bulletin n°20 décembre 2013 - Le site des auxiliaires du Sacerdoce

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bulletin n°20 décembre 2013 - Le site des auxiliaires du Sacerdoce
Du Levain pour Demain
Bulletin des sympathisants
Numéro 20
Editorial
I
Vierge à l’enfant1
Sommaire
Editorial
Cécile Biraud, sœur A.S.
Dom Helder Câmara : D’un siècle à l’autre
Gérard Aleton
Jacinete nous fait partager son stage de
« pauvreté »
Jacinete, novice Auxiliaire
Vivre la spiritualité ignatienne
Marie Emmanuel, sœur A.S.
Trois semaines avec les sœurs Auxiliaires du
Saceredoce
Béatrice de Servigny
Message d’Elenilda à l’occasion de la
défense de son mémoire de fin de
maîtrise
Elenilda, sœur A.S.
Estagio de « pobreza » com Jacinete
Jacinete
Queridos (as) amigos (as) colaboradores
Elenilda, irmã A.S.
l y a quelques jours, à l´occasion d´un cercle
biblique avec des femmes du quartier, l´une
d´elles vient avec un petit Elie Gabriel, six
ans. Comme il y a du monde et que les sièges
font défaut, j´apporte à ce petit bonhomme un
coussin pour qu´il puisse s´asseoir. Au bout d´un
moment, il me glisse : « Alors, je fais Jésus ? Mais
oui, bien sûr ! »
Le plus petit, le plus bas.
Cet envoi qui vous parvient en cette belle
période d´Avent, veut faire écho au choix de
Dieu de venir au monde à la dernière place (Elie
Gabriel l´a deviné !) et au nôtre d´accueillir ce
choix surprenant dans nos propres vies !
Gérard Aleton nous partage les échos d´une
rencontre avec José de Broucker à Lyon
évoquant la personnalité de Dom Helder
Câmara et son implication avec les pauvres à
travers une analyse d´une grande finesse.
Jacinete, novice Auxiliaire, parle de son
expérience de terrain auprès de
grands
handicapés pendant un stage que nous
appelons « de pauvreté ». Après 30 jours de
retraite ignatienne, ce stage permet de vérifier
l´appel reçu dans le concret de notre existence.
St Ignace avait une mystique très incarnée qui
inspire beaucoup de ses compagnons et de ses
héritiers dont nous faisons partie avec joie.
Marie
Emmanuel,
Auxiliaire,
présente
maintenant à la pastorale du tourisme en Savoie,
partage sa propre expérience spirituelle à cette
école ignatienne.
Enfin, deux événements tout récents :
Béatrice, membre de l´association « Du levain
pour demain », est venue quelques jours au
Brésil depuis Mâcon. Secouée par toutes les
rencontres, les déplacements et le début de la
saison chaude, elle a cependant laissé à Salvador
quelques lignes. Un voyage de cette nature ne
laisse pas indemne. Il faut ensuite le digérer...en
retrouvant ses photos !
Elenilda, Auxiliaire, vient de terminer ses études
de pédagogie et de présenter son mémoire.
Elle a quelque chose à vous dire !
Bonne préparation à Noël et grande amitié.■
Sœur Cécile A.S
1
Tous les dessins de ce bulletin proviennent des
« Jesuitas da Amazonia SIES »
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Du levain pour Demain
Numéro 20
Bulletin des sympathisants
Dom Helder Câmara :
D’un siècle à l’autre
L
e samedi 23 novembre 2013, Olinda et
Stéphane Latarjet, Monique Bénévent2,
ainsi que Françoise et Gérard Aleton
participaient à une conférence donnée dans le
cadre du couvent de la Tourette à l’Arbresle par
José de Broucker. Alain Durand, supérieur de la
communauté dominicaine, présidait la réunion à
laquelle assistaient une quarantaine de
personnes. La conférence relatée ci-après par
Gérard Aleton était structurée autour de trois
thèmes : Dom Helder en son temps, Dom
Helder aujourd’hui, Résonnances et héritages, le
mystique et l’humaniste.
José de Broucker, journaliste honoraire,
biographe et éditeur3 de Dom Helder Câmara,
premier président de l’association Dom Helder
qu’il a côtoyé pendant plusieurs dizaines
d’années s’est présenté comme un témoin et
passeur du message de Dom Helder Câmara.
José de Broucker lors de la conférence
Dom Helder en son temps
Une courte vidéo a permis de prendre la mesure
de ce que fut l’homme Dom Helder. Né le 7
février 1909 à Fortaleza il est décédé le 27 août
2
Sœur d’Evelyne Bénévent, membre du bureau de
l’Association
3 Editeur de : Conversions d’un évêque, Lettres
conciliaires, les nuits d’un prophète.
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1999 et a donc vécu 90 ans soit le double de la
vie d’un nordestin moyen (45 ans). Ordonné
prêtre le 15 août 1931, son premier grand rôle
fut celui d’un redoutable polémiste. Il était alors
engagé sous la bannière du Mouvement
intégraliste brésilien (émule du salazarisme et du
fascisme) et de la Ligue électorale catholique
(promue par les évêques) pour la promotion
d’un ordre social catholique. La période allant de
1936 à 1942 fut celle de la maturation spirituelle
durant laquelle il fut accueilli à Rio de Janeiro par
l’évêque de l’époque. De 1942 à 1964 il a
développé une intense activité ecclésiale et
sociale à Rio de Janeiro. Le 3 mars 1952, il fut
nommé évêque par le cardinal Jaime de Barros
Câmara, archevêque de Rio de Janeiro, participa
en 1952 à la création de la Conférence Nationale
des Evêques Brésiliens (CNBB) et en 1955 à
celle du Conseil Episcopal d’Amérique Latine
(CELAM) au sein de laquelle il a contribué à la
définition de « l’option préférentielle pour les
pauvres ». C’est lors du congrès eucharistique
national de 1955 que son regard sur les favelas
de Rio de Janeiro changea définitivement et qu’il
passa d’une conception existentialiste à une
conception libérationniste. Proche du cardinal
Montini, futur Paul VI, il a participé activement
au concile Vatican II, fermement opposé à la
tendance conservatrice. En 1963, suite à une
interview de la chaîne américaine de télévision
NBC il perd l’énorme prestige national qu’il avait
gagné et fut alors frappé d’ostracisme.
