la cirh contestée!

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la cirh contestée!
Haiti: 10gdes / USA: $1.00 / France 1.50 / Canada: $1.50
HAITI
Justice
Vérité
Indépendance
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LA CIRH CONTESTÉE!
Voir page 3
Haiti Liberté
Vol. 3 No. 49 • Du 23 au 29 juin, 2010
Operasyon
lapolis nan
divès kwen
kapital la
Page 6
Bourgeois et
impérialistes à
la rescousse de
Préval !
Page 7
L’ex-président étasunien, William J. Clinton et le Premier ministre haïtien, Jean Max Bellerive co-président
de la Commission Intérimaire pour la Reconstruction d’Haiti (CIRH)
Le Brésil de
Lula, huit ans
plus tard !
Page 10
L’AMÉRIQUE QUI RIT, L’EUROPE QUI S’INQUIÈTE
BRILLANTE QUALIFICATION
DE L’ARGENTINE
Voir page 18
rgen
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le co
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mme
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l’un
un des finalistes de la
Avec 2 belles victoires pour 3 matches, la sélection d’Argentine
comme
Coupe du Monde 2010.
Victoire pour
les grévistes
Portoricains
Page 16
Editorial
HAITI
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Brooklyn, NY 11210
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Le gouvernement pour le
protectorat d’Haiti installé
Par Berthony Dupont
Q
uelle humiliation ! Quelle honte ! Le peuple haïtien va
être gouverné par un président blanc et pas n’importe
qui. Il s’agit d’un ex-président des Etats-Unis d’Amérique,
Bill Clinton, celui qui tout récemment pour amadouer les
naïfs a fait son mea culpa, c’est ma faute, c’est ma très
grande faute d’avoir détruit l’agriculture haïtienne. Mais
l’objectif immédiat de ce colon était plutôt psychologique,
mais c’était du même coup remuer le couteau dans une
plaie non encore cicatrisée. Clinton a cru se faire pardonner en versant des larmes de crocodile, mais comment
est-ce que la paysannerie, les forces progressistes de la
nation pourraient-elles jamais oublier tout le tort fait délibérément à notre agriculture dans le cadre justement de la
politique néolibérale tous azimuts prônée par son administration et celles après lui ?
En fait, les déclarations faites par les agents des EtatsUnis ont toujours des motivations cachées, aussi faut-il
s’interroger sur les motifs véritables de cette contrition de
Clinton. Car nous savons bien que tout ce que disent ces
gens ne correspond pas forcément à ce qu’ils ont en tête.
Et ce n’est pas nouveau car la tromperie est une arme politique aussi vieille que la politique, et Clinton semble exceller dans ce domaine.
C’est dans cette même veine que la Commission des
Affaires étrangères du Sénat américain a plaidé en faveur
des « restructurations appropriées au sein du Conseil électoral provisoire » en vue de la tenue des prochaines joutes
électorales. Pourtant la classe politique s’accroche désespérément à ces illusions, elles en font leur bonheur jusqu’à
même pousser la représentante du parti Fanmi Lavalas
Maryse Narcisse à déclarer: « Si le Congrès américain se
dit aujourd’hui contre l’exclusion, nous ne nous pouvons
que nous en réjouir. Et ce n’est que justice rendue. Mais
ce que nous voulons réellement, c’est un CEP honnête,
indépendant et démocratique ».
La classe politique haïtienne n’aura jamais appris
sa leçon. Jusqu’à présent elle ne se rend pas compte des
manœuvres, machinations et de la politique à deux visages des Etats-Unis. Obsédée, elle n’a même pas pu entrevoir et comprendre que le véritable gouvernement du pays
vient d’être installé avec 26 membres à Karibe Convention
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Yves Pierre-Louis
Center, tous grassement payés : 13 subalternes haïtiens
trop contents d’être nommés et qui n’ont aucune crédibilité
devant les masses populaires, et les 13 étrangers, les vrais
membres de cette commission. Et c’est sous prétexte d’une
reconstruction annoncée tambour battant et qui n’aura
même pas lieu, car toutes les indices sont clairs là-dessus
même au niveau financier. Car, depuis le sommet du 31
mars à l’Onu, des pays donateurs avaient promis monts
et merveilles et jusqu’à nos jours ils n’ont rien donné à
l’exception du Brésil, du Venezuela et de la Norvège. Même
quand ils auraient exécuté leurs promesses, les grands exploiteurs attendent déjà leur proie pour l’avaler.
Il faut par ailleurs noter ce fait passé quasiment inaperçu: le nom de Williams Jefferson Bill Clinton qui ne
représente aucun secteur dans cette commission intérimaire, il ne représente ni les Etats-Unis, ni les Nations Unies, car ils ont tous deux leur propre représentant. Et comment se fait il que Clinton ait été nommé président de cette
institution ? Est-ce pour dorer la pilule afin de nous la faire
mieux avaler ? Le premier ministre Jean-Max Bellerive a
été désigné co-président pour ne pas dire son adjoint. Quel
pouvoir aura ce dernier face à quelqu’un d’aussi madré
que Bill Clinton ? Mais on connaît cette petite bourgeoisie restavèk et surtout ces technocrates qui sont devenus
politiciens par la force des choses, ils ne demandent pas
mieux; au contraire c’est l’occasion rêvée pour faire leur
beurre et leur épinard.
Qui pis est, Clinton est constitutionnel, le parlement
haïtien ayant voté en chambre séparé en avril dernier cette
machiavélique mise en scène impérialiste a complètement
légitimé la politique des sans scrupules Yankees qui, détruisant nos institutions, dépouillant le peuple haitien de
toutes ses ressources. En somme, ce magicien de la politique des Etats-Unis, qu'est Clinton a plus d’un lapin dans
ses poches, il suffit de l’attendre pour le voir pleinement à
l’œuvre. C’est dans cette optique qu’il s’est déjà présenté
avec le milliardaire mexicain Carlos Slim et le réalisateur
canadien Frank Guistar pensant nous éblouir et appliquer
facilement son truc.
Dans ce contexte tant qu’on aura pas extirpé du pays
la politique colonialiste d’occupation de Clinton sous couvert de reconstruction, le peuple haïtien continuera à patauger dans les marécages insalubres du système répressif
et exploiteur qu’est le capitalisme.
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Haïti Liberté
Vol. 3 No. 49 • Du 23 au 29 juin 2010
Marc Louis Bazin
est mort
La CIRH sous les feux de la
contestation !
Par Morisseau Lazarre
Par Hervé Jean Michel
V
L
ictime d’un cancer de la prostate,
Marc Louis Bazin est mort le mercredi 16 juin 2010, entouré de ses
proches, à l’âge de 78 ans. Marc L.
Bazin qui a vu le jour à Saint Marc le
6 mars 1932, a brûlé presque toutes
les étapes dans l’univers politique
haïtienne. Il fut notamment un haut
fonctionnaire de la Banque Mondiale
dans les années 70; fut forcé dans
la gorge de Jean Claude Duvalier au
début des années 80 par l’oncle Sam
pour soi-disant nettoyer les écuries
infectes du dictateur; mais forcé de
démissionner par le dictateur, Bazin
fonda le MIDH (Mouvement pour
l’Instauration de la Démocratie en
Haïti), formation politique dont il
resta le patron jusqu’à son passage
dans l’au-delà.
Candidat à la présidence en
1990, il fut le choix du gouvernement étoilé, mais fut battu à plate
couture, malgré ses millions, par le
candidat des pauvres, le père Jean
Bertrand Aristide qui avait engrangé
à lui seul plus de 70 % du suffrage
universel, tandis que, lui, le candidat oint par l’oncle Sam, n’en avait
récolté qu’un mince 14%.
Le 4 juin 1992, à la faveur du
coup d’État militaire mené par Raoul
Cédras contre la présidence de Jean
Bertrand Aristide, mais planifié par
le gouvernement américain, Bazin
fut propulsé comme Premier ministre par intérim, comme pour prendre
une sorte de sotte revanche sur son
Marc Louis Bazin
adversaire.
En 2001, le président Jean
Bertrand Aristide lui faisait la faveur
de lui confier
le poste de ministre du Plan, dans sa deuxième administration. Éternel candidat à la
présidence jusqu’à sa mort, Marc
L Bazin participa à l’élection présidentielle de 2006 et n’obtint qu’un
misérable 0,7% des voix parmi 35
candidats.
Comme on peut le voir, Bazin, malgré son parcours politique,
à l’instar de ses pairs de la classe
politique traditionnelle haïtienne,
n’a pas contribué à la renaissance
tant souhaitée d’Haïti parce que trop
inféodé aux caprices du grand Satan
de l’Amérique.
Les obsèques de Marc L Bazin
ont été célébrées ce mardi 22 juin
à 9:00 AM à l’Église Saint-Pierre
de Pétion-Ville, où toute la classe
politique haïtienne était représentée
pour rendre un dernier hommage au
disparu.
La ville des Gonaïves
en deuil
Par Yves Pierre-Louis
L
e chef lieu du département de
l’Artibonite, Gonaïves, a perdu l’un
de ses fils, qui était le président du Conseil municipal de cette ville, François
Joachim Stephen Moise, surnommé
« Topa ». A 68 ans, le maire principal
des Gonaïves a rendu l’âme, à l’Hôpital
de l’Université d’Etat d’Haiti (HUEH)
à Port-au-Prince, lundi 21 juin 2010,
après un léger malaise. Il a été admis
au service des soins intensifs à l’HUEH
le samedi 19 juin.
Selon l’un des assesseurs de la
commune, Adolphe Jean François :
« Les drapeaux de la ville ont été placés en berne après l’annonce de la mort
du maire principal et des mesures ont
été prises pour assurer la sécurité de
son bureau et celle de sa résidence. »
Pour la présidente de l’Association
des maires de l’Artibonite (AMA), Michelle Lucette Casimir, l’annonce de
cette nouvelle a provoqué la consternation au sein de l’Association. Elle se
rappelle des entretiens qu’elle avait eu
avec le maire Topa quelques jours avant
sa disparition. Elle déplore également la
disparition d’un homme sage et dévoué
au service de sa ville et l’Association
dont il était membre et conseiller. Le
François Joachim Stephen Moise,
surnommé « Topa »
départ de Topa Moise laissait un vide
qui sera difficile à combler.
Stephen Topa Moise a été élu
député en deux occasions : en 1988
et 1990, lors des premières élections
libres, honnêtes et démocratiques. Il a
été également élu maire des Gonaïves
en 2000, où il a occupé ce poste de
2001 à 2003. En 2006, il a été réélu
maire à la tête de l’administration municipale des Gonaïves.
Rappelons, en 2008, sous son
administration, la ville des Gonaïves fut
inondée par un terrible ouragan Hannah. Très peu d’effort a été fait pour
mettre les victimes dans des endroits
protégés contre les inondations.
Forte averse et coup de tonnerre
en Haïti: 2 morts et un disparu
L
e dimanche 20 juin dernier, à
Pestel, Grande Anse, lors d’une
violente bourrasque accompagnée
d’orage et d’averse, une personne
est morte d’un terrible coup de
tonnerre qui a frappé la ville de
Pestel. Toujours le dimanche 30
juin, dans l’après-midi, une autre
personne a été tuée à Lascahobas
(Centre) par un violent coup de
foudre.
Le même jour, à Léogane,
une personne a été emportée par
la rivière La Rouyonne, en crue.
Vol. 3 No. 49 • Du 23 au 29 juin 2010
a Commission Intérimaire pour
la Reconstruction d’Haiti (CIRH)
a inauguré ses travaux, le jeudi 17
juin 2010, à l’hôtel Karibe Convention Center. Malgré toute la contestation qui a frappé cette institution,
qui a vu le jour avec le vote de la
loi sur l’Etat d’urgence parue dans
le Moniteur du 19 avril 2010, ses
vingt-six (26) membres ont été
nommés et siègent aujourd’hui.
Eclipsant le premier ministre
haïtien, Jean Max Bellerive, coprésident de la CIRH, l’ex-président
étasunien, William J. Clinton jouant
le même rôle, a exhibé deux richissimes qu’il a emportés dans ses
bagages. Clinton voulait clairement signifier que la reconstruction
d’Haiti est une affaire de grosses
fortunes ; qu’il n’y a pas de place
pour ceux qui se cassent la tête à
ouvrir la voie à toutes les couches de
cette société d’inégalité, d’injustice
et d’exclusion. Alors, fallait-il se
poser la question : quel était l’état
d’âme de ces deux richissimes ? Le
Mexicain Carlos Slim et le Canadien
Franck Guistra devant tant de malheur, qui accable ce pays sauvagement appauvri, qui se nomme Haiti, étaient-ils demeurés ces froids
mercantilistes ? Il fallait, et c’était
convenu, ces puissants seigneurs
ont jeté quelque 20 millions de dollars pour une prétendue recapitalisation de petites et moyennes entreprises (PME) en Haiti.
Qu’est-ce qu’on va faire avec
cette somme ? Qui seront bénéficiaires des prêts?
Nul ne le sait. Tout simplement, ces messieurs sont venus
en Haiti, dixit Clinton, pour aider
à la relance de l’économie, dans
la lignée des myriades d’ONG qui
peuplent le pays. Alors « faute de
grive Clinton se contente de merle
». Si les puissants pays occidentaux
(il faut surtout retenir : Etats-Unis,
France, Canada qui ont magouillé
la mise sous tutelle d’Haiti pour
foutre dans le pétrin une population affamée, méprisée, honnie)
ne tiennent pas leurs promesses à
New York et à Punta Cana, alors
glanons quelques sous là où il est
possible de les trouver.
Ce qui est remarquable et
même magique au cours de cette
inauguration, que les bourgeois
titrent « le show de Bill Clinton »
c’est que les sommes faramineuses
: 10 milliards de dollars et 7,815
milliards, respectivement brandies
aux Sommets de New York et de
Punta Cana, sont remplacées par
20 millions pour la recapitalisation
des PME et de 100 millions pour la
reconstruction des institutions publiques. Alors, que les naïfs prennent garde des belles promesses,
qui ne manqueront jamais de faire
couler de l’eau à la bouche et qui
renforcent la foi, à la manière des
fervents chrétiens, qui dans un total recueillement et inactivité attendent la venue du messie !
Pourrait-on dire à l’instar du
poète « les fruits n’ont pas tenu
la promesse des fleurs ». Malheureusement, les élites d’Haiti,
au lieu de s’engager aux côtés des
masses, dans une perspective de
transformation permanente des
structures pourries du colonioesclavagisme, choisissent délibérément de les maintenir, de les
renforcer pour pouvoir répartir les
produits d’aliénation-exploitation
avec les impérialistes. Jamais ces
élites n’abandonneront leurs oripeaux pour se revêtir de l’homme
nouveau, de l’homme des belles
perspectives, des belles transformations, des belles totalités, des
belles unités, des belles fraternités.
Il faut toujours qu’elles mènent des
combats dans les ténèbres pour
que Haiti puisse survivre dans
le mensonge, la mauvaise foi,
l’indignité, le non-respect, sans
cultiver le sentiment de honte, qui
pousse l’homme à regarder vers
les horizons nouveaux et à se
transformer.
Alors cette bourgeoisie, dans
l’absolu malheur qui accable le
pays, ne voit même pas dans les
perspectives politiques : la vie humaine, mais comment s’enrichir
avec beaucoup plus de voracité,
beaucoup plus de gourmandise.
Toujours creuser l’écart qui sépare
les classes, voilà leur projet !
Ce même jeudi 17 juin, Tèt
Kole Oganizasyon Popilè yo, s’était
mêlé de la partie. S’étant transportés devant les locaux de Karibe
Convention Center, des dizaines de
militants ont lancé des slogans hostiles contre la CIRH, qu’ils qualifient
de spoliateurs au service de la bourgeoisie et de l’impérialisme pour
renforcer le système d’exploitation
et d’exclusion socio-économique
dans le pays. Ces slogans ont été
lancés aussi contre le gouvernement Préval/Bellerive qu’ils accusent de vendeurs de patrie,
d’agents au service des exploiteurs
mondiaux.
Malheureusement la police,
bien sûr des agents de la PNH, n’ont
pas voulu que la démocratie ait
droit de cité, dans l’expression libre
de la pensée. Des jets de gaz lacrymogène, d’une forte puissance, ont
dispersé les manifestants qui ont
eu le temps d’exprimer leur ras-lebol par des paroles et des graffiti
sur les murs : Abas Préval, Abas la
CIRH, Vive Haiti, Vive la lutte du
peuple. Ce qui doit être compris et
retenu dans cette sorte de marché
de dupes, est que les acheteurs
veulent s’accaparer de la marchan-
dise sans y mettre le prix, sachant
que le vendeur n’a aucune qualité
pour expédier une marchandise qui
ne lui appartient pas. Ils savent, les
acheteurs, qu’un jour viendra où
le véritable propriétaire, le peuple
haïtien, demandera des comptes.
Alors, ils préfèrent acheter à crédit
au lieu d’engager de fortes sommes, avec très peu de garantie.
Quand des politiciens tels :
Reynold Georges et Osner Févry,
deux thuriféraires de la bourgeoisie
et de l’impérialisme dénoncent la
loi créant et légitimant la CIRH, il y
a lieu de se questionner. Ces deux
politiciens, responsables aussi de
la mise sous tutelle d’Haiti, donc
de la CIRH, vont jusqu’à dire qu’ils
déclenchent une action en justice
contre l’Etat haïtien. Il y a lieu de se
demander : qu’est-ce qui se passe
dans ce pays ?
Voilà que Févry et Georges
vont jusqu’à dire « Nous tentons
l’expérience en Haiti pour faire
échouer le projet impérialiste,
colonialiste, raciste et néocolonialiste des forces dominantes de
l’occupation-tutelle du pays qui
se fait en douceur grâce aux complicités stratégiques nationales et
étrangères sous la férule de la Minustah ».
N’y-a-t-il pas lieu de s’étonner
face à ces paroles sorties de la
bouche d’Osner Févry et de Reynold Georges ? D’autre part, des
citoyens ayant analysé les deux
arrêtés pris en conseils des ministres, le 21 avril 2010, portant sur
l’Organisation et le fonctionnement
de la CIRH, disent y découvrir de
flagrantes irrégularités. Ils ont, en
effet, contacté le Bureau des Avocats Internationaux (BAI), qui a
formulé une plainte par devant le
Parquet du Tribunal de première Instance contre certains ministres du
gouvernement, accusés de faux et
usage de faux, altération des actes,
écriture ou signature et l’usage qui
en est fait.
Voilà donc, la majorité nationale, même quand elle reste muette,
ne croit pas dans des paroles vaines.
Se souvenant du pillage éhonté des
fonds débloqués pour le secours
des sinistrés, lors du passage du
cyclone « Jeanne » qui a dévasté
Gonaïves, la population refuse de
croire dans des paroles creuses.
L’exemple de Mapou, dans le SudEst du pays, une localité rayée de
la surface géographique du pays au
cours de l’année 2004, renforce la
conviction de ceux qui refusent de
croire dans des mythes.
Aujourd’hui
encore,
les
promesses de reconstruction, ne
sont autre chose que des fables. Les
victimes ne seront jamais secourues. Donc la CIRH n’est que fuite
du temps, mensonge, hypocrisie,
magouille.
Travaux de construction du « Camp Hatte »
à Petit-Goâve interrompu
Par Jackson Rateau
A
Petit-Goâve, une ville du département de l’Ouest, 60 kilomètres
au Sud de la capitale, qui a été ravagée lors du séisme du 12 janvier
dernier, les opérations d’évaluation
pour identifier les familles qui doivent
retourner dans leurs maisons sont
en cours. Il s’agit en effet d’un plan
d’intervention ou la démolition et la
collecte des débris dans la ville de
Petit-Goâve. En ce qui concerne les
personnes vivant dans des écoles
et dans les zones marécageuses qui
ne peuvent pas retourner dans leurs
foyers, on envisage de les relocaliser
dans un camp nommée « La Hatte
». Cependant, la construction de ces
logements provisoires du « Camp La
Hatte » est empêchée, à cause d’une
mésentente entre les chauffeurs locaux et des chauffeurs, venant de la
République Dominicaine, employés
aux opérations. D’autre part, des
opérations consistant à préparer la
saison cyclonique sont en cours. Le
Département de la Protection Civile
(DPC) et l’Office de la coordination
des Affaires Humanitaires (OCHA)
ont organisé des ateliers de travail
durant toute la semaine écoulée.
Haïti Liberté
3
Twa fèy, Twa rasin O!
Ase dlo, mete grès !
de sa volonté ont forcé
l’énergumène à
vec votre permission, je com- prendre du remencerai par faire un petit tour cul, à chercher
et détour par des chemins médicaux les moyens les
avant d’en arriver à l’essence de la plus retors à utirubrique de cette semaine. De suite, liser pour revej’en appelle donc à votre grand nir sur la scène
cœur.
politique flamLe cœur est un muscle fonc- bant neuf, enfin,
tionnant de façon autonome; en zizi neuf. Même,
effet, il peut générer et faire circu- le zizi peut avoir
ler un courant électrique grâce à la atteint un stade
présence dans ses parois de nœuds de
flaccidité
et de faisceaux de fibres conduc- politique
tel
trices. Il bat environ 70 à 80 fois que le mec est
A part les ordres qu’il reçoit de Clinton, Ti René
par minute. A chaque impulsion obligé de rester
(à gauche) ne fait montre d’aucune initiative
électrique, le muscle cardiaque se anbachal,
c’est
ne fait montre d’aucune initiative. Il
contracte puis se dilate, permettant ce qu’on peut apau sang de passer dans les gros peler un état azizique, temporaire ou veut donner l’impression d’être aux
commandes en convoquant le peuvaisseaux artériels. Pour diverses permanent.
raisons, cette belle mécanique peut
Un exemple typique d’azizisme ple en ses comices tout en gardant
se dérégler. Le rythme des batte- est celui de Dany Toussaint qui a un CEP décrié, amputé d’un memments cardiaques devient alors ir- d’abord connu deux précédentes bre gangrené, corrompu, rompu à la
régulier et/ou inadapté: on parle périodes
tachycardiques:
l’une
alors de troubles du rythme ou à l’époque où il était très proche
d’arythmies.
d’Aristide, avant le premier coup
J’assimilerais volontiers le d’Etat. L’autre, la deuxième pouscomportement de nos politichiens sée tachycardique, a eu lieu lorsque
traditionnels à des battements car- le zig est devenu partie prenante
diaques irréguliers. L’expression zizi du mouvement GNBiste. Pour une
l bat est bien connue de tous les Ha- raison inconnue, les circonstances
ïtiens. En réalité ces battements de ont disposé de lui. L’homme s’est
zizi peuvent être l’équivalent de l’un fait petit, abandonné par son zizi de
de ces troubles du rythme qu’on ap- pouvoir devenu tout à fait flasque.
pelle tachycardie: le cœur bat trop Le zizi ayant perdu de son allant,
vite, plus de 120 zizites par minute. de son fringant et de son frappant,
Ainsi, le politicien retors trop pressé, Dany a fini par sombrer dans une
L’ancien directeur de l’ONA,
trop antyoutyout de devenir un gros bradycardie azizique permanente.
Sandro Joseph au pénitencier
potentat, de décrocher un poste de Un autre cas d’azizisme est celui
national
ministre ou de se faire élire sénateur du grand professeur Leslie Manigat
de la république, développe facile- qui après sa défaite face à Préval en
ment une tachycardie ministérielle 2006 a été contraint de faire amende pratique de subtiliser les chèques de
ou électorale. Son zizi bat plus vite honorable si ce n’est zizi honorable. ses employés subalternes pour carque celui du citoyen normal car il Il est sans doute en hibernation bra- rément se livrer corps et âme à ses
ne peut attendre le moment zizique dycardique, azizique, mais soyez-en pratiques de manque de scrupule.
où il commencera à se remplir les sûr il est toujours «en réserve de la Mais personne, pa menm madanm
ni, ne fait attention à ses divagapoches, la panse et ses comptes en république».
banque, afin de devenir un gros léIl y a aussi les situations tions tant il est vag. Préval continue
gume, pour ne pas dire un zo mwèl d’hypozizisme, d’origine brady- de ferrailler malgré un zizi en fort
dans la soupe politico-sociale.
cardique bien sûr. C’est le cas de mon mauvais état, malgré son minable
Contrairement à la tachy- ami Préval. Accroché aux ruines du état hypozizitique.
Les extrasystoles sont des
cardie, la bradycardie se définit palais, il vivote, fait des déclarations
comme des battements cardiaques décousues, se tient à la traîne de contractions anormales du cœur qui
trop lents (moins de 60 par minute) Leonel Fernandez comme un petit se rajoutent aux battements norquoique réguliers. Le politichien bra- toutou, vit complètement en marge maux. Elles résultent d’excitations
dycardique est celui dont le zizi est de la cruelle réalité du pays tout en prématurées de la partie droite du
Elles sont extrêmement
fatigué, affaibli, accablé. Les événe- bâillant aux corneilles, rêvant de coeur.
ments, une malchance, une déveine «refondation» d’Haïti. A part les or- fréquentes et leur fréquence augcordée, des facteurs indépendants dres qu’il reçoit de Clinton, Ti René mente avec l’âge. Prenons des énergumènes tels que Ti Bobo, Bòs Pent
ou Luc Désir. Ces ouistitis fonctionnaient apparemment normalement
dans la société jusqu’au jour où
soupçonnant tel individu d’être un
camoquin, leur zizi s’enflait soudain de méchanceté, de cruauté, et
t*ODPNF5BY
n’importe qui pouvait se retrouver
dans le coffre de leur voiture pent*OTVSBODFDBSMJGFIPNFCVTJOFTT
dant un nombre indéterminé de
t3FBM&TUBUF
jours, ou, pire, dans le cachots de
t'JOBODJBM$POTVMUJOH
Fort Dimanche. Au sommet de leur
pouvoir pervers et pathologique, ces
t/PUBSZ1VCMJD
types vivaient, survivaient, satist5SBOTMBUJPOTGSPN'SFODI
faisaient leur folie de puissance au
$SFPMF4QBOJTIUP&OHMJTI
rythme fou et désordonné de leur
t5ZQJOHSFTVNFnZFSTJOWJUBUJPOTQBQFST
zizi en proie à des flambées extrasystoliques à répétition.
