Prémices d`une approche géoarchéologique et karstologique de la

Transcrição

Prémices d`une approche géoarchéologique et karstologique de la
Prémices d’une approche
géoarchéologique et karstologique
de la région de Jequitai
Minas Gerais, Brésil
Primícias de uma abordagem
geoarqueológica e carstológica da
região de Jequitaí
Minas Gerais, Brasil
Editions du CNEK
ISBN 978-2-9506258-5-4
Prémices d’une approche
géoarchéologique et karstologique de la
région de Jequitai
Minas Gerais, Brésil
Primícias de uma abordagem
geoarqueológica e carstológica da região
de Jequitaí
Minas Gerais, Brasil
édition bilingue
par
Joël Rodet (EuReKarst-CNEK-CNRS/Université de Rouen)
2012
Editions du CNEK
Centre Normand d'Etude du Karst et des Cavités du Sous-sol
Mairie - 76450 Saint-Martin-aux-Buneaux, France
www. cnek.org.
Collection "Carso Brasiliensis" n° 2
Prémices d’une approche géoarchéologique et karstologique de la région de
Jequitai (Minas Gerais, Brésil)
Primícias de uma abordagem geoarqueológica e carstológica da região de
Jequitaí (Minas Gerais, Brasil)
auteur / autor :
Joël Rodet
Docteur d'Etat en Géomorphologie -Université de Paris IV-Sorbonne
Livre-docente em Geomorfologia - Universidade de Paris IV-Sorbonne
géomorphologue du karst / geomorfólogo do carste, <[email protected]>
Frederico Gonçalves
Révision de la version portugaise / Revisão da versão portuguesa
édition bilingue franco-portugaise / edição bilingue franco-portuguesa
couverture :
Directeur des Editions du CNEK : Joël Rodet
Conseil Editorial :
Jean-Luc Audam, Rubens Hardt, Patrick Kerboeuf, Jean-Pierre Viard
Prix de vente : 15 € plus frais de port.
Une version PDF est téléchargeable gratuitement sur le site internet "www.cnek.org"
***
Tirage 50 exemplaires / Dépôt Légal : 1er trimestre 2012 / © CNEK, mars 2012
ISBN 978-2-9506258-5-4
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Prémices d'une approche géoarchéologique et karstologique de la région de Jequitaí (Minas Gerais - Brésil)
Introduction
La première mission dans la région de
Jequitaí-Lagoa dos Patos (fig. 1), avait
pour objectif d'insérer ces fouilles
archéologiques
dans
leur
contexte
géomorphologique et d’évaluer le potentiel
karstologique de la région. Elle s'est
déroulée sur 9 jours de terrain, deux jours
étant utilisés pour réaliser les déplacements
aller et retour de Belo Horizonte à Jequitaí,
distants de 450 km. Une autre journée a été
consacrée au repos, à la rédaction de notes
de terrain et à l'examen des documents
cartographiques
disponibles
(cartes
topographiques au 1/100.000).
La seconde mission, orientée "relations
géologie-karst » avait pour objectif la
région calcaire de la rive droite du Rio São
Francisco et n’a consacré que deux
journées au secteur.
Ce
document est le résultat d’une
réflexion élaborée à la suite de deux
missions réalisées en 2009, en parallèle, et
après une campagne de fouilles
archéologiques menée par le Setor de
Arqueologia du Museu de Historia Natural
e Jardim Botanico, d’une part, et d’autre
part avec les géologues de l’Instituto de
Geociências, dans le cadre des recherches
conduites par l'Universidade Federal de
Minas Gerais (UFMG) en collaboration
avec l'UMR 6143 - Morphodynamique
Continentale et Côtière – du CNRS, suite à
la signature en 2004 d'une Convention
entre l'Université de Rouen et l’UFMG.
Ont également participé des chercheurs des
universités de Montes Claros, de l’UNESP
(Brésil) et de Liège (Belgique).
Figure 1 - Situation de l'aire d'étude dans le Brésil et l'état de Minas Gerais.
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Carso Brasiliensis 2 - Joël Rodet
1 - Contexte géomorphologique
Topographiquement, il s'agit d'une région
de contact entre les serras associées à la
mise en place de la Serra do Espinhaço,
située à l'est, et la grande vallée du rio São
Francisco, située à l'ouest.
La région de Jequitaí se développe autour
du Rio Jequitaí et de ses affluents,
tributaire de rive droite du Rio São
Francisco, à mi-distance entre les villes de
Pirapora et Montes Claros (fig. 1).
Le paysage peut être ainsi divisé (fig. 2) :
3
2
1
Figure 2 - la région d'étude avec à l'ouest le Rio São Francisco, au sud la Serra da Onça, à l'est la Serra
das Porteiras et au nord, la Serra da Grupiara. 1- traversée du Rio Jequitaí, 2- confluence Sítio-Bibocas, 3Serra da Grupiara (Extrait de la carte au 1/250.000 - Pirapora, n° 426, IGBE).
- au centre, une vaste dépression dans
laquelle s'écoule, du ESE vers le WNW, le
rio Jequitaí qui y développe de nombreux
méandres et des marécages pérennes et
temporaires, avant de déboucher dans le
Rio São Francisco vers 460 m d'altitude.
La dénivellation n'est que d'une
quarantaine de mètres pour plus de 35 km
de plaine. Le développement du Rio
Jequitaí est beaucoup plus important en
raison de ses méandres.
dépasse largement les 750 m d'altitude et
culmine à 819 m au Pico Cabeça da Onça,
extrémité occidentale dominant la plaine
du rio São Francisco.
- au sud, s'élève la Serra da Onça qui forme
une barrière orographique relativement
importante avec une ligne de crête qui
- au nord, se développe une ligne indentée
de massifs calcaires qui se développent
depuis la Serra das Porteiras jusqu'aux
- à l'est, la plaine du rio Jequitaí naît d'une
vallée étroite qui recoupe le chaînon
quartzitique de la Serra das Porteiras, où la
rivière passe de 560 m en amont à 504 m
au sortir de la gorge, 8 km plus en aval
(Jequitaí).
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Prémices d'une approche géoarchéologique et karstologique de la région de Jequitaí (Minas Gerais - Brésil)
Dans la zone d'étude,
culminent à 984 m.
bords du Rio São Francisco, en fermant la
plaine du rio Jequitaí. Les sommets
dépassent 800 m d'altitude (825 m au
Morro da Grupiara).
les
altitudes
- à l'ouest le synclinorium sédimentaire du
Rio São Francisco est inscrit dans la
topographie depuis fort longtemps avec
l'accumulation des quartzites paléoprotérozoïques recouverts des calcaires
néo-protérozoïques Bambui, conservés
dans le fond de la cuvette, et recouverts par
le glacis détritique crétacéo-cénozoïque
associé à l'érosion de la Serra do
Espinhaço depuis sa mise en place. Ces
derniers
dépôts
ont
été
réalisés
partiellement par transport hydrologique,
partiellement par transport éolien dans un
environnement aride à désertique. Il en a
résulté une accumulation sableuse évoluée
en grès et quartzites, avec des degrés
divers de lithification (métagrès et
métaquartzites).
D'un point de vue géologique, il s'agit
d'une zone de contact et de transition entre
deux milieux opposés :
- à l'est le vieux socle du craton São
Francisco porté en altitude par une
orogenèse est-brésilienne complexe et dont
le dernier épisode est Cénozoïque à Actuel
(marge passive associée à l'ouverture de
l'Océan Atlantique sud) : on y observe les
points sommitaux du Brésil avec le Pico da
Bandeira (2890 m) et les Aguilhas Negras
(2787 m) qui sont les plus hauts points
topographiques après les sommets du
massif
guyanais,
à
la
frontière
vénézuélienne (Pico da Neblina, 3014 m).
Figure 3 - traversée de la Serra das Porteiras par le Rio Jequitaí. On note que ce secteur, à écoulement
calme en étiage, est entièrement inondable lors des crues (cl. J. Rodet-2009).
5
Carso Brasiliensis 2 - Joël Rodet
(NP2sj). La couverture cénozoïque n'a pas
été observée. En l’absence d’un GPS
pendant ces deux missions, nous avons eu
recours aux anciennes techniques de
situation, à savoir : à droite, en face, etc.
Les
fouilles
et
les
prospections
archéologiques portent sur les deux
milieux
:
les
quartzites
paléoprotérozoïques (MP1ecb), et le domaine
sédimentaire carbonaté néo-protérozoïque
2 - Les quartzites de la Serra das Porteiras
zone d'alimentation interne du Córrego do
Sítio et de son affluent Bibocas.
Deux
secteurs ont été observés : la
traversé en gorge de la Serra do Boqueirão
(nom local de la Serra das Porteiras) et la
2.1 - la percée du Rio Jequitaí
Figure 4 - traversée de la Serra das Porteiras par le Rio Jequitaí. L'entaille orthogonale de légers anticlinaux
de quartzites et d'arkoses se traduit par une dynamique torrentielle et par le creusement de rapides (cl. J. Rodet2009).
6
Prémices d'une approche géoarchéologique et karstologique de la région de Jequitaí (Minas Gerais - Brésil)
percée de la cluse pour une petite dizaine
de kilomètres de parcours. En fonction des
pendages
changeants
du
massif
quartzitique, les formations sédimentaires
s'opposent ou favorisent l'écoulement. On
observe donc des zones de rétention et
d'accumulation où les inondations du rio
peuvent occuper toute la largeur de la
vallée (fig. 3) et des zones de circulation
rapide, voire torrentielle, avec des rapides,
des cascades, des sculptures dans la roche
avec marmites de géant et paléo-drains
recoupés (fig. 4).
Pendant 8 km, le Rio Jequitaí se fraie un
chemin au travers des ondulations
structurales de la Serra do Boqueirão. Le
parcours est relativement rectiligne et
contraste avec le cours entre l'extrémité
septentrionale de la Serra do Cabral et
l'entrée dans cette "cluse", avec ses très
nombreux méandres. Le contraste est
saisissant. Si entre Francisco Drumond et
l'entrée de la cluse, la dénivellation est
d'une petite quarantaine de mètres pour
plusieurs dizaines de kilomètres de cours
d'eau, elle atteint près de 60 m dans la
2.2 - la confluence des Córregos do Sítio et Bibocas
Figure 5 - cascade dans le lit du Córrego Bibocas. On notera l'incidence de la faille sur la morphologie de
l'abrupt. En haut à droite, on observe une brèche cimentée, associée à l'accident tectonique (cl. J. Rodet-2009).
fazenda éponymes. L'ensemble archéologique de la confluence se développe autour
de la cote 600 m au dessus du niveau de la
mer (slm).
Nous avons remonté intégralement le
Córrego Bibocas. Au début, on observe des
A une dizaine de kilomètres au ENE du
centre de Jequitaí, on observe la
confluence de deux córregos, celui dit du
Sítio et son affluent de rive droite dit
Machados mais plus communément appelé
Bibocas car il s'écoule entre le morne et la
7
Carso Brasiliensis 2 - Joël Rodet
bassins dans lesquels se développe une
végétation aquatique, puis on accède aux
premiers ressauts qui développent de belles
cascades. La plus imposante est installée
sur une faille dont on observe la brèche
cimentée en rive gauche, tandis que
l'accident lui-même est très visible (fig. 5).