Archevêque de Recife de 1964 à 1985, il y a
déployé une intense activité pastorale et
prophétique dans la ligne du concile de Vatican
II. Marginalisé dans l’épiscopat brésilien et
opposant à la dictature des généraux (19641985), il a fait des séries de conférences à
l’étranger notamment en France (en 1970 au
palais des sports ou en 1983 avec ‘la Vie’)
pendant lesquelles il a dénoncé la pauvreté du
tiers-monde et la violence de la dictature
brésilienne.
En 1979, Jean-Paul II lui rendit hommage au
Brésil, mais nomma, en 1985, José Cardoso
Sobrinho pour lui succéder, contre la volonté de
Dom Helder qui envisageait son évêque
auxiliaire Mgr José Lamartine ou son héritier
spirituel Mgr Marcelo Pinto Cavalheira qui
deviendra archevêque de João Pessoa.
Au-delà de sa retraite, il a continué à voyager et
est venu pour la dernière fois en France en 1994
dans le cadre de la fondation Emmaüs.
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Numéro 20
Bulletin des sympathisants
Pour avoir eu la chance d’approcher Dom
Helder, José de Broucker le décrit comme un
homme pacifié et pacifiant pour sa partie
émergée mais compliqué, complexe et paradoxal
pour sa partie immergée. En lui coexistaient
l’ambitieux et le modeste- le stratège, le
diplomate et le combattant- le serpent et la
colombe- le fidèle et le rebelle, - l’utopiste et le
réaliste,- le serein et l’angoissé.
conférence, Dom Helder tenait le journal de son
corps à corps avec les humanités souffrantes et
exploitantes ; avec Dieu également.
Tout au long de sa vie, Dom Helder a maintenu
en cohérence ses options sociétales avec les actes
officiels du magistère de l’Eglise (Medellin,
Puebla, Aparecida). Il lui fut même reproché de
mettre en application les discours de l’Eglise car
trop dangereux !6
Dom Helder aujourd’hui : résonnances et
héritages
Le mystique et l’humaniste
Dom Helder est un personnage historique et
emblématique de plus large que lui : la
conversion de l’Église latino américaine. Certains
auteurs considèrent, qu’à cette époque, les pères4
d’une église latino américaine « sui generis » sont
jaillis des communautés de base avec la
confirmation des évêques du Pérou, Chili,
Equateur, Brésil. Avec beaucoup d’autres, Dom
Helder a participé à la renaissance de l’Église et à
« l’acculturation » du concile en Amérique latine.
En son temps, Dom Helder a été une caisse de
résonnance des grandes intuitions développées
par d’autres. Par exemple, il a repris à son
compte la réflexion sur le développement
élaborée par le frère dominicain Louis-Joseph
Lebret (1897- 1966). Accompagnateur et
amplificateur, il fut souvent accusé de suivisme.
Avant l’élection du pape François, la figure de
l’évêque de Recife n’intéressait plus guère que les
initiés. Ceux qui ont réfléchi sur la démocratie
participative ou Mgr Albert Rouet, qui fut évêque
de Poitiers, ne se sont pas réclamés
explicitement de Dom Helder. Mais aujourd’hui
on ne peut pas lire et écouter le pape François
sans avoir en tête ce qu’écrivait Dom Helder en
1972 dans un rêve en forme de méditation : -je
cite de mémoire- « J’ai rêvé que le pape devenait fou,
qu’il disait adieu au Vatican, qu’il y mettait le feu attisé
par Dieu et que les pompiers s’efforçaient d’éteindre. Pour
qu’un pape vive l’évangile il doit le faire en pleine folie ».
Dom Helder a beaucoup écrit et parlé. On a
recensé 747 conférences et 5000 émissions
radiophoniques. De son côté l’Institut Dom
Helder Câmara de Recife a répertorié 2950
circulaires, 7545 méditations poétiques. Dans les
lettres circulaires, dont José de Broucker a
commencé la traduction en français5, et dont
quelques-unes furent commentées lors de la
4
5
Au sens des pères grecs
Avec l’aide de Stéphane Latarjet
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Que serais-je sans ma veille disait Dom Helder ?
Il dormait très peu, mettant à profit les longues
heures de la nuit pour lire son bréviaire, méditer
et récapituler ses journées. D’après le carmélite,
Jean-Marie Laurier, Dom Helder est avant tout
un mystique non pas un mystique de l’intériorité
mais de la respiration avec Dieu, porté davantage
vers la dilatation que vers la concentration en
Dieu. Le culte de l’Homme avec comme
conséquence l’option préférentielle pour les
pauvres est l’une des composantes de la
dimension mystique de Dom Helder concevant
dans un même mouvement l’habitation de
l’homme en Dieu et celle de Dieu en l’Homme.
Ce faisant, il était en plein accord avec le concile
qui a redonné sens à la parabole du bon
samaritain. Paul VI ne concluait-il pas le concile
en affirmant que
l’Homme (« l’Homme
vivant ») en avait été le thème principal !