CVTJOFTTMFUUFST
La fibrillation auriculaire
t'BYJOHTFOEJOHBOESFDFJWJOH
$PQZJOH
est de loin le trouble du rythme cart&MFDUSPOJD'JMJOH
diaque le plus fréquent. Les deux
cavités supérieures du coeur, les
oreillettes, tremblent, littéralement,
sous l’effet d’une activité électrique
Phone: 718.693.8229 Fax: 718.693.8269
anarchique et irrégulière. Le tableau
1786 Nostrand Ave., Brooklyn, NY 11226
offert par le régime Préval et son
(between Clarendon Rd & Avenue D)
parlement croupion est une vivante
illustration de l’état fibrillant, tremblant, anarchique du président, de
1786 Nostrand Ave., Brooklyn, NY 11226
son Premier ministre, de ses minisTel: 718-693-8229 * Fax: 718-693-8269
tres, des députés et des sénateurs.
Par Fanfan Latulipe
A
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4
Haïti Liberté
Un exemple typique d’azizisme est
celui de Dany Toussaint
Ces bons à rien, quoique prêts à
toutes les salissures, ces Elifèt de
bra pandye voyagent, participent
à toutes sortes de conférences, se
déplacent au gré des propres troubles du rythme de Washington, de
l’ambassade étoilée ou du commissaire Clinton, mais ça ne fout rien.
Y ap kouri tankou foumi fou, à la
recherche de leur dieu: le rectangle
de papier vert, tout neuf, tout beau,
tout lisse, tou santi bon, à l’effigie
de Washington. Vraiment honteux !
A vous faire fibriller de honte.
Le flutter [terme issu du
mot anglais signifiant battements
d’aile, mouvement rapide] désigne
un trouble du rythme cardiaque se
caractérisant par une série de contractions des oreillettes se succédant
régulièrement et rapidement sans
aucune pause. C’est donc un trouble de conduction de type san pran
souf. Un peu pareil au politichien
sans aveu, au bureaucrate corrompu
qui détourne les fonds publics sans
regarder derrière lui, san gade dèyè,
san pran souf. Plus il vole, plus il
sent le besoin morbide de voler davantage. Plus il en fait de malversations, plus il satisfait son zizi.
On se souvient sans doute
des épisodes de flutter de l’ancien
directeur de l’ONA, Sandro Joseph
incarcéré en mars 2009 au Pénitencier national pour blanchiment
d’argent détourné à l’Office national
d’Assurance-vieillesse (ONA), selon
un rapport de l’Unité de lutte contre la corruption (ULCC). De l’achat
d’une voiture flambant neuf pour
sa concubine à l’acquisition frauduleuse de quinze carreaux de terre
dans la commune de Tabarre pour
cinquante-six millions de gourdes,
sans oublier l’allocation sous la
table de «quarante six millions cent
quatre-vingt-seize mille trois cent
quatre-vingt-dix-sept gourdes à
vingt particuliers, quinze entreprises
commerciales, cinquante groupes
musicaux, quinze organisations,
vingt-deux organes de presse, deux
ministères, deux maires, quaranteneuf députés et cinq sénateurs»,
Joseph prenait plaisir à laisser ses
longs doigts aller leurs battements
d’ailes dans les caisses de l’Etat. Un
zizi en état permanent de flutter don
on ne sait s’il «flutte» encore ailleurs
dans le système.
Il arrive en médecine qu’on
ne soit pas toujours sûr d’un diagnostic. Alors il faut suivre le malade
jusqu’à en avoir le cœur net. Parfois
les médecins sont réduits à parler
de maladie «idiopathique» (du grec
idiopatheia, affection ou maladie
particulière), parce que yo pa konnen. De même dans la porcherie
politicienne on trouve, à l’occasion,
des troubles de conduction «idiopathiques». C’est ainsi qu’au début
de ce mois on a enregistré quelques
cas de troubles de conduction idiopathiques dans le zoo politichien
haïtien. En effet, Claudy Gassant,
le secrétaire d’Etat aux affaires
pénales, (une sinécure peut-être,
un poste de kale wès), a remis sa
démission à son ministre de tutelle,
kidonk, Paul Denis. On ne sait quel
genre de trouble de conduction
politique s’est établi entre ces deux
larrons en foire, toujours est-il que
leur système de conduction respectif
a eu un curieux raté dont la cause
devra être déterminée. On peut
d’ores et déjà soupçonner qu’un zizi
plus gros, plus lourd politiquement,
a dû porter Gassant à se dézizifier
au profit d’un autre zizi plus proche
de Préval ou de Paul Denis. Gad oun
peyi ! Un pays de petits zizis et de
gros zizis.
Or, ne voilà-t-il pas que deux
semaines auparavant, le commissaire du gouvernement de Port-
Claudy Gassant, le secrétaire
d’Etat aux affaires pénales, (une
sinécure peut-être, un poste de
kale wès), a remis sa démission à
son ministre de tutelle…
au-Prince, Me Joseph Manès Louis,
réputé proche de Gassant, avait été
révoqué par qui de droit. Là encore
il a dû y avoir un trouble de conduction quelconque entre le révoqué
et le « révocateur ». En médecine,
on parle parfois d’ «épine irritative»
comme facteur déclenchant d’une
anomalie de conduction. Dans le
cas de J.P. Louis vite remplacé par
un certain Me Aristides Auguste,
s’est-il aussi agi d’une épine irritative, en l’occurrence du dossier de
«l’inspecteur général de police Jean
Saint Fleur poursuivi pour coups et
blessures au visage ainsi que pour
arrestation arbitraire» ? Le système a de ces troubles de conduction que seule la raison du plus fort
doit connaître.
Pour terminer cette rubrique je
mentionnerai que le traitement d’un
trouble de conduction peut nécessiter l’installation d’un stimulateur
cardiaque (pacemaker) ou d’un
défibrillateur. En fait dans la vie
réelle, il y a parmi nos candidats à
la présidence, passés, actuels et potentiels, des mecs qui sont déjà septuagénaires ou même octogénaires
et qui sont peut-être porteurs d’un
pacemaker. J’en connais au moins
un. On se demande comment ces
types peuvent accepter de s’exposer
au stress de campagnes politiques
degrenngòch et encore moins prétendre à briguer la première magistrature de l’Etat alors qu’ils sont
des ze fele. Lorsqu’on pense que la
fibrillation ventriculaire, ce redoutable trouble du rythme, la principale cause d’arrêt cardiaque et de
mort subite, peut, à n’importe quel
moment, frapper ces zizis assoiffés de pouvoir, il n’est pas croyable
que ces mecs puissent agir avec tant
d’inconscience et de désinvolture.
Ma défunte grand-mère paternelle aurait dit: «pitit, ase dlo, mete
grès».
Vol. 3 No. 49 • Du 23 au 29 juin 2010
FREE Haitian TPS
Application Assistance Event
xperienced lawyers and
other immigration professionals will assist you in filling out forms if you meet the
following TPS requirements:
E
The City University of New York,
CUNY Citizenship Now!,
Medgar Evers College/CUNY,
MOIA, The Legal Aid Society,
1199 SEIU, OTDA,
Assemblywoman
Helene E. Weinstein,
Assemblywoman
Rhoda Jacobs,
NYS Senator
John L. Sampson,
Council Member
Mathieu Eugene,
Council Member
Jumaane D. Williams and
NYS Assemblyman
Karim Camara
invite you to attend a
FREE Haitian TPS
Application Assistance Event
• Proof that you are Haitian
• Proof that you were in the
United States on January
12, 2010
SPONSORS:
Saturday, June 26, 2010, 11 a.m. to 4 p.m. (Doors close at 3 p.m.)
Medgar Evers College, Cafeteria, 1150 Carroll St., Brooklyn, NY 11225
(between Nostrand Avenue and Rogers Avenue)
To RSVP or for more information, please call Nadine Huggins at (212) 568-4679
DIRECTIONS VIA SUBWAY: 7th Ave. Express No. 2 or No. 5 to President St., then walk one block
south on Nostrand Ave. and turn right on Carroll St.; or No. 3 to Nostrand Ave., then walk two
blocks along Nostrand Ave. and turn right on Carroll St. VIA BUS: No. 44 to Nostrand Ave. and
Carroll St.; or No. 49 to Rogers Ave. and Carroll St.; or No. 43 to Empire Blvd. and Nostrand Ave.
www.cuny.edu/citizenshipnow
For other immigration issues visit our website and locate a center near you.
Vol. 3 No. 49 • Du 23 au 29 juin 2010
Today's event is supported in part by
the Brooklyn Community Foundation
and the United Way of New York City.
Haïti Liberté
5
Kwonik Kreyòl
Operasyon lapolis nan Koripsyon jounalis nan ka 5
divès kwen kapital la patriyòt Kiben yo
K
Arestasyon yon moun nan fouy lapolis t ap fè nan kan
Jean-Marie Vincent a
N
an dènye jou sa yo, kèk ajan
Polis nasyonal Dayiti (PNH) te
mennen plizyè operasyon fouy nan
kan ak katye popilè yo nan kapital
la. Operasyon sa a rele « Kòd baleyaj ». Daprè responsab polis la, plizyè bandi deja jwenn arestasyon yo
e plizyè lòt tonbe nan echanj kout
zam ak lapolis. Bandi ki mouri yo,
se prizonye ki te sove nan penitansye nasyonal 12 janvye 2010 la,
aprè tranblemanntè a.
Vandredi 18 jen an, ajan PNH
yo, te mennen yon operasyon nan
kan Jean-Marie Vincent, ki chita sou
ansyen pis aviyasyon, nan zòn nò
kapital la. Kan sa a genyen plis pase
50 mil viktim tranblemanntè a k ap
viv ladan l. Bandi ak evade prizon
yo al tabli baz yo la pou teworize
popilasyon viktim sou vyòl, vòl, entimidasyon elatriye.
Aprè operasyon sa a, plizyè
moun te fè deklarasyon nan laprès:
“ Pa gen yon jou, nou pa tande yo
fè vyòl sou jèn fi yo. Fanm ak jenn
fi ki viktim yo pè pale pou bandi yo
pa touye yo. Lannwit nou pa ka
dòmi pou 2 rezon : Nou pè pou lapli
pa tonbe, pou dlo pa anvayi nou
ak bandi epi vòlè yo ap opere tout
lannwit. Bandi sa yo pa fè bak de-
van anyen, yo antre anba tant yo,
yo menase moun, komèt tout kalte
zak malonèt, zak kriminèl, ni sou
timoun, ni sou jenn moun, menm
granmoun pa epanye. Non sèlman
lapli ak bandi anpeche nou dòmi
lannwit, men nou grangou, nou pap
travay, timoun nou pa ka al lekòl,
nou pa jwenn dlo. Nan Pak Jean
Marie Vincent an nou genyen tout
kalte pwoblèm. »
Samdi 19 jen an, nan aprèmidi, lapolis te Mennen operasyon nan
katye Lasalin tou, nan antre Waf
Jeremi an, yo te arete plizyè moun.
Tout moun ki t ap pase nan moman
sa a, polisye yo rete yo, fè idantifye
yo, repouse foul moun ki t ap gade
yo. Polisye yo te ale ak yon pikòp
chaje jenn gason. Dimanch 20 jen
an, lapolis te debake nan lokalite
Mapou, ki chita nan Matisan 27, Sid
kapital la, yo arete plizyè moun e
genyen 3 bandi ki tonbe nan chanje
kout zam ak lapolis, pami yo genyen yon chèf gang, yon evade prizon
ki rele «Ti Jeff ». Popilasyon Matisan
an repwoche Ti Jeff ki te nan tèt yon
gwoup nèg k ap mache dechèpiye
kay moun nan zòn nan, vyole jennfi, teworize moun. Se pa sèlman
nan kan yo, nan katye popilè yo
bandi yo ap opere san kè sote. Anba
lavil la, timachann yo ap monte yon
kalvè anba men bandi tout lajounen,
y ap dechèpiye yo, rale zam sou yo,
pran tout ti lajan yo fin vann. Nan
mwa jen an la, se prèske chak jou,
y ap dekouvri kadav nan plizyè ri
anba lavil la. Timachann yo mande
lapolis pran responsabilite l, mete
sekirite anba lavil la pou yo ka Mennen aktivite san kè sote.
Yves Pierre Louis
Dr. Kesler Dalmacy
1671 New York Ave.
Brooklyn, New York 11226
Tel: 718-434-5345
Le docteur de la
Communauté Haïtienne
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Haïti Liberté
KAPTE
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omite Nasyonal pou Libere
Senk Kiben yo fenk soti ak prèv
ki revele kouman gouvènman meriken simaye lajan bay jounalis kap
travay pou gwo medya anti-kiben
yo nan Miyami pou ekri istwa tètanba ak manti sou Kiba ak senk
(5) nasyonalis Kiben yo – Gerardo
Hernández, Ramón Labañino, Antonio Guerrero, Fernando González
ak René González – k ap jemi nan
prizon ilegalman sou akizasyon espyonaj nan peyi Etazini.
Dapre Komite Nasyonal pou
Libere Senk Kiben yo, prèv sa yo se
rezilta 18 mwa envestigasyon yo te
mennen ak 2 petisyon « Freedom of
Informasyon Act» ki pwouve gouvènman meriken an sèvi ak radyo
e televizyon Martí an chatpent, yon
vyolasyon tout lwa ki entèdi gouvènman an sèvi ak lajan pou enfliyanse lopinyon piblik etazinyen
an.
Pami jounalis kowonpi ki
resevwa mago nan men tonton
Sam pou fè travay sal li nan denigre Kiba ak 5 patriyòt Kiben yo, Se
Pablo Alfonso
Pablo Alfonso, ki ekri pou jounal El
Nuevo Herald, ki resevwa pi gwo
moso nan mago a, swa $58.600,
pandan jijman 5 patriyòt Kiben yo
nan Miyami ki se nich vètè e konze
kiben..
Selon dokiman Komite Nasyonal pou Libere Senk Kiben yo mete
deyò nan yon konferans pou laprès,
ant 1e novanm 2001 pou rive 22
out 2007, vètè Alfonso resevwa an
total $252.325 pou travay lawont li
ekzekite pou mèt li nan fòje fo istwa
kont Kiba e kont 5 ewo Kiben yo.
Tankou nou konnen, 5 patriyòt Kiben sa yo te enfiltre group
teworis nan Miyami, pou te anpeche yo mennen atak teworis kont
Kiba. Men piske gouvènman meriken an, ki di poutan l ap mennen
lagè kont teworis, sèmante pou fini
ak revolisyon nan peyi Kiba ki pote
diyite, pwogrè ak respè Kiben an,
yo te arete 5 ewo Kiben sa yo, kondane yo nan jijman maskarad sou
akizasyon konspirasyon espyonaj,
kote dwa yo kontinye ap pase anba
pye chak jou nan kacho lawont nan
peyi Etazini, alòske tout moun, eksepte nayif yo, konnen aksyon 5
patriyòt Kiben yo pa vyole okenn
lwa peyi a e pat janm reprezante
okenn menas pou peyi a nonplis.
Moriso Laza
Konpatriyòt Ayisyen k ap
goumen an Ayiti !!!
Sa a se yon deklarasyon kèk konpatriyòt nan dyaspora voye bay
pèp Ayisyen an, desizyon sa a te
pran nan yon fowòm politik Konbit
Ayisyen pou kore lakay (Kakola) te
òganize nan jounal Ayiti Libète
S
i tout nasyonalis pa leve kanpe,
pap gen Ayiti pou Ayisyen ankò.
Gwo enperyalis ak ti enperyalis
dezyèm nivo ka pote yon gwo viktwa. Mas pèp Ayisyen an monte
teren politik la anfòs pou anpeche
enperyalis yo mete neyoliberalis la
tabli depi nan ane 80 yo. Kounye a
se rekolonize menm yo vle rekolonize Ayiti. Dènye evènman yo aprè
tranblemanntè a montre sa klè. Lè
lachanm lan vote pou tabli letadijans
la anmenm tan li konsakre komisyon miks pou rekonstriksyon Ayiti,
se lisans li bay gouvènman meriken
ak kòwòt li yo pou yo tabli yon
pwotektora sou Ayiti.
Lè
li
vote
yon
lwa
“prevantif”pou bay gouvènman
Preval la, yon chans pou pwolonje
pouvwa l apre Fevriye 2011 sizanka
eleksyon pa ta gentan fèt an Novanm, se chans yo bay enperyalis la
ak boujwazi a pou yo genyen yon
gouvènman restavèk ki ka menote
klas politik la ak rès pèp la pou yo
pa kab bay yon repons politik fas ak
rekolonizasyon an.
Lè Preval nonmen Bill Clinton
kòm manm reprezantan Ayiti nan
CIRH la, aloske li deja youn nan 2
chef CIRH la , se tabli li tabli Clinton
kòm gouvènè Ayiti. Lè nan dènye
deklarasyon yo, Edmon Milè anvan epi Preval aprè, deklare se pou
eleksyon fèt ak menm KEP kroupyon
an, se eskli yo ekskli res klas politik la ansanm ak rès mas la nan
eleksyon ak politik peyi a. Lè Kòmannman Sid ( Southern Command)
fòs lame meriken an ap vale teren: se
li k ap kòwòdone èd medikal, rekonstriksyon elt, kot demokrasi a?
Oganizasyon entènasyonal ak
gwo peyi yo ta vle fè nou konprann
tout demach sa yo se pou yo ka rebati peyi a . Men Eske se vre? Yo
pwomèt pou yo ede finanse bidjè ane
2010-2011 la, epi pou yo bay antou
12 milya dola. Jouk jodi a se Brezil
sèl ki bay 55 milyon li te pwomèt
la ak Venezuela ki di l ap efase dèt
395 milyon Ayiti dwe l nan ako PetroCaribe. Kèk ekspè te deja kalkile
lame meriken pral manje anpatan 3
a 4 milya nan 12 milya, san konte
lòt ekspè 200.000 dola lan yo. Pèp
la anba tant toujou, sezon siklòn lan
sou nou.
Lemonn antye reponn pou
dezas natirèl, okipan yo pa menm
vle reyalize travay ki pi ijan an: ede
Ayiti fè yon sistèm nasyonal pou
reponn ak dezas natirèl la. Menm si
bayè yo ta bay Ayiti tout kòb la ( nou
konnen se yon rèv), pap ret ase pou
fè rekonstriksyon fizik, ekonomik,
sosyal, enstitisyonèl ki nan plan an.
Sa nou rete nan sans sa a : yon
okipasyon (Klinton, Minustah ak
Bank mondyal antèt), k ap kouvri
domèn ekonomik , politik, militè ak
kiltirèl pou lontan. Preval, Palman
an ak mèt yo nan boujwazi lokal la
vann peyi a, pou 2 kòb penich, gratis
ti cheri.
Eske n ap defann grandèt peyi
a?
-Nou di kowoperasyon wi. Okipasyon non.
-Nou mande pou tout twoup
etranje kite teritwa a.
-Nou mande fòmasyon yon
komisyon
elektoral
pèmanan,
endepandan parapò a anpi a ak Preval.
-Nou mande kreyasyon djob
nan yon pwojè bati kay nan Potoprens ak nan pwovens pou kòmanse
desantralizasyon an.
-Nou sipòte peyizan yo nan
batay kont Monsanto a, epi nou
mande pou boule tout vye pwodui
anpwazonnen sa yo
-Ed etranje a fèt pou ede Ayisyen pou yo dirije ak planifye yon
rekonstriksyon long, estratejik la.
Pou devlopman manchlong. Nou pa
bezwen yon leta depandan ak yon
ekonomi pèpè ki pa gen devlopman
ladann epi k ap jenere mizè ak esklizyon..
Pou nou reprann dwa granmoun nou, fòk nou ouvè yon dyalog
nasyonal pou fraksyon klas mwayèn nasyonalis la fè yon alyans
demokratik popilè nasyonal ansanm
ak travayè, peyizan; sètadi pou fòme
KAN PEP LA. Se sèl jan nou ka reprann souverènte nou, pou nou ka
tabli yon vrè plan rekonstriksyon
pou devlopman nasyonal peyi a.
Vol. 3 No. 49 • Du 23 au 29 juin 2010
A Travers Haiti
Un pôle de développement Bourgeois et impérialistes à la
du Cap-Haïtien ou de la
rescousse de Préval !
région nord ?
Hervé Jean Michel
Par Catherine Charlemagne
C
omme les lecteurs peuvent le
remarquer, nous nous intéressons beaucoup aux plans des grands
travaux du gouvernement et particulièrement aux plans de développement régional, dans le cadre du plan
d’ensemble de la reconstruction du
pays, après le 12 janvier 2010, plan
mis en place par la Commission Intérimaire de la Reconstruction d’Haïti
(CIRH). La semaine dernière, suite à
l’annonce du ministre de l’économie
et des finances au sujet des projets du
gouvernement pour la capitale haïtienne, nous les avons longuement
analysés afin de permettre à la population de comprendre ce que les autorités haïtiennes entendent faire de
Port-au-Prince. Nous avons eu beaucoup de réactions nous encourageant
dans le sens de notre démarche. Cette
semaine, nous revenons sur une autre déclaration du même ministre des
Finances, M. Ronald Baudin, lors de
sa tournée dans le nord du pays.
Selon le ministre, au moins
quatre accords de partenariats ont été
signés entre l’Etat et le secteur privé
dans le cadre des grands travaux devant être effectués dans cette région,
vu que la « région nord a été retenue
comme pôle de développement par le
gouvernement ». A première vue, il
n’y a rien à redire. Au contraire, cela
demanderait à ce qu’on encourage le
pouvoir public haïtien à entreprendre
ce genre de démarches afin de sortir,
une fois pour toutes, ce pays dans cet
état de misère et du sous-développement chronique dans lequel il patauge
depuis sa fondation.
Créer des pôles de développement régionaux, c’est exactement ce
que la population demande aux autorités. Puisque cela permettra la mise en
application, de fait, de la décentralisation, qui forcément apportera plus de
services de proximité et plus d’emplois
aux citoyens. Alors, puisqu’on parle
de pôle de développement régional,
de quoi s’agit-il ? D’après la Déclaration du ministre Ronald Baudin,
qu’on devrait appeler, « monsieur Reconstruction » ou « monsieur Développement », les accords passés avec
le secteur privé consistent d’abord
à financer « d’importants travaux
d’infrastructures dans le grand
nord ».
L’agrandissement de l’aéroport
du Cap-Haïtien, la rénovation de
l’hôpital public du Cap-Haïtien, la
réhabilitation de quelques tronçons
de routes, et enfin, l’implantation
d’un parc industriel dans la région du
Cap-Haïtien dont les études de faisabilité sont en cours. Sans oublier de
noter que le gouvernement pense à
un renforcement de la gouvernance
locale dans cette zone. Grosso modo,
voilà les domaines dans lesquels les
autorités actuelles gouvernementales
comptent donner priorité dans ce
qu’elles appellent pôle de développement de la région nord. Comme tout
le monde peut le constater, il n’y a
rien d’innovant dans ce projet et surtout, l’on est loin d’un projet à échelle
régionale.
A part l’étude pour l’implantation
d’un Parc industriel dans la deuxième
ville du pays, tous les autres projets
de l’Etat, annoncés par le ministre,
ne sont que des histoires anciennes,
voire très anciennes dans la mesure
où, tous les gens du nord ont déjà
entendu, depuis leur tendre enfance,
parler de ces projets. Quid d’un pôle
de développement régional ? Il n’en
est rien. Et pour cause, le ministre des
finances n’a jamais fait allusion aux
autres départements de la région pour
l’implantation d’usines, de services
et autres infrastructures publiques.
Où en est-on avec la route Gonaïves/ Port-de-Paix ? Or, aujourd’hui
se rendre dans la cité de Capoix-LaMort relève d’un véritable chemin de
croix.
Même à dos d’âne, ce tronçon de
route reliant la cité de l’indépendance
à Port-de-Paix est quasiment impossible. La ville de Port-de-Paix ellemême est une cité abandonnée par le
pouvoir central. Certes, le gouvernement a invoqué dans son projet son
intention de renforcer la gouvernance
locale. Sauf, il a bien précisé, les communes du Cap-Haïtien, peut-être,
voudrait-il dire, du département du
nord. C’est vrai la notion et la définition de l’entité régionale, que ce soit
sur le plan administratif ou institutionnel, n’est pas établie dans la Constitution. En fait, parler de Région nord ou
sud dans le cadre de la gestion étatique haïtienne est assez vague, ambiguë, voire inconstitutionnel.
Si le pouvoir public décide de
retenir « la région nord » comme pôle
de développement, on est en droit de
penser que les dirigeants de ce pays
savent de quoi ils parlent. Or, à considérer la manière dont le ministre
des finances a annoncé ces projets
de développement, on voit plutôt une
concentration dans le département du
nord ayant pour chef lieu la ville du
Cap-Haïtien. Qu’en est-il du NordEst dont Fort Liberté est le chef lieu
et Ouanaminth la ville principale ? Ce
n’est un secret pour aucun Haïtien, ce
département a beau avoir des potentiels humains et des richesses naturelles inexploitées, il ne reste pas moins
qu’il est aussi isolé que la Savane
désolée. Manquant presque tout en
matière de service, il sert de marché
pour la République Dominicaine qui
s’enrichit économiquement sur le dos
de sa population. En ce qui concerne
le département du Nord-Ouest, c’est
encore pire.