Tout en amont on observe le mécanisme de
concentration de gros blocs issus du
manteau d'altération : l'érosion fluviatile
emmène les éléments fins tandis que les
plus grossiers restent sur place (fig. 6). Peu
à peu, ils constituent l'essentiel du lit des
ravines, et rien ne permet d'attribuer leur
concentration à des effets fluviatiles
(émoussé de roulement absent, dynamique
nécessaire largement supérieure aux débits
observés).
Figure 6 - entaille amont du Córrego Bibocas. On notera que les blocs émergent du résidu d'altération
partiellement évacué par le drainage temporaire, responsable de l'entaille (cl. J. Rodet-2009).
glisse parfois perpendiculairement au
pendage mais garde globalement la même
régularité (fig. 7). Nous avons noté la
combinaison classique "cascade-bassin"
(fig. 8), mais aussi les sous-écoulements
inter-strates qui préparent le creusement
vertical du lit (fig. 9). Le temps nous a
manqué pour atteindre la tête de l'entaille.
Nous avons aussi remonté le lit du Córrego
do Sítio jusqu'à un large bassin,
immédiatement en amont de la grotte
latérale de rive gauche, aux nombreuses
chauves-souris. Le lit est installé sur le
pendage et présente alors un calibrage
rectiligne qui illustre l'importance et la
dynamique des crues qui le parcourent, et
8
Prémices d'une approche géoarchéologique et karstologique de la région de Jequitaí (Minas Gerais - Brésil)
Figure 7 - lit calibré du Córrego do Sítio installé sur le pendage (cl. J. Rodet-2009).
Figure 8 - binôme "cascade-bassin" sur le Córrego do Sítio. Cette organisation résulte de la
capacité physico-chimique de la chute d'eau de surcreuser la surface de réception (cl. J. Rodet-2009).
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Carso Brasiliensis 2 - Joël Rodet
Figure 9 - sous-écoulements dans
les interstrates des lits quartzitiques, préparant l'abaissement du
seuil du lit du Córrego do Sítio (cl.
J. Rodet-2009).
1
2
3
Figure 10 - inselberg de Bibocas I.
A gauche, on note la falaise
méridionale et le canyon qui l'isole.
Dans le piton résiduel, on observe
les trois drains karstiques étagés et
diffluents (1, 2, 3) d'adaptation à la
confluence (cl. J. Rodet-2009).
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Prémices d'une approche géoarchéologique et karstologique de la région de Jequitaí (Minas Gerais - Brésil)
Le point le plus intéressant, du point de
vue géomorphologique est vraisemblablement l'évolution complexe de la
confluence des deux cours d'eau,
responsable du paysage dans lequel
s'inscrivent les deux sites archéologiques
étudiés : Biblocas I (un drain karstique
résiduel, numéroté 3 dans la figure 10) et
Biblocas II (un abri sous roche).
Cette confluence (fig. 13) se compose
d'une falaise au sud, dans l'axe du lit du
Córrego do Sítio : plus en aval, se
développe l'abri sous roche qui contient le
site Bibbocas II. Un petit canyon isole
cette falaise d'un piton résiduel percé de
trois petits drains karstiques pénétrables
(fig. 10). Le troisième, le plus bas en
altitude et aussi le plus éloigné de la falaise
sud, contient dans son porche aval, le site
archéologique Biblocas I. Au devant (nord)
de cet inselberg, se réalise la confluence
entre le Córrego do Sítio qui dévie alors sa
course Est-Ouest légèrement vers le Nord,
tout en cascadant par quelques petits
rapides au pied desquels il rejoint le
Córrego Bibocas provenant du Nord (fig.
11).
1
2
Figure 11 - confluence des Córregos Bibocas et do Sítio. En amont du bassin, on note, venant de la droite (1),
le Córrego do Sítio avec ses ressauts, et à gauche, au pied de l'arbre (2), l'incision du Córrego Bibocas (cl. J.
Rodet-2009).
1 - Phase ancienne, d'évolution sur un
plateau : les deux cours d'eau connaissent
des écoulements distincts et confluent
peut-être mais largement en aval, vers
l'ouest. Vraisemblablement la vallée n'est
pas encore incisée mais notre recherche
L'organisation spatiale de ces différents
éléments et la morphologie des drains
karstiques permettent de proposer une
hypothèse de l'évolution de la confluence
en trois grandes phases (fig. 12) :
11
Carso Brasiliensis 2 - Joël Rodet
rapide d'un paléo-lit du Córrego Bibocas
vers l'Ouest, en amont des cascades, n'a
rien donné.
confluence, à l'origine orthogonale,
s'atténue par creusement successif de trois
drains karstiques étagés -ce qui démontre
l'enfoncement progressif de la vallée- et
diffluents -ce qui souligne une adaptation
de l'orientation de l'écoulement karstique
qui évolue de N-S vers NE-SW- obéissant
à la logique de recoupement des coudes
prononcés.
2- Phase intermédiaire, de karstification :
la vallée du Córrego do Sítio s'incise dans
le plateau et dévie le cours du Córrego
Bibocas qui vient confluer avec le Córrego
do Sítio, au niveau du piton résiduel. La
Figure 12 - les trois phases de la confluence Sítio-Bibocas. Les sites archéologiques Bibocas I et Bibocas II
sont indiqués. Le Rio Bibocas est à gauche, le Rio do Sítio est à droite, et l'inselberg est mentionné par un cercle.
attribuée la capacité de karstification
profonde des substrats quartzitiques.
3- Phase récente à actuelle : enfin la vallée
s'élargie et glisse vers le nord et le
surcreusement du lit favorable au Rio
Bibocas permet la capture du lit du Rio do
Sítio suspendu au dessus du talweg
(rapides). C'est alors que le canyon entre la
falaise méridionale et l'inselberg est
abandonné. C'est la situation actuelle.
Par ailleurs, les prospections réalisées
montrent que les quartzites de la région de
Jequitaí sont faiblement karstifiés. Cela
est-il dû à la fragilité des faciès ?
Lorsqu'on observe l'inselberg de Bibocas I,
on note un développement karstique en
conduits individualisés, ce qui va à
l'encontre d'une hypothétique fragilité.
Faut-il y voir l'impact d'une courte
exposition aux processus de karstification
ou à des phases d'érosion particulièrement
actives. Nous manquons d'éléments pour
répondre à cette question.
Aucun élément géomorphologique ne
permet de dater ces différentes phases
réalisées dans un contexte morphoclimatique stable depuis longtemps
(plusieurs millions à plusieurs dizaines de
millions d'années). C'est d'ailleurs à cette
longue stabilité qu'est généralement
12
Prémices d'une approche géoarchéologique et karstologique de la région de Jequitaí (Minas Gerais - Brésil)
Figure 13 - le contexte géomorphologique de la confluence des córregos Bibocas et do Sítio (avec l'aimable
autorisation de F. Gonçalves).
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Carso Brasiliensis 2 - Joël Rodet
3 - Les calcaires de la Serra da Grupiara
développe essentiellement selon un axe WE sur environ 10 km pour une largeur
moyenne N-S de 2 à 3 km, avec un
appendice relativement important au SW,
Quati ou Curral de Pedras. La partie nord
est limitée par l'incision du Riacho Fundo
qui l'isole de la Serra Boqueirão da Olaria.
La partie sud domine la vallée du Rio
Jequitaí (fig. 14) et à l'ouest, on retombe
sur le Riacho Fundo. Vers l'est, elle est
isolée de la Serra das Porteiras par une
dépression drainée.
La Serra da Grupiara se développe à une
vingtaine de kilomètres au NNW de la ville
de Jequitaí. On y accède par une piste de
terre d'une trentaine de km. L’accès par
Lagoa dos Patos est plus court (15 km de
piste).
Le
massif
se
développe
immédiatement à l'ouest de la Serra das
Porteiras dont elle est séparée par une
dépression de contact où naissent les
écoulements du Riacho Fundo, un des
principaux affluents pérennes en rive droite
du Rio Jequitaí. La Serra da Grupiara se
Figure 14 - la Serra da Grupiara vue depuis le sud, depuis la piste de la vallée du Rio Jequitaí (cl. J. Rodet2009).
Nous avons étudié ce massif calcaire en
deux endroits distincts, sur son versant
sud-est et sur sa partie occidentale appelée
encore Curral de Pedras.
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Prémices d'une approche géoarchéologique et karstologique de la région de Jequitaí (Minas Gerais - Brésil)
3.1 - le versant sud-est de la Grupiara
Figure 15 - prospection dans les contreforts calcaires du versant SE de la Serra da Grupiara. La végétation
y est dense et le lapiaz fortement dégradé (cl. J. Rodet-2009).
Figure 16 - exploration et escalade dans une grota du
versant SE de la Serra da Grupiara. Le versant se fait
de plus en plus raide et vertical alors qu'on s'élève. Les
redans accumulent des blocs descendus du massif (cl. J.
Rodet-2009).
15
Carso Brasiliensis 2 - Joël Rodet
ancienne piste qui monte vers la Grupiara
et décidons de bifurquer à gauche pour
rejoindre le col qui sépare ce sommet du
reste du massif. Nous passons une clôture
qui monte tout droit vers le sommet mais la
végétation est très dense et nous nous
heurtons à la dépression d'une grota, une
grosse entaille dans le versant du massif.
Nous y avons dédié une journée, à la
recherche d'un accès au plateau sommital.
Au début, nous sommes partis à pied de la
fazenda Mimoso, en observant le petit
morne résiduel à main gauche qui n'offre
pas de relief vraiment favorable à
l'occupation (fig. 15). Nous cherchons
alors un chemin pour monter vers le
plateau sommital. Nous empruntons une
Figure 17 - exploration et escalade dans une grota
du versant SE de la Serra da Grupiara. On peut
observer la lithologie du massif, dont en particulier la
base d'arkose qui supporte les niveaux calcaires (cl. J.
Rodet-2009).
Figure 18 - profil longitudinal d'une grota (entaille
de versant). L'exemple est pris sur le versant SE de la
Serra da Grupiara (figures 16 et 17).
16
Prémices d'une approche géoarchéologique et karstologique de la région de Jequitaí (Minas Gerais - Brésil)
l'origine doit être un support du massif
calcaire. Notre progression est limitée vers
le haut car sur un redans, nous tombons
nez à nez avec une nappe détritique qui
bave dans la ravine, impossible à escalader
sans risque (fig. 18). Ces grotas sont donc
des sources de matière première lithique
diversifiée, selon la qualité des roches
traversées. Notons que la couverture
sommitale n'a pas été observée.
