Les dispositions financières et structurelles pour l` infirmière de famille

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Les dispositions financières et structurelles pour l` infirmière de famille
EUR/00/5019315
ORIGINAL : ANGLAIS
E72900
BUREAU RÉGIONAL DE L’EUROPE
___________________________
LES DISPOSITIONS
FINANCIÈRES ET
STRUCTURELLES
POUR L’INFIRMIÈRE
DE FAMILLE
Rapport sur une réunion de l’OMS
Barcelone (Espagne)
28 et 29 avril 2000
SCHERFIGSVEJ 8
DK-2100 COPENHAGUE Ø
DANEMARK
TÉL. : +45 39 17 17 17
FAX : +45 39 17 18 18
TÉLEX : 12000
MÉL. : [email protected]
SITE WEB: HTTP://WWW .WHO.DK
2001
BUT EUROPÉEN 18 DE LA SANTÉ 21
BUT EUROPÉEN 18 DE LA SANTÉ 21
AMÉLIORATION DES RESSOURCES HUMAINES POUR LA SANTÉ
D’ici 2010, tous les États membres devraient avoir fait en sorte que les professionnels de la santé
et les professionnels d’autres secteurs aient les connaissances, l’état d’esprit et les compétences
qui leur permettent de protéger et de promouvoir la santé.
(Adopté par le Comité régional de l’OMS pour l’Europe à sa quarante-huitième session, Copenhague, septembre 1998)
RÉSUMÉ
Pour faire progresser la notion d’infirmière de famille dans le
domaine des soins primaires, les participants à la réunion ont
examiné des mécanismes permettant de financer et mettre en
œuvre cette notion dans différents systèmes de soins de
santé. Les buts de la réunion étaient les suivants : examiner
les moyens d’adopter la notion d’infirmière de famille dans
différents systèmes de soins ; évaluer ce qu’implique cette
notion ; et déterminer les dispositions financières et structurelles nécessaires. Les participants étaient un représentant
des consommateurs, des infirmières et infirmiers, des sagesfemmes, des médecins et des tiers payants.
Les participants ont constitué des groupes de travail pour
discuter de diverses questions : intégration, financement et
gamme des services infirmiers dans le secteur des soins
primaires. Trois modèles de systèmes de soins ont été
examinés : le modèle de Beveridge, le modèle de Bismarck
et celui des pays en transition. Sur la base des discussions
en groupes de travail, les participants ont formulé des
recommandations précises pour la mise en œuvre de la
notion d’infirmière de famille dans les différents systèmes de
soins.
Mots clés
NURSING
FAMILY PRACTICE
PRIMARY HEALTH CARE
ECONOMICS, NURSING
HEALTH SERVICES ADMINISTRATION
EUROPE
© Organisation mondiale de la santé – 2000
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Le présent document a été rédigé, traduit et saisi sur traitement de texte au service des documents
du Bureau régional de l’OMS pour l’Europe, Copenhague.
Sommaire
Page
Introduction...................................................................................................................................................1
Objectifs et déroulement de la réunion .........................................................................................................2
Les services infirmiers de famille et de proximité dans le cadre des soins de santé primaires
dans différents systèmes de soins de santé..................................................................................................2
Réunion des groupes de travail .....................................................................................................................3
Les services infirmiers dans le cadre des soins de santé primaires en Finlande, en Islande
et en Espagne, qui représentent les pays appliquant le modèle de Beveridge ........................................3
Les services infirmiers dans le cadre des soins de santé primaires en Autriche, en Belgique
et en Allemagne, qui représentent les pays conformes au modèle de Bismarck ....................................4
Les services infirmiers dans le cadre des soins de santé primaires en Pologne et en République
de Moldova, qui représentent des pays en phase de transition ...............................................................5
Conclusions...................................................................................................................................................6
Propositions finales .......................................................................................................................................7
Clôture de la réunion.....................................................................................................................................9
Annexe 1
Annexe 2
Annexe 3
Annexe 4
Annexe 5
Annexe 6
Annexe 7
Annexe 8
Annexe 9
Objet de la réunion ................................................................................................................. 10
Participants ............................................................................................................................. 11
Programme ............................................................................................................................. 14
Les soins infirmiers dans le système allemand de soins à domicile ....................................... 15
L’intégration et le financement des services infirmiers dans le cadre des soins
de santé primaires en Finlande ............................................................................................. 18
L’intégration et le financement des services infirmiers de santé familiale
dans le cadre des soins primaires en République de Moldova ............................................. 19
Services infirmiers dans le cadre des soins primaires en Belgique ........................................ 21
Dispositions financières et structurelles relatives à l’infirmière de famille............................ 30
Soins infirmiers relevant des soins de santé primaires en Autriche ....................................... 34
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Introduction
Les réformes du système de soins réalisées dans les années 90 en Europe ont deux caractéristiques communes : une augmentation des dépenses de soins et une décentralisation de la prise
de décision. Des objectifs tels que la prévention et la recherche de l’équité n’ont pas été prioritaires. Les attentes de plus en plus élevées des consommateurs et l’existence de besoins sanitaires
non satisfaits sont des défis à l’égard desquels les infirmières, entre autres, peuvent véritablement
agir pour améliorer la santé des populations.
Ces dernières années, il est devenu manifeste qu’il existe des différences importantes en matière
d’équité en santé, de chômage, de logement et de pauvreté, non seulement dans les pays en
développement mais également dans les plus nantis. C’est pourquoi le Bureau régional de l’OMS
pour l’Europe a proposé la SANTÉ 21, la politique-cadre de la Santé pour tous pour la Région
européenne de l’OMS, qui est conçue comme un modèle global pour faire face à cette situation
nouvelle. En étant plus productives, en ayant une vie active plus longue et en participant davantage aux activités de la collectivité, des personnes en meilleure santé peuvent offrir quelque
chose à la société et devenir des citoyens plus efficaces.
Selon la définition qui figure dans la SANTÉ 21, l’infirmière de famille est un modèle qui propose
une démarche globale concernant les soins infirmiers primaires (annexe 1). Avec le concours de
huit États membres, l’OMS choisira des zones de démonstration pour mettre à l’épreuve des
modèles appropriés de soins infirmiers de famille et de proximité dans différents pays. Des
représentants des pouvoirs publics, des caisses d’assurance maladie, des associations d’infirmières
et des consommateurs ont été invités à participer à une réunion, à Barcelone en avril 2000, pour
discuter des implications du modèle de l’infirmière de famille, de l’infrastructure et du financement qu’il suppose, et des projets pilotes.
Les infirmières de famille travaillent en première ligne, écoutent les consommateurs, et les
mettent en mesure de prendre en charge leur santé et de faire des choix éclairés sur celle-ci. Les
groupes cibles de l’infirmière de famille sont les familles et les personnes qui vivent dans une
zone géographique déterminée ; tous les âges et l’ensemble de la localité sont visés. Les activités
de l’infirmière de famille comprennent la promotion de la santé, la prévention des maladies, les
soins curatifs, l’accompagnement en fin de vie et la réadaptation.
Des études mettent en évidence le fait qu’il est possible d’obtenir d’excellents résultats, sur les
plans de l’efficacité, de la limitation des dépenses et de la satisfaction des patients, en utilisant
les infirmières et leurs compétences en dehors du cadre hospitalier. Le recours aux soins infirmiers de famille et aux services infirmiers de proximité semble être plus facile dans les pays où
le système national de soins de santé assure une couverture universelle et une gamme complète
de services de santé que dans ceux où les systèmes de soins reposent essentiellement sur
l’assurance maladie. Dans les pays qui ont une expérience des services d’infirmières de santé
publique, tous les groupes sociaux les acceptent et environ 95% des familles les utilisent. Ces
résultats positifs semblent indiquer l’opportunité d’étudier de façon plus approfondie le rôle des
soins infirmiers de famille.
La réunion a eu lieu au Centre européen pour les services de soins de santé intégrés, à Barcelone
les 28 et 29 avril 2000. Elle a rassemblé 20 représentants et observateurs de ministères de la santé,
d’établissements de formation d’infirmières, d’associations d’infirmières et de sages-femmes, de
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caisses d’assurance maladie, de consommateurs et du Bureau régional de l’OMS pour l’Europe.
Les participants constituaient un groupe d’experts représentant les systèmes de soins de santé
reposant sur le modèle de Beveridge, celui de Bismarck et celui en place dans les pays où un
système d’État existait dans le passé. Il a été demandé à Mme Gillian Biscoe (Australie) d’animer
la réunion (la liste des participants figure à l’annexe 2). Mme Ragnheidur Haraldsdottir a présidé la
réunion et le Dr Mårten Kvist a été nommé rapporteur jusqu’à l’arrivée du Dr Marjukka VallimiesPatomäki, qui s’est ensuite acquittée de cette tâche.