Dom Helder faisait corps avec l’Homme en
chaque personne, insistant sur la miséricorde de
Dieu plutôt que sur sa colère. Toujours d’après
Jean-Marie Laurier, déjà cité, les grands axes de
l’humanisme de Dom Helder furent : la lutte
pour la justice comprise comme une lutte pour la
dignité filiale de tout homme, une annonce
prophétique de la parole, la certitude de la
présence du Christ dans les pauvres. S’abstenant
de juger en toute situation et pensant que Dieu
est toujours plus grand que les classifications
dans lesquelles les hommes cherchent à
l’enfermer, il a su organiser le peuple chrétien en
petites communautés et a promu une pastorale
de la possession de la terre par des moyens non
violents.
Le fondement de la croyance de Dom Helder est
la religion populaire du nordeste brésilien. Très
6
Dit autrement : le message de l’Évangile est
merveilleux dans la mesure où l’on s’abstient de le
pratiquer ! Relire à ce sujet le passage des frères
Kamarazov où Dostoievsky fait parler le grand
inquisiteur.
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attaché à son ange gardien qu’il appelait le « père
José » et avec lequel il dialoguait en permanence,
il a gardé toute sa vie une profonde dévotion et
fidélité à ce qu’il dénommait les trois
blancheurs :
- L’eucharistie,
- Le pape,
- La vierge Marie
Dom Helder Câmara et la théologie de la
libération
La pastorale de la libération en Amérique latine a
précédé la théologie de la libération qui fut
progressivement mise en forme après la
deuxième conférence générale de l’épiscopat
latino-américain de Medellin (26 août au 6
septembre 1968). Ses axes principaux sont
l’option préférentielle avec et par les pauvres, les
communautés de base, la lecture communautaire
de la bible et l’évangélisation inculturée.
Dom Helder a promu la libération de l’homme
mais s’est toujours refusé à s’engager au côté des
théologiens de la libération. Il n’avait partie liée
avec aucune théologie interpellant les
théologiens pour qu’ils s’intéressent aux gens
plutôt qu’aux idées abstraites. On peut penser
avec José de Broucker qu’il ne pouvait mener
deux combats de front : l’un sociétal, l’autre au
sein de la religion sachant qu’il a toujours
cherché à libérer l’évangile de l’emprise de celleci. On le respirait comme une page d’évangile et
non comme une page de catéchisme !
La conférence s’est terminée par l’audition de
l’invocation à Mariama7 prononcée par Dom
Helder d’une voie chaude et inspirée :
« Mariama, Notre Dame, mère du Christ et mère des
hommes !
Mariama, mère des hommes de toutes les races, de toutes
les couleurs,
de tous les coins de la terre.
Demande à ton fils que cette fête ne se termine pas là, la
marche finale va être belle à vivre.
Mais il est important, Mariama,
Que l'Église de ton Fils ne s'en tienne pas aux paroles,
ne se contente pas d'être applaudie.
Il ne suffit pas de demander pardon pour les erreurs
d'hier.
Il faut mettre le doigt sur ce qui est d'aujourd'hui, sans
s'occuper des on-dit.
Il est sûr qu'on dira, Mariama, que c'est de la politique,
que c'est subversif.
C'est l'Évangile du Christ, Mariama.
Il est sûr que nous ne serons pas tolérés.
Mariama, mère chérie,
le problème du nègre est lié à tous les grands problèmes
humains.
à toutes les absurdités commises contre l'humanité, à
toutes les injustices et oppressions.
Mariama, que s'en soit fini, que s'en soit fini aussi de la
maudite fabrication des armes.
Le monde a besoin de fabriquer la paix. Basta de
l'injustice !
Basta des quelques uns qui ne savent que faire de toutes
leurs terres
et des millions sans le moindre endroit où habiter.
Basta des quelques uns qui doivent vomir pour manger
plus
et des cinquante millions qui meurent de faim chaque
année.
Basta des quelques uns dont les entreprises se déploient
dans le monde entier
et des millions qui n'ont pas un endroit pour gagner le
pain de chaque jour.
Mariama, Notre Dame, mère chérie, ■
Gérard Aleton
Jacinete nous fait partager
son stage de pauvreté
7
Mariama : la vierge Marie. Le 22 novembre 1981 a
été célébrée la messe des Quilombos sur la place du
Carmel à Recife, lieu ou a été exposée, en 1695, la tête
de Zumbi, héroïque chef de guerre des communautés
(quilombos) d’esclaves africains révoltés. Suggérée
trois ans auparavant par Dom Helder, cette messe de
repentance pour les crimes commis contre les noirs a
réuni quelques huit mille personnes autour de
plusieurs évêques du Nordeste brésilien. Dite, « du
fond de l’âme », par Dom Helder, la prière à la vierge
Marie a été constamment interrompue par des salves
d’applaudissements…
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“ Seulement un sourire, un sourire et un pardon. Un
sourire change tout, un sourire change le monde et rend un
coeur heureux...”
´ai8 vécu l´expérience du stage de pauvreté
dans la communauté des soeurs de la Charité,
à Ruy Barbosa, dans le sertão de la Bahia. Ces
soeurs ont pour mission d´accueillir des
J
8
Jacinete est novice et vit actuellement dans la
communauté de Salvador.
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personnes déficientes. En ce moment, Il y a,
dans la maison 13 hôtes qui ont besoin de soins.
Cela a été le temps d´une belle expérience de
l´attention de Dieu à travers cette communauté.
Jacinete et Taïs
Tous les hôtes ont besoin d’aide notamment
pour s´alimenter, pour prendre leurs
médicaments, le bain et même pour aller au lit.
