Contact juin 2002 pm7
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Contact juin 2002 pm7
Autisme Québec et Chaudière-Appalaches Printemps 2002, vol. 7 no 1 Sommaire Des frères et soeurs d'enfants autistes vivent une expérience enrichissante Pour démystifier les méthodes éducatives, un survol détaillé Témoignages: Le cheminement d'une personne Asperger: courage et persévérance Quand il faut déménager et tout recommencer...une autre bataille L’une des activités les plus populaires à l’Association, les ateliers d’informatique ! À LIRE DANS LE CAMP L’ESCAPADE PROCHAIN NUMÉRO D’OCTOBRE : Dates importantes ➟ Dossier : Parcours scolaire des élèves avec besoins particuliers ➟ Les 25 ans de l’Association : Spécial historique et anecdotique ➟ Congrès biomédical Autisme 2002 : perspectives d’avenir Contact Autisme est une publication destinée aux membres d'Autisme Québec et Chaudière-Appalaches et aux personnes intéressées à l'autisme et aux troubles envahissants du développement Responsables : Marie Langevin et Ginette Côté Collaboration : Martine Lévesque, Pauline Cummings, Jacinthe Aubé, Nadia Dassié Photos : Sébastien Boulanger, Diane Patry et Audrey Shrimer Révision linguistique : France Galarneau Les activités du camp l’Escapade débuteront le 2 juillet prochain. La rencontre d’information pour les parents aura lieu le 25 juin de 18 heures à 19 heures 30 au Pavillon Maurice Tanguay, sur le site de la colonie de vacances Notre-Dame-des-Bois située au 335, boulevard du Lac, à Charlesbourg. Un « 5 à 7 » est prévu avec les campeurs, parents et moniteurs pour la fête de clôture le 16 août. À surveiller également, les invitations aux partenaires, collaborateurs financiers et politiques, pour une visite guidée des installations et une rencontre privilégiée avec la clientèle et l’équipe du camp l’Escapade. Nous profiterons de l’été pour recueillir vos commentaires et suggestions pour la programmation des activités d’automne. Communiquez avec nous ! Tirage : 1200 exemplaires Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Canada: D462857 Bibliothèque nationale du Québec: D9251108 Distribution : Poste-publications Numéro de convention : 40696109 Toute reproduction est autorisée avec mention de la source. Autisme Québec et Chaudière-Appalaches 3005, 4e Avenue Québec G1J 3G6 Tél.: (418) 624-7432 Téléc.: (418) 624-7444 Gardez-vous à la fine pointe des connaissances en autisme en consultant le site internet de la Fédération québécoise de l'autisme : http://www.autisme.qc.ca 2 3E CONGRÈS MÉDICAL INTERNATIONAL SUR L’AUTISME AU QUÉBEC Un résumé des allocutions prononcées par les conférenciers invités au 3e Congrès médical international sur l’autisme au Québec, tenu les 3 et 4 mai 2002 à l’Université du Québec à Montréal, est maintenant disponible. Nous retenons de cette troisième édition les nouvelles données du Dr Singh identifiant l’autisme comme une pathologie auto-immunitaire déclenchée par la présence du virus de la rougeole. Vous pouvez consulter le résumé dans le site Internet de la Fédération québécoise de l’autisme et des autres TED, dans la section « Conférences », en page d’accueil à l’adresse suivante : www.autisme.qc.ca. Contact Autisme ÉDITORIAL PAR PAULINE CUMMINGS, DIRECTRICE PAR INTÉRIM Six mois déjà que j’ai accepté le mandat de directrice par intérim d’Autisme Québec et Chaudière-Appalaches. Six mois de restructuration, d’apprentissage et de travail ardu. En septembre dernier, l’Association a demandé à madame Danielle Lapointe, consultante, de procéder à un diagnostic organisationnel et de soumettre un plan d’action et de consolidation. Les dernières années ayant été marquées par un accroissement significatif des budgets et des activités, le moment était venu d’ajuster nos façons de faire. J’ai donc été embauchée pour mettre en application le plan d’action. Premier objectif: consolider l’équipe de travail et mettre en place différents outils de gestion favorisant le développement stratégique ainsi que le bon fonctionnement de l’organisme. Réalisés en collaboration avec la consultante, les nouveaux outils de gestion seront mis en œuvre après adoption au conseil d’Administration, probablement dès l’été prochain. Quant à la reconstruction de l’équipe de travail, nous avons le plaisir de vous annoncer que nous avons embauché une nouvelle adjointe administrative en la personne de Claude Bouchard. Cette dernière a une solide expérience derrière elle dans Contact Autisme des organismes communautaires tels que MIELS Québec et le Pignon Bleu. Depuis trois mois, son professionnalisme constitue un apport hautement bénéfique à l’association. Nous prévoyons embaucher en septembre prochain une personne à la coordination des services. Avec Marie Langevin à l’information et aux communications, cette personne viendra compléter l’équipe de la permanence. LE POINT SUR NOS SERVICE S EN CHA UDIÈREVICES HAUDIÈRE APP ALA CHE S PPALA ALACHE CHES Depuis le printemps dernier, suite au départ de l’ancien directeur général, notre présence en Chaudière-Appalaches a fait l’objet de contreverse de la part des organismes communautaires du territoire. Dès mon arrivée dans l’organisme en décembre dernier, je me suis trouvée au centre de cette contreverse alors que le conseil d’administration venait de décider à l’unanimité de se retirer de Chaudière-Appalaches. Voici un bref historique des événements : Au printemps 2001, la Régie régionale de Chaudière-Appalaches adopte le Plan régional d’organisation des services (PROS) en autisme et attribue à notre organisme une partie des fonds nouvellement alloués par la ministre Pauline Marois pour la déficience intellectuelle et l’autisme. Pour la réalisation du Camp Beau Soleil, l’association reçoit le budget nécessaire à l’encadrement des campeurs; pour la promotion et la sensibilisation, nous recevons aussi un budget de 33 000 $, ce qui permet l’ouverture d’un point de service à Lévis et l’embauche d’un permanent, M. Marc Garand. En juin 2001, M. Garand démissionne. La période estivale entraîne un ralentissement dans l’embauche d’une personne pour le remplacer, démarche qui était sur le point de se concrétiser en septembre. Entre-temps, jugeant cette situation inacceptable, le Regroupement des associations de personnes handicapées région Chaudière-Appalaches (RAPHRCA) demande le rapatriement du budget préalablement dévolu à notre association pour la promotion. Le conflit s’envenime et en novembre 2001, AQCA décide de se retirer de tous ses engagements en Chaudière-Appalaches incluant le camp Beau Soleil. Une décision déchirante, si l’on considère que ses membres fondateurs sont issus de Chaudière-Appalaches et que le camp Beau Soleil fêtait quatre années d’activités au Grand Village, décision inévitable aussi, afin d’éviter un conflit qui ne pouvait faire que des victimes. 3 En mars dernier, après maints appels de parents inquiets et constatant qu’aucun organisme n’avait reçu le mandat d’organiser le camp d’été 2002, le conseil d’administration a proposé à la Régie régionale d’organiser le prochain camp Beau Soleil, une décision prise dans l’unique but de permettre aux parents d’obtenir des loisirs d’été pour leur enfant. Pour des raisons que nous ignorons, notre offre a été refusée, et il n’y aura pas de camp Beau Soleil cet été. Collectivement, nous ne pouvons que le déplorer. En compensation, les parents qui le souhaitent pourront obtenir une aide financière individuelle et d’autres mesures d’appoint. Pour ce faire, ils doivent entrer en contact avec leur intervenant du CRDI ou avec leur association locale en Chaudière-Appalaches. LES DOSSIERS EN L’ASSOCIATION Nul doute que les instances, les organismes et les personnes concernées tireront les leçons qui s’imposent. Le message que nous lançons aux parents de la Rive-Sud est le suivant : vous avez le pouvoir de changer les choses en vous regroupant. Si tel est votre souhait, nous vous appuierons pour le bienêtre de vos enfants. COURS À On le répète souvent, le mandat de l’Association est la promotion et la défense des droits, l’information et la sensibilisation ainsi que les services spécialisés de répit et de loisirs… Au quotidien, ce sont les employées du bureau