la cirh contestée!
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Haiti: 10gdes / USA: $1.00 / France 1.50 / Canada: $1.50 HAITI Justice Vérité Indépendance 1583 Albany Ave, Brooklyn, NY 11210 Tel: 718-421-0162 LIBERTE Email: [email protected] Web: www.haitiliberte.com LA CIRH CONTESTÉE! Voir page 3 Haiti Liberté Vol. 3 No. 49 • Du 23 au 29 juin, 2010 Operasyon lapolis nan divès kwen kapital la Page 6 Bourgeois et impérialistes à la rescousse de Préval ! Page 7 L’ex-président étasunien, William J. Clinton et le Premier ministre haïtien, Jean Max Bellerive co-président de la Commission Intérimaire pour la Reconstruction d’Haiti (CIRH) Le Brésil de Lula, huit ans plus tard ! Page 10 L’AMÉRIQUE QUI RIT, L’EUROPE QUI S’INQUIÈTE BRILLANTE QUALIFICATION DE L’ARGENTINE Voir page 18 rgen rg enti tine ne sse e pr profi ofille le co comm mme e l’ l’un un des finalistes de la Avec 2 belles victoires pour 3 matches, la sélection d’Argentine comme Coupe du Monde 2010. Victoire pour les grévistes Portoricains Page 16 Editorial HAITI 1583 Albany Ave Brooklyn, NY 11210 Tel: 718-421-0162 Fax: 718-421-3471 Le gouvernement pour le protectorat d’Haiti installé Par Berthony Dupont Q uelle humiliation ! Quelle honte ! Le peuple haïtien va être gouverné par un président blanc et pas n’importe qui. Il s’agit d’un ex-président des Etats-Unis d’Amérique, Bill Clinton, celui qui tout récemment pour amadouer les naïfs a fait son mea culpa, c’est ma faute, c’est ma très grande faute d’avoir détruit l’agriculture haïtienne. Mais l’objectif immédiat de ce colon était plutôt psychologique, mais c’était du même coup remuer le couteau dans une plaie non encore cicatrisée. Clinton a cru se faire pardonner en versant des larmes de crocodile, mais comment est-ce que la paysannerie, les forces progressistes de la nation pourraient-elles jamais oublier tout le tort fait délibérément à notre agriculture dans le cadre justement de la politique néolibérale tous azimuts prônée par son administration et celles après lui ? En fait, les déclarations faites par les agents des EtatsUnis ont toujours des motivations cachées, aussi faut-il s’interroger sur les motifs véritables de cette contrition de Clinton. Car nous savons bien que tout ce que disent ces gens ne correspond pas forcément à ce qu’ils ont en tête. Et ce n’est pas nouveau car la tromperie est une arme politique aussi vieille que la politique, et Clinton semble exceller dans ce domaine. C’est dans cette même veine que la Commission des Affaires étrangères du Sénat américain a plaidé en faveur des « restructurations appropriées au sein du Conseil électoral provisoire » en vue de la tenue des prochaines joutes électorales. Pourtant la classe politique s’accroche désespérément à ces illusions, elles en font leur bonheur jusqu’à même pousser la représentante du parti Fanmi Lavalas Maryse Narcisse à déclarer: « Si le Congrès américain se dit aujourd’hui contre l’exclusion, nous ne nous pouvons que nous en réjouir. Et ce n’est que justice rendue. Mais ce que nous voulons réellement, c’est un CEP honnête, indépendant et démocratique ». La classe politique haïtienne n’aura jamais appris sa leçon. Jusqu’à présent elle ne se rend pas compte des manœuvres, machinations et de la politique à deux visages des Etats-Unis. Obsédée, elle n’a même pas pu entrevoir et comprendre que le véritable gouvernement du pays vient d’être installé avec 26 membres à Karibe Convention Prénom: ______________________ Adresse: ______________________ Ville: _________________________ Etat/Pays: ____________________ Zip Code/Code Postal: ___________ Tél: __________________________ E-mail: _______________________ Modalités de paiement Montant : $ ___________ Chèque Email : [email protected] Website : www.haitiliberte.com DIRECTEUR Berthony Dupont EDITEUR Dr. Frantz Latour RÉDACTION Berthony Dupont Wiener Kerns Fleurimond Kim Ives Fanfan Latour Guy Roumer CORRESPONDANTS EN HAITI Wadner Pierre Jean Ristil COLLABORATEURS Marie-Célie Agnant Carline Archille Catherine Charlemagne Pierre L. Florestal Morisseau Lazarre Didier Leblanc Jacques Elie Leblanc Roger Leduc Joël Léon Claudel C. Loiseau Anthony Mompérousse Dr. Antoine Fritz Pierre Jackson Rateau Eddy Toussaint ADMINISTRATION Bernier Archille Jean Bertrand Laurent DISTRIBUTION: CANADA Pierre Jeudy (514)727-6996 DISTRIBUTION: MIAMI Pierre Baptiste (786) 262-4457 COMPOSITION ET ARTS GRAPHIQUES Mevlana Media Solutions Inc. 416-789-9933 * [email protected] WEBMASTER Frantz Merise frantzmerise.com Tarifs d’abonnements A remplir et à retourner à Haiti Liberté 1583 Albany Ave, Brooklyn, NY 11210 Tel : 718-421-0162, Fax 718-421-3471 Nom: _________________________ 3, 2ème Impasse Lavaud Port-au-Prince, Haiti Tél: 509-3407-0761 Responsable: Yves Pierre-Louis Center, tous grassement payés : 13 subalternes haïtiens trop contents d’être nommés et qui n’ont aucune crédibilité devant les masses populaires, et les 13 étrangers, les vrais membres de cette commission. Et c’est sous prétexte d’une reconstruction annoncée tambour battant et qui n’aura même pas lieu, car toutes les indices sont clairs là-dessus même au niveau financier. Car, depuis le sommet du 31 mars à l’Onu, des pays donateurs avaient promis monts et merveilles et jusqu’à nos jours ils n’ont rien donné à l’exception du Brésil, du Venezuela et de la Norvège. Même quand ils auraient exécuté leurs promesses, les grands exploiteurs attendent déjà leur proie pour l’avaler. Il faut par ailleurs noter ce fait passé quasiment inaperçu: le nom de Williams Jefferson Bill Clinton qui ne représente aucun secteur dans cette commission intérimaire, il ne représente ni les Etats-Unis, ni les Nations Unies, car ils ont tous deux leur propre représentant. Et comment se fait il que Clinton ait été nommé président de cette institution ? Est-ce pour dorer la pilule afin de nous la faire mieux avaler ? Le premier ministre Jean-Max Bellerive a été désigné co-président pour ne pas dire son adjoint. Quel pouvoir aura ce dernier face à quelqu’un d’aussi madré que Bill Clinton ? Mais on connaît cette petite bourgeoisie restavèk et surtout ces technocrates qui sont devenus politiciens par la force des choses, ils ne demandent pas mieux; au contraire c’est l’occasion rêvée pour faire leur beurre et leur épinard. Qui pis est, Clinton est constitutionnel, le parlement haïtien ayant voté en chambre séparé en avril dernier cette machiavélique mise en scène impérialiste a complètement légitimé la politique des sans scrupules Yankees qui, détruisant nos institutions, dépouillant le peuple haitien de toutes ses ressources. En somme, ce magicien de la politique des Etats-Unis, qu'est Clinton a plus d’un lapin dans ses poches, il suffit de l’attendre pour le voir pleinement à l’œuvre. C’est dans cette optique qu’il s’est déjà présenté avec le milliardaire mexicain Carlos Slim et le réalisateur canadien Frank Guistar pensant nous éblouir et appliquer facilement son truc. Dans ce contexte tant qu’on aura pas extirpé du pays la politique colonialiste d’occupation de Clinton sous couvert de reconstruction, le peuple haïtien continuera à patauger dans les marécages insalubres du système répressif et exploiteur qu’est le capitalisme. Bulletin d'AbonnmentB LIBERTÉ Mandat bancaire Carte de crédit Numéro : ________________________ Date d’expiration : ________ /_______ Code de sécurité : _________________ Etats-Unis Première Classe $80 pour un an $42 pour six mois Deuxième Classe $40 pour un an $25 pour six mois Amerique Centrale, Amerique du Sud et Caraïbes Canada $125 pour un an $65 pour six mois Europe $150 pour un an $80 pour six mois Afrique $150 pour un an $85 pour six mois $140 pour un an $80 pour six mois Nous accordons un rabais spécial de 40% pour les étudiants et 20% pour les enseignants. Veuillez joindre à votre demande d’abonnement une photocopie de votre carte d’étudiants ou d’enseignants. Ce formulaire est aussi disponible sur notre site www.haitiliberte.com 2 Haïti Liberté Vol. 3 No. 49 • Du 23 au 29 juin 2010 Marc Louis Bazin est mort La CIRH sous les feux de la contestation ! Par Morisseau Lazarre Par Hervé Jean Michel V L ictime d’un cancer de la prostate, Marc Louis Bazin est mort le mercredi 16 juin 2010, entouré de ses proches, à l’âge de 78 ans. Marc L. Bazin qui a vu le jour à Saint Marc le 6 mars 1932, a brûlé presque toutes les étapes dans l’univers politique haïtienne. Il fut notamment un haut fonctionnaire de la Banque Mondiale dans les années 70; fut forcé dans la gorge de Jean Claude Duvalier au début des années 80 par l’oncle Sam pour soi-disant nettoyer les écuries infectes du dictateur; mais forcé de démissionner par le dictateur, Bazin fonda le MIDH (Mouvement pour l’Instauration de la Démocratie en Haïti), formation politique dont il resta le patron jusqu’à son passage dans l’au-delà. Candidat à la présidence en 1990, il fut le choix du gouvernement étoilé, mais fut battu à plate couture, malgré ses millions, par le candidat des pauvres, le père Jean Bertrand Aristide qui avait engrangé à lui seul plus de 70 % du suffrage universel, tandis que, lui, le candidat oint par l’oncle Sam, n’en avait récolté qu’un mince 14%. Le 4 juin 1992, à la faveur du coup d’État militaire mené par Raoul Cédras contre la présidence de Jean Bertrand Aristide, mais planifié par le gouvernement américain, Bazin fut propulsé comme Premier ministre par intérim, comme pour prendre une sorte de sotte revanche sur son Marc Louis Bazin adversaire. En 2001, le président Jean Bertrand Aristide lui faisait la faveur de lui confier le poste de ministre du Plan, dans sa deuxième administration. Éternel candidat à la présidence jusqu’à sa mort, Marc L Bazin participa à l’élection présidentielle de 2006 et n’obtint qu’un misérable 0,7% des voix parmi 35 candidats. Comme on peut le voir, Bazin, malgré son parcours politique, à l’instar de ses pairs de la classe politique traditionnelle haïtienne, n’a pas contribué à la renaissance tant souhaitée d’Haïti parce que trop inféodé aux caprices du grand Satan de l’Amérique. Les obsèques de Marc L Bazin ont été célébrées ce mardi 22 juin à 9:00 AM à l’Église Saint-Pierre de Pétion-Ville, où toute la classe politique haïtienne était représentée pour rendre un dernier hommage au disparu. La ville des Gonaïves en deuil Par Yves Pierre-Louis L e chef lieu du département de l’Artibonite, Gonaïves, a perdu l’un de ses fils, qui était le président du Conseil municipal de cette ville, François Joachim Stephen Moise, surnommé « Topa ». A 68 ans, le maire principal des Gonaïves a rendu l’âme, à l’Hôpital de l’Université d’Etat d’Haiti (HUEH) à Port-au-Prince, lundi 21 juin 2010, après un léger malaise. Il a été admis au service des soins intensifs à l’HUEH le samedi 19 juin. Selon l’un des assesseurs de la commune, Adolphe Jean François : « Les drapeaux de la ville ont été placés en berne après l’annonce de la mort du maire principal et des mesures ont été prises pour assurer la sécurité de son bureau et celle de sa résidence. » Pour la présidente de l’Association des maires de l’Artibonite (AMA), Michelle Lucette Casimir, l’annonce de cette nouvelle a provoqué la consternation au sein de l’Association. Elle se rappelle des entretiens qu’elle avait eu avec le maire Topa quelques jours avant sa disparition. Elle déplore également la disparition d’un homme sage et dévoué au service de sa ville et l’Association dont il était membre et conseiller. Le François Joachim Stephen Moise, surnommé « Topa » départ de Topa Moise laissait un vide qui sera difficile à combler. Stephen Topa Moise a été élu député en deux occasions : en 1988 et 1990, lors des premières élections libres, honnêtes et démocratiques. Il a été également élu maire des Gonaïves en 2000, où il a occupé ce poste de 2001 à 2003. En 2006, il a été réélu maire à la tête de l’administration municipale des Gonaïves. Rappelons, en 2008, sous son administration, la ville des Gonaïves fut inondée par un terrible ouragan Hannah. Très peu d’effort a été fait pour mettre les victimes dans des endroits protégés contre les inondations. Forte averse et coup de tonnerre en Haïti: 2 morts et un disparu L e dimanche 20 juin dernier, à Pestel, Grande Anse, lors d’une violente bourrasque accompagnée d’orage et d’averse, une personne est morte d’un terrible coup de tonnerre qui a frappé la ville de Pestel. Toujours le dimanche 30 juin, dans l’après-midi, une autre personne a été tuée à Lascahobas (Centre) par un violent coup de foudre. Le même jour, à Léogane, une personne a été emportée par la rivière La Rouyonne, en crue. Vol. 3 No. 49 • Du 23 au 29 juin 2010 a Commission Intérimaire pour la Reconstruction d’Haiti (CIRH) a inauguré ses travaux, le jeudi 17 juin 2010, à l’hôtel Karibe Convention Center. Malgré toute la contestation qui a frappé cette institution, qui a vu le jour avec le vote de la loi sur l’Etat d’urgence parue dans le Moniteur du 19 avril 2010, ses vingt-six (26) membres ont été nommés et siègent aujourd’hui. Eclipsant le premier ministre haïtien, Jean Max Bellerive, coprésident de la CIRH, l’ex-président étasunien, William J. Clinton jouant le même rôle, a exhibé deux richissimes qu’il a emportés dans ses bagages. Clinton voulait clairement signifier que la reconstruction d’Haiti est une affaire de grosses fortunes ; qu’il n’y a pas de place pour ceux qui se cassent la tête à ouvrir la voie à toutes les couches de cette société d’inégalité, d’injustice et d’exclusion. Alors, fallait-il se poser la question : quel était l’état d’âme de ces deux richissimes ? Le Mexicain Carlos Slim et le Canadien Franck Guistra devant tant de malheur, qui accable ce pays sauvagement appauvri, qui se nomme Haiti, étaient-ils demeurés ces froids mercantilistes ? Il fallait, et c’était convenu, ces puissants seigneurs ont jeté quelque 20 millions de dollars pour une prétendue recapitalisation de petites et moyennes entreprises (PME) en Haiti. Qu’est-ce qu’on va faire avec cette somme ? Qui seront bénéficiaires des prêts? Nul ne le sait. Tout simplement, ces messieurs sont venus en Haiti, dixit Clinton, pour aider à la relance de l’économie, dans la lignée des myriades d’ONG qui peuplent le pays. Alors « faute de grive Clinton se contente de merle ». Si les puissants pays occidentaux (il faut surtout retenir : Etats-Unis, France, Canada qui ont magouillé la mise sous tutelle d’Haiti pour foutre dans le pétrin une population affamée, méprisée, honnie) ne tiennent pas leurs promesses à New York et à Punta Cana, alors glanons quelques sous là où il est possible de les trouver. Ce qui est remarquable et même magique au cours de cette inauguration, que les bourgeois titrent « le show de Bill Clinton » c’est que les sommes faramineuses : 10 milliards de dollars et 7,815 milliards, respectivement brandies aux Sommets de New York et de Punta Cana, sont remplacées par 20 millions pour la recapitalisation des PME et de 100 millions pour la reconstruction des institutions publiques. Alors, que les naïfs prennent garde des belles promesses, qui ne manqueront jamais de faire couler de l’eau à la bouche et qui renforcent la foi, à la manière des fervents chrétiens, qui dans un total recueillement et inactivité attendent la venue du messie ! Pourrait-on dire à l’instar du poète « les fruits n’ont pas tenu la promesse des fleurs ». Malheureusement, les élites d’Haiti, au lieu de s’engager aux côtés des masses, dans une perspective de transformation permanente des structures pourries du colonioesclavagisme, choisissent délibérément de les maintenir, de les renforcer pour pouvoir répartir les produits d’aliénation-exploitation avec les impérialistes. Jamais ces élites n’abandonneront leurs oripeaux pour se revêtir de l’homme nouveau, de l’homme des belles perspectives, des belles transformations, des belles totalités, des belles unités, des belles fraternités. Il faut toujours qu’elles mènent des combats dans les ténèbres pour que Haiti puisse survivre dans le mensonge, la mauvaise foi, l’indignité, le non-respect, sans cultiver le sentiment de honte, qui pousse l’homme à regarder vers les horizons nouveaux et à se transformer. Alors cette bourgeoisie, dans l’absolu malheur qui accable le pays, ne voit même pas dans les perspectives politiques : la vie humaine, mais comment s’enrichir avec beaucoup plus de voracité, beaucoup plus de gourmandise. Toujours creuser l’écart qui sépare les classes, voilà leur projet ! Ce même jeudi 17 juin, Tèt Kole Oganizasyon Popilè yo, s’était mêlé de la partie. S’étant transportés devant les locaux de Karibe Convention Center, des dizaines de militants ont lancé des slogans hostiles contre la CIRH, qu’ils qualifient de spoliateurs au service de la bourgeoisie et de l’impérialisme pour renforcer le système d’exploitation et d’exclusion socio-économique dans le pays. Ces slogans ont été lancés aussi contre le gouvernement Préval/Bellerive qu’ils accusent de vendeurs de patrie, d’agents au service des exploiteurs mondiaux. Malheureusement la police, bien sûr des agents de la PNH, n’ont pas voulu que la démocratie ait droit de cité, dans l’expression libre de la pensée. Des jets de gaz lacrymogène, d’une forte puissance, ont dispersé les manifestants qui ont eu le temps d’exprimer leur ras-lebol par des paroles et des graffiti sur les murs : Abas Préval, Abas la CIRH, Vive Haiti, Vive la lutte du peuple. Ce qui doit être compris et retenu dans cette sorte de marché de dupes, est que les acheteurs veulent s’accaparer de la marchan- dise sans y mettre le prix, sachant que le vendeur n’a aucune qualité pour expédier une marchandise qui ne lui appartient pas. Ils savent, les acheteurs, qu’un jour viendra où le véritable propriétaire, le peuple haïtien, demandera des comptes. Alors, ils préfèrent acheter à crédit au lieu d’engager de fortes sommes, avec très peu de garantie. Quand des politiciens tels : Reynold Georges et Osner Févry, deux thuriféraires de la bourgeoisie et de l’impérialisme dénoncent la loi créant et légitimant la CIRH, il y a lieu de se questionner. Ces deux politiciens, responsables aussi de la mise sous tutelle d’Haiti, donc de la CIRH, vont jusqu’à dire qu’ils déclenchent une action en justice contre l’Etat haïtien. Il y a lieu de se demander : qu’est-ce qui se passe dans ce pays ? Voilà que Févry et Georges vont jusqu’à dire « Nous tentons l’expérience en Haiti pour faire échouer le projet impérialiste, colonialiste, raciste et néocolonialiste des forces dominantes de l’occupation-tutelle du pays qui se fait en douceur grâce aux complicités stratégiques nationales et étrangères sous la férule de la Minustah ». N’y-a-t-il pas lieu de s’étonner face à ces paroles sorties de la bouche d’Osner Févry et de Reynold Georges ? D’autre part, des citoyens ayant analysé les deux arrêtés pris en conseils des ministres, le 21 avril 2010, portant sur l’Organisation et le fonctionnement de la CIRH, disent y découvrir de flagrantes irrégularités. Ils ont, en effet, contacté le Bureau des Avocats Internationaux (BAI), qui a formulé une plainte par devant le Parquet du Tribunal de première Instance contre certains ministres du gouvernement, accusés de faux et usage de faux, altération des actes, écriture ou signature et l’usage qui en est fait. Voilà donc, la majorité nationale, même quand elle reste muette, ne croit pas dans des paroles vaines. Se souvenant du pillage éhonté des fonds débloqués pour le secours des sinistrés, lors du passage du cyclone « Jeanne » qui a dévasté Gonaïves, la population refuse de croire dans des paroles creuses. L’exemple de Mapou, dans le SudEst du pays, une localité rayée de la surface géographique du pays au cours de l’année 2004, renforce la conviction de ceux qui refusent de croire dans des mythes. Aujourd’hui encore, les promesses de reconstruction, ne sont autre chose que des fables. Les victimes ne seront jamais secourues. Donc la CIRH n’est que fuite du temps, mensonge, hypocrisie, magouille. Travaux de construction du « Camp Hatte » à Petit-Goâve interrompu Par Jackson Rateau A Petit-Goâve, une ville du département de l’Ouest, 60 kilomètres au Sud de la capitale, qui a été ravagée lors du séisme du 12 janvier dernier, les opérations d’évaluation pour identifier les familles qui doivent retourner dans leurs maisons sont en cours. Il s’agit en effet d’un plan d’intervention ou la démolition et la collecte des débris dans la ville de Petit-Goâve. En ce qui concerne les personnes vivant dans des écoles et dans les zones marécageuses qui ne peuvent pas retourner dans leurs foyers, on envisage de les relocaliser dans un camp nommée « La Hatte ». Cependant, la construction de ces logements provisoires du « Camp La Hatte » est empêchée, à cause d’une mésentente entre les chauffeurs locaux et des chauffeurs, venant de la République Dominicaine, employés aux opérations. D’autre part, des opérations consistant à préparer la saison cyclonique sont en cours. Le Département de la Protection Civile (DPC) et l’Office de la coordination des Affaires Humanitaires (OCHA) ont organisé des ateliers de travail durant toute la semaine écoulée. Haïti Liberté 3 Twa fèy, Twa rasin O! Ase dlo, mete grès ! de sa volonté ont forcé l’énergumène à vec votre permission, je com- prendre du remencerai par faire un petit tour cul, à chercher et détour par des chemins médicaux les moyens les avant d’en arriver à l’essence de la plus retors à utirubrique de cette semaine. De suite, liser pour revej’en appelle donc à votre grand nir sur la scène cœur. politique flamLe cœur est un muscle fonc- bant neuf, enfin, tionnant de façon autonome; en zizi neuf. Même, effet, il peut générer et faire circu- le zizi peut avoir ler un courant électrique grâce à la atteint un stade présence dans ses parois de nœuds de flaccidité et de faisceaux de fibres conduc- politique tel trices. Il bat environ 70 à 80 fois que le mec est A part les ordres qu’il reçoit de Clinton, Ti René par minute. A chaque impulsion obligé de rester (à gauche) ne fait montre d’aucune initiative électrique, le muscle cardiaque se anbachal, c’est ne fait montre d’aucune initiative. Il contracte puis se dilate, permettant ce qu’on peut apau sang de passer dans les gros peler un état azizique, temporaire ou veut donner l’impression d’être aux commandes en convoquant le peuvaisseaux artériels. Pour diverses permanent. raisons, cette belle mécanique peut Un exemple typique d’azizisme ple en ses comices tout en gardant se dérégler. Le rythme des batte- est celui de Dany Toussaint qui a un CEP décrié, amputé d’un memments cardiaques devient alors ir- d’abord connu deux précédentes bre gangrené, corrompu, rompu à la régulier et/ou inadapté: on parle périodes tachycardiques: l’une alors de troubles du rythme ou à l’époque où il était très proche d’arythmies. d’Aristide, avant le premier coup J’assimilerais volontiers le d’Etat. L’autre, la deuxième pouscomportement de nos politichiens sée tachycardique, a eu lieu lorsque traditionnels à des battements car- le zig est devenu partie prenante diaques irréguliers. L’expression zizi du mouvement GNBiste. Pour une l bat est bien connue de tous les Ha- raison inconnue, les circonstances ïtiens. En réalité ces battements de ont disposé de lui. L’homme s’est zizi peuvent être l’équivalent de l’un fait petit, abandonné par son zizi de de ces troubles du rythme qu’on ap- pouvoir devenu tout à fait flasque. pelle tachycardie: le cœur bat trop Le zizi ayant perdu de son allant, vite, plus de 120 zizites par minute. de son fringant et de son frappant, Ainsi, le politicien retors trop pressé, Dany a fini par sombrer dans une L’ancien directeur de l’ONA, trop antyoutyout de devenir un gros bradycardie azizique permanente. Sandro Joseph au pénitencier potentat, de décrocher un poste de Un autre cas d’azizisme est celui national ministre ou de se faire élire sénateur du grand professeur Leslie Manigat de la république, développe facile- qui après sa défaite face à Préval en ment une tachycardie ministérielle 2006 a été contraint de faire amende pratique de subtiliser les chèques de ou électorale. Son zizi bat plus vite honorable si ce n’est zizi honorable. ses employés subalternes pour carque celui du citoyen normal car il Il est sans doute en hibernation bra- rément se livrer corps et âme à ses ne peut attendre le moment zizique dycardique, azizique, mais soyez-en pratiques de manque de scrupule. où il commencera à se remplir les sûr il est toujours «en réserve de la Mais personne, pa menm madanm ni, ne fait attention à ses divagapoches, la panse et ses comptes en république». banque, afin de devenir un gros léIl y a aussi les situations tions tant il est vag. Préval continue gume, pour ne pas dire un zo mwèl d’hypozizisme, d’origine brady- de ferrailler malgré un zizi en fort dans la soupe politico-sociale. cardique bien sûr. C’est le cas de mon mauvais état, malgré son minable Contrairement à la tachy- ami Préval. Accroché aux ruines du état hypozizitique. Les extrasystoles sont des cardie, la bradycardie se définit palais, il vivote, fait des déclarations comme des battements cardiaques décousues, se tient à la traîne de contractions anormales du cœur qui trop lents (moins de 60 par minute) Leonel Fernandez comme un petit se rajoutent aux battements norquoique réguliers. Le politichien bra- toutou, vit complètement en marge