La portée de la notion d`établissement stable en matière de TVA
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La portée de la notion d`établissement stable en matière de TVA
TVA Marco Molino La portée de la notion d’établissement stable en matière de TVA Le droit suisse est-il plus adapté que le droit communautaire? La portée de la notion d’établissement stable en matière de TVA est à l’heure actuelle encore très controversée. Alors que certains postulent une notion propre à la TVA, nous estimons que la notion du droit des impôts directs suffit à faire face aux problèmes posés par cet impôt indirect. Nous essayons de mieux comprendre la portée de la notion d’établissement stable par une analyse de certains éléments subjectifs de l’entreprise du contribuable, pour ensuite aborder la définition de la notion et sa portée pratique par rapport aux éléments objectifs de la TVA tels que l’objet de l’impôt et la territorialité, ainsi que par rapport aux obligations qui découlent de l’assujettissement de l’entreprise du contribuable. Cette analyse nous permettra de relativiser la portée de cette notion et de montrer comme l’on devrait plutôt se concentrer sur la définition des règles de rattachement territorial, en essayant de limiter la portée de la règle générale en matière de prestations de services, qui prévoit l’imposition au domicile du prestataire. Nous estimons également que le droit suisse devrait réviser son approche en matière d’imposition des prestations en provenance de l’étranger, en n’admettant une substitution de sujet redevable de l’impôt que lorsque le preneur est un contribuable à la TVA suisse, un établissement stable d’une entreprise étrangère étant tout à fait apte à remplir les obligations de contribuable pour les prestations effectuées L’Expert-comptable suisse 11/99 par ses branches étrangères à destination d’un preneur suisse. 1. Le domicile de l’assujetti Une entreprise est représentée en premier lieu par ses propres manifestations réelles à l’intérieur d’un pays donné. Il s’agit donc de déterminer l’étendue des obligations qui découlent de la TVA par rapport aux branches des entreprises décentralisées et notamment des établissements stables. 1.1 En matière d’impôts directs Le droit fiscal international en matière d’impôts directs prévoit l’assujettissement d’une entreprise dans l’Etat où elle a son domicile fiscal principal. Cette règle générale est toutefois tempérée par une exception: l’entreprise sera assujettie dans un Etat autre que celui de domicile dans la mesure où elle y exerce son activité par l’intermédiaire d’un établissement stable (graphique 1) [1]. 1.2 En matière de TVA Marco Molino, Dr en droit, Responsable département juridique et fiscal, PricewaterhouseCoopers SA, Lugano En matière de TVA, en revanche, le siège, le domicile ou la nationalité d’un entrepreneur sont des critères qui, en principe, ne devraient jouer aucun rôle en ce qui concerne l’assujettissement [2]. A partir du moment où un entrepreneur effectue des opérations imposables rattachées au territoire d’un pays donné, il sera assujetti à la TVA de cet Etat, indépendamment du lieu de sa résidence. C’est ainsi qu’une entreprise sera assujettie à la TVA dans un pays donné non seulement en raison de l’activité déployée par un établissement stable sis à l’intérieur de cet Etat [3], mais également pour toute activité 1107 TVA Marco Molino, La portée de la notion d’établissement stable en matière de TVA fectue des opérations imposables rattachées territorialement à un pays donné, indépendamment du lieu de son domicile ou de son siège social. Sera par exemple assujetti à la TVA italienne l’entrepreneur suisse qui effectue une livraison à partir d’un entrepôt en Italie (cf. graphique 2) ou une prestation de services utilisée en Italie et donc rattachée au territoire italien (cf. graphique 3). L’application de cette règle générale ne pose en principe pas de difficultés notables. Graphique 1 Domicile fiscal primaire Siège CH I Domicile fiscal secondaire Etablissement stable rattachée au territoire de ce même pays et exercée par le siège principal ou par un établissement stable sis à l’étranger. Cela est notamment le cas pour les livraisons effectuées par l’entreprise suisse à partir d’un entrepôt en Italie (entrepôt qui, selon les règles de droit fiscal international, ne constitue pas un établissement stable); l’entreprise suisse devra donc nommer un représentant fiscal en Italie chargé d’entretenir le rapport fiscal avec l’autorité italienne (graphique 2). Alors qu’en matière d’impôt direct un établissement stable ne sera responsable que de l’impôt sur les bénéfices qui lui sont imputables [4], l’application du principe de l’unité de l’entreprise au système de la TVA nous oblige à admettre la possibilité de contraindre, dans une certaine mesure, un établissement stable à remplir les obligations de déclaration et de paiement de l’impôt pour les transactions imposables rattachées à son Etat d’appartenance fiscale mais qu’effectuent des branches de la même entreprise sises à l’étranger [5]. Lorsque par exemple une prestation de services est effectuée à partir du siège d’une entreprise domiciliée en Suisse à un preneur établi en Italie et que l’entreprise prestataire dispose d’un établissement stable en Italie, l’établissement stable entretient le rapport fiscal avec l’autorité italienne et sera donc tenu de remplir les obligations de déclaration et de paiement de la TVA sur la prestation rattachée au domicile du client, à savoir en Italie, effectuée par le siège de l’entreprise (graphique 3). Nous verrons par la suite que le droit suisse déroge à cette règle générale, en lui préférant le déplacement de l’obligation de contribuable 1108 sur le preneur du service (cf. infra ch. 6 a et graphique 14). 1.3 Limites pratiques de la règle générale En matière de TVA, le siège statutaire d’une personne morale, ou le domicile d’une personne physique, constitue en règle générale le premier critère de rattachement personnel d’un sujet d’impôt à la souveraineté fiscale d’un pays. Ce critère reprend partiellement les règles sur l’assujettissement illimité des sujets d’impôt propres à la fiscalité directe [6], sans toutefois se recouper entièrement celles-ci. Les règles connues dans le système des impôts directs qui concernent l’appartenance personnelle de personnes physiques non domiciliées dans le pays ne peuvent en effet pas être prises en considération dans le système de la TVA, car la TVA se fonde sur l’application stricte du principe de la territorialité, à l’exclusion de tout rattachement personnel. Sera dès lors assujettie à la TVA toute personne physique ou morale qui ef- Le principe énoncé, selon lequel le lieu à partir duquel une entreprise exerce son activité imposable n’est en principe pas déterminant en matière de TVA [7], est toutefois atténué par certains obstacles de nature pratique. Les autorités fiscales d’un Etat peuvent en effet avoir quelques difficultés à soumettre à leur souveraineté fiscale des sujets actifs à l’intérieur de leur territoire sans qu’ils y possèdent une quelconque structure matérielle ou personnelle. Dans ces cas, l’exercice des droits et l’accomplissement des obligations découlant d’un rapport juridique soumis à la TVA peuvent être garantis par des mesures particulières, telles que la désignation d’un représentant fiscal (cf. graphique 2) ou le déplacement de l’obligation de paiement sur un tiers, notamment le preneur de la prestation (cf. graphique 4). Graphique 2 Entreprise La livraison n’est pas soumise à la TVA suisse CH Contrat de représentation Représentant fiscal I Livraison Entrepôt Client Rapport fiscal Fisc L’Expert-comptable suisse 11/99 TVA Marco Molino, La portée de la notion d’établissement stable en matière de TVA La structure exacte de ce système de mesures qui appuient les règles concernant l’assujettissement personnel des entreprises soumises à la TVA peut varier largement d’un Etat à l’autre. Certains Etats ont en effet des règles com- les [8]. Ce même principe devrait en outre exclure qu’entre deux branches de la même entreprise puisse se réaliser un état de fait soumis à l’impôt. Nous verrons toutefois par la suite que cette règle subit plusieurs exceptions. Graphique 3 Siège Art. 15 OTVA Prestation de services utilisée et rattachée au domicile du client CH I Etablissement stable Client Rapport fiscal Fisc munes pour garantir l’imposition des livraisons de biens et des prestations de services en provenance de l’étranger; d’autres établissent des règles différentes pour les deux catégories de prestations. 2. L’organisation et le statut juridique des assujettis à la TVA En ce qui concerne le degré d’organisation d’une entreprise assujettie à la TVA, force est de constater que la ramification de son activité ne joue aucun rôle par rapport aux règles de l’assujettissement. Dans la mesure où une entreprise se présente vers l’extérieur comme une seule entité juridique, elle sera soumise à la TVA en tant qu’assujetti unique, alors même qu’elle est organisée en plusieurs secteurs d’activité indépendants et différents. Le principe de l’unité de l’entreprise empêche dès lors qu’une seule entreprise puisse obtenir, à l’intérieur d’un même Etat, autant de numéros d’identification personnelle que de succursaL’Expert-comptable suisse 11/99 3. Notion d’établissement stable dans le système de la TVA Certaines difficultés peuvent surgir dans la détermination de l’appartenance fiscale d’un sujet, lorsque celui-ci organise son entreprise de façon très articulée, par exemple en constituant des branches dans plusieurs Etats. Ces difficultés découlent du fait que le système de la TVA utilise, du moins en ce qui concerne le rattachement territorial des prestations de services (cf. art. 12 al. 1er OTVA), la notion d’établissement stable sans toutefois la définir. 3.1 En général Comme les dispositions concernant les établissements stables sont généralement contenues dans le système fiscal des impôts directs d’un Etat, il semble que ces règles ne soient pas immédiatement applicables au système de la TVA [9]. Quelques doutes pourraient dès lors subsister quant à la question de savoir si le système de la TVA devrait se doter d’une notion propre d’établissement stable. Dans ce contexte, les règles de droit interne ou international peuvent sans doute constituer le fondement d’une telle notion [10]. Selon ces règles, on est en présence d’un établissement stable d’une entreprise étrangère, lorsque celle-ci possède, dans un Etat autre que celui de domicile, des installations matérielles fixes lui permettant d’exercer son activité à l’étranger. Les conditions de cette notion sont dès lors les suivantes: une installation d’affaires; son caractère durable, à savoir sa permanence dans un endroit donné; la connexité avec l’activité de l’entreprise; l’exercice de celle-ci par l’intermédiaire de l’installation [11]. On ne saurait toutefois négliger le fait que cette notion s’insère dans le cadre d’un système fiscal de nature fondamentalement différente par rapport à celui des impôts directs. Les règles tirées de la fiscalité directe doivent dès lors toujours être soumises à une vérification du résultat concret par rapport au but. Graphique 4 Entreprise Art. 15 OTVA CH I Prestation de services utilisée et rattachée au domicile du client Fisc Client Rapport fiscal (autotaxation) 1109 TVA Marco Molino, La portée de la notion d’établissement stable en matière de TVA 3.2 La notion en droit communautaire C’est ainsi que, pour la TVA, la Cour de justice des Communautés européennes (CJCE) [12] fait dépendre la position fiscale d’un établissement fixe (!) de la nécessité effective de se fonder sur ce critère de rattachement pour déterminer la territorialité d’une prestation de services. On devra dès lors considérer comme établissement fixe dans le sens de l’article 9 par. 1er 6e Directive, une combinaison durable de personnes et de moyens d’entreprise nécessaires à l’exécution de la prestation imposable, lorsque l’imposition au siège de l’entreprise ne semble pas justifiée au vu du résultat concret du point de vue de l’application de la TVA. Si bien que, en matière de territorialité de l’impôt, la position fiscale de l’établissement fixe n’a qu’une portée subsidiaire par rapport à celle du siège de l’entreprise. Lorsque l’imposition au siège de l’entreprise semble plus appropriée, la prestation y sera rattachée, même si elle a été effectuée par un établissement fixe (graphique 5). Dans ce même arrêt, la CJCE part de la notion d’établissement fixe suivante: il s’agit d’une combinaison durable de personnes et de moyens d’entreprise nécessaires à l’exécution de la prestation imposable. Alors que cette notion d’établissement fixe ressemble beaucoup à celle d’établissement stable tirée du droit des impôts directs [13], elle ne se recouvre pas entièrement avec celle- ci. En effet, une installation complètement automatique peut être qualifiée d’établissement stable alors même que l’intervention du facteur humain peut être limitée à la mise en marche et à la maintenance de l’installation. L’existence d’un établissement stable ne suffit dès lors pas à elle seule à conduire à l’imposition au domicile de cet établissement (graphique 6). Encore faut-il qu’il s’agisse d’un établissement fixe et que l’imposition au siège de la société ne semble pas justifiée au vu du résultat concret du point de vue de l’application de la TVA. Siège NL D Etablissement stable Fisc Prestation de services rattachée au domicile du prestataire Rapport fiscal (exception) 1110 Prestation de services rattachée au domicile du prestataire Cette pratique de la CJCE a par ailleurs été critiquée, car elle est considérée comme trop restrictive par rapport au but de la TVA, dont l’un des principes essentiels exige l’imposition dans le pays de destination. En matière Rapport fiscal (règle) Etablissement fixe Fisc Rapport fiscal Siège D Une autre question que l’on rencontre en droit communautaire est la distinction apparente entre la notion d’établissement fixe qu’adopte la CJCE et celle d’établissement stable Graphique 6 Graphique 5 NL de prestations de services rattachées au domicile de l’entrepreneur, à savoir au siège de l’entreprise ou au lieu où est sis l’établissement à partir duquel la prestation a été fournie, il semblerait en effet plus approprié de privilégier le rattachement au lieu de l’établissement (stable) par rapport au rattachement au siège de l’entreprise [14]. Client Fisc Client propre au droit des impôts directs [15]. C’est ainsi que le droit et la pratique italienne emploient le terme d’établissement stable, encore que l’existence d’un établissement stable ne soit en principe admise que dans la mesure où une branche d’une entreprise étrangère apparaît comme une structure autonome et fonctionnelle par rapport à la société même. Cette autonomie doit se manifester aussi bien sur le plan de la gestion que sur le plan comptable. Il ne s’agit dès lors d’un établissement stable que si la branche de l’entreprise étrangère se présente comme une entité économique disposant d’une certaine autonomie d’action [16]. La simple acquisition d’un immeuble par une société étrangère ne suffit donc pas pour admettre la constitution d’un établissement stable; il s’agit en effet d’un bien patrimonial intégré dans la structure et l’organisation du siège à l’étranger. Pour admettre l’existence d’un établissement stable au sens de la TVA, il est dès lors nécessaire que le lien physiL’Expert-comptable suisse 11/99 TVA Marco Molino, La portée de la notion d’établissement stable en matière de TVA que avec le territoire italien soit assorti d’une structure personnelle active en Italie et que le dispositif ainsi créé soit utilisé dans le cadre d’une activité d’entreprise qui bénéficie d’une certaine autonomie fonctionnelle [17]. Toutefois, l’emploi de la notion propre au droit des impôts directs permet également de conclure à l’assujettissement d’une prestation au lieu où est sise une installation automatique dans la mesure où celle-ci doit être considérée comme un établissement stable. Compte tenu de l’interprétation de la CJCE, on pourrait dès lors se demander si la notion italienne est conforme au droit communautaire, encore qu’elle soit vraisemblablement la plus logique du point de vue matériel [18]. 