qui mettent à profit cette mission ! Voici un survol des activités en cours ces dernières semaines. Défense des droits : nous siégeons au sein de plusieurs comités, dont ceux sur le soutien à la famille, le continuum de services en répit et dépannage, le suivi du plan d’action régional en autisme, l’information et la mobilisation avec le Regroupement des organismes communautaires de la région 03 (ROC 03) et la création du regroupement des usagers du transport adapté (RUTA) auprès du Regroupement des organismes de promotion de la région (ROP 03). Nous assistons les parents aux prises avec des difficultés avec leurs services scolaires ou avec des instances du réseau de la santé et des services sociaux. Notre présence est tangible en Chaudière-Appalaches aussi, où nous soutenons les parents du territoire dans la fondation d’une association locale. Enfin, nous suivons de près le transfert éventuel d’une portion du financement des organismes communautaires vers le Secrétariat à l’action communautaire et autonome (SACA). sur pied d’un nouveau système de classement et d’archivage est en cours, de même que le rapatriement des services comptables et de paie. De plus, nous expérimentons actuellement notre nouvelle base de données personnalisée, qui améliorera sensiblement notre gestion. En ce qui a trait aux services, nous sommes très occupées par la préparation du camp L’Escapade et par l’évaluation des demandes d’accompagnement en loisirs d’été et nous travaillons à consolider le financement de notre service de répit de fin de semaine. Pour harmoniser et bonifier notre offre de services, nous avons présenté un projet de Maison Multiservice au Secrétariat à l’action communautaire autonome afin d’obtenir du financement pour l’achat d’une propriété regroupant les locaux administratifs et le service de répit. Nos activités d’information et de documentation vont bon train également : de grands pas ont été franchis dans l’aménagement du centre de documentation et nous avons publié quatre Contact Autisme depuis l’été dernier, en plus d’élargir sa diffusion dans les centres de la petite enfance (CPE). Enfin, en septembre, nous amorcerons la publication d’un premier guide des ressources régionales. Du point de vue administratif, nous poursuivons la consolidation de l’équipe de travail. Un travail colossal de mise 4 Contact Autisme GROUPE SUR LA FRATRIE Frèr es et sœur s d’ enfants autist es vivent une expérienc e enrichissant e rères sœurs d’enfants autistes expérience enrichissante Par Jacinthe Aubé, en collaboration avec Marie Langevin L’automne dernier débutait une série d’ateliers regroupant les frères et les sœurs d’enfants autistes, réalisés dans le cadre d’une maîtrise en travail social, en collaboration avec les Services Barbara-Rourke (maintenant le CRDI de Québec), pour la supervision, et Autisme Québec et Chaudière-Appalaches, pour la diffusion de l’information et les inscriptions. L’objectif était de favoriser chez ces jeunes âgés de 6 à 10 ans l’expression de leurs sentiments, une entraide mutuelle ainsi que l’acquisition de nouvelles connaissances sur l’autisme et le syndrome d’Asperger. Une expérience très enrichissante dont nous vous livrons ici les grandes lignes. En tout, sept rencontres ont eu lieu, portant sur autant de thèmes. Chacune commençait par un atelier de groupe suivi d’une collation, d’une activité sportive et d’une évaluation. La stratégie d’intervention consistait à présenter chaque thème aux enfants sous la forme d’une porte pour laquelle il fallait obtenir une clé, chaque rencontre devant servir à trouver la fameuse clé. La connaissance de soi et des autres Le premier thème devait permettre de créer un sentiment d’appartenance au groupe et d’établir un lien de confiance mutuelle. Divers moyens ont été utilisés, soit l’instauration d’un rituel (une Contact Autisme activité semblable qui se reproduit à chacune des rencontres), l’utilisation de surnoms, la présentation de la famille à l’aide d’une photo, un tableau des consignes pour établir le fonctionnement du groupe. tre, ils avaient plus de facilité à en décrire les caractéristiques. Les enfants connaissaient bien les ressources de la communauté pour leur frère ou leur sœur autiste. Les différences de perception envers un frère ou une sœur autiste Les enfants ont trouvé deux clés : l’importance d’expliquer la différence aux amis et à l’entourage... On a permis aux enfants d’exprimer leur perception à travers un dessin illustrant leur famille et en réalisant un tableau des forces et des faiblesses de leurs frères et sœurs. Les enfants ont trouvé deux clés : l’importance d’expliquer la différence aux amis et à l’entourage et de leur proposer de participer à des jeux avec leur frère ou sœur autiste, malgré cette différence. Pour une meilleure compréhension… Pour les sensibiliser à l’autisme et au syndrome d’Asperger et améliorer leur connaissance du sujet, on a invité un spécialiste à rencontrer le groupe et à discuter avec lui; on a visionné une émission sur l’autisme et réalisé une activité sur le « sixième sens » : la socialisation. Les enfants ont mesuré leurs connaissances, avant et après la rencontre. On a ainsi constaté qu’ils éprouvaient de la difficulté à définir l’autisme et à en comprendre les causes. Par con- …une communication facilitée On a ensuite abordé les moyens utiles pour favoriser la communication avec un frère ou une sœur autiste, avec les parents, les proches et les amis à l’aide de jeux de rôle, d’exercices sur la confiance envers autrui et d’un questionnaire sur la solitude. Les jeunes ont trouvé plusieurs clés : entre autres, le fait de considérer leur frère ou sœur comme un ami ou une amie, de privilégier des activités qui lui plaisent, l’usage de pictogrammes et enfin, de faire appel à un adulte lorsqu’un ami se moque de son frère ou de sa sœur. Parmi les objectifs de ces ateliers figurait celui de permettre aux enfants d’exprimer leurs sentiments à l’égard des comportements dérangeants de 5 leur frère ou de leur sœur autiste. On a mis à profit une échelle de la température émotionnelle afin d’évaluer l’anxiété, le stress et l’isolement social. On a abordé la perception et les attitudes à l’égard des enfants autistes en leur faisant réaliser une bande dessinée partagée par la suite avec leurs camarades. Un atelier fort utile puisqu’on remarque que les enfants ont une difficulté particulière à exprimer leurs émotions. On voulait aussi donner la chance à l’enfant de faire connaître ses besoins : à l’égard de son frère ou de sa sœur autiste : « qu’il [ou elle] ne me repousse pas, qu’il [ou elle] ne me dérange pas, qu’il [ou elle] soit gentil avec moi, qu’il [ou elle] ne soit pas handicapé afin de jouer avec moi, qu’il [ou elle] arrête de me sauter dessus, je voudrais mieux le [ou la] comprendre et l’accepter »; à ses parents, « qu’ils continuent à être gentils avec moi, qu’ils restent comme ils sont, qu’ils soient à la maison, qu’ils travaillent moins et jouent davantage avec moi ». Ils souhaitent conserver leurs amis longtemps, qu’ils soient gentils et francs et jouent avec eux. Les dernières rencontres portaient sur leur perception de l’avenir. Ils se sont encore une fois exprimés en dessinant comment ils entrevoyaient la vie de leur frère ou sœur à l’âge adulte. Ils ont aussi discuté de leurs espoirs et de leurs peurs, visionné une émission expliquant le vécu des autistes adultes. Plusieurs ont exprimé l’espoir que leur sœur ou leur frère soit plus gentil, qu’il guérisse, qu’il parle davantage, qu’il ne crie plus…On s’inquiète de ce qu’il pourrait mourir jeune, qu’il soit méchant, qu’il se promène partout et qu’il ne soit pas accepté… Ils ont appris qu’ils pouvaient surmonter ces difficultés en l’acceptant tel qu’il est, en sachant aussi que leur frère ou leur sœur peut apprendre et s’améliorer. De leur côté, les parents ont jugé l’expérience enrichissante pour leurs enfants, souhaitant que le groupe ait la chance de poursuivre des échanges qui leur ont permis de partager avec d’autres une même situation, de mieux comprendre l’autisme et les outils pour communiquer avec leur frère ou leur sœur et pour l’aider. Plusieurs ont exprimé