mike kenny - Théâtre de la Ville

Transcrição

mike kenny - Théâtre de la Ville
Un moment poétique
et magique, une émotion
pure pour petits et grands.
DU 13 aU 18 mai 2013
{ aU théâtre Des abbesses }
Sobre
la cuerda
floja
kenny I
teatro miLaGros
MIKE
version française i marionnettes
toUt pUbLic à partir De 8 ans
Dossier pédagogique
saison 2012 i 2013
MIKE KENNY I TEATRO MILAGROS
Sobre la cuerda floja
mike kenny
& DÉCOR aline kuppenheim
DIRECTION THÉÂTRALE paola Giannini
SON benjamín ortíz & tomás arias
LUMIÈRES José rojas & rodrigo barnao
AUTEUR
DIRECTION ARTISTIQUE
MANIPULATION paola Giannini, aline kuppenheim,
Loreto moya, paula García, santiago tobar
VOIX nelson brodt, almendra swinburn
PRODUCTION teatro milagros.
Sobre la cuerda floja est une coproduction de la fondation teatro
a mil (chili) et teatro milagros.
tournée organisée en collaboration avec la fondation teatro a mil
et le soutiendu ministère des affaires étrangères du chili.
MAI 2013
théâtre Des abbesses
20 H 30
LU 13
Sobre la cuerda floja 19 H 30
MA 14
Sobre la cuerda floja 14 H 30 & 19 H 30
ME 15
Sobre la cuerda floja 10 H & 14 H 30
JE 16
Sobre la cuerda floja 14 H 30 & 19 H 30
VE 17
Sobre la cuerda floja 14 H 30 & 19 H 30
SA 18
Sobre la cuerda floja 15 H & 19 H 30
© Alejandro Hoppe
Après les avoir rencontrés au Chili, Pina Bausch les avait
invités au festival de Wuppertal. Formé en 2005 par paola
Giannini et aline kuppenheim, le teatro milagros a fait
mouche d’emblée par une adaptation du Manteau de
Gogol, présentée en octobre 2011 par le Théâtre de la
Marionnette à Paris : dans un univers visuel très prégnant, les figurines passaient allégrement du castelet à
l’écran de projection d’un film d’animation. Sobre la
cuerda floja reprend la même mixité, à partir d’un récit
du britannique mike kenny : à la fin des vacances, une
petite fille rend visite à son grand-père, dont l’épouse
vient de mourir. Mais l’homme raconte que la vieille dame
est partie avec un cirque pour devenir équilibriste… Sur ce
fil ténu, le Teatro Milagros met en rêve d’images la plus
touchante des fables.
Jean-marc adolphe
2
sommaire
Le miroir des marionnettes I bruno tackels
p.
4
note d’intention
p.
6
extrait
p.
7
presse
p.
8
mike kenny
p. 10
3
LE MIROIR DES MARIONNETTES
pour aline kuppenheim, fondatrice, au chili, du teatro milagros,
la marionnette « a un incroyable pouvoir de pénétration,
qui déclenche des émotions archaïques et violentes ».
Comme de nombreux acteurs au Chili, aline kuppenheim passe avec un bonheur égal de la scène à l’écran, assumant clairement que l’on ne peut pas vivre du seul théâtre, surtout s’il s’agit de le concevoir comme un art, ou un
espace de recherches… Il est vrai que le cinéma lui a offert des rôles éblouissants, tout particulièrement dans les
films d’Alexandre Wood. On se souvient de la figure incandescente de María Luisa Infante, dans Machuca.
En dehors des plateaux, elle cultive un jardin plus intime, dessine des livres pour les enfants. En 2005, elle rencontre Paola Giannini, qui lui fait lire Le Manteau de Gogol. Elles ont l’intuition que seule une poupée pourra rendre
toute la mystérieuse fragilité du personnage. Et la voilà plongée dans le monde de la marionnette. Le Teatro
Milagros était né : « J’ai découvert que la marionnette a un incroyable pouvoir de pénétration, qui déclenche des émotions archaïques et violentes. » Le spectacle tournera dans le monde entier, accueilli notamment par Pina Bausch, à
Wuppertal.