maux. Elles résultent d’excitations dycardique est celui dont le zizi est de la cruelle réalité du pays tout en prématurées de la partie droite du Elles sont extrêmement fatigué, affaibli, accablé. Les événe- bâillant aux corneilles, rêvant de coeur. ments, une malchance, une déveine «refondation» d’Haïti. A part les or- fréquentes et leur fréquence augcordée, des facteurs indépendants dres qu’il reçoit de Clinton, Ti René mente avec l’âge. Prenons des énergumènes tels que Ti Bobo, Bòs Pent ou Luc Désir. Ces ouistitis fonctionnaient apparemment normalement dans la société jusqu’au jour où soupçonnant tel individu d’être un camoquin, leur zizi s’enflait soudain de méchanceté, de cruauté, et t*ODPNF5BY n’importe qui pouvait se retrouver dans le coffre de leur voiture pent*OTVSBODFDBSMJGFIPNFCVTJOFTT dant un nombre indéterminé de t3FBM&TUBUF jours, ou, pire, dans le cachots de t'JOBODJBM$POTVMUJOH Fort Dimanche. Au sommet de leur pouvoir pervers et pathologique, ces t/PUBSZ1VCMJD types vivaient, survivaient, satist5SBOTMBUJPOTGSPN'SFODI faisaient leur folie de puissance au $SFPMF4QBOJTIUP&OHMJTI rythme fou et désordonné de leur t5ZQJOHSFTVNFnZFSTJOWJUBUJPOTQBQFST zizi en proie à des flambées extrasystoliques à répétition. CVTJOFTTMFUUFST La fibrillation auriculaire t'BYJOHTFOEJOHBOESFDFJWJOH $PQZJOH est de loin le trouble du rythme cart&MFDUSPOJD'JMJOH diaque le plus fréquent. Les deux cavités supérieures du coeur, les oreillettes, tremblent, littéralement, sous l’effet d’une activité électrique Phone: 718.693.8229 Fax: 718.693.8269 anarchique et irrégulière. Le tableau 1786 Nostrand Ave., Brooklyn, NY 11226 offert par le régime Préval et son (between Clarendon Rd & Avenue D) parlement croupion est une vivante illustration de l’état fibrillant, tremblant, anarchique du président, de 1786 Nostrand Ave., Brooklyn, NY 11226 son Premier ministre, de ses minisTel: 718-693-8229 * Fax: 718-693-8269 tres, des députés et des sénateurs. Par Fanfan Latulipe A GET YOUR TAX REFUND FAST Chery’s Brokerage, Inc. CHERY’S BROKERAGE 4 Haïti Liberté Un exemple typique d’azizisme est celui de Dany Toussaint Ces bons à rien, quoique prêts à toutes les salissures, ces Elifèt de bra pandye voyagent, participent à toutes sortes de conférences, se déplacent au gré des propres troubles du rythme de Washington, de l’ambassade étoilée ou du commissaire Clinton, mais ça ne fout rien. Y ap kouri tankou foumi fou, à la recherche de leur dieu: le rectangle de papier vert, tout neuf, tout beau, tout lisse, tou santi bon, à l’effigie de Washington. Vraiment honteux ! A vous faire fibriller de honte. Le flutter [terme issu du mot anglais signifiant battements d’aile, mouvement rapide] désigne un trouble du rythme cardiaque se caractérisant par une série de contractions des oreillettes se succédant régulièrement et rapidement sans aucune pause. C’est donc un trouble de conduction de type san pran souf. Un peu pareil au politichien sans aveu, au bureaucrate corrompu qui détourne les fonds publics sans regarder derrière lui, san gade dèyè, san pran souf. Plus il vole, plus il sent le besoin morbide de voler davantage. Plus il en fait de malversations, plus il satisfait son zizi. On se souvient sans doute des épisodes de flutter de l’ancien directeur de l’ONA, Sandro Joseph incarcéré en mars 2009 au Pénitencier national pour blanchiment d’argent détourné à l’Office national d’Assurance-vieillesse (ONA), selon un rapport de l’Unité de lutte contre la corruption (ULCC). De l’achat d’une voiture flambant neuf pour sa concubine à l’acquisition frauduleuse de quinze carreaux de terre dans la commune de Tabarre pour cinquante-six millions de gourdes, sans oublier l’allocation sous la table de «quarante six millions cent quatre-vingt-seize mille trois cent quatre-vingt-dix-sept gourdes à vingt particuliers, quinze entreprises commerciales, cinquante groupes musicaux, quinze organisations, vingt-deux organes de presse, deux ministères, deux maires, quaranteneuf députés et cinq sénateurs», Joseph prenait plaisir à laisser ses longs doigts aller leurs battements d’ailes dans les caisses de l’Etat. Un zizi en état permanent de flutter don on ne sait s’il «flutte» encore ailleurs dans le système. Il arrive en médecine qu’on ne soit pas toujours sûr d’un diagnostic. Alors il faut suivre le malade jusqu’à en avoir le cœur net. Parfois les médecins sont réduits à parler de maladie «idiopathique» (du grec idiopatheia, affection ou maladie particulière), parce que yo pa konnen. De même dans la porcherie politicienne on trouve, à l’occasion, des troubles de conduction «idiopathiques». C’est ainsi qu’au début de ce mois on a enregistré quelques cas de troubles de conduction idiopathiques dans le zoo politichien haïtien. En effet, Claudy Gassant, le secrétaire d’Etat aux affaires pénales, (une sinécure peut-être, un poste de kale wès), a remis sa démission à son ministre de tutelle, kidonk, Paul Denis. On ne sait quel genre de trouble de conduction politique s’est établi entre ces deux larrons en foire, toujours est-il que leur système de conduction respectif a eu un curieux raté dont la cause devra être déterminée. On peut d’ores et déjà soupçonner qu’un zizi plus gros, plus lourd politiquement, a dû porter Gassant à se dézizifier au profit d’un autre zizi plus proche de Préval ou de Paul Denis. Gad oun peyi ! Un pays de petits zizis et de gros zizis. Or, ne voilà-t-il pas que deux semaines auparavant, le commissaire du gouvernement de Port- Claudy Gassant, le secrétaire d’Etat aux affaires pénales, (une sinécure peut-être, un poste de kale wès), a remis sa démission à son ministre de tutelle… au-Prince, Me Joseph Manès Louis, réputé proche de Gassant, avait été révoqué par qui de droit. Là encore il a dû y avoir un trouble de conduction quelconque entre le révoqué et le « révocateur ». En médecine, on parle parfois d’ «épine irritative» comme facteur déclenchant d’une anomalie de conduction. Dans le cas de J.P. Louis vite remplacé par un certain Me Aristides Auguste, s’est-il aussi agi d’une épine irritative, en l’occurrence du dossier de «l’inspecteur général de police Jean Saint Fleur poursuivi pour coups et blessures au visage ainsi que pour arrestation arbitraire» ? Le système a de ces troubles de conduction que seule la raison du plus fort doit connaître. Pour terminer cette rubrique je mentionnerai que le traitement d’un trouble de conduction peut nécessiter l’installation d’un stimulateur cardiaque (pacemaker) ou d’un défibrillateur. En fait dans la vie réelle, il y a parmi nos candidats à la présidence, passés, actuels et potentiels, des mecs qui sont déjà septuagénaires ou même octogénaires et qui sont peut-être porteurs d’un pacemaker. J’en connais au moins un. On se demande comment ces types peuvent accepter de s’exposer au stress de campagnes politiques degrenngòch et encore moins prétendre à briguer la première magistrature de l’Etat alors qu’ils sont des ze fele. Lorsqu’on pense que la fibrillation ventriculaire, ce redoutable trouble du rythme, la principale cause d’arrêt cardiaque et de mort subite, peut, à n’importe quel moment, frapper ces zizis assoiffés de pouvoir, il n’est pas croyable que ces mecs puissent agir avec tant d’inconscience et de désinvolture. Ma défunte grand-mère paternelle aurait dit: «pitit, ase dlo, mete grès». Vol. 3 No. 49 • Du 23 au 29 juin 2010 FREE Haitian TPS Application Assistance Event xperienced lawyers and other immigration professionals will assist you in filling out forms if you meet the following TPS requirements: E The City University of New York, CUNY Citizenship Now!, Medgar Evers College/CUNY, MOIA, The Legal Aid Society, 1199 SEIU, OTDA, Assemblywoman Helene E. Weinstein, Assemblywoman Rhoda Jacobs, NYS Senator John L. Sampson, Council Member Mathieu Eugene, Council Member Jumaane D. Williams and NYS Assemblyman Karim Camara invite you to attend a FREE Haitian TPS Application Assistance Event • Proof that you are Haitian • Proof that you were in the United States on January 12, 2010 SPONSORS: Saturday, June 26, 2010, 11 a.m. to 4 p.m. (Doors close at 3 p.m.) Medgar Evers College, Cafeteria, 1150 Carroll St., Brooklyn, NY 11225 (between Nostrand Avenue and Rogers Avenue) To RSVP or for more information, please call Nadine Huggins at (212) 568-4679 DIRECTIONS VIA SUBWAY: 7th Ave. Express No. 2 or No. 5 to President St., then walk one block south on Nostrand Ave. and turn right on Carroll St.; or No. 3 to Nostrand Ave., then walk two blocks along Nostrand Ave. and turn right on Carroll St. VIA BUS: No. 44 to Nostrand Ave. and Carroll St.; or No. 49 to Rogers Ave. and Carroll St.; or No. 43 to Empire Blvd. and Nostrand Ave. www.cuny.edu/citizenshipnow For other immigration issues visit our website and locate a center near you. Vol. 3 No. 49 • Du 23 au 29 juin 2010 Today's event is supported in part by the Brooklyn Community Foundation and the United Way of New York City. Haïti Liberté 5 Kwonik Kreyòl Operasyon lapolis nan Koripsyon jounalis nan ka 5 divès kwen kapital la patriyòt Kiben yo K Arestasyon yon moun nan fouy lapolis t ap fè nan kan Jean-Marie Vincent a N an dènye jou sa yo, kèk ajan Polis nasyonal Dayiti (PNH) te mennen plizyè operasyon fouy nan kan ak katye popilè yo nan kapital la. Operasyon sa a rele « Kòd baleyaj ». Daprè responsab polis la, plizyè bandi deja jwenn arestasyon yo e plizyè lòt tonbe nan echanj kout zam ak lapolis. Bandi ki mouri yo, se prizonye ki te sove nan penitansye nasyonal 12 janvye 2010 la, aprè tranblemanntè a. Vandredi 18 jen an, ajan PNH yo, te mennen yon operasyon nan kan Jean-Marie Vincent, ki chita sou ansyen pis aviyasyon, nan zòn nò kapital la. Kan sa a genyen plis pase 50 mil viktim tranblemanntè a k ap viv ladan l. Bandi ak evade prizon yo al tabli baz yo la pou teworize popilasyon viktim sou vyòl, vòl, entimidasyon elatriye. Aprè operasyon sa a, plizyè moun te fè deklarasyon nan laprès: “ Pa gen yon jou, nou pa tande yo fè vyòl sou jèn fi yo. Fanm ak jenn fi ki viktim yo pè pale pou bandi yo pa touye yo. Lannwit nou pa ka dòmi pou 2 rezon : Nou pè pou lapli pa tonbe, pou dlo pa anvayi nou ak bandi epi vòlè yo ap opere tout lannwit. Bandi sa yo pa fè bak de- van anyen, yo antre anba tant yo, yo menase moun, komèt tout kalte zak malonèt, zak kriminèl, ni sou timoun, ni sou jenn moun, menm granmoun pa epanye. Non sèlman lapli ak bandi anpeche nou dòmi lannwit, men nou grangou, nou pap travay, timoun nou pa ka al lekòl, nou pa jwenn dlo. Nan Pak Jean Marie Vincent an nou genyen tout kalte pwoblèm. » Samdi 19 jen an, nan aprèmidi, lapolis te Mennen operasyon nan katye Lasalin tou, nan antre Waf Jeremi an, yo te arete plizyè moun. Tout moun ki t ap pase nan moman sa a, polisye yo rete yo, fè idantifye yo, repouse foul moun ki t ap gade yo. Polisye yo te ale ak yon pikòp chaje jenn gason. Dimanch 20 jen an, lapolis te debake nan lokalite Mapou, ki chita nan Matisan 27, Sid kapital la, yo arete plizyè moun e genyen 3 bandi ki tonbe nan chanje kout zam ak lapolis, pami yo genyen yon chèf gang, yon evade prizon ki rele «Ti Jeff ». Popilasyon Matisan an repwoche Ti Jeff ki te nan tèt yon gwoup nèg k ap mache dechèpiye kay moun nan zòn nan, vyole jennfi, teworize moun. Se pa sèlman nan kan yo, nan katye popilè yo bandi yo ap opere san kè sote. Anba lavil la, timachann yo ap monte yon kalvè anba men bandi tout lajounen, y ap dechèpiye yo, rale zam sou yo, pran tout ti lajan yo fin vann. Nan mwa jen an la, se prèske chak jou, y ap dekouvri kadav nan plizyè ri anba lavil la. Timachann yo mande lapolis pran responsabilite l, mete sekirite anba lavil la pou yo ka Mennen aktivite san kè sote. Yves Pierre Louis Dr. Kesler Dalmacy 1671 New York Ave. Brooklyn, New York 11226 Tel: 718-434-5345 Le docteur de la Communauté Haïtienne à New York 6 Haïti Liberté KAPTE DETANT KREYÒL Chak Dimanch swa Soti 8tè pou rive 10zè Sou Radyo Ayiti Entènasyonal Avèk Marlene & Fils-Aimé Tel: 718-469-3812 (3815) www.rhifm.com omite Nasyonal pou Libere Senk Kiben yo fenk soti ak prèv ki revele kouman gouvènman meriken simaye lajan bay jounalis kap travay pou gwo medya anti-kiben yo nan Miyami pou ekri istwa tètanba ak manti sou Kiba ak senk (5) nasyonalis Kiben yo – Gerardo Hernández, Ramón Labañino, Antonio Guerrero, Fernando González ak René González – k ap jemi nan prizon ilegalman sou akizasyon espyonaj nan peyi Etazini. Dapre Komite Nasyonal pou Libere Senk Kiben yo, prèv sa yo se rezilta 18 mwa envestigasyon yo te mennen ak 2 petisyon « Freedom of Informasyon Act» ki pwouve gouvènman meriken an sèvi ak radyo e televizyon Martí an chatpent, yon vyolasyon tout lwa ki entèdi gouvènman an sèvi ak lajan pou enfliyanse lopinyon piblik etazinyen an. Pami jounalis kowonpi ki resevwa mago nan men tonton Sam pou fè travay sal li nan denigre Kiba ak 5 patriyòt Kiben yo, Se Pablo Alfonso Pablo Alfonso, ki ekri pou jounal El Nuevo Herald, ki resevwa pi gwo moso nan mago a, swa $58.600, pandan jijman 5 patriyòt Kiben yo nan Miyami ki se nich vètè e konze kiben.. Selon dokiman Komite Nasyonal pou Libere Senk Kiben yo mete deyò nan yon konferans pou laprès, ant 1e novanm 2001 pou rive 22 out 2007, vètè Alfonso resevwa an total $252.325 pou travay lawont li ekzekite pou mèt li nan fòje fo istwa kont Kiba e kont 5 ewo Kiben yo. Tankou nou konnen, 5 patriyòt Kiben sa yo te enfiltre group teworis nan Miyami, pou te anpeche yo mennen atak teworis kont Kiba. Men piske gouvènman meriken an, ki di poutan l ap mennen lagè kont teworis, sèmante pou fini ak revolisyon nan peyi Kiba ki pote diyite, pwogrè ak respè Kiben an, yo te arete 5 ewo Kiben sa yo, kondane yo nan jijman maskarad sou akizasyon konspirasyon espyonaj, kote dwa yo kontinye ap pase anba pye chak jou nan kacho lawont nan peyi Etazini, alòske tout moun, eksepte nayif yo, konnen aksyon 5 patriyòt Kiben yo pa vyole okenn lwa peyi a e pat janm reprezante okenn menas pou peyi a nonplis. Moriso Laza Konpatriyòt Ayisyen k ap goumen an Ayiti !!! Sa a se yon deklarasyon kèk konpatriyòt nan dyaspora voye bay pèp Ayisyen an, desizyon sa a te pran nan yon fowòm politik Konbit Ayisyen pou kore lakay (Kakola) te òganize nan jounal Ayiti Libète S i tout nasyonalis pa leve kanpe, pap gen Ayiti pou Ayisyen ankò. Gwo enperyalis ak ti enperyalis dezyèm nivo ka pote yon gwo viktwa. Mas pèp Ayisyen an monte teren politik la anfòs pou anpeche enperyalis yo mete neyoliberalis la tabli depi nan ane 80 yo. Kounye a se rekolonize menm yo vle rekolonize Ayiti. Dènye evènman yo aprè tranblemanntè a montre sa klè. Lè lachanm lan vote pou tabli letadijans la anmenm tan li konsakre komisyon miks pou rekonstriksyon Ayiti, se lisans li bay gouvènman meriken ak kòwòt li yo pou yo tabli yon pwotektora sou Ayiti. Lè li vote yon lwa “prevantif”pou bay gouvènman Preval la, yon chans pou pwolonje pouvwa l apre Fevriye 2011 sizanka eleksyon pa ta gentan fèt an Novanm, se chans yo bay enperyalis la ak boujwazi a pou yo genyen yon gouvènman restavèk ki ka menote klas politik la ak rès pèp la pou yo pa kab bay yon repons politik fas ak rekolonizasyon an. Lè Preval nonmen Bill Clinton kòm manm reprezantan Ayiti nan CIRH la, aloske li deja youn nan 2 chef CIRH la , se tabli li tabli Clinton kòm gouvènè Ayiti. Lè nan dènye deklarasyon yo, Edmon Milè anvan epi Preval aprè, deklare se pou eleksyon fèt ak menm KEP kroupyon an, se eskli yo ekskli res klas politik la ansanm ak rès mas la nan eleksyon ak politik peyi a. Lè Kòmannman Sid ( Southern Command) fòs lame meriken an ap vale teren: se li k ap kòwòdone èd medikal, rekonstriksyon elt, kot demokrasi a? Oganizasyon entènasyonal ak gwo peyi yo ta vle fè nou konprann tout demach sa yo se pou yo ka rebati peyi a . Men Eske se vre? Yo pwomèt pou yo ede finanse bidjè ane 2010-2011 la, epi pou yo bay antou 12 milya dola. Jouk jodi a se Brezil sèl ki bay 55 milyon li te pwomèt la ak Venezuela ki di l ap efase dèt 395 milyon Ayiti dwe l nan ako PetroCaribe. Kèk ekspè te deja kalkile lame meriken pral manje anpatan 3 a 4 milya nan 12 milya, san konte lòt ekspè 200.000 dola lan yo. Pèp la anba tant toujou, sezon siklòn lan sou nou. Lemonn antye reponn pou dezas natirèl, okipan yo pa menm vle reyalize travay ki pi ijan an: ede Ayiti fè yon sistèm nasyonal pou reponn ak dezas natirèl la. Menm si bayè yo ta bay Ayiti tout kòb la ( nou konnen se yon rèv), pap ret ase pou fè rekonstriksyon fizik, ekonomik, sosyal, enstitisyonèl ki nan plan an. Sa nou rete nan sans sa a : yon okipasyon (Klinton, Minustah ak Bank mondyal antèt), k ap kouvri domèn ekonomik , politik, militè ak kiltirèl pou lontan. Preval, Palman an ak mèt yo nan boujwazi lokal la vann peyi a, pou 2 kòb penich, gratis ti cheri. Eske n ap defann grandèt peyi a? -Nou di kowoperasyon wi. Okipasyon non. -Nou mande pou tout twoup etranje kite teritwa a. -Nou mande fòmasyon yon komisyon elektoral pèmanan, endepandan parapò a anpi a ak Preval. -Nou mande kreyasyon djob nan yon pwojè bati kay nan Potoprens ak nan pwovens pou kòmanse desantralizasyon an. -Nou sipòte peyizan yo nan batay kont Monsanto a, epi nou mande pou boule tout vye pwodui anpwazonnen sa yo -Ed etranje a fèt pou ede Ayisyen pou yo dirije ak planifye yon rekonstriksyon long, estratejik la. Pou devlopman manchlong. Nou pa bezwen yon leta depandan ak yon ekonomi pèpè ki pa gen devlopman ladann epi k ap jenere mizè ak esklizyon.. Pou nou reprann dwa granmoun nou, fòk nou ouvè yon dyalog nasyonal pou fraksyon klas mwayèn nasyonalis la fè yon alyans demokratik popilè nasyonal ansanm ak travayè, peyizan; sètadi pou fòme KAN PEP LA. Se sèl jan nou ka reprann souverènte nou, pou nou ka tabli yon vrè plan rekonstriksyon pou devlopman nasyonal peyi a. Vol. 3 No. 49 • Du 23 au 29 juin 2010 A Travers Haiti Un pôle de développement Bourgeois et impérialistes à la du Cap-Haïtien ou de la rescousse de Préval ! région nord ? Hervé Jean Michel Par Catherine Charlemagne C omme les lecteurs peuvent le remarquer, nous nous intéressons beaucoup aux plans des grands travaux du gouvernement et particulièrement aux plans de développement régional, dans le cadre du plan d’ensemble de la reconstruction du pays, après le 12 janvier 2010, plan mis en place par la Commission Intérimaire de la Reconstruction d’Haïti (CIRH). La semaine dernière, suite à l’annonce du ministre de l’économie et des finances au sujet des projets du gouvernement pour la capitale haïtienne, nous les avons longuement analysés afin de permettre à la population de comprendre ce que les autorités haïtiennes entendent faire de Port-au-Prince. Nous avons eu beaucoup de réactions nous encourageant dans le sens de notre démarche. Cette semaine, nous revenons sur une autre déclaration du même ministre des Finances, M. Ronald Baudin, lors de sa tournée dans le nord du pays. Selon le ministre, au moins quatre accords de partenariats ont été signés entre l’Etat et le secteur privé dans le cadre des grands travaux devant être effectués dans cette région, vu que la « région nord a été retenue comme pôle de développement par le gouvernement ». A première vue, il n’y a rien à redire. Au contraire, cela demanderait à ce qu’on encourage le pouvoir public haïtien à entreprendre ce genre de démarches afin de sortir, une fois pour toutes, ce pays dans cet état de misère et du sous-développement chronique dans lequel il patauge depuis sa fondation. Créer des pôles de développement régionaux, c’est exactement ce que la population demande aux autorités. Puisque cela permettra la mise en application, de fait, de la décentralisation, qui forcément apportera plus de services de proximité et plus d’emplois aux citoyens. Alors, puisqu’on parle de pôle de développement régional, de quoi s’agit-il ? D’après la Déclaration du ministre Ronald Baudin, qu’on devrait appeler, « monsieur Reconstruction » ou « monsieur Développement », les accords passés avec le secteur privé consistent d’abord à financer « d’importants travaux d’infrastructures dans le grand nord ». L’agrandissement de l’aéroport du Cap-Haïtien, la rénovation de l’hôpital public du Cap-Haïtien, la réhabilitation de quelques tronçons de routes, et enfin, l’implantation d’un parc industriel dans la région du Cap-Haïtien dont les études de faisabilité sont en cours. Sans oublier de noter que le gouvernement pense à un renforcement de la gouvernance locale dans cette zone. Grosso modo, voilà les domaines dans lesquels les autorités actuelles gouvernementales comptent donner priorité dans ce qu’elles appellent pôle de développement de la région nord. Comme tout le monde peut le constater, il n’y a rien d’innovant dans ce projet et surtout, l’on est loin d’un projet à échelle régionale. A part l’étude pour l’implantation d’un Parc industriel dans la deuxième ville du pays, tous les autres projets de l’Etat, annoncés par le ministre, ne sont que des histoires anciennes, voire très anciennes dans la mesure où, tous les gens du nord ont déjà entendu, depuis leur tendre enfance, parler de ces projets. Quid d’un pôle de développement régional ? Il n’en est rien. Et pour cause, le ministre des finances n’a jamais fait allusion aux autres départements de la région pour l’implantation d’usines, de services et autres infrastructures publiques. Où en est-on avec la route Gonaïves/ Port-de-Paix ? Or, aujourd’hui se rendre dans la cité de Capoix-LaMort relève d’un véritable chemin de croix. Même à dos d’âne, ce tronçon de route reliant la cité de l’indépendance à Port-de-Paix est quasiment impossible. La ville de Port-de-Paix ellemême est une cité abandonnée par le pouvoir central. Certes, le gouvernement a invoqué dans son projet son intention de renforcer la gouvernance locale. Sauf, il a bien précisé, les communes du Cap-Haïtien, peut-être, voudrait-il dire, du département du nord. C’est vrai la notion et la définition de l’entité régionale, que ce soit sur le plan administratif ou institutionnel, n’est pas établie dans la Constitution. En fait, parler de Région nord ou sud dans le cadre de la gestion étatique haïtienne est assez vague, ambiguë, voire inconstitutionnel. Si le pouvoir public décide de retenir « la région nord » comme pôle de développement, on est en droit de penser que les dirigeants de ce pays savent de quoi ils parlent. Or, à considérer la manière dont le ministre des finances a annoncé ces projets de développement, on voit plutôt une concentration dans le département du nord ayant pour chef lieu la ville du Cap-Haïtien. Qu’en est-il du NordEst dont Fort Liberté est le chef lieu et Ouanaminth la ville principale ? Ce n’est un secret pour aucun Haïtien, ce département a beau avoir des potentiels humains et des richesses naturelles inexploitées, il ne reste pas moins qu’il est aussi isolé que la Savane désolée. Manquant presque tout en matière de service, il sert de marché pour la République Dominicaine qui s’enrichit économiquement sur le dos de sa population. En ce qui concerne le département du Nord-Ouest, c’est encore pire. Coincé entre le département de l’Artibonite et celui du Nord, le NordOuest se meurt tout seul dans son coin totalement coupé de la République qui l’ignore royalement. Or, lui aussi est doté de sites historiques et de richesses naturelles qui auraient pu l’aider à s’en sortir si l’on mettait en valeur ces bienfaits de la nature et de l’homme. Certes, le grand argentier de la République a parlé du patrimoine historique et culturel, de sites balnéaires, de niveau mondial, etc., des raisons pour lesquelles le gouvernement a retenu le nord comme pôle de développement. Très intéressant, sauf que le ministre a plutôt fait allusion uniquement au département du Nord. Dans ce cas, les élus des autres départements du grand nord doivent demeurer vigilants afin que leurs départements ne soient pas traités en parents pauvres. D’ailleurs, si ce sont des projets à caractère régional, il n’y a aucune raison pour que les politiques, en annonçant ces projets, ne fassent pas aussi mention des autres départements de la région. Mais on a bien remarqué que tous les grands travaux annoncés dans le cadre de ce pôle de développement concernent davantage le département du nord que l’ensemble de la région. Et surtout, il n’y a rien de nouveau dans ces projets. Vol. 3 No. 49 • Du 23 au 29 juin 2010 D ans cette confuse saison politique dans laquelle sombre Haiti, des tentatives pour sauver le projet d’occupation et de mise sous tutelle, s’amorcent avec la proposition de la société civile minoritaire, et l’ultimatum larvé lancé à Préval par la Commission des Affaires étrangères su Sénat étasunien. En effet, des organisations de cette Société civile minoritaire, après avoir tiré de grands profits économicopolitiques de la gestion de Préval, se sont heurtées aux exigeantes revendications d’un tabula rasa des organisations populaires, réunies au sein de « Tèt Kole Oganizasyon Popilè yo », soutenues par des plateformes de partis politiques. Dans sa course contre la montre, cette Société civile, pour sauvegarder le statu quo, a proposé une formule de remplacement du CEP de Dorsinvil, puisée sur le modèle d’un Conseil Electoral Provisoire, suivant les articles transitoires de la constitution de 1987. Tout ceci prouve comment les Institutions de ce pays n’ont pas évolué, ayant piétiné et régressé après plus de deux décades. Quelle est donc cette proposition concrète ? Toujours selon le même Rosny Desroches, l’éternel