l’espoir que leur sœur ou leur frère soit plus gentil, qu’il guérisse, qu’il parle davantage, qu’il ne crie plus… Un bilan positif Les participants ont aimé les rencontres de groupe, les jeux dans le gymnase, les collations, les ateliers ludiques, et surtout, le jeu des clés. Certains enfants ont créé de nouvelles amitiés tandis que d’autres étaient contents de leur « nouveau collier de clés », plein de solutions et des nouvelles connaissances acquises sur l’autisme. Le projet vous intéresse ? Faites-nous le savoir. Un nouveau groupe pourrait être formé à l’automne si la demande est suffisante. Pour plus d’information ou pour signifier votre intérêt, communiquez avec Marie Langevin au 624- 7432. UN MEMBRE DE L’ASSOCIA TION À PARIS! SSOCIATION C’est en avril dernier que madame Marie-Christine Destison, membre de notre conseil d’administration, s’est rendue à Paris pour participer au premier congrès international d’Autisme France. Madame Destison a quitté l’Europe il y a maintenant six ans, pour venir s’établir au Québec dans l’espoir d’y trouver de meilleurs services pour son fils. Très intéressée par les recherches biomédicales en autisme, elle a su profiter depuis de la proximité des centres de recherche aux Etats-Unis pour parfaire ses connaissances. La conférence qu’elle a prononcée à l’ouverture du congrès d’Autisme 6 France présentait une synthèse des différentes approches biomédicales en autisme et les pistes de recherches actuelles. Une expérience positive pour Marie Christine :« J’ai été frappée de constater la présence de médecins et de scientifiques français parmi les conférenciers. Plusieurs médecins étaient aussi présents dans la salle, on sent qu’il y a un intérêt minime certes, mais réel ». Le résumé de sa conférence est disponible à nos bureaux. Il s’agit d’un document bien vulgarisé qui peut être utile aux parents qui désirent se faire une idée globale des causes probables de l’autisme. Contact Autisme TÉMOIGNAGE MATHIEU OU LE GRAND DÉRANGEMENT ! Par Martine Lévesque Le temps des déménagements approche pour certains et est déjà arrivé pour d’autres. Comme bien des choses dans la vie, tous les déménagements apportent leur lot de « paperasserie » et de tracasseries mais certains sont encore plus complexes que d’autres ! Lucie Lejeune pourrait vous en parler. Elle a changé d’emploi en janvier et a déménagé ses pénates à Montréal en mai. Jusque-là, il n’y a rien de bien nouveau. Elle a deux beaux enfants qui devront s’adapter à leur nouvelle vie, Mélissa, 11ans et Mathieu, 12 ans. Mathieu a un diagnostic de dysphasie sémantique pragmatique sévère. Il présente également des traits d’autisme évidents, et la communication est pour lui très difficile. À Québec, il fréquente depuis quatre ans l’école Joseph-Paquin qui accueille des enfants sourds et audi-muets. Il y a appris un langage adapté qui se rapproche du langage des sourds et qui l’aide énormément. Sa mère Lucie n’a pas d’autres services qu’un montant annuel pour du répit accordé par son CLSC. Elle a déjà eu des services de différents centres de réadaptation, mais le diagnostic de son fils a fait en sorte qu’il s’est retrouvé sous la supervision de l’Institut de réadaptation en déficience physique de Québec (IRDPQ). Son plan de services a été remis à l’école et il n’y a plus vraiment de personne en charge de son dossier. Plusieurs intervenants y travaillent, mais aucun n’est responsable du dossier. En janvier Lucie sait que son emploi à Montréal est confirmé. En février elle entreprend donc les démarches pour inscrire ses enfants à leur nouvelle école respective. Mais si pour Mélissa les choses se déroulent assez bien il en va tout autrement pour Mathieu. Contact Autisme C’est à la commission scolaire Marguerite-Bourgeois que s’adresse la demande. Pour être en mesure de bien évaluer la situation de Mathieu et ainsi pouvoir le diriger vers le bon service, on demande à Lucie de fournir le dossier de son enfant ainsi qu’une évaluation d’un pédopsychiatre. Lucie demande donc à l’école de Mathieu de bien vouloir expédier une copie de son dossier à la commission scolaire à Montréal. Simple pourtant… mais il semblerait que le dossier se promène quelque part entre Québec et Montréal sans trouver son chemin. Des appels téléphoniques aux deux extrémités du parcours indiquent qu’il est bien parti de Québec, mais il n’arrive pas à Montréal. Mystère ! En ce qui concerne l’évaluation psychologique, il n’y a pas de mystère. À l’HôtelDieu-du-Sacré-Cœur, seul établissement pouvant fournir une telle évaluation à Québec, on accorde volontiers un rendezvous à Lucie et Mathieu en précisant qu’il y a un délai de cinq à six mois. On se retrouve donc en août 2002 ! L’évaluation étant un préalable pour le choix de l’établissement qui accueillera Mathieu pour son année scolaire, elle arriverait un peu tard entre les mains des personnes concernées. Donc, Lucie se tourne vers l’hôpital Sainte-Justine à Montréal. Il serait peut-être possible d’obtenir un rendezvous en mai. Monsieur Louis Rouleau, orthopédagogue de l’établissement, doit se renseigner et rappeler Lucie. Lorsqu’il rappelle, il vérifie avec Lucie s’il est vraiment nécessaire de faire cette évaluation. Comme si c’était la mère qui avait décidé qu’une évaluation psychologique serait une expérience enrichissante et que ça passerait le temps ! Seul point positif dans toute cette aventure pour l’instant, la certitude de pouvoir transférer le dossier de Mathieu du CLSC de Québec à celui de Montréal, avec les montants déjà établis pour le répit. Tout n’est pas perdu ! L’absence de lien entre les différents intervenants du milieu place les parents dans une situation de « coach ». Puisque chacun se renvoie la balle, il faut bien une personne qui tente de faire le trafic. Puisque Mathieu n’a plus de responsable de son plan de services à Québec et puisqu’à Montréal on ne peut lui en désigner un (parce qu’il demeure encore à Québec), Lucie doit endosser ce rôle et faire les démarches nécessaires pour que son fils ne se retrouve pas au mauvais endroit en septembre prochain. Comble de l’ironie, on a même suggéré à Lucie d’entrer en contact avec les associations de parents. Peut-être qu’elle pourrait y trouver de l’aide. Les associations de parents, Lucie les connaît bien. Elle fait partie de l’association de Québec en tant qu’administratrice, de celle de Montréal en tant que membre et de la Fédération Québécoise de l’autisme en tant que trésorière du conseil d’administration. Alors, les associations de parents non seulement elle les connaît mais elle en est un des piliers. Malgré sa situation particulière, Lucie ne cesse de multiplier les appels téléphoniques et les démarches pour que Mathieu reçoive les services auxquels il a droit. Qu’arrive-t-il aux parents nouvellement débarqués dans ce merveilleux labyrinthe ? ?? 7 TÉMOIGNAGE PERSÉVÉRANCE, COURAGE ET CURIOSITÉ… UNE AUTISTE PLEINE RESSOURCES ! DE Par Martine Lévesque C’est en juin 1997 qu’avait eu lieu notre première rencontre. Je connaissais l’autisme par le biais de l’association de Québec et des nombreux parents que j’avais rencontrés pour écrire des articles publiés dans Contact Autisme. Mais c’était la première fois que je rencontrais une adulte autiste, avec qui je devais établir un contact assez étroit pour réaliser une entrevue. Malgré quelques appréhensions, la rencontre s’était déroulée particulièrement bien et l’article qui en avait découlé était, me semblet-il, fort intéressant. À l’époque, cette personne désirait garder l’anonymat pour des raisons personnelles et professionnelles. Peut-être que le nom de Marie-Andrée éveillera vos souvenirs. Bien que l’on ne puisse pas encore vous la présenter sous son vrai nom, nous l’appellerons aujourd’hui Bibi. Pourquoi Bibi ? Simplement parce que c’est son surnom dans la vraie vie. La prochaine étape sera peut-être un autre article où le grand dévoilement aura lieu. C’est du moins un pas de plus vers le grand jour. Mais pour l’instant et pour bien illus8 trer les changements qui sont survenus dans sa vie depuis notre première rencontre, je crois qu’un petit résumé s’impose. L’enfance de Bibi, bien que différente, n’a pas vraiment causé de gros