Cette grande dépendance a exigé de moi
ouverture, patience et générosité. En voyant des
personnes adultes (A l´exception de Luciele,
l´enfant de la maison et Gueu qui a 11 ans) sans
aucune autonomie, j’avais, au début, de
l’appréhension pour les accueillir, les toucher,
leur parler et même leur sourire. De plus, je me
sentais insécurisée par le fait d’avoir à m´occuper
de personnes qui souffrent tant et dont
quelques-unes ont besoin d´être prises dans les
bras pour être transportées du lit à la chaise.
A la fin du premier jour de stage, j´avais
seulement envie de pleurer et je pensais: “Mon
Dieu, comment vais-je pouvoir rester ici quatre
semaines..?” Mais la fatigue de toutes ces activités
a vaincu mes pensées et je me suis vite
endormie!
Dans cette maison il y a une jolie jeune fille avec
une expression enfantine. Paraplégique elle ne
parle pas et garde la tête baissée. Pour les repas
je devais faire reposer sa tête sur mon bras et elle
souriait. J´interprétais ce sourire comme un
remerciement et un encouragement à continuer.
Il me semblait qu’elle me disait: “continue, j’ai
faim!” En découvrant le sourire de Tais, une
forme de communication, (j´aime beaucoup ce
geste de communication par le sourire) j´ai perçu
que chacun avait sa manière de communiquer:
par le sourire, par le toucher et même par
l´agressivité. C´était la manière dont disposait
chacun pour signifier son goût de la vie et sa
volonté de vivre.
Le Seigneur nous invite à être près des pauvres,
de ceux qui souffrent et qui ne pourront pas
rétribuer nos services. En m´occupant de ces
hôtes, j´ai senti grandir ce désir. Non seulement
je les ai accueillis et soignés mais à mon tour je
me suis sentie soignée et accueillie par eux ainsi
que par les soeurs, les bénévoles et les personnes
de la communauté qui venaient pour les
célébrations. Le soin fut réciproque!
En faisant la relecture de ce stage, j´ai pu voir
comment j´ai vécu ce don de l´amour, de la
gratuité et de la joie du service. Je suis
reconnaissante pour la richesse de l´expérience
vécue bien qu´elle n´ait pas été toujours facile.
En retournant dans la communauté, j´ai eu la
grâce de rencontrer Anne -Lise avec laquelle
nous avons partagé sur le voeu de pauvreté. Je
remercie le Seigneur pour le Don de la vie et
pour l´opportunité d´avoir fait ce stage dans une
réalité de pauvreté qui m’a permis de sentir Sa
présence pauvre, dans le pauvre et avec les
pauvres. Je le remercie également pour la
vocation des soeurs de la Charité qui offrent leur
vie em prenant soin de leurs hôtes comme des
mamans et pour notre Congrégation qui m´a
permis de vivre cette retraite de 30 jours.
Baiser fraternel.■
Jacinete, novice Auxiliaire
Vivre la spiritualité
ignatienne
Jacinete et Lucile
15/12/2013
L
es jésuites n’ont pas toujours eu bonne
presse. Même le Larousse après la
définition : « membre de la Compagnie de
Jésus » ajoute : « par dénigrement : personne
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hypocrite, astucieuse ». Leurs collèges seraient
élitistes et n’ont pas laissé que des souvenirs
heureux. Les Exercices de saint Ignace font
peur. Et voilà qu’un pape jésuite conquiert les
cœurs, invite à aller aux périphéries, inversera-t-il
la tendance ?
Comment les Auxiliaires sont-elles devenues
ignatiennes ? Au départ leur fondatrice était
plutôt marquée par l’esprit de François de Sales.
En 1925, la communauté n’avait pas deux ans,
elle traversait une crise difficile causée par la
divergence de vues avec les différents prêtres qui
l’aidaient. Ne sachant plus à quel saint se vouer,
Marie Galliod, la fondatrice (1886 – 1935) a
demandé à l’évêque du diocèse (Autun) qui
pourrait l’aider. Il lui a tout simplement indiqué
un père jésuite de Paray, le père Monier-Vinard.
Celui-ci l’a invitée à faire les Exercices de saint
Ignace. Ce fut pour elle une grande lumière. Elle
y a trouvé le moyen de la formation spirituelle de
ses sœurs. Elle a dit plus tard qu’après Dieu, la
congrégation doit à saint Ignace, sa vie, son
organisation, son unité et sa force.
Comme toutes les Auxiliaires, j’ai eu la chance de
pratiquer les Exercices et aussi de profiter du
renouveau provoqué par le patient travail de la
Compagnie sur elle-même et sur ses textes
fondateurs, travail commencé bien avant Vatican
II. Nous en avons cueilli les fruits quand nous
avons fait le choix de participer à l’inter-noviciat
ignatien.
Que m’a apporté saint Ignace ?
D’abord son expérience personnelle. Il a luimême relu et raconté son chemin. Il n’est pas né
saint, loin de là ! Dernier d’une famille de
noblesse basque, fin du XVe siècle, il rêve durant
sa jeunesse d’exploits chevaleresques et de
conquêtes féminines. Blessé au siège de
Pampelune, il est en repos forcé plusieurs mois
dans le château familial. Il aimerait des romans
de chevalerie, et on ne lui apporte que des vies
de saints ! Faute de mieux il se plonge dans ces
lectures qui le provoquent à un retour sur luimême. Il découvre l’impact différent en lui de
ses heures de rêve (ô la belle dame !) et de sa
découverte de François d’Assise et d’autres
saints. D’un côté, un vrai plaisir qui ne dure pas
et le laisse plutôt sec, de l’autre, le désir d’imiter
les saints, de se livrer pour Dieu à des austérités,
pensée qui le rend heureux et allègre.