Aline Kuppenheim a continué à explorer ce « théâtre avec les marionnettes » à partir d’un texte de l’écrivain
anglais mike kenny, Sur la corde raide, une fable toute simple qui s’adresse à tous : comment dire la mort aux
enfants ? À la fin des vacances, une petite fille rend visite à son grand-père qui vient de perdre sa femme. Comment
dire, comment dissimuler ? En projetant sur des corps animés cette question délicate, le spectacle fonctionne
comme un pur miroir. D’où vient cette force de la marionnette ? « Dans un monde où le langage est en crise et défaille
de partout, la marionnette vient prendre la place de ce langage défaillant », constate Aline Kuppenheim. On l’aura
compris, le teatro milagros n’est pas seulement fait pour les enfants.
bruno tackels
4
Avec une grande
délicatesse,
la proposition crée
un moment poétique
et magique,
des instants sensibles
et émouvants,
sur l’expérience
du deuil.
el mercurio
5
NOTE D'INTENTION
« L’ILLUSION EST PLUS PRÉCISE
QUE LA PRÉCISION »
Dans notre première création, Le Manteau de Nicolaï
Gogol, nous avions comme objectif de parvenir à un
résultat exigeant, nous cherchions notre manière propre
de mener à bien le projet, dans son aspect narratif, dans
la conception des marionnettes et la précision de la
technique de manipulation. Ce que finalement, nous
allions définir comme un théâtre réaliste en miniature,
dans lequel les pantins donnent la sensation d’être des
acteurs à leur échelle, où nous avons l’illusion de les
voir respirer, sentir et jouer.
Nous y avons consacré deux années de travail, où nous
nous sommes donnés pour but de nous approprier un
domaine peu exploré dans notre pays.
Le public d’enfants répondit présent, mais également
les parents qui semblaient retomber en enfance et, à
notre grande surprise, nous avons commencé à recevoir
un public de jeunes et d’adultes. L’œuvre commença à
s’installer dans le circuit théâtral officiel et à susciter
l’intérêt des festivals de théâtre grand public au Chili et
à l’étranger, et pas seulement de marionnettes ou pour
la jeunesse.
Un homme vient de devenir veuf, il vit face à la mer et
attend la visite de sa petite fille Esmé durant la fin des
vacances, comme chaque année. La petite fille ne sait
pas que sa grand-mère est morte, l’homme ne sait pas
comment le lui dire. C’est sa propre difficulté à accepter
l’absence de sa femme. Il invente que la grand-mère est
partie avec le cirque pour être équilibriste. Mais la petite
fille veut savoir, elle veut la voir sur la corde raide. Sans
qu’il ne parvienne à le dire, Esmé comprend finalement
la métaphore, comme les enfants peuvent comprendre,
et elle lui dit au revoir jusqu’à l’année prochaine, après
avoir construit ensemble une nouvelle relation, intime
et spéciale.
Après cinq saisons, nous avons eu l’idée d’une seconde
création où le point de départ ne serait pas la recherche
ou l’apprentissage pratique, mais un résultat théâtral
mûr à partir de l’expérience du Manteau. Nous avons
choisi une œuvre pour les enfants écrite par le dramaturge anglais mike kenny, au langage et au rythme particulier, qui met en scène la simplicité, l’essentiel, la vie
quotidienne, la particularité des personnes normales.
Avec notre compagnie, nous nous sommes proposés de
revisiter notre quotidien, de nous émouvoir à travers
l’étrangeté provoquée par une autre échelle, par les objets
qui semblent vivre, qui trompent notre perception de la
réalité.
L’œuvre se déroule aujourd’hui, entre la scène, les pantins
et les animations en Stop Motion (image par image) dans
une maison normale, dans une cuisine, au quotidien.
Deux personnages, le grand père et la petite fille, vivent
et communiquent. Ils sortent dans la rue, à la plage, au
square, ils rient, préparent une tarte au citron, ils boivent le thé et parlent de tout et de la grand-mère. Mais
dans ce quotidien apparaît, sous-jacent, un autre aspect
de la vie, moins commun, mais non moins habituel à
tout être humain. La perte, le deuil du point de vue d’un
enfant et celui d’un homme âgé, la mort et, par défaut la
vie, le sentiment de continuer à vivre avec, pour et grâce
aux sentiments qui rôdent en nous.
teatro milagros
traduction braci Letelier
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EXTRAIT DE «
SUR LA CORDE RAIDE »
ESMÉ – Tous les ans
La dernière semaine des vacances d’été
Juste avant la reprise de l’école
Esmé va séjourner chez sa mamie et son papy
Au bord de la mer
C’est là qu’ils habitent
Tous les ans certaines choses demeurent pareilles
Et d’autres changent
(Papy et Esmé se retrouvent sur le quai)
Papy. Papy Stan.