Mme Anita Simoens-De Smet et Mme Ragnheidur Haraldsdottir ont présidé les groupes de
travail et Mme Madrean Schober et le Dr Grazyna Wojcik en ont été les rapporteurs.
Objectifs et déroulement de la réunion
Mme Gillian Biscoe a décrit les objectifs et le déroulement de la réunion de la façon suivante :
•
•
•
discuter des moyens d’adopter le modèle d’infirmière de famille dans différents systèmes de
soins de santé ;
discuter des implications de ce modèle élargi ;
déterminer les dispositions structurelles et financières nécessaires.
Le programme se trouve dans l’annexe 3. Dans l’exposé qu’elle a fait au début de la réunion, le
Dr Mila Garcia-Barbero a décrit les fonctions essentielles de l’OMS et les tâches principales du
Centre européen de l’OMS pour des services intégrés, qui est établi à Barcelone.
Au cours de la première journée, les objectifs de la réunion ont été abordés lors de discussions et
d’un exposé présenté par M. Harald Kesselheim en séance plénière. Les discussions se sont
poursuivies dans des réunions parallèles de groupes de travail, qui ont porté sur les deux thèmes
énoncés ci-après, qui ont fait chacun l’objet d’un exposé de dix minutes dans chaque groupe de
travail :
•
Comment, dans différents systèmes de soins, les services infirmiers de famille peuvent-ils
être intégrés dans les soins de santé primaires et être financés dans le cadre de ces derniers ?
•
Comment est-il possible, dans différents systèmes de soins, d’assurer la prestation de
l’ensemble des services infirmiers de famille, de mettre en place une couverture universelle à
cet égard et de donner un accès direct à ces services ?
Au cours de la deuxième journée, les conclusions des groupes de travail ont été présentées en
séance plénière. Ensuite, les participants ont discuté des modèles possibles d’infirmière de
famille dans les différents systèmes de soins, en groupes de trois à quatre personnes. Les propositions finales de ces groupes ont ensuite été présentées en séance plénière.
Les services infirmiers de famille et de proximité dans le cadre des soins de
santé primaires dans différents systèmes de soins de santé
M. Kesselheim a présenté les soins à domicile en Allemagne dans l’optique des soins infirmiers
(annexe 4). Dans ce pays, la politique de santé a changé considérablement au cours des dix
dernières années. On s’est efforcé d’intégrer les soins médicaux, les soins infirmiers, la réadaptation et les services préventifs et sociaux dans un ensemble cohérent, tout en empêchant un
recours excessif à ces services. Depuis que le régime d’assurance relatif aux soins de longue
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durée est entré en vigueur en 1995, le volume des soins à domicile a augmenté de 75% et le
nombre de soignants travaillant en établissements a doublé. Cependant, il est nécessaire de
résoudre des problèmes au niveau des structures et des processus des services infirmiers actuels,
pour réduire l’utilisation de soins coûteux en établissement, améliorer l’emploi des ressources,
renforcer l’intégration des soins et s’orienter davantage vers des services infirmiers reposant sur
des données probantes et axées sur la qualité.
Selon M. Kesselheim, les caisses d’assurance maladie allemandes soutiennent l’utilisation des
services infirmiers dans les soins de longue durée. Il a estimé que la notion d’infirmière de
famille contribuerait aux changements qu’il est nécessaire d’apporter dans le domaine des soins
infirmiers en Allemagne.
Au cours de la discussion qui a suivi, les participants ont examiné la définition de l’infirmière de
famille sur la base de la politique de la SANTÉ 21, le rôle élargi des soins infirmiers par rapport
aux rôles traditionnels et les implications de la modification de la structure des soins de santé
primaires. Ils ont mis l’accent sur le renforcement de la démarche axée sur le patient, la famille
et la communauté locale dans la formation initiale et continue dans le domaine des soins infirmiers. Cependant, le risque d’une approche paternaliste des soins infirmiers de famille a suscité
des préoccupations.
Réunion des groupes de travail
M. Kesselheim (annexe 4), le Dr Marjukka Vallimies-Patomäki, de Finlande (annexe 5), le
Dr Grazyna Wojcik, de Pologne, et Mme Elena Stempovscaia, de République de Moldova
(annexe 6) ont présenté le premier thème au cours des réunions des groupes de travail. Le deuxième
thème a été présenté par Mme Anita Simoens-De Smet, de Belgique (annexe 7), Mme Teresa Icart,
d’Espagne (annexe 8), Mme Ragnheidur Haralsdottir, d’Islande, et Mme Monika Klampfl,
d’Autriche (annexe 9).
Les exposés et les discussions qui ont suivi ont débouché sur les conclusions présentées ci-après.
Les services infirmiers dans le cadre des soins de santé primaires en Finlande,
en Islande et en Espagne, qui représentent les pays appliquant le modèle de
Beveridge
La Finlande et l’Islande ont mis en place un système de soins de santé primaires il y a environ
30 ans, tandis qu’en Espagne le système de soins de santé actuel a été créé en 1986 et la réforme
n’a pas encore été achevée dans l’ensemble du pays.
Financement :
•
En Finlande et en Islande, les services infirmiers sont financés principalement par les
recettes fiscales, par le biais du budget de l’État.
•
En Espagne, le financement repose sur la participation des communautés autonomes au
budget général de soins de santé, mais il existe une tendance générale à l’évolution vers
l’assurance privée.
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Législation :
•
En Finlande et en Islande, la législation fait des soins de santé primaires la pierre angulaire
du système de soins de santé et en confie la responsabilité aux autorités locales.
•
En Espagne, la Catalogne, l’Andalousie, le Pays basque et Valence ont leur propre service
de santé, tandis que l’Institut national de santé est le plus important service public de santé
dans les communautés qui ne jouissent pas de l’autonomie en ce qui concerne la prestation
des services de santé.
Couverture :
•
La couverture est universelle.
Prestataires de services :
•
En Finlande et en Islande, les services infirmiers relevant des soins de santé primaires sont
fournis dans des centres de santé municipaux répartis dans l’ensemble du pays.
•
En Espagne, le réseau national de centres publics de soins constitue le niveau de base des
soins de santé.
Gamme des services infirmiers :
•
Complète.
Autres aspects :
•
En Finlande et en Islande, la législation et la formation répondent aux conditions requises
pour un rôle élargi des infirmières dans le domaine des soins de santé primaires.
•
En Espagne, la réforme des soins de santé a amélioré les possibilités d’offrir des services
préventifs à la population.
Les services infirmiers dans le cadre des soins de santé primaires en Autriche,
en Belgique et en Allemagne, qui représentent les pays conformes au modèle de
Bismarck
Financement :
•
En Belgique et en Allemagne, les services infirmiers relevant des soins de santé primaires
sont financés par le régime public d’assurance. Les fonds sont alloués directement aux
organismes sur présentation d’une facture.
•
En Autriche, les services infirmiers sont financés par l’État, les provinces et les
municipalités. Les caisses d’assurance maladie ne couvrent pas la promotion de la santé ni
la prévention des maladies.
Couverture :
•
En Autriche et en Belgique, la couverture est universelle.
•
En Allemagne, le régime d’assurance de soins de santé de longue durée couvre 98,5% de la
population.
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Prestataires de services :
•
En Autriche, les associations de protection sociale et les municipalités sont les prestataires
de services.
•
En Belgique, les omnipraticiens, les centres de soins médicaux généraux, le secteur privé,
les villes, l’Église catholique et des organisations liées à des associations de patients
fournissent les services ; différents centres de santé fournissent des services destinés aux
enfants, aux jeunes et aux travailleurs.
•
En Allemagne, les généralistes, des associations d’infirmières, des Églises, des œuvres de
bienfaisance, des organismes de protection sociale et des organismes locaux fournissent les
services.
Gamme des services infirmiers :
•
Les services infirmiers relevant des soins de santé primaires comprennent principalement
les soins infirmiers à domicile ; les services préventifs sont très limités.
•
Le niveau des services infirmiers à domicile repose sur l’évaluation professionnelle des
besoins du patient. Le nombre de niveaux de prestations varie d’un pays à l’autre.
•
En Allemagne, les prestations de soins à domicile prennent la forme d’allocations, de soins
professionnels ou une combinaison des deux et de soins en établissement.