Puis nous gagnons la fazenda voisine, que
l'on traverse par la piste. Peu avant le
portail, nous observons à main gauche, de
la calcédoine. En partant de la fazenda,
nous rejoignons tout droit le pied du morro
où se développe l'entaille d'une autre grota
issue apparemment d'une falaise. Nous
montons puis escaladons les ressauts (fig.
16 -17). Au pied d'un, nous observons un
gros bloc de roche verdâtre. D'après Horn
(IGC/UFMG), il s'agit d'arkose dont
3.2 - les espaces kartifiés du Curral de Pedras
Passagem, les trois autres autour de
l'ensemble Lagoinha-Lapa do Sol - Cavalo
Marinho.
Nous avons dédié quatre journées au
Curral de Pedras, la première pour les
secteurs de la Lapa do Sol et la Lapa da
Figure 19 - calcaires karstifiés du Curral de Pedras. Au premier plan, on observe des formes exhumées de
cryptokarst alors qu'à l'arrière plan, se développent des lapiaz profonds à puits et gouffres (cl. J. Rodet-2009).
partir du pont sur le Riacho Fundo, longe,
par la rive gauche, le flanc NW de la Serra
da Grupiara.
On accède au Curral de Pedras en
contournant par le sud, le massif de la
Grupiara, puis en empruntant la piste qui, à
17
Carso Brasiliensis 2 - Joël Rodet
Figure 20 - micro-polje da Lagoinha. Au contact de la couverture boisée (à gauche), se développe la surface
plane fermée de la Lagoinha, limitée sur les trois autres côtés par de petites falaises percées par des drains
karstiques (cl. J. Rodet-2009).
Figure 21 - inscription des nombreux niveaux de base dans le
profil des drains karstiques de Lagoinha (cl. J. Rodet-2009).
Figure 22 - entailles basales du polje de Lagoinha. Ces entailles témoignent de phases d'ennoiement par une
nappe d'inondation du fond de la dépression de Lagoinha, creusant un visor tant dans le pied des falaises que sur
les blocs effondrés, ce qui démontre l'actualité du mécanisme que confirment les polygones de dessiccation qui
affectent les dépôts argileux (cl. J. Rodet-2009).
18
Prémices d'une approche géoarchéologique et karstologique de la région de Jequitaí (Minas Gerais - Brésil)
Laissant la voiture près de la piste, un
sentier partiellement détruit par le
ravinement, mène sur un replat. On
s'oriente alors légèrement à droite en
suivant le sentier qui mène à une première
étendue de lapiaz à main droite (fig. 19).
En suivant ce sentier, on traverse une
nouvelle section de forêt sèche et on
débouche sur une nouvelle étendue
lapiazée où se développe le site de
Lagoinha.
La Lagoinha est constituée d'une
dépression à fond plat qui naît au contact
avec la couverture boisée et dont les trois
autres côtés buttent sur des falaises, de
quelques mètres de hauteur, creusées dans
les formations carbonatées (fig. 20). Ces
falaises sont percées d'un grand nombre de
porches karstiques donnant généralement
accès à un réseau spéléologique labyrin-
thique, peu organisé, mais avec de
nombreuses formes surimposées induites
par de légères variations du niveau de base
(fig. 21). Le fond plat de la dépression
permet de la définir comme polje, ce que
confirment les entailles périphériques sur
les parois des falaises et des blocs isolés
(fig. 22).
Figure 23 - Trépanation par la surface
lapiazée du drainage endokarstique de
Lagoinha. Les formes du karst d'introduction,
de type "gouffre", recoupent le réseau
labyrinthique,
offrant
autant
d'accès
(claraboias) aux eaux superficielles qui
parcourent l'endokarst et résurgent dans le
polje qu'elles inondent (cl. J. Rodet-2009)
80 m, nous observons le même mécanisme,
avec une dénivellation légèrement
supérieure entre les deux principaux
niveaux de base, le plus récent étant
imprimé dans le plus ancien (fig. 24). De
plus le fond des poljes est percé d'un
sumidouro.
L'exploration souterraine démontre que le
réseau endokarstique fonctionne en
inversac, résurgeant les eaux introduites
par les trépanations du lapiaz sommital ou
claraboias (fig. 23) et absorbant la nappe
d'inondation du polje. Dans la petite
dépression de la Lapa do Sol, distante de
19
Carso Brasiliensis 2 - Joël Rodet
Figure 24 - micro-polje de la Lapa do Sol. Au premier plan, on note un replat dans les calcaires (surface
supérieure) en accord altitudinal avec le porche de gauche, alors que le fond herbaçé (surface inférieure) est au
niveau de la base du porche principal (personnage). Il s'agit de deux phases génétiques du mécanisme de polje
(cl. J. Rodet)
Le drainage souterrain ne se limite pas au
rôle de réservoir. Il peut participer à une
organisation spatiale plus complexe
comme relier le polje de la Lagoinha à une
petite dépression voisine dite du
"Mandacaru" dont le fonctionnement en
polje n'intéresse que la partie distale, la
partie proche de la zone boisée
fonctionnant en doline-perte (existence
d'un seuil rocheux entre les deux parties).
Cependant, le développement inattendu de
poljes en modèle réduit sur un plateau
lapiazé pose la question de leur origine. Le
parcours des lapiaz environnants montre
que les avens qui percent la surface, ne
dépassent guère une dizaine de mètres de
dénivellation pour les plus profonds (fig.
25).
Figure 25 - aven ouvert sur les lapiaz du Curral de Pedras. Le
fond, partiellement comblé, est plat (cl. J. Rodet-2009).
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Prémices d'une approche géoarchéologique et karstologique de la région de Jequitaí (Minas Gerais - Brésil)
Figure 26 - drains anastomosés du Cavalo Marinho, indicateurs d'un drainage peu évolué à tendance
horizontale, malgré la proximité du versant du massif (cl. J. Rodet-2009).
Figure 27 - niveau de phyllades dolomitiques du Cavalo Marinho. Cet ensemble verdâtre de plus d'un mètre
de puissance peut ralentir la karstification de la masse en suspendant l'aquifère. Ceci expliquerait la tendance
horizontale du développement karstique malgré le potentiel vertical du massif calcaire (cl. J. Rodet).
21
Carso Brasiliensis 2 - Joël Rodet
spécifiques d'une évolution karstique
immature (fig. 26). Dans la zone effondrée
mais à sa périphérie, nous observé trois
petites cavités qui nous ont semblé être les
reliques d'une large zone excavée dont le
toit se serait effondré. Ces zones évidées
offrent un support verdâtre qui semblerait
être un niveau de phyllades carbonatés et
magnésiques
(dolomie),
selon
la
détermination de Horn (IGC-UFMG), d'un
bon mètre de puissance (fig. 27). Ce
niveau, moins mobilisable chimiquement
que l'encaissant calcaire, pourrait être
responsable de la suspension d'un niveau
de base dans la masse et donc du
développement des petits poljes.
Ceci sous-tend soit un paléo-niveau de
base, soit un obstacle lithologique à la
descente des eaux, le potentiel karstique
vertical étant supérieur à 200 m.
L'hypothèse d'un paléo-niveau serait
soulignée par une reprise verticale du
creusement karstique : nos observations
sont réduites mais nous n'avons pas
observé de telles morphologies, ce qui
nous fait pencher pour l'hypothèse
lithologique. Nous avons donc cherché des
arguments en ce sens. En nous rapprochant
de la périphérie du massif, nous avons
atteint le site "Cavalo Marinho". Ce site
présente une vaste dépression effondrée.
Au dessus de la zone effondrée, nous
avons observé des drains anastomosés,
Figure 28 - modèle karstodynamique du Curral de Pedras. Sous l'incidence du gradient hydraulique créé par le
rapprochement du versant du massif, on observe une gradation de l'évolution géomorphologique de 1 vers 3. La
conséquence de ce gradient est le mécanisme d'érosion régressive qui régule peu à peu le système. C'est ainsi que
en 1, on note un polje fonctionnel; en 2, un polje partiellement fossilisé par étagement, avec des ponors plus
efficaces; en 3, un démantèlement et un effondrement de l'ancienne topographie et une descente vers un nouveau
(?) niveau de base.
offre une morphologie crypto-karstique.
Ceci signifie que le niveau de base est haut
perché et qu'il limite l'enfouissement des
eaux dans le massif.
Le micro-polje donne accès à un
développement souterrain labyrinthique,
peu organisé et sans drain collecteur
véritable. La faible épaisseur du calcaire
favorise le recoupement par les avens et les
rainures du lapiaz, du réseau endokarstique
et contribue fortement à son fonctionnement en résurgence. De ce fait, le réseau
souterrain travaille en inversac, selon les
apports hydriques, du polje ou du drain.
Ce mécanisme se répète malgré des
modifications du niveau de base comme le
montrent les exemples de la Lagoinha et de
La proximité de ces différents éléments
(quelques centaines de mètres seulement)
confère à cet ensemble une valeur de
modèle morphodynamique exceptionnelle,
à haute valeur pédagogique (fig. 28). Quel
est ce modèle ?
Le secteur du Curral de Pedras présente un
passage de la couverture à forêt sèche au
lapiaz à tsingy, c'est-à-dire aux arrêtes
étroites et hautes, extrêmement coupantes,
comme on en observe classiquement dans
les pitons résiduels calcaires des zones
tropicales.
Cette transition se caractérise par le
développement de micro-poljes dès le
contact formations meubles / calcaire, là où
le substrat carbonaté récemment découvert
22
Prémices d'une approche géoarchéologique et karstologique de la région de Jequitaí (Minas Gerais - Brésil)
réduite (Lagoinha, Lapa do Sol), ce qui
expliquerait leur localisation au contact de
la couverture boisée. Plus loin, lorsque
l'épaisseur de calcaire devient plus
importante, c'est le drainage souterrain
labyrinthique qui l'emporte (Cavalo
Marinho), mais il ne semble pas que le
karst atteigne une organisation poussée,
mature.
C'est ce que semble illustrer le karst
labyrinthique observé dans et autour de la
Lapa da Passagem (fig. 29), appartenant à
un autre système, comparable semble-t-il.
la Lapa do Sol. Quand on se rapproche du
versant, un nouveau critère intervient : le
gradient hydraulique intervient plus
franchement et permet finalement de
percer le niveau lithologie imperméabilisant. Ceci explique la gradation des
stades d'évolution du moins évolué
(Lagoinha) au plus abouti (Cavalo
Marinho), en passant par le niveau
intermédiaire (Lapa do Sol).
On peut envisager que les poljes ne se
soient développés que là où l'épaisseur de
calcaire au dessus du niveau de base était
Figure 29 - labyrinthe fossile de la Lapa da Passagem. Le développement d'anastomoses à la voûte résulte
d'une évolution immature du réseau karstique dont la base a été altérée et dissoute lors d'une longue période
d'ennoiement et de comblement comme le prouvent les dépôts résiduels. Il n'a pas été observé de drain collecteur
évident (cl. J. Rodet-2009).
intéressant de développer une recherche en
ce sens. Les conséquences sont loin de
n'être applicables qu'à la karstologie, et
intéresseraient au premier chef, l'approche
géoarchéologique. Enfin, nous pouvons
affirmer que les exemples étudiés n’offrent
pas de morphologie d’adaptation à une
variation du niveau de base induite par le
Rio São Francisco, niveau de base
régional.