problèmes. Bien sûr, Bibi était particulière mais elle ne s’en rendait pas vraiment compte. Elle possède une intelligence supérieure à la moyenne. À l’âge de quatre ans elle savait lire et elle a fait sa première et sa deuxième année simultanément. Ses comportements bizarres ont d’ailleurs été passés sur le compte de son intelligence. Elle possède également une grande capacité d’adaptation et une mémoire formidable. C’est probablement ce qui lui a permis de s’en sortir ! Elle a fréquenté le milieu scolaire ordinaire jusqu’à l’université. Une fois adulte, le contexte est devenu différent. Pour réussir à fonctionner dans son milieu de travail Bibi doit calquer ses comportements sur ceux de ses collègues. Elle y réussit, mais se retrouve vite épuisée, autant physiquement qu’intellectuellement. Elle entreprend donc une thérapie et fait énormément de recherches de son côté. Parallèlement à cette démarche, plusieurs problèmes de santé lui imposeront différentes interventions médicales. Une période plutôt mouvementée. Lorsque je l’ai rencontrée, il y a cinq ans, aucun diagnostic n’avait encore était posé. Bibi était alors dans la trentaine et fonctionnait tant bien que mal. D’un côté, il y avait sa vie professionnelle sur laquelle elle avait un certain contrôle. Ironie du sort ou troublante coïncidence, elle est professionnelle en relations humaines. De l’autre côté, sa vie personnelle était parsemée de difficultés que nous n’imaginons que difficilement. Me rencontrer, à l’époque, lui avait demandé un certain effort. Bibi semblait fonctionner, mais elle ne le faisait que « par cœur ». Les comportements, les endroits, les personnes rencontrées ne posaient pas de problèmes s’ils étaient connus et bien catalogués dans son esprit. La simple rencontre d’une personne de son milieu de travail, par exemple, dans un autre contexte que le contexte habituel pouvait déclencher chez elle une crise incontrôlable. Elle perdait tous ses moyens et pouvait avoir de la difficulté à s’exprimer. Bref, pas vraiment la vie idéale. Aujourd’hui, Bibi a beaucoup changé. Preuve de ce changement, je n’ai pas eu à lui fournir, avant l’entrevue, les questions que je lui poserais. Lors de notre première rencontre cette démarche avait été un préalable. Bibi était arrivée avec toutes les réponses déjà écrites et placées dans une enveloppe cachetée que je ne devais ouvrir qu’après son départ… Heureusement l’atmosphère s’était détendue et notre rencontre avait eu lieu. Cette fois-ci, aucune réponse préparée à l’avance. De surcroît, Bibi est arrivée une bonne demi-heure en retard pour une raison tout à fait hors de son contrôle (détour Contact Autisme sur l’autoroute) mais n’a pas perdu pied pour autant. Ce qui, selon elle, est particulièrement représentatif de son cheminement. L’improvisation lui était pratiquement impossible avant. Elle a maintenant un diagnostic provisoire d’autisme de très haut niveau qui sera confirmé à l’automne. Depuis au moins trois ans elle sait qu’elle est également affectée par la maladie cœliaque. Le gluten est banni de son alimentation et la caséine est sous haute surveillance. Lorsque le quotidien devient trop stressant, elle a recours, entre autres, à des massages adaptés (TRAGER). Elle poursuit sa thérapie avec la même thérapeute et a appris à s’accorder une pause variant d’une demi-heure à une heure par jour afin de décompresser. Cet arrêt lui est indispensable, elle le sait maintenant. Tout ce cheminement lui permet de se rendre compte que même lorsque je l’avais rencontrée en 1997, elle n’était pas vraiment là, enfin pas du tout comme aujourd’hui. S’il lui arrivait de faire des crises une à deux fois par semaine avant, aujourd’hui celles-ci sont espacées de plusieurs semaines. Bibi s’est même permis un petit voyage de plus de deux semaines l’été dernier. Elle s’est éloignée de ses repères habituels et n’a paniqué qu’une seule fois. Elle n’est plus aussi rébarbative au toucher et parle même de mémoire tactile. Sa peau garde un certain souvenir du toucher alors qu’avant elle ne pouvait s’y soumettre. Seul le toucher des enfants lui était acceptable. Aujourd’hui sa bulle a rapetissé et elle ne panique plus autant lorsqu’elle est entourée de gens. Elle peut même parfois se décider et sortir seule pour aller faire des courses, ce qui était impensable avant. Pour Bibi il y a des gens dits normaux et il y a des gens différents. En s’adresContact Autisme sant à moi, elle dira souvent « vous autres » et en parlant d’elle « nous autres ». Elle est très consciente qu’il y a une différence et est très curieuse de voir jusqu’où elle pourra pousser l’étude de cette différence. Elle lit beaucoup sur l’autisme et se retrouve dans ces écrits. Mais il manque toujours une petite partie au texte, la partie que seuls les autistes eux-mêmes sont en mesure de nous expliquer. C’est d’ailleurs un des objectifs qu’elle s’est fixés. Elle désire publier plusieurs ouvrages relatifs à l’autisme et à l’alimentation, entre autres. Elle désire également changer de milieu de travail et mettre à profit toute son expérience. Je ne peux malheureusement pas entrer dans les détails mais c’est une histoire à suivre. Parmi tous les éléments qui ont aidé Bibi à se sentir mieux, le fait d’être diagnostiquée en est un de taille. Lorsque l’on se sent différent mais que l’on ignore pourquoi, c’est encore plus angoissant. Ne plus vivre cachée en est un autre. Comme elle me l’a dit, essayez de vivre une journée en refoulant votre personnalité, votre essence même derrière un masque fabriqué à partir de ce que les autres veulent voir de vous, c’est épuisant ! Elle ne se cache plus, son entourage, ses amis et sa famille sont au courant de ses démarches et du fait qu’elle est autiste. Seul son milieu de travail est toujours dans l’ignorance, et encore, certains collègues le savent. Elle n’a pas l’intention de cacher la réalité plus longtemps, elle n’attend que le bon moment. De savoir pourquoi elle est ce qu’elle est lui donne, selon ses propres dires, le droit de vivre. Elle est beaucoup plus sereine et elle rit plus que jamais. Elle s’est même surprise à se chercher dans son appartement, à tourner en rond. Bibi, de même que sa thérapeute, se demande si cela ne serait pas de l’ennui. Ça serait la première fois de sa vie qu’elle s’ennuierait, comme si le contact avec les « vous autres » lui manquait ! Lors de notre première rencontre elle venait d’emménager dans cet appartement et elle ne savait pas encore si l’expérience se déroulerait bien. Il semble que oui ! Aujourd’hui elle envisage un autre déménagement, peut-être dans une maison de ville, parce qu ‘elle manque d’espace. Par contre, elle sait que si elle déménage elle devra faire le tour de son domaine avec une personne dite normale pour que celle-ci lui montre les différents rangements, les endroits où seront placées ses choses. Il lui est déjà arrivé d’ignorer (parce qu’elle ne le voyait tout simplement pas) le garderobe de sa chambre à coucher pendant deux mois ! Ce n’était pas elle qui y avait rangé ses vêtements, donc pour elle il n’existait pas. Elle trouvait qu’elle n’avait pas beaucoup de vêtements et devait constamment laver les quelques articles qu’elle avait sous la main. Elle demeure fragile et vulnérable, et elle le sait. L’autisme est toujours présent mais Bibi l’apprivoise de plus en plus. Elle se dit même que si elle a un « chum » à soixante ans, son but sera atteint. Cela signifierait qu’elle en a ressenti le besoin, ce besoin qui est propre à tous les « vous autres » ! 