•
En Belgique, un autre système de soins a été mis au point et des ressources ont été allouées
au titre de services infirmiers à domicile et de soins de courte durée en établissement.
•
En Autriche, les services infirmiers couvrent les soins infirmiers à domicile, les services
d’aide ménagère et les repas livrés à domicile. Seul un petit nombre d’activités de
promotion de la santé et d’éducation sanitaire sont menées dans le cadre des soins
infirmiers à domicile.
Autres aspects :
•
Le but du système de prestations est de diminuer le recours aux soins en établissement.
•
La grande diversité des prestataires de services de santé peut provoquer des doubles
emplois et rendre nécessaire de coordonner les services.
•
Il est essentiel de mener une action d’assurance qualité pour obtenir un financement des
services infirmiers.
•
Les soins infirmiers à domicile sont prodigués par des infirmières ayant reçu une formation
à l’hôpital.
Les services infirmiers dans le cadre des soins de santé primaires en Pologne et
en République de Moldova, qui représentent des pays en phase de transition
À partir de 1995, la réforme des soins de santé en Pologne a porté sur le renforcement des soins
de santé primaires et s’est traduit par une augmentation du nombre de généralistes, une restructuration du réseau d’hôpitaux, le transfert aux communes et la privatisation de l’infrastructure de
soins de santé et l’augmentation du nombre et de la diversité des prestataires de services
libéraux. En République de Moldova, la réforme des soins de santé porte principalement sur les
soins de santé primaires.
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Financement :
•
En Pologne, les services infirmiers, à l’exception des services infirmiers scolaires, sont
financés par les caisses d’assurance maladie.
•
En République de Moldova, le financement des soins infirmiers de famille s’effectue par le
biais du budget national. Il est prévu de mettre en place un régime d’assurance maladie.
Couverture :
•
En Pologne, la couverture est universelle.
Prestataires de services :
•
En Pologne, les services infirmiers sont fournis par des organismes de soins de santé
publics et privés, des généralistes, des organisations de soins infirmiers privées et des
cabinets d’infirmiers libéraux.
•
En République de Moldova, le système du médecin et de l’infirmière de famille a été
adopté. Certaines personnes faisant partie de groupes vulnérables reçoivent une aide de la
part d’œuvres de bienfaisance et de l’Église.
Gamme des services infirmiers :
•
En Pologne, la réforme a entraîné une diversification des rôles des infirmières de famille et
de proximité.
•
En République de Moldova, les prestations minimales garanties par l’État comprennent les
soins d’urgence, les vaccinations et les soins aux cancéreux, aux tuberculeux et aux
diabétiques. Les services infirmiers reposent sur des soins infirmiers de famille complets.
Autres aspects :
•
En Pologne, les infirmières et les sages-femmes qui travaillent dans le secteur des soins de
santé primaires ont suivi une préparation spéciale approfondie, qui comprend notamment
une formation aux soins infirmiers de famille et à la direction des soins infirmiers.
Conclusions
À la suite des exposés et des discussions, les groupes de travail sont parvenus aux conclusions
suivantes.
1.
Dans les pays utilisant le modèle de Beveridge, les services infirmiers relevant des soins de
santé primaires sont à la disposition de tous d’un bout à l’autre de l’existence.
2.
Dans les pays utilisant le modèle de Bismarck, les services infirmiers relevant des soins de
santé primaires sont axés sur les assurés, tandis que les plus défavorisés peuvent opter pour
une non-participation au régime.
3.
Les pays en phase de transition sont en train de réformer les soins de santé primaires et de
développer les services infirmiers de famille et de proximité.
4.
Dans les systèmes reposant sur l’assurance, des fonds sont également disponibles pour les
services infirmiers de famille, mais une réaffectation des ressources sera nécessaire.
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5.
Les caisses d’assurance maladie financeront des services infirmiers reposant sur l’idée de
l’infirmière de famille si la qualité des services est conforme à leurs exigences.
6.
La mise en œuvre de l’idée d’infirmière de famille provoquera une augmentation des
dépenses de 1,6%, attribuable principalement au coût de la formation.
7.
Il est essentiel de définir de façon appropriée la situation juridique des infirmières pour
pouvoir mettre en œuvre l’idée de l’infirmière de famille.
8.
Dans les systèmes reposant sur l’assurance, il existe un double emploi entre les services
infirmiers à domicile, tandis que l’offre de services de promotion de la santé est très
limitée.
9.
Dans de nombreux pays, la pratique infirmière ne repose pas sur une formation axée sur la
famille et les cadres de proximité.
Propositions finales
La réunion a permis aux participants de mieux comprendre le financement des soins infirmiers
axés sur la famille et les cadres de proximité, la façon dont ils sont intégrés dans les soins de
santé primaires et la gamme de leurs composants dans différents systèmes de soins de santé.
Cependant, il n’a pas été possible d’atteindre pleinement les objectifs concernant la présentation
de modèles de financement des services de soins infirmiers de famille, en particulier dans les
pays qui utilisent le modèle de Bismarck.
À la suite des discussions, les propositions suivantes ont été formulées.
1.
Implications de l’idée de l’infirmière familiale dans l’optique des besoins de la population :
•
il faut renforcer les soins de santé primaires comme fondement du système de soins de
santé ;
•
les activités doivent être axées sur l’ensemble de la population et sur différents
groupes cibles dans un domaine donné ;
•
il faudrait améliorer l’accès aux services infirmiers dans le cadre des soins de santé
primaires sur la base des besoins des individus et des familles ;
•
il faudrait renforcer la participation des patients ;
•
il faudrait offrir une option complémentaire aux patients ;
•
il faudrait améliorer la qualité, la continuité et l’étendue des services infirmiers ;
•
il faudrait mieux comprendre les besoins des individus et les effets des modes de vie ;
•
il faudrait être plus conscient de la nécessité d’information et d’un soutien social ;
•
il faudrait renforcer des méthodes de travail globales et une démarche d’ensemble dans
la pratique infirmière ;
•
il faudrait améliorer l’intégration des services sanitaires et sociaux et des services
sanitaires entre eux ;
•
il faudrait favoriser la création de réseaux avec d’autres secteurs et des organisations
de consommateurs ;
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•
2.
3.
4.
il faudrait développer la répartition des tâches entre les professionnels de soins de
santé.
Compte tenu de la nouvelle structure des soins de santé, il faudrait :
•
mettre en place des dispositions réglementaires et financières pour assurer un accès
égal aux services infirmiers de famille ;
•
offrir des services de soins primaires répondant aux besoins de la population et aux
circonstances locales ;
•
mettre en place une gamme complète de soins infirmiers de famille conformément à
l’approche pluridisciplinaire des soins de santé primaires ;
•
établir des systèmes de paiement mixtes pour favoriser la réalisation des priorités
sanitaires et l’octroi de la même valeur aux services des infirmières et à ceux des
autres professionnels de santé.
La mise en œuvre de services infirmiers de famille dans les pays utilisant le modèle de
Beveridge devrait :
•
être conforme à la législation régissant les soins de santé primaires ;
•
reposer sur le système actuel de soins de santé primaires et de financement de ceux-ci ;
•
donner lieu à une formation en soins infirmiers et à la mise au point de méthodes de
travail dans le domaine des soins primaires conformément à l’idée d’infirmière de
famille et dans le cadre de la définition des soins de santé primaires adoptée à la
Conférence d’Alma-Ata en 1978 et réaffirmée 20 ans plus tard à Almaty (Kazakhstan).
La mise en œuvre de services infirmiers de famille dans les pays recourant au modèle de
Bismarck devrait :
•
permettre de mieux comprendre l’idée de l’infirmière de famille et son incidence sur la
santé ;
•
s’accompagner d’une allocation des ressources et des fonds existants aux services
infirmiers de famille ;
•
produire des données factuelles concernant la qualité et l’efficacité des services
infirmiers de famille à l’intention des caisses d’assurance ;
•
permettre d’évaluer le rapport coût-efficacité des services infirmiers de famille aux
niveaux national et européen ;
•
permettre aux patients de choisir entre plusieurs options et d’avoir un accès égal aux
soins infirmiers ;
•
coordonner les activités des différents prestataires des services sanitaires dans le
secteur des soins de santé primaires ;
•
élargir la gamme des soins infirmiers couverts par les caisses d’assurance maladie, des
soins infirmiers à domicile à la promotion de la santé et aux services de prévention ;
•
réorienter les méthodes de travail dans le domaine des soins de santé primaires sur la
base de l’idée de l’infirmière de famille ;
•
concevoir la formation initiale et permanente sur la base de l’idée de l’infirmière de
famille.
