Cécile qui avait tout
planifié aux petits oignons- la messe de Noël
qui restera inoubliable, pleine de chants, de
musique et de danses-le jeu de l´ami secret,
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le déjeuner de Noël dans le patio derrière la
Maison.
Salvador, son histoire, ses hauts lieux
historiques (ses églises, son marché, ses
orixas, ses aracajés), les eaux bleues du
Morro São Paulo et enfin Rio où nous avons
passe cinq jours dans un petit appartement
avec, en point d´orgue, le réveillon sur la
plage de Copacabana avec deux millions de
personnes habillées en blanc et un message
du pape retransmis sur écran géant avant le
magnifique feu d´artifice. Deux semaines
passées en famille, tous les cinq ensemble ;
ce qui ne nous était pas arrivé depuis
longtemps ...et c´était bon!
Un superbe périple donc avec de très beaux
moments,
paysages,
découvertes
architecturales, mais aussi des moments de
“choc” avec la prise de conscience des
grandes disparités très visibles au sein de la
société brésilienne et les nombreux habitants
qui vivent dans une grande précarité et
pauvreté (Il y a eu des moments à Salvador
ou nous avions le sentiment d´être très
décalés.)... avec aussi la découverte de la très
grande simplicité du mode de vie des sœurs,
de leur implication dans leur communauté
de quartier comme nous avons pu le
constater pendant notre trajet aller-retour
pour la messe de minuit avec les saluts
respectueux de nombreuses personnes.
Franck: Le dépaysement est immédiat et
total! La chaleur phénoménale à cette
époque, la végétation tropicale dans les
villes, l´effervescence urbaine et la
circulation, bus, taxis qui foncent, piétons
qui s´affairent, brouhaha assez permanent,
musiques…
La diversité des populations, le mélange des
traditions locales et chrétiennes, les
architectures de styles et d´époques
multiples: de tout cela se dégage pourtant
une certain unité et une grande force. Les
contrastes sont aussi frappants: Limousines
rutilantes et personnes sans domicile,
dormant sur des cartons. D´immenses
immeubles neufs côtoyant des toits de tôle
ondulée…mais ces situations ne sont pas
réservées au Brésil…
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J´ai été positivement frappé par l´élan et la
jeunesse des brésiliens rencontrés. Le sérieux
et le sourire des vendeurs et employés
côtoyés dans la rue ou dans les commerces,
exerçant des métiers pour certains difficiles
et/ou mal rémunérés, ont forcé notre
admiration.
A l´inverse, l´activité importante et la
pollution qui l´accompagne dans les zones
urbaines ou nous étions m´ont donné
parfois le sentiment d´une grande machine
emballée, ne faisant plus trop de cas des
individus. Plus personnellement, j´ai
beaucoup apprécié nos rencontres joyeuses
et chaleureuses à Salvador avec Dilma,
Jacinete, Anne et Cécile. Rencontrer leurs
amies Marie et Irène a été aussi une chance.
Connaître un peu de leur vie au Brésil, de
leur parcours et de leurs activités nous a
permis de comprendre un peu mieux ou
nous étions!
La messe de minuit restera un moment très
particulier: les mots de bienvenue, la ferveur
et la communion des paroissiens, les chants
enjoués...je reconnais avoir eu plusieurs fois
les larmes aux yeux. Et la ville est belle: La
cathédrale, São Francisco, Senhor do
Bomfim, le déjeuner près du port. Je
garderai de notre passage à Salvador un
souvenir inoubliable.
A Rio, ayant loué un appartement nous
avons eu l´impression de devenir de vrais
cariocas! Immersion courte mais totale avec
pour finir, l´exceptionnel feu d´artifice du 31
décembre sur la plage de Copacabana. Nous
avons aussi été heureux de retrouver notre
guide Mariza, rencontrée en 2013, qui a
commencé à faire découvrir à nos jeunes
cette ville fascinante. A São Paulo, nous
nous sommes tout de suite sentis bien. Nous
avons trouvé la ville “énergisante” et
attachante.
Dernière question: Y a t-il eu quelque
chose qui a eu un impact particulier au
point que vous voudriez le faire vôtre?