directeur de cette Société civile minoritaire venu soutenir sa thèse, le nouveau CEP sera constitué de représentants de l’Exécutif, de la Conférence épiscopale, de la Fédération protestante, de la Cour de Cassation, du Secteur des droits humains, du Conseil de l’Université d’Etat d’Haiti et de l’Association des journalistes. De l’avis du directeur, cette formule est nouvelle, alors que ce sont toujours les mêmes Institutions qui forment le CEP, depuis les premières tentatives électorales noyées dans le sang, le dimanche 29 novembre 1987 jusqu’à l’actuel organisme électoral provisoire présidé par Gaillot Dorsinvil. Le côté dramatique de la situation est que le directeur de l’Initiative de la Société civile minoritaire, Rosny Desroches, a gardé un mutisme absolu, lorsque le 19 avril et 21 juin 2009, ce même CEP a brillé dans le jeu de la corruption, de la partisanerie, de l’exclusion de la majorité nationale et de la dépendance dans de prétendues sénatoriales partielles de nomination. Où étaient Desroches et sa Société civile minoritaire, les 19 avril et 21 juin 2009 ? Ce CEP de Dorsinvil n’est pas brusquement devenu corrompu, car de par son essence même: ses actes illégaux et anticonstitutionnels, ses transactions mafieuses, il est corrompu. Pourquoi ce jeu de dupes à satisfaire une partie des revendications de « Tèt Kole Oganizasyon Popilè yo » ? N’est-ce pas, monsieur Desroches, pour sauver Préval et garantir que les prochaines élections soient quand même des sélections, dans le but de maintenir les structures de mise sous tutelle et de colonisation d’Haiti ! Si la Société civile minoritaire, elle aussi a enfanté la totale dépendance, l’occupation d’Haiti par l’impérialisme, faudrait-il bien qu’elle lutte pour protéger et nourrir cet enfant qui s’annonce d’une grande fertilité pour l’impérialisme, l’oligarchie haïtienne et leurs suppôts. Dans cette même foulée, la Commission des Affaires étrangères du Sénat étasunien, dans la lignée de l’ex-président George W. Bush, veut conserver et renforcer les acquis : l’occupation d’Haiti et sa mise sous tutelle. En demandant à Préval de renvoyer le CEP d’exclusion de Dorsinvil ou plus précisément : « d’effectuer les restructurations appropriées au sein du Conseil Electoral Provisoire », cette Commission entend crever et saigner la mobilisation populaire contre Préval, contre l’occupation militaire du pays et contre la loi d’urgence qui renforce la mainmise impérialiste sur la gestion socio-économico-politique du pays. Cette Commission, sachant que « Fanmi Lavalas » est l’Organisation politique majoritaire du pays, a eu le soin de recommander aux autorités sa non-exclusion. Ayant suivi, intelligemment, le boycott des sénatoriales partielles « Pòt fèmen » par Lavalas, elle a su tirer les leçons qui s’imposent. Aucun démocrate, même s’il ne l’est que de nom, ne saurait reconnaître aucune légitimité à ces farces des 19 avril et 21 juin 2009. Une mobilisation lavalassienne, malgré toutes les tentatives d’épuisement des esprits, de corruption en distribuant de l’argent, d’intimidation et de violence, pourrait être néfaste aux prochaines élections haïtiennes. C’est la raison fondamentale qui a poussé la Commission à exiger, pour question de légitimation, une participation de Fanmi Lavalas à ces élections nécessaires pour le pays. « Le président Préval et son administration doivent voir dans ces élections une occasion d’envoyer un signal clair de leur engagement en faveur de la démocratie et de la bonne gouvernance. Cet engagement doit être perceptible dans les actions posées au jour le jour. » C’est la première fois, depuis le coup d’Etat/kidnapping de 2004, qu’une Institution étrangère, surtout étasunienne, ose utiliser le mot démocratie dans son discours. Il est clair, de l’avis des dominateurs, que le peuple haïtien, écrasé par la misère, l’exclusion sociale, l’indifférence, le mépris des élites et la culture de la résignation, allait sombrer en acceptant ce mauvais sort, comme une malédiction divine. Aujourd’hui, la mobilisation amorcée et développée, dans des difficiles conditions par des organisations populaires et des plateformes de partis politiques, pousse les occupants à changer de stratégie. Quelle sera donc sa décision, aujourd’hui, quand la Société civile de Rosny Desroches et la Commission des Affaires étrangères du Sénat étasunien, exigent le départ du CEP et l’intégration de Fanmi Lavalas dans le processus électoral ? La tentative de sauvetage de Préval, s’est heurtée à un refus systématique de « Tèt Kole Oganizasyon Popilè yo » qui maintient sa position jusqu’auboutiste : le départ de Préval, l’annulation de la loi d’urgence, la désoccupation du pays, le retour au pays du Dr. Jean Bertrand Aristide pour ne citer que ces revendications. Dans cette grande bataille politique, exacerbée par la ténacité de Préval à conduire une politique d’exclusion sociale, d’indignité haïtienne et de renforcement de la mise sous tutelle du pays, détruisant tout espoir de construire un espace où les Haïtiens puissent vivre humainement, ces organisations disent vouloir poursuivre leur mobilisation jusqu’à la satisfaction de leurs revendications. Quelque puisse être la dernière décision du palais national, quant à l’avenir du CEP d’exclusion de Dorsinvil, « Tèt Kole Oganizasyon Popilè yo » dit croire poursuivre sa lutte dans la solidarité pleine et entière avec les masses haïtiennes, condamnées à l’exclusion socio-économique et culturelle dans un pays où les riches et les puissants drainent toutes les ressources et les richesses. L’agrandissement de l’aéroport du Cap-Haïtien sera financé par le gouvernement vénézuélien ; la rénovation de l’hôpital du Cap n’a rien d’extraordinaire, sauf que ce centre hospitalier est dans un piteux état depuis belle lurette. Réhabiliter quelques routes n’a rien à voir avec le lancement d’un pôle de développement ou de grands travaux de construction pour le développement régional ou national. Cela relève uniquement du service d’entretien dont il existe déjà un fond, le Fond d’Entretien Routier (FER), qui n’a servi, jusque-là, à entretenir pas grand chose. Et ce n’est certainement pas avec de bonnes intentions pour renforcer la gouvernance locale qu’on va faire croire aux gens avisés qu’un pôle de développement régional va apporter un plus ou un changement dans la vie de la population de cette région, ce d’autant plus que cela ne concerne vraiment que le département du nord. Enfin, un pôle de développement est d’abord un ensemble de pro- jets planifiés pour être réalisés dans un périmètre quelconque mais bien limité dans un axe géographique soit départemental, régional ou communal. Et ce pôle de développement peut-être culturel ou artistique, social, économique, industriel, etc. Pour l’heure, le ministre de l’économie et des finances n’a pas dit quelle est la nature de ce projet et non plus, s’il s’agit d’un pôle de développement global, multisectoriel entrant dans un plan de développement national durable. Rosny Desroches Haïti Liberté 7 Perspectives Quand Monsanto vient au secours d’Haïti Par Benjamin Fernandez J eudi 4 juin, entre 8 000 et 12 000 paysans haïtiens, soutenus par une vingtaine d’organisations locales et internationales, manifestaient dans la commune de Hinche, au centre de l’île, pour exprimer leur désaccord avec la politique d’« aide » au secteur agricole du gouvernement, en particulier sa décision d’accepter les semences offertes par le géant de l’industrie agronomique Monsanto. La transnationale vient de promettre un don de 475 tonnes de semences, avec leur arsenal de pesticides et d’engrais. Un premier arrivage a déjà été distribué dans des centres pilotes et vendus « à prix réduit » aux paysans. L’opération s’inscrit dans le cadre du projet Winner (Initiative bassins versants pour les ressources naturelles et environnementales) qui épaule près de 10 000 agriculteurs pour la reprise de leur activité. Lancé en 2009, le projet est supervisé par l’Agence américaine pour le développement international (USAID). On ne présente plus Monsanto, qui fabriquait l’agent orange, utilisé pendant la guerre du Vietnam ainsi que des produits à base de dioxine avant de se convertir aux biotechnologies agricoles. Bien représentée au sein de l’administration américaine (1), l’entreprise se trouve mise en cause dans plusieurs affaires, liées à la contamination de l’environnement par des produits polluants, dont ses herbicides (2). Elle est, par ailleurs, dénoncée pour avoir contribué à ruiner des dizaines de milliers de paysans dans les pays les plus pauvres, comme l’Inde, où le surendettement des semeurs de coton a entraîné des vagues massives de suicide. De son côté, le directeur des opérations en Haïti du projet Winner, n’est autre que M. JeanRobert Estimé, qui fut ministre des affaires étrangères du « président à vie », M. Jean-Claude Duvalier. M. Jean-Yves Urfié, père spiritain engagé depuis quarante ans auprès des paysans haïtiens, a, le premier, alerté quant à la nature Menez Jean-Jerome Attorney at Law Real EEstate Ess igrati tion ioon n-Divo Immigration-Divorce 45122 C Ch Church hurc u ch AAv Avenue venue Broo ookkly lyn ly yyn, n, NY NY 11203 111203 112 Brooklyn, Nou N No ou pale alee kreyòl! kreyòl kr k òl! (718) 462-2600 (914) 643-1226 cell 8 Haïti Liberté La manifestation des paysans dans la commune de Hinche pour exprimer leur désaccord avec la politique d’« aide » au secteur agricole du gouvernement par le géant de l’industrie agronomique Monsanto de « l’aide généreuse », de Monsanto, craignant qu’il ne s’agisse d’organismes génétiquement modifiés (OGM). Le ministre de l’agriculture, M. Joanas Gué, s’en est immédiatement défendu, assurant avoir pris « toutes les précautions avant d’accepter l’offre de la multinationale Monsanto » (3). On sait désormais que les semences offertes se composent de semences de maïs dites « hybrides », non transgéniques. La productivité attendue de ces graines nécessite une utilisation d’herbicides et d’engrais bien supérieure à celle nécessaire pour les semences traditionnelles ou autochtones. De plus, seule la première génération de ces semences est fertile. Si l’habitude est prise de les utiliser (à la place des semences tirées des récoltes précédentes), il faudra alors acheter semences, engrais et herbicides auprès de Monsanto. On peut comprendre comment une semence « super productive » pourrait être la bienvenue dans un pays qui manque de nourriture. Toutefois, M. Jean-Pierre Ricot, économiste à la Plateforme haïtienne de plaidoyer pour un développement alternatif (PAPDA), estime qu’il s’agit de l’introduction d’une logique de marché qui ne correspond pas à la culture paysanne d’Haïti : « Les paysans haïtiens ont traditionnellement la capacité de produire et de reproduire leur propre semence, organique et locale, à destination de leur famille et du marché de proximité. Monsanto veut intégrer les agriculteurs sur un marché qu’ils ne contrôlent pas en matière de qualité de semence et de prix [et] faire du paysan haïtien un assisté plutôt qu’un producteur. (4) » Quelles que soient les motivations de la transnationale, le choix d’un tel partenariat soulève des interrogations quant à l’orientation de la politique d’aide et à l’avenir de l’agriculture haïtienne. La survie de la population paysanne, près de 70 % du total, dépend de ce secteur-clé déjà malmené par « l’aide américaine »… et que la reconstruction aurait pu aider à « remettre sur pied ». Dès 1981, sous l’administration Reagan, l’USAID fait pression sur le gouvernement haïtien pour substituer des produits d’exportation (cacao, coton, huiles essentielles) aux cultures vivrières. L’opération sera facilitée par l’octroi d’une aide alimentaire américaine équivalente à 11 millions de dol- lars. En 1995, un accord passé entre l’ancien président, M. JeanBertrand Aristide, et le président américain William Clinton pour lever les barrières douanières, a autorisé le « dumping » des produits agricoles américains (subventionnés) sur le marché local. Autosuffisante dans les années 1980, la production nationale haïtienne alimentaire satisfaisait moins de 40 % de la demande alimentaire locale à la veille du séisme. Le reste provenait des importations et de l’aide internationale (5). Une situation qui n’a fait qu’aggraver les conséquences de la catastrophe. Le nombre de personnes vivant en situation d’insécurité alimentaire sévère est passé de 500 000 avant le séisme à plus de 2 millions aujourd’hui. Le nombre de familles disposant de stocks de nourriture a chuté de 44 à 17 % et les prix des denrées alimentaires ont bondi de 25 % en moyenne. La crise alimentaire sans précédant dont témoignèrent les émeutes de la faim en 2008, avait acculé les grands acteurs de l’aide internationale à reconnaître leur « erreur » et recommandé de placer l’agriculture au centre des politiques de développement (6). Ainsi M. Clinton, aujourd’hui, envoyé spécial pour Haïti à l’ONU, a-til présenté ses excuses au peuple haïtien pour les dommages causés par son administration (7). Plusieurs spécialistes, et même certains membres du Congrès américain, ont proposé que les Etats-Unis achètent les productions locales pour les distribuer aux populations, plutôt que d’envoyer leurs propres produits agricoles. En vain. Dans l’état actuel, Haïti demeure l’un des tout premiers clients du riz américain. Comme s’en est inquiété le président Haïtien M. René Préval, lors de sa rencontre avec son homologue américain le 10 mars dernier : « si on continue à envoyer de la nourriture et de l’eau de l’étranger, cela va concurrencer la production nationale d’Haïti et le commerce haïtien ». Selon M. Gérald Maturin, ancien ministre de l’agriculture aujourd’hui à la tête de la Coordination régionale des organisations du Sud-Est (CROSE), la reconstruction dépend « de l’inclusion de la paysannerie dans l’économie nationale et dans la vie de la nation » (8). Celle-ci réclame aujourd’hui de ne plus être ignorée dans la définition de l’aide et la mise en place des projets de reconstruction. Dans le contexte d’urgence alimentaire, et à l’approche de la saison cyclonique, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) promet l’envoi de 345 000 tonnes de semences d’ici la fin de l’année. Le cahier des charges de l’institution prévoit l’achat de semences locales ainsi que l’appui technique aux paysans. Alors que le principal acteur public de l’aide d’urgence affiche une stratégie d’ampleur cohérente avec les besoins agricoles et alimentaires de la population haïtienne, pourquoi faire appel à Monsanto pour la fourniture de 0,13 % du total des semences dont Haïti a besoin cette année ? La décision d’introduire des semences hybrides, stériles, se justifie-t-elle entièrement par l’urgence alimentaire ? N’ouvre-telle pas la voie à la conquête progressive du marché haïtien des semences pour une transnationale en quête de nouveaux marchés ? Au final, cette goutte d’eau qui pourrait passer inaperçue – et qui vient à point nommé pour redorer le blason d’une société critiquée et aux résultats décevants (9) – ne menace-t-elle pas de se transformer en déluge d’ici quelques années ? Notes (1) Les cooptations entre la firme et l’administration publique américaine sont nombreuses. Citons l’ancienne dirigeante de Monsanto, Linda Fischer, qui a été nommée directrice adjointe de l’agence de protection de l’environnement (EPA) en 2003, ou Michael R. Taylor, vice président pour les politiques publiques à Monsanto, qui a été propulsé, au lendemain du séisme en Haïti, commissaire député à la Food and Drug Administration (FDA). (2) La multinationale a été condamnée pour pollution des sols, des nappes phréatiques et du sang des populations avec les polychlorobiphényles (PCB) aux Etats-Unis et au Royaume-Uni (Pays de Galles), et pour publicité mensongère, quant à la nature soi-disant biodégradable de son désherbant Roundup aux Etats-Unis et en France (condamnée à New York en 1996 et à Lyon en 2008). (3) « Pas de semences OGM en Haiti, selon le ministre de l’agriculture », Alterpresse, 1er mai 2010. (4) « Le futur agricole d’Haïti, selon l’américain Monsanto », Rue89, 28 mai 2010. (5) « Aide alimentaire et production nationale : nécessité d’une adéquation », Agropresse, 1er mars 2010. http://www.agropressehaiti.org/public/voir_article.php ?id=55 (6) « L’agriculture au service du développement », Rapport 2008 sur le développement dans le monde, publié en octobre 2007. (7) Discours du 10 mars 2010 devant la Commission des affaires étrangères du Sénat américain. (8) RFI, 12 mai 2010. Ministre de l’agriculture en 1997, pendant le premier mandat de M. Préval, M. Maturin tenta une réforme agraire en faveur de la paysannerie, effritée par des alternances dans le gouvernement. (9) Les bénéfices de la firme au premier trimestre 2010 ont accusé une perte de 19 millions de dollars par rapport à la même période l’an passé, marquant un recul de 19% en un an (AFP, 7 avril 2010). La valise du Monde Diplomatique 15 juin 2010 La liste des 26 membres de la Commission intérimaire pour la Reconstruction d'Haiti (CIRH) A : la partie haïtienne 1. SEM Jean Max Bellerive, Premier Ministre, co-président, 2. M. Lucien Francoeur (Chambre des Députés), 3. M. Lucien Jean Bernard (Sénat de la République) 4. Dr. Réginald Boulos (Secteur des Affaires) 5. M. Georges Henry Fils (Judiciaire) 6. M. Gary Lissade (Judiciaire) 7. M. Jean Claude Lebrun (Syndical) 8. M. Joseph G. Louis (Autorités locales) 9. M. Raoul Pierre Louis (Autorités locales) 10. Mme Suze Percy (Exécutif) 11. Dr. Marie George Salomon (Exécutif) 12. M. Claude Jeudy (Exécutif) 13. Dr. Jean Rénald Clérismé (Exécutif) B : la partie internationale : 1. Président William Jefferson Clinton, co-président 2. M. Percival J.Patterson, CARICOM 3. M. Pierre Duquesne, France 4. Mme Cheryl Mills, EtatsUnis d'Amérique 5. Mme Cristina Barrios, Espagne 6. M. Alexandre Abrantes, Banque Mondiale 7. M. Stefano Manservisi, Union Européenne 8. M. David Moloney, Canada 9. M. Francisco Arias Cardenas, Venezuela 10. M. Antonio Ferreira, Brésil 11. Mme Helen Clark, ONU (Rebecca Cryspan) 12. M. Luis Alberto Moreno, BID 13. M. Halvor Saetre, Norvège – COMMISSION À PRÉPARER II.- Membres de la CIHR, nommés : sans droit de vote 1. Marie Carmèle Rose Anne Auguste (ONG nationales) 2. M. Joseph Bernadel (Diaspora haïtienne) -- COMMISSION À PRÉPARER 3. M. Philippe Bécoulet (ONG internationales) 4. M. Ricardo Seitenfus, OEA Reste à nommer par les éléments de la Communauté internationale non représentés à date un Représentant commun. Vol. 3 No. 49 • Du 23 au 29 juin 2010 This Week in Haiti «Moloch Tropical» by Raoul Peck: A Venomous Farce by Kim Ives R aoul Peck’s “Moloch Tropical” is a vitriolic cinematic diatribe against former Haitian President Jean-Bertrand Aristide, filled with heavy-handed smears of the exiled ex-president and those around him. The film has been and will continue to be acclaimed by supporters of the 2004 coup d’état against Aristide, which was orchestrated over the course of three years by the U.S., France and Canada in concert with Haiti’s bourgeoisie and former Haitian military and death-squad leaders. So it was ironic that this fictional justification for the most bloody and illegal overthrow of a popular elected government in recent Latin American history was the “centerpiece” of this year’s Human Rights Watch International Film Festival in New York. Rather than analyzing and condemning Washington’s relentless destabilization of Haiti’s nascent and imperfect democracy, a campaign minutely dissected in Peter Hallward’s “Damming the Flood” (Verso, 2007), “Peck delivers a searing critique of a government corrupted by power and an individual driven mad by it,” trumpets Human Rights Watch. The film, a variation on Aleksandr Sokurov’s film “Moloch” about Adolph Hitler, portrays the final day of unraveling of the regime and sanity of President Jean de Dieu (played by French actor Zinedine Soualem), a former priest from the slums known as “Ti Jean,” who sprinkles foreign languages in his speeches and is married to a Haitian-American lawyer (played by former French beauty-queen Sonia Rolland). Anyone even vaguely familiar with Haiti’s recent history sees that these characters represent Aristide, also known as “Titid,” and his wife Mildred Trouillot Aristide. But Peck tries to obscure this parallel, doing what a Haitian proverb calls “voye roch kache men” (throw a rock then hide your hand). In interviews, he claims that Jean de Dieu is a composite of foreign and Haitian leaders and that the film a meditation on the corrupting influence of power in general. At the New York showing, as at other festivals, Peck cited Silvio Berlusconi, Vladimir Putin, Richard Nixon, George Bush, Jean-Claude Duvalier and René Préval as his references. Hogwash. The film is 99% about Aristide and Peck’s problems with him. And what are those problems? Peck feels “betrayed” by Aristide, he said in remarks after the New York showing, whom he, like almost every other progressive Haitian intellectual, supported in the late 1980s and early 1990s when the priest emerged as the leader of the postDuvalier democracy movement. Between the first Washington-backed coup d’état against him on Sep. 30, 1991 and the second on Feb. 29, 2004, Aristide made a number of political concessions, compromises, maneuvers, head feints, and what he called “jwèt entelijans” (games of intelligence) in an effort to outwit and wrestle with Washington’s “laboratory,” as Aristide calls the CIA-Pentagon nexus that undid him twice. Over the years, these compromises alienated many of Aristide’s former allies, who almost always speak of “betrayal.” Often, they are angry because Aristide did not name them to a government post or return their phone calls. But for most Haitian leftists, Aristide’s cardinal sin was his agreement with President Bill Clinton to return to Haiti in 1994 on the shoulders of 20,000 U.S. troops, thereby facilitating the second foreign military occupation of Haiti in the 20th century after that of 1915 to 1934. (The “deal” quickly soured when Aristide reneged on plans to privatize Haiti’s state enterprises and slash state payrolls, which led the Clinton White House to push him out of office in February 1996 rather than allow him to recoup the three years he had spent in exile, as large segments of the Haitian people demanded.) One might have thought that this violation of national sovereignty was the “betrayal” that Peck opposed on principle, but no. Peck agreed to become President Préval’s Culture Minister in 1997 under the continuing military occupation (then administered by the UN), which suggests his anti-occupation convictions were not all that strong. Even more incoherent is Peck’s premise, stated after the film, that “Washington and Paris supported Aristide and pushed the opposition to make a deal with him up until three days before he left.” (By the way, Peck does not accept Aristide’s assertion that he was kidnapped by US soldiers.) Throughout the film, Jean de Dieu’s wife warns him “Washington is going to drop you,” as if U.S. officials had been backing him until then. Reality is just the opposite. Washington did everything it could to thwart Aristide’s reelection in 2000 and began a diplomatic, economic, political and paramilitary “contra” campaign to unseat him even before he was sworn in on Feb. 7, 2001. So, it is again ironic that the director exhumes every element of the 1991-94 and 2004-06 coup propaganda campaigns hatched in Washington and the Haitian bourgeoisie’s salons. Peck delights in garishly recreating all the discredited caricatures: “Aristide the demagogue,” “Aristide the mentally unbalanced,” “Aristide the mob mobilizer,” “Aristide the necklacer,” “Aristide the womanizer,” “Aristide the megalomaniac” etc. ad nauseam. One of Peck’s first and frequently revisited targets in this ponderous film is Aristide’s 2003 demand that France repay Haiti some $21 billion for the “independence debt” of 90 million gold francs that Paris extorted from its former colony from 1824 to 1947. Perhaps Peck’s dogged ridiculing of this perfectly reasonable, legally sound and widely hailed official call for reparations (the first by any former colony) has something to do with his recent appointment to head the French government’s prestigious film school, La Fémis? We see Mother Theresa, a thinlyveiled version of Lavalas activist Annette “So An” Auguste, muster and give a pep talk to a crowd of lumpen thugs called chimères (chimera) to cries of “Koupe tèt, boule kay” (Cut of heads, burn houses!) before they go to bust up an opposition demonstration. These scenes imply that Aristide rallied artificial mobs to counter legitimate street protest. The opposite is true. Haiti’s poor, just as in Venezuela two years earlier, usually spontaneously organized to counter the coup d’état’s spearhead, the National Endowment for Democracy-spawned “civil society” front called the “Group of 184”, which was financed, coached and protected by the French and U.S. embassies. We see a preening, oblivious African-American actor arrive and play the role of Toussaint L’Ouverture in a Palace play to honor Haiti’s independence anniversary, an obvious dig at Hollywood actor and Aristide defender Danny Glover, Vol. 3 No. 