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Dorénavant il va se laisser guider par ses
mouvements intérieurs : la paix, la joie, la
consolation, le désir d’aller de l’avant. Cette
découverte le fera progresser tout au long de sa
vie dans la recherche de Dieu et donnera
naissance aux Exercices spirituels.
On peut dire que les Exercices sont nés de la
relecture faite par Ignace de son propre chemin.
Ce qui a entravé sa route vers Dieu, il le voyait
largement répandu autour de lui : des gens
attachés à leur place, à leurs privilèges, briguant
des honneurs et préférant leur préséance au
service des autres. Faire les Exercices c’est
accepter de se retirer de ses occupations
ordinaires, de se laisser déplacer par la Parole de
Dieu priée. La contemplation de Jésus dans
l’évangile permet au retraitant de se laisser attirer
par lui. Le dialogue avec un(e) accompagnateur
lui, permet d’être confirmé sur son chemin.
Celui-ci ne guide pas la retraite mais aide le
priant à repérer comment Dieu lui parle.
Les Auxiliaires sont invitées à prendre chaque
année un temps de retrait. La relecture est un
chemin d’ouverture à la grâce, de réconciliation
avec soi-même. Elle ne se vit pas seulement au
cours des retraites, au soir d’une journée je puis
revoir ma journée et avec l’aide de l’Esprit-Saint
reconnaître sa présence au cœur de ma vie à
travers la paix, la joie ou la tristesse éprouvées.
Saint Ignace a changé l’image que j’avais de
Dieu. Dans ma jeunesse, Jésus m’attirait, le Père
restait lointain et immobile et je ne faisais appel à
l’Esprit-Saint que dans des moments difficiles.
Ignace a été attiré par Dieu créateur, qui donne
vie en s’effaçant et rendant les hommes libres.
Dieu ne sonne pas seulement le départ de la
création, il n’arrête pas de nous créer pour
qu’avec lui nous jouions en ce monde et
communiquions sa joie. Nous nous prenons
souvent au sérieux mais Dieu préfère les enfants.
Le Père nous aime comme ses enfants, il veut
notre croissance, cherche en nous des
interlocuteurs, des partenaires, il se mêle à nos
histoires, nous confie l’histoire. Il peine avec
nous, nous appelle au dépouillement radical, voie
royale de la liberté. Il donne alors plus que nous
n’osions espérer.
Le chemin ouvert par saint Ignace est aussi un
chemin de compagnonnage. J’ai choisi de
cheminer avec les Auxiliaires, j’ai trouvé des
sœurs avec qui parler vrai, aimant ce monde et
cherchant à s’y engager selon leur charisme
propre. Ce compagnonnage, Ignace le vivait avec
ceux qu’il rencontrait. Son moyen privilégié de
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Bulletin des sympathisants
rencontre était la conversation. Au cours des
repas, il parlait peu et écoutait beaucoup. Quand
il était touché par une parole entendue, il
prolongeait la conversation avec l’interlocuteur
après le repas, en vue de l’amener à repérer les
traces de Dieu au cœur de son histoire. Nous
nous demandons souvent : comment porter
l’évangile autour de nous dans un monde de plus
en plus indifférent à la foi ? Ignace répond :
engagez la conversation ! C’est par la relation
avec les autres que nous progressons et parfois
permettons à d’autres de progresser.
L’expérience d’Ignace, sa manière d’aller à Dieu
et aux autres sont des fondements de la
pédagogie ignatienne. Il y a d’autres aspects
encore mais je ne veux pas fatiguer le lecteur.
J’ajoute quand même que cette spiritualité n’est
pas réservée aux religieux. Aujourd’hui bien des
laïcs y ont trouvé une raison de vivre. En
accompagnant une région de la Communauté
Vie Chrétienne (CVX) j’ai trouvé de suite un
esprit de famille qui permet de se sentir sur la
même longueur d’onde. Finalement « l’ignatien »
c’est pour moi une pédagogie qui permet de
trouver son chemin et une fois celui-ci engagé
d’élargir davantage ses liens de fraternité.■
Sœur Marie Emmanuel, A.S.
Trois semaines avec les
Auxiliaires du Sacerdoce
au Brésil.
I
nvitée par sœur Hélène à venir au Brésil,
j´arrive d´abord à Salvador de Bahia où la
communauté m´accueille dans sa maison, au
centre de la ville. Cécile, Dilma et Jacinete
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membres de cette communauté, sont souriantes
et prêtes à tout pour me faire découvrir cette
ville magnifique. Je ne raconterai pas les
monuments visités, seulement quelques
rencontres.
Mais d´abord, um mot très particulier pour moi:
Auxiliaires. Dans le dictionnaire, ce mot veut
dire qui accompagne (um verbe par exemple)
mais qui n´est pas indispensable...En terme
chrétien, ce serait um serviteur inutile qui n´a fait
que ce qu´il devait faire!
Une sœur va en prison rencontrer des hommes
et des femmes qui ont eu mille soucis dans leur
vie et qui pour la plupart étaient abandonnés à
leur sort. Nous sommes allées à la Trinité où,
grâce au frère Eric et à une équipe, des sansdomicile logent dans l´église se reconstruisent en
participant aux taches matérielles. Nous avons
vu l´épluchage des légumes et la préparation de
la soupe qui réunit tant de paumés dans cette
ville chaude et envoûtante.