Coincé entre le département de
l’Artibonite et celui du Nord, le NordOuest se meurt tout seul dans son
coin totalement coupé de la République qui l’ignore royalement. Or, lui
aussi est doté de sites historiques et
de richesses naturelles qui auraient
pu l’aider à s’en sortir si l’on mettait
en valeur ces bienfaits de la nature et
de l’homme. Certes, le grand argentier de la République a parlé du patrimoine historique et culturel, de sites
balnéaires, de niveau mondial, etc.,
des raisons pour lesquelles le gouvernement a retenu le nord comme
pôle de développement. Très intéressant, sauf que le ministre a plutôt fait
allusion uniquement au département
du Nord.
Dans ce cas, les élus des autres
départements du grand nord doivent
demeurer vigilants afin que leurs départements ne soient pas traités en
parents pauvres. D’ailleurs, si ce sont
des projets à caractère régional, il n’y
a aucune raison pour que les politiques, en annonçant ces projets, ne
fassent pas aussi mention des autres
départements de la région. Mais on
a bien remarqué que tous les grands
travaux annoncés dans le cadre de ce
pôle de développement concernent
davantage le département du nord
que l’ensemble de la région. Et surtout, il n’y a rien de nouveau dans
ces projets.
Vol. 3 No. 49 • Du 23 au 29 juin 2010
D
ans cette confuse saison politique dans laquelle sombre Haiti,
des tentatives pour sauver le projet d’occupation et de mise sous tutelle, s’amorcent avec la proposition
de la société civile minoritaire, et
l’ultimatum larvé lancé à Préval par
la Commission des Affaires étrangères
su Sénat étasunien.
En effet, des organisations de
cette Société civile minoritaire, après
avoir tiré de grands profits économicopolitiques de la gestion de Préval, se
sont heurtées aux exigeantes revendications d’un tabula rasa des organisations populaires, réunies au sein de
« Tèt Kole Oganizasyon Popilè yo »,
soutenues par des plateformes de partis politiques. Dans sa course contre la
montre, cette Société civile, pour sauvegarder le statu quo, a proposé une
formule de remplacement du CEP de
Dorsinvil, puisée sur le modèle d’un
Conseil Electoral Provisoire, suivant
les articles transitoires de la constitution de 1987. Tout ceci prouve comment les Institutions de ce pays n’ont
pas évolué, ayant piétiné et régressé
après plus de deux décades.
Quelle est donc cette proposition
concrète ? Toujours selon le même
Rosny Desroches, l’éternel directeur de cette Société civile minoritaire
venu soutenir sa thèse, le nouveau
CEP sera constitué de représentants
de l’Exécutif, de la Conférence épiscopale, de la Fédération protestante,
de la Cour de Cassation, du Secteur des droits humains, du Conseil
de l’Université d’Etat d’Haiti et de
l’Association des journalistes. De
l’avis du directeur, cette formule est
nouvelle, alors que ce sont toujours
les mêmes Institutions qui forment le
CEP, depuis les premières tentatives
électorales noyées dans le sang, le dimanche 29 novembre 1987 jusqu’à
l’actuel organisme électoral provisoire
présidé par Gaillot Dorsinvil.
Le côté dramatique de la situation est que le directeur de l’Initiative
de la Société civile minoritaire, Rosny
Desroches, a gardé un mutisme absolu, lorsque le 19 avril et 21 juin 2009,
ce même CEP a brillé dans le jeu de la
corruption, de la partisanerie, de
l’exclusion de la majorité nationale et
de la dépendance dans de prétendues
sénatoriales partielles de nomination.
Où étaient Desroches et sa Société civile minoritaire, les 19 avril et
21 juin 2009 ? Ce CEP de Dorsinvil
n’est pas brusquement devenu corrompu, car de par son essence même:
ses actes illégaux et anticonstitutionnels, ses transactions mafieuses, il est
corrompu. Pourquoi ce jeu de dupes
à satisfaire une partie des revendications de « Tèt Kole Oganizasyon
Popilè yo » ? N’est-ce pas, monsieur
Desroches, pour sauver Préval et garantir que les prochaines élections
soient quand même des sélections,
dans le but de maintenir les structures
de mise sous tutelle et de colonisation
d’Haiti !
Si la Société civile minoritaire,
elle aussi a enfanté la totale dépendance, l’occupation d’Haiti par
l’impérialisme, faudrait-il bien qu’elle
lutte pour protéger et nourrir cet enfant qui s’annonce d’une grande fertilité pour l’impérialisme, l’oligarchie
haïtienne et leurs suppôts. Dans cette
même foulée, la Commission des
Affaires étrangères du Sénat étasunien, dans la lignée de l’ex-président
George W. Bush, veut conserver et
renforcer les acquis : l’occupation
d’Haiti et sa mise sous tutelle. En
demandant à Préval de renvoyer le
CEP d’exclusion de Dorsinvil ou plus
précisément : « d’effectuer les restructurations appropriées au sein du
Conseil Electoral Provisoire », cette
Commission entend crever et saigner la mobilisation populaire contre
Préval, contre l’occupation militaire
du pays et contre la loi d’urgence qui
renforce la mainmise impérialiste sur
la gestion socio-économico-politique
du pays.
Cette Commission, sachant que
« Fanmi Lavalas » est l’Organisation
politique majoritaire du pays, a eu
le soin de recommander aux autorités sa non-exclusion. Ayant suivi,
intelligemment, le boycott des sénatoriales partielles « Pòt fèmen » par
Lavalas, elle a su tirer les leçons qui
s’imposent. Aucun démocrate, même
s’il ne l’est que de nom, ne saurait
reconnaître aucune légitimité à ces
farces des 19 avril et 21 juin 2009.
Une mobilisation lavalassienne, malgré toutes les tentatives d’épuisement
des esprits, de corruption en distribuant de l’argent, d’intimidation
et de violence, pourrait être néfaste
aux prochaines élections haïtiennes.
C’est la raison fondamentale qui a
poussé la Commission à exiger, pour
question de légitimation, une participation de Fanmi Lavalas à ces élections nécessaires pour le pays. « Le
président Préval et son administration
doivent voir dans ces élections une
occasion d’envoyer un signal clair de
leur engagement en faveur de la démocratie et de la bonne gouvernance.
Cet engagement doit être perceptible
dans les actions posées au jour le
jour. »
C’est la première fois, depuis
le coup d’Etat/kidnapping de 2004,
qu’une Institution étrangère, surtout étasunienne, ose utiliser le mot
démocratie dans son discours. Il est
clair, de l’avis des dominateurs, que
le peuple haïtien, écrasé par la misère, l’exclusion sociale, l’indifférence,
le mépris des élites et la culture de
la résignation, allait sombrer en acceptant ce mauvais sort, comme une
malédiction divine. Aujourd’hui, la
mobilisation amorcée et développée,
dans des difficiles conditions par des
organisations populaires et des plateformes de partis politiques, pousse les
occupants à changer de stratégie.
Quelle sera donc sa décision,
aujourd’hui, quand la Société civile
de Rosny Desroches et la Commission des Affaires étrangères du Sénat
étasunien, exigent le départ du CEP et
l’intégration de Fanmi Lavalas dans
le processus électoral ? La tentative
de sauvetage de Préval, s’est heurtée
à un refus systématique de « Tèt Kole
Oganizasyon Popilè yo » qui maintient sa position jusqu’auboutiste : le
départ de Préval, l’annulation de la loi
d’urgence, la désoccupation du pays,
le retour au pays du Dr. Jean Bertrand
Aristide pour ne citer que ces revendications.
Dans cette grande bataille
politique, exacerbée par la ténacité
de Préval à conduire une politique
d’exclusion sociale, d’indignité haïtienne et de renforcement de la mise
sous tutelle du pays, détruisant tout
espoir de construire un espace où
les Haïtiens puissent vivre humainement, ces organisations disent vouloir
poursuivre leur mobilisation jusqu’à
la satisfaction de leurs revendications. Quelque puisse être la dernière
décision du palais national, quant à
l’avenir du CEP d’exclusion de Dorsinvil, « Tèt Kole Oganizasyon Popilè
yo » dit croire poursuivre sa lutte dans
la solidarité pleine et entière avec les
masses haïtiennes, condamnées à
l’exclusion socio-économique et culturelle dans un pays où les riches et
les puissants drainent toutes les ressources et les richesses.
L’agrandissement
de
l’aéroport du Cap-Haïtien sera financé
par le gouvernement vénézuélien ;
la rénovation de l’hôpital du Cap n’a
rien d’extraordinaire, sauf que ce
centre hospitalier est dans un piteux
état depuis belle lurette. Réhabiliter
quelques routes n’a rien à voir avec
le lancement d’un pôle de développement ou de grands travaux de
construction pour le développement
régional ou national. Cela relève
uniquement du service d’entretien
dont il existe déjà un fond, le Fond
d’Entretien Routier (FER), qui n’a
servi, jusque-là, à entretenir pas
grand chose. Et ce n’est certainement
pas avec de bonnes intentions pour
renforcer la gouvernance locale qu’on
va faire croire aux gens avisés qu’un
pôle de développement régional va
apporter un plus ou un changement
dans la vie de la population de cette
région, ce d’autant plus que cela ne
concerne vraiment que le département du nord.
Enfin, un pôle de développement est d’abord un ensemble de pro-
jets planifiés pour être réalisés dans
un périmètre quelconque mais bien
limité dans un axe géographique
soit départemental, régional ou communal. Et ce pôle de développement
peut-être culturel ou artistique, social,
économique, industriel, etc. Pour
l’heure, le ministre de l’économie et
des finances n’a pas dit quelle est la
nature de ce projet et non plus, s’il
s’agit d’un pôle de développement
global, multisectoriel entrant dans un
plan de développement national durable.
Rosny Desroches
Haïti Liberté
7
Perspectives
Quand Monsanto vient au secours d’Haïti
Par Benjamin Fernandez
J
eudi 4 juin, entre 8 000 et 12
000 paysans haïtiens, soutenus
par une vingtaine d’organisations
locales et internationales, manifestaient dans la commune de Hinche,
au centre de l’île, pour exprimer
leur désaccord avec la politique
d’« aide » au secteur agricole du
gouvernement, en particulier sa
décision d’accepter les semences
offertes par le géant de l’industrie
agronomique Monsanto. La transnationale vient de promettre un
don de 475 tonnes de semences,
avec leur arsenal de pesticides et
d’engrais. Un premier arrivage a
déjà été distribué dans des centres
pilotes et vendus « à prix réduit »
aux paysans. L’opération s’inscrit
dans le cadre du projet Winner
(Initiative bassins versants pour
les ressources naturelles et environnementales) qui épaule près de
10 000 agriculteurs pour la reprise
de leur activité. Lancé en 2009, le
projet est supervisé par l’Agence
américaine pour le développement
international (USAID).
On ne présente plus Monsanto, qui fabriquait l’agent orange, utilisé pendant la guerre du
Vietnam ainsi que des produits à
base de dioxine avant de se convertir aux biotechnologies agricoles. Bien représentée au sein de
l’administration américaine (1),
l’entreprise se trouve mise en cause
dans plusieurs affaires, liées à la
contamination de l’environnement
par des produits polluants, dont
ses herbicides (2). Elle est, par
ailleurs, dénoncée pour avoir contribué à ruiner des dizaines de milliers de paysans dans les pays les
plus pauvres, comme l’Inde, où le
surendettement des semeurs de coton a entraîné des vagues massives
de suicide. De son côté, le directeur
des opérations en Haïti du projet
Winner, n’est autre que M. JeanRobert Estimé, qui fut ministre des
affaires étrangères du « président à
vie », M. Jean-Claude Duvalier.
M. Jean-Yves Urfié, père spiritain engagé depuis quarante ans
auprès des paysans haïtiens, a, le
premier, alerté quant à la nature
Menez Jean-Jerome
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No
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k òl!
(718) 462-2600
(914) 643-1226 cell
8
Haïti Liberté
La manifestation des paysans dans la commune de Hinche pour exprimer
leur désaccord avec la politique d’« aide » au secteur agricole du
gouvernement par le géant de l’industrie agronomique Monsanto
de « l’aide généreuse », de Monsanto, craignant qu’il ne s’agisse
d’organismes
génétiquement
modifiés (OGM). Le ministre de
l’agriculture, M. Joanas Gué, s’en
est immédiatement défendu, assurant avoir pris « toutes les précautions avant d’accepter l’offre
de la multinationale Monsanto »
(3).
On sait désormais que les semences offertes se composent de
semences de maïs dites « hybrides
», non transgéniques. La productivité attendue de ces graines nécessite une utilisation d’herbicides
et d’engrais bien supérieure à celle
nécessaire pour les semences traditionnelles ou autochtones. De plus,
seule la première génération de ces
semences est fertile. Si l’habitude
est prise de les utiliser (à la place
des semences tirées des récoltes
précédentes), il faudra alors acheter semences, engrais et herbicides
auprès de Monsanto.
On peut comprendre comment une semence « super productive » pourrait être la bienvenue
dans un pays qui manque de nourriture. Toutefois, M. Jean-Pierre
Ricot, économiste à la Plateforme
haïtienne de plaidoyer pour un
développement alternatif (PAPDA),
estime qu’il s’agit de l’introduction
d’une logique de marché qui ne correspond pas à la culture paysanne
d’Haïti : « Les paysans haïtiens ont
traditionnellement la capacité de
produire et de reproduire leur propre semence, organique et locale,
à destination de leur famille et du
marché de proximité. Monsanto
veut intégrer les agriculteurs sur
un marché qu’ils ne contrôlent pas
en matière de qualité de semence
et de prix [et] faire du paysan haïtien un assisté plutôt qu’un producteur. (4) »
Quelles que soient les motivations de la transnationale, le choix
d’un tel partenariat soulève des interrogations quant à l’orientation
de la politique d’aide et à l’avenir
de l’agriculture haïtienne. La survie de la population paysanne,
près de 70 % du total, dépend de
ce secteur-clé déjà malmené par
« l’aide américaine »… et que la
reconstruction aurait pu aider à «
remettre sur pied ».
Dès
1981,
sous
l’administration Reagan, l’USAID
fait pression sur le gouvernement
haïtien pour substituer des produits
d’exportation (cacao, coton, huiles
essentielles) aux cultures vivrières.
L’opération sera facilitée par l’octroi
d’une aide alimentaire américaine
équivalente à 11 millions de dol-
lars. En 1995, un accord passé
entre l’ancien président, M. JeanBertrand Aristide, et le président
américain William Clinton pour lever les barrières douanières, a autorisé le « dumping » des produits
agricoles américains (subventionnés) sur le marché local.
Autosuffisante dans les années 1980, la production nationale
haïtienne alimentaire satisfaisait
moins de 40 % de la demande alimentaire locale à la veille du séisme.
Le reste provenait des importations
et de l’aide internationale (5). Une
situation qui n’a fait qu’aggraver
les conséquences de la catastrophe.
Le nombre de personnes vivant en
situation d’insécurité alimentaire
sévère est passé de 500 000 avant
le séisme à plus de 2 millions
aujourd’hui. Le nombre de familles
disposant de stocks de nourriture a
chuté de 44 à 17 % et les prix des
denrées alimentaires ont bondi de
25 % en moyenne.
La crise alimentaire sans
précédant dont témoignèrent les
émeutes de la faim en 2008, avait
acculé les grands acteurs de l’aide
internationale à reconnaître leur «
erreur » et recommandé de placer
l’agriculture au centre des politiques de développement (6). Ainsi
M. Clinton, aujourd’hui, envoyé
spécial pour Haïti à l’ONU, a-til présenté ses excuses au peuple
haïtien pour les dommages causés
par son administration (7). Plusieurs spécialistes, et même certains membres du Congrès américain, ont proposé que les Etats-Unis
achètent les productions locales
pour les distribuer aux populations,
plutôt que d’envoyer leurs propres
produits agricoles. En vain. Dans
l’état actuel, Haïti demeure l’un des
tout premiers clients du riz américain.
Comme s’en est inquiété le
président Haïtien M. René Préval,
lors de sa rencontre avec son homologue américain le 10 mars
dernier : « si on continue à envoyer de la nourriture et de l’eau
de l’étranger, cela va concurrencer
la production nationale d’Haïti
et le commerce haïtien ». Selon
M. Gérald Maturin, ancien ministre de l’agriculture aujourd’hui à
la tête de la Coordination régionale des organisations du Sud-Est
(CROSE), la reconstruction dépend
« de l’inclusion de la paysannerie
dans l’économie nationale et dans
la vie de la nation » (8). Celle-ci
réclame aujourd’hui de ne plus être
ignorée dans la définition de l’aide
et la mise en place des projets de
reconstruction.
Dans le contexte d’urgence
alimentaire, et à l’approche de la
saison cyclonique, l’Organisation
des
Nations
Unies
pour
l’alimentation
et
l’agriculture
(FAO) promet l’envoi de 345 000
tonnes de semences d’ici la fin de
l’année. Le cahier des charges de
l’institution prévoit l’achat de semences locales ainsi que l’appui
technique aux paysans. Alors que
le principal acteur public de l’aide
d’urgence affiche une stratégie
d’ampleur cohérente avec les besoins agricoles et alimentaires de
la population haïtienne, pourquoi
faire appel à Monsanto pour la
fourniture de 0,13 % du total des
semences dont Haïti a besoin cette
année ?
La
décision
d’introduire
des semences hybrides, stériles,
se justifie-t-elle entièrement par
l’urgence alimentaire ? N’ouvre-telle pas la voie à la conquête progressive du marché haïtien des semences pour une transnationale en
quête de nouveaux marchés ? Au
final, cette goutte d’eau qui pourrait passer inaperçue – et qui vient
à point nommé pour redorer le blason d’une société critiquée et aux
résultats décevants (9) – ne menace-t-elle pas de se transformer en
déluge d’ici quelques années ?
Notes
(1) Les cooptations entre la
firme et l’administration publique
américaine sont nombreuses. Citons
l’ancienne dirigeante de Monsanto,
Linda Fischer, qui a été nommée directrice adjointe de l’agence de protection
de l’environnement (EPA) en 2003, ou
Michael R. Taylor, vice président pour
les politiques publiques à Monsanto,
qui a été propulsé, au lendemain du
séisme en Haïti, commissaire député
à la Food and Drug Administration
(FDA).
(2) La multinationale a été
condamnée pour pollution des sols,
des nappes phréatiques et du sang
des populations avec les polychlorobiphényles (PCB) aux Etats-Unis et
au Royaume-Uni (Pays de Galles), et
pour publicité mensongère, quant à la
nature soi-disant biodégradable de son
désherbant Roundup aux Etats-Unis
et en France (condamnée à New York
en 1996 et à Lyon en 2008).
(3) « Pas de semences OGM en
Haiti, selon le ministre de l’agriculture
», Alterpresse, 1er mai 2010.
(4) « Le futur agricole d’Haïti,
selon l’américain Monsanto », Rue89,
28 mai 2010.
(5) « Aide alimentaire et production nationale : nécessité d’une adéquation », Agropresse, 1er mars 2010.
http://www.agropressehaiti.org/public/voir_article.php ?id=55
(6) « L’agriculture au service du
développement », Rapport 2008 sur le
développement dans le monde, publié
en octobre 2007.
(7) Discours du 10 mars 2010
devant la Commission des affaires
étrangères du Sénat américain.
(8) RFI, 12 mai 2010. Ministre de l’agriculture en 1997, pendant
le premier mandat de M. Préval, M.
Maturin tenta une réforme agraire en
faveur de la paysannerie, effritée par
des alternances dans le gouvernement.
(9) Les bénéfices de la firme
au premier trimestre 2010 ont accusé
une perte de 19 millions de dollars par
rapport à la même période l’an passé,
marquant un recul de 19% en un an
(AFP, 7 avril 2010).
La valise du Monde
Diplomatique 15 juin 2010
La liste des 26
membres de la
Commission
intérimaire
pour la
Reconstruction
d'Haiti (CIRH)
A : la partie haïtienne
1. SEM Jean Max Bellerive,
Premier Ministre, co-président,
2. M. Lucien Francoeur
(Chambre des Députés),
3. M. Lucien Jean Bernard
(Sénat de la République)
4. Dr. Réginald Boulos (Secteur
des Affaires)
5. M. Georges Henry Fils (Judiciaire)
6. M. Gary Lissade (Judiciaire)
7. M. Jean Claude Lebrun
(Syndical)
8. M. Joseph G. Louis (Autorités locales)
9. M. Raoul Pierre Louis (Autorités locales)
10. Mme Suze Percy (Exécutif)
11. Dr. Marie George Salomon
(Exécutif)
12. M. Claude Jeudy (Exécutif)
13. Dr. Jean Rénald Clérismé
(Exécutif)
B : la partie internationale :
1. Président William Jefferson
Clinton, co-président
2. M. Percival J.Patterson,
CARICOM
3. M. Pierre Duquesne, France
4. Mme Cheryl Mills, EtatsUnis d'Amérique
5. Mme Cristina Barrios, Espagne
6. M. Alexandre Abrantes,
Banque Mondiale
7. M. Stefano Manservisi,
Union Européenne
8. M. David Moloney, Canada
9. M. Francisco Arias Cardenas, Venezuela
10. M. Antonio Ferreira, Brésil
11. Mme Helen Clark, ONU
(Rebecca Cryspan)
12. M. Luis Alberto Moreno,
BID
13. M. Halvor Saetre, Norvège
– COMMISSION À PRÉPARER
II.- Membres de la CIHR,
nommés : sans droit de vote
1. Marie Carmèle Rose Anne
Auguste (ONG nationales)
2. M. Joseph Bernadel (Diaspora haïtienne) -- COMMISSION
À PRÉPARER
3. M. Philippe Bécoulet (ONG
internationales)
4. M. Ricardo Seitenfus, OEA
Reste à nommer par les éléments de la Communauté
internationale non représentés
à date un Représentant commun.
Vol. 3 No. 49 • Du 23 au 29 juin 2010
This Week in Haiti
«Moloch Tropical» by Raoul Peck: A Venomous Farce
by Kim Ives
R
aoul Peck’s “Moloch Tropical” is a
vitriolic cinematic diatribe against
former Haitian President Jean-Bertrand
Aristide, filled with heavy-handed smears
of the exiled ex-president and those
around him. The film has been and will
continue to be acclaimed by supporters
of the 2004 coup d’état against Aristide,
which was orchestrated over the course of
three years by the U.S., France and Canada in concert with Haiti’s bourgeoisie and
former Haitian military and death-squad
leaders.
So it was ironic that this fictional
justification for the most bloody and illegal overthrow of a popular elected government in recent Latin American history
was the “centerpiece” of this year’s Human Rights Watch International Film Festival in New York. Rather than analyzing
and condemning Washington’s relentless
destabilization of Haiti’s nascent and imperfect democracy, a campaign minutely
dissected in Peter Hallward’s “Damming
the Flood” (Verso, 2007), “Peck delivers
a searing critique of a government corrupted by power and an individual driven mad by it,” trumpets Human Rights
Watch.
The film, a variation on Aleksandr
Sokurov’s film “Moloch” about Adolph
Hitler, portrays the final day of unraveling
of the regime and sanity of President Jean
de Dieu (played by French actor Zinedine
Soualem), a former priest from the slums
known as “Ti Jean,” who sprinkles foreign
languages in his speeches and is married
to a Haitian-American lawyer (played
by former French beauty-queen Sonia
Rolland). Anyone even vaguely familiar
with Haiti’s recent history sees that these
characters represent Aristide, also known
as “Titid,” and his wife Mildred Trouillot
Aristide.
But Peck tries to obscure this parallel, doing what a Haitian proverb calls
“voye roch kache men” (throw a rock
then hide your hand). In interviews, he
claims that Jean de Dieu is a composite of
foreign and Haitian leaders and that the
film a meditation on the corrupting influence of power in general. At the New York
showing, as at other festivals, Peck cited
Silvio Berlusconi, Vladimir Putin, Richard
Nixon, George Bush, Jean-Claude Duvalier and René Préval as his references.
Hogwash. The film is 99% about Aristide
and Peck’s problems with him.
And what are those problems?
Peck feels “betrayed” by Aristide, he said
in remarks after the New York showing,
whom he, like almost every other progressive Haitian intellectual, supported in
the late 1980s and early 1990s when the
priest emerged as the leader of the postDuvalier democracy movement. Between
the first Washington-backed coup d’état
against him on Sep. 30, 1991 and the
second on Feb. 29, 2004, Aristide made
a number of political concessions, compromises, maneuvers, head feints, and
what he called “jwèt entelijans” (games
of intelligence) in an effort to outwit and
wrestle with Washington’s “laboratory,”
as Aristide calls the CIA-Pentagon nexus
that undid him twice. Over the years, these
compromises alienated many of Aristide’s
former allies, who almost always speak of
“betrayal.” Often, they are angry because
Aristide did not name them to a government post or return their phone calls.
But for most Haitian leftists, Aristide’s cardinal sin was his agreement with
President Bill Clinton to return to Haiti in
1994 on the shoulders of 20,000 U.S.
troops, thereby facilitating the second
foreign military occupation of Haiti in the
20th century after that of 1915 to 1934.
(The “deal” quickly soured when Aristide
reneged on plans to privatize Haiti’s state
enterprises and slash state payrolls, which
led the Clinton White House to push him
out of office in February 1996 rather than
allow him to recoup the three years he
had spent in exile, as large segments of
the Haitian people demanded.)
One might have thought that this
violation of national sovereignty was the
“betrayal” that Peck opposed on principle,
but no. Peck agreed to become President
Préval’s Culture Minister in 1997 under
the continuing military occupation (then
administered by the UN), which suggests
his anti-occupation convictions were not
all that strong.