Charlotte: La pauvreté très présente et
touchante donne envie d´essayer de faire
quelque chose à mon propre niveau:
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Soutenir une organisation, faire une mission
humanitaire même si seul un changement
radical et global permettrait de remédier à
cette situation.
Paul: L´humanité, les coutumes et la culture
de ce territoire d´outre- atlantique m´ont
réellement marqué. Je ne peux que déplorer
qu´elles ne soient que peu diffusées en
Europe et particulièrement en France.
Antoine : En conclusion, je dirais que ce
voyage fut l´une des plus excitantes
expériences que j´aie pu vivre. Il m´a permis
de visiter le pays, découvrir les cultures et
coutumes locales ainsi que passer des
moments inoubliables (Messe de Noël à
Salvador, nouvel an à Copacabana à Rio),
d’ouvrir les yeux sur la vie des gens et
d’apprécier la chance que j´ai, de vivre dans
un pays comme la France
Cela m´ a permis d´être témoin du courage
dont font preuve ces personnes dans leur vie
de tous les jours pour vivre comme ils le
font. C´est ce courage et cette volonté que
j´ai rencontrés chez les sœurs qui nous ont
accueillis. Se mettre au service des autres est
une chose très rare que j´admire plus que
tout au monde!
Agnès: On dit que les voyages forment la
jeunesse, j´en suis convaincue et je crois que
nos enfants en ont bénéficié au Brésil! Les
voyages forment aussi les adultes, ils font
toucher du doigt d´autres réalités quand le
voyage permet d´entrevoir le quotidien,
localement, ce qui a été notre cas grâce á
Cécile et parce que nous avons vécu dans un
appartement et non à l´hôtel, à Rio. Bref, ce
sera inoubliable!
Franck :
Un impact particulier au point que je
voudrais le faire mien? Jeunesse! Tolérance!
■
Celebrar os votos
definitivos no ano da VRC
P
ara começar, posso confirmar que um
dia Deus me olhou, desejou fazer uma
aliança comigo, mais Ele sabia que eu
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não era tão fácil. Mas pensa que ele desistiu?
Não, continuou tocando e mexendo com o
meu coração. Então, eu fui confiando nos
encontros entre Ele e Eu, me sentindo
seduzida e me deixando seduzir (Jr. 20,7)
Muitos
anos
se
passaram
nesse
enamoramento e chegou um momento que
ele sendo a atração maior me perguntou:
Lene, tu queres me seguir para a vida toda?
Eu pensei, e respondi Senhor se até hoje tu
nunca me abandonou, nem desistiu de mim,
sim, eu quero lhe seguir para a vida toda.
Então, em janeiro de 2014, comecei a
preparação
sendo
presenteada
pela
Congregação para fazer o meu segundo retiro
de trinta (30) dias. Que graça eu pude
encontrar naquela experiência profunda com
o Senhor. Ali fui confirmada a abraçar a Vida
Religiosa Consagrada como um estilo de vida
para servir aos mais necessitados. Não recebi
essa confirmação como privilégio, mas, como
puro amor da parte do Deus de Jesus. Pois as
limitações, os medos, as preocupações, as
decepções estavam presentes em mim. Mas
uma voz interior me falava mais forte: ‘Amote e te quero como tu és’.
A partir daí com a visita de Catherine
Chévrier em outubro de 2015, dialogamos e
deixamos uma data fixada para a grande festa
dos votos. Como eu já estava totalmente
mergulhada no amor do coração Sacerdotal de
Jesus, eu me ousei em pedir para fazer um
tríduo em preparação aos votos. Digo ousei,
pelo fato de sermos poucas, e era algo muito
grande se fossemos olhar as forças só das
Auxiliares do Sacerdócio, mas o bonito e
significativo foi confiar em Deus, na
capacidade e disponibilidade de cada uma,
mas também no apoio, ajuda e doação do
povo simples do qual estamos juntas através
da missão. E este povo nos surpreendeu com
tanta disponibilidade, abertura e entrega total
de sim e das coisas materiais. Ex: casa,
alimento, e os objetos mais simples que
imaginamos, foram oferecidos para nos ajudar
durante o acolhimento dos que chegaram para
colaborar na missão durante o tríduo.
