capes concours externe et cafep

Transcrição

capes concours externe et cafep
CAPES
CONCOURS EXTERNE ET CAFEP
Section : LANGUES VIVANTES ETRANGERES : PORTUGAIS
TRADUCTION
Durée : 5 heures
© Ministère de l’Education nationale > www.education.gouv.fr
ÉPREUVE DE TRADUCTION
VERSION
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Fico na rua, quero ver a festa de perto. Na pequena praça, enquadrada de casas, o sol aperta
já, convicto de Verão, cega o ar, numa reverberação a brancura. Passam na rua os primeiros
comediantes daquela comédia pobre : homens de mulheres, de pernas peludas à mostra, para
que o equívoco se não consume, homens gordos, acarnavalados com cartolas, com mascarras
de carvão na face, com a exibição de uma degradação voluntária – arrepio-me, confranjo-me,
tento achar o significado deste prazer no rebaixamento do cómico, neste aceno à animalidade,
no gosto da assunção do grotesco, como se no homem se não calasse uma saudade do reles,
um eco grosso de enxúndia. Num café próximo, onde me instalo, homens enfarruscados (que
é o seu passe, o seu cartão de livre-trânsito na galhofa) trazem ao ombro sacos de cevada, de
tremoços secos, pousam no mármore das mesas cestos de ovos que esvaziaram e atacaram de
farelo durante o Inverno, ensaiam breves pugnas entre si, disparando punhados de tremoços
como balas. Mas o cortejo vinha aí para iniciar o torneio. À primeira volta não havia batalha,
era a volta da apresentação, como numa tourada. São carros com motivos alegóricos, quadros
vivos, com ranchos de moços que cantam, que lançam serpentinas. À segunda volta, porém,
começa a luta, e uma fúria de chacina desvaira toda a praça. Do alto dos prédios e os cafés
para os carros, uma guerra desembesta ao apelo da raiva que o ano policiou, vibra em disparos
violentos de pequenos sacos, comprimidos de cevada, de farelo, excita-se, aperta a ira de
entusiasmo, ressoa em risos cavados, ecos de triunfos sanguinários de outrora – assim o
penso, refugiado a um canto, perto de uma janela. Às primeiras arremetidas, os moços dos
carros tentam ripostar. Passam por fim escondidos, cobertos com mantas, defendendo-se da
metralha. Foi um espectáculo triste. Num intervalo, entre duas passagens do cortejo, saí do
café, procurei a minha gente pelas janelas. Foi Alfredo quem me viu, me fez sinal para entrar.
Estava contente, ria. Ana conversava com Chico num sofá. Madame e Sofia não estavam.
Cristina travava uma pugna de serpentina com uma janela ao lado.
Vergílio Ferreira, Aparição, Difel, 1983, p. 185-186.
Après avoir traduit le texte, vous expliquerez vos choix de traduction pour les segments
suivants :
1) « Na pequena praça, enquadrada de casas, o sol aperta já, convicto de Verão, cega o
ar, numa reverberação a brancura. »
2) « … homens de mulheres, de pernas peludas à mostra… »
3) « … uma guerra desembesta ao apelo da raiva que o ano policiou, vibra em disparos
violentos de pequenos sacos, comprimidos de cevada, de farelo, excita-se, aperta a ira
de entusiasmo, ressoa em risos cavados… »
4) « Num intervalo, entre duas passagens do cortejo, saí do café, procurei a minha gente
pelas janelas »
THÈME
Cher Monsieur Balsan,
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Je n’écris jamais car, si j’ai de l’orthographe, je n’ai pas de poésie. Or il me faudrait
beaucoup de poésie pour vous raconter l’importance que vous avez pour moi. En fait, je vous
dois la vie. Sans vous, je me serais tuée vingt fois. Voyez comme je rédige mal : une fois
aurait suffi !
Je n’ai aimé qu’un homme, mon mari, Antoine. Il est toujours aussi beau, aussi mince,
aussi jeune. C’est incroyable de ne pas changer comme ça. Faut dire qu’il est mort depuis dix
ans, ça aide. Je n’ai pas voulu le remplacer. C’est ma façon de l’aimer toujours.
J’ai donc élevé seule mes deux enfants, Sue Helen et Rudy.
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Rudy, ça va, je crois : il est coiffeur, il gagne sa vie, il est joyeux, gentil, il a tendance
à changer de copains trop souvent mais bon, il a dix-neuf ans, il s’amuse.
Sue Helen, c’est autre chose. C’est une maussade. Elle est née avec le poil hérissé.
Même la nuit dans ses rêves, elle râle. Elle sort avec un crétin, une sorte de singe qui bricole
des mobylettes toute la journée mais qui ramène jamais un centime. Depuis deux ans, il loge
chez nous. Et en plus, il a un problème… Il pue des pieds.
Franchement, ma vie, avant de vous connaître, je la trouvais souvent moche, moche
comme un dimanche après-midi à Charleroi quand le ciel est bas, moche comme une machine
à laver qui vous lâche quand vous en avez besoin ; moche comme un lit vide. Régulièrement
la nuit, j’avais envie d’avaler des somnifères pour en finir. Puis un jour, je vous ai lu. C’est
que, dans toute vie, même la plus misérable, il y a de quoi se réjouir, de quoi rire, de quoi
aimer. Vous montrez que les petites personnes comme moi ont en réalité beaucoup de mérite
parce que la moindre chose leur coûte plus qu’aux autres. Grâce à vos livres, j’ai appris à me
respecter. À m’aimer un peu. À devenir l’Odette Toulemonde qu’on connaît aujourd’hui : une
femme qui ouvre ses volets avec plaisir chaque matin, et qui les ferme chaque soir aussi avec
plaisir.
Odette.
Eric-Emmanuel Schmitt, Odette Toulemonde et autres histoires,
Albin Michel, 2006, Paris, p. 218-220.
Après avoir traduit le texte, vous expliquerez vos choix de traduction pour les segments
suivants :
1) « Sans vous, je me serais tuée vingt fois »
2) « C’est incroyable de ne pas changer comme ça »
3) « … il a tendance à changer de copains trop souvent mais bon, il a dix-neuf ans, il
s’amuse. »
4) « moche comme une machine à laver qui vous lâche quand vous en avez besoin »