Pour aller à Valença, sœur Hélène et moi avons
pris le bateau: découverte du port de Salvador,
de la mer, des pêcheurs au loin. Imaginez cette
eau bleu foncé, magnifique, du vent, des averses
gigantesques.
Dans le port de Valença, nouvelles découvertes,
accent plus chantant des marins avec leur large
sourire, peuple mélangé de noirs de blancs, de
créoles, tout le monde préparant la fête qui a lieu
début novembre: Nossa Senhora do Amparo,
Notre Dame de la garde, protectrice, Marie,
première disciple et missionnaire. Cette fête est
organisée par la paroisse du Sacré Coeur dans le
diocèse d´Amargosa. La ville est transformée.
Tous les valençais sont dehors avec la musique,
un char transportant la statue de Marie et de
l´enfant, annoncés par d´énormes micros. Tout
le monde chante et danse sur l´hymne de Nossa
Senhora do Amparo et bien d´autres chants très
pittoresques. La maison des Auxiliaires
m´accueille avec la même joie. Marie Laure,
Vilma et Hélène en sont les membres. Leur
emploi du temps est chargé. Héléne m´enmène
voir des personnes âgées dans leur maison de
retraite bien sommaire. Ils sont assis ou debout,
seuls, abandonnés mais sourient en nous voyant.
J´offre à chacun un petit échantillon de parfum
qu´il regarde avec étonnement et un sourire à
faire craquer le mien, mi sourire, mi-larmes.
Plus tard, j´irai chez Marie Guillien à Salvador,
confectionner des marionnettes qui permettent
de raconter la vie à des enfants du quartier.
Pourquoi fait-on ceci et pas cela? Comment se
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Du levain pour Demain
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Bulletin des sympathisants
comporter pour respecter les autres, les
protéger ? .Ces marionnettes représentent leur
vie, simplement. Marie nous apprend à les
confectionner avec des calebasses et les mêmes
vêtements que portent les gens mais, en
miniature. Tout cela est très folklorique et très
sérieux à la fois.
Je rends grâce pour tout ce que j´ai découvert
dans ce pays d´une richesse incroyable qui a
besoin de se développer pour faire disparaitre
des barraques sans confort que l´on voit à perte
de vue, jamais terminées, habitées par des
hommes et des femmes au grand cœur et au
sourire captivant.■
Béatrice de Servigny (Mâcon)
Message d’Elenilda à
l’occasion de la défense de
son mémoire de fin de
maîtrise
Elenilda lors de la défense de son mémoire
C
hers amis(es) et collaborateurs (rices),
L’obtention de mon diplôme m’a
demandé quatre ans. Les obstacles et les défis
furent nombreux mais la lutte, les efforts m’ont
permis de vaincre tous les obstacles et de
parvenir là où je suis arrivée.
15/12/2013
Cependant ce qui m’a le plus aidé contre le
découragement est d’avoir su que de
nombreuses personnes connues ou anonymes
offraient un peu d’elles-mêmes pour contribuer à
ma formation. C’est pourquoi je remercie tout ce
que vous avez fait pour moi. J’ai la ferme
conviction que les connaissances acquises sont
évidemment les miennes mais que la formation
en elle-même appartient à tous dans la mesure
où elle me permet d’être au service des autres. La
formation en pédagogie humanise l’éducateur
qui cesse d’être un maître pour aider chacun et
chacune à atteindre sa propre autonomie, à
approfondir la connaissance de soi pour croître
et trouver son propre chemin.
Mais ce fut dans la salle de classe que j’ai
réellement pris conscience de mon rôle
d’éducatrice, alors que j’écoutais un enfant de
cinq ans qui m’expliquait qu’il ne devait pas
manquer l’école pour que sa mère puisse
continuer à bénéficier de la Bourse Familiale (Le
gouvernement accorde une bourse aux familles
les plus démunies du Brésil). La parole de
l’enfant m’a incitée à comprendre et à mieux
connaître le programme du gouvernement et
c’est pour cette raison que j’ai choisi comme
thème d’étude : l’influence de la bourse familiale
sur l’éducation.
Durant ma recherche, j’ai été amenée à faire le
bilan des pour et des contre de cette mesure
gouvernementale. Parmi les points positifs il faut
mentionner le fait que des familles ont
aujourd’hui les conditions de mettre de la
nourriture sur la table mais en ce qui concerne
l’éducation elle-même les progrès sont minces
car les enfants sont forcés par les parents à aller
à l’école sous peine d’être privés de la bourse.
L’objectif principal du gouvernement est de
contrôler la présence des enfants en milieu
scolaire mais sans offrir les conditions adéquates
de scolarisation qui est pourtant un droit de
chaque citoyen brésilien. Les moyens manquent
pour un enseignement de qualité comme des
salles vastes et aérées, des collations, du matériel
didactique, des salaires dignes pour les
éducateurs qui ont besoin d’être motivés pour
offrir le meilleur d’eux-mêmes.
C’est ainsi que le 29 novembre, je présentais
mon mémoire de fin de cours9 ; ce fut un
moment très fort non seulement parce que
c’était la fin d’une étape mais aussi parce que
9
En brésilien : TCC (Trabalho de Conclusão de
Curso)
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j’avais la perception que nous sommes d’éternels
apprentis. De plus, j’ai le sentiment qu’un
pédagogue de qualité, c'est-à-dire un
professionnel qui se respecte, sait qu’il doit
continuellement se former et qu’il n’est jamais
totalement au point.