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Clôture de la réunion
Mme Ainna Fawcett-Henesy a remercié chaleureusement les participants. Elle a déclaré que le
Bureau régional continuerait à collaborer avec les pays pilotes en ce qui concerne les travaux
préparatoires concernant l’allocation de ressources financières appropriées et la conception de
modèles structurels pour la mise en œuvre de l’idée d’infirmière de famille dans les différents
systèmes de soins de santé.
Mme Ragnheidur Haraldsdottir a également exprimé aux participants sa gratitude pour leurs interventions au cours de la réunion et a souligné les efforts et les réalisations remarquables de
Mme Ainna Fawcett-Henesy en vue du développement et du renforcement des soins infirmiers
en Europe.
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Annexe 1
OBJET DE LA RÉUNION
Relativement nouvelle, la notion d’infirmière de famille a été lancée par l’OMS dans le document
SANTÉ 21 : introduction à la politique-cadre de la Santé pour tous pour la Région européenne1. Elle
repose sur la conviction que la famille est l’unité la plus importante de la société et devrait pouvoir avoir
un accès direct aux services d’une infirmière dotée des compétences nécessaires pour offrir des prestations couvrant l’éventail complet des états de santé. En outre, des données de plus en plus abondantes
semblaient indiquer que les infirmières qui travaillaient de cette façon pouvaient réduire la charge de
morbidité, aider puissamment les familles (en particulier celles qui rencontrent des difficultés), et être
économiques, efficaces sur le plan clinique et bien acceptées par la population.
Des infirmières travaillent dans des cadres de proximité dans la plupart des 51 États membres de la
Région européenne, mais il existe des différences considérables dans la façon dont elles s’acquittent alors
de leurs tâches. Le nouveau modèle proposé repose sur une approche globale de la famille moderne,
prenant en compte l’éventail complet des états de santé et accordant une attention particulière à
l’autonomisation des individus, des familles et des groupes. Ce rôle de l’infirmière doit lui permettre
d’intervenir aux périodes critiques de la vie et de répondre aux besoins particuliers des groupes marginalisés et vulnérables.
L’objet de la réunion de Barcelone est de discuter des meilleurs moyens de présenter, dans les pays
d’Europe, ce modèle élargi des soins infirmiers et ses implications, et de définir les dispositions
structurelles et financières nécessaires pour atteindre les objectifs fixés. On utilisera les conclusions de la
réunion pour élaborer des recommandations sur une méthode permettant de mettre à l’épreuve la notion
d’infirmière de famille dans certains États membres. Des représentants des pouvoirs publics, des caisses
d’assurance maladie, des associations d’infirmières et des consommateurs sont invités à participer à cette
réunion.
1
Copenhague, Bureau régional de l’OMS pour l’Europe, 1998 (Série européenne de la Santé pour tous, n° 5).
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Annexe 2
PARTICIPANTS
Mme Gillian Biscoe
Nurse Consultant
622 Sandy Bay Road
7005 Sandy Bay
Tasmanie
Australie
Tél. : +61-3-6225.47.10
Fax : +61-3-6225.07.40
Mél. : [email protected]
Mme Dolors Costa-Sampere
Présidente de l’Association des sages-femmes catalanes
Coordinatrice du programme de soins aux femmes
dans la région de santé publique du Centre
Tapineria, 10, 2n
08002 Barcelone
Espagne
Tél :
Fax :
Mél. :
Mél. :
M. Fons Dekkers
Fédération des organisations de patients
et de consommateurs des Pays-Bas
P.O. Box 1539
NL 3500 BM Utrecht
Tél. : +31-30-29.70.302
Fax : +31-30-29.70.606
Mél. : [email protected]
+34-93-310.15.64
+34-93- 310.51.16
[email protected]
[email protected]
Pays-Bas
Mme Ragnheidur Haraldsdottir (présidente)
Chef de département :
Ministère de la santé et de la sécurité sociale
Heilbrigdis og Tryggingamalaradune
Laugavegur, 116
IS 150 Reykjavik
Islande
Tél. : +354-56-09.700
Fax : +354-55.19.165
Mél. : [email protected]
Mme Teresa Icart
École d’infirmières de l’université de Barcelone
Infermeria, 3a planta, despatx 115
Av. Feixa Llarga, s/n
08907 L’Hospitalet de Llobregat
Barcelone
Espagne
Tél. : +34-93-231.72.73
Fax : +34-93-402.42.97
Mél. : [email protected]
M. Harald Kesselheim
AOK Bundesverband
Postfach 200344
D 53170 Bonn
Allemagne
Tél. : +49-228.84.35
Fax : +49-228.84.37.26
Mél. : [email protected]
EUR/00/5019315
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Mme Monika Klampfl
Amt. Steiermaerkischen Landesregierung
Fachabteilung für das Gesundheitswesen
Paulustrogasse, 4
A8010 Graz
Autriche
Tél. : +43-316.877.35.22
Fax : +43-316.877.35.55
Mél. : [email protected]
Dr Myriam Ovalle Bernal
Conseil général des écoles d’infirmières diplômées
Fuente del Rey, 2
28023 Arabaca (Madrid)
Espagne
Tél. : +34-91-334.55.20
Fax : +34-91-334.55.03
Mél. : [email protected]
Mme Blanca Prats Viedma
Ministère de la santé de Catalogne
Travessera de las Corts, 131–159
Pavelló Ave María
08028 Barcelone
Espagne
Tél. : +34-93-227.29.00
Fax : +34-93-227.29.90
Mél. : [email protected]
Mme Madrean Schober
ICN Virginia Henderson Fellow
Conseil international des infirmières
3, place Jean-Marteau
CH 1201 Genève
Suisse
Tél. : +1-812-339.91.00
Fax : +1-812-339.97.00
Mél. : [email protected]
Mme Glòria Seguranyes
Confédération internationale des sages-femmes
Directrice du service de formation des sages-femmes
École d’infirmières, Service des soins aux mères
et aux enfants, Campus Bellvitge
Feixa Llarga, s/n
Pavelló de Govern, 3ª planta
08907 L’Hospitalet de Llobregat (Barcelone)
Espagne
Tél. : +34-93- 402.42.47
Fax : +34-93- 402.42.97
Mél. : [email protected]
Mme Anita M. Simoens-De Smet
Directeur d’administration
Ministère des affaires sociales, de la santé publique
et de l’environnement
C.A.E. Quartier Vésale B 536
B 1010 Bruxelles
Belgique
Tél. : +32-2-21.04.777
Fax : +32-2-21.04.791
Mél. : [email protected]
Mme Elena Stempovscaia
Directeur général des soins infirmiers et présidente
de l’Association républicaine des soins infirmiers
150 Columna Street
2004 Chisinau
République de Moldova
Tél. : +373-2-24.66.59
Fax : +373-2-72.92.81, 32.33.14
Mél. : [email protected]
EUR/00/5019315
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M. Joan Enric Torra Bou
Membre du Conseil de rédaction
Revue de soins infirmiers « ROL »
Sant Elies, 29
08006 Barcelone
Espagne
Tél. : +34-93-200.80.33
Fax : +34-93-200.27.62
Mél. : [email protected]
Mél. : http://www.readysoft.es/joanenric
Site Internet : rol.readysoft.es
Mme Grazyna Wojcik
Directrice générale des soins infirmiers,
Section des soins infirmiers
Ministère de la santé et de la protection sociale
15, Miodowa St
PL-00-952 Varsovie
Pologne
Tél. : 831.21.91
Fax : +48-22-63.49.333
Mél. : [email protected]
http://www.mzios.gov.pl
Organisation mondiale de la santé
Bureau régional de l’Europe
Mme Ainna Fawcett-Henesy
Conseiller régional, Soins infirmiers et obstétricaux
Bureau régional de l’OMS pour l’Europe
8, Scherfigsvej
DK 2100 Copenhague
Danemark
Tél. : +45-39.17.17.17
Fax : +45-39.17.17.18
Mél. : [email protected]
Site Internet : http://[email protected]
Dr Mårten Kvist (corapporteur)
Conseiller technique, Service des soins
de santé primaires
Bureau régional de l’OMS pour l’Europe
Tél. :
Fax : +45-39-17.18.65
Mél. : [email protected]
Dr Marjukka Vallimies-Patomaki (corapporteur)
Consultant temporaire
Soins infirmiers et obstétricaux
Bureau régional de l’OMS pour l’Europe
Tél. : +45-39-17.17.17
Fax : +45-39-17.18.18
Mél. : [email protected]
Site Internet : http:/[email protected]
+45-39-17.13.56
Bureau de l’OMS pour les services intégrés de soins de santé
Dr Mila Garcia-Barbero
Directeur
Marc Aureli, 22-36
08006-Barcelone
Espagne
Tél. : +34-93-241.82.70
Fax : +34-93-241.82.71
Mél. : [email protected]
Site Internet : http://www.es.euro.who.int
Mme Maribel Gené Cases
Assistante de programme
Tél. : +34-93-241.82.70
Fax : +34-93-241.82.71
Mél. : [email protected]
Site Internet : http:// www.es.euro.who.int
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Annexe 3
PROGRAMME
Vendredi 28 avril 2000
09h30 – 10h00
Inscription