3.3 La notion en droit suisse Dans la mesure où le texte de l’article 12 al. 1er OTVA parle d’établissement stable (Betriebstätte), le droit suisse semblerait reprendre la notion propre du droit des impôts directs. L’AFC se rallie à cette perception de la notion et définit l’établissement stable comme «une installation commerciale permanente où des personnes salariées exercent – pleinement ou partiellement – l’activité commerciale d’une entreprise ou d’une profession libérale. Sont en particulier des établissements stables les succursales, sites de fabrication, ateliers, centres d’achat ou points de vente, représentations permanentes, mines et Graphique 7 Siège I CH Etablissement stable Prestation de services rattachée au domicile du prestataire Client Rapport fiscal Fisc autres établissements d’exploitation des ressources du sous-sol, ainsi que chantiers de construction et de montage d’une durée minimum de 12 mois. Ne sont pas réputées établissements stables les installations commerciales où s’exercent exclusivement – et cela seulement pour l’entreprise étrangère – des activités qui ont pour celle-ci un caractère purement préparatoire ou qui constituent des simples activités auxiliaires» [19]. Suivant cette interprétation, seront assujetties à la TVA suisse les prestations de services effectuées par un établissement stable suisse d’une entreprise étrangère (graphique 7). ment des dispositions conventionnelles contre la double imposition internationale. C’est ainsi que, tout comme dans ce droit, un dépôt pour la distribution, un bureau de représentation (à savoir un établissement destiné à des simples opérations de recherche de données et de marketing, sans pouvoir de conclure des contrats pour le compte de l’entreprise), un représentant fiscal ou un immeuble de rendement ne présentent pas les caractéristiques d’un établissement stable, à savoir une combinaison de personnes et de moyens d’entreprise jouissant de la requise autonomie d’action. On remarquera d’emblée la ressemblance de cette notion avec celle tirée du droit des impôts directs et notam- Cela ne signifie toutefois pas encore que l’entreprise ne puisse pas être soumise à la TVA dans le pays où elle ne possède qu’une installation mineure. Cela est par exemple le cas d’un wagonrestaurant qui transite sur le territoire suisse; encore que le wagon-restaurant ne soit en principe pas un établissement stable en Suisse de l’entreprise étrangère, les repas servis au cours du trajet suisse sont soumis à la TVA suisse car il s’agit de livraisons de biens sur le territoire suisse. L’entreprise étrangère sera donc appelée à nommer un représentant fiscal pour remplir les obligations de contribuable qui lui incombent (graphique 8). Graphique 8 Entreprise La livraison est soumise à la TVA suisse I Contrat de représentation Représentant fiscal CH Wagonrestaurant Rapport fiscal Fisc L’Expert-comptable suisse 11/99 Livraison de repas Client Nous estimons que, dans la mesure où l’établissement stable suisse d’une entreprise étrangère remplit les conditions subjectives de l’assujettissement, il sera assujetti au même titre que tout autre sujet résident. Il semblerait dès 1111 TVA Marco Molino, La portée de la notion d’établissement stable en matière de TVA lors logique d’admettre qu’un tel sujet puisse faire partie d’un groupe de sociétés au sens de l’article 17 al. 3 OTVA, dans la mesure où les conditions objectives et subjectives sont remplies. Cette thèse semblerait d’ailleurs être confirmée par le texte légal, qui mentionne de façon explicite l’«établissement stable sur territoire suisse» parmi les sujets admis à faire partie d’un groupe. Dans la mesure où toutefois la pratique de l’AFC devrait porter à conclure que seule une succursale inscrite au registre de commerce est un établissement stable au sens de la TVA, elle s’écarte sans aucune raison d’une voie que trace le droit des impôts directs et qui, à la lumière des réflexions qui suivent, nous semble applicable sans trop de problèmes en matière de TVA. Il semblerait par ailleurs incorrect de se fonder sur le droit civil pour définir un sujet de droit fiscal, compte tenu du fait que la TVA s’est dotée d’une notion de sujet d’impôt propre et indépendante. Graphique 9 Siège Art. 15 OTVA CH I Prestation interne Etablissement stable treprise, il n’y a pas eu d’échange de prestations entre tierces personnes. La prestation en question ne devrait donc pas être grevée de TVA, alors même qu’elle serait effectuée sur le plan international [22]. 4.1 Les prestations de services feste en effet sa volonté de considérer comme ayant été effectuées entre tierces personnes les prestations effectuées par le siège d’une entreprise suisse en faveur d’un établissement de la même entreprise sis à l’étranger (graphique 9). En d’autres termes, l’AFC est donc de l’avis que la théorie de l’unité de l’entreprise ne s’applique pas dans les relations internationales. Par rapport à cette pratique, il nous semble approprié d’apporter certaines précisions. La position de l’établissement stable peut en effet acquérir une certaine importance en particulier dans le cadre de la définition de l’objet de l’impôt, de la territorialité notamment des prestations de services, ainsi que dans le cadre des obligations découlant de l’assujettissement des entreprises étrangères. Ce principe s’applique sans trop de difficultés aux prestations de services pures, à savoir celles qui ne sont pas étroitement liées à un bien meuble. Suivant le principe de l’unité de l’entreprise, la succursale ou l’établissement stable qui accomplit une prestation en faveur d’une branche de l’entreprise établie à l’étranger effectue en fait une opération interne qui ne devrait pas être soumise aux règles concernant l’acquisition de prestations de services en provenance de l’étranger. La banque suisse qui recharge à des succursales à l’étranger des frais d’administration ou des coûts d’exploitation du système informatique est donc censée effectuer des prestations exonérées de l’impôt avec droit à la déduction de l’impôt préalable (art. 15 OTVA) qui, dans le cas d’espèce, ne sera pas soumis aux règles concernant le forfait pour les banques étant donné qu’il faudra considérer cette activité comme étrangère à la branche. 4. L’établissement stable par rapport à l’objet de la TVA Dans la pratique suisse, l’AFC ne partage toutefois pas cet avis. Dans certaines publications [23], elle mani- A l’inverse, dans le cas d’une prestation effectuée par un établissement sis à l’étranger en faveur du siège en Lorsque les activités d’une entreprise sont exercées de façon décentralisée, les succursales et les établissements stables ne peuvent pas acquérir la qualité d’assujetti indépendamment de l’entreprise dans son ensemble [20]. Il s’ensuit que les opérations réalisées à l’intérieur d’une même entreprise qui possède un siège central et plusieurs succursales, sont considérées comme des opérations internes et ne peuvent pas tomber sous le coup de l’impôt [21]. Cela vaut pour toute prestation que le siège central d’une entreprise effectue en faveur d’une succursale et inversement. Dans ces cas, il faudra en effet considérer que, selon la théorie de l’unité de l’en1112 Graphique 10 Siège Art. 9 OTVA CH I Prestation interne Etablissement stable L’Expert-comptable suisse 11/99 TVA Marco Molino, La portée de la notion d’établissement stable en matière de TVA Suisse, ce dernier devra assujettir à la TVA suisse l’acquisition de la prestation de services en provenance de l’étranger (art. 9 OTVA; graphique 10) [24]. Cela est d’autant plus regrettable qu’une double imposition pénalisera les sujets qui, en raison de leur activité, n’ont qu’un droit limité à la déduction de l’impôt préalable, comme c’est notamment le cas pour les banques et les assurances. Graphique 11 Siège CH Art. 66 OTVA I Livraison interne Etablissement stable 4.2 Les livraisons de biens La situation est différente en ce qui concerne le transfert de biens meubles et des prestations de services qui y sont rattachées. Dans la mesure où l’importation du bien ne peut bénéficier de l’une des dispositions d’exonération, l’introduction dans le pays d’un bien corporel sera soumise à la TVA à la frontière. La TVA à l’importation diffère en effet du système ordinaire par le fait qu’il s’agit d’un impôt à un seul stade qui frappe l’importation d’un bien, alors même qu’elle n’a pas lieu dans le cadre d’un échange de prestations, à savoir au cours d’une livraison [25]. L’entreprise suisse qui importe des biens fournis par son établissement stable étranger devra assujettir l’importation des biens à la TVA encore qu’il s’agisse d’une simple opération interne (graphique 11). Cette situation peut causer des problèmes de double imposition (partielle), lorsque l’activité de l’entreprise (p. ex. une activité bancaire) ne permet la déduction totale de l’impôt préalable ni dans le pays de provenance, ni dans celui de destination. En ce qui concerne le système suisse, l’on signalera que cette situation peut notamment concerner le transfert à destination d’une branche établie en Suisse de droits immatériels, tels que des brevets, des licences ou autres. Ces droits sont en effet soumis à l’impôt sur les importations, lorsqu’ils sont liés à un support physique tel qu’un bout de papier ou une disquette [26], encore qu’une directive de l’AFC contredise partiellement le texte explicite de l’OTVA [27]. A l’inverse, le transfert de biens d’une entreprise à l’intérieur du pays à un établissement stable à l’étranger L’Expert-comptable suisse 11/99 devra être déclaré à la douane comme une exportation, afin de permettre au sujet résident de décharger son actif tout en bénéficiant de l’exonération de la TVA en raison de l’exportation du bien (graphique 12). 5. L’établissement stable par rapport à la territorialité de la TVA Nous distinguons dans ce contexte les livraisons de biens des prestations de services. 5.1 Les prestations de services En ce qui concerne les prestations de services, la détermination de la territorialité peut dépendre de la notion d’établissement stable dans deux cas. Dans une première hypothèse, la loi se fonde sur le domicile du fournisseur de la prestation. Dans une deuxième hypothèse, la loi se fonde sur le lieu de l’utilisation d’une prestation: dans ce cas, la prestation est rattachée soit en fonction de la présomption légale qui veut que le lieu de l’utilisation se trouve au lieu où le preneur est établi, soit en fonction du lieu de l’utilisation effective de la prestation. Les deux hypothèses se distinguent dès lors par la position de l’établissement stable par rapport à la prestation de services. 5.1.1 Le rattachement au domicile du preneur Lorsque la loi rattache une prestation de services en fonction du lieu de son utilisation ou de son exploitation au domicile du preneur, il nous semble tout à fait correct d’adopter la notion d’établissement stable propre au droit des impôts directs. L’utilisation de la prestation aura donc lieu à l’endroit où se trouve l’établissement stable – au sens des impôts directs – pour lequel cette prestation a été effectuée (graphique 13). Graphique 12 Art. 15 OTVA Siège CH I Livraison interne Etablissement stable 1113 TVA Marco Molino, La portée de la notion d’établissement stable en matière de TVA Graphique 13 Siège Art. 15 OTV Contribuable sement de la prestation et de son bénéfice à la souveraineté fiscale suisse), elle nous semble d’autant plus raisonnable que le principe du pays de destination sera entièrement réalisé. CH 5.2 Les livraisons de biens I Etablissement stable A l’inverse, elle ne sera censée être utilisée à cet endroit que si le bénéficiaire est un établissement stable. C’est ainsi que l’AFC admet l’exonération des prestations de services qu’effectue un représentant fiscal en Suisse d’une entreprise étrangère. Il devrait en aller de même lorsqu’une prestation est facturée à un bureau de représentation, encore que, dans un cas d’espèce, le fait qu’une prestation ait été facturée à une adresse en Suisse ait créé des soucis à l’AFC. Il semblerait néanmoins assez étrange de modifier la définition d’établissement stable qu’on a rencontrée seulement pour faire place à cet état de fait particulier; un bureau de représentation ne peut dès lors pas constituer un domicile fiscal valable, la règle de l’utilisation au siège de l’entreprise étant applicable aux prestations effectuées à un bureau de représentation. On peut certes demander au prestataire de facturer la prestation à l’adresse valable de l’entreprise étrangère. Les prestations d’administration d’un immeuble ne rentrent pas dans cette catégorie, car elles sont imposables au lieu où est sis l’immeuble non pas en raison du fait que l’immeuble est considéré un établissement stable au sens de la TVA, mais parce que la règle de rattachement territorial considère d’office que le lieu d’utilisation des prestations se rattachant à un immeuble est l’endroit où l’immeuble est sis [28]. 