9 SURVOL DES INTERVENTIONS ÉDUCATIVES COURAMMENT EMPLOYÉES EN AUTISME Par Polly A. Yarnall, M.Ed., Traduction et adaptation autorisées par l’auteure et réalisées par l’équipe du site Internet de la La Fédération québécoise de l’autisme et des autres troubles envahissants du développement et François Gignac, psychologue au CRDI de Québec. Extrait de L’Express, Hiver 2002, bulletin de la Fédération québécoise de l’autisme. On peut affirmer qu’à l’heure actuelle, ce sont les approches éducatives qui fournissent le plus de soutien, d’aide pratique et de résultats sur l’évolution des personnes autistes ou présentant un autre TED. Mais quelles sont ces principales approches ? Comment peut-on avoir une idée claire et synthétique de ce qu’elles sont ? Quels résultats rapportent-elles ? Comment les utilise-t-on ? Quels sont leurs avantages et leurs inconvénients ? Quelles sont les erreurs à éviter lorsqu’on s’engage à appliquer leur programme ? Mme Polly A. Yarnall, M. Ed. donne des réponses directes, claires, et précises qui satisferont tant les parents que les intervenants et les formateurs. Nous vous présentons ici un tableau déjà publié en anglais sur le site de l’Autism Society of America. Bonne lecture ! François Gignac À propos de Mme Polly A. Yarnall Polly Yarnall est une éducatrice de réputation internationale reconnue pour son expertise dans les approches éducatives des personnes présentant l’autisme. Son expérience de 23 ans dans ce domaine transparaît dans ses écrits, ses présentations et ses formations. Après un diplôme de premier cycle de l’Université Duke et une maîtrise en éducation de l’Université Villanova, elle a travaillé avec des enfants et des adultes dans les milieux scolaires, des services résidentiels et des services de jour pour adultes ainsi qu’en pratique privée. Elle a été invitée à faire des présentations à quatre congrès de l’Autism Society of America et a été présentatrice à des colloques régionaux et d’état à travers les États-Unis. De plus, les demandes de consultations, de présentations et d’ateliers de formation l’ont notamment amenée au Japon, en Australie et en Angleterre. Elle détient des certifications et des reconnaissances du département d’Éducation de l’État de la Californie, où elle vit. Son exposé La modification du comportement — Qu’y manque-t-il ?, présenté au niveau national, a été traduit en chinois pour une formation destinée aux parents de Hong Kong. Mme Yarnall a gracieusement offert à François Gignac les droits de traduction, d’adaptation et de diffusion sur le site Internet de la Fédération québécoise de l’autisme et des autres troubles envahissants du développement (FQATED) du tableau qui suit. Elle peut être contactée à [email protected]. 1 0 Contact Autisme Bases de l’approche Objectifs Implantation et application Contact Autisme LOVAAS TEACCH PECS Aussi connue sous les noms d’Apprentissage par essais distincts, Intensive Behavior Intervention (IBI) ou Applied Behavior Analysis (ABA). L’apprentissage par essais distincts fut une des premières formes de modification du comportement. Le programme actuel a été validé en 1987, avec l’intention initiale d’intégrer l’enfant à la garderie. L’approche Lovaas a évolué en s’intégrant sous les nomenclatures d’IBI et d’ABA. Signifie : Treatment and Education of Autistic and related Communication handicapped CHildren. Plus de 32 ans de données empiriques sur l’efficacité de l’approche TEACCH. Inclut les parents comme thérapeutes. Reconnaît le besoin d’un soutien de l’enfance jusqu’à l’âge adulte. Porte autant l’attention sur la façon dont l’autisme affecte la personne que sur les comportements. Signifie : Picture Exchange Communication System. Dérive du besoin de bien différencier parler et communiquer. Combine les connaissances approfondies des thérapies du langage et de l’orthophonie adaptées à la compréhension de la communication lorsque l’étudiant n’attache pas d’importance à la signification des mots. Très compatible avec TEACCH. Enseigner à l’enfant comment apprendre en portant attention aux habiletés suivantes : être attentif, imiter, développer le langage réceptif et expressif, les habiletés pré-académiques et d’autonomie personnelle. Fournir des stratégies pour soutenir la personne durant toute sa vie. Favoriser l’autonomie à tous les niveaux de fonctionnement. S’adapte aux besoins individuels des personnes autistes. Aide l’enfant à initier une interaction communicative de manière spontanée. Aider l’enfant à comprendre les fonctions de la communication. Développer des compétences pour la communication. Utilise le modèle ABC. Chaque essai ou tâche demandée à l’enfant consiste en : Une demande (A = antecedent) — une directive donnée à l’enfant pour qu’il effectue une action. Un comportement (B = behavior) — une réponse de l’enfant, c’est-àdire, tout ce qui peut être interprété comme une bonne réponse, une mauvaise réponse ou une absence de réponse. Une conséquence (C) — une réaction de l’intervenant, c’est-à-dire une gamme de réponses pouvant consister en un fort renforcement positif, à de faibles félicitations, pas de réponse ou à une réaction légèrement négative (ex. un Non). Une pause pour séparer les essais les uns des autres (intervalle inter-essais) Bien organiser, structurer et modifier l’environnement et les activités. Mettre l’accent sur les modalités visuelles d’apprentissage. Utiliser des contextes fonctionnels pour enseigner les concepts. Le programme est basé sur une évaluation individuelle. Utiliser des structures prévisibles pour favoriser une communication spontanée. Reconnaît que les jeunes enfants autistes ne sont pas vraiment influencés par les récompenses sociales. Débuter l’apprentissage par des actions fonctionnelles qui mettent l’enfant en contact avec des récompenses significatives. Commencer avec des échanges assistés et procéder selon une hiérarchie en huit phases. Nécessite un ratio initial de deux intervenants pour une personne autiste (2:1). 1 1 LOVAAS TEACCH PECS Résultats rapportés Les recherches initiales indiquent des améliorations du QI, de la compréhension et de l’expression du langage ainsi que des habiletés sociales et adaptatives. L’étude originale de LOVAAS présentait des résultats spectaculaires avec 45 % des enfants que l’on n’arrivait pas à différencier des normaux. Des études tentant de répliquer ces résultats sont actuellement en cours. Bien qu’aucune étude ayant reproduit les résultats originaux obtenus par Lovaas ne soit connue à ce jour, les résultats préliminaires des réplications sont encourageants. Gains dans le fonctionnement et le développement. Augmentation des habiletés fonctionnelles et de l’adaptation. Les habiletés acquises sont généralisées à d’autres environnements. Un rapport de la Caroline du Nord indique une diminution du taux de stress des parents et des demandes pour des placements en dehors du foyer familial. Plus haut niveau de réussites d’emplois intégrés. Pyramid Educational Consultants rapportent des données empiriques qui soutiennent l’approche : Augmentation de la capacité à communiquer chez la plupart des utilisateurs de la méthode (les enfants comprennent la fonction de la communication) et émergence de l’usage spontané de la parole. Avantages de l’approche Reconnaît le besoin d’enseignement 1:1. Utilise la répétition des réponses comprises jusqu’à l’assimilation complète. Maintient l’enfant à l’écoute pour de plus grandes périodes de temps. Obtient une allocution verbale chez certains. Elle permet un départ accéléré chez d’autres. Plus efficace pour les autistes de léger à modéré et dans l’échelle supérieure de QI. Modèle dynamique qui profite et qui se sert de plusieurs champs de recherche. Modèle non statique. Anticipe et soutient les stratégies d’intégration. Compatible avec PECS, FloorTime, ergothérapie, et autres stratégies choisies. S’adresse aux sous-groupes de l’autisme, utilise des évaluations et des approches individualisées. Identifie les habiletés émergentes qui ont la plus forte probabilité de succès. Flexible pour réduire le stress de l’enfant ou de la famille. La méthode PECS aide à initier le langage. Elle vise les déficits sociaux et de communication de l’autisme. Est appropriée pour les enfants nonverbaux ou pré-verbaux et pour les enfants avec un QI non-verbal plus élevé que le QI verbal. La sémantique de la méthode PECS ressemble davantage à un langage parlé au langage par signes. Questionnements En raison de l’absence d’étude Perceptions selon lesquelles TEACCH abandonne face à comparative sur l’efficacité des face à différentes méthodes, Lovaas est l’autisme plutôt que de le l’approche souvent présentée comme L’approche à utiliser. Pas de différenciation entre les types d’autisme lors de la création des programmes. Insiste sur l’obéissance et la dépendance aux incitations et aux renforçateurs. Approche