49 • Du 23 au 29 juin 2010 President Jean de Dieu (Zinedine Soualem) and his wife (Sonia Rolland) are meant to represent former President Jean-Bertrand Aristide and his wife, Mildred, in this turgid satire from Haitian director Raoul Peck. who performed in Haiti for the 2004 bicentennial. The U.S. and France-led boycott of those bicentennial celebrations was one of the saddest chapters of recent Haitian history. The only head of state to attend was South African President Thabo Mbeki. Peck makes fun of the difficulties Aristide faced as the noose tightened around him. A tough Jean de Dieu aide at one point barks at her assistant: “Get me whites! I need whites!” She is often seen complaining by cell phone to various U.S. officials about their diplomatic snub. Jean de Dieu’s oppressed, captive, and unhappy wife just wants to escape to the US with their daughter. The president treats her very badly, brushing aside advice and even an attempted caress. But here, as at other points, the film is inconsistent because it starts with a scene of the president longingly stroking the naked back of his sleeping wife, who is startled awake only to rebuff him. The Aristide analogue is also a lascivious jerk who forces a reluctant maid to perform sexual favors for him. In fact, the president’s unbridled sexual appetite – he makes lewd remarks to the ersatz Glover’s female co-star on her arrival at the Palace – is one of the film’s main themes, lending it a moralizing air. Later Jean de Dieu forgets to take his medication and begins to act aberrantly. In front of his wife and a room of dignitaries at a public state dinner, he starts to fondle and dance with the maid, prompting her boyfriend, a saxophone player, to leap off the stage where he is performing, only to be shot dead. Then our Aristide stand-in runs around naked under the moon in the bush surrounding the Citadel, the mountain-top fortress built by Henri Christophe to repel a French invasion, where the parody is entirely set. (CIA analyst Brian Latell, in concert with conservative North Carolina Senator Jesse Helms, started the later disproved rumor in October 1993 that Aristide was on psychiatric medication and had been treated for mental illness in a Canadian hospital as part of a disinformation campaign aimed at scuttling Aristide’s first projected return to Haiti on Oct. 30, 1993. It is shocking to see Peck resuscitate such calumnies.) One hapless journalist (Jimmy Jean-Louis), a former friend of the president who wrote an unflattering editorial, is horribly tortured, then gussied up by a makeup artist to be brought to a private candlelight dinner with the president. But the tortured journalist refuses to budge from his principles and denounces the president to his face. “You are not a monster,” the barely conscious journalist, his face scarred and swollen from torture, tells Jean de Dieu, as Peck would speak to Aristide. “A monster has some majesty. You gave the people hope. You soiled their dream. You wanted to be a prophet. You weren’t even a consistent monster. I would pity you but I don’t know how.” The president has his henchmen take the journalist outside and burn him alive with a tire around his neck, From atop the Citadel, Jean de Dieu looks down on the scene, lamenting: “My friend! My brother!”This gives an idea of the director’s light touch in this interminable work of cinematic slander and vengeance. Peck produced the film himself for about $600,000 so “I could say what I wanted and wouldn’t have to answer to anybody,” he said after the showing. However, it might have been a good idea if someone had helped him apply some brakes to his antipathy towards Aristide. “I wanted to re-examine, with Shakespearian irony, the tragic and foolish nonsense of the past 40 years,” Peck said after the New York showing. I would argue that the past 40 years has not been “nonsense” at all. On the contrary, the Haitian people have waged a fierce and difficult struggle to uproot one of the hemisphere’s most ruthless dictatorships and hoisted to international prominence a parish priest who, for the first time, in communion with the Haitian people, foiled U.S. election engineering. Granted, Aristide made plenty of mistakes, everybody agrees on that, even his fiercest partisans. But he certainly does not merit the outrageous portrayal he receives in this film which ultimately blames the two-time victim of US “regime change.” In the end, the turgid “Moloch Tropical” sadly demeans the overall body of Peck’s work, which includes great films like “Lumumba” (2000) and “Man by the Shore” (1993). The director is now working on a film about the young Karl Marx. One certainly hopes that the result would not induce from Marx, were he alive, the famous exasperated remark Engels reports he made about some of his admirers: “All I know is that I am not a Marxist!” TIME’S ALMOST UP FOR WBAI 99.5FM! Community access to the airwaves of WBAI 99.5FM has been seriously compromised and workers' rights violated! The composition of WBAI’s Local Station Board will determine the station's future. Make sure you’re eligible to vote in the late summer election! Voters will be those who have donated $25 or volunteered 3 hours between July 1, 2009, and June 30, 2010, or whose hardship waiver applications are received by June 28, 2010, and approved. To contribute, go to www.wbai.org/support; to volunteer, call 212-209-2800; to request a waiver application, call 212-209-2919 or email [email protected]. Act now and pass this on! Justice and Unity Campaign www.justiceunity.org 212-591-2111 JXpÉEfÊkf8ek`$`dd`^iXek IXZ`jdXe[8QÊjJ9('.' 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Continuités et ruptures Luiz Inácio Lula da Silva, fondateur et chef du Parti des travailleurs (PT), actuel président du Brésil Par Pierre Beaudet E n 2002, le Brésil surprend le monde en élisant à la présidence de la République un ouvrier syndicaliste. Luiz Inácio Lula da Silva, fondateur et chef du Parti des travailleurs (PT) est en effet emblématique d’un grand mouvement populaire qui a déstabilisé la dictature au tournant des années 1980. Par la suite, le PT monte à l’assaut du ciel pour contester le pouvoir historiquement dans les mains de grands caciques, venant de l’élite. Peu à peu, la gauche progresse, d’abord en conquérant plusieurs grandes villes où des expérimentations de gestion municipale inédites ancrent le PT et créent de facto une grande coalition comprenant une partie importante des classes moyennes et populaires, urbaines et rurales. Les diverses « gauches » se coalisent également en amenant au PT une grande partie de l’ancienne mouvance marxiste, des chrétiens progressistes, des syndicalistes. Finalement, tout cela débouche sur la victoire de Lula aux élections présidentielles de 2002 (suivi d’un deuxième mandat acquis, en 2006). De facto, le PT devient la première force politique du pays, bien que la scène parlementaire demeure extrêmement fragmentée [1]. Principal adversaire du PT, le Parti social-démocrate brésilien (PSDB), constitue l’autre grand pôle de la scène politique, regroupant la droite traditionnelle avec une partie des secteurs modernistes des élites économiques et des couches moyennes-supérieures. Nouveaux et anciens enjeux Huit ans plus tard, à 10 Haïti Liberté l’approche des prochaines élections présidentielles (octobre 2010), une nouvelle polarisation politique se répercute sur le pays. Lula, ayant réalisé ses deux mandats, c’est Dilma Roussef (elle occupe depuis peu des fonctions importantes dans l’administration Lula) qui va défendre les couleurs du PT. Devant elle, José Serra, au nom du PSDB. Bien que les sondages indiquent un niveau d’appui populaire très élevé pour Lula (autour de 80%), rien n’est joué d’avance. En faveur de Dilma et de la poursuite du projet de Lula, l’économie connaît une embellie. Le gouvernement affirme bien gérer la crise mondiale d’une manière qui avantage le Brésil, ce dont témoigne le taux de croissance du PIB (qui pourrait être + ou - 5% en 2010) même que la progression de l’emploi et la diminution de la pauvreté, assez spectaculaire si on considère que, selon divers indicateurs, environ trente millions de personnes sont sorties de la pauvreté « extrême ». D’autre part, la bonne santé économique se reflète dans la diminution importante de la dette externe [2]. Sans être imperméable aux fluctuations des marchés financiers, le Brésil est assis sur un fort excédent commercial ainsi qu’une confortable réserve en devises (+ 24% en 2009). Entre-temps, Lula est devenu le Président de « tous les Brésiliens ». Sa popularité dépasse de loin celle de son parti (dont il s’est partiellement autonomisé). En fait, Lula est populaire pas seulement (et pas principalement) à cause de son charisme et des mesures de redistribution qui ont bénéficié aux couches populaires, mais aussi et surtout parce qu’il représente En huit ans que s’estil donc passé ? Au départ, la tâche de Lula ne semblait pas facile. En 2002, le pays est en effet affaibli par huit ans de gestion néolibérale « pure et dure » par le gouvernement de Fernando Henrique Cardoso. La dette explose, en partie par l’ouverture sans précédent de l’économie brésilienne et l’alignement du gouvernement brésilien sur le « consensus de Washington » imposé par les États-Unis et le FMI [3]. Les revenus des couches populaires et moyennes sont en régression. Le chômage frappe presque 20% de la main d’œuvre active. Le secteur public est disloqué par une vague de privatisations qui permettent à l’élite économique de racheter à bas prix des pans entiers de l’économie. La pauvreté et récupération » économique. Il stoppe les privatisations et remet à l’agenda public l’idée d’un État « développementiste », intervenant et régulateur. Il reprend langue avec le mouvement syndical et les secteurs populaires. Surtout, il redynamise le filet de sécurité sociale surtout orienté vers les populations les plus pauvres et paysannes, dans le nord du pays (dont le « Nordeste »). Le projet Fome zero (faim zéro) met à la disposition de ces couches (un quart de la population totale) une aide sociale sous la forme d’une allocation familiale (Bolsa Família) ce qui contribue à réduire la famine et la pauvreté « extrême ». Sur d’autres plans, la politique imposée par Lula indique également des continuités et des ruptures. Son gouvernement mise sur le développement du secteur agro-industriel, et facilite la croissance des exportations de soja transgénique et de viande, sous la houlette des grandes entreprises privées qui exploitent la majeure partie des terres arables. Lula finalement refuse l’idée d’une réforme agraire « radi- Le Brésil, pays de pauvreté et d’exclusion sociale structurelles, héritier de l’esclavagisme est encore aujourd’hui le pays le plus inégalitaire au monde. Dilma Roussef occupe depuis peu des fonctions importantes dans l’administration Lula, c’est elle qui va défendre les couleurs du PT aux prochaines élections. un projet et un processus de transformation qui encouragent les classes populaires. Certes ce projet n’est pas (et n’a jamais été) « révolutionnaire », ni dans sa forme, ni dans son contenu. Et, dans ce sens, on peut reconnaître dans la gouvernance de la gauche brésilienne des éléments très similaires à ce qui s’est passé en Europe et en Amérique du Nord dans le sillon du keynésianisme et de la social-démocratie. Éléments similaires, mais non identiques : le Brésil, pays de pauvreté et d’exclusion sociale structurelles, héritier de l’esclavagisme qui a prévalu jusqu’au dixneuvième siècle, est encore aujourd’hui le pays le plus inégalitaire au monde. Ce pays, par ailleurs, reste une démocratie récente, encore fragile, ayant vécu pendant plusieurs décennies sous la dictature militaire. Aussi on peut comprendre que, dans un tel contexte, une politique de réformes partielles, basées sur une sorte de grand « compromis » entre dominants et dominés, reste un défi considérable. On observe donc que la lutte politique demeure vive. Et la candidate du PT est handicapée, du fait qu’elle est relativement inconnue, sans le parcours spectaculaire de son prédécesseur. Entretemps, les médias lui mènent la vie dure, mettant en question sa capacité à présider un pays aussi compliqué que le Brésil. Le PSDB promet de « mieux » gouverner, en évitant d’attaquer Lula, ce qui pourrait être contre-productif électoralement parlant. Pour autant, la droite n’est pas assurée de l’emporter. Car les inégalités s’accroissent de manière spectaculaire. Que faire ? D’emblée, Lula décide de calmer le jeu. L’idée est d’assurer la stabilité, d’éviter des débordements et des crises, alors que la droite prédit la fuite des capitaux, voire l’écroulement de l’économie. Pour contre-attaquer, mais aussi parce que cela correspond à sa vision des choses, Lula annonce ses couleurs dans une fameuse « Lettre aux Brésiliens » où il affirme qu’il faut, « malheureusement », respecter les engagements précédents, notamment le paiement de la dette, et la continuation de la politique monétaire. Il promet aussi de garder comme priorité la lutte contre l’inflation, via des taux d’intérêts très élevés, ce qui sécurise les détenteurs de capitaux. Il s’engage à respecter l’austérité fiscale et à limiter les dépenses de l’État. Bref, avec son controversé ministre des finances, Antônio Palocci, Lula rassure les secteurs dominants, tant les élites brésiliennes que les institutions financières et internationales comme le FMI. La pilule est amère… En même temps, Lula annonce un programme de « cale », pourtant promue par ses alliés historiques, dont le formidable Mouvement des sans-terres, le MST [4]. En même temps, son gouvernement aide le MST à récupérer des terres en friche, lui apporte aussi des financements pour renforcer ses capacités techniques, notamment dans la gestion des coopératives mises en place sur les terres « récupérées » par les Sans terre. De tout cela émerge peu à peu une sorte de projet de développement, différent sur bien des aspects du traditionnel « desarollisme » basé sur l’État « fort » et l’industrialisation par la substitution des importations. Mais ce projet est également en rupture avec le modèle néolibéral des années 1980-90 sur quelques points essentiels, notamment le rôle de l’État et la nécessité de recréer un filet de sécurité sociale comme moyen de relancer le marché interne et donc l’économie. L’épreuve du pouvoir Pendant son premier mandat, de 2002 à 2006, le gouvernement navigue entre divers écueils. L’orientation « continuiste » en matière économique lui fait mal, Vol. 3 No. 49 • Du 23 au 29 juin 2010 ANS PLUS TARD notamment auprès de ses alliés sociaux et même auprès de certaines franges du PT. Quelques démissions d’élus se manifestent, d’où émerge un parti qui s’affirme à la gauche du PT, le PSOL (Partido Socialismo e Liberdade), mené par la députée Heloísa Helena, et endossée par des personnalités à l’origine de la fondation du PT comme Plínio Arruda Sampaio. Plus tard, l’érosion de la base militante du PT s’accélère, provoquée par une série de scandales sur le financement du parti. Le système politique brésilien est construit sur l’opacité, les jeux d’influence, les alliances sans principe et les deals qui se négocient entre les acteurs politiques sur la base d’intérêts. Le gouvernement Lula, qui a pourtant promis de « nettoyer » cette situation, la gère à sa manière, en offrant aux uns et aux autres, partis et personnalités, des avantages, petits et gros, dès lors qu’ils n’entravent pas la politique gouvernementale [5]. Cette évolution est pointée par les médias de droite qui accusent le gouvernement de corruption, ce qui provoque le sanne), le programme Territorios da Cidadania (transferts budgétaires vers les municipalités et régions pauvres). Parallèlement, le gouvernement, à travers le Programme d’accélération de la croissance (PAC), investit 200 milliards de dollars dans la réhabilitation des infrastructures (routes, aéroports, ports maritimes, assainissement des eaux. Les résultats de ces initiatives, essentiellement de nature assistantialiste, permettent une réelle amélioration des conditions de vie de la majorité des Brésiliens [6]. Certes, comme l’explique Laurent Delcourt, il faut analyser cette évolution avec des nuances [7]. Les dépenses canalisées sur le filet de sécurité sociale restent très inférieures à celles consacrées au service de la dette. Parallèlement, les taux d’intérêt demeurent très élevés, au profit des détenteurs de capitaux et au détriment de l’emploi. Dans le domaine des politiques agricoles, central dans la dynamique de l’économie et de la société brésiliennes, Lula maintient vient « développementiste », tant par la redistribution des revenus que par le renforcement du rôle régulateur de l’État dans l’économie [9]. Sur l’échiquier mondial ALCA en portugais et en espagnol) [10]. Dans les Amériques, le gouvernement entend renforcer divers projets d’intégration, ce qui débouche (2008) sur l’UNASUR (Union des nations sud-américaines). Certes, Pour symboliser le rapport des Etats-Unis et du Brésil, Lula remet un maillot de l’équipe nationale de son pays au président Barack Obama un modèle « de développement agraire fondé sur les monocultures d’exportation et l’agrobusiness, certes moteur de croissance et source de précieuses devises, mais socialement inique, écologiquement désastreux et intenable sur le long terme » [8]. C’est un peu la même tendance qui se manifeste au niveau énergétique, alors que l’accent est mis sur le renforcement de l’énorme entreprise publique PETROBRAS, qui accroît considérablement ses capacités de production, ainsi que sur d’autres initiatives pour augmenter le potentiel énergétique du pays via des grands barrages, le détournement de fleuves et même des projets pour construire des centrales nucléaires. Au total, le bilan du gouvernement dégage un portrait que le sociologue brésilien Emir Sader qualifie d’« hybride » et contradictoire. D’une part, la gouvernance de Lula permet en effet au secteur financier de conserver son rôle central, ce qui permet aux couches privilégiées d’engranger d’énormes profits. D’autre part, l’État rede- Vol. 3 No. 49 • Du 23 au 29 juin 2010 dent budgétaire, consolide sa réputation d’État « émergent ». Il forme avec d’autres pays également dits « émergents » une alliance informelle, le BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), avec lesquels se tissent de nouveaux liens économiques et politiques. De tout cela émerge un G20, pour faire contrepoids, relativement parlant, au G8, traditionnel club des pays riches du Nord [14]. Ce faceà-face reste relatif, puisque les deux « camps » s’inscrivent dans une perspective commune de « libéralisation » des marchés, tout en se disputant sur les termes de cette « libéralisation ». La prochaine étape Dans quelques mois, des millions de Brésiliens iront voter à l’élection présidentielle, de même que pour élire les gouverneurs des États et pour renouveler une partie des sénateurs et parlementaires au Congresso national. Certes, tous ont les yeux fixés sur l’élection présidentielle, à la fois centre nerveux de la gouvernance et De gauche à droite Hugo Chavez, Evo Morales, Luiz Inácio Lula da Silva et Rafael Correa Le PT devient la première force politique du pays, bien que la scène parlementaire demeure extrêmement fragmentée. Principal adversaire du PT, le Parti social-démocrate brésilien (PSDB), constitue l’autre grand pôle de la scène politique départ, ou la critique, de personnalités de gauche, notamment dans la mouvance chrétienne, ainsi que des mouvements sociaux. Mais ces turbulences n’affectent pas le gouvernement Lula de manière stratégique. En 2006, il est réélu (au deuxième tour cependant). La population, surtout des secteurs populaires et paysans, vote massivement pour le Président. Les grands mouvements, comme le MST, décident de l’appuyer : d’une part pour éviter le retour de la droite, d’autre part parce qu’ils sont conscients que Lula apporte également des éléments de réponse en phase avec les revendications du peuple et du mouvement populaire. Au départ de son deuxième mandat, Lula promet d’accélérer la cadence et de relancer le développement. Il augmente le salaire minimal de plus de 30 %, à la fois pour accroître les revenus des couches populaires, à la fois pour relancer le marché intérieur. À la Bolsa familia s’ajoutent d’autres initiatives : le ProUni (soutien aux étudiants universitaires des familles modestes), le PRONAF (appuis à l’agriculture pay- intérêts brésiliens (et latinos) et ceux des États-Unis. À cet effet, l’affrontement le plus direct survient au Honduras où un coup d’État, organisé par les élites locales et soutenu par les États-Unis renverse (juin 2009) le gouvernement élu et appuyé fortement par le Brésil qui parvient même à isoler Washington au sein de l’Organisation des États Américains(OEA), pourtant fief traditionnel des ÉtatsUnis dans la région. Face aux États-Unis justement, la situation demeure tendue. Les plans de remilitarisation de la Colombie, amorcés à l’époque de Bush, continuent sous Obama. Les menaces contre le Venezuela et même contre Cuba prennent toute leur place au sein d’une administration qui avait été élue pour s’éloigner de la « guerre sans fin » des néoconservateurs. Lula, pendant ce temps, cherche à cultiver ses relations avec Washington, d’une part parce qu’il le faut ( !), d’autre part en misant sur l’image d’un État « responsable », capable de participer à la réorganisation des Amériques d’une manière Lula dans les bras de Bush Ces développements considérables doivent être contextualisés dans l’évolution du positionnement du Brésil sur l’échiquier mondial. Au moment de l’élection de Lula, le Brésil fait du surplace en restant ancré sur la politique états-unienne, tant à l’échelle des Amériques que sur des questions plus vastes comme l’avenir des régulations commerciales (dans le cadre des négociations de l’OMC). En 2003, Lula s’exprime lors des négociations de l’OMC pour s’opposer à ce qu’il considère comme des politiques de libéralisation commerciale négatives du point de vue du Brésil et des pays du sud. Assez rapidement, Lula change le ton de ces discussions. Il affirme la priorité d’avancer dans l’intégration des Amériques et s’oppose explicitement au projet promu par les États-Unis et le Canada d’une Zone de libre-échange des Amériques (ZLEA ou cette structure hémisphérique embryonnaire ne peut se comparer à l’Union européenne, mais elle a des ambitions. La question devient alors pratique. Il est en effet difficile de coordonner réellement les initiatives en cours (MERCOSUR, ALBA), traversées de diverses luttes d’influence, notamment entre le Brésil et un bloc de pays plus revendicatifs composé du Venezuela, de la Bolivie, de l’Équateur et de Cuba [11]. Reste aussi à créer de nouvelles institutions politiques et à dépasser le cadre économique et commercial qui prévaut actuellement et qui, faute de base politique commune, n’avance pas rapidement, en dépit de la création de nouveaux outils d’intégration comme Petrosur (énergie), Bancosur (finances), Telesur (communication) [12]. Parallèlement, l’activisme du gouvernement Lula se manifeste dans diverses crises où se confrontent les qui ne nuirait pas nécessairement aux États-Unis, mais sans subordination. Le projet est ambitieux, c’est le moins qu’on puisse dire. Certes sur cela, le moment actuel favorise Lula. Au fur et à mesure que, le résultat de mobilisations populaires sans précédent, se consolide toute une série de gouvernements de centregauche latino-américains qui s’opposent, à des degrés divers, au « consensus de Washington ». Sans prendre la tête de l’opposition au traditionnel ennemi yankee, le gouvernement de Lula en prend acte d’une manière astucieuse, en diversifiant ses relations commerciales (notamment avec la Chine et l’Union européenne) [13], et en devenant plus activiste et volontariste dans les grands débats mondiaux. Cette inflexion coïncide avec d’importantes transformations économiques. À partir de 2006-07 et à l’avantage du Brésil, la flambée du prix des matières premières, notamment alimentaires, permet une grande poussée des exportations brésiliennes (principalement soja et produits alimentaires). Ainsi, tout en restant relativement confiné dans une division du travail traditionnelle, le Brésil, avec un secteur financier solide et un confortable excé- site de la légitimité populaire. Depuis l’annonce officieuse de sa candidature, Dilma Roussef progresse dans les sondages sur les intentions de vote. La machine politique de l’État fédéral est mobilisée pour assurer sa victoire sur un discours simple mais convaincant : il faut continuer ! Aux succès enregistrés en matière de lutte contre la pauvreté, l’équipe de Lula fait valoir la stabilité économique (« mêmes les riches sont devenus plus riches », affirme le président sortant), de même que l’« émergence » du Brésil, à qui The Economist promet de devenir la cinquième puissance économique du monde. Selon Dilma, le Brésil de Lula a réussi à gouverner d’une manière où « le développement avec l’inclusion sociale devient un modèle économique » [15]. La candidate du PT promet de créer, rien de moins, qu’un « pays de Welfare State à la mode brésilienne », avec comme