5.1.2 Le rattachement au domicile du prestataire La situation peut en revanche être considérablement plus compliquée lorsque la loi rattache la prestation au domicile du prestataire. Il faudra notamment dé1114 Prestation de services utilisée par l’établissement stable terminer avec précision les conditions de fait dans lesquelles la prestation est effectuée. Il sied en effet de distinguer très clairement les cas où l’on peut considérer que la prestation a été effectuée par l’établissement stable, à savoir par son personnel ou par ses installations, des cas où la prestation a été fournie par le siège à l’étranger du fournisseur avec le simple concours d’installations établies dans le pays de domicile du prestataire [29]. L’exemple qui suit illustre ce problème. Une entreprise établie dans un pays X fournit une prestation rattachée au domicile du prestataire à un preneur sis dans un pays Y. Pour ce faire, elle utilise des installations automatiques situées en partie dans le pays Y. Dans une telle hypothèse, le droit communautaire se fonde sur le principe que seule une combinaison de personnes et de moyens est considérée comme un établissement fixe. Il s’ensuit que la transaction sera soumise à la TVA du pays du siège de la société, en dépit du fait que l’installation automatique peut être considérée comme un établissement stable au sens des impôts directs (cf. graphique 6). En ce qui concerne les livraisons de biens, la territorialité se détermine en fonction du lieu où se trouvent les biens au moment de leur remise ou au moment où commence l’expédition ou le transport à destination de l’acquéreur. Peu importe dès lors si la livraison est effectuée par le siège d’une entreprise étrangère ou par un établissement stable sis à l’intérieur de l’Etat auquel la fourniture est rattachée. Il suffit de penser à une livraison de biens effectuée par le biais d’installations situées dans le pays de destination. Dans ces hypothèses (p. ex. livraison de courant électrique, livraison de biens par un automate), la transaction sera en effet rattachée à l’endroit où est située l’installation qui transfère le bien livré au preneur et non pas en fonction du domicile du prestataire ou du preneur (cf. graphique 2). 6. L’établissement stable par rapport aux obligations découlant de l’assujettissement Afin d’étudier l’assujettissement des établissements stables, il faudra distinguer le droit communautaire du droit suisse, notamment en raison de la structure différente du système de l’imposition des prestations de services en provenance de l’étranger. 6.1 Le droit suisse En droit suisse, en revanche, le texte de l’OTVA et la pratique de l’AFC sembleraient mener à une autre conclusion. Dans la mesure où l’on peut considérer l’installation fixe comme un établissement stable – au sens des impôts directs –, la prestation sera soumise à la TVA suisse (cf. graphique 7). Hormis le fait que cette solution permet d’aboutir au même résultat aussi bien sur le plan de la TVA qu’en ce qui concerne les impôts directs (assujettis- Le droit suisse ne soumet à l’impôt sur l’acquisition de prestations de services en provenance de l’étranger que des prestations qu’il considère comme rattachées à l’étranger en vertu des règles sur la territorialité, lorsque le preneur les utilise ou les exploite en Suisse. Lorsque la prestation de services est imposable en Suisse en vertu de l’article 9 OTVA, seul le preneur peut être appelé à remplir les obligations fisL’Expert-comptable suisse 11/99 TVA Marco Molino, La portée de la notion d’établissement stable en matière de TVA l’AFC par rapport au problème des entreprises étrangères actives sur le sol helvétique. Graphique 14 Siège Art. 12 al. 1er OTVA En définitive, il sied de constater que, par rapport aux obligations découlant de l’assujettissement, l’établissement stable ne semble exercer qu’un effet d’attraction restreint sur l’activité de l’entreprise réalisée à partir de son siège ou d’un autre établissement stable sis à l’étranger. Prestation de services utilisée au domicile du client I CH Etablissement stable Art. 9 OTV Lorsqu’en revanche l’activité de l’entité étrangère est assujettie en Suisse du point de vue territorial, l’AFC semble désormais partager la théorie de l’unité de l’entreprise par rapport aux obligations découlant de l’assujettissement. La livraison effectuée par le siège étranger à partir d’un entrepôt sis en Suisse est soumise à la TVA suisse; les obligations fiscales découlant de cette livraison devront dès lors être remplies par la succursale suisse de l’entreprise étrangère, en dépit du fait qu’elle ne participe pas activement à la livraison (graphique 15). Cela en dépit du fait que, dans un premier moment, elle avait été de l’avis qu’il aurait fallu assujettir de façon distincte la succursale établie en Suisse et L’Expert-comptable suisse 11/99 6.2 Le droit communautaire Rapport fiscal (autotaxation) Fisc cales découlant de la TVA (article 18 OTVA). Le prestataire sera en effet libéré de toute obligation de droit fiscal suisse, lorsque la prestation imposable n’est pas rattachée à la Suisse selon l’article 12 OTVA. Cette règle s’applique alors même que la prestation est imposable en Suisse en vertu de l’article 9 OTVA et en dépit du fait que le prestataire peut disposer d’un établissement stable sur le sol helvétique. Cette disposition produit dès lors un déplacement définitif des obligations fiscales du prestataire sur le preneur (graphique 14), alors que, l’existence d’un établissement stable en Suisse de l’entreprise étrangère devrait obliger cet établissement à remplir les obligations de contribuable (cf. à ce sujet chap. 1.2 et graphique 3). Client le siège établi à l’étranger d’une même entreprise pour leurs activités respectives sur le sol helvétique. Après quelques hésitations, elle a récemment reconnu qu’une entreprise établie à l’étranger et sa succursale établie en Suisse ne pouvaient posséder qu’un seul numéro de contribuable; l’entreprise concernée par cette décision n’a donc pas dû nommer un représentant fiscal pour l’activité exercée en Suisse par le siège établi à l’étranger. Ce changement de pratique n’a toutefois pas été complet puisque la société en question a néanmoins été contrainte de fournir la garantie sous forme de cautionnement bancaire prévu pour les assujettis non établis [30], encore qu’elle possède un établissement stable établi en Suisse. Il y a là une contradiction qui témoigne d’une certaine incertitude de En droit communautaire, l’interprétation de la notion d’établissement stable entraîne en revanche une approche pratique très différente par rapport à celle du droit suisse. D’une part, l’absence d’un établissement stable à l’intérieur du pays où la prestation est rattachée provoque soit l’obligation de nommer un représentant fiscal, soit le déplacement de l’obligation de payer l’impôt sur le preneur [31]. D’autre part, le prestataire qui dispose d’un établissement stable dans le pays où est rattachée la prestation imposable sera seul appelé à remplir toute obligation de contribuable par l’entremise de son établissement (cf. graphique 3). L’idée que sous-entend cette règle du droit communautaire est assez simple: le prestataire devra remplir personnellement les obligations qui découlent de l’assujettissement à la TVA et que la loi d’un Etat différent de celui du do- Graphique 15 Siège La livraison est soumise à la TVA suisse I CH Etablissement stable Livraison Entrepôt Client Rapport fiscal Fisc 1115 TVA Marco Molino, La portée de la notion d’établissement stable en matière de TVA micile lui impose, dans la mesure où il dispose d’une structure organisée en conséquence. Par conséquent, l’existence d’un établissement stable du fournisseur libère soit le preneur de l’obligation de déclaration et de paiement de l’impôt dû par le prestataire, soit ce dernier de l’obligation de nommer un représentant fiscal [32]. L’existence d’un établissement stable dans un pays donné exercera dès lors un effet d’attraction limitée par rapport à l’activité imposable à la TVA rattachée à l’intérieur de ce même pays exercée par l’entreprise étrangère. Dans ces cas, peu importe que l’activité soit exercée à partir de l’établissement stable ou du siège principal de l’entreprise. Du moment que la prestation est imposable à l’intérieur du pays de destination, l’établissement stable s’y trouvant devra remplir les obligations fiscales y relatives. Cette pratique ne pose aucun problème lorsque le prestataire dispose d’un établissement stable composé d’une combinaison de personnes et de moyens d’exercice, comme une succursale. Dans ce cas, l’établissement stable sera sans doute en mesure de remplir les obligations fiscales de l’entreprise. Le preneur est sans autre libéré de toute obligation de déclaration et de paiement. La situation est moins claire lorsque le fournisseur ne dispose que d’une installation automatique. Dans ces cas, il est en effet difficile pour le preneur de discerner si la présence dans le pays d’une simple installation suffit à le libérer de ses obligations. Nous estimons que l’existence d’une installation ne libère le preneur de ses obligations que dans la mesure où la prestation est rattachée dans son pays de domicile précisément parce qu’elle a été effectuée à partir de l’installation et que cette installation constitue un établissement stable. Dans ce cas, le prestataire devrait se soucier de prendre les mesures nécessaires à garantir l’assujettissement de ces prestations, aucun reproche ne pouvant être fait au preneur de bonne foi. Lorsque la prestation est rattachée suivant un critère différent (p. ex. le domicile du bénéficiaire), l’existence dans le pays de domicile du preneur d’une simple installation du 1116 prestataire ne nous semble pas suffisante pour libérer d’emblée le preneur de ses obligations que si l’installation constitue un établissement stable. Compte tenu du but de ces dispositions, la possession d’une installation sans personnel exploitée sur le territoire d’un autre Etat ne semble en effet garantir le respect des obligations par l’assujetti que s’il s’agit d’une extension qualifiée de l’entreprise, notamment d’un établissement stable. Dans le cas contraire, l’alternative est la suivante: soit le prestataire est obligé de nommer un représentant fiscal – lorsque le preneur n’est pas contribuable à la TVA –, soit l’obligation de déclaration et de paiement de l’impôt se déplacera sur le preneur – lorsque le preneur est contribuable à la TVA. 7. L’attraction fiscale limitée de l’établissement stable L’exposé qui précède prouve qu’il y a encore passablement d’incertitude quant à la notion d’établissement stable en matière de TVA, ainsi qu’à ses implications. Le problème central réside à notre sens dans la difficulté de réaliser à fond que l’existence d’un établissement stable doit pouvoir exercer un effet d’attraction par rapport à l’application de certaines règles de la TVA, même si cet effet doit d’emblée être limité, car il ne peut pas être étendu à l’activité de l’entreprise dans son entier. L’étude de l’effet d’attraction nous semble devoir partir de la notion d’établissement stable du droit conventionnel des impôts directs, pour ensuite discerner l’étendue de l’influence que ces entités peuvent exercer en matière de TVA [33]. Dans la mesure où cette étude permet de résoudre les problèmes que l’on vient de connaître, nous estimons superflu de développer une notion d’établissement stable propre à la TVA [34]. 7.1 L’effet d’attraction par rapport aux éléments matériels de la TVA Les éléments matériels, notamment les règles de rattachement territorial, peuvent sans doute être influencés par l’existence d’un établissement stable. Dans la pratique, le rattachement au domicile du prestataire constitue le cas principal de conflit entre le domicile à l’étranger du siège de l’entreprise et le domicile à l’intérieur du pays de l’établissement stable. Dans cette hypothèse, on ne saurait toutefois rattacher une prestation au lieu où est sis l’établissement stable que si celle-ci a été effectuée par l’établissement stable, à savoir par son personnel ou par ses installations [35]. Le simple concours de l’établissement stable n’est dès lors pas suffisant lorsque la prestation ne peut être imputée qu’au siège à l’étranger. La succursale suisse d’une société de gérance de fortune étrangère ne devient pas responsable de l’impôt pour la prestation d’acquisition de clientèle Graphique 16 Art. 15 OTVA Siège Comptable Prestation de services rattachée au domicile du preneur I CH Entrepôt Etablissement stable Service après vente Rapport fiscal pour la livraison et le service après vente Livraison Client Fisc L’Expert-comptable suisse 11/99 TVA Marco Molino, La portée de la notion d’établissement stable en matière de TVA qu’une branche étrangère de la société effectue en faveur d’une banque suisse, car cette prestation est, selon le droit suisse, rattachée à l’étranger au domicile de la branche de la société qui effectue la prestation [36]. Dans cette hypothèse, force est de constater que la banque suisse devra assujettir à la TVA l’acquisition de ces prestations en provenance de l’étranger, car elle est censée utiliser ces prestations en Suisse (cf. graphique 14) [37]. L’existence d’un établissement stable n’exerce dès lors aucun effet d’attraction sur les éléments matériels des prestations fournies par la branche étrangère de l’entreprise. En ce qui concerne le droit suisse, l’exonération d’une prestation de services effectuée en faveur d’un sujet sis à l’étranger sera admise lorsque cette prestation a été effectuée pour la branche étrangère de la société, en dépit du fait que cette même société peut avoir son siège ou un établissement stable en Suisse (cf. graphique 13). Ainsi, le service de comptabilité qu’effectue un sujet suisse en faveur d’une branche étrangère d’une entreprise qui possède un dépôt de marchandises en Suisse sera exonéré de la TVA suisse indépendamment du fait que les livraisons à partir de l’entrepôt sont gérées directement par la branche sise à l’étranger et que, par conséquent, l’entreprise étrangère est soumise à la TVA suisse. Peu importe également que la société étrangère possède une succursale en Suisse chargée par exemple de fournir un service d’après vente. Peu importe enfin le fait que les livraisons effectuées par la branche étrangère à partir de cet entrepôt sont assujetties à la TVA suisse et que ces livraisons sont déclarées dans le même décompte de la succursale. En d’autres termes, l’effet d’attraction est limité, comme nous le verrons par la suite, aux aspects formels de la TVA, à savoir à la déclaration et au paiement de l’impôt (graphique 16). Il est sans doute vrai que dans certains cas la distinction peut s’avérer assez difficile et que des solutions mixtes peuvent être conçues. Cela n’est néanmoins pas une raison suffisante pour admettre que l’existence d’un établissement stable à l’intérieur d’un pays L’Expert-comptable suisse 11/99 doive obligatoirement conduire à l’assujettissement à l’intérieur de ce même pays de toute prestation de services effectuée par une branche de l’entreprise établie à l’étranger et rattachée au domicile du prestataire (graphique 17). En matière de rattachement territorial, l’existence d’un établissement stable n’exerce encore une fois aucun effet d’attraction. On peut certes se demander si le rattachement au domicile de l’entreprise, soit au siège de l’entreprise ou au lieu où est sis l’établissement stable à partir duquel la prestation de services a été fournie, est un critère qui trouve encore son fondement dans le système de la TVA. En effet, lorsque le domicile du bénéficiaire de la prestation diffère de l’endroit où est sis l’immeuble) étant toutefois réservées. 