L'ensemble de la Serra da Grupiara n'a pas
été parcourue et donc nous ne savons pas si
ce modèle est applicable uniquement à la
zone parcourue ou s'il peut être étendu à
l'ensemble du massif. Nous ne savons pas
non plus si, sous le niveau dolomitique, se
développent les calcaires ou un ensemble
non carbonaté, dont les arkoses, qui
viendrait renforcer l'effet de suspension du
drainage haut dans le relief. Il serait
23
Carso Brasiliensis 2 - Joël Rodet
4 - Les incidences géoarchéologiques
milieu carbonaté et la zone de transition
entre ces deux ensembles qui se traduit par
le développement d'une dépression
subséquente au pied des massifs
quartzitiques que limitent vers l'ouest les
massifs calcaires.
Le
développement de ces deux substrats
complexes et de la morphologie qui en
résulte, a une incidence certaine sur
l'appréhension et l'usage de l'espace
préhistorique. On peut en définir trois
ensembles : le milieu quartzitique, le
4.1 - Le milieu quartzitique
peuvent avoir accueilli les activités des
groupes humains. Ce paysage est deux
types : les plateaux entaillés par les vallées
et la cluse du Jequitaí.
Le milieu quartzitique occupe l'essentiel de
la zone orientale de l'aire d'étude. Les
ressources endokarstiques sont réduites
mais pas les entailles de vallée et donc on y
observe de nombreux abris sous roche qui
Figure 30 - vue partielle de l'abri sous roche Bibocas II. Noter la faible hauteur de l'abrupt, mais aussi le sol plat
induit par des phases d'inondation dues peut-être aux pluies, mais plus sûrement à des crues du cours d'eau qui sort
alors de son lit (cl. J. Rodet-2009).
24
Prémices d'une approche géoarchéologique et karstologique de la région de Jequitaí (Minas Gerais - Brésil)
Figure 31 - au dessus de l'abri sous roche Bibocas II. Noter que le sol s'amincit fortement (végétation) et
laisse apparaître, près du front de falaise, le substrat quartzitique encombré de blocs de tailles diverses qui
peuvent glisser facilement lors d'épisodes pluvieux (cl. J. Rodet-2009).
peut accueillir un campement relativement
important. Les obstacles sont les crues du
cours d'eau proche et les blocs qui peuvent
tomber du versant au dessus de l'abri, la
surface de ce versant étant assez pentu et
pierreux (fig. 31). Il est cependant facile de
limiter ce dernier risque par purge et
nettoyage.
Les plateaux entaillés offrent les espaces
boisés (ressources en bois, chasse,
cueillette, lithique) et des lieux limités, de
repère, comme un cours d'eau (ressource
en eau, pêche), une falaise (abri sous
roche), une confluence de vallées, etc.
C'est un milieu favorable à l'installation
humaine, pérenne ou temporaire, y compris
pour de grands groupes dès lors que les
ressources nécessaires s'y trouvent à
proximité et en quantité suffisante.
L'exemple de Bibocas II en est une bonne
illustration (fig. 30).
Le second type de paysage est la vallée
creusée en cluse qui traverse la Serra
quartzitique das Porteiras grâce à la
puissance du cours d'eau, en l'occurence le
Rio Jequitaí alimenté par la Serra do
Espinhaço (fig. 32). Le premier élément est
la voie de parcours qu'offre le cours d'eau.
Le deuxième sont les ressources associées
(eau, poisson, matériel lithique varié, etc.).
Le troisième sont les abris sous roche, à
l'image du Lapão, dont l'usage peut être
multiple (halte de parcours, de chasse ou
de pêche, dimension cérémonielle, etc.).
Il s'agit d'un abri sous roche avec une
terrasse fluviatile en son devant, et la
rivière à quelques dizaines de mètres.
L'abri est utilisable dès lors que les crues
ne viennent pas en perturber l'occupation.
La petite falaise qui le délimite est haute de
quelques mètres et fournit un abri peu
profond mais large. La terrasse à son droit,
25
Carso Brasiliensis 2 - Joël Rodet
Figure 32 - les ressources du Rio Jequitaí. Les ressources les plus évidentes sont la matière lithique variée
(galets, roche en place), le bois et la chasse (forêt), l'eau et la pêche (rivière). Il faut rajouter les abris sous roche,
non visibles sur cette photographie et l'espace pour les campements (cl. F. Gonçalves-2009).
4.2 - Le milieu carbonaté
(eau), les entrées de cavités (dimension
cérémonielle, spiritualité, abri ?), les
ressources lithiques (calcaire, silex,
produits de la couverture, etc.), des repères
spatiaux spectaculaires sur des surfaces
réduites, etc. Nous avons la preuve que les
espaces lapiazés ont été parcourus, en
raison des objets lithiques retrouvés dans
les drains, apportés par les recoupements
du lapiaz et le ruissellement, ou... ? La
question reste ouverte (fig. 34).
Le milieu carbonaté offre une dimension
particulière à l'occupation humaine. En
particulier, il est légitime de se poser la
question du pourquoi de l'occupation du
plateau calcaire alors que les vallées
alentours offrent toutes les ressources
nécessaires à la vie d'un groupe social :
chasse, pêche, végétaux, bois, matière
première lithique, eau. Alors pourquoi
affronter le milieu carbonaté avec ses
lapiaz aiguisés, sa forêt sêche, sa
dénivellation, etc. ? (fig. 33).
Il serait bon de réfléchir au type de
fréquentation de ce type d'espace qui
assurément, tenait un rôle important dans
l'organisation sociale et dans la perception
spatiale des groupes qui ont orné la voûte
de la Lapa do Sol (fig. 35).
En fait, le karst de la Grupiara, du moins
dans la partie que nous connaissons, se
présente sous la forme de petits systèmes
limités spatialement où se combinent tant
la forêt (chasse, cueillette), que les poljes
26
Prémices d'une approche géoarchéologique et karstologique de la région de Jequitaí (Minas Gerais - Brésil)
Figure 33 - bloc d'arkhose dans
une grota de la Serra da
Grupiara.
Les
ressources
lithiques sont très variées dans les
massifs carbonatés en raison d'une
couverture détritique mais aussi
de la proximité du substrat
quartzitique (cl. J. Rodet-2009).
Figure 34 - éléments lithiques dans
le karst de Lagoinha. Ces éléments
ont été transportés à l'intérieur des
drains karstiques par le ruissellement.
D'autres sont tombés par les trépanations du lapiaz... (cl. J. Rodet-2009).
Figure 35 - voûte ornée de
la Lapa do Sol. L'utilisation
cérémonielle des entrées du
karst du Curral de Pedras est
spectaculaire et surprenante
dans le contexte environnemental. Elle prouve l'impact
du milieu karstique sur la
perception de l'espace par les
groupes préhistoriques (cl. J.
Rodet-2009).
27
Carso Brasiliensis 2 - Joël Rodet
4.3 - La zone de transition
molles que dans le domaine quartzitique et
surtout que dans les calcaires karstifiés,
avec l'absence de relief rocheux
conséquent, les affleurements accompagnant globalement la morphologie des
collines : l'abri sous roche est exceptionnel
et vraisemblablement associé aux entailles
des cours d'eau. L'occupation humaine
ancienne est évidente, mais la perception et
l'usage de l'espace se doivent d'intégrer les
deux milieux qui limitent cette zone de
transition (fig. 36).
La zone de transition est un milieu de
mélanges et de contraste, constitué des
apports des deux milieux qu'il relie en
atténuant les caractères jusqu'à offrir des
dimensions qui lui sont spécifiques. Le
premier élément est la présence pérenne de
l'eau. Le deuxième est induit par sa
position géomorphologique qui évolue du
milieu quartzitique au milieu carbonaté, en
passant par une mixité résultant du
mélange des deux milieux qui peuvent se
compléter ou s'annihiler. On observe un
paysage plutôt ouvert, aux formes plus
Figure 36 - activité agricole actuelle dans la zone de transition. Située entre les massifs quartzitiques (arrièreplan) et les massifs calcaires, la dépression de contact a été facilement mis en culture ou en herbage en raison des
ressources en eau et de la variété des sols, repoussant la forêt dans les reliefs (cl. J. Rodet-2009).
28
Prémices d'une approche géoarchéologique et karstologique de la région de Jequitaí (Minas Gerais - Brésil)
Conclusion...
Assurément une table ronde aurait permis
de valoriser bien des observations en
croisant les approches géomorphologiques
et archéologiques mais durant les camps de
terrain, le temps a manqué aussi pour des
échanges pluridisciplinaires !
Nous avons essayé d'aborder le maximum
de points dans l'élaboration de ce rapport.
Malheureusement le temps manque pour
être exhaustif surtout dans une réflexion
solitaire. De plus, le temps imparti au
terrain a toujours été limité, à cause des
conditions d’accès et des moyens
financiers réduits.
Nous espérons néanmoins que les points
abordés contribueront à l'objectif de la
recherche élaborée et développée dans le
cadre du programme défini.
Nous avons donc insisté sur la dimension
géomorphologique des éléments étudiés.
Rapport rédigé en octobre 2009, revu et corrigé par l'auteur en 2011. Cependant, afin de n'en pas changer la
teneur, aucune donnée postérieure à 2009 n'a été introduite dans ce document, respectant en cela les travaux
en cours de Frederico Gonçalves, étudiant à l'IGC/UFMG. En particulier, aucune donnée bibliographique
n'étant disponible à l'époque, cette dimension est volontairement absente.
Joël Rodet
morphodynamicien du karst - géoarchéologue
EuReKarst - UMR 6143 CNRS - Morphodynamique Continentale et Côtière
Laboratoire de Géologie, Université de Rouen
76821 Mont Saint Aignan, France
tél. 33/0-232 76 94 49 - fax 33/0-235 14 70 22
<[email protected]>
29
Carso Brasiliensis 2 - Joël Rodet
Introdução
A primeira missão na região de JequitaíLagoa dos Patos (fig. 1) objetivou inserir
as escavações arqueológicas em seu
contexto geomorfológico e avaliar o
potencial carstológico da área. Foram
realizados nove dias de campo, sendo dois
utilizados para os deslocamentos entre as
cidades de Belo Horizonte e Jequitaí,
distantes 450 km entre si. Outra jornada foi
destinada ao descanso, à redação das notas
de campo e ao exame dos documentos
cartográficos
disponíveis
(cartas
topográficas de 1/100.000 do IBGE e
Ministério do Exército).
A segunda etapa de campo, orientada aos
entendimentos das "relações geologiacarste" direcionou-se às investigações das
áreas calcárias da margem direita do Rio
São Francisco. Dois dias foram gastos
nessa etapa.