10h00 – 10h10
Ouverture de la réunion et désignation du président et du rapporteur, Mila Garcia Barbero
10h10 – 10h20
Présentation de l’objet de la réunion, Ainna Fawcett-Henesy
10h20 – 10h40
L’infirmière de famille, une nouvelle possibilité d’offrir des soins infirmiers complets à
la population, Ainna Fawcett-Henesy
10h40 – 10h50
Qu’est-ce que les soins infirmiers de famille et de proximité apportent de plus ? Résultats
de travaux de recherche et données recueillies dans les pays, Marjukka Vallimies-Patomäki
10h50 – 11h00
Discussion
11h00 – 11h30
Pause-café
11h30 – 12h00
Les soins à domicile dans l’optique des soins infirmiers, Harald Kesselheim
12h00 – 12h20
Introduction à l’intention des groupes de travail, Gillian Biscoe, animatrice
12h20 – 13h00
Réunion de groupes de travail : comment les services infirmiers de famille peuvent-ils
être intégrés dans le système des soins de santé primaires et financés dans le cadre de ce
dernier dans différents systèmes de soins de santé ? (Brève présentation de ce thème)
13h00 – 14h00
Déjeuner
14h00 – 15h00
Réunion de groupes de travail (suite)
15h00 – 17h00
Réunion de groupes de travail : comment peut-on offrir une gamme complète de services
infirmiers de famille et assurer la couverture universelle de ces services et un accès direct à
ceux-ci dans différents systèmes de soins de santé ? (Brève présentation de ce thème)
17h00 – 17h15
Brefs rapports des groupes de travail : travaux en cours
17h15
Fin de la première journée
Samedi 29 avril 2000
09h00 – 10h00
Groupes de travail : conclusions finales et exposés en séance plénière
10h00 – 11h00
Rapport des groupes de travail : comment faut-il utiliser les infirmières de famille,
assurer un accès direct aux patients et financer les services infirmiers de famille dans
différents systèmes de soins de santé, Gillian Biscoe, animatrice
11h00 – 12h30
Discussion : implications et stratégies – comment mettre en œuvre les services
infirmiers de famille dans différents systèmes de soins de santé (sur la base des résultats
des délibérations des groupes de travail) ? Gillian Biscoe, animatrice
12h30 – 12h50
Conclusions et stratégie finale, Ainna Fawcett-Henesy
12h50 – 13h00
Fin de la réunion, Mila Garcia Barbero
13h00 – 14h00
Déjeuner
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Annexe 4
LES SOINS INFIRMIERS DANS LE SYSTÈME ALLEMAND
DE SOINS À DOMICILE
Harald Kesselheim
Chef du département des soins de longue durée
AOK-Bundesverband
En Allemagne, la politique en matière de soins de santé a changé considérablement au cours de la
décennie écoulée. En raison de changements démographiques et eu égard au fait que le système de soins
de santé ne pourra disposer de plus de 280 milliards de marks, provenant du régime d’assurance maladie
et du régime d’assurance de soins de longue durée (soit plus de 15% des rémunérations), il a été nécessaire de réaliser une série de réformes.
Pour les hommes et femmes politiques allemands en tout cas, ces réformes ont été influencées par une
terminologie nouvelle à savoir les expressions « gestion coordonnée des soins » et « prise en charge des
maladies ».
Il n’y a là rien de vraiment neuf pour les infirmières et infirmiers : ils s’emploient depuis longtemps à
administrer la situation complexe de ceux qui ont besoin de soins. Il faut prévoir un dosage approprié de
soins médicaux, de soins infirmiers, de réadaptation et de prise en charge sociale pour chaque cas, et
rejeter les méthodes douteuses et superflues de traitement et d’assistance.
Le champ d’action des soins infirmiers est caractérisé par des déficiences structurelles. En particulier, il
existe des structures compliquées de fournitures et de financement, ainsi qu’un excédent des services
offerts, qui déterminent la demande.
Depuis le lancement du nouveau régime d’assurance de soins de longue durée, en 1995, le nombre total
de services de soins à domicile a augmenté de 75%, pour passer à environ 12 000.
Au cours de la même période, le nombre de prestataires de soins en établissement a environ doublé. En
tout, il y a environ 12 000 établissements. Les listes d’attente appartiennent désormais au passé !
Par rapport à 1995, il n’y avait qu’environ 200 000 bénéficiaires de plus en 1999.
En 1999, le régime d’assurance maladie et le régime de soins de longue durée ont payé environ 30 milliards
de marks aux prestataires de services. Si l’on tient compte des paiements effectués par les particuliers et les
organismes de protection sociale, environ 50 milliards de marks sont versés actuellement pour les soins
infirmiers.
Les soins présentent les caractéristiques suivantes :
−
la profession médicale sous-estime la place à accorder aux soins infirmiers, qui passent toujours après
la réadaptation, en particulier pour les personnes âgées ;
−
l’hospitalisation et l’administration de médicaments notamment pour les maladies chroniques ;
−
un manque d’interconnections et une déficience considérable en matière d’assurance qualité.
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En conséquence, il faut maîtriser les structures de soins infirmiers existantes, les procédures de soins
infirmiers et le domaine couvert par les soins infirmiers. Ce processus doit être axé par les attentes
suivantes des patients :
−
la promotion du réseau ;
−
la participation à l’élargissement d’un système d’incitations visant à utiliser les ressources de façon
plus rationnelle ;
−
l’élaboration de principes directeurs pour la détermination de normes de soins de santé ;
−
la fourniture de soins infirmiers reposant sur des données probantes.
Et la fourniture de services axés sur la qualité, qui permettent au patient de ne plus recevoir des soins de
courte durée ni des soins de longue durée en établissement. Nous savons en effet qu’en particulier les
personnes âgées veulent rester chez elles ou rentrer à la maison dès que possible !
Tout malade chronique doit apprendre des processus souvent difficiles, vivre avec sa maladie et savoir
comment faire face de façon appropriée aux complications et aux détériorations de la situation. Les infirmiers et infirmières peuvent les aider à conserver une certaine autonomie.
En conséquence, les soins à domicile sont plus que des soins paramédicaux dans l’ombre du médecin. Ils
doivent offrir une assistance globale permettant de faire face aux problèmes de la vie quotidienne et proposer des concepts infirmiers holistiques. Ils doivent maintenir ou rendre autant d’indépendance que
possible malgré la nécessité de soins ou l’existence d’une maladie chronique.
Les soins à domicile sont impensables sans le réseau familial et les soins prodigués par des nonprofessionnels. Environ 70% des bénéficiaires de soins à domicile en Allemagne sont soignés exclusivement par des membres de leur famille, des amis et des voisins. Cela montre clairement que ce réseau
constitue un maillon indispensable dans la chaîne des soins infirmiers.
Cependant, les familles ont besoin d’une aide professionnelle sous la forme de conseils, d’instructions,
d’un soutien et d’une relève pour prodiguer les soins infirmiers. Il faut donc recourir davantage à des
concepts de traitement axés sur les gestes infirmiers et liés à la situation. Ces concepts régissant les soins
à domicile doivent être caractérisés par le respect de l’individu et l’aptitude de la personne ayant besoin
de soins à prendre des décisions autonomes.
En conséquence, les non-professionnels ne peuvent s’acquitter de leurs fonctions importantes sans l’aide
d’infirmières. Cependant, il est nécessaire que celles-ci ne se cantonnent pas dans leurs tâches traditionnelles. Les organismes allemands d’assurance maladie veulent encourager, notamment par des incitations financières, le recours à des infirmières pour la planification des processus infirmiers et permettre
au patient et aux membres de sa famille d’assurer eux-mêmes les soins.
Ce changement de la structure nécessite un processus long et difficile. Les associations de soignants se
préoccupent avant tout de maintenir la structure actuelle. Même des initiatives concernant l’assurance
qualité et la transparence du marché n’ont pas été bien accueillies.