7.2 L’effet d’attraction par rapport aux éléments formels de la TVA Un établissement stable peut exercer un effet d’attraction par rapport aux éléments formels du système de la TVA, à savoir par rapport aux obligations du contribuable. La structure du système nous fait même admettre qu’un établissement stable devrait obligatoirement être considéré comme seul et unique contribuable à la TVA pour toute prestation rattachée à l’intérieur de son pays de domicile, même si la prestation a été effectuée par une branche de l’entreprise établie à l’étranger. Graphique 17 Siège Fisc Rapport fiscal I CH Etablissement stable Prestation de services rattachée au domicile du prestataire celui de l’entreprise du prestataire, cette règle générale de rattachement conduit à l’imposition dans le pays d’origine de la prestation, ce qui contredit le principe du pays de destination. La TVA est un impôt qui frappe la consommation de la fortune privée. En matière d’impôts directs, la fortune privée est, sauf exception (fortune immobilière), considérée comme étant imposable au domicile de son titulaire. Dans le système de la TVA, le principe du pays de destination est en quelque sorte l’expression de cette même règle. On peut dès lors se demander si, en matière d’imposition des prestations de services, le principe de l’imposition au domicile du bénéficiaire ne devrait tout simplement substituer le rattachement au domicile du prestataire, les règles concernant le lieu de l’utilisation effective d’un service (p. ex. l’imposition à Client Compte tenu de cette considération, on analysera ci-après les conséquences pratiques de l’effet d’attraction. La prestation est imposable dans le pays A; la branche de l’entreprise qui a effectué cette prestation est établie dans le pays B; l’entreprise possède un établissement stable dans le pays A. La prestation devra être facturée avec la TVA du pays A par l’entreprise ellemême, l’établissement stable sis dans ce pays étant tenu de remplir les obligations de déclaration et de paiement de l’impôt. Le preneur n’est en aucun cas responsable du fait que le prestataire ne remplit pas ces obligations. Dans cette hypothèse, les obligations de l’établissement stable en tant qu’émanation de l’entreprise ne dépendent pas du lieu à partir duquel la prestation a 1117 TVA Marco Molino, La portée de la notion d’établissement stable en matière de TVA été facturée. On peut sans doute demander à une entreprise avec des ramifications internationales d’être en mesure de gérer ses problèmes fiscaux internationaux sans devoir recourir à l’assujettissement du preneur de la prestation. La réconciliation annuelle des déclarations TVA avec la comptabilité devrait dès lors porter sur l’entière activité de l’entreprise du contribuable, soit sur les chiffres d’affaires réalisés dans le pays B aussi bien que sur ceux réalisés à l’étranger. Alors que le droit communautaire suit le principe que l’on vient de présenter (cf. graphique 3) [38], le droit suisse ne règle pas cette situation de façon uniforme. Il faudra en effet distinguer selon que l’opération – livraison de biens ou prestation de services – est rattachée du point de vue territorial à l’étranger ou à la Suisse en vertu des articles 11 et 12 OTVA. Si l’opération est rattachée à la Suisse en vertu des articles 11 (livraison de biens sur territoire suisse; cf. graphique 15), 12 al. 1er (prestations de services effectuées par une branche suisse d’une entreprise étrangère; cf. graphique 7) et 12 al. 2 OTVA (prestations de services rattachées au lieu de l’utilisation effective; la situation est donc analogue à celle présentée par le graphique 15), le principe en question trouve son application et l’entreprise qui effectue la prestation en objet devra la soumettre à la TVA suisse indépendamment du lieu d’où elle la facture. Les obligations de déclaration et de paiement seront remplies par l’établissement stable suisse de l’entreprise étrangère. Si en revanche la prestation de services est rattachée à l’étranger en vertu de l’article 12 al. 1er OTVA (prestations de services rattachées au domicile du prestataire mais considérées comme utilisées au domicile du preneur), elle n’est imposable en Suisse que si les conditions prévues par l’article 9 OTVA sont remplies. Dans cette hypothèse, toutefois, seul le preneur est tenu de déclarer et de payer l’impôt (cf. graphique 14). Cela signifie également que la prestation échappe à l’impôt lorsque le preneur n’atteint pas les limites de l’assujettissement énoncées à l’article 18 OTVA [39], alors même que l’entre1118 prise du prestataire possède en Suisse un établissement stable qui réalise des chiffres d’affaires considérables. Dans ce cas, nous estimons que la règle adoptée par le droit suisse devrait être corrigée, car elle risque de provoquer une entorse au principe de la neutralité de l’impôt par le fait que, sur le plan international, elle néglige le principe de l’unité de l’entreprise et ne permet par conséquent pas d’exclure des éventuels abus de la part du prestataire. Nous estimons dès lors que le droit suisse devrait quitter l’actuel système de l’assujettissement des prestations de services en provenance de l’étranger pour le remplacer par un système de simple substitution de redevable de l’impôt, de sorte que l’obligation fiscale n’appartienne qu’à l’entreprise qui effectue la prestation, seul un preneur contribuable à la TVA suisse pouvant se substituer à celle-ci pour l’acquittement de la TVA due sur la prestation acquise lorsque l’entreprise étrangère ne dispose pas d’un établissement stable en Suisse. La prestation est imposable dans le pays A; la branche de l’entreprise qui a effectué cette prestation est établie dans le pays B; l’entreprise ne possède aucun établissement stable dans le pays A. Dans cette hypothèse, l’obligation de déclaration et de paiement de l’impôt devrait en principe se déplacer sur le preneur; si, en revanche, le preneur n’est pas obligé d’assujettir luimême la prestation [40], le prestataire sera obligé de nommer un représentant fiscal et de remplir les obligations établies par la TVA. Ces règles sont généralement appliquées dans le droit communautaire (cf. graphique 2), où le preneur et le prestataire sont, dans certains cas, même solidairement responsables pour l’accomplissement des formalités de déclaration et de paiement [41]. La législation suisse ne transfère en revanche pas l’obligation fiscale sur le preneur de la prestation soumise à la TVA suisse en vertu des articles 11 (livraison de biens sur territoire suisse) et 12 al. 2 OTVA (prestations de services rattachées au lieu de l’utilisation effective), le prestataire restant seul et unique responsable pour l’acquittement de l’impôt. Ce dernier devra le cas échéant nommer un représentant fiscal en Suisse [42], afin d’y accomplir les obligations de déclaration et de paiement de l’impôt (cf. graphique 18). Cette règle ne nous semble toutefois pas très réussie lorsque le preneur est un contribuable suisse qui pourrait sans difficulté se substituer à l’entreprise étrangère pour le paiement de l’impôt. Comme nous venons de le voir, en ce qui concerne les prestations rattachées selon l’article 12 al. 1er OTVA mais considérées comme utilisées au domicile du preneur, l’entreprise étrangère ne sera en revanche jamais appelée au Graphique 18 Entreprise La livraison (art. 11 OTVA) ou la prestation (art. 12 al. 2 OTVA) est soumise à la TVA suisse I Contrat de représentation Représentant fiscal CH Entrepôt ou chantier édil Livraison ou prestation Client Rapport fiscal Fisc L’Expert-comptable suisse 11/99 TVA Marco Molino, La portée de la notion d’établissement stable en matière de TVA paiement de l’impôt, seul le preneur pouvant être obligé en vertu de l’article 9 OTVA. Le problème principal de cette double approche consiste dans la difficulté de déterminer si le prestataire dispose effectivement d’un établissement stable à l’intérieur du pays où la prestation est rattachée. On peut donc comprendre le souci du législateur suisse de trancher la question de façon définitive en instituant un système qui, en ce qui concerne les prestations de services, règle la territorialité de l’impôt et l’assujettissement de façon à transférer sur le preneur non seulement les obligations formelles de déclaration et de paiement de l’impôt mais carrément la position de sujet de l’impôt [43]. Ces dispositions provoquent toutefois des problèmes peut-être plus graves de ceux qu’elles sont appelées à résoudre. L’Expert-comptable suisse 11/99 On aurait à notre sens pu écarter toute incertitude relative à la réelle situation du prestataire en obligeant le preneur à se renseigner auprès du fisc lorsqu’il est entré en contact avec une branche étrangère de l’entreprise du prestataire. Dans l’hypothèse où le fisc confirme que le fournisseur dispose d’un établissement stable dans le pays, le preneur est libéré de l’obligation de déclaration et de paiement de la TVA, celle-ci ne pouvant appartenir qu’au prestataire. L’incertitude serait par ailleurs limitée aux cas où la facture du prestataire ne mentionne pas la TVA suisse, car dans l’hypothèse contraire le prestataire déclare par ce document être le débiteur de l’impôt. 8. Conclusion Nous avons montré comment la notion d’établissement stable peut exercer une certaine influence en matière de rattachement territorial et des obligations découlant de l’assujettissement. Nous avons néanmoins constaté comment la notion tirée du droit des impôts directs permet de répondre de façon convenable aux exigences imposées par le système de la TVA. Il ne nous semble dès lors pas nécessaire de rechercher une notion d’établissement stable propre à la TVA. Nous avons également remarqué comment le droit suisse semblerait plus compatible que le droit communautaire avec les règles que nous venons de décrire. Certes, tous les doutes ne sont pas écartés: des distorsions du système sont à notre sens provoquées plus par la règle générale de rattachement territorial des prestations de services au domicile du prestataire – qui s’applique chaque fois qu’aucune des règles spé- 1119 TVA Marco Molino, La portée de la notion d’établissement stable en matière de TVA ciales ne rattache la prestation au domicile du preneur ou au lieu de l’utilisation effective – que par la notion d’établissement stable. Il est vrai que la notion d’établissement fixe donnée par la CJCE accentue les problèmes d’interprétation. Toutefois, même avec la notion d’établissement stable employée par le droit suisse, des distorsions peuvent être provoquées par la règle de rattachement au domicile du prestataire qui, elle, déroge au principe de l’assujettissement dans le pays de destination propre au système de la TVA. On ne saurait enfin se passer de constater comment le système d’assujettissement de l’acquisition des prestations de services en provenance de l’étranger développé par le droit suisse ne semble pas parfaitement praticable. On peut en effet se demander s’il est préférable d’assujettir ad hoc un particulier pour la prestation qu’il acquiert à l’étranger, alors que l’entreprise du prestataire dispose en Suisse d’un établissement stable qui, lui, est contribuable à la TVA suisse. Ce système semble en définitive déroger au principe selon lequel seul le prestataire qui effectue une prestation imposable peut être assujetti à l’impôt. Un système de substitution limitée de redevable nous semblerait suffisant pour garantir une imposition uniforme: seul un preneur suisse contribuable à la TVA devrait être obligé d’acquitter de la TVA suisse due par le prestataire établi à l’étranger; si le preneur n’est pas contribuable en Suisse, seul le prestataire devrait être tenu pour responsable pour l’assujettissement de sa prestation. Ce système devrait par ailleurs être étendu aux livraisons de biens, pour lesquelles le droit actuel ne prévoit aucune substitution de redevable et seule l’entreprise étrangère qui livre des biens en Suisse peut être redevable de l’impôt sur la livraison. Il y a là à notre sens une certaine incohérence injustifiée entre les règles établies pour les prestations de services et celles prévues pour les livraisons de biens. 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 Notes 01 Art. 7 par 1er OCDE; OCDE, Modèle de convention de double imposition concernant le revenu et la fortune, Rapport du Comité des 1120 20 affaires fiscales de l’OCDE, Paris 1994 (cité Commentaire), no 3 ad art. 7; Rivier J.-M., Droit fiscal international, Neuchâtel 1983 (cité International), 157. Cf. § 1er al. 2 Umsatzsteuergesetz 1993 in der Fassung der Bekanntmachung vom 27. April 1993 (UStG); Birkenfeld W., Das grosse Umsatzsteuer-Handbuch, Köln 1992 ss (cité Birkenfeld), I no 180. Cf. art. 12 al. 1er OTVA; art. 9 par. 1er Sixième directive 77/388/CEE du Conseil du 17 mai 1977 en matière d’harmonisation des législations des Etats membres relatives aux taxes sur le chiffre d’affaires – Système commun de taxe sur la valeur ajoutée: assiette uniforme (VIe dir.); art. 7 al. 3 D.P.R. 26 octobre 1972 n. 633 (L.IVA), art. 259 Code Général des Impôts (CGI). Art. 7 par. 1er OCDE; OCDE (Commentaire) no 5 ad art. 7; Rivier (International) 178. Cf. Mandò M./Mandò G., Imposta sul valore aggiunto, 16e édition, Vicenza 1997 (cité Mandò), 247 s. et Commissione tributaria centrale 1990 I 20, qui relèvent comme les entreprises étrangères qui disposent d’un établissement stable en Italie ont les mêmes droits et obligations qu’un assujetti établi sur le territoire italien. Masshardt H./Gendre F., Impôt fédéral pour la défense nationale, Commentaire, Lausanne 1973 (cité Masshardt/Gendre), 39 ss; Rivier (International) 43, 50 s., 115 s., 120 s., 157 et 163. Sauf dans le cas où la loi rattache une prestation au domicile du prestataire. Cf. Birkenfeld IX no 1712. Cf. Kuhn S./Bürgy D., Offene Fragen bei der Besteuerung von Dienstleistungen, in L’Expert-comptable suisse 5/95, 361 ss (cité Kuhn/ Bürgy), 367. Cf. Camenzind A., Internationale Aspekte bei der Mehrwertsteuer (insbesondere im Zusammenhang mit Dienstleistungen), in Archives de droit fiscal 63 (1994/1995) 367 ss (cité Camenzind), 378 s.; Mandò 119; cf. également la recommandation du 6 décembre 1991 du Ministère des finances italien n° 501504. Rivier (International) 158 ss; Höhn E. (éditeur), Handbuch des internationalen Steuerrechts der Schweiz, 2e édition, Berne 1983 (cité International), 214 s. Arrêt de la CJCE du 4.7.1985, aff. 168/84 Berkholz/Finanzamt Hamburg-Mitte-Altstadt, in Recueil 1985 2257 ss, 2265. Cf. Rivier (International) 48 et 158 s.; Höhn (International) 215; art. 5 par. 1er OCDE; OCDE (Commentaire) no 2 ad art. 5. Cf. Pistone P., Fixed establishment and permanent establishment, in International VAT monitor 10 (1999) 101 ss (cité Pistone), 102 s. Pistone 105. Bollettino tributario informativo 1990 200. Cf. Corte di Cassazione in Bollettino tributario informativo 1991 169. Pistone 106. Notice no 13 relative à l’exonération de certaines prestations de services fournies à l’étranger ou acquises de l’étranger, in Pestalozzi Gmür & Patry (éditeurs), La Taxe sur la valeur ajoutée, Bâle 1995 ss (cité Pestalozzi Gmür & Patry), II C b 18 p. 11 s. Camenzind A./Honauer N., Manuel du nouvel impôt sur la taxe à la valeur ajoutée 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 (TVA), Berne, etc. 1996 (cité Camenzind/ Honauer), 183 s. Camenzind/Honauer 183 s.; Birkenfeld I nos 16, 108 et 235; Le Gall J.