Este
relatório é o resultado de uma
reflexão construída após duas campanhas
de
campo
realizadas
em
2009,
paralelamente e após uma campanha de
escavações arqueológicas desenvolvidas
pelo Setor de Arqueologia do Museu de
História Natural e Jardim Botânico de Belo
Horizonte.
A equipe foi composta por geólogos do
Instituto de Geociências envolvidos nas
pesquisas desenvolvidas pela UFMG em
cumprimento com a UMR 6143 do CNRS
- Morfodinâmica Continental e Costeira,
referente ao convenio assinado em 2004
entre a Universidade de Rouen e a
Universidade Federal de Minas Gerais.
Participaram também pesquisadores das
universidades de Montes Claros, da
UNESP e de Liège (Bélgica).
Figura 1 - Localização da area de estudo no Brasil e no estado de Minas Gerais.
30
Primícias de uma abordagem geoarqueológica e carstológica da região de Jequitaí (Minas Gerais, Brasil)
1 - Contexto geomorfológico
Topograficamente, trata-se de uma região
de contato entre as serras associadas ao
estabelecimento da Serra do Espinhaço,
situada a leste, e o grande vale do rio São
Francisco, situado a oeste.
O Rio Jequitaí é importante afluente da
margem direita do rio São Francisco. A
região estudada situa-se no terço de jusante
do vale do Rio Jequitaí e estende-se a
alguns afluentes de sua margem direita
nesse trecho do vale. Está posicionada em
local aproximadamente equidistante entre
as cidades de Pirapora e Montes Claros.
A paisagem pode ser assim definida (fig.
2):
3
2
1
Figure 2 A região de estudo com, a oeste, o Rio São Francisco, ao sul a Serra da Onça, a leste, a Serra das
Porteiras e, ao norte, a Serra da Grupiara. 1 – travessia do rio Jequitaí, 2 – confluência Sítio-Bibocas, 3 Serra da Grupiara (extraído da carta em 1/250.000 – Pirapora, nº 426, IBGE).
excede largamente os 750 m de altitude e
culmina em 819 m - Pico Cabeça da Onça na extremidade ocidental.
- no centro, uma vasta depressão na qual o
Rio Jequitaí corre de ESE para ONO.
Nesse local, ele desenvolve numerosos
meandros e brejos perenes e temporários
antes de desaguar no rio São Francisco, aos
460 m de altitude. O desnível é de apenas
uns 40 m por mais de 35 km de planície. O
curso do rio Jequitaí é muito maior em
razão dos meandros.
- a leste, a planície do rio Jequitaí nasce de
um vale que recorta o relevo quartzítico da
Serra das Porteiras, onde o rio passa de 560
m de altitude a montante para 504 m ao
sair da garganta, 8 km mais a jusante
(Jequitaí).
- ao sul, está a Serra da Onça que forma
uma barreira orográfica relativamente
importante com uma linha de cumes que
- ao norte, se desenvolve uma linha
irregular de maciços calcários entre a Serra
31
Carso Brasiliensis 2 - Joël Rodet
guianês, na fronteira venezuelana (Pico da
Neblina 3014 m). Na área de estudo, as
altitudes chegam as 984 m.
das Porteiras e as margens do rio São
Francisco, fechando a planície do rio
Jequitaí. Os topos excedem 800 m de
altitude (825 m, no Morro Grupiara).
- a oeste, o sinclinório sedimentar do Rio
São Francisco esta inscrito na topografia
há muito tempo com o acúmulo dos
quartzitos paleo-proterozóicos cobertos
pelos calcários neo-proterozóicos Bambuí,
protegidos no fundo da bacia, sob o glacis
detritico cretáceo-cenozoico oriundo da
erosão da Serra do Espinhaço desde seu
soerguimento.
Estes depósitos foram realizados tanto por
transporte hidráulico, como por transporte
eólico, em ambiente árido a desértico.
Em conseqüência, se realizou um acúmulo
arenoso evoluído em arenito e quartzito,
com uma grande variação da litificação
(meta-arenito e meta-quartzito).
Do ponto de vista geológico, se trata de
uma zona de contato e de transição entre
dois meio ambientes opostos:
- a leste, o velho embasamento do cráton
São Francisco soerguido por orogênese
leste-brasileira complexa e para a qual o
último episódio é Cenozóico e condiciona
o relevo até os dias atuais (margem passiva
associada à abertura do Oceano Atlântico
sul).
Nesse contexto encontram os topos do
relevo brasileiro com o Pico da Bandeira
(2890 m) e o pico das Agulhas Negras
(2787 m) os quais são os mais altos pontos
topográficos, salvos os cumes do maciço
Figure 3 - travessia da Serra das Porteiras pelo Rio Jequitaí. Vale ressaltar que este setor, com escoamento
calmo em período de estiagem, é inundado durante as cheias (cl. J. Rodet-2009).
As escavações e prospecções geoarqueológicas interessavam os dois meios: os
quartzitos paleo-proterozóicos (MP1ecb), e
o domínio sedimentar carbonático neo32
Primícias de uma abordagem geoarqueológica e carstológica da região de Jequitaí (Minas Gerais, Brasil)
as antigas técnicas de localização, a saber:
a direita, na frente, etc.
proterozóico (NP2sj). A cobertura
cenozóica não foi abordada. Por falta de
GPS durante essas missões, nos utilizamos
2. Os quartzitos da Serra das Porteiras
Jequitaí e a zona d'alimentação interna do
Córrego do Sítio e de seu afluente, o
Córrego Bibocas.
Dois setores foram observados: a travessia
em garganta da Serra do Boqueirão (nome
local da Serra das Porteiras) pelo Rio
2-1. a travessia do Rio Jequitaí
Figure 4 - travessia da Serra das Porteiras pelo Rio Jequitaí. O entalhe ortogonal dentro de leves anticlinais em
quartzitos e arcózios se traduz em uma dinâmica torrencial e nas rochas escavadas pela ação das corredeiras (cl. J.
Rodet-2009).
Durante 8 km, o Rio Jequitaí abre caminho
em meio as ondulações estruturais da Serra
do Boqueirão. O percurso é bastante
retilíneo em contraste com o curso de seu
33
Carso Brasiliensis 2 - Joël Rodet
do maciço quartzitico, o escoamento das
águas será favorecido ou limitado. Portanto
podemos observar zonas de retenção e de
armazenamento onde as inundações do rio
podem invadir toda a largura do vale (fig.
3) e zonas de escoamento rápido, até
torrencial, com corredeiras, cascatas,
esculturas na rocha com panelas de gigante
e paleo-condutos recortados (fig. 4).
trecho meandrante entre a extremidade
setentrional da Serra do Cabral e a entrada
nessa cluse. Entre a cidade de Francisco
Dumont e a entrada da cluse, o desnível é
de aproximadamente quarenta metros em
varias dezenas de quilômetros de curso do
rio, este desnível chega a quase 60 m após
travessia da cluse já nos primeiros dez de
quilômetros de curso. Segundo as
mudanças de mergulho das camadas dentro
2.2. a confluência dos Córregos do Sítio e Bibocas
Figure 5 - cascata no leito do Córrego Bibocas. E relevante a incidência da falha sobre a morfologia do abrupto
Em cima, à direita, observamos uma brecha cimentada, associada ao acidente tectônico (cl. J. Rodet-2009).
epônimos. O conjunto arqueológico da
confluência se desenvolve aos 600 m de
altitude.
O leito do Córrego Bibocas foi percorrido
até suas cabeceiras. Em sua porção de
jusante, foi possível observar bacias nas
quais se desenvolve uma vegetação
aquática. Seguindo para montante foi
A aproximadamente dez quilômetros a
ENE do centro urbano de Jequitaí, se
realiza a confluência de dois córregos, o
primeiro chamado Sítio e um afluente de
sua
margem
direita
denominado
Machados, localmente conhecido como
Bibocas, pois esse tem seu leito
posicionado entre o morro e a fazenda
34
Primícias de uma abordagem geoarqueológica e carstológica da região de Jequitaí (Minas Gerais, Brasil)
possível notar alguns degraus com
ocorrência de cachoeiras. A maior delas
está instalada sobre uma falha com uma
brecha cimentada bem visível na margem
esquerda do córrego (fig. 5).
Na parte superior da ravina, podemos
observar o mecanismo de concentração dos
grandes blocos de rocha exumados do
manto intempérico. A erosão fluvial é
responsável pela retirada dos elementos
finos enquanto os maiores permanecem
estáticos (fig. 6). Com o passar do tempo
se tomam os elementos essenciais dos
leitos das ravinas. Não é possível atribuir
sua concentração ao transporte fluvial (a
dinâmica necessária para transportá-los é
muito superior as vazões observadas
atualmente).
Figura 6 - incisão na cabeceira do Córrego Bibocas. É possível notar que os blocos emergem do resíduo de
alteração parcialmente evacuados pela drenagem temporária, responsável pelo entalhe (cl. J. Rodet-2009).
camadas mas conserva globalmente a
mesma regularidade (fig. 7). Notamos a
combinação clássica "corredeira-poço"
(fig. 8), e também os escoamentos subsuperficiais nos inter-estratos. Esses são
responsáveis pela preparação inicial
antecedente a escavação vertical do leito
(fig. 9). Devido a falta de tempo não foi
possível chegar até as cabeceiras.
O leito do Córrego do Sítio foi investigado
até um grande poço, localizado à montante
de uma gruta situada na sua margem
esquerda. Nessa foi verificada a presença
de morcegos. O leito esta instalado sobre o
mergulho das camadas e isso proporciona a
sua calibragem retilínea. Isso ilustra a
importância e a dinâmica das cheias que o
atravessam e deslizam por vezes
perpendicularmente ao mergulho das
35
Carso Brasiliensis 2 - Joël Rodet
Figura 7 - leito calibrado do Córrego do Sítio instalado sobre o mergulho das camadas (cl. J. Rodet-2009).
Figura 8 - conjunto "cascata-poço" no Córrego do Sítio. Essa organização resulta da
capacidade física-química da queda d'água de escavar a área de recepção (cl. J. Rodet-2009).
36
Primícias de uma abordagem geoarqueológica e carstológica da região de Jequitaí (Minas Gerais, Brasil)
Figura 9 - escoamento sub-superficial
no meio dos inter-estratos das
camadas quartzíticas, preparando o
rebaixamento da soleira do leito do
Córrego do Sítio (cl. J. Rodet-2009).
1
2
3
Figura 10 - inselbergue de Bibocas I. A
esquerda, falésia meridional e o desfiladeiro que a isola. Na torre residual,
podemos observar os três condutos
cársticos em níveis diferentes e difluentes
(1, 2, 3) de adaptação à confluência (cl. J.
Rodet-2009).