Even more incoherent is Peck’s
premise, stated after the film, that “Washington and Paris supported Aristide and
pushed the opposition to make a deal
with him up until three days before he
left.” (By the way, Peck does not accept
Aristide’s assertion that he was kidnapped
by US soldiers.) Throughout the film, Jean
de Dieu’s wife warns him “Washington
is going to drop you,” as if U.S. officials
had been backing him until then. Reality
is just the opposite. Washington did everything it could to thwart Aristide’s reelection in 2000 and began a diplomatic,
economic, political and paramilitary “contra” campaign to unseat him even before
he was sworn in on Feb. 7, 2001.
So, it is again ironic that the director
exhumes every element of the 1991-94
and 2004-06 coup propaganda campaigns
hatched in Washington and the Haitian
bourgeoisie’s salons. Peck delights in garishly recreating all the discredited caricatures: “Aristide the demagogue,” “Aristide
the mentally unbalanced,” “Aristide the
mob mobilizer,” “Aristide the necklacer,”
“Aristide the womanizer,” “Aristide the
megalomaniac” etc. ad nauseam.
One of Peck’s first and frequently
revisited targets in this ponderous film is
Aristide’s 2003 demand that France repay
Haiti some $21 billion for the “independence debt” of 90 million gold francs that
Paris extorted from its former colony from
1824 to 1947. Perhaps Peck’s dogged ridiculing of this perfectly reasonable, legally
sound and widely hailed official call for
reparations (the first by any former colony) has something to do with his recent
appointment to head the French government’s prestigious film school, La Fémis?
We see Mother Theresa, a thinlyveiled version of Lavalas activist Annette
“So An” Auguste, muster and give a pep
talk to a crowd of lumpen thugs called
chimères (chimera) to cries of “Koupe tèt,
boule kay” (Cut of heads, burn houses!)
before they go to bust up an opposition
demonstration. These scenes imply that
Aristide rallied artificial mobs to counter
legitimate street protest. The opposite is
true. Haiti’s poor, just as in Venezuela
two years earlier, usually spontaneously
organized to counter the coup d’état’s
spearhead, the National Endowment for
Democracy-spawned “civil society” front
called the “Group of 184”, which was
financed, coached and protected by the
French and U.S. embassies.
We see a preening, oblivious African-American actor arrive and play the
role of Toussaint L’Ouverture in a Palace
play to honor Haiti’s independence anniversary, an obvious dig at Hollywood
actor and Aristide defender Danny Glover,
Vol. 3 No. 49 • Du 23 au 29 juin 2010
President Jean de Dieu (Zinedine
Soualem) and his wife (Sonia
Rolland) are meant to represent
former President Jean-Bertrand
Aristide and his wife, Mildred,
in this turgid satire from Haitian
director Raoul Peck.
who performed in Haiti for the 2004 bicentennial.
The U.S. and France-led boycott of
those bicentennial celebrations was one of
the saddest chapters of recent Haitian history. The only head of state to attend was
South African President Thabo Mbeki.
Peck makes fun of the difficulties Aristide
faced as the noose tightened around him.
A tough Jean de Dieu aide at one point
barks at her assistant: “Get me whites! I
need whites!” She is often seen complaining by cell phone to various U.S. officials
about their diplomatic snub.
Jean de Dieu’s oppressed, captive,
and unhappy wife just wants to escape to
the US with their daughter. The president
treats her very badly, brushing aside advice and even an attempted caress. But
here, as at other points, the film is inconsistent because it starts with a scene of the
president longingly stroking the naked
back of his sleeping wife, who is startled
awake only to rebuff him.
The Aristide analogue is also a lascivious jerk who forces a reluctant maid to
perform sexual favors for him. In fact, the
president’s unbridled sexual appetite – he
makes lewd remarks to the ersatz Glover’s
female co-star on her arrival at the Palace
– is one of the film’s main themes, lending
it a moralizing air.
Later Jean de Dieu forgets to take
his medication and begins to act aberrantly. In front of his wife and a room of dignitaries at a public state dinner, he starts to
fondle and dance with the maid, prompting her boyfriend, a saxophone player, to
leap off the stage where he is performing,
only to be shot dead.
Then our Aristide stand-in runs
around naked under the moon in the bush
surrounding the Citadel, the mountain-top
fortress built by Henri Christophe to repel
a French invasion, where the parody is
entirely set.
(CIA analyst Brian Latell, in concert
with conservative North Carolina Senator
Jesse Helms, started the later disproved
rumor in October 1993 that Aristide was
on psychiatric medication and had been
treated for mental illness in a Canadian
hospital as part of a disinformation campaign aimed at scuttling Aristide’s first
projected return to Haiti on Oct. 30, 1993.
It is shocking to see Peck resuscitate such
calumnies.)
One hapless journalist (Jimmy
Jean-Louis), a former friend of the president who wrote an unflattering editorial,
is horribly tortured, then gussied up by a
makeup artist to be brought to a private
candlelight dinner with the president. But
the tortured journalist refuses to budge
from his principles and denounces the
president to his face.
“You are not a monster,” the barely
conscious journalist, his face scarred and
swollen from torture, tells Jean de Dieu, as
Peck would speak to Aristide. “A monster
has some majesty. You gave the people
hope. You soiled their dream. You wanted
to be a prophet. You weren’t even a consistent monster. I would pity you but I
don’t know how.”
The president has his henchmen
take the journalist outside and burn him
alive with a tire around his neck, From
atop the Citadel, Jean de Dieu looks down
on the scene, lamenting: “My friend! My
brother!”This gives an idea of the director’s light touch in this interminable work
of cinematic slander and vengeance.
Peck produced the film himself for
about $600,000 so “I could say what I
wanted and wouldn’t have to answer
to anybody,” he said after the showing.
However, it might have been a good idea
if someone had helped him apply some
brakes to his antipathy towards Aristide.
“I wanted to re-examine, with
Shakespearian irony, the tragic and foolish nonsense of the past 40 years,” Peck
said after the New York showing. I would
argue that the past 40 years has not
been “nonsense” at all. On the contrary,
the Haitian people have waged a fierce
and difficult struggle to uproot one of the
hemisphere’s most ruthless dictatorships
and hoisted to international prominence
a parish priest who, for the first time,
in communion with the Haitian people,
foiled U.S. election engineering.
Granted, Aristide made plenty of
mistakes, everybody agrees on that, even
his fiercest partisans. But he certainly
does not merit the outrageous portrayal
he receives in this film which ultimately
blames the two-time victim of US “regime
change.”
In the end, the turgid “Moloch
Tropical” sadly demeans the overall body
of Peck’s work, which includes great films
like “Lumumba” (2000) and “Man by
the Shore” (1993). The director is now
working on a film about the young Karl
Marx. One certainly hopes that the result would not induce from Marx, were
he alive, the famous exasperated remark
Engels reports he made about some of his
admirers: “All I know is that I am not a
Marxist!”
TIME’S ALMOST UP
FOR WBAI 99.5FM!
Community access to the airwaves of WBAI 99.5FM has been
seriously compromised and workers' rights violated! The
composition of WBAI’s Local Station Board will determine the
station's future. Make sure you’re eligible to vote in the late
summer election! Voters will be those who have donated $25 or
volunteered 3 hours between July 1, 2009, and June 30, 2010, or
whose hardship waiver applications are received by June 28, 2010,
and approved. To contribute, go to www.wbai.org/support; to volunteer, call 212-209-2800; to request a waiver application, call
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Justice and Unity Campaign
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212-591-2111
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Haïti Liberté
9
LE BRÉSIL DE LULA, HUIT A
le Brésil d’aujourd’hui n’est
plus le même. Les classes
populaires sont plus affirmatives, moins subordonnées
et dépendantes des réseaux
de pouvoir traditionnels qui
avaient maintenu la majorité
de la population dans une situation de non-citoyenneté.
Continuités et ruptures
Luiz Inácio Lula da Silva, fondateur et chef du Parti des travailleurs (PT), actuel président du Brésil
Par Pierre Beaudet
E
n 2002, le Brésil surprend
le monde en élisant à la
présidence de la République
un ouvrier syndicaliste. Luiz
Inácio Lula da Silva, fondateur et chef du Parti des
travailleurs (PT) est en effet emblématique d’un grand
mouvement populaire qui
a déstabilisé la dictature au
tournant des années 1980.
Par la suite, le PT monte à
l’assaut du ciel pour contester
le pouvoir historiquement
dans les mains de grands caciques, venant de l’élite. Peu
à peu, la gauche progresse,
d’abord en conquérant plusieurs grandes villes où des
expérimentations de gestion
municipale inédites ancrent
le PT et créent de facto une
grande coalition comprenant
une partie importante des
classes moyennes et populaires, urbaines et rurales. Les
diverses « gauches » se coalisent également en amenant
au PT une grande partie de
l’ancienne mouvance marxiste, des chrétiens progressistes, des syndicalistes.
Finalement, tout cela
débouche sur la victoire de
Lula aux élections présidentielles de 2002 (suivi d’un
deuxième mandat acquis, en
2006). De facto, le PT devient la première force politique
du pays, bien que la scène
parlementaire demeure extrêmement fragmentée [1].
Principal adversaire du PT, le
Parti social-démocrate brésilien (PSDB), constitue l’autre
grand pôle de la scène politique, regroupant la droite
traditionnelle avec une partie des secteurs modernistes
des élites économiques et
des couches moyennes-supérieures.
Nouveaux et anciens enjeux
Huit ans plus tard, à
10
Haïti Liberté
l’approche des prochaines
élections présidentielles (octobre 2010), une nouvelle
polarisation politique se répercute sur le pays. Lula,
ayant réalisé ses deux mandats, c’est Dilma Roussef
(elle occupe depuis peu des
fonctions importantes dans
l’administration Lula) qui va
défendre les couleurs du PT.
Devant elle, José Serra, au
nom du PSDB. Bien que les
sondages indiquent un niveau
d’appui populaire très élevé
pour Lula (autour de 80%),
rien n’est joué d’avance.
En faveur de Dilma et
de la poursuite du projet de
Lula, l’économie connaît une
embellie. Le gouvernement
affirme bien gérer la crise
mondiale d’une manière qui
avantage le Brésil, ce dont
témoigne le taux de croissance du PIB (qui pourrait
être + ou - 5% en 2010)
même que la progression de
l’emploi et la diminution de la
pauvreté, assez spectaculaire
si on considère que, selon
divers indicateurs, environ
trente millions de personnes
sont sorties de la pauvreté
« extrême ». D’autre part, la
bonne santé économique se
reflète dans la diminution importante de la dette externe
[2]. Sans être imperméable
aux fluctuations des marchés
financiers, le Brésil est assis
sur un fort excédent commercial ainsi qu’une confortable
réserve en devises (+ 24% en
2009).
Entre-temps, Lula est
devenu le Président de « tous
les Brésiliens ». Sa popularité
dépasse de loin celle de son
parti (dont il s’est partiellement autonomisé). En fait,
Lula est populaire pas seulement (et pas principalement)
à cause de son charisme et
des mesures de redistribution
qui ont bénéficié aux couches
populaires, mais aussi et surtout parce qu’il représente
En huit ans que s’estil donc passé ? Au départ, la
tâche de Lula ne semblait pas
facile. En 2002, le pays est
en effet affaibli par huit ans
de gestion néolibérale « pure
et dure » par le gouvernement de Fernando Henrique
Cardoso. La dette explose,
en partie par l’ouverture
sans précédent de l’économie
brésilienne et l’alignement du
gouvernement brésilien sur le
« consensus de Washington »
imposé par les États-Unis et
le FMI [3]. Les revenus des
couches populaires et moyennes sont en régression. Le
chômage frappe presque 20%
de la main d’œuvre active.
Le secteur public est disloqué
par une vague de privatisations qui permettent à l’élite
économique de racheter à
bas prix des pans entiers de
l’économie. La pauvreté et
récupération » économique.
Il stoppe les privatisations et
remet à l’agenda public l’idée
d’un État « développementiste », intervenant et régulateur. Il reprend langue avec
le mouvement syndical et les
secteurs populaires. Surtout,
il redynamise le filet de sécurité sociale surtout orienté
vers les populations les plus
pauvres et paysannes, dans
le nord du pays (dont le «
Nordeste »). Le projet Fome
zero (faim zéro) met à la disposition de ces couches (un
quart de la population totale)
une aide sociale sous la forme
d’une allocation familiale
(Bolsa Família) ce qui contribue à réduire la famine et la
pauvreté « extrême ».
Sur d’autres plans, la
politique imposée par Lula
indique également des continuités et des ruptures. Son
gouvernement mise sur le
développement du secteur
agro-industriel, et facilite la
croissance des exportations
de soja transgénique et de
viande, sous la houlette des
grandes entreprises privées
qui exploitent la majeure
partie des terres arables.
Lula finalement refuse l’idée
d’une réforme agraire « radi-
Le Brésil, pays de pauvreté et d’exclusion sociale
structurelles, héritier de l’esclavagisme est encore
aujourd’hui le pays le plus inégalitaire au monde.
Dilma Roussef occupe depuis peu des fonctions importantes
dans l’administration Lula, c’est elle qui va défendre les
couleurs du PT aux prochaines élections.
un projet et un processus de
transformation qui encouragent les classes populaires.
Certes ce projet n’est pas (et
n’a jamais été) « révolutionnaire », ni dans sa forme, ni
dans son contenu. Et, dans
ce sens, on peut reconnaître
dans la gouvernance de la
gauche brésilienne des éléments très similaires à ce qui
s’est passé en Europe et en
Amérique du Nord dans le sillon du keynésianisme et de la
social-démocratie.
Éléments
similaires,
mais non identiques : le
Brésil, pays de pauvreté et
d’exclusion sociale structurelles, héritier de l’esclavagisme
qui a prévalu jusqu’au dixneuvième siècle, est encore
aujourd’hui le pays le plus
inégalitaire au monde. Ce
pays, par ailleurs, reste une
démocratie récente, encore
fragile, ayant vécu pendant
plusieurs décennies sous la
dictature militaire. Aussi on
peut comprendre que, dans
un tel contexte, une politique
de réformes partielles, basées
sur une sorte de grand « compromis » entre dominants et
dominés, reste un défi considérable.
On observe donc que
la lutte politique demeure
vive. Et la candidate du PT
est handicapée, du fait qu’elle
est relativement inconnue,
sans le parcours spectaculaire
de son prédécesseur. Entretemps, les médias lui mènent
la vie dure, mettant en question sa capacité à présider un
pays aussi compliqué que le
Brésil. Le PSDB promet de «
mieux » gouverner, en évitant d’attaquer Lula, ce qui
pourrait être contre-productif
électoralement parlant. Pour
autant, la droite n’est pas
assurée de l’emporter. Car
les inégalités s’accroissent de
manière spectaculaire. Que
faire ?
D’emblée, Lula décide
de calmer le jeu. L’idée est
d’assurer la stabilité, d’éviter
des débordements et des crises, alors que la droite prédit
la fuite des capitaux, voire
l’écroulement de l’économie.
Pour contre-attaquer, mais
aussi parce que cela correspond à sa vision des choses,
Lula annonce ses couleurs
dans une fameuse « Lettre
aux Brésiliens » où il affirme
qu’il faut, « malheureusement
», respecter les engagements
précédents, notamment le
paiement de la dette, et la
continuation de la politique
monétaire.
Il promet aussi de garder comme priorité la lutte
contre l’inflation, via des
taux d’intérêts très élevés,
ce qui sécurise les détenteurs
de capitaux. Il s’engage à
respecter l’austérité fiscale
et à limiter les dépenses de
l’État. Bref, avec son controversé ministre des finances,
Antônio Palocci, Lula rassure
les secteurs dominants, tant
les élites brésiliennes que les
institutions financières et internationales comme le FMI.
La pilule est amère…
En même temps, Lula
annonce un programme de «
cale », pourtant promue par
ses alliés historiques, dont le
formidable Mouvement des
sans-terres, le MST [4]. En
même temps, son gouvernement aide le MST à récupérer
des terres en friche, lui apporte aussi des financements
pour renforcer ses capacités
techniques, notamment dans
la gestion des coopératives
mises en place sur les terres
« récupérées » par les Sans
terre.
De tout cela émerge
peu à peu une sorte de projet de développement, différent sur bien des aspects
du traditionnel « desarollisme » basé sur l’État « fort
» et l’industrialisation par
la substitution des importations. Mais ce projet est
également en rupture avec
le modèle néolibéral des années 1980-90 sur quelques
points essentiels, notamment
le rôle de l’État et la nécessité
de recréer un filet de sécurité sociale comme moyen de
relancer le marché interne et
donc l’économie.
L’épreuve du pouvoir
Pendant son premier
mandat, de 2002 à 2006, le
gouvernement navigue entre
divers écueils. L’orientation
« continuiste » en matière
économique lui fait mal,
Vol. 3 No. 49 • Du 23 au 29 juin 2010
ANS PLUS TARD
notamment auprès de ses
alliés sociaux et même auprès
de certaines franges du PT.
Quelques démissions d’élus
se manifestent, d’où émerge
un parti qui s’affirme à la
gauche du PT, le PSOL (Partido Socialismo e Liberdade),
mené par la députée Heloísa
Helena, et endossée par des
personnalités à l’origine de
la fondation du PT comme
Plínio Arruda Sampaio.
Plus tard, l’érosion
de la base militante du PT
s’accélère, provoquée par
une série de scandales sur
le financement du parti. Le
système politique brésilien
est construit sur l’opacité, les
jeux d’influence, les alliances
sans principe et les deals qui
se négocient entre les acteurs politiques sur la base
d’intérêts. Le gouvernement
Lula, qui a pourtant promis de
« nettoyer » cette situation, la
gère à sa manière, en offrant
aux uns et aux autres, partis
et personnalités, des avantages, petits et gros, dès lors
qu’ils n’entravent pas la politique gouvernementale [5].
Cette évolution est pointée
par les médias de droite qui
accusent le gouvernement de
corruption, ce qui provoque le
sanne), le programme Territorios da Cidadania (transferts
budgétaires vers les municipalités et régions pauvres).
Parallèlement, le gouvernement, à travers le Programme
d’accélération de la croissance (PAC), investit 200
milliards de dollars dans la
réhabilitation des infrastructures (routes, aéroports, ports
maritimes,
assainissement
des eaux.
Les résultats de ces initiatives, essentiellement de
nature assistantialiste, permettent une réelle amélioration des conditions de vie
de la majorité des Brésiliens
[6]. Certes, comme l’explique
Laurent Delcourt, il faut analyser cette évolution avec des
nuances [7]. Les dépenses
canalisées sur le filet de sécurité sociale restent très inférieures à celles consacrées
au service de la dette. Parallèlement, les taux d’intérêt
demeurent très élevés, au
profit des détenteurs de
capitaux et au détriment de
l’emploi.
Dans le domaine des
politiques agricoles, central dans la dynamique de
l’économie et de la société
brésiliennes, Lula maintient
vient « développementiste »,
tant par la redistribution des
revenus que par le renforcement du rôle régulateur de
l’État dans l’économie [9].
Sur l’échiquier mondial
ALCA en portugais et en espagnol) [10].
Dans les Amériques, le
gouvernement entend renforcer divers projets d’intégration,
ce qui débouche (2008) sur
l’UNASUR (Union des nations
sud-américaines).
Certes,
Pour symboliser le rapport des Etats-Unis et du Brésil,
Lula remet un maillot de l’équipe nationale de son pays au
président Barack Obama
un modèle « de développement agraire fondé sur les
monocultures d’exportation
et l’agrobusiness, certes
moteur de croissance et
source de précieuses devises, mais socialement inique,
écologiquement désastreux
et intenable sur le long
terme » [8].
C’est un peu la même
tendance qui se manifeste au
niveau énergétique, alors que
l’accent est mis sur le renforcement de l’énorme entreprise publique PETROBRAS,
qui accroît considérablement
ses capacités de production,
ainsi que sur d’autres initiatives pour augmenter le potentiel énergétique du pays
via des grands barrages, le
détournement de fleuves et
même des projets pour construire des centrales nucléaires.
Au total, le bilan du
gouvernement dégage un
portrait que le sociologue
brésilien Emir Sader qualifie
d’« hybride » et contradictoire.
D’une part, la gouvernance
de Lula permet en effet au
secteur financier de conserver
son rôle central, ce qui permet aux couches privilégiées
d’engranger d’énormes profits. D’autre part, l’État rede-
Vol. 3 No. 49 • Du 23 au 29 juin 2010
dent budgétaire, consolide sa
réputation d’État « émergent
». Il forme avec d’autres pays
également dits « émergents
» une alliance informelle, le
BRICS (Brésil, Russie, Inde,
Chine, Afrique du Sud), avec
lesquels se tissent de nouveaux liens économiques et
politiques.
De tout cela émerge un
G20, pour faire contrepoids,
relativement parlant, au G8,
traditionnel club des pays
riches du Nord [14]. Ce faceà-face reste relatif, puisque les
deux « camps » s’inscrivent
dans une perspective commune de « libéralisation » des
marchés, tout en se disputant sur les termes de cette «
libéralisation ».
La prochaine étape
Dans quelques mois,
des millions de Brésiliens
iront voter à l’élection présidentielle, de même que pour
élire les gouverneurs des
États et pour renouveler une
partie des sénateurs et parlementaires au Congresso
national. Certes, tous ont
les yeux fixés sur l’élection
présidentielle, à la fois centre
nerveux de la gouvernance et
De gauche à droite Hugo Chavez, Evo Morales, Luiz Inácio
Lula da Silva et Rafael Correa
Le PT devient la première force politique du pays, bien que
la scène parlementaire demeure extrêmement fragmentée.
Principal adversaire du PT, le Parti social-démocrate
brésilien (PSDB), constitue l’autre grand
pôle de la scène politique
départ, ou la critique, de personnalités de gauche, notamment dans la mouvance
chrétienne, ainsi que des
mouvements sociaux. Mais
ces turbulences n’affectent
pas le gouvernement Lula de
manière stratégique. En 2006,
il est réélu (au deuxième tour
cependant). La population,
surtout des secteurs populaires et paysans, vote massivement pour le Président. Les
grands mouvements, comme
le MST, décident de l’appuyer
: d’une part pour éviter le retour de la droite, d’autre part
parce qu’ils sont conscients
que Lula apporte également
des éléments de réponse en
phase avec les revendications
du peuple et du mouvement
populaire.
Au départ de son deuxième mandat, Lula promet
d’accélérer la cadence et de
relancer le développement.
Il augmente le salaire minimal de plus de 30 %, à la fois
pour accroître les revenus
des couches populaires, à la
fois pour relancer le marché
intérieur. À la Bolsa familia
s’ajoutent d’autres initiatives
: le ProUni (soutien aux étudiants universitaires des familles modestes), le PRONAF
(appuis à l’agriculture pay-
intérêts brésiliens (et latinos)
et ceux des États-Unis. À cet
effet, l’affrontement le plus direct survient au Honduras où
un coup d’État, organisé par
les élites locales et soutenu
par les États-Unis renverse
(juin 2009) le gouvernement
élu et appuyé fortement par
le Brésil qui parvient même
à isoler Washington au sein
de l’Organisation des États
Américains(OEA), pourtant
fief traditionnel des ÉtatsUnis dans la région.
Face aux États-Unis
justement, la situation demeure tendue. Les plans
de remilitarisation de la Colombie, amorcés à l’époque
de Bush, continuent sous
Obama. Les menaces contre
le Venezuela et même contre Cuba prennent toute leur
place au sein d’une administration qui avait été élue pour
s’éloigner de la « guerre sans
fin » des néoconservateurs.
Lula, pendant ce temps,
cherche à cultiver ses relations avec Washington,
d’une part parce qu’il le faut
( !), d’autre part en misant
sur l’image d’un État « responsable », capable de participer à la réorganisation des
Amériques d’une manière
Lula dans les bras de Bush
Ces
développements
considérables
doivent
être
contextualisés
dans
l’évolution du positionnement
du Brésil sur l’échiquier mondial. Au moment de l’élection
de Lula, le Brésil fait du surplace en restant ancré sur la
politique états-unienne, tant
à l’échelle des Amériques que
sur des questions plus vastes
comme l’avenir des régulations commerciales (dans le
cadre des négociations de
l’OMC).
En 2003, Lula s’exprime
lors des négociations de l’OMC
pour s’opposer à ce qu’il considère comme des politiques
de libéralisation commerciale
négatives du point de vue du
Brésil et des pays du sud. Assez rapidement, Lula change
le ton de ces discussions. Il
affirme la priorité d’avancer
dans
l’intégration
des
Amériques et s’oppose explicitement au projet promu par
les États-Unis et le Canada
d’une Zone de libre-échange
des Amériques (ZLEA ou
cette structure hémisphérique
embryonnaire ne peut se comparer à l’Union européenne,
mais elle a des ambitions. La
question devient alors pratique. Il est en effet difficile
de coordonner réellement les
initiatives en cours (MERCOSUR, ALBA), traversées de
diverses luttes d’influence,
notamment entre le Brésil et
un bloc de pays plus revendicatifs composé du Venezuela,
de la Bolivie, de l’Équateur
et de Cuba [11]. Reste aussi
à créer de nouvelles institutions politiques et à dépasser
le cadre économique et commercial qui prévaut actuellement et qui, faute de base
politique commune, n’avance
pas rapidement, en dépit de la
création de nouveaux outils
d’intégration comme Petrosur
(énergie), Bancosur (finances), Telesur (communication)
[12].
Parallèlement,
l’activisme du gouvernement
Lula se manifeste dans diverses crises où se confrontent les
qui ne nuirait pas nécessairement aux États-Unis, mais
sans subordination. Le projet
est ambitieux, c’est le moins
qu’on puisse dire.
Certes sur cela, le moment actuel favorise Lula.