-P., Droit fiscal des entreprises commerciales, 7e édition, Paris 1992 (cité Le Gall), 201. Camenzind/Honauer 190; Kuhn/Bürgy 364; Birkenfeld I no 235. Cf. Brochure d’information pour Banques et société financières, in Pestalozzi Gmür & Patry II C d 3 p. 55; Notice N°13 relative à l’exonération de certaines prestations de services fournies à l’étranger ou acquises de l’étranger, in Pestalozzi Gmür & Patry II C b 18 p. 11. Art. 9 et 18 OTVA. Cf. Camenzind/Honauer 306; Birkenfeld I no 236. Cf. Art. 66 al 2 OTVA et Commentaire du Département fédéral des finances, in Pestalozzi Gmür & Patry II B Art. 66 OTVA p. 3. Cf. Notice no 19 relative à la délimitation entre livraisons et prestations de services, en particulier dans le trafic transfrontalier, in Pestalozzi Gmür & Patry II C b 24 p. 3 s. Cf. art. 9 par. 2 lit. a Vie dir.; Notice no 13 relative à l’exonération de certaines prestations de services fournies à l’étranger ou acquises de l’étranger, in Pestalozzi Gmür & Patry II C b 18 p. 2 s. Cf. Camenzind 379. Cf. art. 59 al. 2 OTVA. Cf. art. 17 al. 4 L.IVA; § 51 al. 1er et al. 3 Umsatzsteuer-Durchführungsverordnung 1993 in der Fassung vom 27. April 1993 (UStDV); Mandò 246 ss; Birkenfeld VI no 314. Art. 17 al. 4 L.IVA; § 51 al. 1er ch. 1 et al. 3 UStDV. Cf. Camenzind 378 s. Contra Kuhn/Bürgy 367, qui estiment que la notion d’établissement stable ne saurait pas être la même que celle utilisée par le droit des impôts directs. Camenzind 379. Art. 12 al. 1er OTVA. Cf. Notice no 13 relative à l’exonération de certaines prestations de services fournies à l’étranger ou acquises de l’étranger, in Pestalozzi Gmür & Patry II C b 18 p. 7 et 13 s. Cf. art. 17 al. 1er et 2 L.IVA; § 51 al. 3 UStDV; art. 283 ch. 1 CGI et art. 32 lit. a Annexe IV CGI. L’art. 18 OTVA suppose notamment que le preneur acquière des prestations de services pour plus de fr. 10’000.– par année civile. C’est par exemple le cas lorsque la loi exclut que certaines prestations puissent donner lieu au transfert des obligations de contribuable du prestataire sur le preneur, ou lorsque le preneur est une personne exonérée de toute obligation en matière de TVA (p. ex. un consommateur). Cf. § 57 al. 2 2e phrase UStDV; art. 283 ch. 2 CGI. Art. 59 al. 2 OTVA. Cf. l’art. 12 al. 1er qui pose le principe du domicile du prestataire, qui exclut donc que le prestataire puisse être assujetti à l’impôt en Suisse, et les art. 9 et 18 OTVA qui instituent un cas d’assujettissement à l’impôt pour tout preneur de prestations de services rattachées à l’étranger mais censées utilisées en Suisse. L’Expert-comptable suisse 11/99 MWST Marco Molino Die Tragweite des Betriebsstättenbegriffs im Hinblick auf die MWST Ist das schweizerische Recht besser als das europäische Recht?* Die Tragweite des Begriffs der Betriebsstätte im Hinblick auf die MWST ist zurzeit noch sehr umstritten. Während einige eine der MWST eigene Begriffsbestimmung befürworten, sind wir der Auffassung, dass die Begriffsbestimmung des Rechts der direkten Steuern ausreicht, um den durch diese indirekte Steuer aufgeworfenen Problemen zu begegnen. Wir versuchen, die Tragweite des Betriebsstättenbegriffs durch eine Analyse von bestimmten subjektiven Elementen des steuerpflichtigen Unternehmens zu erläutern. Anschliessend befassenwir uns mit der Definition des Betriebsstättenbegriffs und seiner praktischen Bedeutung im Hinblick auf die objektiven Elemente der MWST wie Steuerobjekt und Territorialität sowie den Verpflichtungen, die sich aus der Steuerpflicht des steuerpflichtigen Unternehmens ergeben. Diese Analyse wird uns ermöglichen, die Tragweite dieses Begriffs zu relativieren und zu zeigen, dass man sich vielmehr auf die Definition der Regeln der territorialen Anknüpfung konzentrieren sollte, indem man versucht, die Tragweite der allgemeinen Regel im Hinblick auf die Erbringung von Dienstleistungen einzugrenzen, welche die Besteuerung am Wohn- oder Geschäftssitz des Leistungserbringers vorsieht. Wir sind zudem der Ansicht, dass * Marco Molino, Dr. iur., Leiter Steuer- und Rechtsberater, PricewaterhouseCoopers AG, Lugano Der Schweizer Treuhänder 11/99 das schweizerische Recht seinen Ansatz hinsichtlich der Besteuerung von Dienstleistungen aus dem Ausland revidieren sollte, indem ein Übergang der Steuerschuld nur dann zugelassen wird, wenn der Leistungsempfänger der schweizerischen Mehrwertsteuerpflicht unterliegt, da eine Betriebsstätte eines ausländischen Unternehmens durchaus in der Lage ist, die Steuerpflichten für Leistungen zu erfüllen, die von ihren ausländischen Zweigen für einen schweizerischen Leistungsempfänger erbracht werden. 1. Der Wohn- oder Geschäftssitz des Steuerpflichtigen Ein Unternehmen wird in erster Linie durch seine eigenen tatsächlichen Erscheinungen in einem gegebenen Land repräsentiert. Es geht also darum, das Ausmass der sich aus der MWST ergebenden Verpflichtungen im Hinblick auf Zweige von dezentralisierten Unternehmen und insbesondere von Betriebsstätten zu ermitteln. 1.1 Im Hinblick auf direkte Steuern Das internationale Steuerrecht sieht bezüglich der direkten Steuern vor, dass ein Unternehmen in dem Land steuerpflichtig ist, wo es seinen primären Steuersitz hat. Diese allgemeine Regel wird jedoch durch eine Ausnahme eingeschränkt: das Unternehmen unterliegt der Steuerpflicht in einem anderen Land als seinem Domizilland, insofern es dort seine Tätigkeit mittels einer Betriebsstätte ausübt (Abbildung 1) [1]. 1.2 Im Hinblick auf die MWST Was dagegen die MWST betrifft, sind der Geschäftssitz, der Wohnsitz oder die Nationalität eines Unternehmers Kriterien, die im Prinzip keine Rolle hinsichtlich der Steuerpflicht spielen sollten [2]. Sobald ein Unternehmer steuerbare Geschäfte tätigt, die in einem gegebenen Land angehörig sind, unterliegt er der MWST dieses Landes, unabhängig von seinem Wohnort. Somit unterliegt ein Unternehmen der MWST in einem gegebenen Land nicht allein für die von einer in diesem Land befindlichen Betriebsstätte durchgeführten Aktivität [3], sondern auch für jegliche Aktivität, die dem Territorium dieses Landes angehörig ist und vom Hauptsitz oder einer Betriebsstätte im Ausland ausgeübt wird. Dies ist insbesondere der Fall bei Lieferungen, die von einem schweizerischen Unterneh1121 MWST Marco Molino, Die Tragweite des Betriebsstättenbegriffs im Hinblick auf die MWST Abbildung 1 Primärer Steuersitz Stammsitz CH I Sekundärer Steuersitz Betriebsstätte men von einem Lager in Italien aus durchgeführt werden (wobei das Lager nach den Regeln des internationalen Steuerrechts keine Betriebsstätte darstellt); das schweizerische Unternehmen muss demnach einen steuerlichen Vertreter in Italien benennen, der mit der Wahrnehmung der steuerlichen Beziehungen mit dem italienischen Fiskus beauftragt ist (Abbildung 2). Während im Hinblick auf die direkten Steuern eine Betriebsstätte nur verantwortlich ist für die Steuern auf die ihr zurechenbaren Gewinne [4], zwingt uns die Anwendung des Prinzips der Einheit des Unternehmens im MWSTSystem dazu, die Möglichkeit zuzulassen, in einem bestimmten Masse einer Betriebsstätte die Pflichten der Erklärung und Zahlung der Steuer für steuerbare Transaktionen aufzuerlegen, die im Land ihrer steuerlichen Zugehörigkeit erfolgen, aber von Zweigen desselben Unternehmens durchgeführt werden, die ihren Sitz im Ausland haben [5]. Wenn beispielsweise eine Dienstleistung vom Hauptsitz eines in der Schweiz domizilierten Unternehmens für einen in Italien ansässigen Leistungsempfänger erbracht wird und das leistungserbringende Unternehmen über eine Betriebsstätte in Italien verfügt, unterhält diese Betriebsstätte die steuerliche Beziehung mit dem italienischen Fiskus und muss daher die Pflichten der Erklärung und Zahlung der MWST auf die am Wohn- oder Geschäftssitz des Kunden – also in Italien – durch den Hauptsitz des Unternehmens erbrachte Leistung erfüllen (Abbildung 3). Wir werden im folgenden feststellen, dass das schweizerische Recht von dieser allgemeinen Regel 1122 abweicht und demgegenüber den Übergang der Steuerschuld auf den Dienstleistungsempfänger vorzieht (siehe weiter unten Kapitel 6 und Abbildung 14). Im Hinblick auf die MWST stellt der statutarische Sitz einer juristischen Person bzw. der Wohnsitz einer natürlichen Person im allgemeinen das erste Kriterium für die persönliche Zugehörigkeit eines Steuersubjekts zur Steuerhoheit eines Landes dar. Dieses Kriterium übernimmt zum Teil die Regeln über die unbeschränkte Steuerpflicht der Steuersubjekte, die der direkten Besteuerung eigen sind [6], ohne sich mit ihnen vollständig zu decken. Die im System der direkten Steuern geltenden Regeln, welche die persönliche Zugehörigkeit von nicht in dem Land domizilierten natürlichen Personen betreffen, können im System der MWST nicht in Betracht gezogen werden, da die MWST auf der strikten Anwendung des Territorialitätsprinzips beruht, unter Ausschluss jeglicher persönlichen Zugehörigkeit. Mehrwertsteuerpflichtig ist somit jede natürliche oder juristische Person, die steuerbare Tätigkeiten durchführt, die territorial einem gegebenen Land angeknüpft sind, unabhängig vom Wohn- bzw. Geschäftssitz dieser Person. Der italienischen MWST unterliegt beispielsweise der schweizerische Unternehmer, der eine Lieferung von einem Lager in Italien aus durchführt (siehe Abbildung 2) oder eine in Italien genutzte und somit dem italienischen Territorium angeknüpfte Dienstleistung erbringt (siehe Abbildung 3). Die Anwendung dieser allgemeinen Regel wirft im Prinzip keine nennenswerten Schwierigkeiten auf. 1.3 Praktische Einschränkungen der allgemeinen Regeln Der erwähnte Grundsatz, nach dem der Ort, von dem aus ein Unternehmen seine steuerbare Tätigkeit ausübt, im Prinzip keine Bedeutung im Hinblick auf die MWST hat [7], wird jedoch durch einige Hindernisse praktischer Art eingeschränkt. Die Steuerbehörden eines Landes dürften in der Tat einige Schwierigkeiten haben, Subjekte ihrer Steuerhoheit zu unterwerfen, die auf dem Gebiet des Landes tätig sind, ohne dort über irgendeine materielle oder personelle Struktur zu verfügen. In diesem Fall können die Wahrnehmung der Rechte und die Erfüllung der Abbildung 2 Unternehmen Lieferung unterliegt nicht der Schweizer MWST CH Vertretungsvertrag steuerlicher Vertreter I Lieferung Lager Kunde Steuerverhältnis Fiskus Der Schweizer Treuhänder 11/99 MWST Marco Molino, Die Tragweite des Betriebsstättenbegriffs im Hinblick auf die MWST Pflichten, die sich aus einem der MWST unterliegenden Rechtsverhältnis ergeben, durch besondere Massnahmen gewährleistet werden, wie durch die Benennung eines steuerlichen Vertreters (siehe Abbildung 2) oder die Ab- nach aussen als eine einzige rechtliche Einheit präsentiert, unterliegt es der MWST als einzelner Steuerpflichtiger, auch wenn es in mehreren selbständigen und unterschiedlichen Tätigkeitszweigen organisiert ist. Abbildung 3 Hauptsitz Art. 15 MWSTV Dienstleistung am Sitz des Kunden genutzt und dort angeknüpft CH I Kunde Betriebsstätte Steuerverhältnis Fiskus wälzung der Zahlungsverpflichtung auf einen Dritten, namentlich den Leistungsempfänger (siehe Abbildung 4). Die genaue Struktur dieses Systems von Massnahmen zur Unterstützung der Regeln zur persönlichen Steuerpflicht von mehrwertsteuerpflichtigen Unternehmen kann von Land zu Land grosse Unterschiede aufweisen. So haben manche Länder gemeinsame Regeln für die Besteuerung der Lieferung von Gegenständen und der Erbringung von Dienstleistungen aus dem Ausland; andere wiederum stellen unterschiedliche Regeln für diese beiden Kategorien von Leistungen auf. Das Prinzip der Einheit des Unternehmens verhindert demnach, dass ein und dasselbe Unternehmen in einem Land so viele persönliche Identifikationsnummern erhalten kann, wie es dort Zweigniederlassungen hat [8]. Das gleiche Prinzip sollte im übrigen ausschliessen, dass zwischen zwei Zweigen ein und desselben Unternehmens eine steuerbare Leistung realisiert werden kann. Wir werden allerdings im weiteren Verlauf feststellen, dass diese Regel mehrere Ausnahmen kennt. Was den Organisationsgrad eines mehrwertsteuerpflichtigen Unternehmens betrifft, ist festzustellen, dass die Aufgliederung seiner Aktivitäten für die Regeln der Steuerpflicht unerheblich ist. Insofern sich ein Unternehmen Der Schweizer Treuhänder 11/99 Einige Schwierigkeiten bereiten kann die Bestimmung der steuerlichen Zugehörigkeit eines Subjekts, wenn dieses sein Unternehmen in sehr stark gegliederter Form organisiert, beispielsweise durch Einrichtung von Unternehmenszweigen in mehreren Ländern. Diese Schwierigkeiten ergeben sich aus der Tatsache, dass das MWST-System, zumindest was die territoriale Anknüpfung von Dienstleistungen angeht (siehe Art. 12 Abs. 1 MWSTV), den Begriff der Betriebsstätte verwendet, ohne diesen jedoch zu definieren. 