37
Carso Brasiliensis 2 - Joël Rodet
O elemento mais relevante do ponto de
vista geomorfológico é sem dúvida a
evolução complexa da confluência dos dois
córregos. Essa é responsável pela paisagem
na qual estão inseridos os dois sítios
arqueológicos estudados: Bibocas I
(associado a um conduto cárstico
numerado 3 na figura 10) e Bibocas II (um
abrigo sob rocha).
falésia de uma torre residual perfurada por
três pequenos dutos cársticos. Esses são
passiveis de penetração por uma pessoa
adulta (fig. 10). O terceiro, situado em
porção mais baixo em relação aos outros e
também mais distante da falésia sul, aloja
em sua entrada de jusante, o sítio
arqueológico Bibocas I. Alguns metros a
norte deste inselbergue, está localizada a
confluência entre o Córrego Bibocas e o
Córrego do Sítio. A partir da confluência,
seu curso até agora E-O é levemente
desviado para norte, quando algumas
pequenas corredeiras se desenvolvem antes
da junção com o Córrego Bibocas
chegando do Norte (fig. 11).
A confluência (fig. 13) é composta por
uma falésia ao sul, e no eixo do leito do
Córrego do Sítio. A algumas dezenas de
metros a jusante, se desenvolve o abrigo
onde situa-se o sítio arqueológico Bibocas
II. Um pequeno desfiladeiro isola esse
1
2
Figura 11 - confluência dos Córregos Bibocas e do Sítio. A montante da bacia, o Córrego do Sítio está
chegando da direita (1), com as suas corredeiras, e a esquerda, ao pé da arvore (2), a incisão do Córrego Bibocas
(cl. J. Rodet-2009).
antiga. Evolução sobre um platô: os dois
córregos tem cursos distintos e se
encontravam bem mais a jusante,
realizando talvez a confluência muito mais
a jusante e a oeste. Provavelmente o vale
A organização espacial destes vários
elementos e a morfologia dos condutos
cársticos levou a proposição de uma
hipótese sobre a evolução da confluência
em três grandes fases (fig. 12 ): 1 - Fase
38
Primícias de uma abordagem geoarqueológica e carstológica da região de Jequitaí (Minas Gerais, Brasil)
confluência, originalmente ortogonal,
atenua-se pela escavação sucessiva de três
condutos cársticos dispostos em níveis
diferentes, o que demonstra a incisão
progressiva do vale, e difluentes. Isso
indica uma adaptação da orientação do
escoamento cárstico que pode ter evoluído
de N-S para NE-SO, respeitando a lógica
de recorte das curvas marcadas.
não estava ainda entalhado. Uma rápida
procura de indícios de um paleo-leito do
Córrego Bibocas, a oeste e a montante das
cascatas, não foi satisfatória.
2- Fase intermediaria. Início da
carstificação: o vale do Córrego do Sítio
entalha o platô e desvia o curso do Córrego
Bibocas dando origem a uma antiga
confluência ao nível do inselbergue. A
Figura 12 - As três fases da confluência Sítio-Bibocas. Os sítios arqueológicos Bibocas I e Bibocas II estão
indicados pelos algorismos romanos I e II respectivamente. O Córrego Bibocas está a esquerda, o Córrego do
Sítio a direita, e o inselbergue é ilustrado por uma mancha colorida.
3- Fase recente a atual. Finalmente o vale se amplia e migra para o norte. O aprofundamento
do leito, favorável ao Córrego Bibocas, leva à captura do leito do Córrego do Sítio, suspenso
acima do talvegue (corredeiras). A partir de então o cânion, entre a falésia meridional e o
inselbergue, é abandonado e a configuração atual do sistema é atingida.
Nenhum elemento geomorfológico permite uma datação dessas varias fases realizadas em um
contexto morfodinâmico estável desde muito tempo (de milhões até dezenas de milhões de
anos). Além disso, é a esta estabilidade que geralmente se atribuí a capacidade de
carstificação profunda dos substratos quartziticos.
Por outro lado, as propecções realizadas mostram que os quartzitos da região de Jequitaí são
levemente carstifícados. Isso seria devido à fragilidade dos fácies? Quando observamos o
inselbergue de Bibocas I, notamos um desenvolvimento cárstico em condutos
individualizados, o que contradiz a hipótese da fragilidade. Será que precisamos ver nessa
evolução o impacto de uma reduzida exposição aos processos de carstificação ou a fases
erosivas particularmente ativas? Faltam indicadores para responder a essas perguntas.
39
Carso Brasiliensis 2 - Joël Rodet
Figura 13 - O contexto geomorfológico da confluência dos córregos Bibocas e do Sítio (cortesia de F.
Gonçalves).
40
Primícias de uma abordagem geoarqueológica e carstológica da região de Jequitaí (Minas Gerais, Brasil)
3. Os calcários da Serra da Grupiara
seguindo um eixo O-E de cerca de 10 km
por une largura media, orientada no sentido
N-S, de 2 a 3 km, com um apêndice
bastante importante no SO, Quati ou Curral
de Pedras. Sua porção norte é limitada pela
incisão do Riacho Fundo que a separa da
Serra Boqueirão da Olaria. A parte sul é
limitada pelo vale do Rio Jequitaí (fig. 14)
e a oeste pelo vale do Riacho Fundo. A
leste é isolada da Serra das Porteiras por
uma depressão com presença de drenagem.
Estudamos este maciço calcário em dois
lugares distintos, na sua vertente sudeste e
na sua parte ocidental chamada também
Curral de Pedras.
A
Serra da Grupiara se localiza a
aproximadamente vinte quilômetros ao
NNO da cidade de Jequitaí. O acesso é
feito por estrada de terra em um trechode
aproximadamente
trinta
quilômetros.
Partindo da cidade de Lagoa dos Patos
devem-se percorrer quinze quilômetros de
estrada de terra. O maciço se desenvolve
imediatamente a oeste da Serra das
Porteiras da qual a Serra da Grupiara é
separada por uma depressão de contacto
onde estão as cabeceiras do Riacho Fundo,
um dos maiores afluentes perenes de
margem direita do Rio Jequitaí. A Serra da
Grupiara se desenvolve essencialmente
Figura 14 - vista da vertente sul da Serra da Grupiara, a partir da estrada situada no vale do vale do Rio
Jequitaí (cl. J. Rodet-2009).
41
Carso Brasiliensis 2 - Joël Rodet
3.1. a encosta sudeste da Grupiara
Figura 15 - prospecção nos contrafortes calcários da vertente SE da Serra da Grupiara. A vegetação é
densa e o lapiás muito danificado (cl. J. Rodet-2009).
Figuras 16 - exploração e escalada dentro de uma
grota da vertente SE da Serra da Grupiara. A encosta
é sempre mais íngreme e vertical quando subimos. Os
patamares concentram matacões caídos do maciço (cl. J.
Rodet-2009).
42
Primícias de uma abordagem geoarqueológica e carstológica da região de Jequitaí (Minas Gerais, Brasil)
em direção ao morro da Grupiara e
decidimos virar à esquerda para atingir o
colo que separa este topo do resto do
maciço. Passamos por uma cerca que sobe
em linha reta até o cume, mas a vegetação
é muito densa e nos deparamos com a
depressão de uma grota, uma profunda
entalhe na vertente do maciço.
Dedicamos a este setor um dia procurando
um acesso ao platô do cume. Partimos a pé
da fazenda Mimoso, observando o pequeno
morro residual a mão esquerda que não
oferece um relevo favorável à ocupação
humana (fig. 15). Procuramos, então, uma
trilha para subir a direção do platô
superior. Seguimos por uma estrada antiga
Figuras 17 - exploração e escalada dentro de uma
grota da vertente SE da Serra da Grupiara.
Podemos observar a litologia do maciço, mais
especificamente a base de arcózio (a direita) ) que
suporta os níveis calcários (cl. J. Rodet-2009).
Figura 18 - perfil longitudinal de uma grota
(entalhada na vertente). O exemplo vem da encosta SE
da Serra da Grupiara (figuras 14 e 15).
43
Carso Brasiliensis 2 - Joël Rodet
espesso de rocha verde. Segundo o Prof.
Horn (IGC/UFMG), trata-se de arcózio
cuja origem deve ser um suporte do maciço
calcário. Decidimos por interromper a
subida quando num patamar, encontramos
um escorregamento dentro da ravina
impossível de ultrapassar sem risco (fig.
18). Essas grotas se revelam fonte de
matéria prima lítica diversificada, segundo
a qualidade dos substratos atravessados.
Não foi possível atingir o platô do cume.
Posteriormente, seguimospara a outra
fazenda cortada pela estrada. Pouco a
frente do portão, observamos à mão
esquerda, um afloramento de calcedônia,
matéria-prima de excelente qualidade para
o lascamento. Ao partir da fazenda,
retornamos direitamente ao pé do morro
onde se desenvolve o entalhe de uma outra
grota aberta aparentemente dentro de uma
falésia. Subimos escalando as saliências
(fig. 16 -17) e no terço médio da vertente,
observamos num patamar um bloco
3.2. os espaços carstificados do Curral de Pedras
nos arredores do conjunto Lagoinha-Lapa
do Sol-Cavalo Marinho.
Dedicamos quatro dias ao Curral de
Pedras, o primeiro nos setores da Lapa do
Sol e da Lapa da Passagem, os três últimos
Figura 19 - calcários carstificados do Curral de Pedras. No primeiro plano, observamos as formas exumadas
do criptocarste e em segundo plano, o desenvolvimento de lapiás profundos e tsingy com abismos (cl. J. Rodet2009).
que, a partir da ponte sobre o Riacho
Fundo, é ladeada a esquerda pela encosta
NO da Serra da Grupiara.
O acesso ao Curral de Pedras, por nos
escolhido, se realiza contornando pelo sul,
a Serra da Grupiara, e seguindo a estrada
44
Primícias de uma abordagem geoarqueológica e carstológica da região de Jequitaí (Minas Gerais, Brasil)
Figura 20 - micro-polje da Lagoinha. No contacto com a cobertura arborizada (a esquerda), se desenvolve a
depressão plana e fechada da Lagoinha. Essa é limitada nos três outros lados por pequenas falésias perfuradas
por condutos cársticos (cl. J. Rodet-2009).
Figura 21 - inscrição de numerosos níveis de base no perfil das
drenagens cársticas dos ponors da Lagoinha (cl. J. Rodet2009).
Figura 22 - entalhes basais do polje da Lagoinha. Esses entalhes testemunham as fases de inundações por um
lençol de inundação do fundo da depressão da Lagoinha, gravando um visor tanto no pé das falésias, quanto nos
blocos abatidos, o que demonstra a atualidade do mecanismo que confirmam os poligonais de dissecação
afetando os depósitos argilosos (cl. J. Rodet-2009).
45
Carso Brasiliensis 2 - Joël Rodet
falésias, de alguns metros de altura,
escavadas
dentro
das
formações
carbonáticas (fig. 20). Essas falésias são
perfuradas por um grande número de
pórticos cársticos, dando, geralmente,
acesso a uma rede espeleológica
labiríntica, pouco organizada, mas com
numerosas formas sobrepostas induzidas
pelas leves variações do nível de base (fig.