Au fur et à mesure que, le
résultat de mobilisations
populaires sans précédent,
se consolide toute une série
de gouvernements de centregauche latino-américains qui
s’opposent, à des degrés divers, au « consensus de Washington ». Sans prendre la tête
de l’opposition au traditionnel
ennemi yankee, le gouvernement de Lula en prend acte
d’une manière astucieuse, en
diversifiant ses relations commerciales (notamment avec la
Chine et l’Union européenne)
[13], et en devenant plus activiste et volontariste dans les
grands débats mondiaux.
Cette inflexion coïncide
avec d’importantes transformations économiques. À partir
de 2006-07 et à l’avantage
du Brésil, la flambée du
prix des matières premières,
notamment
alimentaires,
permet une grande poussée des exportations brésiliennes (principalement soja et
produits alimentaires). Ainsi,
tout en restant relativement
confiné dans une division du
travail traditionnelle, le Brésil, avec un secteur financier
solide et un confortable excé-
site de la légitimité populaire.
Depuis l’annonce officieuse
de sa candidature, Dilma
Roussef progresse dans les
sondages sur les intentions
de vote. La machine politique
de l’État fédéral est mobilisée
pour assurer sa victoire sur
un discours simple mais convaincant : il faut continuer !
Aux succès enregistrés
en matière de lutte contre la
pauvreté, l’équipe de Lula fait
valoir la stabilité économique
(« mêmes les riches sont devenus plus riches », affirme le
président sortant), de même
que l’« émergence » du Brésil, à qui The Economist promet de devenir la cinquième
puissance économique du
monde. Selon Dilma, le Brésil
de Lula a réussi à gouverner
d’une manière où « le développement avec l’inclusion
sociale devient un modèle
économique » [15]. La candidate du PT promet de créer,
rien de moins, qu’un « pays
de Welfare State à la mode
brésilienne », avec comme
acteur principal « un État capable de planifier et de gérer
».
Reste à savoir si
l’électorat suivra. À son
avantage, Dilma profite du
désarroi politique de la droite,
qui ne peut se réclamer de sa
gouvernance antérieure (le
gouvernement Cardoso
Suite à la page (17)
Haïti Liberté
11
Perspectives
Contours de l’ordre mondial. Continuités,
changements et défis 3ème partie et fin
Par Noam Chomsky
L’intervention de Noam Chomsky à
Paris, au théâtre de la mutualité le
samedi 29 mai 2010…
La
destruction
de
l’environnement
J’ai dit que la prolifération des
armes nucléaires est l’un des deux
défis qui mettent littéralement en
danger la survie de notre espèce.
Cette question n’est pas prise en
compte malgré l’impressionnante
rhétorique déployée. Il en va de
même pour la deuxième menace :
la destruction de l’environnement.
Ce qui se passe aux Etats-Unis est
particulièrement important, comme
toujours, mais est également très
révélateur. Le secteur des entreprises mène une campagne massive
de propagande pour que l’opinion
publique abandonne ses préoccupations concernant le changement climatique lié aux activités humaines,
et avec le plus grand succès puisque
cette conviction a baissé et réunit
maintenant tout juste un tiers de la
population. Les responsables à qui
revient cette tâche de propagande,
visant à lutter contre cette conviction, savent aussi bien que nous que
le « canular progressiste » est bien
réel et que les perspectives sont peu
réjouissantes (2). Ils s’acquittent en
fait du rôle que les institutions leur
ont assigné. Dans une économie de
marché, ces responsables doivent
agir de façon à maximiser les gains
à court terme. S’ils ne le font pas,
ils seront remplacés par d’autres,
qui eux le feront. D’ailleurs, selon le
droit anglo-américain des sociétés, il
s’agit d’une obligation juridique. Ce
qui signifie qu’ils ne doivent pas tenir compte des externalités (l’impact
d’une opération à l’extérieur de
l’entreprise). Dans ce cas, le sort de
l’espèce humaine est une externalité
qu’ils doivent écarter dans la mesure
où l’économie de marché prévaut.
La logique est la même lorsque des
IMMACULÉE BAKERY
Spécialités
t1ÉUÏTt1BJO
t",t(ÉUFBVY
t+VTDJUSPO
t#POCPOBNJEPO
t#PVDIÏFTt$PSOFUT
t1BJOQBUBUFTVSDPNNBOEF
t#PVJMMPODIBRVFTBNFEJ
t4PVQFDIBRVFEJNBODIF
1411 Nostrand Avenue
(Entre Linden & Martense)
Brooklyn, NY 11226
Tél: 718.941.2644
12
Haïti Liberté
directeurs de sociétés financières ne
prennent pas en compte le risque
systémique, tout en sachant qu’en
agissant de la sorte ils provoqueront
une crise financière. Dans ce cas, leur
comportement n’est pas irrationnel.
Ils savent qu’après l’effondrement
du château de cartes qu’ils construisent, ils peuvent aller se mettre à
l’abri de ce qu’ils appellent l’Etat
nourricier, tout en serrant fort leur
livres de Hayek, Friedman et Rand.
Il n’existe pas de tels recours lorsque
les externalités liées à la destruction
de l’environnement sont ignorées.
Il n’est pas facile toutefois de surmonter les nécessités institutionnelles. Les deux grandes menaces
pesant sur notre survie demeurent
redoutables.
l’effondrement des systèmes d’aide
et des infrastructures ; tout ceci conduisant à une situation intérieure
des plus inquiétantes. Nous observons des développements similaires
en Europe et ailleurs.
La situation en Afghanistan
L’effacement des nations
Passons à un autre sujet, il y a
en ce moment beaucoup de discussions agitées concernant un grand
changement de pouvoir dans le
monde. Les spéculations vont bon
train pour savoir si (ou quand) la
Chine pourrait, avec l’Inde, remplacer les Etats-Unis comme puissance
dominante mondiale. Si cela devait
arriver, cela signifierait que le système mondial redeviendrait proche
de ce qu’il était avant les conquêtes
européennes. Les taux de croissance
des PIB chinois et indien ont été, en
effet, très spectaculaires ces derniers
temps. Mais il faut ajouter quelque
chose. L’indice de développement
humain (IDH) des Nations unies
indique que l’Inde occupe toujours
une place proche du bas du classement : la 134ème, légèrement audessus du Cambodge, au-dessous
du Laos et du Tadjikistan. La Chine
se place à la 92ème place, un peu
au-dessus de la Jordanie, en dessous
la République Dominicaine et l’Iran.
L’Inde et la Chine souffrent également d’inégalités très fortes, si bien
que plus d’un milliard de leurs habitants se trouvent beaucoup plus bas
dans ce classement. En outre, une
comptabilité précise irait au-delà des
mesures faites actuellement en prenant en compte les coûts très sérieux
Noam Chomsky
que la Chine et l’Inde ne peuvent
plus ignorer ; l’écologie, la diminution des ressources naturelles et bien
d’autres choses encore. Les spéculations sur le changement de pouvoir
dans le monde négligent quelque
chose que nous savons tous : les
nations, n’occupant plus la même
place dans le système interne de
distribution du pouvoir, ne sont pas
les vrais acteurs au sein des affaires
internationales, un truisme porté à
notre attention par cet incorrigible
radical d’Adam Smith, comme nous
en avons déjà parlé.
En gardant à l’esprit le truisme
radical d’Adam Smith, on s’aperçoit
qu’il existe en effet un changement
de pouvoir dans le monde mais
pas celui qui occupe le devant de
la scène. Il s’agit d’un déplacement
allant de la main d’œuvre mondiale vers le capital transnational,
ce déplacement s’étant nettement
intensifié pendant les années de
néolibéralisme. Le coût en est très
lourd, y compris pour les travail-
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leurs étasuniens qui sont victimes
de la financiarisation de l’économie
et de la délocalisation de la production et qui ne parviennent à maintenir leurs revenus qu’en s’endettant
et en créant des bulles de valeurs.
Les paysans indiens sont affamés et
des millions de travailleurs chinois
sont en lutte : la part du travail dans
le revenu national y décroît plus
rapidement que dans la plupart des
autres pays.
La Chine joue un rôle de premier plan dans le changement réel
du pouvoir mondial, elle est devenue en grande partie une usine
d’assemblage au sein d’un système
régional de production. Martin HartLandsberg a traité cette question
dans un ouvrage important (3). Le
Japon, Taiwan et d’autres économies d’Asie exportent des pièces et
des composants vers la Chine et lui
fournissent également la plus grande
partie de la technologie de pointe.
On s’est beaucoup préoccupé de la
hausse du déficit commercial des
Etats-Unis avec la Chine mais on a
fait moins de cas du déficit commercial croissant des Etats-Unis avec le
Japon et les autres pays d’Asie au
moment où le système de production régional se met en place. Le
Wall Street Journal en conclut que si
l’on comptait uniquement la valeur
ajoutée des constructeurs chinois,
le véritable déficit commercial entre les Etats-Unis et la Chine serait
réduit dans une proportion de 30 %
alors que le déficit commercial entre
les Etats-Unis et le Japon augmenterait de 25 %. Les constructeurs
étasuniens suivent le même chemin
en fournissant des pièces et des
composants à la Chine, qui les assemble et les exporte en retour en
grande partie vers les Etats-Unis.
Pour les institutions financières, les
géants de la distribution, les propriétaires et les gestionnaires des
industries manufacturières ainsi que
pour les secteurs étroitement liés à
ces centres de pouvoir, tout cela est
merveilleux. Mais ce n’est pas le
cas pour la majorité des Américains
dont les revenus stagnent depuis
trente ans au milieu d’une concentration stupéfiante de richesse, de
Enfin, on devrait dire quelques
mots au sujet de l’Afghanistan.
Dans la première opération de la
nouvelle stratégie d’Obama, les
Marines étasuniens ont conquis
Marjah, une petite ville faisant partie de la province du Helmand, le
principal foyer de l’insurrection. Le
New York Times signale que : « Les
Marines se sont heurtés à l’identité
des talibans, une identité tellement
dominante que l’on peut décrire ce
mouvement comme un parti unique
dont l’influence touche tout le monde
dans la ville. Nous devons reconsidérer notre définition du mot "ennemi"», a déclaré Larry Nicholson,
commandant de la brigade Marine
expéditionnaire dans la province du
Helmand. «La plupart des gens ici
se considèrent comme des talibans...
Nous avons à réajuster notre manière
de penser de façon à ne pas chasser
les talibans de Marjah, c’est l’ennemi
que nous essayons de chasser», a-t-il
déclaré. »
Les Marines sont confrontés
à un problème qui a toujours harcelé les conquérants. Il s’agit d’un
problème bien connu des anciens
Marines du Vietnam. Le plus grand
érudit du gouvernement d’alors se
lamentait que l’ennemi était le « seul
véritable parti politique possédant
une assise populaire » et que tous les
efforts faits pour se mesurer à lui sur
le plan politique ressemblerait à un
affrontement entre le menu fretin et
une baleine. C’est en utilisant notre
avantage comparatif – la violence –
que nous avons donc dû surmonter
leur force politique. D’autres ont
connu des problèmes similaires, par
exemple les Russes en Afghanistan
dans les années 1980 : ils ont gagné
toutes les batailles mais ont perdu la
guerre. Après le triomphe de Marjah, les forces dirigées par les EtatsUnis s’apprêtent à donner l’assaut
sur la ville principale de Kandahar
où, d’après les sondages de l’armée
étasunienne, 95% de la population
s’oppose à l’opération militaire et 5
personnes sur 6 considèrent les talibans comme « nos frères afghans ».
Encore une fois, cela fait écho aux
conquêtes antérieures.
Contrôle des cerveaux
Dans ces conditions, il n’est
pas étonnant que les autorités soient préoccupées par le fait que le
soutien intérieur puisse s’éroder
davantage encore. Une « fuite »
récente émanant d’un rapport de
la CIA, fait remarquer que « le peu
d’informations livrées au public
concernant la mission en Afghanistan a permis aux dirigeants allemands et français de ne pas tenir
compte de l’opposition populaire
et d’augmenter régulièrement leur
contingent militaire pour la Force
internationale d’assistance et de
sécurité (FIAS). Berlin et Paris conservent respectivement le troisième
et le quatrième rang en termes de
forces militaires présentes au
Suite à la page (17)
Vol. 3 No. 49 • Du 23 au 29 juin 2010
Perspectives
Le Brésil suspend ses relations
avec le Honduras
Honduras : Le coût
du coup d’État
L
es relations entre le Brésil et la
Honduras resteront suspendues
jusqu’à ce que le président hondurien, Porfirio Lobo, offre des
garanties pour le retour de l’exmandataire constitutionnel Manuel
Zelaya. « Le Brésil maintient sa
position sur le fait que le Président
Pordirio Lobo doit créer les conditions pour que le président Zelaya
retourne dans son pays dans de
parfaites conditions de sécurité » a
déclaré aujourd’hui Marcelo Baumbach, porte-parole de la présidence
du Brésil qui a suspendu ses relations
avec le Honduras après le coup d’Etat
de juin 2009, qui a destitué Zelaya,
à qui il avait été offert asile dans son
ambassade de Tegucigalpa.
Le gouvernement de Luiz Lula
da Silva également avait refusé les
élections de janvier dans lesquelles
s’était imposé Lobo. La situation au
Honduras « discutée d’une manière
ouverte à l’ UNASUR, à l’Assemblée
de l’OEA a été constituée une commission de haut niveau qui devra
L’ex-mandataire constitutionnel
du Honduras Manuel Zelaya
Par Julio Escoto
Le président hondurien Porfirio Lobo (à gauche) et la secrétaire US
Hillary Clinton
présenter un rapport le 30 juillet »
a ajouté le porte-parole Baumbach .
Le porte-parole a écarté le fait que
le sujet soit traité ce mercredi par
le président Lula et son homologue
péruvien, Alan García, durant la
rencontre qu’ils auront à Manaos,
en Amazonie
Ansa Latina 14 juin 2010
Traduction Danielle Bleitrach
Changement de société
15 juin 2010
Entretien avec Jean-Luc Mélenchon,
président du Parti de gauche (PG)
Par Hernando Calvo Ospina
"L’Amérique du Sud est une
source d’inspiration, de lutte et
d’optimisme"
Jean-Luc Mélenchon a, non seulement été un leader étudiant, un dirigeant syndical, un journaliste et un
professeur de français, il a aussi fait
partie de la direction nationale du
Parti socialiste (PS) dont il a démissionné pour créer le Parti de gauche
(PG) en novembre 2009. L’ex-sénateur Mélenchon est aujourd’hui
député européen. C’est l’un des rares
hommes politiques européens au fait
des processus politiques et sociaux
en cours aujourd’hui en Amérique du
Sud. Il répond ici aux questions de
Hernando Calvo Ospina*
Hernando Calvo Ospina :
Que pensez-vous de l’analyse des dirigeants de gauche en France sur les
processus politiques et sociaux que
vivent des pays comme le Venezuela,
la Bolivie ou l’Equateur ?
Jean-Luc Mélenchon : La majeure partie des dirigeants de gauche a
vu dans mes réflexions sur l’Amérique
latine une sorte d’exotisme. En particulier les dirigeants du PS, avec qui
il fut impossible de mener une discussion sérieuse sur ce thème, car ils se
satisfont de la pauvreté intellectuelle,
culturelle, politique et socialiste d’une
bonne partie de la gauche européenne
qui encourage leur paresse.
Les dirigeants du PS français et
de la social-démocratie européenne,
en effet, sont en général des personnages que je considère comme des
poulets élevés en batterie. Ils sortent
des grandes écoles, sans aucun passé
militant dans les luttes populaires, et
encore moins dans l’internationalisme
politique. Ils montent les marches du
pouvoir politique en croyant que leur
discours de gestionnaires, c’est du socialisme. Et ils font croire que ça se
résume à ça.
Ces dirigeants n’ont jamais
Jean-Luc Mélenchon
compris ce qui se passe en Amérique
latine parce qu’ils ne se sentent pas
concernés. Dans le meilleur des cas,
ils se contentent de reproduire le discours de la propagande étasunienne,
repris par la majorité des médias.
La social-démocratie européenne ne voit pas l’intérêt de tirer des
leçons du modèle politique suivi actuellement par l’Amérique du Sud.
Elle ne veut même pas savoir que les
Latino-Américains sont fatigués des
recettes du Fonds monétaire international, de la Banque mondiale et de
ses hommes politiques traditionnels.
Pourtant elle devrait en prendre de
la graine, car ici notre peuple suit ce
même chemin, et elle pourrait finir
plus isolée qu’elle ne l’est déjà.
Le président Hugo Chavez note,
comme moi : « Les gens ne veulent
pas comprendre que pour redistribuer les richesses auprès des pauvres,
il faut changer les institutions ».
Et Chavez nous interpelle : « Parce
qu’il existerait une alternative ? Et
où se trouvent donc vos magnifiques
modèles, vous les Européens, que
l’on devrait prétendument imiter ?
». Et il a raison, car ce que l’on a à
lui montrer, à lui proposer, c’est le
modèle grec, dont le chef de file est
le président de l’Internationale socialiste, de la social-démocratie, George
Vol. 3 No. 49 • Du 23 au 29 juin 2010
Papandréou (le fils), qui s’est fait élire
sur un discours de gauche et qui a ensuite soumis son pays aux banquiers.
Et on voit le résultat…
C’est donc pour cela que j’ai
demandé à ces dirigeants qu’ils se
taisent, et qu’ils observent avec respect le chemin montré par Chavez,
Evo Morales en Bolivie, Rafael Correa
en Équateur ou José Mujicaen Uruguay. Non pas pour les imiter, mais
pour apprendre d’eux. Mais leur arrogance les en empêche, bien que la
social-démocratie soit enlisée, et que
même ses propres dirigeants ne croient plus dans ce modèle comme projet
pour le futur. Ils préfèrent arguer que
le marché est une puissance neutre
que l’on peut manœuvrer, une force
qui avance, mais seulement sans
savoir où elle va.
HCO : Vous ne trouvez pas
qu’il existe en France, et en Europe
en général parmi certains intellectuels
et de nombreux médias, une sorte de
hargne contre ces dirigeants ?
J-LM : Le néolibéralisme a engendré un niveau incroyable de destruction et de régression dans les sociétés latino-américaines. Il a œuvré
pour la destruction du rôle de l’Etat,
sous prétexte que c’était un système
collectif inefficace et bureaucratique
qu’il fallait donc supprimer et remplacer par les entreprises privées.
Aujourd’hui le rôle de l’Etat a presque
complètement disparu, et les services rendus sont mauvais et chers. Je
pense qu’au Venezuela, en Bolivie,
en Uruguay, en Équateur et dans
d’autres pays d’Amérique latine, on
prend la bonne direction pour sortir
de ce schéma-là.
Beaucoup d’entre ceux qui se
disent intellectuels, une grande partie
de la presse, et j’inclus de nombreux
secteurs de gauche, sont hostiles à
Chavez et Morales, surtout. Pour eux
il ne suffit pas qu’ils soient arrivés au
gouvernement par la voie démocratique, ou qu’ils fassent baisser le taux
de pauvreté en un temps record, ou
qu’ils alphabétisent, ou bien
Suite à la page (19)
L’article d’opinion de Julio Escoto
paru dans le quotidien El Heraldo
est à la fois incroyable et cynique. Incroyable car ce quotidien
aux mains de la famille Facussé a
soutenu le putsch de bout en bout
et après lui la présidence de Lobo.
Et Escoto écrit dans les colonnes
de ce journal que le coup d’État a
réellement existé, alors que celui-ci
avait toujours été présenté comme
une "transition constitutionnelle" et
que la résistance est traitée de ramassis de terroristes.
Cynique également, car bien
qu’Escoto évoque les différentes
malversations, les énormes dépenses militaires, les campagnes de lobbying et de com’ lancées sous Micheletti, il ne parle pas de l’actuelle
présidence de Lobo qui n’est autre
que la dictature parée d’oripeaux
démocratiques. Une démocrature,
sous laquelle encore plus de gens
sont assassinés, sous laquelle les
dépenses militaires explosent pour
atteindre bientôt pas loin de 3 milliards de lempiras, sous laquelle
l’ancien chef d’État-Major Romeo
Vásquez a été nommé gérant de
l’entreprise de télécommunication
Hondutel, entreprise par laquelle
chemine les SMS envoyés par les
escadrons de la mort à leurs victimes... Bref, au constat d’Escoto, il
manque la partie la plus actuelle, et
certainement la plus douloureuse :
la transfiguration de la dictature.
Mais tout cela fera l’objet de notre
part d’un article complémentaire
sur les coûts du putsch.
Pour la santé mentale et la
transparence, le moment est arrivé
de connaître en détail combien la
crise déplorable de l’an dernier a
coûté aux honduriens.
En vies humaines il y a déjà
des décomptes précis sur plus d’une
centaine de personnes tuées par les
forces de sécurité ou pour des motifs
relatifs à leur filiation à des mouvements de résistance contre le putsch.
Trois rapports de confiance sur les
abus des droits citoyens l’affirment.
Ils détaillent avec horreur comment depuis trois cents jours que se
déchaînent les événements, il n’y a
pas la moindre avancée pour punir
les coupables, au niveau des enquêtes policières, de la responsabilité pénale et des cours de justice.
Une partie du coût de ce triste
moment c’est aussi les dommages irréparables occasionnés à la crédibilité démocratique [hondurienne], un
sujet qu’on ne pourra éviter malgré
les limitations existantes et l’autoproclamée "Commission de la Vérité".
Car il ne suffira pas que
l’inévitable soit fini, qu’ici un coup
d’État se soit déroulé, et non pas
une soi-disant "succession présidentielle" (ce qui revient à dire qu’on ne
tue pas le patient mais qu’on "suspend ses fonctions vitales") et on
devra poursuivre plus en profondeur
jusqu’à dénoncer – ce serait mieux
si les auteur(e)s et les complices se
livraient d’eux-mêmes – les délits
publics et les détournements, comme
celui d’avoir fait une fausse lettre de
révocation présidentielle écrite par le
Congrès [1], l’expatriation irrévocablement illégale du citoyen Zelaya,
comme le fait d’avoir unilatéralement révoqué un gouvernement élu
par le peuple, comme l’accession au
pouvoir de fonctionnaires non élus,
interdite par la Constitution. Ainsi
que beaucoup d’autres crimes et délits, dont le "Gacetazo" qu’il faudra
mettre un jour en lumière [2], un fait
jusqu’à présent passé sous silence.
La liste est presque interminable
mais cela n’empêche pas qu’elle soit
parcourue du début à la fin.
La semaine dernière, des informations télévisées ont assuré que
les coûts de la répression militaire
entre 2009 et 2010 se sont chiffrés à quinze milliards de lempiras,
données dont j’ignore la provenance
et qui semblent présomptueuses.
En regardent calmement, cela correspondrait à environ 700 millions
de dollars qui coïncident avec la
chute des réserves internationales
[honduriennes], et avec ce qui a dû
être "investi" en munitions, boucliers, matraques, tanks, gaz antiémeutes, gel moutarde toxique et
– si une telle brutalité est possible
– dix mille bombes lacrymogènes
obtenues subrepticement grâce au
gouvernement du Pérou [3]. Il convient également de comptabiliser
les coûts de la mobilisation durant
des mois de l’armée dans les rues,
qu’un expert a évalués à environ un
million de lempiras par jour, au coût
du combustible pour les avions et
les hélicoptères de la force aérienne,
pour les véhicules à moteur, terrestres et navals, le coût du recrutement d’agents et de policiers et
Suite à la page (19)
Le Flambeau
Restaurant
1832 Schenectady Avenue
(entre Ave. J & K)
Brooklyn, NY 11234
Loubing, General Manager
Breakfast - Lunch - Dinner
7 days a week, 9 am - 10 pm
Samedi Bouyon
Dimanche
Soup Giromon, Pintad, diri djondjon
Free Delivery
Catering for all occasions
347-462-9029
Haïti Liberté
13
Votre Santé Avant Tout
Vous avez dit mal au ventre…
Par Dòk Fanfan
E
h bien oui, il nous arrive, à
l’occasion, souvent même,
d’avoir mal au ventre. Il peut s’agir
de douleurs abdominales dues à
une intoxication alimentaire bénigne, passagère (le «gonflement
haïtien»), mais il peut s’agir aussi
de situations plus sérieuses requérant une prompte assistance
médicale voire même une hospitalisation d’urgence. Les tableaux
cliniques qui suivent ne représentent pas une liste exhaustive des
maladies causant des maux de
ventre. Ils figurent simplement
parmi des causes assez fréquentes
de douleurs abdominales.
L’appendicite
Cette
inflammation
de
l'appendice se manifeste à tout
âge mais le plus souvent entre
10 et 30 ans. Elle s’annonce par
des douleurs abdominales soudaines et intenses, accompagnées
de nausées, de vomissements et
d'une légère fièvre. Cette douleur
initialement localisée au niveau
du nombril se déplace ensuite
vers la partie inférieure droite de
l'abdomen et se stabilise à michemin entre le nombril et le
pubis, toujours du côté droit. La
douleur est exacerbée en marchant et elle est toujours du côté
droit du ventre. C’est une urgence
médicale.
L’endométriose
Elle se manifeste le plus
souvent par des douleurs pendant les règles (surtout en fin de
règles), des saignements menstruels abondants, des douleurs
souvent au cours des rapports
sexuels. Le ventre est anormalement gonflé et dur. La maladie
est due à des fragments de muqueuse utérine en dehors de leur
localisation habituelle. Cause
fréquente de stérilité, elle requiert d’être traitée..
La constipation
Définie comme une émission anormalement rare des selles (moins de trois par semaine),
selles dures nécessitant des efforts
de poussées. La constipation est
favorisée par le mode de vie occidental: alimentation pauvre en
fibres, sédentarité et stress. Des
ballonnements, des douleurs ou
des malaises intestinaux sont les
principaux symptômes auxquels il
faut ajouter les maux de tête.