Nossa missão começou nos colégios visitando
e dialogando com os jovens na perspectiva de
conscientizar e motivá-los a refletir sobre a
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Bulletin des sympathisants
sua vocação, e deixando claro que Deus
continua chamando cada um/a, mas a
resposta é nossa. Essas visitas foram bastante
proveitosas, pois vivenciamos naquele
momento o grande apelo que o Papa está
fazendo a todos nós consagrados/as como a
todos os batizados. “Vida Religiosa
Consagrada, saiam vá às periferias existenciais,
sejam alegres”, transmitam alegria. E essa
experiência foi possível quando nós mesmas
saímos e também motivamos os jovens da
comunidade de Tijuquinha a irem ao encontro
de outros jovens, através da música, teatro, e a
própria partilha de vida a partir da fé de cada
um, indo de sala em sala, de casa em casa e de
rua em rua.
Durante os dias da preparação, pude sentir
muito forte a presença do nosso Carisma e
Espiritualidade, isso porque, contamos com a
colaboração de outros como: Religiosas,
missionárias de outras Congregações, ex: As
Irmãs de Santa Maria, as Carmelitas, tivemos a
presença e colaboração das ex- irmãs A. S.
(Mare, Débora, Márcia) amiga como Suely, e
nas missas contamos com os padres, o
Diácono e todos povo de Deus batizado que
acreditam em nossa missão e que fizeram um
caminho de amizade e fraternidade, e com
esses contamos do início ao fim nos dias da
preparação e da realização da festa dos votos.
E nós Auxiliares que nos empenhamos por
completo cada uma dando o melhor de sim,
abraçando a missão como nossa. “Sejam
uma”. (M. M. de la Croix).
Acreditamos que para nós foi uma
oportunidade de partilhar a nossa História,
Espiritualidade, Fundação aqui no Brasil e,
sobretudo, nos tornar mais conhecida e
próxima do nosso povo, através dos
testemunhos das irmãs contando como se
sentiram chamada por Deus nesta vocação e
nesta Congregação. Isso foi realizado cada
noite após a missa ou Celebração da Palavra.
E o povo correspondia à nossa expectativa
através da Ação de Graça no final de cada
missa demonstrando seu carinho, amor,
descoberta, aproximação neste caminho feito
durante os seis anos que caminhamos juntos.
Mas também pela presença das Auxiliares
naquele pequeno espaço, sendo um sinal de
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Deus na vida deles. E para minha surpresa,
mesmo os grupos que não acompanhei
diretamente prestaram homenagem, pois a
amizade foi feita, atenção e incentivo aos
diferentes grupos não faltavam e esses
pequenos gestos marcou aquele povo simples
e carismáticos por excelência.
“Que reine entre vós uma grande unidade de
coração numa perfeita comunhão no que toca
à meta a ser alcançada”. M. M. DE LA Croix1923. Esta frase me marca muito, pois mesmo
depois de muitos anos escrita, a gente sente
que sem planejar não podíamos vivenciar isso,
dai vem à certeza que um carisma não morre,
ele se atualiza através das nossas ações e boas
atitudes. Por outro lado, a missão só acontece
mesmo quando somos capazes de viver nessa
unidade de coração, na comunhão com Deus
e com o povo que ele nos confia para alcançar
um único objetivo, torná-lo conhecido ao
mundo.
E trazendo para o lado pessoal, foi assim que
tentei viver esses seis anos em Tijuquinha,
hoje Paróquia de Nossa Senhora das Graças.
Penso que a minha relação com os jovens foi
muito boa, onde os acompanhei nos
encontros aos domingos após a missa, e
refletíamos um tema e cada um partilhava a
sua vivência do dia a dia, aquelas partilhas me
ajudava a refletir minha vocação a minha
missão no meio daquele povo sofrido, mas
consciente do grande amor de Deus por eles.