Les modèles et les méthodes d’organisation du travail dans les domaines des traitements ambulatoires et en
établissement sont actuellement mis au point avec l’aide de la science des soins infirmiers, compte tenu de
ce que font nos voisins européens. La base de ces modèles sont des procédures d’évaluation des soins
infirmiers, sur lesquels l’anamnèse peut s’appuyer et qui se rapporte en fait aux besoins des individus.
Dans ce contexte, nous nous intéressons à certains instruments d’évaluation et à la gestion coordonnée
des soins dans le cadre des soins en établissement. Il est peut-être possible de mettre au point des normes
de soins infirmiers liés aux situations sur cette base, à l’échelon national ainsi que dans le cadre
d’établissements.
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La notion de soins à domicile intégrés est très importante, mais il est nécessaire, dans ce contexte, de
porter une appréciation nouvelle sur le rôle des soins infirmiers professionnels. Nous menons une
discussion spécialisée sur la façon de parvenir à des soins infirmiers de qualité élevée pour tous ceux qui
en ont besoin. Il faut bien préciser dans l’avenir quelles activités infirmières peuvent être déléguées et
celles qui doivent rester l’apanage des professionnels.
Grâce à l’utilisation de personnel semi-qualifié, les soins infirmiers dispensés par des infirmières
diplômées acquièrent une valeur nouvelle, pour autant que ces dernières soient capables de prendre des
décisions concernant une participation spécifique et l’intégration d’autres personnes dans l’équipe
d’infirmières diplômées et que les soignants diplômés disposent du temps, de la formation et de la
maîtrise nécessaires.
Cela ne limite pas la compétence professionnelle, mais la renforce au contraire. La désignation du membre
de l’équipe qui se charge de soins infirmiers conformes aux normes professionnelles est une décision
fondamentale. Elle doit être réservée à l’infirmière diplômée responsable, sur la base de sa connaissance de
la situation en cause. Il est nécessaire de tenir un raisonnement qui soit également compréhensible pour les
collègues.
En contexte, cela signifie que des indicateurs compréhensibles et maîtrisables, relatifs à diverses
situations infirmières au sein de l’établissement de soins, doivent être mis au point, pour pouvoir
déterminer la méthode et le champ d’activité des infirmières professionnelles et d’autres services.
Bien entendu, ces indicateurs doivent être complétés par des instruments d’évaluation qui permettent de
mesurer des soins axés sur des résultats. Des procédures infirmières planifiées et évaluées garantissent la
compréhension et le souci de qualité pour les patients, les établissements de soins et les prestataires de
services. De cette façon, les soins infirmiers pourraient fournir une contribution globale à l’ensemble de
la qualité des soins, y compris les aspects préventifs et de rééducation.
Cette description de l’environnement des activités infirmières montre que la discussion concernant l’infirmière de famille a d’importantes fonctions de régulation de la rapidité des changements nécessaires dans
la profession infirmière. Cette démarche convient le mieux lorsqu’il s’agit de mettre davantage en avant
les fonctions de conseil et de coordination des praticiens infirmiers et de leur donner une place bien en
vue dans l’esprit de la population.
Les soins infirmiers doivent parvenir à trouver leur place dans le cadre d’un concept de soins intégrés. En
même temps, ils doivent se distinguer d’autres profils professionnels.
Cette vision allemande des soins infirmiers dans le système allemand des soins à domicile n’est pas
perçue comme une panacée ni en Allemagne ni dans aucun autre pays. La coopération, en particulier avec
les nutritionnistes, les assistants sociaux et les spécialistes de l’éducation sociale me paraît impérative.
Ces professions ne peuvent être remplacées par les infirmières.
Cela permettra de rendre tout son attrait à la profession infirmière.
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Annexe 5
L’INTÉGRATION ET LE FINANCEMENT DES SERVICES INFIRMIERS
DANS LE CADRE DES SOINS DE SANTÉ PRIMAIRES EN FINLANDE
Réunion de l’OMS à Barcelone, 28 et 29 avril 2000
Dr Marjukka Vallimies-Patomäki
En Finlande, les soins de santé présentent trois caractéristiques :
1.
2.
3.
Les services de santé sont principalement financés par l’impôt.
Toute personne a le droit de recevoir des soins de santé, quelle que soit sa situation économique ou
sociale ou son lieu de résidence.
Les municipalités sont tenues d’organiser des services de santé.
Le système de santé finlandais est financé principalement par l’impôt national et local. Dans l’ensemble,
la part du financement public a baissé, tandis que les ménages paient une proportion plus importante des
dépenses de santé.
En vertu de la loi de 1972 sur les soins primaires, les fonctions du centre de santé consistent à fournir :
•
•
•
•
•
•
•
•
•
des services de promotion de la santé et d’éducation sanitaire, y compris des conseils en
matière de planning familial ;
des services de diagnostic et de traitement concernant des maladies, la rééducation et le
dépistage pour la population locale, ainsi que des services d’urgence ;
des services de maternité et de santé infantile ;
des services de soins de santé dans les écoles, les autres établissements d’enseignement et des
lieux de travail ;
des services de dentisterie ;
des services de soins infirmiers à domicile ;
des services de soins de santé médicaux non spécialisés dans des centres de santé ;
les services de santé mentale qui peuvent être fournis au niveau des soins de santé primaires ;
les services locaux d’ambulance.
Le système de santé finlandais est très décentralisé, étant donné qu’une partie importante des
responsabilités et le pouvoir de décision ont été délégués au niveau local. La législation ne détermine pas
de façon détaillée l’étendue des services de soins ni les méthodes de prestation de ceux-ci. En conséquence, les municipalités peuvent organiser les services de santé en fonction des besoins de la population
locale et de la situation locale.
Les infirmières, les infirmières de santé publique et les sages-femmes travaillent dans tous les services de
santé dans le cadre des soins primaires et sont employées par les municipalités ou fédérations de municipalités. Dans la plupart des centres de santé, les médecins et les infirmières constituent des équipes qui
sont responsables de zones géographiques dans lesquelles vivent 1500 à 5000 personnes. Ce système est
appelé « responsabilité à l’égard de la population d’une petite zone ».
Depuis des décennies, on accorde une grande importance au développement des services infirmiers en
Finlande. La loi de 1972 sur les soins de santé primaires a soutenu le développement du personnel et des
services infirmiers dans le cadre des soins primaires. Les infirmières, les infirmières de santé publique et
les sages-femmes peuvent entrer en contact avec l’ensemble de la population. Leur travail porte sur la
promotion de la santé et la prévention des maladies, mais également sur les soins aux malades. Le degré
d’acceptation des services de soins maternels et infantiles par les familles, par exemple, est très élevé.
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Annexe 6
L’INTÉGRATION ET LE FINANCEMENT DES SERVICES INFIRMIERS
DE SANTÉ FAMILIALE DANS LE CADRE DES SOINS PRIMAIRES
EN RÉPUBLIQUE DE MOLDOVA
Les réformes qui ont lieu dans le secteur de la santé portent principalement sur les soins primaires. Pour
le moment, la République de Moldova assume la responsabilité pour les services des médecins et des
infirmières de famille. Les activités d’une infirmière de famille (ou infirmière de proximité) reposent sur
les quatre principes suivants :
I.
Mise au point d’un nouveau modèle de soins infirmiers de famille :
–
réglementation des responsabilités fonctionnelles de l’infirmière de famille ;
–
formation du personnel ;
–
spécialisation et perfectionnement des infirmières conformément aux nouvelles exigences et
aux nouveaux programmes ;
–
mise en œuvre pratique des soins infirmiers de proximité ;
–
mise au point de normes pour l’amélioration de la qualité des soins primaires ;
–
élaboration de documents législatifs ;
–
collaboration avec les médias pour rendre publics les rôles nouveaux de l’infirmière de famille
(coordinatrice, conseiller, juriste, tuteur, etc.) ;
–
popularisation des services fournis par les infirmières de famille ;
–
travail d’équipe multidisciplinaire ;
–
travaux de recherche ;
–
tutorat.
II.
Éducation pour la santé
–
promotion de modes de vie sains ;
–
création d’écoles de santé dans les centres médicaux ;
–
action éducative auprès des familles en vue de la préservation de la santé ;
–
promotion d’un programme national sur le cancer, la tuberculose, les maladies sexuellement
transmissibles, l’alcoolisme, la toxicomanie, les soins aux diabétiques, etc. ;
–
promotion des buts de la SANTÉ 21 ;
–
prévention des maladies, notamment par la vaccination.
III.