comportementale pure qui peut ignorer les composantes neurologiques de l’autisme comme les problèmes dans les fonctions d’exécution et d’attention. Peut stresser davantage l’enfant et la famille. Coût élevé, 50 000 dollars par enfant par année. Empêche un accès égal pour tous. 1 2 Peut supprimer le langage parlé. (L’expérience actuelle démontre cependant le contraire). combattre. Paraît être une méthode d’exclusion qui sépare les enfants autistes des autres enfants. Il peut sembler que TEACCH isole les enfants dans des milieux de travail indépendants alors que ceux-ci ont besoin de développer leurs habiletés sociales avec d’autres enfants. Croyances basées sur la méconnaissance ou une connaissance superficielle de l’approche. Contact Autisme TEACCH PECS Ne pas donner une formation, des consultations et un suivi continus suffisants aux intervenants pour que le programme soit implanté correctement. Percevoir TEACCH comme un simple programme scolaire plutôt que comme un continuum de supports généraux et stratégiques. Ne donner qu’une formation minimale aux intervenants pour qu’ils forment et/ou informent le reste du personnel. Ne pas établir une réelle collaboration avec les parents. Ne pas adhérer rigoureusement aux principes d’enseignement de la phase I. Avoir tendance à ne travailler que l’étape I ou à n’utiliser qu’un seul intervenant. Fournir un soutien et un suivi inadéquats à des intervenants n’ayant suivi qu’une formation de deux jours. Entraîner seulement une personne à la méthode plutôt que tout le personnel impliqué. Une mise en place inconsistante dans le milieu. GREENSPAN INTÉGRATION SCÉNARIOS SOCIAUX Bases de l’approche Également connue sous le nom de Floor-Time, ou le modèle DIR (Developmental IndividualDifference, Relationship-Based). A pour objectif le développement émotionnel, en suivant un modèle développemental. Se base sur des observations perspicaces et précises de l’enfant afin de déterminer son niveau actuel de fonctionnement. Est centrée sur l’enfant et se bâtit à partir de celui-ci. Le Floor-Time n’est qu’une partie d’un ensemble de 3 qui comprend également la spontanéité en jeu semi-structuré ainsi que les jeux moteurs et sensoriels Orientation mise sur pied initialement pour les enfants avec des retards mentaux et des troubles autres que l’autisme. Est soutenue par les domaines de la sociologie, de la politique et de l’éducation, contrairement aux autres approches qui se basent sur les fondements de la psychologie. L’intégration est définie par trois lois fédérales : PL 94-142, REI et IDEA. (U.S.A) Méthode appelée également histoires sociales. Développée initialement par Carol Gray en 1991 pour aider les autistes à comprendre les règles d’un jeu. Développée par la suite pour la compréhension de règles sociales plus subtiles de notre culture neurotypique. Elle aborde les déficits de la Théorie de l’Esprit (l’habileté à comprendre les perceptions de quelqu’un d’autre). Objectifs Viser les interactions personnelles pour faciliter la maîtrise des habiletés développementales. Aider les professionnels à percevoir l’enfant comme fonctionnellement intégré et " connecté ". Ne traite pas en blocs séparés le développement de la parole, le développement moteur, etc. Éduquer autant que possible les individus avec des incapacités dans des classes et des milieux d’enfants, de gens normaux. Éduquer les enfants souffrant d’incapacités dans les cadres chronologiques qu’ils auraient suivis s’ils n’avaient pas eu de déficiences. Ne pas appliquer de méthodes d’enseignement séparées sauf pour des circonstances particulières. Clarifier les attentes sociales chez les personnes atteintes d’un désordre du spectre autistique. Cerner les problèmes selon la perspective de la personne autiste. Redéfinir les mauvaises interprétations sociales. Fournir un guide de conduite et des outils de gestion personnelle pour les situations sociales auxquelles les personnes autistes auront éventuellement à faire face. LOVAAS Erreurs à éviter Créer une dépendance à l’enseignement 1:l. Stresser davantage la famille et l’enfant. Interpréter tous les comportements comme en étant davantage des comportements volontaires et entêtés plutôt que des manifestations neurologiques du trouble. Ignorer les problèmes sensoriels ou les difficultés de fonctionnement. Ne pas reconnaître le moment où il faut passer à une autre approche. Contact Autisme 1 3 GREENSPAN INTÉGRATION SCÉNARIOS SOCIAUX Enseignement dans des contextes interactifs. Vise les retards de développement dans la modulation sensorielle, la planification, l’organisation , l’enchaînement moteur et le processus de perception. S’applique habituellement sous forme de segments de 20 minutes suivis de 20 minutes de pause. Chaque segment visant l’un des retards du développement mental mentionnés ci-dessus. Les enfants autistes sont habituellement placés dans des cadres comprenant une aide individuelle 1:1. Le curriculum est modifié pour favoriser un apprentissage basé sur les forces et les faiblesses de l’enfant autiste. Nécessite une approche d’équipe pour la planification. L’approche peut être une intégration sélective (par sujet ou classe), une intégration partielle (1/2 journée d’intégration, 1 /2 journée d’enseignement) ou une intégration radicale et complète sans aucune exception. Les scénarios sont spécifiques à chaque personne et s’appliquent aux situations problématiques de chacun. Ils comprennent généralement trois types de phrases: phrases de perspective, descriptives et directives. Les différents types de phrases apparaissent dans les scénarios sociaux suivant une certaine fréquence respective. Les scénarios sociaux peuvent être lus PAR ou À la personne autiste. Les scénarios sont présentés longtemps d’avance afin de permettre plusieurs lectures, mais surtout juste avant que la situation se présente. Résultats rapportés Enseigne aux parents comment engager leur enfant dans une voie plus joyeuse, plus détendue. Mettrait (hypothétiquement) en place une structure solide pour le développement neurologique/cognitif futur. Dans quelques circonstances, certains enfants autistes peuvent réussir à bien fonctionner et devenir plus sociables dans des classes d’enfants ou des milieux de personnes non autistes. Est profitable pour les élèves qui s’adaptent aux niveaux intellectuels de leurs condisciples. Stabilisation du comportement spécifique à une situation donnée. Réduction de la frustration et de l’anxiété chez les personnes autistes qui ont à gérer une situation déterminée. Le comportement s’améliore au cours d’une situation déterminée lorsque le scénario social est appliqué de manière cohérente. Avantages de l’approche Vise le développement émotionnel, contrairement aux autres méthodes qui se concentrent sur le développement cognitif ou sur le comportement. Évite de concentrer les exercices dans les domaines où l’enfant présente des déficits (ce qui pourrait augmenter ses frustrations et souligner ce pourquoi il n’est pas à la hauteur). Ce n’est pas une approche intimidante. Aide à convertir les actions de l’enfant en interactions. Davantage de possibilités d’interaction sociale et de pouvoir suivre des modèles. Une plus grande exposition à la communication verbale. Occasions pour les autres d’avoir une meilleure compréhension et une meilleure tolérance pour les différences. Plus grandes possibilités de développer une amitié avec des enfants normalement développés. Développée spécifiquement pour les déficits sociaux des personnes autistes. Adaptée aux besoins spécifiques et individuels. Le temps et le coût sont flexibles. Implantation et application 1 4 Contact Autisme GREENSPAN INTÉGRATION SCÉNARIOS SOCIAUX Questionnemnnts Ne vise pas de domaines spécifiques de compétences. Il face à n’y a pas de recherche qui l’approche L’intégration automatique viole l’esprit des orientations et des lois qui l’encadre. Les chances d’une intégration réussie commencent à plafonner à la fin de la troisième année scolaire alors que les travaux deviennent plus abstraits et le rythme plus rapide. L’augmentation de l’utilisation d’un enseignement basé sur le langage désavantage grandement les étudiants autistes. Les