21). O fundo plano da depressão permite
defini-la como polje, como confirmam os
entalhes periféricos (visor e sopé) sobre as
paredes das falésias e dos blocos isolados
(fig. 22).
Deixando o carro perto da pista, uma trilha
ingreme e parcialmente destruída por
processos erosivos, leva a um patamar.
Orientamo-nos, então, ligeiramente para a
direita, seguindo o caminho que leva a um
primeiro lajeado de lapiás a mão direita
(fig. 19). Seguindo este caminho, atravessamos uma nova sessão de mata seca que
da acesso a outro lajeado lapiezado onde se
desenvolve o sítio da Lagoinha.
A Lagoinha é constituída por uma
depressão de fundo plano que nasce do
contato com a cobertura arborizada e cujos
os três outros lados estão limitados por
Figura 23 - trepanação pela superfície
do lapiás da drenagem endocárstica da
Lagoinha. As formas do carste de
introdução, do tipo “abismo”, recortam a
rede labiríntica, oferecendo vários acessos
(clarabóias) às águas superficiais que
percorrem o endocarste e ressurgem no
polje que elas inundam (cl. J. Rodet-2009)
Sol distante de 80 m, observamos o mesmo
mecanismo, com um desnível ligeiramente
superior entre os dois principais níveis de
base, o mais recente estando impresso no
mais antigo (fig. 24). Além disso, o fundo
dos poljes é perfurado por um sumidouro.
A exploração subterrânea demonstra que a
rede endocárstica funciona em inversac
(sumidouro-emergência), restituindo as
águas introduzidas pelas trepanações do
lapiás superficial, as clarabóias (fig. 23) e
absorvendo o lençol de inundação do polje.
Dentro da pequena depressão da Lapa do
46
Primícias de uma abordagem geoarqueológica e carstológica da região de Jequitaí (Minas Gerais, Brasil)
Figura 24 - micro polje da Lapa do Sol. Em primeiro plano, observamos um patamar nos calcários (superfície
superior), com correspondência de altitude com a entrada em altura, no lado esquerdo, enquanto o fundo herbáceo
(superfície inferior) encontra-se no nível da base da entrada principal (personagem). Trata-se de duas fases
genéticas do mecanismo de polje (cl. J. Rodet).
A drenagem subterrânea não se limita ao
papel de reservatório. Ela pode participar
de uma organização espacial mais
complexa, como ligar o polje da Lagoinha
a uma pequena depressão vizinha,
denominada
Mandacaru,
cujo
funcionamento em polje interessa apenas
a parte distal, a parte perto da zona
arborizada, funcionando como dolinasumidouro (existência de uma soleira
rochosa entre as duas partes). No entanto,
o desenvolvimento inesperado de poljes
em modelo reduzido num platô com lapiás
coloca a questão de suas origens. O
percurso do lapiás circundante mostra que
os abismos que perfuram a superfície
raramente ultrapassam dez metros de
profundidade (fig. 25).
Figura 25 - abismo aberto sobre os lapiás do Curral de Pedras.
O fundo, parcialmente preenchido, é plano (cl. J. Rodet-2009).
47
Carso Brasiliensis 2 - Joël Rodet
Figura 26 - drenagens anastomosados do Cavalo Marinho, indicadores de uma drenagem pouco evoluída,
com tendência horizontal, apesar da proximidade da vertente do maciço (cl. J. Rodet-2009).
Figura 27 - nível de filitos dolomíticos do Cavalo Marinho. Esse conjunto esverdeado de mais de um metro de
espessura pôde retardar a carstificação do substrato encaixante, suspendendo o aqüífero. Isto explicaria a
tendência horizontal do desenvolvimento cárstico, apesar do elevado gradiente do maciço calcário (cl. J. Rodet).
48
Primícias de uma abordagem geoarqueológica e carstológica da região de Jequitaí (Minas Gerais, Brasil)
evolução cárstica imatura (fig. 26). Na
zona desmoronada, próximo a sua
periferia, observamos três pequenas
cavidades que nos pareceram serem
relíquias de uma larga zona escavada, cujo
teto teria desabado. Essas zonas esvaziadas
oferecem um suporte litológico esverdeado
que pareceria ser um nível de filitos
carbonatados e magnésicos (dolomita), de
acordo com orientações de H.A. Horn, de
mais de um metro de espessura (fig. 27).
Esse
nível,
menos
mobilizável
quimicamente que o substrato calcário,
poderia ser responsável pela suspensão de
um nível de base na massa e, assim, pelo
desenvolvimento de pequenos poljes.
Isso subjaz seja um paleo-nível de base,
seja um obstáculo litológico à descida das
águas, o potencial cárstico vertical sendo
superior a 200 m. A hipótese de um paleonível de base seria sustentada por uma
retomada vertical da escavação cárstica:
nossas observações são reduzidas, mas não
observamos tais morfologias, o que nos fez
optar pela hipótese litológica. Procuramos,
então, os argumentos nesse sentido.
Aproximando-nos da periferia do maciço,
atingimos o sítio geoarqueológico do
Cavalo Marinho. Esse sítio apresenta uma
vasta depressão desmoronada. Acima da
parte desmoronada, observamos condutos
anastomosados, específicos de uma
Figura 28 - modelo carstodinâmico do Curral de Pedras. Sob a incidência do gradiente hidráulico criado pela
aproximação da vertente do maciço, observamos uma gradação da evolução geomorfológica de 1 até 3. A
conseqüência desse gradiente é o mecanismo de erosão regressiva que regula, pouco a pouco, o sistema. É assim
que, em 1, observamos um polje funcional; em 2, um polje parcialmente fossilizado pela descida de um nível
para um outro mais embaixo, com ponors mais eficazes; em 3, um desmantelamento e um desabamento da
topografia pretérita e uma descida para um novo (?) nível de base (modelo © J Rodet-2009).
mente oferece uma morfologia criptocárstica. Isso significa que o nível de base
é alto, suspenso, e que ele limita a descida
das águas dentro do maciço. O micro polje
dá acesso a um desenvolvimento
subterrâneo labiríntico, pouco organizado e
sem um dreno coletor preferencial. A
pouca espessura do calcário favorece a
trepanação pelos abismos e karrens do
lapiás, da rede endocárstica e contribui
fortemente para seu funcionamento em
ressurgência. Assim, a rede subterrânea
funciona como inversac (sumidouroressurgência), seguindo as chegadas
hídricas, do polje ou do dreno. Esse
mecanismo se repete, apesar das
modificações do nível de base, como
A proximidade desses diferentes elementos
(apenas algumas centenas de metros)
confere ao conjunto um valor de modelo
morfo-dinâmico excepcional, com grande
valor pedológico (fig. 28). Qual é esse
modelo?
O setor do Curral de Pedras apresenta uma
passagem da cobertura florestal seca para o
lapiás com tsingy, em outras palavras, com
arestas estreitas e elevadas, extremamente
cortantes, como observamos classicamente
nas torres residuais calcárias das regiões
tropicais. Essa transição se caracteriza pelo
desenvolvimento de micro poljes desde o
contato “cobertura móvel / calcário”, onde
o substrato carbonatado exumado recente-
49
Carso Brasiliensis 2 - Joël Rodet
calcário acima do nível de base seria
reduzida (Lagoinha, Lapa do Sol), o que
explicaria sua localização no contato da
cobertura arbórea. Mais longe, onde a
espessura do calcário se torna mais
significativa, é a drenagem subterrânea
labiríntica
que
prevalece
(Cavalo
Marinho), mas parece que o carste não
apresenta uma organização elaborada,
madura. O carste labiríntico observado
dentro e no entorno da Lapa da Passagem
(fig. 29), pertencente a um outro sistema,
comparável ao descrito acima.
mostram os exemplos da Lagoinha e da
Lapa do Sol. Quando nos aproximamos da
vertente, um novo critério intervém: o
gradiente hidráulico influencia de forma
mais significante e permite, finalmente,
perfurar o nível litológico impermeável.
Isso explica a gradação dos estados de
evolução do menos evoluído (Lagoinha) ao
mais desenvolvido (Cavalo Marinho),
passando pela fase intermediária (Lapa do
Sol).
Podemos pensar que os poljes são
desenvolvidos apenas onde a espessura do
Figura 29 - labirinto fóssil da Lapa da Passagem. O desenvolvimento de anastomoses abobadados resulta da
evolução imatura da rede cárstica, cuja base foi alterada e dissolvida por um longo período de inundações e de
enchimentos, como provam os depósitos residuais. Não foi identificado um dreno coletor evidente (cl. J. Rodet2009).
uma pesquisa nesse sentido. Esses estudos
poderiam ser aplicados não somente à
carstologia, mas também a uma abordagem
geoarqueológica, entre outras. Enfim,
podemos afirmar que os exemplos
estudados não oferecem uma morfologia
de adaptação a uma variação de nível de
base induzida pelo Rio São Francisco,
nível de base regional.
O conjunto da Serra da Grupiara não foi
ainda percorrido e, então, não sabemos se
este modelo pode ser aplicado apenas à
região percorrida ou se pode ser estendido
a todo o maciço. Não sabemos também se
sob o nível dolomítico, se desenvolvem
calcários calcíticos ou um conjunto não
carbonatado, nos quais os arcózios viriam
reforçar o efeito da suspensão da drenagem
no relevo. Seria interessante desenvolver
50
Primícias de uma abordagem geoarqueológica e carstológica da região de Jequitaí (Minas Gerais, Brasil)
4. As incidências geoarqueológicas
meio quartzoso, o meio carbonatado e a
zona de transição entre esses dois
conjuntos,
representada
pelo
desenvolvimento de uma depressão
subseqüente ao pé dos maciços quartziticos
que limitam a oeste os maciços calcários.
O desenvolvimento desses dois substratos
complexos e a morfologia que deles
resulta, tem uma incidência certa sobre a
apreensão e a utilização do espaço pelos
povos da pré-história. Nesse sentido,
podemos definir três domínios distintos: o
4.1. O domínio quartzitico
sob rocha dos quais alguns foram
utilizados por grupos humanos. Essa
paisagem pode ser caracterizada em dois
compartimentos: os platôs entalhados pelos
vales e o desfiladeiro (cluse) do Jequitaí.
O meio quartzítico ocupa grande parte da
zona oriental da área de estudo. As feições
endocársticas são reduzidas, ao contrario
do entalhe do vale, devido a esse fato
podem ser observados numerosos abrigos
Figura 30 - vista parcial do abrigo sob rocha Bibocas II. Notar a baixa altura do abrupto, mas também o solo
plano induzido pelas fases de inundação devidas, talvez, às chuvas, mas mais seguramente às cheias do curso de
água adjacente (cl. J. Rodet-2009).