acteur principal « un État capable de planifier et de gérer ». Reste à savoir si l’électorat suivra. À son avantage, Dilma profite du désarroi politique de la droite, qui ne peut se réclamer de sa gouvernance antérieure (le gouvernement Cardoso Suite à la page (17) Haïti Liberté 11 Perspectives Contours de l’ordre mondial. Continuités, changements et défis 3ème partie et fin Par Noam Chomsky L’intervention de Noam Chomsky à Paris, au théâtre de la mutualité le samedi 29 mai 2010… La destruction de l’environnement J’ai dit que la prolifération des armes nucléaires est l’un des deux défis qui mettent littéralement en danger la survie de notre espèce. Cette question n’est pas prise en compte malgré l’impressionnante rhétorique déployée. Il en va de même pour la deuxième menace : la destruction de l’environnement. Ce qui se passe aux Etats-Unis est particulièrement important, comme toujours, mais est également très révélateur. Le secteur des entreprises mène une campagne massive de propagande pour que l’opinion publique abandonne ses préoccupations concernant le changement climatique lié aux activités humaines, et avec le plus grand succès puisque cette conviction a baissé et réunit maintenant tout juste un tiers de la population. Les responsables à qui revient cette tâche de propagande, visant à lutter contre cette conviction, savent aussi bien que nous que le « canular progressiste » est bien réel et que les perspectives sont peu réjouissantes (2). Ils s’acquittent en fait du rôle que les institutions leur ont assigné. Dans une économie de marché, ces responsables doivent agir de façon à maximiser les gains à court terme. S’ils ne le font pas, ils seront remplacés par d’autres, qui eux le feront. D’ailleurs, selon le droit anglo-américain des sociétés, il s’agit d’une obligation juridique. Ce qui signifie qu’ils ne doivent pas tenir compte des externalités (l’impact d’une opération à l’extérieur de l’entreprise). Dans ce cas, le sort de l’espèce humaine est une externalité qu’ils doivent écarter dans la mesure où l’économie de marché prévaut. La logique est la même lorsque des IMMACULÉE BAKERY Spécialités t1ÉUÏTt1BJO t",t(ÉUFBVY t+VTDJUSPO t#POCPOBNJEPO t#PVDIÏFTt$PSOFUT t1BJOQBUBUFTVSDPNNBOEF t#PVJMMPODIBRVFTBNFEJ t4PVQFDIBRVFEJNBODIF 1411 Nostrand Avenue (Entre Linden & Martense) Brooklyn, NY 11226 Tél: 718.941.2644 12 Haïti Liberté directeurs de sociétés financières ne prennent pas en compte le risque systémique, tout en sachant qu’en agissant de la sorte ils provoqueront une crise financière. Dans ce cas, leur comportement n’est pas irrationnel. Ils savent qu’après l’effondrement du château de cartes qu’ils construisent, ils peuvent aller se mettre à l’abri de ce qu’ils appellent l’Etat nourricier, tout en serrant fort leur livres de Hayek, Friedman et Rand. Il n’existe pas de tels recours lorsque les externalités liées à la destruction de l’environnement sont ignorées. Il n’est pas facile toutefois de surmonter les nécessités institutionnelles. Les deux grandes menaces pesant sur notre survie demeurent redoutables. l’effondrement des systèmes d’aide et des infrastructures ; tout ceci conduisant à une situation intérieure des plus inquiétantes. Nous observons des développements similaires en Europe et ailleurs. La situation en Afghanistan L’effacement des nations Passons à un autre sujet, il y a en ce moment beaucoup de discussions agitées concernant un grand changement de pouvoir dans le monde. Les spéculations vont bon train pour savoir si (ou quand) la Chine pourrait, avec l’Inde, remplacer les Etats-Unis comme puissance dominante mondiale. Si cela devait arriver, cela signifierait que le système mondial redeviendrait proche de ce qu’il était avant les conquêtes européennes. Les taux de croissance des PIB chinois et indien ont été, en effet, très spectaculaires ces derniers temps. Mais il faut ajouter quelque chose. L’indice de développement humain (IDH) des Nations unies indique que l’Inde occupe toujours une place proche du bas du classement : la 134ème, légèrement audessus du Cambodge, au-dessous du Laos et du Tadjikistan. La Chine se place à la 92ème place, un peu au-dessus de la Jordanie, en dessous la République Dominicaine et l’Iran. L’Inde et la Chine souffrent également d’inégalités très fortes, si bien que plus d’un milliard de leurs habitants se trouvent beaucoup plus bas dans ce classement. En outre, une comptabilité précise irait au-delà des mesures faites actuellement en prenant en compte les coûts très sérieux Noam Chomsky que la Chine et l’Inde ne peuvent plus ignorer ; l’écologie, la diminution des ressources naturelles et bien d’autres choses encore. Les spéculations sur le changement de pouvoir dans le monde négligent quelque chose que nous savons tous : les nations, n’occupant plus la même place dans le système interne de distribution du pouvoir, ne sont pas les vrais acteurs au sein des affaires internationales, un truisme porté à notre attention par cet incorrigible radical d’Adam Smith, comme nous en avons déjà parlé. En gardant à l’esprit le truisme radical d’Adam Smith, on s’aperçoit qu’il existe en effet un changement de pouvoir dans le monde mais pas celui qui occupe le devant de la scène. Il s’agit d’un déplacement allant de la main d’œuvre mondiale vers le capital transnational, ce déplacement s’étant nettement intensifié pendant les années de néolibéralisme. Le coût en est très lourd, y compris pour les travail- GLOBAL ALLIANCE TELEVISION La première chaîne de télévision haïtienne mondiale émettant quotidiennement et clairement sur votre récepteur ou écran de télévision connecté à une boite d’Internet modem. Au programme : Retransmission de shows de télévision directement des chaînes de télévision en Haiti, TV shows en direct de New York, de la Floride, de Boston etc…avec participation de nos téléspectateurs exprimant publiquement leur opinion par téléphone, Sports, Culture, Entrevues au studio ou directement par téléphone, Nouvelles d’Haiti en provenance directe de notre pays, Présentation religieuse, Documentaire. Pour achat, connections, représentation, information, distribution, et participation, contactez J. Rameau au Real Estate Option Financial Solution, 1115 Nostrand Avenue Brooklyn, NY 11225 entre Maple et Midwood ou téléphonez le (718) 576-2667. leurs étasuniens qui sont victimes de la financiarisation de l’économie et de la délocalisation de la production et qui ne parviennent à maintenir leurs revenus qu’en s’endettant et en créant des bulles de valeurs. Les paysans indiens sont affamés et des millions de travailleurs chinois sont en lutte : la part du travail dans le revenu national y décroît plus rapidement que dans la plupart des autres pays. La Chine joue un rôle de premier plan dans le changement réel du pouvoir mondial, elle est devenue en grande partie une usine d’assemblage au sein d’un système régional de production. Martin HartLandsberg a traité cette question dans un ouvrage important (3). Le Japon, Taiwan et d’autres économies d’Asie exportent des pièces et des composants vers la Chine et lui fournissent également la plus grande partie de la technologie de pointe. On s’est beaucoup préoccupé de la hausse du déficit commercial des Etats-Unis avec la Chine mais on a fait moins de cas du déficit commercial croissant des Etats-Unis avec le Japon et les autres pays d’Asie au moment où le système de production régional se met en place. Le Wall Street Journal en conclut que si l’on comptait uniquement la valeur ajoutée des constructeurs chinois, le véritable déficit commercial entre les Etats-Unis et la Chine serait réduit dans une proportion de 30 % alors que le déficit commercial entre les Etats-Unis et le Japon augmenterait de 25 %. Les constructeurs étasuniens suivent le même chemin en fournissant des pièces et des composants à la Chine, qui les assemble et les exporte en retour en grande partie vers les Etats-Unis. Pour les institutions financières, les géants de la distribution, les propriétaires et les gestionnaires des industries manufacturières ainsi que pour les secteurs étroitement liés à ces centres de pouvoir, tout cela est merveilleux. Mais ce n’est pas le cas pour la majorité des Américains dont les revenus stagnent depuis trente ans au milieu d’une concentration stupéfiante de richesse, de Enfin, on devrait dire quelques mots au sujet de l’Afghanistan. Dans la première opération de la nouvelle stratégie d’Obama, les Marines étasuniens ont conquis Marjah, une petite ville faisant partie de la province du Helmand, le principal foyer de l’insurrection. Le New York Times signale que : « Les Marines se sont heurtés à l’identité des talibans, une identité tellement dominante que l’on peut décrire ce mouvement comme un parti unique dont l’influence touche tout le monde dans la ville. Nous devons reconsidérer notre définition du mot "ennemi"», a déclaré Larry Nicholson, commandant de la brigade Marine expéditionnaire dans la province du Helmand. «La plupart des gens ici se considèrent comme des talibans... Nous avons à réajuster notre manière de penser de façon à ne pas chasser les talibans de Marjah, c’est l’ennemi que nous essayons de chasser», a-t-il déclaré. » Les Marines sont confrontés à un problème qui a toujours harcelé les conquérants. Il s’agit d’un problème bien connu des anciens Marines du Vietnam. Le plus grand érudit du gouvernement d’alors se lamentait que l’ennemi était le « seul véritable parti politique possédant une assise populaire » et que tous les efforts faits pour se mesurer à lui sur le plan politique ressemblerait à un affrontement entre le menu fretin et une baleine. C’est en utilisant notre avantage comparatif – la violence – que nous avons donc dû surmonter leur force politique. D’autres ont connu des problèmes similaires, par exemple les Russes en Afghanistan dans les années 1980 : ils ont gagné toutes les batailles mais ont perdu la guerre. Après le triomphe de Marjah, les forces dirigées par les EtatsUnis s’apprêtent à donner l’assaut sur la ville principale de Kandahar où, d’après les sondages de l’armée étasunienne, 95% de la population s’oppose à l’opération militaire et 5 personnes sur 6 considèrent les talibans comme « nos frères afghans ». Encore une fois, cela fait écho aux conquêtes antérieures. Contrôle des cerveaux Dans ces conditions, il n’est pas étonnant que les autorités soient préoccupées par le fait que le soutien intérieur puisse s’éroder davantage encore. Une « fuite » récente émanant d’un rapport de la CIA, fait remarquer que « le peu d’informations livrées au public concernant la mission en Afghanistan a permis aux dirigeants allemands et français de ne pas tenir compte de l’opposition populaire et d’augmenter régulièrement leur contingent militaire pour la Force internationale d’assistance et de sécurité (FIAS). Berlin et Paris conservent respectivement le troisième et le quatrième rang en termes de forces militaires présentes au Suite à la page (17) Vol. 3 No. 49 • Du 23 au 29 juin 2010 Perspectives Le Brésil suspend ses relations avec le Honduras Honduras : Le coût du coup d’État L es relations entre le Brésil et la Honduras resteront suspendues jusqu’à ce que le président hondurien, Porfirio Lobo, offre des garanties pour le retour de l’exmandataire constitutionnel Manuel Zelaya. « Le Brésil maintient sa position sur le fait que le Président Pordirio Lobo doit créer les conditions pour que le président Zelaya retourne dans son pays dans de parfaites conditions de sécurité » a déclaré aujourd’hui Marcelo Baumbach, porte-parole de la présidence du Brésil qui a suspendu ses relations avec le Honduras après le coup d’Etat de juin 2009, qui a destitué Zelaya, à qui il avait été offert asile dans son ambassade de Tegucigalpa. Le gouvernement de Luiz Lula da Silva également avait refusé les élections de janvier dans lesquelles s’était imposé Lobo. La situation au Honduras « discutée d’une manière ouverte à l’ UNASUR, à l’Assemblée de l’OEA a été constituée une commission de haut niveau qui devra L’ex-mandataire constitutionnel du Honduras Manuel Zelaya Par Julio Escoto Le président hondurien Porfirio Lobo (à gauche) et la secrétaire US Hillary Clinton présenter un rapport le 30 juillet » a ajouté le porte-parole Baumbach . Le porte-parole a écarté le fait que le sujet soit traité ce mercredi par le président Lula et son homologue péruvien, Alan García, durant la rencontre qu’ils auront à Manaos, en Amazonie Ansa Latina 14 juin 2010 Traduction Danielle Bleitrach Changement de société 15 juin 2010 Entretien avec Jean-Luc Mélenchon, président du Parti de gauche (PG) Par Hernando Calvo Ospina "L’Amérique du Sud est une source d’inspiration, de lutte et d’optimisme" Jean-Luc Mélenchon a, non seulement été un leader étudiant, un dirigeant syndical, un journaliste et un professeur de français, il a aussi fait partie de la direction nationale du Parti socialiste (PS) dont il a démissionné pour créer le Parti de gauche (PG) en novembre 2009. L’ex-sénateur Mélenchon est aujourd’hui député européen. C’est l’un des rares hommes politiques européens au fait des processus politiques et sociaux en cours aujourd’hui en Amérique du Sud. Il répond ici aux questions de Hernando Calvo Ospina* Hernando Calvo Ospina : Que pensez-vous de l’analyse des dirigeants de gauche en France sur les processus politiques et sociaux que vivent des pays comme le Venezuela, la Bolivie ou l’Equateur ? Jean-Luc Mélenchon : La majeure partie des dirigeants de gauche a vu dans mes réflexions sur l’Amérique latine une sorte d’exotisme. En particulier les dirigeants du PS, avec qui il fut impossible de mener une discussion sérieuse sur ce thème, car ils se satisfont de la pauvreté intellectuelle, culturelle, politique et socialiste d’une bonne partie de la gauche européenne qui encourage leur paresse. Les dirigeants du PS français et de la social-démocratie européenne, en effet, sont en général des personnages que je considère comme des poulets élevés en batterie. Ils sortent des grandes écoles, sans aucun passé militant dans les luttes populaires, et encore moins dans l’internationalisme politique. Ils montent les marches du pouvoir politique en croyant que leur discours de gestionnaires, c’est du socialisme. Et ils font croire que ça se résume à ça. Ces dirigeants n’ont jamais Jean-Luc Mélenchon compris ce qui se passe en Amérique latine parce qu’ils ne se sentent pas concernés. Dans le meilleur des cas, ils se contentent de reproduire le discours de la propagande étasunienne, repris par la majorité des médias. La social-démocratie européenne ne voit pas l’intérêt de tirer des leçons du modèle politique suivi actuellement par l’Amérique du Sud. Elle ne veut même pas savoir que les Latino-Américains sont fatigués des recettes du Fonds monétaire international, de la Banque mondiale et de ses hommes politiques traditionnels. Pourtant elle devrait en prendre de la graine, car ici notre peuple suit ce même chemin, et elle pourrait finir plus isolée qu’elle ne l’est déjà. Le président Hugo Chavez note, comme moi : « Les gens ne veulent pas comprendre que pour redistribuer les richesses auprès des pauvres, il faut changer les institutions ». Et Chavez nous interpelle : « Parce qu’il existerait une alternative ? Et où se trouvent donc vos magnifiques modèles, vous les Européens, que l’on devrait prétendument imiter ? ». Et il a raison, car ce que l’on a à lui montrer, à lui proposer, c’est le modèle grec, dont le chef de file est le président de l’Internationale socialiste, de la social-démocratie, George Vol. 3 No. 49 • Du 23 au 29 juin 2010 Papandréou (le fils), qui s’est fait élire sur un discours de gauche et qui a ensuite soumis son pays aux banquiers. Et on voit le résultat… C’est donc pour cela que j’ai demandé à ces dirigeants qu’ils se taisent, et qu’ils observent avec respect le chemin montré par Chavez, Evo Morales en Bolivie, Rafael Correa en Équateur ou José Mujicaen Uruguay. Non pas pour les imiter, mais pour apprendre d’eux. Mais leur arrogance les en empêche, bien que la social-démocratie soit enlisée, et que même ses propres dirigeants ne croient plus dans ce modèle comme projet pour le futur. Ils préfèrent arguer que le marché est une puissance neutre que l’on peut manœuvrer, une force qui avance, mais seulement sans savoir où elle va. HCO : Vous ne trouvez pas qu’il existe en France, et en Europe en général parmi certains intellectuels et de nombreux médias, une sorte de hargne contre ces dirigeants ? J-LM : Le néolibéralisme a engendré un niveau incroyable de destruction et de régression dans les sociétés latino-américaines. Il a œuvré pour la destruction du rôle de l’Etat, sous prétexte que c’était un système collectif inefficace et bureaucratique qu’il fallait donc supprimer et remplacer par les entreprises privées. Aujourd’hui le rôle de l’Etat a presque complètement disparu, et les services rendus sont mauvais et chers. Je pense qu’au Venezuela, en Bolivie, en Uruguay, en Équateur et dans d’autres pays d’Amérique latine, on prend la bonne direction pour sortir de ce schéma-là. Beaucoup d’entre ceux qui se disent intellectuels, une grande partie de la presse, et j’inclus de nombreux secteurs de gauche, sont hostiles à Chavez et Morales, surtout. Pour eux il ne suffit pas qu’ils soient arrivés au gouvernement par la voie démocratique, ou qu’ils fassent baisser le taux de pauvreté en un temps record, ou qu’ils alphabétisent, ou bien Suite à la page (19) L’article d’opinion de Julio Escoto paru dans le quotidien El Heraldo est à la fois incroyable et cynique. Incroyable car ce quotidien aux mains de la famille Facussé a soutenu le putsch de bout en bout et après lui la présidence de Lobo. Et Escoto écrit dans les colonnes de ce journal que le coup d’État a réellement existé, alors que celui-ci avait toujours été présenté comme une "transition constitutionnelle" et que la résistance est traitée de ramassis de terroristes. Cynique également, car bien qu’Escoto évoque les différentes malversations, les énormes dépenses militaires, les campagnes de lobbying et de com’ lancées sous Micheletti, il ne parle pas de l’actuelle présidence de Lobo qui n’est autre que la dictature parée d’oripeaux démocratiques. Une démocrature, sous laquelle encore plus de gens sont assassinés, sous laquelle les dépenses militaires explosent pour atteindre bientôt pas loin de 3 milliards de lempiras, sous laquelle l’ancien chef d’État-Major Romeo Vásquez a été nommé gérant de l’entreprise de télécommunication Hondutel, entreprise par laquelle chemine les SMS envoyés par les escadrons de la mort à leurs victimes... Bref, au constat d’Escoto, il manque la partie la plus actuelle, et certainement la plus douloureuse : la transfiguration de la dictature. Mais tout cela fera l’objet de notre part d’un article complémentaire sur les coûts du putsch. Pour la santé mentale et la transparence, le moment est arrivé de connaître en détail combien la crise déplorable de l’an dernier a coûté aux honduriens. En vies humaines il y a déjà des décomptes précis sur plus d’une centaine de personnes tuées par les forces de sécurité ou pour des motifs relatifs à leur filiation à des mouvements de résistance contre le putsch. Trois rapports de confiance sur les abus des droits citoyens l’affirment. Ils détaillent avec horreur comment depuis trois cents jours que se déchaînent les événements, il n’y a pas la moindre avancée pour punir les coupables, au niveau des enquêtes policières, de la responsabilité pénale et des cours de justice. Une partie du coût de ce triste moment c’est aussi les dommages irréparables occasionnés à la crédibilité démocratique [hondurienne], un sujet qu’on ne pourra éviter malgré les limitations existantes et l’autoproclamée "Commission de la Vérité". Car il ne suffira pas que l’inévitable soit fini, qu’ici un coup d’État se soit déroulé, et non pas une soi-disant "succession présidentielle" (ce qui revient à dire qu’on ne tue pas le patient mais qu’on "suspend ses fonctions vitales") et on devra poursuivre plus en profondeur jusqu’à dénoncer – ce serait mieux si les auteur(e)s et les complices se livraient d’eux-mêmes – les délits publics et les détournements, comme celui d’avoir fait une fausse lettre de révocation présidentielle écrite par le Congrès [1], l’expatriation irrévocablement illégale du citoyen Zelaya, comme le fait d’avoir unilatéralement révoqué un gouvernement élu par le peuple, comme l’accession au pouvoir de fonctionnaires non élus, interdite par la Constitution. Ainsi que beaucoup d’autres crimes et délits, dont le "Gacetazo" qu’il faudra mettre un jour en lumière [2], un fait jusqu’à présent passé sous silence. La liste est presque interminable mais cela n’empêche pas qu’elle soit parcourue du début à la fin. La semaine dernière, des informations télévisées ont assuré que les coûts de la répression militaire entre 2009 et 2010 se sont chiffrés à quinze milliards de lempiras, données dont j’ignore la provenance et qui semblent présomptueuses. En regardent calmement, cela correspondrait à environ 700 millions de dollars qui coïncident avec la chute des réserves internationales [honduriennes], et avec ce qui a dû être "investi" en munitions, boucliers, matraques, tanks, gaz antiémeutes, gel moutarde toxique et – si une telle brutalité est possible – dix mille bombes lacrymogènes obtenues subrepticement grâce au gouvernement du Pérou [3]. Il convient également de comptabiliser les coûts de la mobilisation durant des mois de l’armée dans les rues, qu’un expert a évalués à environ un million de lempiras par jour, au coût du combustible pour les avions et les hélicoptères de la force aérienne, pour les véhicules à moteur, terrestres et navals, le coût du recrutement d’agents et de policiers et Suite à la page (19) Le Flambeau Restaurant 1832 Schenectady Avenue (entre Ave. J & K) Brooklyn, NY 11234 Loubing, General Manager Breakfast - Lunch - Dinner 7 days a week, 9 am - 10 pm Samedi Bouyon Dimanche Soup Giromon, Pintad, diri djondjon Free Delivery Catering for all occasions 347-462-9029 Haïti Liberté 13 Votre Santé Avant Tout Vous avez dit mal au ventre… Par Dòk Fanfan E h bien oui, il nous arrive, à l’occasion, souvent même, d’avoir mal au ventre. Il peut s’agir de douleurs abdominales dues à une intoxication alimentaire bénigne, passagère (le «gonflement haïtien»), mais il peut s’agir aussi de situations plus sérieuses requérant une prompte assistance médicale voire même une hospitalisation d’urgence. Les tableaux cliniques qui suivent ne représentent pas une liste exhaustive des maladies causant des maux de ventre. Ils figurent simplement parmi des causes assez fréquentes de douleurs abdominales. L’appendicite Cette inflammation de l'appendice se manifeste à tout âge mais le plus souvent entre 10 et 30 ans. Elle s’annonce par des douleurs abdominales soudaines et intenses, accompagnées de nausées, de vomissements et d'une légère fièvre. Cette douleur initialement localisée au niveau du nombril se déplace ensuite vers la partie inférieure droite de l'abdomen et se stabilise à michemin entre le nombril et le pubis, toujours du côté droit. La douleur est exacerbée en marchant et elle est toujours du côté droit du ventre. C’est une urgence médicale. L’endométriose Elle se manifeste le plus souvent par des douleurs pendant les règles (surtout en fin de règles), des saignements menstruels abondants, des douleurs souvent au cours des rapports sexuels. Le ventre est anormalement gonflé et dur. La maladie est due à des fragments de muqueuse utérine en dehors de leur localisation habituelle. Cause fréquente de stérilité, elle requiert d’être traitée.. La constipation Définie comme une émission anormalement rare des selles (moins de trois par semaine), selles dures nécessitant des efforts de poussées. La constipation est favorisée par le mode de vie occidental: alimentation pauvre en fibres, sédentarité et stress. Des ballonnements, des douleurs ou des malaises intestinaux sont les principaux symptômes auxquels il faut ajouter les maux de tête. Contours Suite de la page (12) sein de la FIAS, malgré l’opposition de 80% des Allemands et des Français à l’augmentation du déploiement des troupes au sein de la FIAS (selon un sondage datant de l’automne dernier) ». Il est donc nécessaire « d’adapter le message » pour « prévenir ou du moins contenir d’éventuelles réactions violentes ». Pour la France, la CIA recommande d’avoir recours à une propagande élaborée pour prendre en compte le « profond souci pour les civils et les réfugiés » et pour provoquer le sentiment de culpabilité des Français lié à 14 Haïti Liberté Etant donné que les causes de constipation sont nombreuses y compris l’usage de certains médicaments et le cancer intestinal, il va sans dire qu’une constipation persistante doit être investiguée. L’ulcère de l’estomac L'ulcère de l'estomac est une sorte de plaie du revêtement interne (muqueuse) de l’estomac. Il se manifeste par des douleurs dans l'abdomen, avec sensations de brûlures dans sa partie supérieure. Les douleurs tendent à survenir la nuit. La plupart des cas sont dus à une infection par une bactérie, l’Helicobacter pylori sensible à des antibiotiques. La survenue potentielle d’hémorragie grave, de perforation devrait inciter à se faire soigner. Colique néphrétique