difficultés sensorielles et de traitement de l’information tendent à ne pas être corrigées ou à être corrigées de manière insuffisante. Le système scolaire régulier ne constitue pas nécessairement le meilleur environnement d’apprentissage pour les enfants autistes. Les enseignants et les étudiants dans les classes d’intégration sont généralement mal préparés pour recevoir un étudiant autiste. Les données qui soutiennent l’approche sont davantage anecdotiques qu’empiriques. Les bénéfices dépendent des compétences de l’auteur des scénarios, de sa compréhension de l’autisme et de son habileté à se placer dans la perspective d’un autiste. Erreurs à éviter Tenter de mettre en place Donner une formation, une préparation, des informations et un appui insuffisants au personnel. Placer les étudiants dans des cadres où les niveaux de stimulations auditives et visuelles sont trop intenses. Assigner à l’étudiant du travail avec des demandes cognitives qui dépassent ses capacités de compréhension. Dépendre d’un soutien individuel 1:1. Poursuivre l’intégration lorsque l’élève présente des comportements perturbateurs fréquents et sévères. Mettre l’accent sur les compétences académiques au détriment des compétences fonctionnelles. Ne pas offrir de possibilités multiples pour appliquer les habiletés fonctionnelles. Employer trop de phrases reliées aux buts à atteindre proportionnellement au nombre de phrases ayant trait à la perception et à la description. Débuter les phrases reliées aux buts à atteindre avec des termes trop rigides (ex. je ferai, plutôt que, j’essaierai de faire, etc.). Écrire un scénario trop élaboré pour l’âge et/ou le développement cognitif de la personne. Utiliser un langage trop complexe. Ne pas être assez spécifique dans la description de la situation et dans la réponse comportementale désirée. démontre son efficacité chez les enfants autistes. Est basée davantage sur des hypothèses que sur la recherche. Est davantage une méthode passive. l’approche sans formation ou supervision professionnelle. Prendre le contrôle. Essayer de faire faire à l’enfant ce que VOUS croyez qu’il devrait faire. Lui allouer une période de temps inadéquate. Tenter d’appliquer la méthode au cours d’activités déjà entamées par les autres enfants. Contact Autisme 1 5 REVUE DE PRESSE Par Marie Langevin DES PROPOS BERTRAND DU MINISTRE Tiré d’un article paru dans Le Soleil du 4 mai dernier, sous la plume de Claudette Samson, qui fait état de la « vision » du nouveau ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, M. Roger Bertrand. À propos de la protection de la Jeunesse et plus précisément des associations régionales de familles d’accueil qui réclament 20 millions de dollars additionnels : « […]Roger Bertrand est sans équivoque : les demandes ont beau être légitimes, le robinet est fermé pour l’instant. «J’ai vu beaucoup de gens qui disent ne pas avoir assez d’argent. C’est comme ça partout» », plaide-t-il. ROGER Quant à l’ensemble de ses autres responsabilités : « […] le ministre s’est montré plutôt laconique. La déficience intellectuelle et physique ? «C’est la continuation de ce qui était sur les rails.» Le jeu pathologique, l’alcoolisme, la toxicomanie ? «C’est en cours. On veut faire aboutir ça le plus vite possible.» La prévention du suicide ? «Le rapport de la coroner Kronstrom vise juste. On veut mieux arrimer les ressources.» L’itinérance ? «On attend un rapport sur l’utilisation et le contrôle des drogues. On va regarder ça.» LE FINANCEMENT POUR LES ÉLÈVES DYSPHASIQUES SOULÈVE DES PROBLÈMES Tiré d’un article publié dans La Presse, le 26 avril 2002 sous la plume de Norman Delisle (Presse canadienne) Selon l’Association québécoise pour la dysphasie, un enfant dysphasique sur deux n’est pas reconnu par le ministère de l’Éducation. Cette situation fait en sorte que le financement accordé ne permet pas aux commissions scolaires d’offrir suffisamment de services adaptés aux jeunes qui éprouvent de sérieuses difficultés de langage et d’apprentissage. Selon Mme Carole Bouchard, présidente de l’Association québécoise pour la dysphasie, 52 % des élèves qui ont été re- 1 6 connus dysphasiques par les commissions scolaires ont été rejetés par le ministère de l’Éducation. Le Ministère les a plutôt classés comme « élèves à risque », ce qui réduit le niveau de la subvention versée aux commissions scolaires pour chaque individu. Pour sa part, le ministre de l’Éducation, M. Sylvain Simard, juge que les critères utilisés par le gouvernement pour évaluer les enfants dysphasiques sont « rigoureux et acceptés de tous ». Contact Autisme CHRONIQUE WEB Par Marie Langevin POUR QUI VOTEREZ-VOUS Les prochaines élections générales provinciales approchent à grands pas. Majoritairement, les Québécoises et les Québécois se résignent à voter pour ce qui semble être un gage d’avenir « moins pire ». La plupart d’entre nous avons appris à vivre avec ces sentiments d’impuissance et de désillusion quant à la valeur de nos choix démocratiques. Malgré tout, nous devons admettre que depuis quelques années la qualité de vie des personnes autistes et de leurs familles s’est améliorée. Un certain consensus émerge également quant aux approches à privilégier et au panier de services idéal pour répondre aux besoins. Cependant, il reste beaucoup à faire et nos futurs décideurs se doivent de prendre position sur l’avenir des personnes handicapées. Nous avons survolé les sites Internet des trois principaux partis présents sur la scène provinciale afin d’examiner leurs intentions… mieux vaut être informés ! Action démocratique du Québec (ADQ) Chef : Mario Dumont www.adq.qc.ca À partir de la page d’accueil du site vous pouvez accéder à la section Programme, pour obtenir ensuite la version abrégée (15 pages) ou complète (112 pages) du programme de l’ADQ, Pour un Québec responsable et prospère. Un truc pour les braves qui désirent éplucher la version complète, disponible en format PDF, vous devez en enregistrer une copie sur votre disque dur puis l’ouvrir avec le logiciel Acrobat Reader, la lecture du document à partir de la fenêtre active d’Explorer entraîne des défaillances techniques. Trois volets du programme sont susceptibles de contenir des résolutions ou des préoccupations concernant les personnes handicapées ou autistes. Cependant, après un bref tour d’horizon il semble que le sort des personnes handicapées ne figure pas dans les orientations de l’ADQ, que se soit dans la section famille, ou dans celles de la santé ou de l’éducation. Contact Autisme ? Parti libéral du Québec (PLQ) Chef : Jean Charest www.plq.org Sous le thème Un Québec pour tout le monde, le Parti libéral met à la disposition des électeurs une section Orientations où vous pourrez accéder au document thématique La liberté de choisir ainsi qu’aux résolutions-cadres adoptées lors du 28e Congrès du parti. En vous référant à la table des matières, vous trouverez facilement parmi les champs d’action prioritaires du programme, ceux de la famille et de la santé. Également, on trouve dans le site l’ensemble des résolutions adoptées par le Conseil général du parti dans la section réservée aux résolutions. C’est ici que l’on trouve trace de certaines préoccupations se rapprochant des besoins des personnes autistes : qualité des services de réadaptation, rôle de l’Office des personnes handicapées du Québec (OPHQ), et iniquité pour les prestataires de l’assurance-emploi avec contraintes sévères à l’emploi. Le site possède aussi un moteur de recherche qui donne quelques résultats pour la requête « personnes handicapées » mais aucun pour « autiste » ou « autisme ». Parti québécois (PQ) Chef et premier ministre actuel : Bernard Landry www.pq.org Le gouvernement québécois est sur le point de terminer son mandat, une raison supplémentaire pour jeter un coup d’œil aux promesses inscrites au programme en 2000 versus les réalisations concrètes apportées dans les domaines qui nous intéressent. Le document est disponible à partir de la section Programme dans les thèmes inclus en barre de défilement. Divisé en cinq sections, le programme du Parti québécois s’attarde aux problématiques santé et services sociaux ainsi qu’à la fa1 7 mille