Contours
Suite de la page (12)
sein de la FIAS, malgré l’opposition de
80% des Allemands et des Français à
l’augmentation du déploiement des
troupes au sein de la FIAS (selon un
sondage datant de l’automne dernier)
». Il est donc nécessaire « d’adapter
le message » pour « prévenir ou du
moins contenir d’éventuelles réactions violentes ».
Pour la France, la CIA recommande d’avoir recours à une propagande élaborée pour prendre en compte
le « profond souci pour les civils et les
réfugiés » et pour provoquer le sentiment de culpabilité des Français lié à
14
Haïti Liberté
Etant donné que les causes
de constipation sont nombreuses
y compris l’usage de certains médicaments et le cancer intestinal, il
va sans dire qu’une constipation
persistante doit être investiguée.
L’ulcère de l’estomac
L'ulcère de l'estomac est une
sorte de plaie du revêtement interne (muqueuse) de l’estomac.
Il se manifeste par des douleurs
dans l'abdomen, avec sensations de brûlures dans sa partie
supérieure. Les douleurs tendent
à survenir la nuit. La plupart des
cas sont dus à une infection par
une bactérie, l’Helicobacter pylori
sensible à des antibiotiques. La
survenue potentielle d’hémorragie
grave, de perforation devrait inciter à se faire soigner.
Colique néphrétique
La colique néphrétique est
due à la formation de calculs rénaux eux-mêmes résultant d'une
cristallisation dans les urines de
sels minéraux (oxalate de calcium, phosphate de calcium...) ou
d'acide (urique). La présence de
ces cristallisations se manifeste
par des crises de douleurs intenses, parfois insoutenables. La
douleur est soudaine dans le
bas du dos, puis irradie vers le
bas-ventre et l'aine. Des nausées
et des vomissements peuvent accompagner de telles douleurs. On
peut aussi remarquer la présence
de sang dans les urines. Enfin,
une infection urinaire peut aussi
révéler une colique néphrétique.
La colique néphrétique est une urgence médiale.
La maladie de Crohn
C’est une maladie inflammatoire chronique du système digestif. Elle provoque des douleurs abdominales, particulièrement après
les repas, des crampes et des
diarrhées. Les douleurs tendent à
s’accentuer en position couchée.
A cela s'ajoutent une baisse de
l'appétit et une perte de poids.
Cette maladie requiert un
suivi médical soigné vu différentes complications possibles dont
le cancer de l’intestin.
Le syndrome du côlon irritable
De même que la maladie de
Crohn, le syndrome du côlon irritable (SCI) ou de l’intestin irritable
est peu familier au public haïtien.
Ce trouble fonctionnel digestif
fréquent (10 à 20% de la popula-
leur abandon. Le rapport recommande
de mettre particulièrement en avant la
question de l’éducation des filles qui
peut devenir « un point de ralliement
pour l’opinion publique française en
grande partie laïque, et donner aux
électeurs une raison de soutenir une
cause nécessaire malgré les victimes
». Les faits, comme d’habitude, n’ont
pas la moindre importance. On peut
prendre par exemple les progrès de
l’éducation des filles à Kaboul lors de
l’occupation russe, ou le véritable impact des opérations militaires.
Le rapport de la CIA doit nous
rappeler que les Etats possèdent un
ennemi intérieur : leur propre population, qui doit être contrôlée quand elle
s’oppose à la politique de l’état. Ce
problème se pose même dans les Etats
tion) se manifeste principalement
par des douleurs et des crampes
au ventre avec constipation ou
diarrhée, voire alternance des
deux. Des maux de tête et de la
fièvre peuvent faire partie du tableau clinique.
Le SCI est assez ennuyeux
pour les patients qui en souffrent,
et son traitement peut s’avérer
long et difficile.
Fausse couche
La fausse couche, ou avortement spontané, a généralement lieu dans les 10 premières
semaines qui suivent la fécondation. Les signaux d'alerte sont de
petits saignements intermittents, accompagnés de crampes
et de douleurs abdominales.
Des accès de fièvre peuvent être
présents. La disparition des signes
de grossesse (seins dégonflés,
arrêt des nausées...) peut aussi
mettre sur la voie. Une consultation d’urgence s'impose.
Grossesse ectopique
La très grande majorité des
grossesses extra-utérines sont des
grossesses dans la trompe de Fallope ou grossesses tubaires. Elles
se manifestent par des douleurs à
type de coliques, latéralisées,
accompagnées de malaises, métrorragie (saignement génital
survenant en dehors des règles)
après une période d'aménorrhée
(absence des règles). La grossesse
extra-utérine rupturée est une urgence chirurgicale, car la rupture
est cause d’hémorragie interne
menaçant la vie de la mère.
Salpingite
(inflammation des trompes)
La salpingite, ou inflammation d'une trompe utérine, est
d'origine infectieuse. Les germes
se transmettent par voie sexuelle.
Douleurs pelviennes (bas du ventre), saignements vaginaux, fièvre
et pertes vaginales anormales,
sont les symptômes les plus classiques de la salpingite. A ce tableau peuvent s’ajouter nausées
et vomissements. Cette infection
est une urgence gynécologique,
compte tenu des risques de stérilité qui lui sont associés.
Ballonnements abdominaux
Les ballonnements abdominaux sont assez gênants lorsqu'ils
se répètent et deviennent habituels. Ils causent une sensation de
gonflement de l'abdomen avec
totalitaires. L’Allemagne nazie a ainsi
dû disputer une guerre « des armes et
du beurre » pour tenir le public en respect. Dans les sociétés plus démocratiques, le recours à la force doit être
remplacé par une propagande efficace
dans la « bataille éternelle pour contrôler le cerveau des hommes » et pour
« fabriquer un consentement » grâce à
des « illusions nécessaires » et par une
« simplification extrême, puissante
émotionnellement ». (Pour citer Reinhold Niebuhr, le philosophe préféré des
chefs d’entreprise et d’Obama, vénéré
par les personnalités de l’establishment
pour des motifs intéressants mais que
je vais devoir laisser de côté.) La bataille pour contrôler l’ennemi intérieur
est en ce moment tout à fait à propos,
et devrait être une préoccupation de
besoin d'éructer ou d'émettre des
gaz.
Il peut s’agir de distension
de l’estomac par des solides ou
des liquides (souvent à la suite
d’un bon repas plutôt riche en
graisses ou en sucres) ou par de
l’air (aérophagie). Les ballonnements du gros côlon sont dus à
des gaz fabriqués sur place par les
bactéries normalement présentes
dans le gros intestin. Ils peuvent
s’accompagner de spasmes.
Des ballonnements persistants requièrent une évaluation
diagnostique.
Dysménorrhée
La dysménorrhée est une
douleur qui précède, accompagne ou suit la menstruation (les
règles). C'est une pathologie
fréquente qui touche avec plus ou
moins d'intensité 30 à 50 % des
femmes en période d'activité génitale. Elle se manifeste par des
douleurs du bas ventre, médianes,
parfois à type de coliques, d'autres
fois plus lancinantes et continues.
Elle s'accompagne parfois de nausées, de vomissements, de diarrhée, de fièvre et de pertes de connaissance.
La dysménorrhée organique
est un symptôme qui n’est généralement pas isolé et témoigne
d’une pathologie gynécologique
sous-jacente, le plus souvent une
endométriose, d’où la nécessité de
consulter un gynécologue. Quand
elle est très intense, elle peut gêner
considérablement la femme. Il n’y
a aucune raison de souffrir chaque
mois.
Reflux acide
Le reflux acide se produit
lorsque les sucs digestifs contenant de l’acide remontent de
l’estomac à l’œsophage causant de l’inflammation et des lésions. Quand ce phénomène se
produit régulièrement, on parle
alors de reflux gastro-œsophagien
pathologique.
Les symptômes du reflux
acide comprennent: les brûlures
d’estomac (sensation de brûlure
qui part de l’estomac ou du bas de
la poitrine et monte vers le cou),
la régurgitation (nourriture ou liquide qui remonte dans la bouche),
les douleurs à la poitrine, la difficulté à avaler.
Le reflux acide requiert un
suivi médical régulier d’autant que
le risque potentiel d’un cancer de
l’œsophage n’est pas à écarter.
première importance pour ceux qui
veulent faire face de manière constructive aux graves défis d’aujourd’hui.
Notes
(2) Aux Etats-Unis, une partie des climato-septiques présente le
réchauffement climatique comme un
canular monté par le camp progressiste qui chercherait ainsi à prendre le
pouvoir, NDT.
(3) Martin Hart-Landsberg et
Paul Burkett, China and Socialism,
Market Reforms and Class Struggle,
Monthly Review Press, New York,
2005.
Texte traduit par Thomas Legoupil, Sam Levasseur et Anne Paquette,
www.chomsky.fr
Le monde Diplomatique 31 mai
2010
Nouveau
médicament
cubain
complètement
naturel pour
le traitement
du cancer
et du SIDA
L’anamú, on utilise une décoction
de la plante entière dans les cas de
cancer et de diabète à Cuba
U
n nouveau médicament à base
d’anamú, une herbe médicinale stimulante du système immunologique permettra de traiter des
patients atteints de cancer et du
Sida. Le médicament a été mis au
point aux Laboratoires pharmaceutiques Oriente.
Le comprimé complètement
naturel, sera administré dans un
premier temps aux patients traités
dans les services et les consultations d’oncologie de la province de
Santiago de Cuba, ainsi qu’à des
séropositifs dans le but de tester
son efficacité sur le système immunologique au niveau des cellules.
Martha Zoé, master en Médecine Naturelle et Bioénergétique,
a déclaré à la AIN que les comprimés sont élaborés à base de poudre de feuilles et de pousses jeunes
d’anamú, une herbe sauvage, qui
pousse dans l’île. Elle a expliqué que
ce médicament sera administré par
voie orale, qui est la forme la moins
agressive pour les patients.
Un premier registre sanitaire
de ce médicament a, d’ores et déjà,
été réalisé sur la base des rapports
sur l’utilisation de cette plante
Suite à la page (20)
Dr. Joel
Henriquez Poliard
M.D.
Family and Community
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Vol. 3 No. 49 • Du 23 au 29 juin 2010
A Travers le monde
Obama couvre les crimes de BP
Par Barry Grey
L
e discours du président Obama,
prononcé mardi soir du Bureau
ovale, sur la catastrophique marée
noire du golfe du Mexique était une
scientifiques du gouvernement qui
établissaient le taux de déversement
de pétrole entre 135.000 et 230.000
litres par jour – la plus récente indication que BP ment à répétition sur
la crise. L'enquête criminelle sur
BP, dont l'administration avait fait
Obama n'a jamais condamné clairement les actes de BP, ceux avant ou
après l'explosion, survenue le 20 avril qui a coûté la vie à 11 travailleurs
et a entraîné le déversement de millions de litres de pétrole dans le golfe
du Mexique
lâche dérobade et dissimulation qui
aurait pu être écrit par le service de
publicité de BP.
Le discours de 18 minutes, prononcé le 57e jour de la pire catastrophe environnementale de l'histoire
des Etats-Unis, n'a pas donné
d'estimation concrète des causes de
la marée noire ni de l'ampleur de
la crise, en termes de dommages à
l'écosystème ou à l'économie. Le discours représente une totale capitulation devant BP et les autres grandes
sociétés. Quiconque s'attendait à
voir Obama profiter de l'occasion
pour fournir au peuple américain
une description honnête du désastre et de la culpabilité de BP ne peut
qu’avoir été cruellement déçu.
Prononcé quelques heures
seulement avant une rencontre avec
les hauts dirigeants de BP à la Maison-Blanche, le discours a clairement
établi que l'administration Obama
reçoit ses ordres de l'oligarchie patronale et financière. Dans sa réaction à la catastrophe du golfe du
Mexique, Obama a adopté la même
approche que devant les actions
criminelles de Wall Street qui ont
jeté les Etats-Unis et le monde dans
la plus profonde crise économique
depuis la Grande Dépression. Personne ne sera tenu responsable et
rien ne sera fait qui pourrait poser
problème aux intérêts fondamentaux de l'aristocratie financière.
Dans son discours, Obama
n'a jamais condamné clairement les
actes de BP, ceux avant ou après
l'explosion, survenue le 20 avril sur
la plate-forme Deepwater Horizon,
qui a coûté la vie à 11 travailleurs
et qui a entraîné le déversement de
millions de litres de pétrole dans le
golfe du Mexique. Il n'a rien dit des
dernières révélations troublantes sur
les violations systématiques des procédures de sécurité par BP, tout juste
avant que l'explosion ne vienne
couler la plate-forme. Ces violations
faisaient partie de la politique de la
compagnie de systématiquement
prendre des raccourcis pour économiser temps et argent et gonfler les
profits.
Il n'a même pas fait mention
des nouvelles estimations rendues
publiques le jour même par des
miroiter l'idée il y a deux semaines,
mais qui a été abandonnée depuis,
n'a jamais été mentionnée.
Obama a consacré précisément quatre courtes phrases et
moins d'une minute à l'explosion
sur la plate-forme Deepwater Hori-
ce qui devrait arrêter la fuite complètement ».
D’où provient le chiffre de 90
pour cent d’endiguement? De BP!
Obama a présenté les prétentions de
la compagnie, y compris l’arrêt complet de la fuite d’ici la fin de l’été,
comme s’ils étaient dignes de confiance. Ceci après que BP ait fourni
des informations fausses et erronées
depuis le premier jour du désastre,
des informations que Obama et ses
subordonnés ont acceptées telles
quelles et retransmises au public.
Obama n’a rien dit sur
l’histoire de tromperie de BP, à commencer par son affirmation, après
le 20 avril, qu’il n’y avait aucune
fuite de pétrole, suivie de ses estimations frauduleuse de 1000 barils
par jour et puis 5000 barils. Il n’a
pas non plus mentionné la défiance
de la compagnie, face à l’appel de
l’Agence de protection environnementale, pour qu’il arrête de
pomper le dispersant d’huile toxique
Corexit dans le golfe. Ou bien sa politique d’empêcher les médias d’avoir
accès aux plages et aux marais pollués. Et comme il a précisé dans son
discours, l’administration va continuer à diffuser les mensonges de
BP. « Mais ne vous méprenez pas »,
a dit Obama, « nous allons combattre cette marée noire de toutes nos
forces, le temps qu’il faudra. Nous
allons faire payer à BP les dommages que leur compagnie a causés. Et nous allons faire tout ce qui
est nécessaire afin d’aider la côte du
Tony Hayward PDG de BP
zon, omettant tout ce qui aurait pu
être dommageable à BP. Il n'a pas
mentionné par exemple que le bloc
obturateur de puits de la compagnie,
présumément le dispositif de sécurité dans le cas d'un jaillissement
de pétrole, n'avait pas fonctionné. «
Parce que la fuite est si importante
et située à une telle profondeur que,
ce qu'il faut faire pour l'arrêter frôle
les limites de la technologie humaine », a-t-il dit. C’est une tentative misérable et malhonnête de prétendre que BP n’est pas responsable
du désastre. Le problème n’est pas
la supposée limite de la technologie
humaine, mais plutôt le fait que BP
n’avait aucun plan en place afin de
faire face à l’explosion.
Obama a poursuivi en vantant
sa réponse décousue et incompétente face à la marée noire, déclarant
« Suite à ces efforts, nous avons ordonné à BP de mobiliser des équipements et de la technologie additionnels. Et dans les semaines et les
jours à venir, ces efforts devraient
permettre de récupérer jusqu’à 90
pour cent du pétrole qui fuit du
puits. Ceci jusqu’à ce que la compagnie finisse le forage du puits
de secours plus tard durant l’été,
Vol. 3 No. 49 • Du 23 au 29 juin 2010
golfe et ses habitants à se remettre
de cette tragédie, »
Ces affirmations sont si générales qu’elles ne veulent rien
dire. On parle ici d’un désastre
dont les coûts totaux de destruction économique et environnementale atteignent les centaines de
milliards et mêmes des billions de
dollars. Mais Obama a pris soin de
ne pas donner une estimation du
coût, de l’explosion à ce jour, les
pertes envisagées pour le tourisme
et l’industrie de la pêche, les centaines de milliers d’emplois anéantis, rendant sa promesse de « faire
payer BP » et « faire tout ce qui est
nécessaire » vide et sans aucune
crédibilité. « En raison de nos efforts
», s’est vanté Obama, « des millions
de gallons de pétrole ont déjà été
retirés de l’eau par la combustion,
l’écrémage et d’autre méthodes de
collecte. Plus de 5 millions et demi
de pieds de barrage ont été disposés sur le golfe afin de bloquer et
d’absorber le pétrole qui s’approche
des berges. »
Cette défense de ce qui est vu
universellement comme une réponse
incompétente, désorganisée et
Suite à la page (17)
Le Parti Communiste
de Puerto Rico renaît
A
près presque une décennie
d’existence, l’organisation de
la Refondation Communiste s’est
transformée en Parti communiste de
Puerto Rico (PCPR), dans un congrès au cours duquel a été réaffirmée
la force de l’idéologie marxiste – léniniste, selon ses organisateurs.
Miguel Cruz, élu à la Commission Politique du PCPR, a déclaré
aujourd’hui à Prensa Latina que le
communisme sera en vigueur tant
qu’existe un ordre économique qui
aiguise les différences et nie à la
population les droits fondamentaux
de l’homme.
Il a indiqué qu’après neuf ans
de travail intense et de presque deux
ans de préparation des statuts organisationnels et d’un programme
de lutte, le Parti communiste du
Puerto Rico « renaît avec sa vision
scientifique et de lutte de classes »
dans le Congrès célébré ce samedi
dans le siège du combatif syndicat
des travailleurs de l’industrie électrique. Le congrès de refondation du
PC, a-t-il dit, a reçu les voeux de ses
homologues d’Espagne, de la Turquie, de l’Allemagne, de Cuba, du
Mexique, de l’Argentine et du Chili,
entr’ autres nations.
Le Parti communiste ancien
Portoricain (PCP), fondé le 23 septembre 1934 dans la ville méridionale de Ponce, a été dissous en 1991
au coeur de la crise politique internationale qui a provoqué la chute de
l’Union soviétique. « En 2001 on a
créé le mouvement embryonnaire
du nouveau Parti communiste avec
le nom de Refondation Communiste, et aujourd’hui, nous renaissons comme tel dans un moment de
grande effervescence politique dans
le pays », a-t-il affirmé.
Il a assuré que la crise capitaliste – colonialiste s’est aggravée
dans le pays avec le licenciement
ces dernières années de plus de 25
milles employés publics et plus de
200 milles travailleurs d’entreprises
privées jetés à la rue dans les six
dernières années.
Cruz a ajouté que cette île des
Caraïbes de 3,8 millions d’habitants
ne peut déjà plus cacher sa banqueroute politique, sociale et économique
derrière « sous la fausse protection
que lui offre l’impérialisme » qui
l’a mise sous ses bottes dès 1898,
quand l’invasion des États-Unis
s’est produite.
La création en 1952 de l’actuel
système d’État Libre Associé aux
États-Unis a eu une unique fonction,
celle de « maquiller la domination
coloniale », selon le dirigeant communiste boricua. « L’exploitation
continue, le seuil de pauvreté augmente, il n’y a pas d’accès à la santé et le pouvoir d’achat est chaque
fois amoindri dans une société qui
incite à l’acquisition incontrôlée de
biens de consommation, mais sans
emploi »,a-t-il expliqué.
Le dirigeant communiste a
expliqué que l’une des ouvertures
qu’offre le capitalisme à Puerto Rico
est le trafic de stupéfiants, une affaire capitaliste qui endormit la jeunesse et qui la ruine jusqu’à la mort,
alors qu’elle est dans une pleine
étape créative.
Prensa Latina 20 juin 2010
Traduction Danielle Bleitrach
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15
A Travers le monde
Juan Manuel Santos : le nouveau
président de la Colombie
A
vec le dépouillement de 99,73
% des votes, et des résultats
pouvant être considérés comme irréversibles, le candidat pour le Parti de
la U, Juan Manuel Santos, est le nouveau président de la Colombie ayant
recueilli 69,06 % des suffrages, lors
du second tour des élections présidentielle qui ont été marquées par un haut
taux d’abstention.
Santos laisse loin derrière lui
son unique concurrent du Parti vert,
Antanas Mockus, qui obtient 27,51
%. Il y a eu 445 milles 176 votes
blancs, 13 millions 30 milles 691 suffrages exprimés, 99 milles 892 blancs
et 199 mille 259 nuls.
Le responsable national de la
commission d’enregistrement électoral, après la publication des résultats
électoraux, Ariel Sanchez a déclaré
que « nous avons eu 60 pour cent
d’abstention ce qui est en tous les
cas le second chiffre le plus élevé du
deuxième tour. Nous remercions la
force publique, les fonctionnaires de
l’enregistrement et ceux qui nous ont
fait confiance ».
Les Colombiens se sont présentés aux urnes ce dimanche pour élire
celui qui remplacera l’actuel mandataire, Álvaro Uribe, qui laissera le
pouvoir le 7 août prochain après huit
années d’exercice du pouvoir avec
une ample marge de désapprobation
pour ses politiques internationales
et ses accords avec des puissances
étrangères.
Santos un ex-ministre de la
défense d’Uribe entre 2006 et 2009,
obtient les résultats les plus élevés
dans ce deuxième tour avec l’appui
des principaux partis de la coalition de
droite gouvernante, après avoir obtenu 46,6% des votes dans le premier
tour lors du 30 mai 2010.
Ses partisans espèrent qu’il
maintiendra les politiques d’Uribe,
qui ont créé le plus haut indice de
chômage dans la région, avec plus
de 12 pour cent, et une Politique de
Sécurité Démocratique qui a impulsé
les attaques militaires ; ce qui a fait
croître la violence dans ce pays sudaméricain.
Le président colombien a été accusé de nombreuses fois de couvrir les
meurtres de syndicalistes, ce qui a fait
de ce pays sud-américain le plus dangereux pour les leaders syndicaux.
Ces dernières années, la Colombie
avait été l’objet d’observations continuelles de la part de l’Organisation
Internationale du Travail (OIT) sur la
mort de syndicalistes aux mains de
groupes paramilitaires, des guérilleros
et même des membres des forces étatiques de sécurité.
Selon le rapport annuel de
la Confédération Syndicale Internationale (CSI), 101 représentants
(représentantes) syndicaux ont été
assassinés en 2009 dans le monde
entier, presque la moitié d’entr’ eux
(48) l’ont été en Colombie.
Dans le domaine militaire, Uribe
a scellé un accord avec les Etats-Unis
pour l’installation de sept bases militaires, pacte qui a été durement critiqué par les pays de la région qui considèrent qu’il y a là un risque et une
menace contre la souveraineté et la
stabilité sud-américaine.
Le candidat pour le parti U a affronté dans ce deuxième tour Mockus
qui tout au long de la campagne a
demandé que soient retrouvées la «
légalité et la transparence » dans la
gestion gouvernementale, ainsi que la
valeur de la vie dans ce pays plongé
dans une guerre civile depuis plus
de 50 ans. Uribe, qui a été élu pour
la première fois en 2002 et reélu en
2006, et s’est trouvé empêché de postuler une troisième fois par décision
de la Cour Constitutionnelle à la fin de
février dernier, avait établi sa popularité sur son programme de Politique
de Sécurité Démocratique.
Pour ces élections environ 29,8
millions de Colombiens étaient convoqués pour choisir entre Santos et
Mockus. Dans ce total d’électeurs on
compte environ 415 milles 118 immigrés venant d’environ 56 nations
autour du monde. Malgré cela, un
total de neuf millions 35 mille 449
personnes ont exercé leur droit au
suffrage jusqu’à 14:00 heure locale
(19H00 GMT), selon la chaîne Caracole.
Qui est Juan Manuel Santos ?
Juan Manuel Santos est un
politicien, journaliste et économiste.
Il est né dans une famille aristocratique, propriétaire des plus importants
moyens de communication implantés
en Colombie, appartenant au groupe
éditorial El Tiempo.
Juan Manuel Santos le nouveau
président de la Colombie
Il a fait ses armes en politique
comme ministre du Commerce Extérieur durant le Gouvernement de l’exprésident César Gaviria. En 2005,
Santos a été nommé par le président
Álvaro Uribe chef de sa campagne
de réélection. Cette stratégie, celle
d’un homme politique – médiatique,
a joué un rôle clé dans la possibilité
de cacher les liens du Gouvernement
avec le paramilitarisme et le trafic de
stupéfiants.
En 2006 il a été nommé Ministre de la défense, et il a coordonné
l’Opération Phénix dans laquelle ont
trouvé la mort deux des membres des
Forces Armées Révolutionnaires de la
Colombie (FARC), dont Raúl Reyes,
ainsi qu’une vingtaine de civils. Durant cette opération la souveraineté
équatorienne a été violée.
Quito a alors rompu ses relations avec Bogotá après avoir protesté du fait que la frontière avait été
franchie sans aucune autorisation ce
qui a été qualifié de violation territoriale, de même que nombre de pays du
monde entier, principalement du reste
des pays latino-américains.
Quelques mois après, Santos a
entrepris une autre action militaire dénommée Jaque, dans laquelle ont été
militairement récupérés 15 otages des
FARC. Pour cela a été utilisé illégalement les emblèmes du Comité International de la Croix-Rouge (CICR) et
de la télévision multiétatique Telesur.