Regarde, me voilà
C’est moi
STAN – Esmé
Laisse-moi te regarder
(il la regarde bien)
Eh bien tu as changé
Tu as grandi
ESMÉ – Oui j’ai grandi
Poussé
(Elle le regarde bien à son tour)
Pas toi
Tu as rapetissé […]
ESMÉ – Où est Mamie Queenie ?
STAN – Te raconterai plus tard
Rentrons à la maison, c’est l’heure du goûter
Une des poules t’a pondu un œuf
ESMÉ – Donc
Papy et Esmé sont rentrés goûter à la maison
Il n’est rien arrivé de spécial sur le chemin
STAN – Certaines arrivent dont on se souvient
ESMÉ – Et d’autres qu’on oublie
STAN – Ils ont parlé de choses qu’ils avaient déjà faites
ESMÉ – Et parlé de choses qu’ils n’avaient pas encore
faites
Puis ils sont arrivés à la maison
de mike kenny, traduction séverine magois
Sur la corde raide de Mike Kenny,
Texte français publié chez Actes Sud-Papiers,
collection “Heyoka Jeunesse”
(traduit de l'anglais par Séverine Magois ;
illustré par Hanno Baumfelder), 2004.
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PRESSE
Nous sommes tombés amoureux à la lecture : « Ce fut
comme une alliance, il y avait tous les éléments qui nous
intéressaient », confie Aline. Lesquels ? Le deuil comme
thème, la quotidienneté comme forme et l’enfant comme
personnage. […]
Dans les deux œuvres de Teatro Milagros il y a des marionnettes, mais maintenant, elles bougent les yeux, la
bouche, elles ont une texture similaire à la peau, elles
portent des cheveux naturels greffés et même des sourcils qui sont fait avec les cheveux d’Aline et Paola.
Comme la dernière fois, il y a des animations et cette
fois en stop motion, image par image. […]
« Elle est exquise », dit Loreto Moya sur Esmé. Mais en
réalité Esmé n’est pas, sinon qu’elles sont. Même si l’œuvre n’a que deux personnages, la compagnie a fabriqué
13 marionnettes: 10 pour la scène et 3 pour le stop motion.
Avec plusieurs costumes à disposition parce que le stop
motion requiert un autre type de marionnette.
Mais la multiplication corporelle n’est pas un obstacle à
l’acquisition de la vie humaine. « On est fait un peu
pareil », dit Aline. « Ce sont comme nos enfants », ajoute
Loreto. « C’est parce que sentir qu’elle est vivante est
émouvant », rajoute Paola. Et c’est précisément l’objectif
de la compagnie : faire un théâtre réaliste en miniature,
qui émeut le spectateur. C’est l’une des raisons qui
explique le choix de cette œuvre, ce que nous raconte
Aline : « Nous avons pensé que ce quotidien exécuté par
des marionnettes pouvait être intéressant et produire un
étonnement chez le public, une vie comme leur vie de tous
les jours mais faite par des marionnettes. Il a une réaction
complètement différente face à une marionnette que
devant n’importe quel acteur. L’esprit humain est sophistiqué, il est capable de voir de la vie là où il n’y en a pas et
s’abandonner de manière profonde et authentique. »
[…] Une marionnette se soumet à une interview, même
si elle ne fait aucune déclaration, allez savoir si c’est
pour jouer la diva ou par timidité.
Esmé est la marionnette, ceci est l’interview et la raison
c’est l’œuvre qui se jouera à partir du 10 janvier à
Santiago. […] La création s’appelle Sobre la cuerda floja
et le teatro milagros en a la charge. La compagnie a déjà
monté Le Manteau et aujourd’hui travaille 13 heures par
jours, sept jours sur sept, pour les débuts d’Esmé et son
grand père.
Les deux marionnettes ont quatre servantes attentionnées : aline kuppenheim, paola Giannini, paula Garcia
et Loreto moya, qui les portent, les coiffent, leurs font des
éloges, les bougent, les améliorent. Bien avant, déjà, elles
les ont élaborées et imaginées. « Ce sont nos fantaisies »,
dit Aline pour justifier l’énorme ressemblance qu’a le
grand-père avec l’acteur Lian Neeson.
Ce fut une longue gestation. Pareil à la grossesse des
éléphants, la compagnie mène depuis deux ans un travail pour donner vie à ses marionnettes. Une vie que le
dramaturge anglais mike kenny a voulu marquer par le
deuil et le quotidien. […]
estfania etcheverria, La Tercera, dimanche 13 novembre 2011,
traduction braci Letelier
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La scène est contenue derrière un écran, au fond de la
scène. Les petites marionnettes, Esmé et son grand père
passent la semaine ensemble, partageant des moments
à la maison ou à la mer, au parc d’attractions, au cirque.