51
Carso Brasiliensis 2 - Joël Rodet
Figura 31 - acima do abrigo sob rocha Bibocas II. Notar que o solo se adelgaça fortemente (vegetação) e da
lugar à rocha. Próximo à frente da falésia, o substrato quartzoso encoberto por blocos de tamanhos diversos que
podem deslizar facilmente quando de episódios chuvosos (cl. J. Rodet-2009).
porém largo. O terraço na sua frente pode
acolher um acampamento relativamente
considerável. Os obstáculos são as cheias
do córrego e os blocos que podem cair da
vertente acima do abrigo, sendo a
superfície desta vertente bastante íngreme
e pedregosa (fig. 31). No entanto, este
ultimo perigo pode ser limitado por
limpeza da superficie acima do abrigo.
O segundo tipo de paisagem é o vale
escavado em cluse que atravessa a Serra
quartzítica das Porteiras. A escavação
ocorre devido a potencia da vazão d’água
do rio Jequitaí, alimentado pela Serra do
Espinhaço (fig. 32). O primeiro elemento
que pode interessar aos grupos humanos é
a utilização do rio como via de trânsito. O
segundo são as fontes associadas (água,
peixe, matéria prima lítica variada, etc.). O
terceiro são os abrigos sob rocha, à
imagem do local denominado Lapão, cuja
utilização pode ser múltipla: paradas para
Os platôs entalhados oferecem espaços
arborizados (fontes de madeira, caça,
colheita, material lítico) e lugares limitados, marcadores do espaço, como por
exemplo um curso de água (fonte de água,
pesca), uma falésia (abrigo sob rocha),
uma confluência de vales, etc. É um
ambiente favorável à instalação humana,
perene ou temporária, inclusive para
grandes grupos, uma vez que os recursos
necessários para a sobrevivência são
encontrados em quantidades suficientes na
periferia. O exemplo do Bibocas II é uma
boa ilustração (fig. 30).
Trata-se de um abrigo sob rocha com um
terraço fluvial na sua frente e o córrego a
algumas dezenas de metros. O abrigo é
utilizável desde que as cheias não venham
perturbar a ocupação. A pequena falésia
que o delimita tem alguns metros de altura
e fornece um abrigo pouco profundo,
52
Primícias de uma abordagem geoarqueológica e carstológica da região de Jequitaí (Minas Gerais, Brasil)
descanso, local de caça ou de pesca,
utilização como local cerimonial, etc.
Figura 32 - as fontes do Rio Jequitaí. As fontes mais evidentes são a matéria prima lítica variada (seixo, rocha in
situ), a madeira e a caça (floresta), a água e a pesca (rio). É necessário adicionar os abrigos sob rocha, não visíveis
nesta fotografia e o espaço para os acampamentos (cl. F. Gonçalves-2009).
4.2. O dominio carbonatico
O ambiente carbonatado oferece uma
dimensão particular à ocupação humana.
Em particular, é legítimo questionar o
porque da ocupação do platô calcário uma
vez que os vales do entorno oferecem todas
as fontes necessárias à vida de um grupo
social: caça, pesca, vegetais, madeira,
matéria prima lítica, água. Então, porque
enfrentar o meio carbonatado com seus
lapiás agudos, sua mata seca, seu desnível,
etc. (fig. 33). De fato, o carste do Morro
da Grupiara, ao menos na parte que
conhecemos, apresenta-se sob a forma de
pequenos sistemas limitados espacialmente
onde se combinam a floresta (caça, coleta),
os poljes (água), e as entradas de cavidades
(dimensão cerimonial ? espiritualidade?
local de abrigo?), as fontes líticas (calcário,
sílexito, produtos da cobertura, etc.),
marcadores espaciais espetaculares sobre
superfícies reduzidas, etc. Temos a prova
de que os espaços lapiazados foram
percorridos, em razão dos objetos líticos
antrópicos encontrados nos drenos,
trazidos pelas trepanações do lapiás e os
escoamentos ou... ? A questão fica aberta
(fig. 34).
Seria bom refletir sobre o tipo de utilização
deste tipo de espaço que com certeza tinha
um papel importante na organização social
e na percepção espacial dos grupos que
ornamentaram a abóboda da Lapa do Sol
(fig. 35).
53
Carso Brasiliensis 2 - Joël Rodet
Figura 33 - bloco de arcózio
em uma grota da Serra da
Grupiara. As fontes líticas são
muito variadas nos maciços
carbonatados em função de uma
cobertura detrítica, e também
em função da proximidade do
substrato quartzítico (cl. J.
Rodet-2009).
Figura 34 - elementos líticos no
carste da Lagoinha. Esses elementos
foram transportados para o interior dos
drenos cársticos pelos escoamentos.
Outros
são
derrubados
pelas
trepanações do lapiás... (cl. J. Rodet2009).
Figura 35 - abóboda
ornamentada da Lapa do
Sol. A utilização cerimonial
das entradas do carste no
Curral
de
Pedras
é
espetacular e surpreendente
no contexto ambiental. Ela
prova o impacto do meio
cárstico sobre a percepção do
espaço pelos grupos préhistóricos (cl. J. Rodet-2009).
54
Primícias de uma abordagem geoarqueológica e carstológica da região de Jequitaí (Minas Gerais, Brasil)
4.3. A zona de transição
sempre aberta, com formas mais amenas
que as do domínio quartzítico e dos
calcários carstificados. Além disso, com a
ausência de relevo rochoso preponderante,
os afloramentos acompanham globalmente
a morfologia das colinas: o abrigo sob
rocha é excepcional e provavelmente
associado aos entalhes dos cursos d’água.
A ocupação humana antiga é evidente, mas
a percepção e a utilização do espaço devem
integrar os dois ambientes que limitam
essa zona de transição (fig. 36).
A zona de transição é um ambiente de
misturas e de contrastes, constituído por
elementos dos dois meios que ele liga,
atenuando as características até oferecer
dimensões que lhe são específicas. O
primeiro elemento é a presença perene de
água. O segundo é induzido pela sua
posição geomorfológica que evolui do
ambiente
quartzitico
ao
ambiente
carbonatado, passando por uma mistura
resultante da combinação dos dois
ambientes que podem se completar ou se
destruir. Observamos uma paisagem
Figura 36 - atividade agrícola atual na zona de transição. Situada entre os maciços quartziticos (segundo
plano) e os maciços calcários, a depressão de contato foi facilmente cultivada ou transformada em pasto, em
função das fontes de água e da variedade de solos, afastando a floresta para mais longe (cl. J. Rodet-2009).
55
Carso Brasiliensis 2 - Joël Rodet
Conclusão...
Com certeza uma mesa redonda teria
permitido a valoração de varias
observações,
cruzando
as
analises
geomorfológicas e arqueológicas, mas
durante os campos, o tempo também foi
curto para os intercâmbios disciplinares!
Esperamos, no entanto, que os pontos
abordados contribuam ao objetivo da
pesquisa elaborada e desenvolvida no
quadro do programa definido.
Tentamos
uma abordagem mais aberta
possível na elaboração deste relatório,
contudo o tempo foi escasso a elaboração
de
interpretações
mais
profundas,
sobretudo quando a reflexão não pode ser
compartilhada e discutida. Alem disso, o
tempo dedicado ao campo foi sempre
limitado, por causa das condições de
acesso e de recursos materiais reduzidos.
Sendo assim insistimos sobre a dimensão
geomorfológica dos elementos estudados.
Relatorio escrito em outubro de 2009, revisado e corrigido pelo autor em 2011. Na perspectiva de não
modificar o teor, nenhum dado posterior a 2009 foi utilizado neste documento, respeitando assim as pesquisas
de Frederico Gonçalves, mestrando no IGC/UFMG. Em consequência, não tem uma lista bibliográfica visto
que não tinha artigo publicado na época.
Joël Rodet
morfodinâmica do carste - geoarqueologia
EuReKarst - UMR 6143 CNRS - Morfodinâmica Continental e Costeira
Laboratorio de Geologia, Universidade de Rouen
76821 Mont Saint Aignan, França
tel. 33/0-232 76 94 49 - fax 33/0-235 14 70 22
Centre Normand d'Etude du Karst et des Cavités du Sous-sol
<[email protected]>
agradecimentos
ao Frederico Gonçalves para a revisão da versão portuguesa.
56
Prémices d'une approche géoarchéologique et karstologique de la région de Jequitaí (Minas Gerais - Brésil)
Primícias de uma abordagem geoarqueológica e carstológica da região de Jequitaí (Minas Gerais, Brasil)
Sommaire - Sumário
Couverture - claraboia do Esqueleto, Curral de Pedras (cl. J. Rodet)
Introduction
3
1
Contexte géomorphologique
4
2
2.1
2.2
Les quartzites de la Serra das Porteiras
La percée du Rio Jequitaí
La confluence des Córregos do Sítio et Bibocas
6
6
7
3
3.1
3.2
Les calcaires de la Serra da Grupiara
Le versant sud-est de la Grupiara
Les espaces karstifiés du Curral de Pedras
14
15
17
4
4.1
4.2
4.3
Les incidences géoarchéologiques
Le milieu quartzitique
Le milieu carbonaté
La zone de transition
24
24
26
28
Conclusion
29
Introdução
30
1
Contexto geomorfológico
31
2
2.1
2.2
Os quartzitos da Serra das Porteiras
A travessia do Rio Jequitaí
A confluência dos Córregos do Sítio e Bibocas
33
33
34
3
3.1
3.2
Os calcários da Serra da Grupiara
A encosta sudeste da Grupiara
Os espaços carstificados do Curral de Pedras
41
42
44
4
4.1
4.2
4.3
As incidências geoarqueológicas
O domínio quartzitico
O domínio carbonático
A zona de transição
51
51
53
55
Conclusão
56
Sommaire - Sumário
57
4ème de couverture -gruta n° 1 do Inselbergue, Confluência Sítio-Bibocas (cl. J. Rodet)
57
Carso Brasiliensis 2 - Joël Rodet
Editions du CNEK
déjà parus
La craie et ses karsts - 1992, 560 p.
Le karst de la craie en Normandie - Journées Européennes de l'AFK 2003 - 2004, 116 p.
1° Simposio Mineiro do Carste - O carste em todos os seus estados, Belo Horizonte (Brasil),
21-22 de novembro de 2011, CD-rom "Resumos e Pôsteres"
collection Carso Brasiliensis
Géoarchéologie du Parc Naturel IEF du Rio Preto (M.G., Brésil) - bilingue français/portugais
Geoarqueologia do Parque Estadual do Rio Preto (Minas Gerais, Brasil) - 2009, 57 p.
Prémices d'une approche géoarchéologique et karstologique de la région de Jequitaí (Minas Gerais, Brésil)
Primícias de uma abordagem geoarqueológica e carstológica da região de Jequitaí (Minas Gerais, Brasil)
- bilingue français/portugais, 2012, 57 p.
Spéléo-Drack - Collection Monographique de la Spéléologie de Normandie
ISSN 0224-1749
disponible : n° 19 (2010) - Les carrières souterraines de Haute Normandie
Spéléo-Tract - ISSN 0290-1412 - disponibles :
n° 6 (2007) - A la découverte de la grotte des Petites Dales
n° 7 (2011) - 1° Simposio Mineiro do Carste - O carste em todos os seus estados
ISBN 978-2-9506258-5-4