La colique néphrétique est due à la formation de calculs rénaux eux-mêmes résultant d'une cristallisation dans les urines de sels minéraux (oxalate de calcium, phosphate de calcium...) ou d'acide (urique). La présence de ces cristallisations se manifeste par des crises de douleurs intenses, parfois insoutenables. La douleur est soudaine dans le bas du dos, puis irradie vers le bas-ventre et l'aine. Des nausées et des vomissements peuvent accompagner de telles douleurs. On peut aussi remarquer la présence de sang dans les urines. Enfin, une infection urinaire peut aussi révéler une colique néphrétique. La colique néphrétique est une urgence médiale. La maladie de Crohn C’est une maladie inflammatoire chronique du système digestif. Elle provoque des douleurs abdominales, particulièrement après les repas, des crampes et des diarrhées. Les douleurs tendent à s’accentuer en position couchée. A cela s'ajoutent une baisse de l'appétit et une perte de poids. Cette maladie requiert un suivi médical soigné vu différentes complications possibles dont le cancer de l’intestin. Le syndrome du côlon irritable De même que la maladie de Crohn, le syndrome du côlon irritable (SCI) ou de l’intestin irritable est peu familier au public haïtien. Ce trouble fonctionnel digestif fréquent (10 à 20% de la popula- leur abandon. Le rapport recommande de mettre particulièrement en avant la question de l’éducation des filles qui peut devenir « un point de ralliement pour l’opinion publique française en grande partie laïque, et donner aux électeurs une raison de soutenir une cause nécessaire malgré les victimes ». Les faits, comme d’habitude, n’ont pas la moindre importance. On peut prendre par exemple les progrès de l’éducation des filles à Kaboul lors de l’occupation russe, ou le véritable impact des opérations militaires. Le rapport de la CIA doit nous rappeler que les Etats possèdent un ennemi intérieur : leur propre population, qui doit être contrôlée quand elle s’oppose à la politique de l’état. Ce problème se pose même dans les Etats tion) se manifeste principalement par des douleurs et des crampes au ventre avec constipation ou diarrhée, voire alternance des deux. Des maux de tête et de la fièvre peuvent faire partie du tableau clinique. Le SCI est assez ennuyeux pour les patients qui en souffrent, et son traitement peut s’avérer long et difficile. Fausse couche La fausse couche, ou avortement spontané, a généralement lieu dans les 10 premières semaines qui suivent la fécondation. Les signaux d'alerte sont de petits saignements intermittents, accompagnés de crampes et de douleurs abdominales. Des accès de fièvre peuvent être présents. La disparition des signes de grossesse (seins dégonflés, arrêt des nausées...) peut aussi mettre sur la voie. Une consultation d’urgence s'impose. Grossesse ectopique La très grande majorité des grossesses extra-utérines sont des grossesses dans la trompe de Fallope ou grossesses tubaires. Elles se manifestent par des douleurs à type de coliques, latéralisées, accompagnées de malaises, métrorragie (saignement génital survenant en dehors des règles) après une période d'aménorrhée (absence des règles). La grossesse extra-utérine rupturée est une urgence chirurgicale, car la rupture est cause d’hémorragie interne menaçant la vie de la mère. Salpingite (inflammation des trompes) La salpingite, ou inflammation d'une trompe utérine, est d'origine infectieuse. Les germes se transmettent par voie sexuelle. Douleurs pelviennes (bas du ventre), saignements vaginaux, fièvre et pertes vaginales anormales, sont les symptômes les plus classiques de la salpingite. A ce tableau peuvent s’ajouter nausées et vomissements. Cette infection est une urgence gynécologique, compte tenu des risques de stérilité qui lui sont associés. Ballonnements abdominaux Les ballonnements abdominaux sont assez gênants lorsqu'ils se répètent et deviennent habituels. Ils causent une sensation de gonflement de l'abdomen avec totalitaires. L’Allemagne nazie a ainsi dû disputer une guerre « des armes et du beurre » pour tenir le public en respect. Dans les sociétés plus démocratiques, le recours à la force doit être remplacé par une propagande efficace dans la « bataille éternelle pour contrôler le cerveau des hommes » et pour « fabriquer un consentement » grâce à des « illusions nécessaires » et par une « simplification extrême, puissante émotionnellement ». (Pour citer Reinhold Niebuhr, le philosophe préféré des chefs d’entreprise et d’Obama, vénéré par les personnalités de l’establishment pour des motifs intéressants mais que je vais devoir laisser de côté.) La bataille pour contrôler l’ennemi intérieur est en ce moment tout à fait à propos, et devrait être une préoccupation de besoin d'éructer ou d'émettre des gaz. Il peut s’agir de distension de l’estomac par des solides ou des liquides (souvent à la suite d’un bon repas plutôt riche en graisses ou en sucres) ou par de l’air (aérophagie). Les ballonnements du gros côlon sont dus à des gaz fabriqués sur place par les bactéries normalement présentes dans le gros intestin. Ils peuvent s’accompagner de spasmes. Des ballonnements persistants requièrent une évaluation diagnostique. Dysménorrhée La dysménorrhée est une douleur qui précède, accompagne ou suit la menstruation (les règles). C'est une pathologie fréquente qui touche avec plus ou moins d'intensité 30 à 50 % des femmes en période d'activité génitale. Elle se manifeste par des douleurs du bas ventre, médianes, parfois à type de coliques, d'autres fois plus lancinantes et continues. Elle s'accompagne parfois de nausées, de vomissements, de diarrhée, de fièvre et de pertes de connaissance. La dysménorrhée organique est un symptôme qui n’est généralement pas isolé et témoigne d’une pathologie gynécologique sous-jacente, le plus souvent une endométriose, d’où la nécessité de consulter un gynécologue. Quand elle est très intense, elle peut gêner considérablement la femme. Il n’y a aucune raison de souffrir chaque mois. Reflux acide Le reflux acide se produit lorsque les sucs digestifs contenant de l’acide remontent de l’estomac à l’œsophage causant de l’inflammation et des lésions. Quand ce phénomène se produit régulièrement, on parle alors de reflux gastro-œsophagien pathologique. Les symptômes du reflux acide comprennent: les brûlures d’estomac (sensation de brûlure qui part de l’estomac ou du bas de la poitrine et monte vers le cou), la régurgitation (nourriture ou liquide qui remonte dans la bouche), les douleurs à la poitrine, la difficulté à avaler. Le reflux acide requiert un suivi médical régulier d’autant que le risque potentiel d’un cancer de l’œsophage n’est pas à écarter. première importance pour ceux qui veulent faire face de manière constructive aux graves défis d’aujourd’hui. Notes (2) Aux Etats-Unis, une partie des climato-septiques présente le réchauffement climatique comme un canular monté par le camp progressiste qui chercherait ainsi à prendre le pouvoir, NDT. (3) Martin Hart-Landsberg et Paul Burkett, China and Socialism, Market Reforms and Class Struggle, Monthly Review Press, New York, 2005. Texte traduit par Thomas Legoupil, Sam Levasseur et Anne Paquette, www.chomsky.fr Le monde Diplomatique 31 mai 2010 Nouveau médicament cubain complètement naturel pour le traitement du cancer et du SIDA L’anamú, on utilise une décoction de la plante entière dans les cas de cancer et de diabète à Cuba U n nouveau médicament à base d’anamú, une herbe médicinale stimulante du système immunologique permettra de traiter des patients atteints de cancer et du Sida. Le médicament a été mis au point aux Laboratoires pharmaceutiques Oriente. Le comprimé complètement naturel, sera administré dans un premier temps aux patients traités dans les services et les consultations d’oncologie de la province de Santiago de Cuba, ainsi qu’à des séropositifs dans le but de tester son efficacité sur le système immunologique au niveau des cellules. Martha Zoé, master en Médecine Naturelle et Bioénergétique, a déclaré à la AIN que les comprimés sont élaborés à base de poudre de feuilles et de pousses jeunes d’anamú, une herbe sauvage, qui pousse dans l’île. Elle a expliqué que ce médicament sera administré par voie orale, qui est la forme la moins agressive pour les patients. Un premier registre sanitaire de ce médicament a, d’ores et déjà, été réalisé sur la base des rapports sur l’utilisation de cette plante Suite à la page (20) Dr. Joel Henriquez Poliard M.D. Family and Community Medicine Public health and Pedriatics 5000 N.E. Second Ave, Miami FL, 33137 tel. (305) 751-1105 Vol. 3 No. 49 • Du 23 au 29 juin 2010 A Travers le monde Obama couvre les crimes de BP Par Barry Grey L e discours du président Obama, prononcé mardi soir du Bureau ovale, sur la catastrophique marée noire du golfe du Mexique était une scientifiques du gouvernement qui établissaient le taux de déversement de pétrole entre 135.000 et 230.000 litres par jour – la plus récente indication que BP ment à répétition sur la crise. L'enquête criminelle sur BP, dont l'administration avait fait Obama n'a jamais condamné clairement les actes de BP, ceux avant ou après l'explosion, survenue le 20 avril qui a coûté la vie à 11 travailleurs et a entraîné le déversement de millions de litres de pétrole dans le golfe du Mexique lâche dérobade et dissimulation qui aurait pu être écrit par le service de publicité de BP. Le discours de 18 minutes, prononcé le 57e jour de la pire catastrophe environnementale de l'histoire des Etats-Unis, n'a pas donné d'estimation concrète des causes de la marée noire ni de l'ampleur de la crise, en termes de dommages à l'écosystème ou à l'économie. Le discours représente une totale capitulation devant BP et les autres grandes sociétés. Quiconque s'attendait à voir Obama profiter de l'occasion pour fournir au peuple américain une description honnête du désastre et de la culpabilité de BP ne peut qu’avoir été cruellement déçu. Prononcé quelques heures seulement avant une rencontre avec les hauts dirigeants de BP à la Maison-Blanche, le discours a clairement établi que l'administration Obama reçoit ses ordres de l'oligarchie patronale et financière. Dans sa réaction à la catastrophe du golfe du Mexique, Obama a adopté la même approche que devant les actions criminelles de Wall Street qui ont jeté les Etats-Unis et le monde dans la plus profonde crise économique depuis la Grande Dépression. Personne ne sera tenu responsable et rien ne sera fait qui pourrait poser problème aux intérêts fondamentaux de l'aristocratie financière. Dans son discours, Obama n'a jamais condamné clairement les actes de BP, ceux avant ou après l'explosion, survenue le 20 avril sur la plate-forme Deepwater Horizon, qui a coûté la vie à 11 travailleurs et qui a entraîné le déversement de millions de litres de pétrole dans le golfe du Mexique. Il n'a rien dit des dernières révélations troublantes sur les violations systématiques des procédures de sécurité par BP, tout juste avant que l'explosion ne vienne couler la plate-forme. Ces violations faisaient partie de la politique de la compagnie de systématiquement prendre des raccourcis pour économiser temps et argent et gonfler les profits. Il n'a même pas fait mention des nouvelles estimations rendues publiques le jour même par des miroiter l'idée il y a deux semaines, mais qui a été abandonnée depuis, n'a jamais été mentionnée. Obama a consacré précisément quatre courtes phrases et moins d'une minute à l'explosion sur la plate-forme Deepwater Hori- ce qui devrait arrêter la fuite complètement ». D’où provient le chiffre de 90 pour cent d’endiguement? De BP! Obama a présenté les prétentions de la compagnie, y compris l’arrêt complet de la fuite d’ici la fin de l’été, comme s’ils étaient dignes de confiance. Ceci après que BP ait fourni des informations fausses et erronées depuis le premier jour du désastre, des informations que Obama et ses subordonnés ont acceptées telles quelles et retransmises au public. Obama n’a rien dit sur l’histoire de tromperie de BP, à commencer par son affirmation, après le 20 avril, qu’il n’y avait aucune fuite de pétrole, suivie de ses estimations frauduleuse de 1000 barils par jour et puis 5000 barils. Il n’a pas non plus mentionné la défiance de la compagnie, face à l’appel de l’Agence de protection environnementale, pour qu’il arrête de pomper le dispersant d’huile toxique Corexit dans le golfe. Ou bien sa politique d’empêcher les médias d’avoir accès aux plages et aux marais pollués. Et comme il a précisé dans son discours, l’administration va continuer à diffuser les mensonges de BP. « Mais ne vous méprenez pas », a dit Obama, « nous allons combattre cette marée noire de toutes nos forces, le temps qu’il faudra. Nous allons faire payer à BP les dommages que leur compagnie a causés. Et nous allons faire tout ce qui est nécessaire afin d’aider la côte du Tony Hayward PDG de BP zon, omettant tout ce qui aurait pu être dommageable à BP. Il n'a pas mentionné par exemple que le bloc obturateur de puits de la compagnie, présumément le dispositif de sécurité dans le cas d'un jaillissement de pétrole, n'avait pas fonctionné. « Parce que la fuite est si importante et située à une telle profondeur que, ce qu'il faut faire pour l'arrêter frôle les limites de la technologie humaine », a-t-il dit. C’est une tentative misérable et malhonnête de prétendre que BP n’est pas responsable du désastre. Le problème n’est pas la supposée limite de la technologie humaine, mais plutôt le fait que BP n’avait aucun plan en place afin de faire face à l’explosion. Obama a poursuivi en vantant sa réponse décousue et incompétente face à la marée noire, déclarant « Suite à ces efforts, nous avons ordonné à BP de mobiliser des équipements et de la technologie additionnels. Et dans les semaines et les jours à venir, ces efforts devraient permettre de récupérer jusqu’à 90 pour cent du pétrole qui fuit du puits. Ceci jusqu’à ce que la compagnie finisse le forage du puits de secours plus tard durant l’été, Vol. 3 No. 49 • Du 23 au 29 juin 2010 golfe et ses habitants à se remettre de cette tragédie, » Ces affirmations sont si générales qu’elles ne veulent rien dire. On parle ici d’un désastre dont les coûts totaux de destruction économique et environnementale atteignent les centaines de milliards et mêmes des billions de dollars. Mais Obama a pris soin de ne pas donner une estimation du coût, de l’explosion à ce jour, les pertes envisagées pour le tourisme et l’industrie de la pêche, les centaines de milliers d’emplois anéantis, rendant sa promesse de « faire payer BP » et « faire tout ce qui est nécessaire » vide et sans aucune crédibilité. « En raison de nos efforts », s’est vanté Obama, « des millions de gallons de pétrole ont déjà été retirés de l’eau par la combustion, l’écrémage et d’autre méthodes de collecte. Plus de 5 millions et demi de pieds de barrage ont été disposés sur le golfe afin de bloquer et d’absorber le pétrole qui s’approche des berges. » Cette défense de ce qui est vu universellement comme une réponse incompétente, désorganisée et Suite à la page (17) Le Parti Communiste de Puerto Rico renaît A près presque une décennie d’existence, l’organisation de la Refondation Communiste s’est transformée en Parti communiste de Puerto Rico (PCPR), dans un congrès au cours duquel a été réaffirmée la force de l’idéologie marxiste – léniniste, selon ses organisateurs. Miguel Cruz, élu à la Commission Politique du PCPR, a déclaré aujourd’hui à Prensa Latina que le communisme sera en vigueur tant qu’existe un ordre économique qui aiguise les différences et nie à la population les droits fondamentaux de l’homme. Il a indiqué qu’après neuf ans de travail intense et de presque deux ans de préparation des statuts organisationnels et d’un programme de lutte, le Parti communiste du Puerto Rico « renaît avec sa vision scientifique et de lutte de classes » dans le Congrès célébré ce samedi dans le siège du combatif syndicat des travailleurs de l’industrie électrique. Le congrès de refondation du PC, a-t-il dit, a reçu les voeux de ses homologues d’Espagne, de la Turquie, de l’Allemagne, de Cuba, du Mexique, de l’Argentine et du Chili, entr’ autres nations. Le Parti communiste ancien Portoricain (PCP), fondé le 23 septembre 1934 dans la ville méridionale de Ponce, a été dissous en 1991 au coeur de la crise politique internationale qui a provoqué la chute de l’Union soviétique. « En 2001 on a créé le mouvement embryonnaire du nouveau Parti communiste avec le nom de Refondation Communiste, et aujourd’hui, nous renaissons comme tel dans un moment de grande effervescence politique dans le pays », a-t-il affirmé. Il a assuré que la crise capitaliste – colonialiste s’est aggravée dans le pays avec le licenciement ces dernières années de plus de 25 milles employés publics et plus de 200 milles travailleurs d’entreprises privées jetés à la rue dans les six dernières années. Cruz a ajouté que cette île des Caraïbes de 3,8 millions d’habitants ne peut déjà plus cacher sa banqueroute politique, sociale et économique derrière « sous la fausse protection que lui offre l’impérialisme » qui l’a mise sous ses bottes dès 1898, quand l’invasion des États-Unis s’est produite. La création en 1952 de l’actuel système d’État Libre Associé aux États-Unis a eu une unique fonction, celle de « maquiller la domination coloniale », selon le dirigeant communiste boricua. « L’exploitation continue, le seuil de pauvreté augmente, il n’y a pas d’accès à la santé et le pouvoir d’achat est chaque fois amoindri dans une société qui incite à l’acquisition incontrôlée de biens de consommation, mais sans emploi »,a-t-il expliqué. Le dirigeant communiste a expliqué que l’une des ouvertures qu’offre le capitalisme à Puerto Rico est le trafic de stupéfiants, une affaire capitaliste qui endormit la jeunesse et qui la ruine jusqu’à la mort, alors qu’elle est dans une pleine étape créative. Prensa Latina 20 juin 2010 Traduction Danielle Bleitrach Changement de société 21 juin 2010 A & P Shipping THE BEST CARGO FOR HAITI 4001 AVE H (CORNER OF EAST 40TH) BROOKLYN, NY 11210 TEL: 347-599-8068 718-421-0101 Door To Door In Haiti Machines, Camions Nou bay bon sèvis Nou delivre pòt an pòt Pri piyay chak jou Ayiti chak mwa Nou rapid epi nou garanti TEL: 347-599-8068 718-421-0101 Port-au-Prince And Countrysides Good Prices We Deliver Barrels, Boxes, Trucks, And Cars… Etc. Every Month In Haiti Haïti Liberté 15 A Travers le monde Juan Manuel Santos : le nouveau président de la Colombie A vec le dépouillement de 99,73 % des votes, et des résultats pouvant être considérés comme irréversibles, le candidat pour le Parti de la U, Juan Manuel Santos, est le nouveau président de la Colombie ayant recueilli 69,06 % des suffrages, lors du second tour des élections présidentielle qui ont été marquées par un haut taux d’abstention. Santos laisse loin derrière lui son unique concurrent du Parti vert, Antanas Mockus, qui obtient 27,51 %. Il y a eu 445 milles 176 votes blancs, 13 millions 30 milles 691 suffrages exprimés, 99 milles 892 blancs et 199 mille 259 nuls. Le responsable national de la commission d’enregistrement électoral, après la publication des résultats électoraux, Ariel Sanchez a déclaré que « nous avons eu 60 pour cent d’abstention ce qui est en tous les cas le second chiffre le plus élevé du deuxième tour. Nous remercions la force publique, les fonctionnaires de l’enregistrement et ceux qui nous ont fait confiance ». Les Colombiens se sont présentés aux urnes ce dimanche pour élire celui qui remplacera l’actuel mandataire, Álvaro Uribe, qui laissera le pouvoir le 7 août prochain après huit années d’exercice du pouvoir avec une ample marge de désapprobation pour ses politiques internationales et ses accords avec des puissances étrangères. Santos un ex-ministre de la défense d’Uribe entre 2006 et 2009, obtient les résultats les plus élevés dans ce deuxième tour avec l’appui des principaux partis de la coalition de droite gouvernante, après avoir obtenu 46,6% des votes dans le premier tour lors du 30 mai 2010. Ses partisans espèrent qu’il maintiendra les politiques d’Uribe, qui ont créé le plus haut indice de chômage dans la région, avec plus de 12 pour cent, et une Politique de Sécurité Démocratique qui a impulsé les attaques militaires ; ce qui a fait croître la violence dans ce pays sudaméricain. Le président colombien a été accusé de nombreuses fois de couvrir les meurtres de syndicalistes, ce qui a fait de ce pays sud-américain le plus dangereux pour les leaders syndicaux. Ces dernières années, la Colombie avait été l’objet d’observations continuelles de la part de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) sur la mort de syndicalistes aux mains de groupes paramilitaires, des guérilleros et même des membres des forces étatiques de sécurité. Selon le rapport annuel de la Confédération Syndicale Internationale (CSI), 101 représentants (représentantes) syndicaux ont été assassinés en 2009 dans le monde entier, presque la moitié d’entr’ eux (48) l’ont été en Colombie. Dans le domaine militaire, Uribe a scellé un accord avec les Etats-Unis pour l’installation de sept bases militaires, pacte qui a été durement critiqué par les pays de la région qui considèrent qu’il y a là un risque et une menace contre la souveraineté et la stabilité sud-américaine. Le candidat pour le parti U a affronté dans ce deuxième tour Mockus qui tout au long de la campagne a demandé que soient retrouvées la « légalité et la transparence » dans la gestion gouvernementale, ainsi que la valeur de la vie dans ce pays plongé dans une guerre civile depuis plus de 50 ans. Uribe, qui a été élu pour la première fois en 2002 et reélu en 2006, et s’est trouvé empêché de postuler une troisième fois par décision de la Cour Constitutionnelle à la fin de février dernier, avait établi sa popularité sur son programme de Politique de Sécurité Démocratique. Pour ces élections environ 29,8 millions de Colombiens étaient convoqués pour choisir entre Santos et Mockus. Dans ce total d’électeurs on compte environ 415 milles 118 immigrés venant d’environ 56 nations autour du monde. Malgré cela, un total de neuf millions 35 mille 449 personnes ont exercé leur droit au suffrage jusqu’à 14:00 heure locale (19H00 GMT), selon la chaîne Caracole. Qui est Juan Manuel Santos ? Juan Manuel Santos est un politicien, journaliste et économiste. Il est né dans une famille aristocratique, propriétaire des plus importants moyens de communication implantés en Colombie, appartenant au groupe éditorial El Tiempo. Juan Manuel Santos le nouveau président de la Colombie Il a fait ses armes en politique comme ministre du Commerce Extérieur durant le Gouvernement de l’exprésident César Gaviria. En 2005, Santos a été nommé par le président Álvaro Uribe chef de sa campagne de réélection. Cette stratégie, celle d’un homme politique – médiatique, a joué un rôle clé dans la possibilité de cacher les liens du Gouvernement avec le paramilitarisme et le trafic de stupéfiants. En 2006 il a été nommé Ministre de la défense, et il a coordonné l’Opération Phénix dans laquelle ont trouvé la mort deux des membres des Forces Armées Révolutionnaires de la Colombie (FARC), dont Raúl Reyes, ainsi qu’une vingtaine de civils. Durant cette opération la souveraineté équatorienne a été violée. Quito a alors rompu ses relations avec Bogotá après avoir protesté du fait que la frontière avait été franchie sans aucune autorisation ce qui a été qualifié de violation territoriale, de même que nombre de pays du monde entier, principalement du reste des pays latino-américains. Quelques mois après, Santos a entrepris une autre action militaire dénommée Jaque, dans laquelle ont été militairement récupérés 15 otages des FARC. Pour cela a été utilisé illégalement les emblèmes du Comité International de la Croix-Rouge (CICR) et de la télévision multiétatique Telesur. TeleSur 20 juin 2010 Traduction de Danielle Bleitrach Changement de société 21 juin 2010 MARC RECORD Etats-Unis : du couloir de la mort au peloton d’exécution SHOP En vente ● Sales CDs ● DVDs ● LPs Wholesale ● Retail Also: • Notary • Insurance • Real Estate • Income Tax 1020 Rutland nd Road R (Between E. 94thh & E E. 95th Streets) Brooklyn, NY 11212 718-953-2928 16 Haïti Liberté Par Lorraine Millot Washington L ’Utah a fusillé un condamné à mort qui avait fait le choix d’être exécuté par les armes plutôt que par injection létale. Une première depuis quatorze ans. C’était son choix, ou plutôt le dernier choix qui lui restait: Ronnie Lee Gardner, 49 ans, avait demandé à être fusillé plutôt que d’être tué par injection. Dans la nuit de jeudi à vendredi, à la prison de Draper, dans l’Utah (ouest des EtatsUnis), il a donc été lié à une chaise, la tête couverte d’un capuchon et une cible posée sur la poitrine. Un dernier mot? «Non, je n’en ai pas», a répondu Gardner. Cinq policiers, placés à 8 mètres de lui, ont alors visé et tiré. Pour leur confort moral, l’un des cinq avait une Winchester chargée à blanc: chacun des polic- Victoire pour les grévistes portoricains Ronnie Lee Gardner, 49 ans, avait demandé à être fusillé plutôt que d’être tué par injection iers peut ainsi garder l’espoir qu’il n’est pas vraiment un tueur. Le temps 19 Juin 2010 Le mouvement étudiant de