Le jeu visuel, autant en extérieur qu’à l’intérieur, qui se
projette est très attrayant et donne à voir, aux côtés des
personnages, les différents espaces qu’ils habitent au
quotidien.
Les marionnettes sont magnifiques et la manipulation
atteint un degré d’excellence telle, qu’à plusieurs
reprises, ces petites créatures acquièrent une dimension énorme. Au fur et à mesure que le spectacle
avance, le public rentre de plus en plus dans l’histoire
et perd de vue que ce sont des pantins. Esmé et son
grand père bougent dans un assemblage parfait entre
manipulation, sons et images, jusqu’à construire un
monde tendre qui touchera par sa profonde sensibilité.
carlos pacheco, La Nacion Argentine, 21 octobre 2012,
traduction braci Letelier
Avec des transitions réussies et une manipulation extrêmement détaillée dans la reproduction de la gestuelle
corporelle, on assiste à un réalisme surprenant pour
une représentation de pantins avec des traits faciaux
rigides. Un beau travail de voix enregistrées contribue à
obtenir ce résultat. On s’appuie à la fois sur la condition
de double de la vie réelle qui caractérise les marionnettes et sur celle qui aboutit au traitement de questions fortes comme la mort face à un public d’enfants.
Aline Kuppenheim et Paola Giannini parcourent ainsi
l’œuvre de l’anglais Mike Kenny en équilibre entre sensibilité expressive et dextérité technique. Avec une
grande dose d’humour, comme dans l’anthologique
scène où le grand père danse le twist avec sa petite fille,
s’ajoute un émouvant équilibre entre la mélancolie du
grand père veuf et la vitalité de la petite fille. C’est ce
chemin parcouru que montre l’œuvre, qui débute par la
difficulté du grand père à transmettre la nouvelle situation à sa petite fille et finit avec les jours partagés de
vieilles et nouvelles expériences en assumant ce que
seule la petite fille ose prononcer : « Grand-mère est
morte ? Pas vrai grand père ? ».
Juan Graff, La Nacion Argentine, 26 octobre 2012,
traduction braci Letelier
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MIKE KENNY
mike kenny grandit loin de l’agitation londonienne, dans
la campagne du pays de Galles. Attiré par le théâtre, il joue
un temps, puis enseigne au Theatre in Education de Leeds
de 1978 à 1986. À sa table d’écriture, il commence à créer
des pièces destinées au jeune public : L’Enfant perdue, La
Chanson venue de la mer ou Sur la corde raide…
En une vingtaine d’années, il va écrire et mettre en scène
une soixantaine de pièces, textes originaux ou adaptations.
Il reçoit pour Pierres de gué, le prestigieux Children’s Award
du Arts Council of England. Investi, il se soucie également
de créer des œuvres destinées aux sourds et malentendants, aux handicapés mentaux et même aux non-voyants.
Dans ses textes, Mike Kenny évoque les thèmes de la rivalité fraternelle, le temps qui passe et toutes les émotions et
les interrogations de l’enfance. « Les enfants savent que le
monde est dur, et si l’art ne reflète pas cela pour eux, ils commenceront à se demander s’ils ne sont pas fous. « Pas devant
les enfants », ce n’est pas ma devise. »
bibLioGraphie
1978
Devient enseignant et découvre l’importance du théâtre dans le milieu scolaire.
1996
Severine Magois entreprend de traduire son œuvre.
1998
Jacques Nichet est le premier metteur en scène français à créer un de ses textes La Chanson venue de la mer.
2000
Pierres de gué (éd. Actes Sud-Heyoka), écrite à l’origine pour des enfants handicapés et pour laquelle il reçoit le
Children’s Award, récompense du Arts Council of England.
2002
Distingué par le Independence on Sunday comme l’un des dix meilleurs dramaturges contemprains.
2003
Diary of en Action Man, pièce écrite pour des enfants handicapés.
2004
Sur la corde raide suivi de L’Enfant perdue (éd. Actes Sud-Heyoka).
2007
Le Jardinier (éd. Actes Sud-Heyoka).
2008
Création de L’Enfant et les ténèbres ou La Nuit électrique par Marc Lainé
dans le cadre de la Comédie itinérante de Valence.
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