TeleSur 20 juin 2010
Traduction de Danielle Bleitrach
Changement de société
21 juin 2010
MARC RECORD Etats-Unis : du couloir de la
mort au peloton d’exécution
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16
Haïti Liberté
Par Lorraine Millot Washington
L
’Utah a fusillé un condamné à
mort qui avait fait le choix d’être
exécuté par les armes plutôt que par
injection létale. Une première depuis
quatorze ans. C’était son choix, ou
plutôt le dernier choix qui lui restait:
Ronnie Lee Gardner, 49 ans, avait
demandé à être fusillé plutôt que
d’être tué par injection. Dans la nuit
de jeudi à vendredi, à la prison de
Draper, dans l’Utah (ouest des EtatsUnis), il a donc été lié à une chaise,
la tête couverte d’un capuchon et
une cible posée sur la poitrine. Un
dernier mot? «Non, je n’en ai pas»,
a répondu Gardner. Cinq policiers,
placés à 8 mètres de lui, ont alors
visé et tiré. Pour leur confort moral,
l’un des cinq avait une Winchester
chargée à blanc: chacun des polic-
Victoire pour les
grévistes portoricains
Ronnie Lee Gardner, 49 ans, avait
demandé à être fusillé plutôt que
d’être tué par injection
iers peut ainsi garder l’espoir qu’il
n’est pas vraiment un tueur.
Le temps 19 Juin 2010
Le mouvement étudiant de l’Université de Porto Rico (UPR) a obtenu
aujourd’hui sa première victoire depuis la création de cette institution
C
'est dans la lutte toujours et toujours qu'on avance et je profite
de cet espace pour saluer la victoire
d'une autre lutte, en France, celle
exemplaire des "Sans Papiers".
Le mouvement étudiant de
l’Université de Porto Rico (UPR)
a obtenu aujourd’hui sa première
victoire depuis la création de
cette institution il y a 107 ans,
après avoir emporté à l’arraché
l’approbation de quatre revendications importantes qui étaient
à l’origine de la grève qu’ils ont
poursuivie pendant 56 jours.
L’accord final sur la question
des sanctions stipule que les autorités universitaires ne pourront ni
recaler ni expulser aucun gréviste
à l’issue d’un procès sommaire.
Par ailleurs, aucune charge ne
pourra être prononcée à l’encontre
des étudiants et des membres de
la communauté universitaire qui,
dans l’exercice de leurs droits, ont
participé à des marches ou toute
autre activité liée à la grève, rapporte Cubadebate.
Autre
succès
important: la Junte des syndics devra
s’abstenir d’augmenter le nombre
d’inscriptions à travers un quota
spécial au début du prochain semestre. L’accord prévoit également
l’abrogation de la polémique Certification 98 sur les exemptions
d’inscription et la non privatisation
d’aires universitaires dans le cadre
du projet d’Alliances publico-privées, qui a déclenché la grève.
Dans les cinq prochains
jours, les étudiants devront convoquer des assemblées dans toutes
les facultés afin de ratifier ces accords, et ensuite reprendre le cours
du travail administratif et universitaire.
Cuba si Lorraine 20 juin 2010
Vol. 3 No. 49 • Du 23 au 29 juin 2010
Obama couvre
Suite de la page (15)
et entièrement inadéquate de la
part du gouvernement et de BP
est une insulte à l’intelligence du
peuple américain. Le matin même
du discours d’Obama, le New York
Times publiait un long article de
première page ayant pour titre :
« Les efforts pour repousser la
marée noire sont décrits comme
étant chaotiques ».
Obama a ensuite voulu se
faire rassurant pour les victimes
du déversement du pétrole dans
le golfe : « Alors que le nettoyage
continue, nous allons offrir toutes
les ressources additionnelles et
toute l’aide dont pourraient avoir
besoin nos États de la côte… Mais
nous devons reconnaître que, malgré nos meilleurs efforts, le pétrole
a déjà causé des dommages à nos
côtes et à la vie qu’elles abritent.
Et malheureusement, peu importe
l’efficacité de notre réponse, il y
aura d’autre pétrole et d’autres
destructions. Voilà pourquoi la
deuxième chose sur laquelle nous
allons concentrer nos efforts est le
rétablissement et la restauration
de la côte du golfe du Mexique. »
Encore une fois, il s’agit de
généralités parmi les plus vagues
que l’on puisse trouver. Elles sont
démenties par le refus du gouvernement d’allouer à ce jour des
ressources qui sont proches de
ce que la situation commande ou
d’entreprendre toute action qui irait
à l’encontre de la propriété ou des
profits de BP. Pour entreprendre
sérieusement « le rétablissement
et la restauration » de la côte du
golfe, il faut saisir les actifs de BP
et nationaliser l’industrie pétrolière
pour la mettre sous le contrôle démocratique des travailleurs. « Demain », a déclaré Obama, « je vais
rencontrer le président de BP et
l’informer qu’il doit conserver la
somme nécessaire pour compenser les travailleurs et les entrepreneurs qui ont été lésés à cause de
la témérité de la compagnie. Et
ce fond ne sera pas contrôlé par
BP. Dans le but d’assurer que les
réclamations légitimes sont satisfaites d’une manière équitable
et rapide, le compte doit être, et
sera, administré par un tiers parti
indépendant. »
Encore une fois, pas un seul
chiffre. « La somme nécessaire »
est une généralité qui peut être
tordue dans le sens où l’on veut
bien l’entendre pour satisfaire les
besoins des gros bonnets. Malgré
les déclarations d’Obama sur le «
tiers parti indépendant » qui devra
administrer le fonds de compensation, ceux qui vont véritablement
dicter ce qui sera fait, ce seront BP,
l’industrie du pétrole dans son ensemble et Wall Street.
On
trouve
également
l’expression «les réclamations
légitimes». Qui déterminera la légitimité des déclarations ? C’est
une formule pour ne pas donner
de compensation adéquate à des
dizaines de milliers de travailleurs
dont les emplois se sont volatilisés suite au désastre du golfe. «
La troisième partie de notre plan
», a continué Obama, « consiste
en mesures que nous prenons
pour nous assurer qu’un désastre
comme celui que nous venons de
traverser ne se reproduise plus
jamais. Il y a quelques mois, j’ai
approuvé une proposition de considérer de nouveaux forages, très
limités, avec l’assurance que cela
sera absolument sécuritaire, que
la technologie appropriée sera
disponible et que les précautions
nécessaires sont prises. »
«Cela n’était évidemment
pas le cas de la plateforme de for-
age Deepwater Horizon, et nous
voulons savoir pourquoi… Et
j’ai donc établi une commission
nationale dont la fonction sera
de comprendre les causes de ce
désastre et de nous faire des recommandations pour de nouvelles
normes de sécurité et de nouvelles
normes environnementales que
nous devons mettre en place. »
La promesse d’Obama qu’un
«désastre comme celui que nous
venons de traverser ne se reproduise plus jamais » n’est pas crédible.
On peut dire la même chose de son
ignorance des causes de l’explosion
de Deepwater Horizon.
A ce jour, une montagne
de faits sont connus du public,
prouva que la cause de l’explosion
a été le non-respect des règles de
sécurité par la compagnie, parce
qu’elles étaient considérées comme des obstacles dans sa course
aux profits. Il a été bien établi que
le gouvernement, y compris celui
d’Obama, a facilité cela en permettant à la compagnie de se superviser elle-même.
Étant donné la servilité dont
font preuve les deux partis politiques et toutes les branches et
niveaux de gouvernement lorsqu’il
s’agit des profits de la grande entreprise, il ne peut y avoir de
doute que les conditions pour
d’autres désastres continueront de
prévaloir. En réalité, le véritable
mandat de la commission nationale (sur laquelle siège un membre
du conseil d’administration de
Conoco-Phillips), tel qu’indiqué
précédemment par Obama luimême, est de rapidement arriver
avec une proposition pour des
améliorations de sécurité bidon
pour recommencer au plus tôt les
forages en eaux profondes dans le
golfe du Mexique et ailleurs.
Obama a répété son mantra
qu’il « faut regrouper » en tant que
nation, « les travailleurs et les entrepreneurs, les scientifiques et les
citoyens, le secteur privé et le secteur public ». En d’autres mots, il
ne faut pas monter de mouvement
d’opposition qui irait à l’encontre
des intérêts de la grande entreprise
criminelle et ne pas les rendre imputables de leurs crimes. Autre
insulte à l’intelligence du peuple
américain, il a introduit Dieu à la
fin de ses remarques, déclarant
que « nous prions pour qu’une
main nous guide à travers l’orage
vers un jour meilleur ».
Obama nous a donné le discours d’un individu et d’un gouvernement sous la coupe de BP et
de l’élite de la grande entreprise et
du monde financier dans son ensemble. Son discours suintant la
servilité et la couardise devant la
grande entreprise et le mépris pour
la population. Il a été rendu clair
que rien ne serait fait pour compenser l’immense majorité des travailleurs et des petits entrepreneurs
qui ont perdu leur emploi et leur
gagne-pain à cause du déversement de pétrole dans le golfe.
Ce discours fait partie d’une
campagne de relations publiques
de trois jours qui comprend une
tournée de deux jours du golfe et
la rencontre mercredi du président
et PDG de BP à la Maison-Blanche
qui a pour but de préparer une entente avec BP. L’entente comprendra fort probablement un report
temporaire du paiement de milliards de dollars en dividendes aux
actionnaires de BP et la mise en
place d’un fonds spécial qui limitera la responsabilité de la compagnie à une petite fraction du coût
réel du désastre pour laquelle elle
est responsable.
WsWs 19 juin 2010
Vol. 3 No. 49 • Du 23 au 29 juin 2010
Le Brésil
Suite de la page (11)
avait presque mené le pays à la ruine), et qui ne peut nier non plus les
avancées économiques et sociales
des huit dernières années. Pourtant,
la victoire n’est pas acquise, car ce
qui menace le plus Dilma et le PT,
c’est l’abstentionnisme croissant, lié
à la transformation du débat et de la
mobilisation politique. En effet, le PT
n’est plus un appareil militant, mené
par un noyau dur de cadres dédiés
et ancrés sur les mouvements populaires. D’un côté, parce qu’il a été «
décapité » par l’exode vers les fonctions étatiques. D’un autre côté, parce qu’il a perdu, du moins en partie,
sa captation symbolique de l’espoir
de transformation, qu’il avait acquis
au travers des luttes populaires des
années 1980-1990. Le renforcement des capacités médiatiques du
PT, qui fait campagne de plus en plus
« à l’américaine » (via la télévision)
ne fait pas totalement contrepoids à
cette absence de mobilisation.
Certes, cette déperdition n’est
pas « totale ». Beaucoup de militants
sociaux restent fidèles au PT, moins
par enthousiasme que par réalisme,
« pour faire échec à la droite », et
aussi pour continuer de mener une
bataille pour les droits sociaux et
économiques. Pour Emir Sader, le
secteur militant doit maintenir une
relation de proximité avec le PT, pour
en renforcer les éléments progressistes, pour concentrer l’attaque contre l’hégémonie du secteur financier
et de l’agrobusiness [16].
Les mouvements sociaux, pour
leur part, restent alignés sur la continuité. La Centrale unique des travailleurs, la CUT, reste toujours loyale
à Lula, même si la classe ouvrière,
notamment dans le secteur industriel
et les services, a subi les impacts de
la politique macroéconomique orthodoxe. Les secteurs paysans, surtout
dans le nord, restent acquis au gouvernement, en bonne partie à cause
des programmes sociaux qui ont fait
une différence dans leur vie. Le MST,
pour sa part, tout en se gardant un
droit de réserve, finira sans doute par
faire comme en 2006, en appuyant
Dilma, « contre la droite ».
Sans aucun doute, tous ne sont
pas d’accord avec cette optique. Une
partie de la base militante du PT, on
l’a vu, a été attirée par le PSOL [17].
Mais, aujourd’hui, ce parti traverse
une crise profonde, tant il est incapable
de déterminer une ligne conséquente
et alternative face à la politique de
Lula [18]. Et il est déchiré par des factions qui tentent de s’arracher le pouvoir et les candidatures, et compromis
dans de douteuses convergences avec
la droite [19]. Les dissidents plus récents, regroupés autour de la populaire ex-ministre de l’environnement
Marina Silva, ne réussissent pas non
plus à relancer le Parti Vert, étrange
amalgame de gauches et de droites
qui veulent promouvoir l’agenda du
« développement durable » d’une
manière qui reste ambiguë. A ce jour,
en tout cas, les arguments écologistes
n’apparaissent pas capables de proposer une plateforme globale alternative, et restent confinés, soit dans
quelques secteurs de la gauche déçue
du PT, soit parmi les classes moyennes
urbaines assez éloignées des préoccupations des secteurs populaires.
Guerre de position
Au Brésil et ailleurs en Amérique
latine, une puissante reconfiguration
s’esquisse sous nos yeux. L’empire
états-unien, avec ses aventures
moyen-orientales et sa mauvaise
gestion de la crise financière, est
malmené dans une zone qu’il considérait comme sienne » (à travers la
doctrine dite de Monroe). Certes, les
États-Unis sont loin d’être hors jeu,
mais ils ont maintenant devant eux
des États, des gouvernements et des
mouvements relativement cohérents
et organisés. D’où la marge de
manœuvre, restreinte mais réelle, qui
existe. Est-ce suffisant pour prévoir
une « renaissance » économique et
politique de l’Hémisphère et la mise
en place d’un nouveau « modèle »
de développement ? Il serait pour
le moins imprudent de s’avancer
aussi loin, même si, ici et là, un tel
projet semble se dessiner. En fin de
compte, l’évolution des luttes sociales et politiques sur le plan interne
risque d’être déterminante. Dans
le cas du Brésil, plusieurs options
s’expriment. Le projet de Lula d’une
grande coalition multi-classe en est
une. Autour d’un État fort épaulé
par une coalition de centre-gauche,
ce projet « néo-développementiste
» mise sur le renforcement des capacités productives animées par le
secteur privé (l’agrobusiness notamment) et un secteur public renforcé
(dans l’énergie), et dont les retombées (profits) sont redistribuées pour
améliorer les conditions des classes
populaires et également relancer le
marché interne. Ce projet implique un
élargissement des relations du Brésil
avec le reste du monde. Pour dire en
clair, le renforcement des liens SudSud et l’atténuation de la dépendance
envers les États-Unis.
À l’opposé, le projet des élites
traditionnelles et de la droite est de
rebrancher le Brésil sur le « turbocapitalisme » qui prévaut dans le reste
du monde capitaliste et qui mise sur
une financiarisation accrue au bénéfice quasi exclusif des couches supérieures. Dans les débats électoraux
actuels, il n’est pas rare d’entendre
les médias, très majoritairement de
droite, proposer l’abolition du programme Bolsa familia (« trop coûteux et favorisant la paresse naturelle des classes populaires »),
réclamer l’éradication des favelas («
ils occupent des zones où la ville
moderne pourrait être développée
») et exiger la criminalisation des
mouvements sociaux, notamment
du MST. À rebours, la droite voudrait
également réaligner le Brésil sur les
Etats-Unis, et même les appuyer dans
leur lutte contre des États définis par
Washington comme « dangereux »,
tels le Venezuela ou l’Iran. C’est dire
si elle n’a pas apprécié la tentative de
médiation avec Téhéran, menée conjointement avec la Turquie, au sujet
de l’enrichissement d’une partie du
stock d’uranium iranien.
Entre ces deux grandes options, il y a également la perspective
d’approfondir les transformations sociales en donnant aux classes populaires non seulement de meilleures
conditions de vie, mais aussi du
pouvoir et des capacités politiques.
Tout cela dans une perspective « écosocialiste », où la question environnementale est organiquement liée
à celle du développement « durable
». Bref, dans un langage qui rappelle, en partie au moins, le projet à
l’origine du PT, et qui promeut également le dépassement du système
politique actuel via la démocratie «
participative ».
Pour le moment, cet « écosocialisme » apparaît davantage « entre
les lignes » que sur la scène politique
réellement existante, pourrait-on
dire. Mais l’option est présente : en
effet, rien n’indique que les avancées réalisées par le peuple brésilien ces dernières années, au pas de
course dans un temps très limité, ne
l’inciteront pas à aller plus loin. Par
ailleurs, les limites sont de plus en
plus étroites, compte tenu des crises
- ou de la crise des crises devraiton dire - qui traversent l’horizon
économique, politique et écologique
des sociétés contemporaines. Tout
cela conduit des populations à rechercher de nouveaux projets.
Notes
[1] Le PT compte 91 députés (sur
513) et 14 sénateurs (sur 81) au Congrès brésilien. Par ailleurs, il contrôle
trois Etats sur 27. De facto, les gouvernements du PT au niveau fédéral,
provincial (les États) et municipal sont
tous des gouvernements de coalition
dans lesquels on trouve les petits partis de gauche (PSB, PCdoB, PTB, etc.) et
plusieurs formations centristes comme
le PMDB notamment. Par ailleurs, le
système politique brésilien est de nature
présidentialiste, ce qui donne au Président une grande marge de manœuvre
pour gouverner. Des changements plus
fondamentaux cependant, comme des
réformes de la Constitution, sont sous la
responsabilité des élus et relèvent donc
des partis politiques.
[2] De 2002 à 2009, cette dette
est passée de 210 milliards de réais à
202 milliards, mais plus important est le
fait que le ratio dette/PIB est passé de
41,8 à 12,9.
[3] Jorge Mattoso, “O Brasil herdado”, in Emir Sader & Marco Aurelio
Garcia, Brasil, entre o passado e o futuro, Editora Fundaçao Perseu Abramo,
Sao Paulo, 2010.
[4] Les grandes propriétés (1 000
hectares et plus) occupent encore 43%
des terres cultivées au Brésil.
[5] Un exemple parmi tant
d’autres. Dans l’État du Ceara, le gouverneur Cid Gomes « règne » avec l’appui
du PT et du PSDB. Les deux partis ont
convenu de se répartir les sièges et de ne
pas se faire ombrage. Le frère de Gomes
est ministre de Lula qui, par ailleurs, négocie avec les autres partis, de gauche
ou de droite, pour avoir une majorité
parlementaire. Ces ententes impliquent
du financement occulte, des nominations à des postes de responsabilité, des
privilèges, en d’autres termes tout ce
que l’éthique originale du PT rejetait.
[6] Graziano da Silva J., « Consumo dos pobres: motor da retomada
econômica no Brasil », Valor, 16 décembre 2009.
[7] Laurent Delcourt, « Le Brésil
de Lula, une dynamique de contradictions », in Alternatives Sud, Le Brésil de
Lula, un bilan contrasté, Éditions Syllepse, 2010.
[8] Ibid.
[9] Emir Sader, A nova touperia, os
caminhos da esquerda latino-americana,
Boitempo Editoria, Sao Paulo, 2009.
[10] Ce projet est finalement enterré en 2004 devant l’opposition très
majoritaire des pays d’Amérique latine
et devant les mobilisations immenses
qui traversent l’hémisphère, y compris
d’ailleurs aux États-Unis et au Canada.
[11] Des analystes soulignent les
tensions découlant de certaines tendances hégémoniques du Brésil, superpuissance économique de l’hémisphère, et
qui font que les entreprises brésiliennes
dans leur expansion « naturelle » tentent d’occuper des parts de plus en plus
grandes des marchés en Argentine, en
Bolivie et ailleurs. Voir à ce sujet Claudio Katz, « L’Amérique latine et la crise
mondiale », Inprecor, no. 556, janvier
2010.
[12] Bien que le commerce entre les
pays du MERCOSUR ait quadruplé depuis
2002, il représente encore un pourcentage assez faible (15c% plus ou moins)
des liens commerciaux du Brésil. Voir à ce
sujet Alexandre Morin, « Un bilan mitigé
pour les 20 ans du MERCOSUR », Centre
d’études interaméricaines, Université Laval, chronique de janvier 2010.
[13] En 2009, la Chine est devenue le deuxième partenaire commercial
du Brésil, derrière l’Union européenne
mais devant les États-Unis.
[14] Voir à ce sujet Renaud Lambert, « Le Brésil, ce géant entravé », Le
Monde diplomatique, juin 2009.
[15] Dilma Roussef, “Um pais
para 190 milhoes de Brasileiros”, in
Emir Sader & Marco Aurelio Garcia, Brasil, entre o passado e o futuro, op.cit.
[16] Emir Sader, A nova touperia,
os caminhos da esquerda latino-americana, op.cit.
[17] Lors des élections de 2006,
Heloisa Helena avait raflé la troisième
place au premier tour du scrutin, avec 6
millions de votes (près de 7 % du total).
Le PSOL, par ailleurs, avait fait élire trois
députés fédéraux. Les pronostics actuels
indiquent une diminution importante de
ses intentions de vote en 2010.
[18] Renato Godoy de Toledo,
Brasil de Fato, 6 avril 2010.
[19] Le « sage » du PSOL, Plínio
Arruda Sampaio, ne parvient même pas
à obtenir l’investiture du parti pour la
présidentielle.
Mémoire des luttes 21 juin 2010
Haïti Liberté
17
Sports
Coupe du Monde 2010:
L’Amérique qui rit, l’Europe qui s’inquiète
(Brillante qualification de l’Argentine)
Par Anthony Momperousse
Un premier tour de Coupe
du Monde qui défie les pronostics.
Les sélections européennes, comme la France, l’Italie, l’Allemagne,
l’Angleterre, qui partent toujours favorites, sont sur la sellette.
L’Angleterre qui évolue dans
le groupe C composé des Etats-Unis,
de l’Algérie et de la Slovénie, devait
faire une bouchée de ses adversaires
et finir en tête de son groupe. Mais
elle reçut sa première gifle en faisant
match nul avec les Etats-Unis (1-1).
Sa deuxième performance (0-0) contre l’Algérie place l’Angleterre dans
une situation difficile où une défaite
ou un match nul contre la Slovénie
et une victoire des Etats-Unis contre
l’Algérie condamneraient les poulains de Capello à une élimination
douloureuse.
L’Italie, championne en titre,
connaît les affres de l’incertitude
pour une qualification en 1/8e de
finale.
Le match nul (1-1) contre
le Paraguay avait mis la presse
italienne en branle, questionnant
l’entraîneur Lippi sur le choix des
sélectionnés. Le nouveau match nul
(1-1) contre la Nouvelle-Zélande
est un affront pour les tifosi italiens
qui croient encore aux chances de
leur équipe de se qualifier et qui se
demandent si leur sélection pourra
passer le cap du second tour.
L’Allemagne avait écrasé
l’Australie par 4-0, mais la Serbie
a refroidi l’ardeur des allemands
en obtenant une victoire (1- 0) sur
cette équipe. Le match Allemagne
– Ghana permettra d’apprécier le
niveau réel des teutons.
La France, vice championne
de la Coupe du Monde 2006, a
lamentablement échoué au cours
de cette Coupe du Monde. Après le
match nul contre l’Uruguay (0-0) et
la défaite contre le Mexique (0-2),
les joueurs ont eu maille à partir
avec l’entraîneur Raymond Domenech. L’attaquant Anelka de Chelsea
(Angleterre) a été suspendu par la
Fédération Française de Football et
la sélection a subi une défaite humiliante (2-1) contre l’Afrique du Sud.
L’Uruguay et le Mexique sont
classés pour le deuxième tour de la
Coupe du Monde.
L’Europe du Football s’inquiète
des performances des sélections de
ce continent en Coupe du Monde.
Faut-il diminuer le nombre de
matches disputé par les équipes de
ce continent?
Pourquoi ne pas diminuer le
nombre de joueurs étrangers qui
peuvent évoluer dans une équipe?
Autant de questions que vont débattre les dirigeants face aux piètres résultats des sélections européennes.
Par contre, l’Amérique a le
sourire aux lèvres: l’Argentine s’est
qualifiée de très belle façon en battant la Corée du Sud (4-1), le Nigéria (1-0) et la Grèce (2-0). Pour
ce dernier match, Maradona a donné sa chance aux joueurs réservistes
et l’équipe a fourni une belle prestation, en deuxième mi-temps contre
la Grèce.
L’Argentine rencontrera le
Mexique au deuxième tour.
Le Paraguay en faisant match
nul (1-1) contre l’Italie a augmenté
ses chances de qualification dans le
La coupe du monde de football:
un événement plus
commercial que sportif
Par Guerby Dujour
I
l ne fait pas de doute que
l’organisation de la coupe du monde
de football verse du baume au coeur
de tous les férus du sport. L’euphorie
est totale partout. Les yeux rivés sur
les écrans, les enfants, les jeunes
comme les vieux se défoulent passionnément. Même dans les pays
pauvres oú la misère élit résidence,
les tensions sociales, les difficultés
économiques, les luttes politiques
sont mises en veilleuse. L’exemple
est patent chez-nous. La mobilisation anti- Préval déclenchée dans de
nombreuses villes d’Haiti a perdu
considérablement de l’ampleur par
rapport ces festivités. Tout est classé
en attendant le 11 juillet, date de la
fin de cette compétition internationale considérée comme la plus suivie,
la plus mobilisatrice au monde. Les
jeux olympiques, couvant une certaine aristocratie, se gardent de toute
rivalité ce niveau avec cette ambiance planétaire charriant polémique,
pronostics, violences verbales et phy-
18
Haïti Liberté
siques etc…
Cependant derrière cette compétition sportive mise sur pied en
1928 par le français Jules Rimet, il y
a des non-dit. Il y a quelque chose qui
sent la mafia. La façon dont certaines
mains mafieuses préparent les calendriers donne de la douleur aux tripes.
Et face cette démarche pour le moins
embarrassante, il faudrait poser des
questions. Pourquoi en classant les
groupes qui doivent s’affronter dans
les stades il y a toujours une affaire
de tête de série? Qu’est-ce qu’elle
vient faire l ? Et ces têtes de série,
s’il vous plaît, sont normalement
les sept nations qui ont déjà remporté la coupe du monde: le Brésil,
l’Italie, l’Argentine, l’Allemagne, la
France, l’Uruguay et l’Angleterre.
Pourquoi les faiseurs de calendriers
n’envisagent-ils jamais de classer
dans un même groupe par exemple
l’Argentine, l’Italie l’Allemagne ou le
Brésil, la France ou la Hollande?