3.1 Allgemeines Da die Bestimmungen hinsichtlich der Betriebsstätten im allgemeinen im Fiskalsystem der direkten Steuern eines Landes enthalten sind, dürften diese Regeln nicht unmittelbar auf das System der MWST anwendbar sein [9]. Einige Zweifel könnten somit im Hinblick auf die Frage bestehen bleiben, ob für das MWST-System ein eigener Betriebsstättenbegriff erforderlich sei. In diesem Zusammenhang können die Regeln des innerstaatlichen oder des internationalen Rechts zweifellos die Grundlage für eine solche Begriffsbestimmung bilden [10]. Nach diesen Regeln handelt es sich um eine Betriebsstätte eines ausländischen Unternehmens, wenn dieses in einem anderen Land als dem, in dem es seinen Sitz hat, über feste materielle Anlagen verfügt, die ihm die Ausübung seiner Aktivität Abbildung 4 Unternehmen 2. Organisation und Rechtsform von Mehrwertsteuerpflichtigen 3. Begriff der Betriebsstätte im MWST-System Art. 15 MWSTV CH I Dienstleistung am Sitz des Kunden genutzt und dort angeknüpft Kunde Steuerverhältnis (Selbstveranlagung) Fiskus 1123 MWST Marco Molino, Die Tragweite des Betriebsstättenbegriffs im Hinblick auf die MWST im Ausland ermöglichen. Die Bedingungen für diese Begriffsbestimmung sind somit folgende: eine Geschäftseinrichtung; ihr dauerhafter Charakter, das heisst ihr anhaltendes Bestehen an einem gegebenen Ort; der Zusammenhang mit der Tätigkeit des Unternehmens; die Ausübung dieser Tätigkeit mittels dieser Geschäftseinrichtung [11]. Man sollte jedoch nicht ausser Acht lassen, dass dieser Begriff in den Rahmen eines Steuersystems eingebunden ist, das sich von jenem der direkten Steuern grundlegend unterscheidet. Die aus der direkten Besteuerung abgeleiteten Regeln müssen demnach immer einer Überprüfung des konkreten Ergebnisses in Verhältnis zum Ziel unterzogen werden. scheint. Das bedeutet, dass im Hinblick auf die Territorialität der Steuer die steuerliche Position der festen Geschäftseinrichtung nur eine subsidiäre Bedeutung im Verhältnis zu jener des Unternehmenssitzes hat. Wenn die Besteuerung am Sitz des Unternehmens zweckmässiger erscheint, wird die Leistung dort angeknüpft, selbst wenn sie von einer festen Geschäftseinrichtung erbracht wurde (Abbildung 5). Abbildung 6 Stammhaus Im Hinblick auf die MWST macht der Europäische Gerichtshof (EuGH) [12] die steuerliche Position einer festen (!) Geschäftseinrichtung von der effektiven Notwendigkeit abhängig, sich auf diese Anknüpfungsregel zu berufen, um die Territorialität einer Dienstleistung zu bestimmen. Als feste Geschäftseinrichtung im Sinne von Art. 9 Abs. 1 VI. Richtlinie ist somit eine dauerhafte Kombination aus Personen und Betriebsmitteln zu betrachten, die zur Ausführung der steuerbaren Leistung erforderlich sind, wenn die Besteuerung am Sitz des Unternehmens angesichts des konkreten Ergebnisses unter dem Gesichtspunkt der Anwendung der MWST nicht gerechtfertigt er- NL Dienstleistung angeknüpft am Sitz des Leistungserbringers Betriebsstätte Im gleichen Entscheid geht der EuGH vom folgenden Begriff der festen Geschäftseinrichtung aus: es handelt sich um eine dauerhafte Kombination von Personen und Betriebsmitteln, die zur Ausführung der steuerbaren Leistung erforderlich sind. Obwohl dieser Begriff der festen Geschäftseinrichtung grosse Ähnlichkeit mit jenem der Betriebsstätte aus dem Recht der direkten Steuern aufweist [13], besteht keine vollständige Deckungsgleichheit mit diesem. Tatsächlich kann eine voll- Abbildung 5 Stammhaus Fiskus Steuerverhältnis (Regel) NL D Feste Geschäftseinrichtung Dienstleistung angenüpft am Sitz des Leistungserbringers Steuerverhältnis (Ausnahme) 1124 Fiskus Steuerverhältnis D 3.2 Der Begriff im EU-Recht ständig automatische Anlage als Betriebsstätte bezeichnet werden, auch wenn der Eingriff des menschlichen Faktors auf die Inbetriebnahme und Wartung der Anlage beschränkt werden kann. Die Existenz einer Betriebsstätte reicht demnach für sich allein nicht aus, um zu einer Besteuerung am Sitz dieser Betriebsstätte zu führen (Abbildung 6). Es muss sich darüber hinaus um eine feste Geschäftseinrich- Kunde Fiskus Kunde tung handeln und die Besteuerung am Sitz der Gesellschaft muss als nicht gerechtfertigt erscheinen angesichts des konkreten Ergebnisses hinsichtlich der Anwendung der MWST. Diese Praxis des EuGH ist im übrigen kritisiert worden, da sie als zu restriktiv in Verhältnis zur Zielsetzung der MWST betrachtet wird, zu deren wesentlichen Grundsätzen die Forderung nach Besteuerung im Bestimmungsland gehört. Im Hinblick auf Dienstleistungen am Sitz des Unternehmers, das heisst am Geschäftssitz des Unternehmens oder am Ort, an dem sich die Betriebsstätte befindet, von der aus die Leistung erbracht wurde, erscheint es in der Tat zweckmässiger, der Anknüpfung am Ort der Betriebsstätte den Vorzug gegenüber der Anknüpfung am Sitz des Unternehmens zu geben [14]. Ein anderes Problem, auf das man im EU-Recht stösst, ist die offenkundige Unterscheidung zwischen dem Begriff der festen Geschäftseinrichtung, den der EuGH übernimmt, und dem der Betriebsstätte aus dem Recht der direkten Steuern [15]. So verwenden das italienische Recht und die dortige PraDer Schweizer Treuhänder 11/99 MWST Marco Molino, Die Tragweite des Betriebsstättenbegriffs im Hinblick auf die MWST xis den Begriff der Betriebsstätte, obgleich die Existenz einer Betriebsstätte im Prinzip nur insofern angenommen wird, als ein Zweig eines ausländischen Unternehmens als autonome und funktionelle Struktur im Verhältnis zur Gesellschaft selbst erscheint. Diese Autonomie muss sich sowohl in der Verwaltung als auch im Rechnungswesen äussern. Es handelt sich demzufolge nur dann um eine Betriebsstätte, wenn sich der Zweig des ausländischen Unternehmens als eine wirtschaftliche Einheit darstellt, die über eine gewisse Handlungsfreiheit verfügt [16]. Der schlichte Erwerb einer Immobilie durch eine ausländische Gesellschaft reicht daher nicht zur Gründung einer Betriebsstätte aus; es handelt sich dabei vielmehr um einen in die Struktur und Organisation des Stammhauses im Ausland integrierten Vermögenswert. Um die Existenz einer Betriebsstätte im Sinne der MWST anzunehmen, ist es daher erforderlich, dass die physische Verbindung mit dem italienischen Territorium mit einer aktiven personellen Struktur in Italien versehen ist und die so geschaffene Einrichtung im Rahmen einer Unternehmensaktivität eingesetzt wird, die eine gewisse funktionelle Autonomie geniesst [17]. Die Verwendung des dem Recht der direkten Steuern eigenen Begriffs lässt allerdings auch den Schluss auf eine Steuerpflicht einer Leistung am Standort einer automatischen Anlage insofern zu, wie diese als eine Betriebsstätte betrachtet werden muss. In Anbetracht der Auslegung des EuGH Abbildung 7 Stammhaus I Dienstleistung angeknüpft am Sitz des Leistungserbringers CH Kunde Betriebsstätte Steuerverhältnis Fiskus könnte man sich nun die Frage stellen, ob die italienische Begriffsbestimmung mit dem EU-Recht konform ist, obgleich sie unter materiellen Gesichtspunkten wahrscheinlich die logischere ist [18]. 3.3 Der Begriff im schweizerischen Recht In dem Masse, wie der Text von Art. 12 Abs. 1 MWSTV von Betriebsstätte spricht, scheint das schweizerische Recht die dem Recht der direkten Steuern eigene Begriffsbestimmung zu übernehmen. Die Eidgenössische Steuerverwaltung schliesst sich dieser Begriffsbestimmung an und definiert die Betriebsstätte als «eine feste Geschäftseinrichtung, in der die Geschäfts- Abbildung 8 Unternehmen Die Lieferung unterliegt der Schweizer MWST I Vertretungsvertrag steuerlicher Vertreter CH Lieferung von Speisen Speisewagen Steuerverhältnis Fiskus 1126 Kunde tätigkeit eines Unternehmens oder eines freien Berufes durch unselbständig erwerbstätige Personen ganz oder teilweise ausgeübt wird. Betriebsstätten sind insbesondere Zweigniederlassungen, Fabrikationsstätten, Werkstätten, Einkaufs- oder Verkaufsstellen, ständige Vertretungen, Bergwerke und andere Stätten der Ausbeutung von Bodenschätzen sowie Bau- und Montagestellen von mindestens 12 Monaten Dauer. Nicht als Betriebsstätte gelten feste Geschäftseinrichtungen, in denen ausschliesslich für das ausländische Unternehmen Tätigkeiten ausgeübt werden, die für dieses bloss vorbereitender Art sind oder blosse Hilfstätigkeiten darstellen [19]». Nach dieser Auslegung unterliegen der schweizerischen MWST die Dienstleistungen, die durch eine schweizerische Betriebsstätte eines ausländischen Unternehmens erbracht werden (Abbildung 7). Man erkennt auf Anhieb die Ähnlichkeit dieses Begriffs mit jenem aus dem Recht der direkten Steuern und insbesondere jenem den Bestimmungen internationaler Doppelbesteuerungsabkommen abgeleiteten. Somit weisen – ganz genau wie in diesem Recht – ein Vertriebslager, ein Vertretungsbüro (das heisst eine Einrichtung, die für einfache Informationsrecherche- und Marketingtätigkeiten bestimmt ist, ohne die Vollmacht zum Abschluss von Verträgen auf Rechnung des Unternehmens), ein steuerlicher Vertreter oder eine Renditeimmobilie nicht die Merkmale einer BeDer Schweizer Treuhänder 11/99 MWST Marco Molino, Die Tragweite des Betriebsstättenbegriffs im Hinblick auf die MWST triebsstätte auf, also einer Kombination aus Personen und Betriebsmitteln mit der geforderten Handlungsfreiheit. Dies bedeutet allerdings noch nicht, dass das Unternehmen nicht in dem Land der Mehrwertsteuerpflicht unterliegen kann, wo es nur eine geringfügige Einrichtung besitzt. Dies ist beispielsweise der Fall bei einem Speisewagen, der das Schweizer Territorium überquert. Obgleich der Speisewagen im Prinzip keine Betriebsstätte des ausländischen Unternehmens in der Schweiz ist, unterliegen die auf der Durchfahrt durch die Schweiz servierten Speisen der schweizerischen MWST, da es sich um Lieferungen von Gegenständen in die Schweiz handelt. Das ausländische Unternehmen muss daher einen steuerlichen Vertreter benennen, um seine steuerliche Verpflichtungen zu erfüllen (Abbildung 8). Wir sind der Ansicht, dass in dem Masse, wie die schweizerische Betriebsstätte eines ausländischen Unternehmens die subjektiven Bedingungen der Steuerpflicht erfüllt, sie in der gleichen Weise steuerpflichtig ist wie jedes andere ansässige Steuersubjekt. Es scheint somit logisch, anzunehmen, dass ein solches Subjekt zu einer Gruppe von Gesellschaften im Sinne von Art. 17 Abs. 3 MWSTV gehören kann, sofern die objektiven und subjektiven Voraussetzungen gegeben sind. Diese These scheint im übrigen durch den Verordnungstext bestätigt zu werden, der ausdrücklich die «Betriebsstätte in der Schweiz» zu den Subjekten zählt, die zu einer Gruppe gehören können. Abbildung 9 Art. 15 MWSTV Stammhaus CH I interne Leistung Betriebsstätte In dem Masse, wie jedoch die Praxis der Eidgenössischen Steuerverwaltung darauf schliessen lässt, dass nur eine im Handelsregister eingetragene Zweigniederlassung eine Betriebsstätte im Sinne der MWST ist, entfernt sie sich ohne Grund von einem vom Recht der direkten Steuern vorgezeichneten Weg, der uns vor dem Hintergrund der nachfolgenden Ausführungen ohne grössere Probleme im Hinblick auf die MWST gangbar erscheint. Es scheint zudem nicht korrekt, sich auf das Zivilrecht zu stützen, um ein Subjekt des Steuerrechts zu definieren, angesichts der Tatsache, dass die MWST über einen eigenen und unabhängigen Begriff des Steuersubjekts verfügt. Bezüglich dieser Praxis erscheinen uns einige Präzisierungen angebracht. Die Position der Betriebsstätte kann in der Tat eine gewisse Bedeutung annehmen, insbesondere im Rahmen der Definition des Steuerobjekts, der Territorialität namentlich der Dienstleistungen sowie im Rahmen der Verpflich- Abbildung 10 Stammhaus Art. 9 MWSTV tungen, die sich aus der Steuerpflicht der ausländischen Unternehmen ergeben. 4. Die Betriebsstätte im Verhältnis zum Objekt der MWST Wenn die Aktivitäten eines Unternehmens in dezentralisierter Form ausgeführt werden, können die Zweigniederlassungen und Betriebsstätten nicht unabhängig vom Unternehmen in seiner Gesamtheit die Eigenschaft eines Steuerpflichtigen erlangen [20]. Daraus folgt, dass die innerhalb ein und desselben Unternehmens, das über einen Hauptsitz und mehrere Zweigniederlassungen verfügt, ausgeführten Geschäfte als Binnengeschäfte betrachtet werden und nicht der Steuerpflicht unterliegen können [21]. Dies gilt für jede Leistung, die der Hauptsitz eines Unternehmens zugunsten einer Zweigniederlassung erbringt, und umgekehrt. In diesen Fällen ist in der Tat in Betracht zu ziehen, dass es nach der Theorie der Einheit des Unternehmens keinen Austausch von Leistungen zwischen Dritten gegeben hat. Die betreffende Leistung dürfte daher nicht der MWST unterliegen, selbst wenn sie auf internationaler Ebene erbracht wurde [22]. CH 4.1 Dienstleistungen I interne Leistung Betriebsstätte Der Schweizer Treuhänder 11/99 Dieses Prinzip findet ohne grössere Probleme Anwendung auf reine Dienstleistungen, also solche, die nicht eng mit einer beweglichen Sache verknüpft sind. Nach dem Prinzip der Einheit des Unternehmens führt die 1127 MWST Marco Molino, Die Tragweite des Betriebsstättenbegriffs im Hinblick auf die MWST Zweigniederlassung oder Betriebsstätte, die eine Leistung zugunsten eines Zweigs des im Ausland ansässigen Unternehmens erbringt, tatsächlich ein Binnengeschäft durch, das nicht den Regeln über den Bezug von Dienstleistungen aus dem Ausland unterworfen werden sollte. In der schweizerischen Praxis teilt die Eidgenössische Steuerverwaltung diese Auffassung jedoch nicht. In bestimmten Publikationen [23] bringt sie vielmehr ihren Willen zum Ausdruck, die vom Stammhaus eines schweizerischen Unternehmens zugunsten einer im Ausland befindlichen Betriebsstätte desselben Unternehmens erbrachten Leistungen als zwischen Dritten erbracht zu betrachten (Abbildung 9). Das heisst mit anderen Worten, dass die Eidgenössische Steuerverwaltung der Ansicht ist, dass die Theorie der Einheit des Unternehmens keine Anwendung auf internationale Beziehungen findet. Im Falle einer schweizerischen Bank, die ihren Zweigniederlassungen im Ausland Verwaltungskosten oder die Betriebskosten des EDV-Systems in Rechnung stellt, wird demnach davon ausgegangen, dass die Leistungen steuerfrei erbracht werden, mit dem Recht auf Abzug der Vorsteuer (Art. 15 MWSTV), die im vorliegenden Fall nicht den Regeln über die Bankenpauschale unterliegt, da diese Aktivität als branchenfremd zu betrachten ist. Umgekehrt muss im Falle einer Leistung, die durch eine ausländische Betriebsstätte für das Stammhaus in der Schweiz erbracht wird, letztgenanntes die schweizerische MWST auf den Bezug der Dienstleistung aus dem Ausland entrichten (Art. 9 MWSTV; Abbildung 10) [24]. Dies ist um so bedauerlicher, als eine Doppelbesteuerung die Subjekte benachteiligt, die aufgrund ihrer Tätigkeit nur begrenzt zum Vorsteuerabzug berechtigt sind, was insbesondere auf Banken und Versicherungen zutrifft. 