Também, com as crianças através da
catequese, e com os colaboradores, pois
nunca assumi a missão sozinha. Esse gesto de
cooperação na missão foi manifestado tanto
durante o tríduo, quanto na festa de envio no
dia 10/02, quando chegou a nossa casa um
grupo muito significante de pessoas da
comunidade para me prestarem homenagem,
falaram com o coração da minha presença
naquele lugar através da simplicidade,
dedicação pela missão, a alegria, a maneira de
escutar a todos, acolher... Mesmo o Padre
Anderson manifestou a sua gratidão por ter
mim conhecido e assumirmos alguma missão
juntos. “Ir. Lene, desde quando te vi não me enganei
da pessoa que a senhora mostrava ser, sua
simplicidade, a aproximação com cada um era a sua
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forma de transmitir Deus aos outros”. . . Disse o
Pe. Anderson.
Alguns testemunhos de pessoas da
comunidade, no dia que me considero enviada
por eles.
“O que falar de uma pessoa que chegou derrepente e
foi conquistando nossos corações com aquela simples
maneira linda de agir com muita humildade, afeto e
dedicação a nossa comunidade. Hoje estamos aqui
reunidos para te dizer que você fará muita falta em
nossa Paróquia, mais saiba que as portas estarão
abertas para você, sua família, e as irmãs Auxiliares
do Sacerdócio. Queremos te agradecer por tudo que tem
feito durante esse tempo em nossa comunidade, pois ia
completar sete (7) anos que a senhora estava no meio
de nós, a sua chegada foi em 08 de agosto de 2008”.
Disseram Noel e Larissa. (10/02/2015). Com
os quais assumi alguma missão. Noel no
serviço de Animação vocacional e Larissa
como catequista. Casal jovem, amigos e
nossos vizinhos.
“Querida amiga... Lene”
Foram tantos momentos juntas né?! Quantas
divergências, às vezes discordando, por causa do meu
jeito rebelde! Mas nada derrubou a nossa amizade,
sabe por quê? Porque a nossa amizade é verdadeira, a
amizade que sentimos uma pela outra é de irmã. Você
é aquela amiga que é conselheira, que me diz quando
estou errada, pois eu sei que só quer meu bem. Você é
aquela amiga que me fez passar micos algumas vezes,
mas que valeu a pena passar todos os minutos da
minha vida ao seu lado. Saiba que você é a melhor
amiga do mundo, aquela que me entende e que me
aceita do jeito que eu sou, e que está sempre para o
que der e vier. Obrigada por secar as minhas lágrimas,
e me ouvir nos momentos que eu mais precisei. Você é
quem às vezes me entende mais que eu mesma, está ao
meu lado seja quando for e para o que for, até
discorda alguns aspectos, mas me ouve com toda
atenção do mundo, sabe apontar os meus defeitos e
exaltar as minhas qualidades com a mais pura
sinceridade, só em um olhar consegue me dizer mais
coisas do que muitas pessoas tentam em mil palavras,
você não é do mesmo sangue, não é da minha família,
nem tem meu sobrenome, mas está no meu coração e
está para sempre! ”Da sua amiga que jamais vai te
esquecer”. Disse. Josinete. 10/02/2015.
“Irmã, quero te agradecer por tudo, pelos momentos
que podemos partilhar mesmo as coisas mais difíceis.
O bom é que sempre posso contar com você, pois te
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conhecer foi belo, vou sentir muito a sua falta, sei que
quando puder vai me dar um oi, pois vindo de você,
um oi tá ótimo. Peço ao Senhor que Ele te conduza
por onde quer que vá e não se esqueça daquela música
que diz: “Só por ti Jesus quero me consumir como vela
que queima no altar, me consumir de amor”...
Uma frase da irmã Lene que nunca vou me esquecer.
“Olha filha dar para Deus tudo que você tem de
melhor”. E hoje eu to ti entregando a Deus, pois você
é uma das melhores pessoas que fazem parte da minha
vida. Por isso digo “Senhor cuida da irmã Lene”.
Que Jesus ti conduza. Obrigada irmã, você vai estar
sempre no meu jardim! Carinhosamente. Disse:
Nalva. 10/02/2015.