En rédigeant cet article, j’ai pris conscience que
nous étions réellement une grande famille et je
me suis sentie en communion avec tous en me
souvenant que beaucoup de personnes avaient
contribué à mon développement personnel et
professionnel. C’est ainsi que je peux affirmer
qu’une Auxiliaire ne reçoit pas une formation
pour elle-même mais pour se préparer à mieux
servir, à donner sans mesure et à tout offrir pour
l’amour des autres. C’est cela qui embrase mon
cœur tout en mesurant le grand défi que
représente cette mission. Un éducateur soucieux
de sa vocation a besoin d’une certaine façon de
mourir pour donner vie car chaque jour le
secteur éducationnel est plus dévalorisé, et les
moyens dont il dispose comme les salles de
classe, les livres, plus réduits. Pour pallier aux
manques de moyens l’éducateur doit être à
même d’être à la fois chanteur, artiste,
psychologue, père, mère sans aucun souci de
lucre car cette profession est financièrement
dévalorisée alors que chacun n’accède à un
métier que parce qu’il profite des connaissances
apportées par les éducateurs.
Je peux affirmer que j’aime ce métier qui forme
des citoyens conscients de leurs droits, devoirs et
valeurs éthiques souvent méprisées. De tout
cœur, je veux remercier pour la gentillesse,
l’attention et la communion fraternelle données
durant ces quatre ans.
Etre pédagogue, c’est savoir aimer et aider les
autres afin qu’ils aient le courage et la capacité de
regarder devant eux et au-delà d’un horizon
obscur et parfois bien compliqué.
Voilà, je voulais partager mes sentiments récents
et pleins de gratitude avec les amis du Levain
pour Demain, vous qui avez tant fait pour moi
durant ces années.
Je vous embrasse fraternellement, le cœur empli
d’amour et de gratitude.■
Sœur Elenilda, A.S.
Estágio de probreza com
Jacinete
15/12/2013
"...Basta apenas um sorriso, um sorriso é o perdão. Um
sorriso muda tudo, um sorriso muda o mundo . E faz
feliz um coração..."
Jacinete e Taïs
V
ivi a experiência do estágio de pobreza
na comunidade das irmas da Caridade,
na cidade de Ruy Barbosa no sertão da
Bahia. Estas irmãs tem como missão acolher
pessoas com deficiência. No momento são 13
hospedes que necessitam de cuidados na casa.
Neste tempo fiz uma bonita experiência do
cuidado de Deus, através desta comunidade.
Todos os hospedes precisam de alguma ajuda e a
maioria precisa de ajuda para a alimentação,
medicação, banho e até para ir na cama. Essa
grande dependência deles exigiu de mim
abertura, paciência e generosidade. Olhar para
pessoas adultas, (com exceção de Luciele, a
criança da casa e Gueu que tem 11 anos) que
não tem autonomia sobre as suas vidas, no inicio
sentia resistência para acolhê-los, para tocar,
falar e até mesmo sorrir. Além, da insegurança
que sentia de cuidar de pessoas que sofrem tanto
e algumas precisam colocar no colo para
transportar da cama para a cadeira.
Ao final do 1º dia de estágio sentia vontade só
de chorar e pensava: meu Deus como vou ficar
aqui por 4 semanas...! Mas, o cansaço de todas as
atividades que já tinha feito venceu os meus
pensamentos e logo adormeci!
Nesta casa tem uma linda jovem, com expressão
de criança é Taís, ela é paraplégica e não fala. Ela
fica sempre com a cabeça a cabeça baixa e para
alimentá-la precisa segurar o rosto dela, então
durante as refeições eu deixava descansar a
cabeça dela e meu braço também e ela sorria, um
sorriso cheio de confiança e gratidão. Eu
interpretei que ela desejava dizer, obrigada! Pode
continuar, tenho fome! Descobrir pelo sorriso
de Taís, uma forma de comunicação (eu gosto
muito desse gesto de comunicação pelo sorriso),
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e fui percebendo a maneira como cada um se
comunicava: pelo sorriso, toque e mesmo pela
agressividade era o jeito deles demostrarem que
estão vivos e que desejam viver.
O Senhor nos convida a estar perto dos pobres,
sofridos e com aqueles que não poderão nos
retribuir. E ao cuidar desses hospedes sentia o
desejo acontecendo. E não só cuidei e acolhi, fui
cuidada e acolhida também por eles, pelas irmãs,
pelas voluntárias e as pessoas da comunidade
que chegavam para as celebrações. O carinho foi
reciproco!
Fazendo uma releira deste estágio pude ver
como vivi o dom do amor, gratuidade e alegria
do serviço.
Sou grata pela riqueza da experiência feita, mas
que não foi fácil. E ainda tive a graça de ao
retornar na comunidade, encontrar Ane Lise
para partilharmos juntas do voto de pobreza.
Agradeço ao Senhor pelo dom da vida, pela
oportunidade de fazer esse estágio numa
realidade de pobreza e por sentir a Sua presença
pobre, no pobre e com os pobres, pela vocação
das irmãs da Caridade que se dedicam a cuidar
dos hospedes como mãe, pela nossa
Congregação que me proporcionou de viver o
retiro de 30 dias e por essa experiência pós
retiro.■
Jacinete
Queridos (as), amigos (as)
colaboradores
próprio conhecimento como pessoa capaz de
crescer e encontrar o seu caminho.
Mas, foi na sala de aula, que tomei consciência
da responsabilidade de um educador, no
momento em que escutei de uma criança de
cinco anos que não deveria faltar as aulas, para
que sua mãe não perdesse o beneficio do Bolsa
Família (Programa do governo para favorecer as
famílias pobres e de extrema pobreza no Brasil).
Então, por essa afirmação senti-me motivada
para pesquisar e conhecer melhor esse programa,
e escolhi como tema: A influência do Bolsa
Família na educação.