l’Université de Porto Rico (UPR) a obtenu aujourd’hui sa première victoire depuis la création de cette institution C 'est dans la lutte toujours et toujours qu'on avance et je profite de cet espace pour saluer la victoire d'une autre lutte, en France, celle exemplaire des "Sans Papiers". Le mouvement étudiant de l’Université de Porto Rico (UPR) a obtenu aujourd’hui sa première victoire depuis la création de cette institution il y a 107 ans, après avoir emporté à l’arraché l’approbation de quatre revendications importantes qui étaient à l’origine de la grève qu’ils ont poursuivie pendant 56 jours. L’accord final sur la question des sanctions stipule que les autorités universitaires ne pourront ni recaler ni expulser aucun gréviste à l’issue d’un procès sommaire. Par ailleurs, aucune charge ne pourra être prononcée à l’encontre des étudiants et des membres de la communauté universitaire qui, dans l’exercice de leurs droits, ont participé à des marches ou toute autre activité liée à la grève, rapporte Cubadebate. Autre succès important: la Junte des syndics devra s’abstenir d’augmenter le nombre d’inscriptions à travers un quota spécial au début du prochain semestre. L’accord prévoit également l’abrogation de la polémique Certification 98 sur les exemptions d’inscription et la non privatisation d’aires universitaires dans le cadre du projet d’Alliances publico-privées, qui a déclenché la grève. Dans les cinq prochains jours, les étudiants devront convoquer des assemblées dans toutes les facultés afin de ratifier ces accords, et ensuite reprendre le cours du travail administratif et universitaire. Cuba si Lorraine 20 juin 2010 Vol. 3 No. 49 • Du 23 au 29 juin 2010 Obama couvre Suite de la page (15) et entièrement inadéquate de la part du gouvernement et de BP est une insulte à l’intelligence du peuple américain. Le matin même du discours d’Obama, le New York Times publiait un long article de première page ayant pour titre : « Les efforts pour repousser la marée noire sont décrits comme étant chaotiques ». Obama a ensuite voulu se faire rassurant pour les victimes du déversement du pétrole dans le golfe : « Alors que le nettoyage continue, nous allons offrir toutes les ressources additionnelles et toute l’aide dont pourraient avoir besoin nos États de la côte… Mais nous devons reconnaître que, malgré nos meilleurs efforts, le pétrole a déjà causé des dommages à nos côtes et à la vie qu’elles abritent. Et malheureusement, peu importe l’efficacité de notre réponse, il y aura d’autre pétrole et d’autres destructions. Voilà pourquoi la deuxième chose sur laquelle nous allons concentrer nos efforts est le rétablissement et la restauration de la côte du golfe du Mexique. » Encore une fois, il s’agit de généralités parmi les plus vagues que l’on puisse trouver. Elles sont démenties par le refus du gouvernement d’allouer à ce jour des ressources qui sont proches de ce que la situation commande ou d’entreprendre toute action qui irait à l’encontre de la propriété ou des profits de BP. Pour entreprendre sérieusement « le rétablissement et la restauration » de la côte du golfe, il faut saisir les actifs de BP et nationaliser l’industrie pétrolière pour la mettre sous le contrôle démocratique des travailleurs. « Demain », a déclaré Obama, « je vais rencontrer le président de BP et l’informer qu’il doit conserver la somme nécessaire pour compenser les travailleurs et les entrepreneurs qui ont été lésés à cause de la témérité de la compagnie. Et ce fond ne sera pas contrôlé par BP. Dans le but d’assurer que les réclamations légitimes sont satisfaites d’une manière équitable et rapide, le compte doit être, et sera, administré par un tiers parti indépendant. » Encore une fois, pas un seul chiffre. « La somme nécessaire » est une généralité qui peut être tordue dans le sens où l’on veut bien l’entendre pour satisfaire les besoins des gros bonnets. Malgré les déclarations d’Obama sur le « tiers parti indépendant » qui devra administrer le fonds de compensation, ceux qui vont véritablement dicter ce qui sera fait, ce seront BP, l’industrie du pétrole dans son ensemble et Wall Street. On trouve également l’expression «les réclamations légitimes». Qui déterminera la légitimité des déclarations ? C’est une formule pour ne pas donner de compensation adéquate à des dizaines de milliers de travailleurs dont les emplois se sont volatilisés suite au désastre du golfe. « La troisième partie de notre plan », a continué Obama, « consiste en mesures que nous prenons pour nous assurer qu’un désastre comme celui que nous venons de traverser ne se reproduise plus jamais. Il y a quelques mois, j’ai approuvé une proposition de considérer de nouveaux forages, très limités, avec l’assurance que cela sera absolument sécuritaire, que la technologie appropriée sera disponible et que les précautions nécessaires sont prises. » «Cela n’était évidemment pas le cas de la plateforme de for- age Deepwater Horizon, et nous voulons savoir pourquoi… Et j’ai donc établi une commission nationale dont la fonction sera de comprendre les causes de ce désastre et de nous faire des recommandations pour de nouvelles normes de sécurité et de nouvelles normes environnementales que nous devons mettre en place. » La promesse d’Obama qu’un «désastre comme celui que nous venons de traverser ne se reproduise plus jamais » n’est pas crédible. On peut dire la même chose de son ignorance des causes de l’explosion de Deepwater Horizon. A ce jour, une montagne de faits sont connus du public, prouva que la cause de l’explosion a été le non-respect des règles de sécurité par la compagnie, parce qu’elles étaient considérées comme des obstacles dans sa course aux profits. Il a été bien établi que le gouvernement, y compris celui d’Obama, a facilité cela en permettant à la compagnie de se superviser elle-même. Étant donné la servilité dont font preuve les deux partis politiques et toutes les branches et niveaux de gouvernement lorsqu’il s’agit des profits de la grande entreprise, il ne peut y avoir de doute que les conditions pour d’autres désastres continueront de prévaloir. En réalité, le véritable mandat de la commission nationale (sur laquelle siège un membre du conseil d’administration de Conoco-Phillips), tel qu’indiqué précédemment par Obama luimême, est de rapidement arriver avec une proposition pour des améliorations de sécurité bidon pour recommencer au plus tôt les forages en eaux profondes dans le golfe du Mexique et ailleurs. Obama a répété son mantra qu’il « faut regrouper » en tant que nation, « les travailleurs et les entrepreneurs, les scientifiques et les citoyens, le secteur privé et le secteur public ». En d’autres mots, il ne faut pas monter de mouvement d’opposition qui irait à l’encontre des intérêts de la grande entreprise criminelle et ne pas les rendre imputables de leurs crimes. Autre insulte à l’intelligence du peuple américain, il a introduit Dieu à la fin de ses remarques, déclarant que « nous prions pour qu’une main nous guide à travers l’orage vers un jour meilleur ». Obama nous a donné le discours d’un individu et d’un gouvernement sous la coupe de BP et de l’élite de la grande entreprise et du monde financier dans son ensemble. Son discours suintant la servilité et la couardise devant la grande entreprise et le mépris pour la population. Il a été rendu clair que rien ne serait fait pour compenser l’immense majorité des travailleurs et des petits entrepreneurs qui ont perdu leur emploi et leur gagne-pain à cause du déversement de pétrole dans le golfe. Ce discours fait partie d’une campagne de relations publiques de trois jours qui comprend une tournée de deux jours du golfe et la rencontre mercredi du président et PDG de BP à la Maison-Blanche qui a pour but de préparer une entente avec BP. L’entente comprendra fort probablement un report temporaire du paiement de milliards de dollars en dividendes aux actionnaires de BP et la mise en place d’un fonds spécial qui limitera la responsabilité de la compagnie à une petite fraction du coût réel du désastre pour laquelle elle est responsable. WsWs 19 juin 2010 Vol. 3 No. 49 • Du 23 au 29 juin 2010 Le Brésil Suite de la page (11) avait presque mené le pays à la ruine), et qui ne peut nier non plus les avancées économiques et sociales des huit dernières années. Pourtant, la victoire n’est pas acquise, car ce qui menace le plus Dilma et le PT, c’est l’abstentionnisme croissant, lié à la transformation du débat et de la mobilisation politique. En effet, le PT n’est plus un appareil militant, mené par un noyau dur de cadres dédiés et ancrés sur les mouvements populaires. D’un côté, parce qu’il a été « décapité » par l’exode vers les fonctions étatiques. D’un autre côté, parce qu’il a perdu, du moins en partie, sa captation symbolique de l’espoir de transformation, qu’il avait acquis au travers des luttes populaires des années 1980-1990. Le renforcement des capacités médiatiques du PT, qui fait campagne de plus en plus « à l’américaine » (via la télévision) ne fait pas totalement contrepoids à cette absence de mobilisation. Certes, cette déperdition n’est pas « totale ». Beaucoup de militants sociaux restent fidèles au PT, moins par enthousiasme que par réalisme, « pour faire échec à la droite », et aussi pour continuer de mener une bataille pour les droits sociaux et économiques. Pour Emir Sader, le secteur militant doit maintenir une relation de proximité avec le PT, pour en renforcer les éléments progressistes, pour concentrer l’attaque contre l’hégémonie du secteur financier et de l’agrobusiness [16]. Les mouvements sociaux, pour leur part, restent alignés sur la continuité. La Centrale unique des travailleurs, la CUT, reste toujours loyale à Lula, même si la classe ouvrière, notamment dans le secteur industriel et les services, a subi les impacts de la politique macroéconomique orthodoxe. Les secteurs paysans, surtout dans le nord, restent acquis au gouvernement, en bonne partie à cause des programmes sociaux qui ont fait une différence dans leur vie. Le MST, pour sa part, tout en se gardant un droit de réserve, finira sans doute par faire comme en 2006, en appuyant Dilma, « contre la droite ». Sans aucun doute, tous ne sont pas d’accord avec cette optique. Une partie de la base militante du PT, on l’a vu, a été attirée par le PSOL [17]. Mais, aujourd’hui, ce parti traverse une crise profonde, tant il est incapable de déterminer une ligne conséquente et alternative face à la politique de Lula [18]. Et il est déchiré par des factions qui tentent de s’arracher le pouvoir et les candidatures, et compromis dans de douteuses convergences avec la droite [19]. Les dissidents plus récents, regroupés autour de la populaire ex-ministre de l’environnement Marina Silva, ne réussissent pas non plus à relancer le Parti Vert, étrange amalgame de gauches et de droites qui veulent promouvoir l’agenda du « développement durable » d’une manière qui reste ambiguë. A ce jour, en tout cas, les arguments écologistes n’apparaissent pas capables de proposer une plateforme globale alternative, et restent confinés, soit dans quelques secteurs de la gauche déçue du PT, soit parmi les classes moyennes urbaines assez éloignées des préoccupations des secteurs populaires. Guerre de position Au Brésil et ailleurs en Amérique latine, une puissante reconfiguration s’esquisse sous nos yeux. L’empire états-unien, avec ses aventures moyen-orientales et sa mauvaise gestion de la crise financière, est malmené dans une zone qu’il considérait comme sienne » (à travers la doctrine dite de Monroe). Certes, les États-Unis sont loin d’être hors jeu, mais ils ont maintenant devant eux des États, des gouvernements et des mouvements relativement cohérents et organisés. D’où la marge de manœuvre, restreinte mais réelle, qui existe. Est-ce suffisant pour prévoir une « renaissance » économique et politique de l’Hémisphère et la mise en place d’un nouveau « modèle » de développement ? Il serait pour le moins imprudent de s’avancer aussi loin, même si, ici et là, un tel projet semble se dessiner. En fin de compte, l’évolution des luttes sociales et politiques sur le plan interne risque d’être déterminante. Dans le cas du Brésil, plusieurs options s’expriment. Le projet de Lula d’une grande coalition multi-classe en est une. Autour d’un État fort épaulé par une coalition de centre-gauche, ce projet « néo-développementiste » mise sur le renforcement des capacités productives animées par le secteur privé (l’agrobusiness notamment) et un secteur public renforcé (dans l’énergie), et dont les retombées (profits) sont redistribuées pour améliorer les conditions des classes populaires et également relancer le marché interne. Ce projet implique un élargissement des relations du Brésil avec le reste du monde. Pour dire en clair, le renforcement des liens SudSud et l’atténuation de la dépendance envers les États-Unis. À l’opposé, le projet des élites traditionnelles et de la droite est de rebrancher le Brésil sur le « turbocapitalisme » qui prévaut dans le reste du monde capitaliste et qui mise sur une financiarisation accrue au bénéfice quasi exclusif des couches supérieures. Dans les débats électoraux actuels, il n’est pas rare d’entendre les médias, très majoritairement de droite, proposer l’abolition du programme Bolsa familia (« trop coûteux et favorisant la paresse naturelle des classes populaires »), réclamer l’éradication des favelas (« ils occupent des zones où la ville moderne pourrait être développée ») et exiger la criminalisation des mouvements sociaux, notamment du MST. À rebours, la droite voudrait également réaligner le Brésil sur les Etats-Unis, et même les appuyer dans leur lutte contre des États définis par Washington comme « dangereux », tels le Venezuela ou l’Iran. C’est dire si elle n’a pas apprécié la tentative de médiation avec Téhéran, menée conjointement avec la Turquie, au sujet de l’enrichissement d’une partie du stock d’uranium iranien. Entre ces deux grandes options, il y a également la perspective d’approfondir les transformations sociales en donnant aux classes populaires non seulement de meilleures conditions de vie, mais aussi du pouvoir et des capacités politiques. Tout cela dans une perspective « écosocialiste », où la question environnementale est organiquement liée à celle du développement « durable ». Bref, dans un langage qui rappelle, en partie au moins, le projet à l’origine du PT, et qui promeut également le dépassement du système politique actuel via la démocratie « participative ». Pour le moment, cet « écosocialisme » apparaît davantage « entre les lignes » que sur la scène politique réellement existante, pourrait-on dire. Mais l’option est présente : en effet, rien n’indique que les avancées réalisées par le peuple brésilien ces dernières années, au pas de course dans un temps très limité, ne l’inciteront pas à aller plus loin. Par ailleurs, les limites sont de plus en plus étroites, compte tenu des crises - ou de la crise des crises devraiton dire - qui traversent l’horizon économique, politique et écologique des sociétés contemporaines. Tout cela conduit des populations à rechercher de nouveaux projets. Notes [1] Le PT compte 91 députés (sur 513) et 14 sénateurs (sur 81) au Congrès brésilien. Par ailleurs, il contrôle trois Etats sur 27. De facto, les gouvernements du PT au niveau fédéral, provincial (les États) et municipal sont tous des gouvernements de coalition dans lesquels on trouve les petits partis de gauche (PSB, PCdoB, PTB, etc.) et plusieurs formations centristes comme le PMDB notamment. Par ailleurs, le système politique brésilien est de nature présidentialiste, ce qui donne au Président une grande marge de manœuvre pour gouverner. Des changements plus fondamentaux cependant, comme des réformes de la Constitution, sont sous la responsabilité des élus et relèvent donc des partis politiques. [2] De 2002 à 2009, cette dette est passée de 210 milliards de réais à 202 milliards, mais plus important est le fait que le ratio dette/PIB est passé de 41,8 à 12,9. [3] Jorge Mattoso, “O Brasil herdado”, in Emir Sader & Marco Aurelio Garcia, Brasil, entre o passado e o futuro, Editora Fundaçao Perseu Abramo, Sao Paulo, 2010. [4] Les grandes propriétés (1 000 hectares et plus) occupent encore 43% des terres cultivées au Brésil. [5] Un exemple parmi tant d’autres. Dans l’État du Ceara, le gouverneur Cid Gomes « règne » avec l’appui du PT et du PSDB. Les deux partis ont convenu de se répartir les sièges et de ne pas se faire ombrage. Le frère de Gomes est ministre de Lula qui, par ailleurs, négocie avec les autres partis, de gauche ou de droite, pour avoir une majorité parlementaire. Ces ententes impliquent du financement occulte, des nominations à des postes de responsabilité, des privilèges, en d’autres termes tout ce que l’éthique originale du PT rejetait. [6] Graziano da Silva J., « Consumo dos pobres: motor da retomada econômica no Brasil », Valor, 16 décembre 2009. [7] Laurent Delcourt, « Le Brésil de Lula, une dynamique de contradictions », in Alternatives Sud, Le Brésil de Lula, un bilan contrasté, Éditions Syllepse, 2010. [8] Ibid. [9] Emir Sader, A nova touperia, os caminhos da esquerda latino-americana, Boitempo Editoria, Sao Paulo, 2009. [10] Ce projet est finalement enterré en 2004 devant l’opposition très majoritaire des pays d’Amérique latine et devant les mobilisations immenses qui traversent l’hémisphère, y compris d’ailleurs aux États-Unis et au Canada. [11] Des analystes soulignent les tensions découlant de certaines tendances hégémoniques du Brésil, superpuissance économique de l’hémisphère, et qui font que les entreprises brésiliennes dans leur expansion « naturelle » tentent d’occuper des parts de plus en plus grandes des marchés en Argentine, en Bolivie et ailleurs. Voir à ce sujet Claudio Katz, « L’Amérique latine et la crise mondiale », Inprecor, no. 556, janvier 2010. [12] Bien que le commerce entre les pays du MERCOSUR ait quadruplé depuis 2002, il représente encore un pourcentage assez faible (15c% plus ou moins) des liens commerciaux du Brésil. Voir à ce sujet Alexandre Morin, « Un bilan mitigé pour les 20 ans du MERCOSUR », Centre d’études interaméricaines, Université Laval, chronique de janvier 2010. [13] En 2009, la Chine est devenue le deuxième partenaire commercial du Brésil, derrière l’Union européenne mais devant les États-Unis. [14] Voir à ce sujet Renaud Lambert, « Le Brésil, ce géant entravé », Le Monde diplomatique, juin 2009. [15] Dilma Roussef, “Um pais para 190 milhoes de Brasileiros”, in Emir Sader & Marco Aurelio Garcia, Brasil, entre o passado e o futuro, op.cit. [16] Emir Sader, A nova touperia, os caminhos da esquerda latino-americana, op.cit. [17] Lors des élections de 2006, Heloisa Helena avait raflé la troisième place au premier tour du scrutin, avec 6 millions de votes (près de 7 % du total). Le PSOL, par ailleurs, avait fait élire trois députés fédéraux. Les pronostics actuels indiquent une diminution importante de ses intentions de vote en 2010. [18] Renato Godoy de Toledo, Brasil de Fato, 6 avril 2010. [19] Le « sage » du PSOL, Plínio Arruda Sampaio, ne parvient même pas à obtenir l’investiture du parti pour la présidentielle. Mémoire des luttes 21 juin 2010 Haïti Liberté 17 Sports Coupe du Monde 2010: L’Amérique qui rit, l’Europe qui s’inquiète (Brillante qualification de l’Argentine) Par Anthony Momperousse Un premier tour de Coupe du Monde qui défie les pronostics. Les sélections européennes, comme la France, l’Italie, l’Allemagne, l’Angleterre, qui partent toujours favorites, sont sur la sellette. L’Angleterre qui évolue dans le groupe C composé des Etats-Unis, de l’Algérie et de la Slovénie, devait faire une bouchée de ses adversaires et finir en tête de son groupe. Mais elle reçut sa première gifle en faisant match nul avec les Etats-Unis (1-1). Sa deuxième performance (0-0) contre l’Algérie place l’Angleterre dans une situation difficile où une défaite ou un match nul contre la Slovénie et une victoire des Etats-Unis contre l’Algérie condamneraient les poulains de Capello à une élimination douloureuse. L’Italie, championne en titre, connaît les affres de l’incertitude pour une qualification en 1/8e de finale. Le match nul (1-1) contre le Paraguay avait mis la presse italienne en branle, questionnant l’entraîneur Lippi sur le choix des sélectionnés. Le nouveau match nul (1-1) contre la Nouvelle-Zélande est un affront pour les tifosi italiens qui croient encore aux chances de leur équipe de se qualifier et qui se demandent si leur sélection pourra passer le cap du second tour. L’Allemagne avait écrasé l’Australie par 4-0, mais la Serbie a refroidi l’ardeur des allemands en obtenant une victoire (1- 0) sur cette équipe. Le match Allemagne – Ghana permettra d’apprécier le niveau réel des teutons. La France, vice championne de la Coupe du Monde 2006, a lamentablement échoué au cours de cette Coupe du Monde. Après le match nul contre l’Uruguay (0-0) et la défaite contre le Mexique (0-2), les joueurs ont eu maille à partir avec l’entraîneur Raymond Domenech. L’attaquant Anelka de Chelsea (Angleterre) a été suspendu par la Fédération Française de Football et la sélection a subi une défaite humiliante (2-1) contre l’Afrique du Sud. L’Uruguay et le Mexique sont classés pour le deuxième tour de la Coupe du Monde. L’Europe du Football s’inquiète des performances des sélections de ce continent en Coupe du Monde. Faut-il diminuer le nombre de matches disputé par les équipes de ce continent? Pourquoi ne pas diminuer le nombre de joueurs étrangers qui peuvent évoluer dans une équipe? Autant de questions que vont débattre les dirigeants face aux piètres résultats des sélections européennes. Par contre, l’Amérique a le sourire aux lèvres: l’Argentine s’est qualifiée de très belle façon en battant la Corée du Sud (4-1), le Nigéria (1-0) et la Grèce (2-0). Pour ce dernier match, Maradona a donné sa chance aux joueurs réservistes et l’équipe a fourni une belle prestation, en deuxième mi-temps contre la Grèce. L’Argentine rencontrera le Mexique au deuxième tour. Le Paraguay en faisant match nul (1-1) contre l’Italie a augmenté ses chances de qualification dans le La coupe du monde de football: un événement plus commercial que sportif Par Guerby Dujour I l ne fait pas de doute que l’organisation de la coupe du monde de football verse du baume au coeur de tous les férus du sport. L’euphorie est totale partout. Les yeux rivés sur les écrans, les enfants, les jeunes comme les vieux se défoulent passionnément. Même dans les pays pauvres oú la misère élit résidence, les tensions sociales, les difficultés économiques, les luttes politiques sont mises en veilleuse. L’exemple est patent chez-nous. La mobilisation anti- Préval déclenchée dans de nombreuses villes d’Haiti a perdu considérablement de l’ampleur par rapport ces festivités. Tout est classé en attendant le 11 juillet, date de la fin de cette compétition internationale considérée comme la plus suivie, la plus mobilisatrice au monde. Les jeux olympiques, couvant une certaine aristocratie, se gardent de toute rivalité ce niveau avec cette ambiance planétaire charriant polémique, pronostics, violences verbales et phy- 18 Haïti Liberté siques etc… Cependant derrière cette compétition sportive mise sur pied en 1928 par le français Jules Rimet, il y a des non-dit. Il y a quelque chose qui sent la mafia. La façon dont certaines mains mafieuses préparent les calendriers donne de la douleur aux tripes. Et face cette démarche pour le moins embarrassante, il faudrait poser des questions. Pourquoi en classant les groupes qui doivent s’affronter dans les stades il y a toujours une affaire de tête de série? Qu’est-ce qu’elle vient faire l ? Et ces têtes de série, s’il vous plaît, sont normalement les sept nations qui ont déjà remporté la coupe du monde: le Brésil, l’Italie, l’Argentine, l’Allemagne, la France, l’Uruguay et l’Angleterre. Pourquoi les faiseurs de calendriers n’envisagent-ils jamais de classer dans un même groupe par exemple l’Argentine, l’Italie l’Allemagne ou le Brésil, la France ou la Hollande? Un tel calendrier conçu partir d’un format de ce genre pourrait provoquer une guerre-guerre entre les grands profiteurs économiques de Etats-Unis plus convaincus de leurs possibilités, après le match nul contre l’Angleterre doivent rencontrer l’Algérie. Une possible victoire leur ouvrira les portes des 1/8 de finale. Les américains ont perdu une chance d’être déjà au deuxième tour, à cause d’une erreur d’arbitrage qui les a privés d’une victoire contre la Slovénie. L’équipe américaine est assez séduisante, jouant un football Résultats des matches du 17 au 22 juin 2010 Argentine Grèce France Allemagne Slovénie Angleterre Hollande Ghana Cameroun Slovaquie Italie Brésil Portugal Chili Espagne Mexique France Nigéria Grèce 4 – Corée du Sud 2 – Nigéria 0 – Mexique 0 – Serbie 2 – Etats-Unis 0 – Algérie 1 – Japon 1 – Australie 1 – Danemark 0 – Paraguay 1 – Nouvelle Zélande 3 – Côte d’Ivoire 7 – Corée du Nord 1 – Suisse 2 – Honduras 0 – Uruguay 1 – Afrique du Sud 2 – Corée du Sud 0 – Argentine 1 1 2 1 2 0 0 1 2 2 1 1 0 0 0 1 2 2 2 groupe F. La rencontre du jeudi contre la Nouvelle Zélande semble être à la portée du Paraguay. Le Chili qui bénéficie des services d’un fils d’haitien, Jean