“Querida irmã Lene, jamais poderíamos deixar este
momento passar em branco e esquecer o dia em que
nós, comunidade Tijuquinha, nos encontramos. Foi
muito gratificante saber que iríamos ter conosco uma
Congregação de irmãs consagradas a Deus. Sabemos
que os passos são bastantes pesados ao se instalarem
em um determinado lugar, mas como ficamos felizes
quando chegaram definitivamente em nossa
comunidade, data jamais esquecida por muitos/as
pessoas que vos amam. Foi precisamente dia 31 de
julho de 2009. Foram inúmeros momentos feliz
vivendo uma vida pastoral plenamente voltada aos
mais necessitados, comunidades visitadas, novas
descobertas, conquistas e também tristezas; quantas
pessoas boas passaram em sua vida irmã Lene, e que
o Senhor chamou- as para o seu Reino, não
poderíamos esquecer dona Nivalda, Sr. Josafá, Sr.
Ferreirinha e tantos outros que durante esses seis anos
estiveram contigo numa vivência comunitária. Seu
olhar nunca nos enganou, pois sabe enriquecer muitos
corações com o perfume da simplicidade que transborda
do seu semblante, principalmente nas horas em que se
colocava à disposição para ouvir o próximo.
Chegou a hora de nos distanciarmos um pouco para
completar não por definitivo a tarefa confiada por
Deus a ti. Você parte irmã Lene, mas seus
ensinamentos ficaram no olhar do jovem e
principalmente das crianças que demonstrava tanto
amor e atenção!!! Trouxemos na mala muitas
recordações e abraços de irmãos/as que souberam te
acolher durante esses seis (6) anos. Anos em que
passastes conosco, fique com Deus que nós ficaremos
também com Ele. Sua alegria será a nossa alegria e
não esqueça. A distância deixa saudades, mas jamais
esquecimento.
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Bulletin des sympathisants
Com carinho e afeto. Paróquia de Nossa Senhora das
Graças. Arquidiocese de Aracaju/SE.
Parabéns à Congregação das Irmãs Auxiliares do
Sacerdócio pelos frutos colhidos na pessoa da irmã
Lene. Nós te amamos.
Disse: Robson,
22/02/2015.
Verdadeiramente, esses são os amigos das
Auxiliares, com todos esses tive a graça de
colaborar em alguma missão. Seja na
catequese, no Serviço de Animação
Vocacional, no grupo jovem. Como também,
eles estavam sempre presentes em nossa
comunidade, para partilhar à vida, a missão, as
dificuldades no matrimônio, nos aniversários
etc.
Por fim, sou feliz pelo Carisma da
Congregação que é tornar Jesus mais
conhecido no mundo, a toda humanidade,
mas me alegro também pelo carisma pessoal
que o Senhor depositou no meu coração que é
ser missionária, não me cansar de ir ao
encontro do outro, nas periferias existenciais,
escutá-los, valorizá-los, e dizer Jesus está
contigo, Ele não te abandona. Esse sair e ir ao
encontro das pessoas me realiza como
Auxiliares do Sacerdócio, a missão com os
jovens me leva a contemplar o rosto jovem de
Deus, acolher bem as pessoas, escutar com o
coração, sinto que aproximou muitas pessoas
de si mesmo se sentido amada e valorizada
pelo Deus de Jesus.
Nos dois momentos de encontros neste final
de missão, tanto dia 10/02, quanto na missa
de Ação de Graças no dia 22/02, em Ubaíra
na minha terra natal, pude confirmar através
dos gestos e palavras, o quanto amei as
pessoas e o quanto eles se sentiram amados
por mim, na realização da simples missão. Por
tanto, só posso louvar a Deus por tanta
gratidão das pessoas mais simples, agradecê-lo
por Ele não ter desistido de mim, mesmo
quando expressei o meu grito forte, “não
aguento mais”. Obrigada meu Deus por ter
me tornado uma missionária fiel que não
esqueci minhas raízes, meu povo, minha
realidade de periferia, zona rural, os simples,
desprezados, marginalizados.
Sou feliz por está em uma Congregação que
tem um Carisma, uma Espiritualidade que me
motiva a continuar realizando o projeto de
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Deus, construindo o Reino através de gestos
simples, mas que marca a vida do nosso povo.