Prévention secondaire
intervention curative pour le traitement de maladies et la prévention des aggravations et des
complications ;
–
détection précoce de problèmes grâce à des visites à domicile et des activités de proximité
régulières ;
–
contrôles réguliers à des fins de prophylaxie (micro-radiographie, etc.) ;
–
création de services (soins à domicile, service pour malades hospitalisés, centre de soins
palliatifs).
–
IV.
Soins tertiaires
–
services de réadaptation :
a) massage ;
b) kinésithérapie ;
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page 20
c)
d)
cénétothérapie ;
ergothérapie.
Le financement des services des infirmières de famille relève du budget national. Le traitement des infirmières de famille est supérieur de 20% à celui des autres infirmières. D’une manière générale, la part des
soins primaires dans le budget géré par le ministère de la santé de la République de Moldova est de 35%.
Tous les services destinés à la population sont payants, mais les enfants, les invalides et les personnes
âgées bénéficient d’une réduction de 50%.
Le minimum garanti par l’État porte sur les urgences ainsi que les soins aux tuberculeux, aux cancéreux,
et aux diabétiques, ainsi que la vaccination.
Jusqu’à présent, il n’y a pas d’assurance maladie en République de Moldova. Cependant, il est prévu
d’instaurer un régime d’assurance maladie à l’avenir.
Certains patients vulnérables sont aidés par des organisations charitables, telles que Caritas Moldova, le
Centre médical Emanuel, Humanitas, ainsi que des Églises.
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Annexe 7
SERVICES INFIRMIERS DANS LE CADRE
DES SOINS PRIMAIRES EN BELGIQUE
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Annexe 8
DISPOSITIONS FINANCIÈRES ET STRUCTURELLES
RELATIVES À L’INFIRMIÈRE DE FAMILLE
Mme Teresa Icart Isern (Barcelone, 28 et 29 avril 2000)
Dans cet exposé, deux questions seront examinées :
•
•
I.
le système de soins de santé espagnol ;
la situation actuelle de l’infirmière dans le cadre des soins de santé primaires en Espagne.
Le système de soins de santé actuel en Espagne a été créé en 1986, par l’adoption de la loi
générale sur la santé par le Parlement.
Les aspects les plus importants de cette loi sont présentés dans le tableau suivant :
Tableau 1. Principales caractéristiques du système de soins de santé espagnol
Système de soins de santé espagnol
•
•
•
•
•
Création du système national de santé
Décentralisation de l’organisation
Assurance universelle
Modification du financement
Réseau national de centres de soins de santé primaires
•
Création du système national de santé. Ce système comprend tous les services de santé du
gouvernement central et des communautés autonomes.
•
Décentralisation de l’organisation des soins de santé. L’Institut national de la santé (INSALUD)
est le plus grand service de soins de santé des communautés ne jouissant pas de l’autonomie dans le
domaine de la fourniture des soins de santé. Les autres communautés ont des compétences en
matière de santé publique, de services sociaux et d’enseignement ; c’est le cas de la Catalogne, de
l’Andalousie, du pays Basque et de Valence, communautés autonomes auxquelles les compétences
en matière de santé ont été transférées. Ces communautés ont donc leurs propres services de santé
publique qui organisent les soins de santé.
•
L’assurance universelle pour les dépenses médicales. Nous sommes passés d’un régime d’assurance
à un système de santé national. Le gouvernement fournit des services de santé via des centres de
santé, des hôpitaux généraux, des services chirurgicaux, des maternités, des hôpitaux pour enfants et
des services psychiatriques.
•
Modification du financement. Le système actuel de financement repose sur la participation de
toutes les communautés espagnoles au budget général de soins de santé, qui repose sur les impôts.
En conséquence, lorsque les patients utilisent les services de santé, ils n’effectuent pas de paiement
direct, sauf en ce qui concerne les médicaments et certains services, tels que la psychothérapie, les
soins dentaires, etc., pour lesquels il existe un ticket modérateur. En bref, notre système de santé
repose sur l’impôt, mais il existe une tendance générale à recourir à l’assurance privée pour assurer
l’avenir.
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•
La Loi générale a créé un réseau national de centres de soins de santé primaires. En Espagne,
les soins de santé primaires représentent le niveau de base des soins, celui qui est le plus proche de
la population et qui est donc le plus largement utilisé.
La réforme des soins de santé primaires a commencé en 1986 et, depuis lors, de nombreux changements
se sont produits. Cette réforme n’est pas encore achevée dans l’ensemble du pays, notamment en raison
du manque de ressources et, dans certains cas, sous l’effet d’une résistance au changement. Le tableau 2
résume les principaux changements, dont certains sont liés aux soins infirmiers.
Tableau 2. Caractéristiques du système espagnol de soins de santé, avant et après la réforme
Caractéristiques
Avant la réforme
Après la réforme
Priorité
Hôpital et interventions curatives
Soins de santé primaires, prévention des
maladies et promotion de la santé
Oui. Équipes multidisciplinaires
Travail d’équipe
Non. Isolement. Les médecins
travaillent chacun de leur côté avec
une infirmière qui les assiste
Responsabilités des infirmières
Importantes dans les hôpitaux.
Indépendance accrue des infirmières
Peu nombreuses dans les centres de
soins de santé primaires
Reconnaissance de la valeur des Plus importante dans les hôpitaux
Plus importante dans les centres de
soins infirmiers
soins de santé primaires
Rémunérations des infirmières
Plus élevées dans les hôpitaux
Ont augmenté dans les cadres de soins
de santé primaires
Formation des infirmières :
Pas de stage dans les centres de
50% du stage dans des cadres de soins
soins de santé primaires
de santé primaires
initiale
Pas
de
cours
dans
les
cadres
des
Diplômes (études d’une durée d’un an)
postérieure à l’obtention
soins de santé primaires
et maîtrise en soins infirmiers de santé
du diplôme
publique (2 ans)
Locaux de consultation
Médecins et infirmières ensemble
Chacun à son propre local
Dossiers cliniques
Pas d’utilisation de dossiers cliniques Utilisation de dossiers cliniques
pluridisciplinaires
Base du travail
Pas de protocole ni de programme
Protocoles et programmes. Références
cliniques
Infirmière/Médecin
Assistance de santé/généraliste
Infirmière/médecin de famille
Les infirmières ont considéré que cette réforme leur permettait d’offrir à la population des soins
préventifs continus et importants. Elles ont indiqué clairement, lors de toutes les conférences et réunions,
qu’elles avaient l’intention d’utiliser la nouvelle structure pour obliger les médecins à travailler avec elles
dans le cadre d’une équipe.
II.
Position actuelle de l’infirmière dans les cadres de soins de santé primaires
Dans sa propre consultation, l’infirmière mène les activités suivantes :
1.
Suivi des patients chroniques (diabétiques, obèses et hypertendus)
Les infirmières participent aux activités suivantes :
•
détection et maîtrise du diabète sucré et de ses complications ;
•
détection et prévention des facteurs de risque modifiables qui prédisposent à une aggravation des
maladies pulmonaires obstructives chroniques ;
•
formulation de recommandations sur la prise en charge des patients atteints de maladies cardiovasculaires chroniques.
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Les infirmières s’acquittent des tâches suivantes :
2.
Tâches de prévention telles que :
•
vaccinations ;
•
dépistage (mesure de la pression artérielle et du taux de glycémie) ;
•
détection précoce des troubles cognitifs et comportementaux tels que la démence ;
•
éducation sanitaire concernant le tabagisme, la nutrition, l’exercice physique et l’hygiène ;
•
consommation de médicaments. Les infirmières participent à l’administration des médicaments, ce
qui leur permet de mener des activités d’éducation sanitaire et de former les patients et les membres
de leur famille à l’utilisation des médicaments ;
•
on encourage les infirmières à donner des conseils éducatifs et à favoriser un système de soutien
social et les activités de groupe d’entraide, étant donné que la famille, les groupes de pairs et les
groupes d’entraide, qui constituent des ressources non professionnelles disponibles au niveau local,
jouent un rôle important dans la promotion d’habitudes et de modes de vie sains.
En particulier, les infirmières participent aux activités suivantes :
•
diffusion d’informations et réalisation d’actions d’éducation pour la santé, en vue de prévenir et de
détecter la consommation excessive d’alcool et de tabac et d’aliments contenant beaucoup de
graisses ;
•
conseils à l’ensemble de la population et, en particulier, aux groupes vulnérables, en vue de
prévenir l’infection à VIH et le sida. Elles mettent l’accent sur la nécessité d’éviter des pratiques
qui font courir un risque élevé d’infection par le VIH, comme la consommation de drogues par voie
intraveineuse et les rapports sexuels non protégés.