Durante toda a minha pesquisa, fui descobrindo
os pôs e os contras deste benefício, pois como
positivo fica confirmado que algumas famílias
hoje têm condições de colocar um prato de
comida na mesa e se alimentar, mas no que tange
à educação não percebemos nenhum avanço,
pois as crianças são forçadas muitas vezes pelos
pais a frequentarem a sala de aula por medo de
serem privados dessa ajuda. E esse é o grande
objetivo do governo, controlar a frequência das
crianças, no espaço escolar, mas não oferecem as
condições necessárias para a permanência desse
sujeito na escola que é um direito de todo
cidadão. A respeito dessa afirmação percebemos
que faltam recursos que podem favorecer uma
educação de qualidade, como: salas amplas e
arejadas, merenda de qualidade, materiais
didáticos, salário digno para os educadores, esses
que precisam também estar motivados para
oferecer o melhor de si para seus educandos.
F
oram quatro anos de graças para a
preparação
do
meu
curso
profissionalizante. Muitos obstáculos
apareceram, desafios não faltaram, mas a
luta, o esforço, a conquista foram maiores, então
venci, cheguei aonde deveria chegar.
Portanto, o que mais me ajudou a não desistir,
foi a persistência por saber que muitas pessoas
conhecidas e no anonimato estavam oferecendo
de si para contribuir com a minha formação.
Então, sou grata, a todos e a cada um por tudo
que fizeram por mim e para mim. Tenho a
convicção que essa formação é minha, enquanto
conhecimento, mas é nosso, no sentido de
colocar a serviço tudo que recebi durante esse
tempo, pois a formação de Pedagogia humaniza
o educador, ele deixa de ser mestre para ser o
mediador, aquele que incentiva, orienta, deseja
ver os indivíduos alcançarem sua autonomia, seu
15/12/2013
Então, no dia 29/11/ 2013, foi a apresentação
do TCC (Trabalho de Conclusão de Curso) para
mim um momento muito forte, não só por está
finalizando o curso em si, mas pela convicção de
que somos eternos aprendizes. Além do mais,
tenho consciência de que um pedagogo de
verdade, ou seja, todo profissional que se preza
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sabe que a formação é para sempre, porém,
continua e nunca estamos prontos.
Então, naquele momento que estava
apresentando o artigo, tomei consciência que
realmente éramos uma família, senti uma grande
comunhão, ao relembrar que muitas pessoas
estavam contribuindo para o meu crescimento
pessoal e profissional. Assim, posso afirmar;
uma Auxiliar não recebe uma formação para si,
ela se prepara para servi melhor, dando de si sem
medida e oferecendo tudo por amor ao outro. E
isso faz o meu coração arder, e ao mesmo tempo
percebo essa missão como um grande desafio.
Um educador que valoriza a sua profissão,
precisa morrer para dar vida, isso porque, cada
dia que passa o setor educacional é mais
desvalorizado, os meios sociais tem mais
importância, força, do que a sala de aula com
livros, quadros e pilotos. Por isso, o educador
precisa ser malabarista, artista, cantor, psicólogo,
pai, mãe, enfim um pouco de cada profissão,
sem pensar muito no lucro, pois financeiramente
essa profissão é a mais desvalorizada, porém,
nenhuma outra profissão chega ao seu grau
profissional, sem passar pelos conhecimentos
oferecidos pelo educador.
Assim, posso afirmar amo ser educadora
formando cidadão consciente dos seus direitos e
deveres e, sobretudo, dos seus valores éticos que
outros meios desprezam. Quero de todo coração
agradecer a todos/as pelo carinho, atenção, essa
comunhão fraterna que cada um/a me fez sentir
durante esses quatro anos.
Conclusão, ser pedagogo é realmente saber
amar para ajudar outros a descobrir horizontes
às vezes escuro e complicado, que precisa de um
apoio, incentivo, um mediador que os ajudem a
olhar para frente e se sentir capaz.
Então, esses são os meus sentimentos recentes e
cheios de gratidão aos meus amigos
colaboradores du Levain Pour Demain, por tudo
que fizeram por mim durante esses anos.
Um fraterno abraço, com o coração repleto de
amor e gratidão.■
Assemblée Générale,
L’assemblée générale de l’association « Du
Levain pour Demain » se tiendra le samedi 25
janvier 2014 à 17h, au 57 rue
Lemercier-PARIS. Tous les destinataires de
ce bulletin sont chaleureusement invités à y
participer.
Elenilda (Irmã Auxiliares do Sacerdócio)
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Que celles et ceux qui reçoivent une version
papier du bulletin et qui possèdent une adresse
électronique, n’oublient pas de nous la
transmettre.
Faites part de vos remarques et suggestions à
Cécile Biraud et Catherine Roth.
Vous pouvez adresser vos dons soit par chèque
à l’attention de « Du levain pour demain » au 57,
rue Lemercier, 75017 Paris en mentionnant « à
l’attention de sœur Anne-Lise Sieffert » soit par
virement bancaire. Les coordonnées en sont
données ci-après. ■
D.l.p.d.
Les personnes à contacter :
Cécile Biraud : [email protected]
Vilma Marinho : [email protected]
Catherine Roth: [email protected]
Evelyne Bénévent : [email protected]
Gérard Aleton : [email protected]
Stéphane Latarjet :[email protected]
Anne-Lise Sieffert, trésorière :
[email protected]
57 rue Lemercier 75017 Paris
Le site des auxiliaires du Sacerdoce :
www.auxiliaires-du-sacerdoce.com/
Vous y trouverez une présentation des sœurs
auxiliaires du Sacerdoce, les lettres aux amis, des
propositions de réflexion et de prière.
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