As afirmações do povo, seja escritas, ou
faladas, levam-me a acreditar profundamente
que não são as grandes obras que salvam, são
os pequenos gestos com amor e dedicação,
não são palavras que cativa, mas o olhar, a
aproximação sem medo ou julgamentos. É
não fazer distinção de pessoas, classe, idade,
condição, sexo, pastoral X ou Y, mais é fazer
comunhão com todos, descobrindo e se
fazendo descobrir que o amor do Deus de
Jesus perpassa por todas as realidades,
dependendo do olhar e da atenção que damos.
Obrigada Senhor, porque o povo me
evangeliza, me ajuda ser fiel e me possibilitam
encontrar Deus e sentido para a missão que
nem sempre é tão fácil. Pretendo continuar
celebrando o ano da Vida Religiosa
Consagrada, com entusiasmo, alegria,
esperança junto do povo, agora em terra mais
conhecida, porém, com muitos desafios a
superar juntos. Sou feliz por está consagrada
ao Senhor para a vida toda, Senhor daí- me a
graça de ser fiel, alegre nesta vocação.
Ir. Elenilda de Souza do Vale (Lene)
Auxiliares do Sacerdócio. ■
Mulheres da Amazonia
A batalha para romper a
invisibilidade
M
anaus (Amazonas, Brasil) Abandono. Invisibilidade. Diálogo
fragilizado da militância. São essas
as expressões utilizadas por líderes das lutas
das mulheres no Amazonas para situar as
condições de vida da maioria das mulheres
no interior da Amazônia brasileira. Se nas
capitais dos Estados dessa região os
obstáculos são grandes para ampliar direitos
e assegurar o cumprimento das conquistas,
no interior amazônico os impedimentos
erguem muros que, literalmente, separam e
distanciam as mulheres de uma vida digna.
"As ribeirinhas, as trabalhadoras rurais, não
têm política pública", afirma a ex-
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Bulletin des sympathisants
metalúrgica Luzarina Varela da Silva, uma
das líderes do movimento de mulheres do
Amazonas: "Se uma mulher sofre violência
na maioria das cidades do interior, ela não
tem onde denunciar; também não tem onde
fazer mamografia ou exames preventivos
porque não existem equipamentos e
profissionais para atender essa mulher. Ou
seja, falta tudo na maioria desses lugares e
esse tudo é o mínimo". A realidade torna-se
mais perversa porque é invisível para os que
vivem nas capitais. Luzarina Varela é
membro do Movimento de Mulheres
Solidárias do Amazonas (Musas), da Pastoral
Operária (PO), integra o Grupo de Trabalho
(GT) de Mulheres do Fórum Brasileiro de
Economia Solidária e o Fórum Permanente
de Mulheres de Manaus.
Educadora popular e escritora, Fátima
Guedes vive no Município de Parintins,
região do Médio Rio Amazonas (a 369
quilômetros da capital amazonense,
Manaus), vê dificuldades de várias ordens na
construção de uma efetiva conexão das
mulheres organizadas do interior com os
movimentos das metrópoles da Região
Amazônica. "Sem essa conexão é muito
difícil fortalecer um coletivo regional para
ser parte e enfrentar as lutas no plano local,
regional e global". Fátima Guedes é
fundadora da Articulação Parintins Cidadã,
ativista do Movimento de Mulheres da
Amazônia e representante municipal da
Marcha Mundial de Mulheres.
Tanto Luzarina quanto Fátima colocam a
geografia amazônica como um complicador
na luta de organização das mulheres e de
presença efetiva nesse processo. São
distâncias enormes, acesso complicado tanto
o que se refere a meios de transporte quanto
a de comunicação, enumera Luzarina.
"Recorremos ao papel para enumerar as
reivindicações e buscamos fazer lutas
conjuntas, entrando com ações no
Ministério Público para assegurarmos o
direito de ser ouvidas. De qualquer forma,
nossas companheiras do interior são
tornadas invisíveis.
O patriarcado, o
machismo
e
o capital
neoliberal
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representado pelos governantes que não têm
compromissos nem com mulheres nem com
a população ainda detêm força maior",
avalia.