4.2 Lieferungen von Gegenständen Abbildung 11 Stammhaus CH Art. 66 MWSTV I interne Lieferung Betriebsstätte den zugehörigen Dienstleistungen. In dem Masse, wie für die Einfuhr des Gegenstandes keine der Bestimmungen zur Steuerbefreiung in Anspruch genommen werden kann, wird auf das materielle Wirtschaftsgut die MWST bei der Einfuhr in das Land an der Grenze erhoben. Die bei der Einfuhr erhobene MWST unterscheidet sich vom normalen System durch die Tatsache, dass es sich um eine Steuer in einem einzigen Stadium handelt, welche auf die Einfuhr eines Gegenstandes erhoben wird, obgleich diese nicht im Rahmen eines Austauschs von Leistungen erfolgt, also bei einer Lieferung [25]. Das schweizerische Unternehmen, das Gegenstände einführt, die von seiner ausländischen Betriebsstätte geliefert werden, ist für diese Einfuhr mehrwertsteuerpflichtig, obwohl es sich um ein einfaches Binnengeschäft handelt (Abbildung 11). Diese Situation kann Probleme einer (teilweisen) Doppelbesteuerung aufwerfen, wenn die Tätigkeit des Unternehmens (beispielsweise ein Bankgeschäft) nicht den vollständigen Vorsteuerabzug erlaubt, weder im Herkunftsland noch im Bestimmungsland. Was das schweizerische System betrifft, sei darauf hingewiesen, dass diese Situation insbesondere den Transfer von immateriellen Rechten, wie Patente, Lizenzen usw., an einen Unternehmenszweig in der Schweiz betreffen kann. Diese Rechte unterliegen der Einfuhrsteuer, wenn sie an ein physisches Trägermedium wie ein Blatt Papier oder eine Diskette gekoppelt sind [26], obgleich eine Richtlinie der Eidgenössischen Steuerverwaltung dem ausdrücklichen Wortlaut der MWSTV widerspricht [27]. Umgekehrt muss der Transfer von Gegenständen von einem inländischen Unternehmen an eine Betriebsstätte im Ausland beim Zoll als Ausfuhr deklariert werden, um dem inländischen Steuersubjekt zu ermöglichen, seine Aktiven zu entlasten und gleichzeitig in den Genuss der Mehrwertsteuerbefreiung aufgrund der Ausfuhr der Gegenstände zu kommen (Abbildung 12). Abbildung 12 Art. 15 MWSTV Stammhaus CH I interne Lieferung Betriebsstätte Anders ist die Situation beim Transfer von beweglichen Gegenständen und 1128 Der Schweizer Treuhänder 11/99 MWST Marco Molino, Die Tragweite des Betriebsstättenbegriffs im Hinblick auf die MWST Abbildung 13 Stammhaus Art. 15 MWSTV Steuerpflichtiger davon ausgeht, dass der Ort der Nutzung von den einer Immobilie zugehörigen Leistungen der Ort ist, an dem sich diese Immobilie befindet [28]. 5.1.2 Anknüpfung am Sitz des Leistungserbringers CH I Nutzung der Dienstleistung durch die Betriebsstätte Betriebsstätte 5. Die Betriebsstätte im Verhältnis zur Territorialität der MWST Sinne der direkten Steuern – befindet, für die diese Leistung erbracht wurde (Abbildung 13). Wir unterscheiden in diesem Zusammenhang zwischen Lieferungen von Gegenständen und Dienstleistungen. Umgekehrt wird nur dann von einer Nutzung an diesem Ort ausgegangen, wenn es sich bei dem Leistungsempfänger um eine Betriebsstätte handelt. Dementsprechend gestattet die Eidgenössische Steuerverwaltung die Steuerbefreiung von Dienstleistungen, die ein steuerlicher Vertreter eines ausländischen Unternehmens in der Schweiz erbringt. Entsprechendes müsste gelten, wenn eine Leistung einem Vertretungsbüro in Rechnung gestellt wird, obgleich in einem konkreten Fall die Tatsache, dass die Leistung an eine Adresse in der Schweiz fakturiert wurde, bei der Eidgenössischen Steuerverwaltung Bedenken hervorgerufen hat. Es erscheint nichtsdestoweniger ziemlich befremdlich, die oben erwähnte Definition der Betriebsstätte abzuändern, nur um diesen Sonderfall zu berücksichtigen; ein Vertretungsbüro kann demnach keinen gültigen steuerlichen Sitz darstellen, da die Regel der Nutzung am Hauptsitz des Unternehmens für die Dienstleistungen anwendbar ist, die für ein Vertretungsbüro erbracht werden. Man kann vom Leistungserbringer sicherlich verlangen, dass er die Leistung an eine gültige Adresse des ausländischen Unternehmens fakturiert. Die Dienstleistungen im Bereich der Verwaltung einer Immobilie fallen nicht in diese Kategorie, da diese an dem Ort zu versteuern sind, an dem sich die Immobilie befindet, und zwar nicht, weil die Immobilie als Betriebsstätte im Sinne der MWST betrachtet wird, sondern weil die Regel der territorialen Anknüpfung grundsätzlich 5.1 Dienstleistungen Im Hinblick auf Dienstleistungen kann die Feststellung der Territorialität in zwei Fällen vom Betriebsstättenbegriff abhängen. Im ersten Fall erfolgt die Anknüpfung am Wohn- oder Geschäftssitz des Leistungserbringers. Im zweiten Fall erfolgt die Anknüpfung am Ort der Nutzung einer Leistung: in diesem Fall ist die Anknüpfung der Leistung entweder von der gesetzlichen Vermutung abhängig, nach welcher der Nutzungsort der Ort ist, an dem der Leistungsempfänger seinen Sitz hat, oder aber von dem Ort der tatsächlichen Nutzung der Leistung. Diese beiden Hypothesen unterscheiden sich demnach durch die Position der Betriebsstätte im Hinblick auf die Dienstleistung. 5.1.1 Anknüpfung am Sitz des Leistungsempfängers Wenn das Gesetz eine Dienstleistung am Ort ihrer Nutzung oder Auswertung am Sitz des Leistungsempfängers anknüpft, erscheint es uns vollkommen korrekt, den Betriebsstättenbegriff aus dem Recht der direkten Steuern zu übernehmen. Die Nutzung der Leistung findet demnach an dem Ort statt, an dem sich die Betriebsstätte – im Der Schweizer Treuhänder 11/99 Die Situation kann sich dagegen wesentlich komplizierter darstellen, wenn das Gesetz die Dienstleistung am Sitz des Leistungserbringers anknüpft. Insbesondere sind die faktischen Bedingungen, unter denen die Leistung erbracht wird, präzise festzulegen. Man muss sehr klar die Fälle, in denen man davon ausgehen kann, dass die Leistung durch die Betriebsstätte erbracht wurde, das heisst von deren Personal oder Einrichtungen, von den Fällen unterscheiden, in denen die Leistung vom im Ausland befindlichen Stammhaus des Leistungserbringers erbracht wurde, mit einfacher Mithilfe der im Domizilland des Leistungserbringers befindlichen Einrichtungen [29]. Das folgende Beispiel verdeutlicht dieses Problem. Ein Unternehmen in einem Land X erbringt eine dem Sitz des Leistungserbringers zugehörige Leistung für einen Leistungsempfänger in einem Land Y. Hierzu bedient sich das Unternehmen automatischer Anlagen, die sich zum Teil im Land Y befinden. In einem solchen Fall geht das EURecht von dem Grundsatz aus, dass allein eine Kombination aus Personen und Betriebsmitteln als eine feste Geschäftseinrichtung betrachtet wird. Demzufolge unterliegt die Transaktion der Mehrwertsteuerpflicht in dem Land, in dem die Gesellschaft ihren Sitz hat, ungeachtet der Tatsache, dass die automatische Anlage als eine Betriebsstätte im Sinne der direkten Steuern betrachtet werden könnte (siehe Abbildung 6). Im schweizerischen Recht scheinen dagegen der Wortlaut der MWSTV und die Praxis der Eidgenössischen Steuerverwaltung zu einer anderen Schlussfolgerung zu führen. Insofern man die feste Geschäftseinrichtung als eine Betriebsstätte – im Sinne der direkten Steuern – betrachten kann, unterliegt die Dienstleistung der schweizerischen MWST (siehe Abbildung 7). Abgesehen von der Tatsache, dass 1129 MWST Marco Molino, Die Tragweite des Betriebsstättenbegriffs im Hinblick auf die MWST diese Lösung ermöglicht, sowohl hinsichtlich der MWST als auch bezüglich der direkten Steuern zum gleichen Ergebnis zu gelangen (Unterwerfung der Dienstleistung und ihres Gewinns unter die schweizerische Steuerhoheit), erscheint sie nach unserer Meinung um so zweckmässiger, als das Bestimmungslandprinzip vollumfänglich realisiert wird. 5.2 Lieferungen von Gegenständen Was die Lieferungen von Gegenständen betrifft, so bestimmt sich die Territorialität nach dem Ort, an dem sich die Gegenstände zum Zeitpunkt ihrer Ab- stungserbringers oder des Abnehmers (siehe Abbildung 2). 6. Die Betriebsstätte im Verhältnis zu den sich aus der Steuerpflicht ergebenden Verpflichtungen Bei der Untersuchung der Steuerpflicht von Betriebsstätten muss man unterscheiden zwischen dem EURecht und dem schweizerischen Recht, insbesondere aufgrund der unterschiedlichen Struktur des Systems der Besteuerung von Dienstleistungen aus dem Ausland. Abbildung 14 Stammhaus Art. 12 Abs. 1 MWSTV Dienstleistung am Sitz des Kunden genutzt I CH Betriebsstätte Art. 9 MWSTV Fiskus lieferung befinden oder zum Zeitpunkt, an dem die Versendung oder Beförderung der Gegenstände zum Abnehmer beginnt. Demzufolge ist es unerheblich, ob die Lieferung vom Stammhaus eines ausländischen Unternehmens durchgeführt wird oder von einer Betriebsstätte in dem Land, in dem die Lieferung erfolgt. Man braucht sich nur eine Lieferung von Gegenständen vorzustellen, die mittels Einrichtungen erfolgt, die sich im Bestimmungsland befinden. Unter diesen Annahmen (beispielsweise Lieferung von elektrischem Strom, Warenausgabe durch einen Automaten) ist die Transaktion in der Tat an dem Ort angeknüpft, an dem sich die Einrichtung befindet, welche den gelieferten Gegenstand an den Abnehmer transferiert, unabhängig vom Sitz des Lei1130 Kunde Steuerverhältnis (Selbstveranlagung) 6.1 Das schweizerische Recht Das schweizerische Recht sieht eine Besteuerung des Bezugs von Dienstleistungen aus dem Ausland nur bei den Leistungen vor, die es entsprechend den Regeln über die Territorialität im Ausland angeknüpft werden, wenn der Leistungsempfänger die Leistungen in der Schweiz nutzt oder auswertet. Wenn die Dienstleistung gemäss Art. 9 MWSTV in der Schweiz steuerbar ist, kann nur der Leistungsempfänger zur Erfüllung der mehrwertsteuerlichen Verpflichtungen herangezogen werden (Art. 18 MWSTV). Der Leistungserbringer wird von jeder Verpflichtung nach schweizerischem Steuerrecht befreit, wenn die steuerbare Leistung laut Art. 12 MWSTV nicht der Schweiz angeknüpft ist. Diese Regel gilt auch dann, wenn die Leistung gemäss Art. 9 MWSTV in der Schweiz steuerbar ist und ungeachtet der Tatsache, dass der Leistungserbringer über eine Betriebsstätte in der Schweiz verfügen kann. Diese Bestimmung bewirkt demnach einen definitiven Übergang der steuerlichen Verpflichtungen des Leistungserbringers auf den Leistungsempfänger (Abbildung 14), während vom Prinzip her die Existenz einer Betriebsstätte in der Schweiz des ausländischen Unternehmens diese Betriebsstätte zur Erfüllung der Steuerpflichten verpflichten müsste (siehe hierzu Kapitel 1.2 und die Abbildung 3). Ist dagegen die Tätigkeit des ausländischen Unternehmens unter territorialen Gesichtspunkten in der Schweiz steuerbar, scheint die Eidgenössische Steuerverwaltung nunmehr ebenfalls die Theorie der Einheit des Unternehmens im Verhältnis zu den sich aus der Steuerpflicht ergebenden Verpflichtungen zu vertreten. Die vom ausländischen Stammhaus von einem in der Schweiz befindlichen Lager aus durchgeführte Lieferung unterliegt der schweizerischen MWST; die steuerlichen Verpflichtungen aus dieser Lieferung müssen demnach von der schweizerischen Zweigniederlassung des ausländischen Unternehmens erfüllt werden, ungeachtet der Tatsache, dass diese nicht aktiv an der Lieferung beteiligt ist (Abbildung 15). Dies trotz der Tatsache, dass sie zunächst der Auffassung war, dass die schweizerische Zweigniederlassung und das ausländische Stammhaus ein und desselben Unternehmens für ihre jeweiligen Aktivitäten auf Schweizer Territorium getrennt der Steuerpflicht hätten unterliegen müssen. Nach einigem Zögern hat die Steuerverwaltung vor kurzem anerkannt, dass ein im Ausland ansässiges Unternehmen und dessen Zweigniederlassung in der Schweiz nur eine Steuernummer besitzen können; das von diesem Entschied betroffene Unternehmen musste somit keinen steuerlichen Vertreter für die vom ausländischen Stammhaus in der Schweiz ausgeübte Tätigkeit benennen. Diese Änderung in der Praxis war jedoch nicht vollständig, da dem betreffenden Unternehmen nichtsdestoweniger zur Auflage gemacht wurde, Der Schweizer Treuhänder 11/99 MWST Marco Molino, Die Tragweite des Betriebsstättenbegriffs im Hinblick auf die MWST eine für nicht im Inland ansässige Steuerpflichtige vorgesehene Sicherheitsleistung in Form einer Bankbürgschaft beizubringen [30], obwohl es eine Betriebsstätte in der Schweiz besitzt. Hier liegt ein Widerspruch vor, der von einer gewissen Unschlüssigkeit der Eidgenössischen Steuerverwaltung gegenüber dem Problem der in der Schweiz tätigen ausländischen Unternehmen zeugt. Abschliessend ist festzuhalten, dass im Hinblick auf die sich aus der Steuerpflicht ergebenden Verpflichtungen die Betriebsstätte nur einen begrenzten Anziehungseffekt auf die Aktivität des Unternehmens auszuüben scheint, die von seinem Stammsitz oder einer anderen Betriebsstätte im Ausland aus durchgeführt wird. oder letztgenannten von der Verpflichtung zur Benennung eines steuerlichen Vertreters [32]. Das Vorhandensein einer Betriebsstätte in einem gegebenen Land übt somit einen begrenzten Anziehungseffekt im Hinblick auf die vom ausländischen Unternehmen in demselben Land durchgeführte mehrwertsteuerpflichtige Tätigkeit aus. In diesen Fällen ist es unerheblich, ob die um ihn von seinen Verpflichtungen zu befreien. Nach unserer Einschätzung befreit das Vorhandensein einer Einrichtung den Leistungsempfänger nur insofern von seinen Verpflichtungen, wie die Leistung seinem Domizilland angehörig ist, eben weil sie von der Einrichtung aus durchgeführt wurde und diese Einrichtung eine Betriebsstätte darstellt. In diesem Fall sollte der Lei- Abbildung 15 Stammhaus Die Lieferung unterliegt der Schweizer MWST I CH Lieferung 6.2 Das EU-Recht Im EU-Recht führt die Auslegung des Betriebsstättenbegriffs dagegen zu einem sich von dem des schweizerischen Rechts sehr stark unterscheidenden praktischen Ansatz. Einerseits hat das Nichtvorhandensein einer Betriebsstätte in dem Land, in dem die Leistung erbracht wird, entweder die Verpflichtung zur Benennung eines steuerlichen Vertreters zur Folge oder aber die Abwälzung der Steuerzahlungspflicht auf den Leistungsempfänger [31]. Andererseits wird nur von dem Leistungserbringer, der über eine Betriebsstätte in dem Land verfügt, in dem die steuerbare Leistung erbracht wird, die Erfüllung jeglicher steuerlichen Verpflichtungen mittels seiner Betriebsstätte verlangt (siehe Abbildung 3). Die Vorstellung, die dieser Regel des EU-Rechts zugrundeliegt, ist recht einfach: der Leistungserbringer muss persönlich die sich aus der Mehrwertsteuerpflicht ergebenden Verpflichtungen erfüllen, die das Gesetz eines anderen Landes als seines Domizillandes ihm auferlegt, insofern er über eine organisierte Struktur verfügt. Folglich befreit die Existenz einer Betriebsstätte des Leistungserbringers entweder den Leistungsempfänger von der Pflicht zur Erklärung und Zahlung der vom Leistungserbringer geschuldeten Steuern Der Schweizer Treuhänder 11/99 Betriebsstätte Lager Kunde Steuerverhältnis Fiskus Tätigkeit von der Betriebsstätte oder vom Stammhaus des Unternehmens ausgeübt wird. Da die Leistung im Bestimmungsland steuerbar ist, muss die dort befindliche Betriebsstätte die damit einhergehenden steuerlichen Verpflichtungen erfüllen. Diese Praxis ist unproblematisch, soweit der Leistungserbringer über eine Betriebsstätte verfügt, die aus einer Kombination aus Personen und Betriebsmitteln besteht, wie beispielsweise eine Zweigniederlassung. In diesem Fall wird die