dans la section 5, consacrée au domaine social. Vous y trouverez, entre autres, les orientations de la politique familiale qui fait mention de services appropriés de soutien aux familles d’enfants handicapés. À la page 180 de la dite section, on trouve également un paragraphe précisant les orientations du parti, adoptées en 2000, quant CAFÉS-RENCONTRES Le premier café-rencontre de l’As- au « Plein épanouissement des personnes handicapées » où l’on s’engage à travailler à l’amélioration des services de réadaptation, d’intégration sociale, etc., en mettant prioritairement l’accent sur les territoires en déficit de ressources, et ce, particulièrement pour les enfants et les jeunes. Qu’en est-il deux ans plus tard, des services offerts aux jeunes atteints d’autisme, de dysphasie, d’hyperactivité et d’autres déficiences et qui résident sur la Côte-Nord, dans Chaudière-Appalaches, et partout sur le territoire du Québec ? CONFÉRENCE SUR LE SYNDROME D’ASPERGER sociation a eu lieu le 25 avril dernier. Des membres étaient présents, dont certains venaient d’aussi loin que de l’Île-auxCoudres ! Les participants ont souligné l’importance d’un tel espace par et pour les parents et plusieurs ont exprimé le bien que cela leur apportait de pouvoir enfin échanger en toute simplicité. Aussi, nous désirons vous informer que la programmation officielle des cafés-rencontres reprendra en septembre. Ceux et celles qui sont intéressés à participer à une rencontre au cours de l’été sont priés de communiquer avec nous. Nous pourrons ainsi organiser une activité en fonction de la demande et de la disponibilité de tous. 1 8 Georges Huard et Simon Blanchard, deux adultes atteints du syndrome d’Asperger, ainsi que Carmen Lahaie, présidente d’Autisme et troubles envahissants du développement Montréal, ont donné une conférence à Québec, le 4 avril dernier. Les deux représentations ont attiré pas moins de 140 personnes, dont une quarantaine de parents et une centaine d’intervenants de différents milieux : CRDIQ, commissions scolaires, écoles, Centre de pédopsychiatrie du CHUQ, centres Jeunesse, CLSC, etc. L’événement, organisé en collaboration avec la Régie régionale de Québec, a suscité beaucoup d’intérêt chez les participants et participantes. Pour ceux et celles qui n’ont pas eu la chance d’y assister, il est possible de se procurer la vidéo de la conférence en communiquant avec nous au numéro de téléphone suivant : 624-7432. Contact Autisme NOUVELLES CRÉATION DU REGROUPEMENT DES USAGERS DU TRANSPORT ADAPTÉ POUR LA RÉGION DE QUÉBEC C’est le 15 mai dernier qu’avait lieu l’assemblée constituante du Regroupement des usagers de transport adapté pour la région de Québec (RUTA). L’organisme doit prendre la relève de la Coalition pour le maintien du transport adapté en tant qu’organisme de pression et de défense des droits auprès des autorités. Il existe plusieurs RUTA un peu partout au Québec, dont un à Montréal et à Sherbrooke. Il s’agit d’organismes communautaires de défense des droits formés d’usagers du transport adapté et de représentants d’usagers. Leur mandat est de regrouper tous les intérêts des utilisateurs du service, de diffuser l’information, de traiter les plaintes et de faire pression pour améliore la qualité du service et régler les litiges. Les membres présents à l’assemblée ont confié différents mandats à des comités de travail transitoires, tels que la rédaction des statuts et règlements, la charte de l’organisme et les priorités d’action. Les comités de travail assureront le déroulement des activités, et on prévoit procéder sous peu à l’incorporation du nouvel organisme. La fondation officielle du RUTA est prévue pour l’automne et, dès lors, celui-ci sera à même de recueillir les plaintes des usagers et d’en assurer le suivi. Compte tenu des nombreux problèmes vécus par les usagers du Transport adapté du Québec métropolitain (TAQEM) ainsi que des modifications de fonctionnement découlant de la fusion municipale, nous sommes confiants que le nouveau regroupement sera efficace afin de faire évoluer, dans l’intérêt des usagers, la situation du transport adapté dans notre région. Nous avons l’intention de jouer un rôle actif au sein du RUTA pour assurer la défense des droits et intérêts des personnes autistes et TED. PROGRAMME RÉGIONAL DE RÉPIT ET DE DÉPANNAGE Le groupe de travail du projet de Programme régional de répit et de dépannage terminera ses travaux sous peu. Au moment de mettre sous presse, le document était sur le point d’être adopté par les membres du comité. On prévoit consulter les parents au cours de l’été afin de bonifier le document qui sera déposé au Conseil d’administration de la Régie réagionale de Québec en septembre. Rappelons que le groupe de travail a été formé à la demande de la Régie régionale pour répondre aux besoins urgents et vitaux des familles. Les travaux se sont déroulés sous la responsabilité du CLSC La Source (gestionnaire du programme de maintien à domicile et de soutien à la famille), en collaboration avec différents organismes tels que Contact Autisme Autisme Québec et Chaudière-Appalaches, l’Association pour l’intégration sociale de Québec, l’Association des TCC des deux rives, et des institutions telles que le Centre de réadaptation en déficience intellectuelle de Québec, l’Institut de réadaptation en déficience physique de Québec, le Centre hospitalier de Charlevoix et la Régie régionale de Québec. En ce qui concerne spécifiquement l’autisme, le projet déposé vise la mise sur pied d’un premier camp de séjour estival et l’élargissement de l’offre de services de répit de Autisme Québec et Chaudière-Appalaches avec l’ajout de 16 fins de semaines (pour un total de 52 par année), incluant la période des fêtes et la semaine de relâche. Nous sommes confiants que la Régie régionale acceptera le projet de programme en reconnaissant les besoins exprimés et la validité des mesures proposées. Par contre, nous nourrissons certaines appréhensions quant à la disponibilité des budgets nécessaires à la mise en œuvre du plan d’action du Programme de répit et de dépannage, sans compter les 600 000 $ toujours manquants pour couvrir les besoins dans le Programme de soutien à la famille des CLSC, qui alloue aux parents les ressources financières leur permettant d’avoir accès aux services de répit, de gardiennage et de dépannage. Soulignons que la création de nouvelles ressources est prioritaire, mais qu’elle doit s’accompagner de mesures adéquates qui permettent aux familles d’y avoir accès ! 1 9 Nous publions ici un très beau texte écrit par une maman à l’occasion de la Fête des mères. Des mots à partager….. Nicolas au pays merveilleux Comme je suis heureuse lorsque je te regarde dormir mon petit garçon ! Dans le monde merveilleux des rêves, je sais que tout est permis, que rien n’est bizarre ou différent. Dans le monde merveilleux des rêves, tu es libre. Tu peux chanter, te balancer et sauter tant que tu le désires. Personne ne te regarde en grimaçant. Dans le monde merveilleux des rêves, tu parles et on te comprend enfin. Dans le monde merveilleux des rêves, les gens normaux et si bien éduqués divaguent aussi quelquefois… Est-ce cela qui te fait sourire lorsque tu dors mon amour ? Fais de beaux rêves Nicolas Je t’aime maman Nadia Dassié, mère de Nicolas DOSSIER SCOLAIRE Devant les nombreux appels de parents insatisfaits des services scolaires offerts à leurs enfants, nous élaborons un plan d’action dont la mise en oeuvre débutera en septembre prochain avec la parution d’un dossier sur les services disponibles, les moyens d’y accéder et les droits des personnes handicapées dans le réseau de l’Éducation. Afin de nous soutenir dans nos démarches, nous vous invitons à nous communiquer vos témoignages sur le parcours scolaire de votre enfant, par téléphone, télécopieur ou courrier électronique. ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ANNUELLE ET SÉANCE PUBLIQUE D’INFORMATION Le 18 juin 2002 à 19 h 00 Centre Lucien-Borne, salle 505B 100, chemin Sainte-Foy, Québec Note : Stationnement disponible à l’arrière de l’édifice, entrée par la côte Sherbrooke 2 0 Contact Autisme
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