Para Luzarina Varela, no interior da
Amazônia, as mulheres estão distantes de ter
a titulação da terra onde vivem e plantam
exatamente porque muitas delas sequer
sabem do direito que têm e as informações
não as alcançam. "Nas capitais, mesmo de
forma capenga, temos mais instrumentos de
proteção. Há ônibus da Justiça itinerante;
uma rede de combate à violência; e mais
meios de mobilização. Com a enchente dos
rios da Amazônia, as mulheres desses
municípios mais afetados vivem uma
situação muito mais complicada, pois são
elas que têm de cuidar dos filhos, dos bichos
de criação, e tentar salvar alguma coisa da
plantação. São elas as chefas de família. Eu
vivi essa experiência quando criança. É duro.
E ainda tem as doenças que chegam com a
enchente".
Romper preconceitos na militância
Um dos grandes desafios das mulheres da
Amazônia que se propõem militantes
feministas, na opinião de Fátima Guedes, é
"romper os preconceitos étnico-culturais
impostos às categorias ribeirinhas e ao
mesmo tempo reconhecer-se agentes de
direitos, territórios soberanos para o
enfrentamento à lógica patriarcal e suas
mazelas, amalgamada no amazônida por
vários processos colonizatórios". Para que a
ruptura aconteça, Fátima coloca como
imprescindível a mulheres a apropriação do
conhecimento técnico, político e social
necessário na dialetização por correlação de
forças nos vários espaços públicos.
A educadora popular cita a construção de
células militantes nos municípios vizinhos
como uma das estratégias como forma de
garantir o
mínimo de
referencial
organizativo e de sustentabilidade políticofeminista. "Insistimos em criar oportunidade
para desenvolver ações mesmo que focadas
nas questões locais. É um esforço para
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Bulletin des sympathisants
manter o intercâmbio via redes sociais
(quando o acesso à Internet nos permite)."
Para Fátima Guedes, há pouco ou quase
nenhum reconhecimento nas capitais sobre a
militância feminista do interior amazônico,
assim como, são limitadíssimos os diálogos.
Nesses desencontros, a militante coloca
como mais um entrave a vinculação políticopartidária de organizações de mulheres das
capitais porque "em tese, elas tornam-se
reféns do modelo patriarcal excludente e
minimalista e, portanto, restringem o diálogo
para aquelas que estão fora do cerco. Nesse
aspecto, as interioranas são mais “livres”.
Luzarina Varela alerta: "enquanto dou essa
entrevista muitas mulheres na Amazônia (e
no mundo) estão sendo assassinadas e talvez
algumas delas sequer entrem para a
estatística do feminícidio; outras morrerão
de doenças que já não deveriam mais matar,
se a política de saúde pública existisse nesses
locais". Fátima recorre ao movimento das
águas dos rios da região para traduzir as lutas
dessas mulheres: "entre enchentes e
vazantes; entre silêncios e gritos perdidos
nas devastações, as mulheres do interior vão
se impondo na difícil tarefa de se fazerem
existir e se recriarem como 'territórios livres,
autônomos e soberanos' nessa Amazônia
patriarcalizada." ■
Ivânia Vieira- jornalista
financiar os estudos das irmãs no Brasil.
Continuamos fazendo-o e mantêmo-lhes
bem informado sobre as ações de formação.
No entanto, com o passar do tempo, esse
objetivo nos parecia limitado e vimos que a
Associação poderia ir mais além. Ela poderia
ser uma fraternidade informal, um
companheirismo com as irmãs daqui ou de
lá. O companheirismo de pessoas brasileiras e francesas que se reconheceriam
e se encontrariam na escolha de vida das
irmãs.
O boletim vos é proposto cinco vezes ao
ano. O seu objectivo é de demonstrar que as
irmãs vivem aqui e lá, e visualizando a
realidade da sociedade brasileira e os
desafios que enfrenta: a integração dos
índios, a questão da terra, a imigração, o
afluxo de camponeses na periferia das
grandes cidades, a reforma política. Cada
boletim se esforça em propor artigos em
francês e português. Devemos continuar
nessa linha?