3.
Soins aux enfants.
•
Les infirmières vaccinent les nourrissons conformément aux instructions des autorités sanitaires
régionales et elles suivent le développement des enfants.
•
Les infirmières peu nombreuses qui travaillent dans les écoles mettent en œuvre le programme
visant à encourager la désinfection de la cavité buccale à l’aide de solutions au fluor et donnent des
conseils pour prévenir les accidents dont les enfants peuvent être victimes.
Les infirmières de proximité ne restent pas dans les centres de soins de santé primaires mais se rendent au
domicile des patients auxquels elles prodiguent :
4.
Des soins infirmiers à domicile. À cet égard, il est possible de répartir les patients en deux groupes :
–
ceux qui ont besoin de soins aigus à domicile, parce qu’ils ont quitté l’hôpital après une
intervention chirurgicale ;
–
ceux qui souffrent d’une maladie chronique qui les empêche de se rendre dans les centres de soins
de santé primaires. La plupart de ces patients sont des personnes âgées, ont le cancer ou sont
atteints d’une maladie mortelle.
Nos infirmières de proximité travaillant dans le cadre des soins primaires soignent les personnes gravement malades, les patients atteints de maladies chroniques et les incurables mais, dans certains cas, ces
patients retirent un plus grand bénéfice de soins palliatifs.
•
Il est reconnu que les infirmières et les médecins qui travaillent au sein d’équipes de soins palliatifs
sont plus aptes à soulager la douleur et à réduire les risques de complications, et connaissent mieux
les actes nécessaires et le traitement palliatifs des incurables.
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Le soutien psychologique que les infirmières donnent à leurs patients et à leur famille est essentiel.
Parfois, les infirmières facilitent les contacts avec les groupes d’entraide et les services de soutien social
fournis par les assistantes sociales et les aides familiales.
Enfin, voici les aspects qui ne sont pas pris en charge par les infirmières au niveau des soins de santé
primaires mais qui, à mon avis, devraient l’être.
•
Les infirmières devraient évaluer la qualité et l’efficacité des services et des processus qu’elles
utilisent.
•
Elles devraient faire davantage pour améliorer la communication entre les différents services et
niveaux (hôpitaux et cadres de soins de santé primaires), afin d’assurer une continuité plus large du
processus de soins infirmiers.
•
Elles devraient adopter des critères reposant sur des données scientifiques, afin d’améliorer la
qualité des soins et de réduire la variabilité de la prise en charge par les infirmières de problèmes
très courants, tels que les escarres de décubitus.
•
Elles devraient analyser leurs activités sur les plans de l’état de santé, de la satisfaction des citoyens
et des effets sur le système de santé.
•
Elles devraient améliorer les voies de communication avec les citoyens et, les associations d’entraide
et les autres associations. Elles devraient informer la population au sujet de leurs activités.
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Annexe 9
SOINS INFIRMIERS RELEVANT DES SOINS
DE SANTÉ PRIMAIRES EN AUTRICHE
Pays
Autriche
Source
de fonds
Le
financement
des soins
infirmiers
dispensés
dans le cadre
des soins
primaires
prend différentes formes
dans les
diverses
provinces.
Grosso modo,
les pouvoirs
relatifs aux
services infirmiers dans le
cadre des
soins primaires sont
répartis entre
le gouvernement fédéral,
les provinces
et les municipalités.
Des caisses
d’assurance
maladie paient
uniquement
pour des soins
infirmiers
médicaux.
Prestations
Les
principaux
services sont
les suivants :
• soins
infirmiers à
domicile
(services
infirmiers)
• aide à
domicile
fournie par
des aides
soignantes
(ménage,
services
infirmiers
simples)
• repas à
domicile
Très peu
d’activités de
promotion de
la santé et
d’éducation
sanitaire sont
menées dans
le cadre des
soins
infirmiers
à domicile.
Monika Klampfl, infirmière diplômée
Avril 2000.
Couverture
de la
population
Universelle.
On est fondé
à contester
que les soins
infirmiers à
domicile
répondent
aux besoins
en matière de
soins de
santé.
Le nombre
d’infirmières
à domicile
varie selon la
province et
est calculé
en fonction
d’un prorata.
Au total,
environ
310 000
Autrichiens
(4%)
recevaient des
prestations
infirmières* à
la fin de 1997.
Près de la
moitié d’entre
eux recevaient
des
prestations
infirmières de
niveau 2.
Environ 1% de
la population
bénéficiait de
prestations
infirmières de
niveau 7.
Services
Employeur
Tendances
infirmiers
de la
d’infirmières Honoraires à
dans le cadre dans le cadre
la charge
réforme des
des patients
des soins
des soins
soins
primaires
primaires
infirmiers
Soins
infirmiers
à domicile
uniquement.
L’utilisation
des services
infirmiers à
domicile dans
les ménages
privés doit
permettre aux
personnes
atteintes d’un
handicap
physique ou
mental de
faire face à
leurs besoins.
Les soins
infirmiers à
domicile sont
prodigués par
des infirmières
ayant reçu
une formation
à temps plein
d’une durée
de trois ans à
l’hôpital.
Une spécialisation dans
les soins
infirmiers
primaires n’est
pas prescrite
par la loi sur
les soins
infirmiers qui a
été adoptée
en 1997.
Dans
l’ensemble du
pays, les soins
infirmiers à
domicile sont
assurés par
des associations sociales
et des municipalités.
Les patients
paient des
honoraires
calculés sur
la base du
revenu brut
et des
prestations
infirmières.
*Prestations
infirmières :
les prestations
infirmières
doivent
permettre aux
patients
d’obtenir les
soins dont ils
ont besoin et
l’aide nécessaire pour
mener une
existence
conforme à
leurs besoins.
L’importance
des
prestations
infirmières
dépend des
besoins en
matière de
soins
infirmiers.
L’évaluation
des besoins
infirmiers est
effectuée par
des médecins.
Les
prestations
infirmières
sont reparties
en sept
niveaux.
Réduction de
la durée des
séjours à
l’hôpital et
transfert dans
des cadres de
soins de santé
primaires.
Infirmière en
chef de
proximité
Il est nécessaire de
former les
infirmières et
de réformer le
financement !
assurance maladie
assurance invalidité
Couverture de sécurité sociale = + ou - 100%
(gouvernememt national) + initiative par les villes,
des associations, etc.
• Soins curatifs : responsabilité au niveau fédéral
Communauté
• Prévention : toutes les responsabilités au niveau de la
•
(appliqué selon les principes du modèle de Beveridge)
Modèle de Bismarck
Centres de santé : enfance, écoles, industrie…
Associations contre le cancer, la tuberculose,…
Médecins généralistes
Infirmières de famille
Centres de soins de médecine générale
•
•
•
•
•
PRÉVENTION
- groupes cibles
• dépistage :
• coordination des soins
• visites à domicile
(y compris promotion de la santé)
• conseils aux individus et aux groupes
- mère et enfant
- élèves et étudiants
- travailleurs
• bilans de santé :
Principaux services des infirmières
dans le cadre des soins primaires :
Prévention
% patients
initiative propre
99%
70%
40%
85%
5%
15%
% patients
75%
52%
10%
9%
31%
41%
38%
36%
14%
Généralistes
Spécialistes
Kinésithérapeutes
Infirmières de famille
Dentistes
Biologistes
Techniciens
Radiologie
Hospitalisation
% des patients par
catégorie
Belgique
30%
45%
30%
65%
10%
40%
60%
30%
-
% patients
adressés par
généralistes
55%
53%
65%
35%
5%
20%
40%
-
1%
% patients
adressés par
spécialistes
documents
circulation de l’information
−
ASPECTS IMPORTANTS :
•
−
Coopération entre différents niveaux de soins
•
communication
Coopération entre hôpitaux
•
−
Rationalisation
•
Priorités politiques :
Structures
psychiatriques
Maisons de retraite
médicalisées
Généraliste
Réadaptation
Hôpital
Soins infirmiers
de famille
Hôpital
Polyclinique
Une démarche horizontale intégrée
…
Continuité des soins – réseaux
Coopération entre : - généraliste et spécialiste
- infirmière de famille et infirmière hospitalière
- coordination des soins
•
•
- soins palliatifs
- soins curatifs
- information
- prévention
groupes de risque
qualité de la vie
traitement
Prise en charge globale des maladies
•
prévention
Politique axée sur le patient
•
Principaux thèmes pour l’avenir :
• Subsidiarité
• Complémentarité
Caractéristiques
de la coopération :

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