André Beauséjour, a battu le Honduras par 1-0 et la Suisse sur ce même score. Dans ce groupe H, les matches entre le Chili et l’Espagne, la Suisse et le Honduras s’annoncent passionnants et incertains. Mercredi 23, aujourd’hui, les très engagé. L’Amérique du football vit des moments de rêve: avec l’Argentine, l’Uruguay, le Mexique qui sont officiellement qualifiés comme le Paraguay, le Chili et les Etats-Unis. Le Brésil avec 6 points, victoire contre la Corée du Nord (2-1) et la Côte d’Ivoire (3-1) est pratiquement au deuxième tour, mais la sélection de Dunga veut comme l’Argentine réaliser la passe de trois, en battant le Portugal qui vient d’étriller la Corée du Nord par 7 buts à zéro. Kaka suspendu ne pourra pas participer à ce match. Les rencontres Ghana-Allemagne, Slovaquie-Italie, SlovénieAngleterre, Chili-Espagne, prendront l’allure de finale et l’incertitude qui en découle apporte un peu plus de saveur et de piquant à ce premier tour d’une Coupe du Monde qui se révèle vraiment intéressant. l’organisation des coupes du monde et les manitous de la FIFA, cet organisme de contrôle du football créé depuis le 21 mai 1904 par le français Robert Guérin. Car, tout compte fait, ceci empêcherait d’un côté que ce soient les mêmes nations qui continuent de remporter la compétition et de l’autre les retombées économiques qui en découlent. Voir partir dès le premier tour une formation brésilienne ou argentine voire allemande de football dans une ambiance de coupe du monde mettrait rude épreuve le commerce international qui en a toujours fait son beurre et son épinard depuis le lancement en 1930 Montevideo, Uruguay de cette activité sportive portée internationale. Les stades, les restaurants, les chambres d’hôtels, les magasins chics seraient alors l vidés. Il est un fait que la coupe du monde n’est pas organisée pour rehausser le sport, particulièrement le football, contrairement aux idéaux du néerlandais Carl Suite à la page (19) L’Uruguay et le Mexique au paradis des qualifiés Venus RESTAURANT Specializing in Caribbean & American Cuisine SPÉCIAL COUPE DU MONDE! Le Mondial sur écran géant ! Super, Fantastique, Palpitant ! Partagez vos émotions fortes Venez suivre les péripéties du Mondial Dans un cadre amical et convivial: Au Journal Haïti Liberté 1583 Albany Ave Brooklyn, NY Entre Glenwood et l’avenue H Animation Spéciale Distraction saine ON VOUS ATTEND TOUS ! Tel. 718-421-0162 We do Catering Available for all Occasions Fritaille etc.. 670 Rogers Avenue (Corner of Clarkson Ave) Brooklyn, NY 11226 “Venus, l’entroit idéal” 718-287-4949 Vol. 3 No. 49 • Du 23 au 29 juin 2010 Entretien Suite de la page (13) qu’ils permettent aux pauvres l’accès à la santé. D’ailleurs ils l’ignorent. Ces aspects si essentiels sont perçus comme secondaires. L’argument de toujours : dans ces pays, « on manque de libertés ». On exige d’eux une liberté de presse inconcevable même en Europe. Ici on ne peut ni insulter ni calomnier le président ou le roi ni aucune autorité de l’Etat, et c’est pourtant bien ce que fait la presse d’opposition dans ces pays. Ils disent que Chavez est un dictateur, mais ils éludent qu’il a gagné douze processus électoraux tout à fait ouverts. Ces genslà reprochent à Morales, à Chavez ou à Correa d’avoir « confisqué » le pétrole et le gaz aux multinationales. Mais ils oublient de dire que c’est pour les rendre aux peuples. J’applaudis leur décision ! Car, en France et en Europe, on nous a aussi raconté qu’en privatisant tout, ça améliorerait notre vie. C’est tellement faux ! Tout est cher et marche plus mal depuis. Les élites craignent que le peuple français et les peuples européens voient comment des pays qui se trouvent aux portes de l’empire étasunien résistent et avancent grâce à un autre type de logique - je ne dis pas de modèle, je dis de logique -, en essayant de construire un autre type d’organisation sociale pour le bien de la grande majorité, c’est-à-dire les pauvres. Les attaques contre Chavez, Morales, Correa ou Mujica naissent de la mauvaise conscience à propos de ce qui se passe ici. Ils veulent cacher le fait que tandis que, là-bas, ils sont en train de réduire la pauvreté, ici la misère augmente. HCO : Ce que l’on peut facilement percevoir, c’est que ce ne sont pas de simples attaques, sinon des campagnes bien orchestrées contre ces dirigeants. J-LM : Cracher sur l’Amérique latine qui change est le ticket d’entrée pour appartenir au club des bienpensants, des personnes qui méritent le respect et la considération des médias. L’extraordinaire alignement de la France sur les intérêts des Etats-Unis qui d’ailleurs implique aussi de nombreux secteurs de gauche, a accru ce mépris. Les grotesques campagnes de désinformation que lance régulièrement la CIA démontrent comment les officines de propagande et autres agences étasuniennes bénéficient de beaucoup de complicité et de facilités dans toutes sortes de sphères dirigeantes. Avec Chavez, les exemples ne manquent pas. Les campagnes se montent aux Etats-Unis et arrivent en France et dans les autres pays européens via les médias espagnols. Ce qui est absurde, c’est qu’elles sont régulièrement reprises par les partis de gauche comme étant véridiques, sans qu’ils se donnent la peine de vérifier leur contenu. J’ai vécu cette situation au Parti socialiste. Je me rappelle qu’une fois j’ai demandé au premier secrétaire du Parti s’il était d’accord avec un communiqué qui allait être publié contre Chavez. Il m’a dit qu’il ne savait pas de quoi il s’agissait. Après lui avoir expliqué que l’information était tronquée, on a décidé de vérifier d’où provenait l’idée centrale du message, jusqu’à ce qu’on aboutisse à ce que je considère comme des agents d’influence de Washington. Pure coïncidence ? Les auteurs étaient des personnes qui avaient été invitées aux Etats-Unis par des institutions politiques ou des universités, tous frais payés. Cela crée des relations de reconnaissance mutuelle, d’amitié et de gratitude, que ces personnes manifestent en appuyant ces campagnes d’opinion quand on le leur demande. Ces personnes existent dans le PS et dans beaucoup d’autres partis en Europe, de droite comme de gauche, et elles sont directement liées aux agences étasuniennes. Elles sont en quelques sortes payées pour accompagner leurs intérêts. HCO : Et dans ce contexte que tu décris, qu’en est-il de Cuba ? On ne peut pas oublier que ce processus a été constamment attaqué depuis plus de cinquante ans. J-LM : Je ne suis pas un fin connaisseur de Cuba, mais en revanche j’en suis un observateur attentif. Je peux dire que Cuba, en Amérique latine, bénéficie d’une autorité et d’une audience qui est totalement incomprise en Europe. Ici, quand on parle de Cuba, c’est pour la cataloguer comme une dictature et pour dire qu’il n’y a pas suffisamment de liberté. L’obsession des médias, tous attentifs aux Etats-Unis, est de trouver un dissident ou un prétendu prisonnier politique pour en faire un héros et ainsi justifier leurs dénigrements. Ils ne mentionnent jamais les presque 600 attentats que la CIA a préparés contre Fidel Castro, ni le terrible embargo imposé par les Etats-Unis. En Europe, Cuba fait les frais d’une vision totalement déséquilibrée et absurde. Ici on nous empêche de comprendre la réalité politique, humaine et même spirituelle de ce pays et de l’Amérique latine en général. Cuba génère de la vindicte parce qu’elle incarne un sentiment d’indépendance, parce qu’elle a donné une autre vision de la souveraineté populaire. De quelle souveraineté populaire pourrait-on parler en Europe, quand les nations elles-mêmes sont soumises in fine aux Etats-Unis, et ses citoyens soumis individuellement à des contrôles étatsuniens ? Quelle souveraineté populaire existe-t-il en France où, par exemple, la majorité des citoyens vote contre la Constitution européenne et où le gouvernement la fait ensuite approuver par le Parlement ? Il faut être lucide et comprendre que Cuba provoque de la hargne chez les puissants, car c’est le foyer qui maintient l’idée, le rêve éveillé de pouvoir construire quelque chose de différent, et qui continue à avancer, malgré tous les problèmes matériels auxquels elle est confrontée. Je félicite Cuba, sa résistance et les contributions qu’elle a faites à la science, à la culture, au sport et à l’histoire universelle. Beaucoup d’hommes politiques, de médias et d’intellectuels en Europe ne veulent pas comprendre qu’en Bolivie, au Venezuela et dans d’autres nations sud américaines, la majorité a décidé de se gouverner librement. Et cette rébellion latino-américaine n’est pas nouvelle : elle existe depuis les guerres d’indépendance, il y a 200 ans. Les Latino-Américains ont toujours cultivé la rébellion par soif de liberté. HCO : Et pour terminer ? J-LM : Chaque fois que j’en ai l’occasion, je parle de l’Amérique latine, et en particulier de ces peuples qui luttent actuellement pour construire leur société différemment. En Europe, on devrait regarder dans cette direction, car c’est une source d’inspiration, de connaissances, de lutte et d’optimisme, dont on a bien besoin ici. Il n’existe pas d’autre endroit au monde où l’on trouve tout cela. *Hernando Calvo Ospina est journaliste et collaborateur du Monde diplomatique. Mémoire des luttes 21 juin 2010 Honduras Suite de la page (13) de cette sorte de mercenaires (sicaires) dans laquelle s’est engagée une partie des réservistes, et qui a exigé beaucoup d’argent. Et si on veut feindre une équité de jugement, il faudrait aussi ajouter combien de budget a été gaspillé dans le projet de la quatrième urne, y compris les soixante millions de lempiras qui, selon sa propre confession, Manuel Zelaya a remis sans aucun reçu à Romeo Vásquez [4]. Dans ce calcul une colonne spéciale devra être ajoutée pour indiquer les montants dépensés afin d’influer les médias de communication, les journalistes et les écrivains, pour acheter les conseillers serviles, les montants dépensés dans des commissions de "lobbyistes" à l’étranger [5], dans des compagnies chargées de nettoyer l’image [des putschistes] [6], dans les marches financées secrètement [7], dans les "allocations" versées à des conseils industriels et à des chambres de commerce, dans les concessions pressées et vicieuses qui ont hypothéqué des biens de la patrie [8], ils ont provoqué la perte de l’État et ils ont grossi la dette nationale... Nous exigeons de savoir. Le putsch a été un mauvais calcul, une erreur démesurée. Une négociation politique intelligente aurait pu l’éviter. Pour l’évincer de l’histoire et désamorcer des passions, il faut qu’une lumière absolue soit faite sur les responsables et les coûts que leurs actions ont occasionnés. Continuer de nier, ou de déguiser le réel, stimule des ressentiments et maintient pourrissant et pestilent le cadavre de la démocratie hondurienne. Pour envisager de commencer à reconstruire, il faut d’abord s’obliger à soigner les blessures. Julio Escoto, écrivain et essayiste hondurien Notes [1] Le lendemain de l’enlèvement et de l’expulsion de Manuel Zelaya, une lettre de démission provenant soit disant de la main de Mel fut lue au Congrès. Ce fut LA justification de la "transition constitutionnelle" dont se targuait Roberto Micheletti. [2] L’affaire de la Gazette, la Gazette est le JO hondurien. Afin de vendre une usine hydroélectrique au privé Micheletti a fait publier deux Gazettes, l’une a 20 exemplaires qui contenait le décret de la cession de l’unité de production, l’autre omettant la publication dudit décret, ce qui a donné lieu à un grave scandale, connu comme "Le Gacetazo". [3] Voir l’article "Honduras, les Un événement Suite de la page (18) Hirschman, l’initiateur de la coupe du monde de football. Si les pays qui y prennent part sont animés de l’esprit de renter chez eux triomphalement avec le trophée du sculpteur italien Silvio Gazzani, tel n’est pas le souci premier du pays hôte et des poids lourds de la FIFA. Comprenne qui voudra, l’Afrique du Sud n’aurait jamais envisagé de construire un stade pour la mirobolante somme de 450 millions de dollars U.S rien que pour des matchs de football alors que le monde est sous le poids écrasant d’une récession économique qui augmente considérablement le taux de gens fauchés par la famine travers le monde. Voyons comment cela se passe. L’Afrique du Sud a dépensé 33 milliards de rands soit plus que 4 milliards de dollars U.S avec l’idée première que les retombées financières dépasseront la barre de 10 milliards. En effet, ces fonds ont été utilisés dans la rénovation d’aéroports, d’infrastructures routières, du système de communications et dans la formation de 44 mille nouveaux agents de police etc… ces travaux ont permis la création de 700 milles emplois dont certains haute intensité de main d’oeuvres selon Grant Thorton. Du côté de la FIFA, une recette de 3. 200 millions a été réalisée. Toujours selon des données disponibles sur le net, la FIFA a empoché 2 milliards de dollars US partir de la vente du droit de retransmission des matchs, permettant ainsi plus de 26 milliards de téléspectateurs de suivre les différ- putschistes deviennent plus violents, le Brésil pousse le Conseil de Sécurité de l’ONU afin d’en finir"] et la première vidéo de "Vidéos en provenance du Honduras" [4] L’article "En la basura el Honor, la Lealtad y el Sacrificio de las Fuerzas Armadas" du quotidien El Libertador parle de cet épisode où Zelaya a remis 60 millions de lempiras à Romeo Vásquez pour les frais de la mise en place de la quatrième urne, somme détournée par le haut commandant. Par contre Julio Escoto n’évoque pas des 200 millions de lempiras détournés par les hauts gradés de l’armée auprès de la Chambre du Commerce et d’Industrie de Tegucigalpa, qu’indique également l’article d’El Libertador. [5] Voir "Qui appuie Micheletti et le gouvernement de facto ?" et "Un européen allié des putschistes parcourt le continent" [6] Voir "Micheletti a besoin de com’, Claudia Rosett de Forbes s’en charge", mais aussi le chapitre "Le Honduras signe avec une entreprise de relations publiques pour améliorer son image aux États-Unis" [7] Voir "Un ministre transfert des fonds pour les contre-manifestations" [8] Voir "Entreprises, taxes et militaires", ainsi que "la privatisation de l’eau commence", et aussi "107 zones naturelles protégées menacées par les entreprises" Source : El Herlado le 17 juin 2010 Traduction : Primitivi 17 juin 2010 entes prestations des équipes sélectionnées, un milliard pour le marketing, 120 millions pour l’hébergement etc…Voilá qui porte á déclarer sans débats ni motions que l’organisation de la coupe de monde est une affaire d’abord d’argent avant d’être une affaire de sport. A noter que le Brésil qui devra être le pays hôte de l’ambiance de 2014 disposerait déjà d’une enveloppe de 40 milliards de dollars US cette fin. 3FCiUJSMµnDPOPNJF 1-"/7&35 &DPOPNJF&DPMPHJFFUMB 3FDPOTUSVDUJPOEµ)BJUJ $POGnSFODFEnCBU :0-*&4 CARIBBEAN RESTAURANT 5722 Clarendon Road Brooklyn, NY 11203 :PMJF.JDIBFM #SFBLGBTUt-VODIt%JOOFS Chaque Dimanche Matin Soupe Joumou Chaque Samedi (toute la journée) Bouillon 7 days a week 9 am - 10:30 pm Catering for all occasions Restaurant Rental for parties, funerals, communions, sweet 16, etc. 347-529-0510 DFMM Vol. 3 No. 49 • Du 23 au 29 juin 2010 "WFD/*,*+04&1) $PPSEPOOBUSJDF)"*5*3&/"*44"/$& Top Enterprise Group, Inc TOP Léon Mondésir Income Tax Insurance Security School Traffic School 4BNFEJ+VJOQNQJMF &U%JNBODIF+VJOQNQJMF Au local du journal Haiti Liberté 1583 Albany Ave, Brooklyn, NY 11210 Entre Glenwood et Ave H 2 LOCATIONS 90 NE 54th Street, Miami, FL 33137 385 -756-7587 17639 S. Dixie Hwy Miami, FL 33157 305-255-1717 www.cckacademytrafficschool.com Comment rebâtir l’économie avec dignité et justice pour le peuple et le sauvetage de la terre haïtienne. Contribution: $10 Information: t Haïti Liberté 19 Hommage Décès de José Saramago Premier prix Nobel de Littérature lusophone et militant communiste jusqu'à ses derniers jours « On privatise tout, on privatise la mer et le ciel, On privatise l'eau et l'air, on privatise la justice et la loi, On privatise le nuage qui passe, On privatise le rêve, surtout s'il est diurne Et qu'on le rêve les yeux ouverts. Et finalement, pour couronner le tout et en finir avec tant de privatisations On privatise les Etats, et on les livre une fois pour toutes À la voracité des entreprises privées, Vainqueurs de l'appel d'offre international Voilà où se trouve désormais le salut du monde... Et, en passant, on privatise aussi La pute qui est notre mère à tous » José Saramago, dans les Cahiers de Lanzarote C'est plongé dans une immense tristesse que nos camarades portugais, et plus largement les communistes et progressistes du monde entier, ont appris hier le décès de l'écrivain José Saramago, à l'âge de 87 ans, sur son île de Lanzarote, dans les Canaries. Du serrurier fils de paysans pauvres du Ribatejo au prix Nobel Enfant d'une famille de paysans pauvres du Ribatejo, au sud de Lisbonne, serrurier de formation, rien ne prédestinait José Saramago à devenir le premier et unique, à ce jour, prix Nobel de Littérature lusophone. Et pourtant, lui qui ne connut la renommée que la soixantaine passée avec son troisième roman, publié en 1982, «Le dieu manchot», sut être le digne continuateur des grandes figures de la littérature portugaise, de Eça de Queiroz à Fernando Pessoa. Considéré comme un maître dans le maniement de la langue portugaise, adepte d'une prose au style inimitable, faite de longues phrases interminables, mêlant discours direct et indirect, José Saramago n'a jamais sacrifié ses inquiétudes par rapport au sens du monde dans lequel il vivait à son imagination débordante. Au contraire, elles l'alimentaient. Dès sa première œuvre postérieure à la Révolution d'Avril, « Levantado do chão » (Redressé du sol), qui relate les luttes des petits paysans de l'Alentejo contre les latifundistes depuis la fin du XIXème siècle jusqu'à la Révolution d'Avril, ses préoccupations sociales José Saramago était militant du Parti Communiste Portuguais depuis 1969 et sa mort constitue une perte pour toute l'organisation partisane communiste et ses opinions politiques imprégnaient ses œuvres sans jamais, pourtant, les alourdir. De l'Église vaticane à l'Union Européenne: les pouvoirs institués sous le feu de la parabole Athée et libre-penseur, il ne fut connu du grand public qu'à partir du scandale causé par son « Évangile selon Jésus-Christ », publié en 1991 et qui déclencha les foudres de l'Eglise catholique portugaise et surtout vaticane. L'Osservatore Romano qualifiait alors sa « vision de profondément anti-religieuse ». Fatigué de cette hystérie cléricale, Saramago s'exilera alors sur son île de Lanzarote, où il continuera son œuvre littéraire ainsi que la rédaction de Cahiers de réflexions politico-philosophiques (les Cahiers de Lanzarote). C'est dans le genre de la parabole que Saramago parvint à manier, avec le plus de brio, son imagination débordante et sa passion pour l'histoire et la politique. Critique truculente de l'Union Européenne dans le « Radeau de pierre », où Saramago imagine amusé une péninsule ibérique dérivant loin des ambitions hégémoniques de l'Europe et du Nord, et faisant cap sur le sud. Critique de l'expansion phagocytaire capitaliste et de l'argent-roi dans « La caverne ». Critique de la bureaucratie envahissante dans « Tous les noms ». Un appel à la « Lucidité » pour lutter contre l' « Aveuglement » ambiant Saramago préférait interpeller plutôt que donner des leçons, appeler à la vigilance face aux processus de déshumanisation, et dont chacun peut se faire complice, victime d'un « Aveuglement » collectif. Appel à la « Lucidité » avant tout, y compris envers la sacro-sainte démocratie, minée par les forces de l'alternance tuant toute alternative, l'absence de perspectives qui pousse le peuple à la révolte et sert de prétextes à la réaction la plus brutale. L'immense œuvre du Prix Nobel de Littérature ne peut se synthétiser en quelques formules, ni se résumer à ses engagements politiques. Néanmoins, qui ne comprend son engagement de toute une vie, sans renoncement, ne peut comprendre toute la profondeur de son œuvre. Militant communiste depuis 1969: une fidélité sans faille, un homme de combats Car José Saramago fut un militant communiste de 1969, date de son adhésion sous la dictature salazariste, à sa mort. Il n'a jamais renoncé, est toujours resté fidèle au Parti, et n'a jamais cédé aux sirènes modernisatrices et liquidatrices, car le fils de paysan du Ribatejo conserva envers le parti une gratitude éternelle. En 2009, il avait accepté de figurer sur la liste du Parti Communiste Portugais pour les européennes, à titre symbolique. Il fut un homme de combats, toujours ouvert aux nouveaux élans émancipateurs. Défenseur inlassable du socialisme Cubain, observateur attentif et enthousiasmé des expériences latino-américaines, avocat de la cause palestinienne contre l'occupation israélienne (jusque dans ses romans et « L'Histoire du siège de Lisbonne » qui peut se lire aussi ainsi), il regardait avec amertume et perspicacité les démocraties libérales européennes creuser le fossé entre gouvernants et gouvernés, démocratie proclamée et démocratie de fait, entre peuples élus et peuples déchus. Cette rage au ventre, cet espoir dans le cœur ont animé jusqu'à son dernier souffle son élan créateur. Le PCP regrette « une perte irréparable pour le Portugal (…) ainsi que pour le Parti dont il fut jusqu'à ses derniers jours » Hier dans la soirée, Jéronimo de Sousa, secrétaire-général du Parti Communiste Portugais (PCP) a tenu à rendre hommage au camarade José Saramago, « dont la mort constitue une perte irréparable pour le Portugal, pour le peuple portugais, pour la culture portugaise ». Pour Jéronimo de Sousa, la « figure majeure de notre histoire »dont « l'œuvre a marqué de manière impressionnante l'histoire de la littérature portugaise »est indissociable de l'homme engagé, « du constructeur d'Avril, acteur de la résistance antifasciste, et du processus révolutionnaire qui transforma de manière profonde et positive notre pays avec la construction d'une démocratie qui ait comme première référence les intérêts des travailleurs, du peuple et du Pays ». Homme de parti et militant communiste avant tout: « José Saramago était militant du Parti Communiste Portuguais depuis 1969 et sa mort constitue une perte pour toute l'organisation partisane communiste – pour le Parti dont il voulait être et dont il fut jusqu'à la fin de sa vie » Lors de son discours devant l'Assemblée du prix Nobel, José Saramago avait déclaré: « La voix qui a lu ces pages se veut être l'écho des voix de tous mes personnages ».Le secrétaire-général du PCP, en 2008, dix ans après, avait ajouté: « Et toutes ces voix sont un écho du peuple, des travailleurs, des êtres humains imparfaits qui construisent l'histoire ». En ce triste jour pour tous les communistes du monde entier, le message ne peut être que celui-ci: merci d'avoir été la voix des sansvoix, de s'être faits l'écho de ce peuple, de ces travailleurs qui font l'histoire et qui sont les oubliés de l'histoire. Solidarite-internationale 19 juin 2010 TRUCKING, LLC 64$VTUPNT#POEFE$)-t*$$.$t*OTVSFE VM TRUCKING LLC. IS YOUR CONNECTION TO HAITI VM TRUCKING Specializing In Shipping Full Container Loads With Personal Effects, Household Goods & Commercial Cargo, Relief Goods Etc... Suite de la page (14) Nouveau......... dans la médecine traditionnelle et des recherches sur les bénéfices qui en découlent. Alexander Batista, directeur du Centre de Toxicologie et de Biomédecine de Santiago, a indiqué que durant les essais pré- cliniques et toxicologiques réalisés dans cette institution, l’efficacité totale du médicament a été démontrée, ce qui est un important aval pour son usage chez les humains. L’objectif immédiat des chercheurs est la distribution gratuite aux patients lors de consultations spécialisées. Jusqu’à présent des coordinations ont été faites avec les hôpitaux Oncologique et Clinicochirurgical Juan Bruno Zayas, de Santiago. En infusion, l’anamú a des effets antispasmodiques, diurétiques, stimulantes et sudorifiques. Il est également utilisé comme analgésique local et anti-inflammatoire dans diverses affections de la peau et s’emploie contre l’arthrite, la malaria, le rhumatisme et les problèmes de la mémoire. A Cuba, on utilise une décoction de la plante entière dans les cas de cancer et de diabète. L’anamú a des propriétés antivirales et antitumorales, et des effets antileucémiques et cytotoxiques contre plusieurs types de cellules cancéreuses. Une étude publiée en novembre 2008 dans la revue BMC Complementary and Alternative Medicine, souligne que l’anamú a différentes façons de combattre les cellules cancéreuses et recommande de continuer l’étude de cette plante, comme un possible agent pour combattre les tumeurs malignes Tiré de Radio Habana Cuba Si Lorraine 17 juin 2010 20 Haïti Liberté In addition to PORT-AU-PRINCE, VM TRUCKING now ships FULL CONTAINER LOADS and CARS to CAP HAITIEN & GONAIVES t0/&$"--%0&4*5"--t BOOKING, TRUCKING & SHIPPING TO PORT-AU-PRINCE, CAP HAITIEN & GONAIVES WE WILL BEAT THE COMPETITION PLEASE CALL GABRIEL or ROBERT (973) 690-5363 Fax: (973) 690-5364 Email: [email protected] w w w. v m t r u c k i n g . c o m Vol. 3 No. 49 • Du 23 au 29 juin 2010