Un tel calendrier conçu partir
d’un format de ce genre pourrait provoquer une guerre-guerre entre les
grands profiteurs économiques de
Etats-Unis plus convaincus de leurs
possibilités, après le match nul contre l’Angleterre doivent rencontrer
l’Algérie. Une possible victoire leur
ouvrira les portes des 1/8 de finale.
Les américains ont perdu une
chance d’être déjà au deuxième tour,
à cause d’une erreur d’arbitrage qui
les a privés d’une victoire contre la
Slovénie. L’équipe américaine est
assez séduisante, jouant un football
Résultats des matches du 17 au 22 juin 2010
Argentine
Grèce
France
Allemagne
Slovénie
Angleterre
Hollande
Ghana
Cameroun
Slovaquie
Italie
Brésil
Portugal
Chili
Espagne
Mexique
France
Nigéria
Grèce
4 – Corée du Sud
2 – Nigéria
0 – Mexique
0 – Serbie
2 – Etats-Unis
0 – Algérie
1 – Japon
1 – Australie
1 – Danemark
0 – Paraguay
1 – Nouvelle Zélande
3 – Côte d’Ivoire
7 – Corée du Nord
1 – Suisse
2 – Honduras
0 – Uruguay
1 – Afrique du Sud
2 – Corée du Sud
0 – Argentine
1
1
2
1
2
0
0
1
2
2
1
1
0
0
0
1
2
2
2
groupe F. La rencontre du jeudi contre la Nouvelle Zélande semble être
à la portée du Paraguay.
Le Chili qui bénéficie des services d’un fils d’haitien, Jean André
Beauséjour, a battu le Honduras par
1-0 et la Suisse sur ce même score.
Dans ce groupe H, les matches
entre le Chili et l’Espagne, la Suisse
et le Honduras s’annoncent passionnants et incertains.
Mercredi 23, aujourd’hui, les
très engagé.
L’Amérique du football vit des
moments de rêve: avec l’Argentine,
l’Uruguay, le Mexique qui sont officiellement qualifiés comme le Paraguay, le Chili et les Etats-Unis.
Le Brésil avec 6 points, victoire
contre la Corée du Nord (2-1) et la
Côte d’Ivoire (3-1) est pratiquement
au deuxième tour, mais la sélection
de Dunga veut comme l’Argentine
réaliser la passe de trois, en battant le Portugal qui vient d’étriller la
Corée du Nord par 7 buts à zéro.
Kaka suspendu ne pourra pas
participer à ce match.
Les rencontres Ghana-Allemagne, Slovaquie-Italie, SlovénieAngleterre, Chili-Espagne, prendront
l’allure de finale et l’incertitude qui
en découle apporte un peu plus de
saveur et de piquant à ce premier
tour d’une Coupe du Monde qui se
révèle vraiment intéressant.
l’organisation des coupes du monde
et les manitous de la FIFA, cet organisme de contrôle du football créé
depuis le 21 mai 1904 par le français Robert Guérin. Car, tout compte
fait, ceci empêcherait d’un côté que
ce soient les mêmes nations qui continuent de remporter la compétition et
de l’autre les retombées économiques
qui en découlent.
Voir partir dès le premier tour
une formation brésilienne ou argentine voire allemande de football dans
une ambiance de coupe du monde
mettrait rude épreuve le commerce international qui en a toujours fait son
beurre et son épinard depuis le lancement en 1930 Montevideo, Uruguay
de cette activité sportive portée internationale. Les stades, les restaurants,
les chambres d’hôtels, les magasins
chics seraient alors l vidés. Il est un
fait que la coupe du monde n’est pas
organisée pour rehausser le sport,
particulièrement le football, contrairement aux idéaux du néerlandais Carl
Suite à la page (19)
L’Uruguay et le Mexique au paradis des qualifiés
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Entretien
Suite de la page (13)
qu’ils permettent aux pauvres l’accès
à la santé. D’ailleurs ils l’ignorent. Ces
aspects si essentiels sont perçus comme secondaires.
L’argument de toujours : dans
ces pays, « on manque de libertés ». On
exige d’eux une liberté de presse inconcevable même en Europe. Ici on ne peut
ni insulter ni calomnier le président ou
le roi ni aucune autorité de l’Etat, et
c’est pourtant bien ce que fait la presse
d’opposition dans ces pays. Ils disent
que Chavez est un dictateur, mais ils
éludent qu’il a gagné douze processus
électoraux tout à fait ouverts. Ces genslà reprochent à Morales, à Chavez ou à
Correa d’avoir « confisqué » le pétrole
et le gaz aux multinationales. Mais ils
oublient de dire que c’est pour les rendre aux peuples. J’applaudis leur décision ! Car, en France et en Europe, on
nous a aussi raconté qu’en privatisant
tout, ça améliorerait notre vie. C’est tellement faux ! Tout est cher et marche
plus mal depuis. Les élites craignent
que le peuple français et les peuples
européens voient comment des pays
qui se trouvent aux portes de l’empire
étasunien résistent et avancent grâce
à un autre type de logique - je ne dis
pas de modèle, je dis de logique -, en
essayant de construire un autre type
d’organisation sociale pour le bien
de la grande majorité, c’est-à-dire les
pauvres. Les attaques contre Chavez,
Morales, Correa ou Mujica naissent de
la mauvaise conscience à propos de ce
qui se passe ici. Ils veulent cacher le
fait que tandis que, là-bas, ils sont en
train de réduire la pauvreté, ici la misère augmente.
HCO : Ce que l’on peut facilement percevoir, c’est que ce ne sont
pas de simples attaques, sinon des
campagnes bien orchestrées contre ces
dirigeants.
J-LM : Cracher sur l’Amérique
latine qui change est le ticket d’entrée
pour appartenir au club des bienpensants, des personnes qui méritent
le respect et la considération des médias. L’extraordinaire alignement de la
France sur les intérêts des Etats-Unis
qui d’ailleurs implique aussi de nombreux secteurs de gauche, a accru ce
mépris. Les grotesques campagnes de
désinformation que lance régulièrement la CIA démontrent comment
les officines de propagande et autres
agences étasuniennes bénéficient de
beaucoup de complicité et de facilités dans toutes sortes de sphères dirigeantes. Avec Chavez, les exemples
ne manquent pas. Les campagnes se
montent aux Etats-Unis et arrivent
en France et dans les autres pays européens via les médias espagnols. Ce
qui est absurde, c’est qu’elles sont régulièrement reprises par les partis de
gauche comme étant véridiques, sans
qu’ils se donnent la peine de vérifier
leur contenu.
J’ai vécu cette situation au Parti
socialiste. Je me rappelle qu’une fois
j’ai demandé au premier secrétaire du
Parti s’il était d’accord avec un communiqué qui allait être publié contre
Chavez. Il m’a dit qu’il ne savait pas
de quoi il s’agissait. Après lui avoir expliqué que l’information était tronquée,
on a décidé de vérifier d’où provenait
l’idée centrale du message, jusqu’à
ce qu’on aboutisse à ce que je considère comme des agents d’influence
de Washington. Pure coïncidence ?
Les auteurs étaient des personnes qui
avaient été invitées aux Etats-Unis
par des institutions politiques ou des
universités, tous frais payés. Cela crée
des relations de reconnaissance mutuelle, d’amitié et de gratitude, que ces
personnes manifestent en appuyant
ces campagnes d’opinion quand on le
leur demande. Ces personnes existent
dans le PS et dans beaucoup d’autres
partis en Europe, de droite comme de
gauche, et elles sont directement liées
aux agences étasuniennes. Elles sont
en quelques sortes payées pour accompagner leurs intérêts.
HCO : Et dans ce contexte que
tu décris, qu’en est-il de Cuba ? On ne
peut pas oublier que ce processus a été
constamment attaqué depuis plus de
cinquante ans.
J-LM : Je ne suis pas un fin connaisseur de Cuba, mais en revanche
j’en suis un observateur attentif. Je
peux dire que Cuba, en Amérique
latine, bénéficie d’une autorité et d’une
audience qui est totalement incomprise
en Europe. Ici, quand on parle de Cuba,
c’est pour la cataloguer comme une dictature et pour dire qu’il n’y a pas suffisamment de liberté. L’obsession des
médias, tous attentifs aux Etats-Unis,
est de trouver un dissident ou un prétendu prisonnier politique pour en faire
un héros et ainsi justifier leurs dénigrements. Ils ne mentionnent jamais les
presque 600 attentats que la CIA a préparés contre Fidel Castro, ni le terrible
embargo imposé par les Etats-Unis.
En Europe, Cuba fait les frais
d’une vision totalement déséquilibrée
et absurde. Ici on nous empêche de
comprendre la réalité politique, humaine et même spirituelle de ce pays et
de l’Amérique latine en général. Cuba
génère de la vindicte parce qu’elle incarne un sentiment d’indépendance,
parce qu’elle a donné une autre vision
de la souveraineté populaire. De quelle
souveraineté populaire pourrait-on
parler en Europe, quand les nations
elles-mêmes sont soumises in fine aux
Etats-Unis, et ses citoyens soumis individuellement à des contrôles étatsuniens ? Quelle souveraineté populaire
existe-t-il en France où, par exemple,
la majorité des citoyens vote contre la
Constitution européenne et où le gouvernement la fait ensuite approuver
par le Parlement ?
Il faut être lucide et comprendre que Cuba provoque de la hargne
chez les puissants, car c’est le foyer
qui maintient l’idée, le rêve éveillé de
pouvoir construire quelque chose de
différent, et qui continue à avancer,
malgré tous les problèmes matériels
auxquels elle est confrontée. Je félicite
Cuba, sa résistance et les contributions
qu’elle a faites à la science, à la culture,
au sport et à l’histoire universelle.
Beaucoup d’hommes politiques,
de médias et d’intellectuels en Europe
ne veulent pas comprendre qu’en Bolivie, au Venezuela et dans d’autres nations sud américaines, la majorité a décidé de se gouverner librement. Et cette
rébellion latino-américaine n’est pas
nouvelle : elle existe depuis les guerres
d’indépendance, il y a 200 ans. Les
Latino-Américains ont toujours cultivé
la rébellion par soif de liberté.
HCO : Et pour terminer ?
J-LM : Chaque fois que j’en ai
l’occasion, je parle de l’Amérique latine,
et en particulier de ces peuples qui luttent actuellement pour construire leur
société différemment. En Europe, on
devrait regarder dans cette direction,
car c’est une source d’inspiration, de
connaissances, de lutte et d’optimisme,
dont on a bien besoin ici. Il n’existe
pas d’autre endroit au monde où l’on
trouve tout cela.
*Hernando Calvo Ospina est
journaliste et collaborateur du Monde
diplomatique.
Mémoire des luttes 21 juin 2010
Honduras
Suite de la page (13)
de cette sorte de mercenaires (sicaires) dans laquelle s’est engagée
une partie des réservistes, et qui a
exigé beaucoup d’argent.
Et si on veut feindre une équité
de jugement, il faudrait aussi ajouter
combien de budget a été gaspillé
dans le projet de la quatrième urne,
y compris les soixante millions de
lempiras qui, selon sa propre confession, Manuel Zelaya a remis sans
aucun reçu à Romeo Vásquez [4].
Dans ce calcul une colonne
spéciale devra être ajoutée pour indiquer les montants dépensés afin
d’influer les médias de communication, les journalistes et les écrivains,
pour acheter les conseillers serviles,
les montants dépensés dans des commissions de "lobbyistes" à l’étranger
[5], dans des compagnies chargées
de nettoyer l’image [des putschistes]
[6], dans les marches financées secrètement [7], dans les "allocations"
versées à des conseils industriels et
à des chambres de commerce, dans
les concessions pressées et vicieuses
qui ont hypothéqué des biens de la
patrie [8], ils ont provoqué la perte
de l’État et ils ont grossi la dette nationale... Nous exigeons de savoir.
Le putsch a été un mauvais
calcul, une erreur démesurée. Une
négociation politique intelligente
aurait pu l’éviter. Pour l’évincer de
l’histoire et désamorcer des passions, il faut qu’une lumière absolue
soit faite sur les responsables et les
coûts que leurs actions ont occasionnés. Continuer de nier, ou de
déguiser le réel, stimule des ressentiments et maintient pourrissant et
pestilent le cadavre de la démocratie
hondurienne. Pour envisager de
commencer à reconstruire, il faut
d’abord s’obliger à soigner les blessures.
Julio Escoto, écrivain et essayiste
hondurien
Notes
[1] Le lendemain de l’enlèvement
et de l’expulsion de Manuel Zelaya,
une lettre de démission provenant soit
disant de la main de Mel fut lue au Congrès. Ce fut LA justification de la "transition constitutionnelle" dont se targuait
Roberto Micheletti.
[2] L’affaire de la Gazette, la Gazette est le JO hondurien. Afin de vendre une usine hydroélectrique au privé
Micheletti a fait publier deux Gazettes,
l’une a 20 exemplaires qui contenait le
décret de la cession de l’unité de production, l’autre omettant la publication
dudit décret, ce qui a donné lieu à un
grave scandale, connu comme "Le Gacetazo".
[3] Voir l’article "Honduras, les
Un événement
Suite de la page (18)
Hirschman, l’initiateur de la coupe du
monde de football. Si les pays qui y
prennent part sont animés de l’esprit
de renter chez eux triomphalement
avec le trophée du sculpteur italien
Silvio Gazzani, tel n’est pas le souci
premier du pays hôte et des poids
lourds de la FIFA.
Comprenne
qui
voudra,
l’Afrique du Sud n’aurait jamais envisagé de construire un stade pour
la mirobolante somme de 450 millions de dollars U.S rien que pour
des matchs de football alors que le
monde est sous le poids écrasant
d’une récession économique qui augmente considérablement le taux de
gens fauchés par la famine travers
le monde. Voyons comment cela se
passe. L’Afrique du Sud a dépensé 33
milliards de rands soit plus que 4 milliards de dollars U.S avec l’idée première que les retombées financières
dépasseront la barre de 10 milliards.
En effet, ces fonds ont été utilisés dans la rénovation d’aéroports,
d’infrastructures routières, du système de communications et dans
la formation de 44 mille nouveaux
agents de police etc… ces travaux ont
permis la création de 700 milles emplois dont certains haute intensité de
main d’oeuvres selon Grant Thorton.
Du côté de la FIFA, une recette de 3.
200 millions a été réalisée. Toujours
selon des données disponibles sur le
net, la FIFA a empoché 2 milliards
de dollars US partir de la vente du
droit de retransmission des matchs,
permettant ainsi plus de 26 milliards
de téléspectateurs de suivre les différ-
putschistes deviennent plus violents,
le Brésil pousse le Conseil de Sécurité
de l’ONU afin d’en finir"] et la première
vidéo de "Vidéos en provenance du
Honduras"
[4] L’article "En la basura el
Honor, la Lealtad y el Sacrificio de las
Fuerzas Armadas" du quotidien El Libertador parle de cet épisode où Zelaya
a remis 60 millions de lempiras à Romeo Vásquez pour les frais de la mise
en place de la quatrième urne, somme
détournée par le haut commandant. Par
contre Julio Escoto n’évoque pas des
200 millions de lempiras détournés par
les hauts gradés de l’armée auprès de
la Chambre du Commerce et d’Industrie
de Tegucigalpa, qu’indique également
l’article d’El Libertador.
[5] Voir "Qui appuie Micheletti
et le gouvernement de facto ?" et "Un
européen allié des putschistes parcourt
le continent"
[6] Voir "Micheletti a besoin de
com’, Claudia Rosett de Forbes s’en
charge", mais aussi le chapitre "Le
Honduras signe avec une entreprise de
relations publiques pour améliorer son
image aux États-Unis"
[7] Voir "Un ministre transfert des
fonds pour les contre-manifestations"
[8] Voir "Entreprises, taxes et
militaires", ainsi que "la privatisation de
l’eau commence", et aussi "107 zones
naturelles protégées menacées par les
entreprises"
Source : El Herlado le 17 juin 2010
Traduction : Primitivi 17 juin 2010
entes prestations des équipes sélectionnées, un milliard pour le marketing, 120 millions pour l’hébergement
etc…Voilá qui porte á déclarer sans
débats ni motions que l’organisation
de la coupe de monde est une affaire d’abord d’argent avant d’être
une affaire de sport. A noter que le
Brésil qui devra être le pays hôte de
l’ambiance de 2014 disposerait déjà
d’une enveloppe de 40 milliards de
dollars US cette fin.
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Vol. 3 No. 49 • Du 23 au 29 juin 2010
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Comment rebâtir l’économie avec dignité et justice
pour le peuple et le sauvetage de la terre haïtienne.
Contribution: $10
Information:
t
Haïti Liberté
19
Hommage
Décès de José Saramago
Premier prix Nobel de Littérature
lusophone et militant communiste
jusqu'à ses derniers jours
« On privatise tout, on privatise la
mer et le ciel,
On privatise l'eau et l'air, on privatise la justice et la loi,
On privatise le nuage qui passe,
On privatise le rêve, surtout s'il est
diurne
Et qu'on le rêve les yeux ouverts.
Et finalement, pour couronner le
tout et en finir avec tant de privatisations
On privatise les Etats, et on les livre
une fois pour toutes
À la voracité des entreprises privées,
Vainqueurs de l'appel d'offre international
Voilà où se trouve désormais le salut
du monde...
Et, en passant, on privatise aussi
La pute qui est notre mère à tous »
José Saramago, dans les Cahiers
de Lanzarote
C'est plongé dans une immense tristesse que nos camarades
portugais, et plus largement les communistes et progressistes du monde
entier, ont appris hier le décès de
l'écrivain José Saramago, à l'âge de
87 ans, sur son île de Lanzarote,
dans les Canaries.
Du serrurier fils de paysans pauvres du
Ribatejo au prix Nobel
Enfant d'une famille de paysans pauvres du Ribatejo, au sud
de Lisbonne, serrurier de formation,
rien ne prédestinait José Saramago
à devenir le premier et unique, à ce
jour, prix Nobel de Littérature lusophone. Et pourtant, lui qui ne connut la renommée que la soixantaine
passée avec son troisième roman,
publié en 1982, «Le dieu manchot»,
sut être le digne continuateur des
grandes figures de la littérature portugaise, de Eça de Queiroz à Fernando Pessoa.
Considéré comme un maître
dans le maniement de la langue portugaise, adepte d'une prose au style
inimitable, faite de longues phrases
interminables, mêlant discours direct et indirect, José Saramago n'a
jamais sacrifié ses inquiétudes par
rapport au sens du monde dans
lequel il vivait à son imagination
débordante. Au contraire, elles
l'alimentaient. Dès sa première
œuvre postérieure à la Révolution
d'Avril, « Levantado do chão » (Redressé du sol), qui relate les luttes
des petits paysans de l'Alentejo contre les latifundistes depuis la fin du
XIXème siècle jusqu'à la Révolution
d'Avril, ses préoccupations sociales
José Saramago était militant du Parti Communiste Portuguais depuis
1969 et sa mort constitue une perte pour toute l'organisation
partisane communiste
et ses opinions politiques imprégnaient ses œuvres sans jamais,
pourtant, les alourdir.
De l'Église vaticane à l'Union
Européenne: les pouvoirs institués sous
le feu de la parabole
Athée et libre-penseur, il ne fut
connu du grand public qu'à partir du
scandale causé par son « Évangile selon Jésus-Christ », publié en
1991 et qui déclencha les foudres
de l'Eglise catholique portugaise
et surtout vaticane. L'Osservatore
Romano qualifiait alors sa « vision
de profondément anti-religieuse ».
Fatigué de cette hystérie cléricale,
Saramago s'exilera alors sur son île
de Lanzarote, où il continuera son
œuvre littéraire ainsi que la rédaction de Cahiers de réflexions politico-philosophiques (les Cahiers de
Lanzarote). C'est dans le genre de
la parabole que Saramago parvint
à manier, avec le plus de brio, son
imagination débordante et sa passion pour l'histoire et la politique.
Critique truculente de l'Union Européenne dans le « Radeau de pierre
», où Saramago imagine amusé une
péninsule ibérique dérivant loin des
ambitions hégémoniques de l'Europe
et du Nord, et faisant cap sur le sud.
Critique de l'expansion phagocytaire
capitaliste et de l'argent-roi dans «
La caverne ». Critique de la bureaucratie envahissante dans « Tous les
noms ».
Un appel à la « Lucidité » pour lutter
contre l' « Aveuglement » ambiant
Saramago préférait interpeller
plutôt que donner des leçons, appeler à la vigilance face aux processus
de déshumanisation, et dont chacun
peut se faire complice, victime d'un
« Aveuglement » collectif. Appel à
la « Lucidité » avant tout, y compris
envers la sacro-sainte démocratie,
minée par les forces de l'alternance
tuant toute alternative, l'absence de
perspectives qui pousse le peuple à
la révolte et sert de prétextes à la
réaction la plus brutale. L'immense
œuvre du Prix Nobel de Littérature
ne peut se synthétiser en quelques
formules, ni se résumer à ses engagements politiques. Néanmoins,
qui ne comprend son engagement de
toute une vie, sans renoncement, ne
peut comprendre toute la profondeur
de son œuvre.
Militant
communiste depuis
1969: une fidélité
sans faille, un
homme de combats
Car
José
Saramago fut un
militant communiste de 1969,
date de son adhésion sous la dictature salazariste,
à sa mort. Il n'a
jamais renoncé,
est toujours resté
fidèle au Parti, et
n'a jamais cédé
aux sirènes modernisatrices
et
liquidatrices, car
le fils de paysan
du Ribatejo conserva envers le
parti une gratitude
éternelle.
En 2009, il avait
accepté de figurer
sur la liste du
Parti Communiste
Portugais
pour
les européennes,
à titre symbolique.
Il fut un homme de combats,
toujours ouvert aux nouveaux élans
émancipateurs. Défenseur inlassable du socialisme Cubain, observateur attentif et enthousiasmé des
expériences latino-américaines, avocat de la cause palestinienne contre l'occupation israélienne (jusque
dans ses romans et « L'Histoire du
siège de Lisbonne » qui peut se lire
aussi ainsi), il regardait avec amertume et perspicacité les démocraties
libérales européennes creuser le fossé entre gouvernants et gouvernés,
démocratie proclamée et démocratie
de fait, entre peuples élus et peuples
déchus. Cette rage au ventre, cet espoir dans le cœur ont animé jusqu'à
son dernier souffle son élan créateur.
Le PCP regrette « une perte
irréparable pour le Portugal (…)
ainsi que pour le Parti dont il fut
jusqu'à ses derniers jours » Hier
dans la soirée, Jéronimo de Sousa,
secrétaire-général du Parti Communiste Portugais (PCP) a tenu à
rendre hommage au camarade José
Saramago, « dont la mort constitue
une perte irréparable pour le Portugal, pour le peuple portugais, pour
la culture portugaise ». Pour Jéronimo de Sousa, la « figure majeure
de notre histoire »dont « l'œuvre
a marqué de manière impressionnante l'histoire de la littérature
portugaise »est indissociable de
l'homme engagé, « du constructeur
d'Avril, acteur de la résistance antifasciste, et du processus révolutionnaire qui transforma de manière
profonde et positive notre pays avec
la construction d'une démocratie
qui ait comme première référence
les intérêts des travailleurs, du peuple et du Pays ».
Homme de parti et militant
communiste avant tout: « José Saramago était militant du Parti Communiste Portuguais depuis 1969 et
sa mort constitue une perte pour
toute l'organisation partisane communiste – pour le Parti dont il voulait être et dont il fut jusqu'à la fin
de sa vie » Lors de son discours devant l'Assemblée du prix Nobel, José
Saramago avait déclaré: « La voix
qui a lu ces pages se veut être l'écho
des voix de tous mes personnages
».Le secrétaire-général du PCP, en
2008, dix ans après, avait ajouté: «
Et toutes ces voix sont un écho du
peuple, des travailleurs, des êtres
humains imparfaits qui construisent l'histoire ».
En ce triste jour pour tous les
communistes du monde entier, le
message ne peut être que celui-ci:
merci d'avoir été la voix des sansvoix, de s'être faits l'écho de ce
peuple, de ces travailleurs qui font
l'histoire et qui sont les oubliés de
l'histoire.
Solidarite-internationale
19 juin 2010
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Suite de la page (14) Nouveau.........
dans la médecine traditionnelle et des recherches sur les bénéfices qui en découlent.
Alexander Batista, directeur du Centre de Toxicologie et de Biomédecine de Santiago, a indiqué
que durant les essais pré- cliniques et toxicologiques réalisés dans cette institution, l’efficacité totale
du médicament a été démontrée, ce qui est un important aval pour son usage chez les humains.
L’objectif immédiat des chercheurs est la distribution gratuite aux patients lors de consultations
spécialisées. Jusqu’à présent des coordinations ont été faites avec les hôpitaux Oncologique et Clinicochirurgical Juan Bruno Zayas, de Santiago.
En infusion, l’anamú a des effets antispasmodiques, diurétiques, stimulantes et sudorifiques.
Il est également utilisé comme analgésique local et anti-inflammatoire dans diverses affections de la
peau et s’emploie contre l’arthrite, la malaria, le rhumatisme et les problèmes de la mémoire.
A Cuba, on utilise une décoction de la plante entière dans les cas de cancer et de diabète.
L’anamú a des propriétés antivirales et antitumorales, et des effets antileucémiques et cytotoxiques
contre plusieurs types de cellules cancéreuses.
Une étude publiée en novembre 2008 dans la revue BMC Complementary and Alternative Medicine, souligne que l’anamú a différentes façons de combattre les cellules cancéreuses et recommande
de continuer l’étude de cette plante, comme un possible agent pour combattre les tumeurs malignes
Tiré de Radio Habana
Cuba Si Lorraine 17 juin 2010
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Email: [email protected]
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Vol. 3 No. 49 • Du 23 au 29 juin 2010