A direção começou a pensar sobre estas
questões, mas a sua opinião é necessária para
ir mais longe e delinear o futuro.
As questões dizem respeito a dois temas: a
Associação e o boletim. É claro que vocês
podem também escrever sobre outros temas
não abordados e todos os comentarios serão
benvindos.
Questões relativas à Associação:
-
A sua opinião nos
interessa!
-
D
urante a última Assembleia Geral
apresentamos várias questões
detalhadas no relatório moral.
Como as respostas foram raras, coloco-as
novamente. Se você é religiosa (irmã) ou
leigo, francês (a) ou brasileiro (a) tire um
pouco de tempo para pensar e nos
responder.
A associação “Du levain pour Demain”
existe desde 2009. Seu objetivo inicial era de
31/10/2014
-
Como você vê a evolução da parceria
entre leigos e religiosos na
associação?
Como você percebe a presença das
irmãs auxiliares no Brasil? Quais são
as vossas expectativas e questões?
A noçao de rede5 em torno das irmãs
auxiliares vos parece interessante?
5
Cada comunidade de irmãs na França ou no Brasil
conhece e se apoia nos leigos formando uma parceria
com eles. A ideia subjacente é a de unir os
interessados, claro, em uma rede, local de intercâmbio
de pessoas que se reconhecem na vida e na
espiritualidade das irmãs auxiliares.
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Du levain pour Demain
Numéro 27
Bulletin des sympathisants
-
-
Você acha apropriado manter uma
única associação para os dois países
ou, ao contrário, seria melhor dividilo em duas6?
O que os contatos, tanto no Brasil
como na França permetiria de
expandir a rede?
Como gerar novos contatos?
E, finalmente, a Associação é
necessário?
Vous pouvez adresser vos dons soit par
chèque à l’attention de « Du levain pour
demain » au 57, rue Lemercier, 75017 Paris
en mentionnant « à l’attention de sœur
Anne-Lise Sieffert » soit par virement
bancaire. Les coordonnées en sont données
ci-après. ■
D.l.p.d.
Questões relacionadas ao boletim :
-
O boletim na sua forma atual vos
parece relevante? Devemos mudar a
sua linha editorial?
Que temas você gostaria de vê-los
abordados ?
Deve manter um bilinguismo mesmo parcial? O boletim é
redundante com a “Carta aos
amigos”, publicadas anualmente
pelas irmãs?
Les personnes à contacter :
A partir de vossas respostas enviadas a
Gérard Aleton e desejadas para o fim de
abril, vamos elaborar um documento de
síntese, que, obviamente, vos será
comunicado.
Cécile Biraud : [email protected]
Vilma Marinho :
[email protected]
Catherine Roth: [email protected]
Evelyne Bénévent : [email protected]
É necessário repetir : a sua opinião é
importante para nós ! ■
Aparecida Gourevitch : [email protected]
Gérard Aleton
Gérard Aleton :
[email protected]
Que celles et ceux qui reçoivent une version
papier du bulletin et qui possèdent une
adresse électronique, n’oublient pas de nous
la transmettre.
Camille de La Guillonnière :
[email protected]
Faites part de vos remarques et suggestions à
Cécile Biraud et Catherine Roth.
Stéphane Latarjet :[email protected]
Anne-Lise Sieffert, trésorière :
[email protected]
57 rue Lemercier 75017 Paris
6
Devemos preferir uma associação reagrupando
brasileiros e franceses ou duas associações em
intercâmbio? Historicamente “Du levain pour
Demain” se inspirou em duas associações “espelhos”
: “Sur la route de São João/Na estrada de São João”,
que tinham como objetivo apoiar a ação de uma irmã:
Thérèse Dreyer, hoje falecida, que trabalhava com as
mulheres de uma pequena cidade de Pernambuco
(São João). A experiência, embora limitada, foi
conclusiva.
31/10/2014
Le site des auxiliaires du Sacerdoce :
www.auxiliaires-du-sacerdoce.com/
Vous y trouverez une présentation des sœurs
auxiliaires du Sacerdoce, les lettres aux amis,
des propositions de réflexion et de prière.
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