Betriebsstätte zweifellos in der Lage sein, die steuerlichen Verpflichtungen des Unternehmens zu erfüllen. Der Leistungsempfänger ist von jeglicher Steuererklärungs- und -zahlungspflicht befreit. Die Situation ist weniger eindeutig, wenn der Leistungserbringer nur über eine automatische Einrichtung verfügt. In diesen Fällen ist es für den Leistungsempfänger schwierig zu erkennen, ob das Vorhandensein einer einfachen Einrichtung im Land ausreicht, stungserbringer die erforderlichen Massnahmen ergreifen, um die Erfüllung der Steuerpflicht für diese Leistungen sicherzustellen, da dem gutgläubigen Leistungsempfänger ansonsten kein Vorwurf gemacht werden kann. Wenn die Leistung nach einem anderen Kriterium angeknüpft wird (beispielsweise am Sitz des Leistungsempfängers), erscheint uns das Vorhandensein einer einfachen Einrichtung des Leistungserbringers im Domizilland des Leistungsempfängers nur dann ausreichend, um den Leistungsempfänger von vornherein von seinen Verpflichtungen zu befreien, wenn es sich bei der Einrichtung um eine Betriebsstätte handelt. In Anbetracht der Zielsetzung dieser Bestimmungen scheint der Besitz einer Einrichtung ohne Personal, die auf dem Territorium eines anderen Landes betrieben wird, nur dann die Erfüllung der Verpflichtungen des Steuerpflichtigen zu gewährleisten, wenn es sich um eine qualifizierte Erweiterung des Unternehmens handelt, namentlich um eine Betriebsstätte. Anderenfalls lautet die 1131 MWST Marco Molino, Die Tragweite des Betriebsstättenbegriffs im Hinblick auf die MWST Alternative: entweder ist der Leistungserbringer verpflichtet, einen steuerlichen Vertreter zu benennen – wenn der Leistungsempfänger nicht mehrwertsteuerpflichtig ist –, oder die Pflicht zur Erklärung und Zahlung der Steuern geht auf den Leistungsempfänger über – wenn der Leistungsempfänger mehrwertsteuerpflichtig ist. 7. Die begrenzte steuerliche Anziehung der Betriebsstätte Die bisherigen Ausführungen zeigen, dass noch eine ziemliche Unsicherheit besteht, was den Betriebsstättenbegriff im Hinblick auf die MWST sowie seine Implikationen angeht. Das zentrale üben können [33]. In dem Masse, wie es diese Studie ermöglicht, die oben aufgeführten Probleme zu lösen, halten wir es für überflüssig, einen eigenen Betriebsstättenbegriff für die MWST zu entwickeln [34]. 7.1 Der Anziehungseffekt im Verhältnis zu den wesentlichen Elementen der MWST Die wesentlichen Elemente, insbesondere die Regeln der territorialen Anknüpfung, können zweifellos von der Existenz einer Betriebsstätte beeinflusst werden. In der Praxis stellt die Anknüpfung am Wohn- oder Geschäftssitz des Leistungserbringers den wichtigsten Fall eines Konflikts zwi- Abbildung 16 Art. 15 MWSTV Stammhaus Buchhalter Dienstleistung am Sitz des Abnehmers genutzt I CH Lager Lieferung Betriebsstätte Kundendienst Steuerverhältnis für Lieferung und Kundendienst Fiskus Problem besteht unserer Ansicht nach in der Schwierigkeit, vollständig nachzuvollziehen, dass die Existenz einer Betriebsstätte einen Anziehungseffekt hinsichtlich der Anwendung bestimmter Regeln zur MWST ausüben können muss, selbst wenn dieser Effekt von Anfang an begrenzt sein muss, da er nicht auf die Aktivität des Unternehmens in seiner Gesamtheit ausgeweitet werden kann. Die Untersuchung des Anziehungseffekts sollte unserer Ansicht nach vom Betriebsstättenbegriff des konventionellen Rechts der direkten Steuern ausgehen, um dann die Reichweite des Einflusses zu ermitteln, den diese Einheiten im Hinblick auf die MWST aus1132 Kunde schen dem im Ausland befindlichen Sitz des Stammhauses des Unternehmens und dem im Inland befindlichen Sitz der Betriebsstätte dar. In diesem Fall würde eine Leistung nur dann an dem Ort angeknüpft gelten, an dem sich die Betriebsstätte befindet, wenn sie durch die Betriebsstätte ausgeführt wurde, also durch ihr Personal oder ihre Einrichtungen [35]. Die einfache Mithilfe der Betriebsstätte ist somit nicht ausreichend, wenn die Leistung nur dem Stammhaus im Ausland zugerechnet werden kann. Die schweizerische Zweigniederlassung einer ausländischen Vermögensverwaltungsgesellschaft wird nicht steuerpflichtig für die Leistung der Kundenakquisition, welche ein ausländischer Zweig der Ge- sellschaft zugunsten einer schweizerischen Bank durchführt, da diese Leistung nach schweizerischem Recht im Ausland am Sitz des die Leistung erbringenden Zweigs der Gesellschaft angeknüpft wird [36]. In diesem Fall ist festzustellen, dass die schweizerische Bank für den Bezug dieser Leistungen aus dem Ausland mehrwertsteuerpflichtig ist, da davon ausgegangen wird, dass sie diese Leistungen in der Schweiz nutzt (siehe Abbildung 14) [37]. Die Existenz einer Betriebsstätte übt somit keinerlei Anziehungseffekt auf die wesentlichen Elemente der Leistungen aus, die vom ausländischen Zweig des Unternehmens erbracht werden. Im Hinblick auf das schweizerische Recht ist die Steuerbefreiung einer zugunsten eines im Ausland ansässigen Subjekts erbrachten Dienstleistung zulässig, wenn diese Leistung für den ausländischen Zweig der Gesellschaft ausgeführt wurde, ungeachtet der Tatsache, dass dieselbe Gesellschaft ihr Stammhaus oder eine Betriebsstätte in der Schweiz haben kann (siehe Abbildung 13). Dementsprechend wird die buchhalterische Dienstleistung, die ein schweizerisches Subjekt zugunsten eines ausländischen Zweigs eines Unternehmens erbringt, welches ein Warenlager in der Schweiz besitzt, von der schweizerischen MWST befreit, unabhängig von der Tatsache, dass die Lieferungen vom Lager direkt vom ausländischen Zweig abgewickelt werden und demzufolge das ausländische Unternehmen der schweizerischen MWST unterliegt. Unerheblich ist auch, dass das ausländische Unternehmen über eine Zweigniederlassung in der Schweiz verfügt, die beispielsweise damit beauftragt ist, einen Kundendienst durchzuführen. Und schliesslich ist es auch nicht von Bedeutung, dass die von dem ausländischen Zweig ab diesem Lager durchgeführten Lieferungen der schweizerischen MWST unterliegen und diese Lieferungen in derselben Abrechnung der Zweigniederlassung deklariert werden. Mit anderen Worten: der Anziehungseffekt beschränkt sich, wie wir im folgenden sehen werden, auf die formalen Aspekte der MWST, also die Erklärung und Zahlung der Steuer (Abbildung 16). Der Schweizer Treuhänder 11/99 MWST Marco Molino, Die Tragweite des Betriebsstättenbegriffs im Hinblick auf die MWST Es ist gewiss wahr, dass in bestimmten Fällen die Unterscheidung sehr schwierig sein kann und Mischlösungen in Betracht gezogen werden können. Dies ist jedoch kein ausreichender Grund anzunehmen, dass die Existenz einer Betriebsstätte in einem Land zwangsläufig dazu führen muss, dass jede Dienstleistung, die von einem ausländischen Zweig des Unternehmens erbracht wird und am Sitz des Leistungserbringers angeknüpft ist, der Steuerpflicht eben in diesem Land unterliegt (Abbildung 17). Im Hinblick auf die territoriale Anknüpfung übt die Existenz einer Betriebsstätte auch hier keinen Anziehungseffekt aus. Man kann sich sicherlich die Frage stellen, ob die Anknüpfung am Sitz des Leistungserbringers (entweder am Hauptsitz des Unternehmens oder am Ort, an dem sich die Betriebsstätte be- Der Schweizer Treuhänder 11/99 Abbildung 17 Stammhaus Fiskus Steuerverhältnis I CH Betriebsstätte Dienstleistung am Sitz des Leistungserbringers angeknüpft findet, von der aus die Dienstleistung erbracht wird), ein Kriterium ist, das im MWST-System noch seine Berechtigung hat. In der Tat ist es so, dass wenn der Sitz des Leistungsempfängers sich von dem des Unternehmens des Lei- Kunde stungserbringers unterscheidet, diese allgemeine Regel der Zugehörigkeit zur Besteuerung im Herkunftsland der Leistung führt, was dem Bestimmungslandprinzip zuwiderläuft. Bei der MWST handelt es sich um eine Steuer, 1133 MWST Marco Molino, Die Tragweite des Betriebsstättenbegriffs im Hinblick auf die MWST die den Verbrauch des Privatvermögens belasten soll. Im Bereich der direkten Steuern wird das Privatvermögen, von Ausnahmen abgesehen (z.B. bei Immobilien), als am Wohnsitz seines Inhabers steuerbar betrachtet. Im MWST-System ist das Bestimmungslandprinzip gewissermassen der Ausdruck dieser Regel. Man kann sich somit fragen, ob im Hinblick auf die Besteuerung von Dienstleistungen das Prinzip der Besteuerung am Sitz des Leistungsempfängers nicht einfach an die Stelle der Anknüpfung am Sitz des Leistungserbringers treten sollte, wobei jedoch die Regeln hinsichtlich des Orts der tatsächlichen Nutzung einer Dienstleistung (beispielsweise die Besteuerung am Ort, an dem sich die Immobilie befindet) vorbehalten bleiben. 7.2 Der Anziehungseffekt im Verhältnis zu den formalen Elementen der MWST Eine Betriebsstätte kann einen Anziehungseffekt im Hinblick auf die formalen Elemente des MWST-Systems ausüben, nämlich hinsichtlich der Verpflichtungen des Steuerpflichtigen. Die Struktur des Systems lässt uns sogar annehmen, dass eine Betriebsstätte obligatorisch als alleiniger und einziger Mehrwertsteuerpflichtiger für jede in ihrem Domizilland erbrachte Dienstleistung betrachtet werden sollte, selbst wenn die Dienstleistung durch einen Zweig des Unternehmens im Ausland ausgeführt wurde. Vor dem Hintergrund dieser Überlegung sollen im folgenden die praktischen Konsequenzen des Anziehungseffekts analysiert werden. Die Leistung ist im Land A steuerbar; der Zweig des Unternehmens, der diese Leistung ausgeführt hat, hat seinen Sitz im Land B; das Unternehmen verfügt über eine Betriebsstätte im Land A. Die Leistung muss vom Unternehmen selbst mit der MWST von Land A fakturiert werden, wobei die sich in diesem Land befindliche Betriebsstätte die Verpflichtungen zur Erklärung und Zahlung der Steuern erfüllen muss. Der Leistungsempfänger ist in keinem Fall verantwortlich für die Tatsache, dass der Leistungserbringer 1134 diesen Verpflichtungen nicht nachkommt. In diesem Fall sind die Verpflichtungen der Betriebsstätte als Vertreterin des Unternehmens nicht von dem Ort abhängig, an dem die Leistung fakturiert wurde. Man kann sicherlich von einem Unternehmen mit internationalen Verzweigungen verlangen, dass es in der Lage ist, seine steuerlichen Probleme auf internationaler Ebene zu bewältigen, ohne auf die Abwälzung der Steuerpflicht auf den Leistungsempfänger zurückgreifen zu müssen. Der jährliche Abgleich der MWST-Erklärungen mit der Buchhaltung sollte sich somit auf die gesamte Aktivität des Unternehmens des Steuerpflichtigen erstrecken, also sowohl auf den im Land B erzielten Umsatz als auch auf den im Ausland erzielten. Während das EU-Recht dem von uns dargelegten Prinzip folgt (siehe Abbildung 3) [38], regelt das schweizerische Recht diese Situation nicht auf einheitliche Weise. Man muss unterscheiden, ob die Transaktion – Lieferung von Gegenständen oder Dienstleistung – unter territorialen Gesichtspunkten nach Massgabe von Art. 11 und 12 MWSTV im Ausland oder in der Schweiz erfolgt. Falls die Transaktion in der Schweiz erfolgt gemäss – Art. 11 (Lieferung von Gegenständen in die Schweiz; siehe Abbildung 15), – Art 12 Abs. 1 (Dienstleistungen erbracht durch einen schweizerischen Zweig eines ausländischen Unternehmens; siehe Abbildung 7) und – Art. 12 Abs. 2 (Dienstleistungen erbracht am Ort der tatsächlichen Nutzung; die Situation ist somit analog zu der in Abbildung 15 dargestellten) MWSTV, findet das erwähnte Prinzip Anwendung und das Unternehmen, das die betreffende Dienstleistung ausführt, muss diese der schweizerischen MWST unterwerfen, unabhängig vom Ort, aus dem es die Dienstleistung fakturiert. Die Erklärungs- und Zahlungspflichten werden von der schweizerischen Betriebsstätte des ausländischen Unternehmens erfüllt. Wird dagegen die Dienstleistung im Ausland erbracht gemäss Art. 12 Abs. 1 MWSTV (Dienstleistungen am Sitz des Leistungserbringers erbracht, aber als am Sitz des Leistungsempfängers genutzt betrachtet) ist sie nur dann in der Schweiz steuerbar, wenn die Bedingungen von Art. 9 MWSTV erfüllt sind. In diesem Fall ist jedoch allein der Leistungsempfänger zur Erklärung und Zahlung der Steuern verpflichtet (siehe Abbildung 14). Dies bedeutet auch, dass die Dienstleistung nicht der Steuer unterliegt, wenn der Leistungsempfänger unter den in Art. 18 MWST genannten Grenzen für die Steuerpflicht bleibt [39], selbst wenn das Unternehmen des Leistungserbringers in der Schweiz eine Betriebsstätte besitzt, die einen erheblichen Umsatz erzielt. In diesem Fall sind wir der Auffassung, dass die Regelung des schweizerischen Rechts korrigiert werden sollte, da sie möglicherweise einen Verstoss gegen das Prinzip der Steuerneutralität durch die Tatsache hervorruft, dass sie auf internationaler Ebene das Prinzip der Einheit des Unternehmens ausser Acht lässt und folglich keine Möglichkeit bietet, einen eventuellen Missbrauch durch den Leistungserbringer zu verhindern. Wir sind daher der Ansicht, dass das schweizerische Recht das derzeitige System der Steuerbarkeit von Dienstleistungen aus dem Ausland durch ein System der einfachen Substitution des Steuerpflichtigen ersetzen sollte, und zwar dergestalt, dass die steuerliche Verpflichtung nur dem Unternehmen obliegt, das die Leistung erbringt, wobei nur ein der schweizerischen MWST unterliegender Leistungsempfänger zur Entrichtung der auf die bezogene Leistung fälligen MWST an dessen Stelle treten kann, falls das ausländische Unternehmen nicht über eine Betriebsstätte in der Schweiz verfügt. Die Leistung ist im Land A steuerbar; der Zweig des Unternehmens, der diese Leistung ausführt, hat seinen Sitz im Land B; das Unternehmen besitzt keine Betriebsstätte im Land A. In diesem Fall müsste die Verpflichtung zur Erklärung und Zahlung der Steuer im Prinzip auf den Leistungsempfänger übergehen; wenn dagegen der Leistungsempfänger nicht selbst zur Versteuerung der Leistung verpflichtet ist [40], muss der Leistungserbringer Der Schweizer Treuhänder 11/99 MWST Marco Molino, Die Tragweite des Betriebsstättenbegriffs im Hinblick auf die MWST Abbildung 18 Unternehmen Die Lieferung (Art. 11 MWSTV) oder Dienstleistung (Art. 12 Abs. 2 MWSTV) unterliegt der schweizerischen MWST I Vertretungsvertrag steuerlicher Vertreter CH Lager oder Baustelle Lieferung oder Leistung Kunde Steuerverhältnis Fiskus einen steuerlichen Vertreter benennen und die Verpflichtungen hinsichtlich der MWST erfüllen. Diese Regeln werden im allgemeinen im EU-Recht angewendet (siehe Abbildung 2), wo der Leistungsempfänger und der Leistungserbringer in bestimmten Fällen sogar solidarisch für die Erledigung der Erklärungs- und Zahlungsformalitäten haften [41]. Die schweizerische Gesetzgebung überträgt dagegen nicht die steuerliche Verpflichtung auf den der Leistungsempfänger, welcher gemäss Art. 11 (Lieferungen von Gegenständen in die Schweiz) und 12 Abs. 2 (Dienstleistungen am Ort der tatsächlichen Nutzung erbracht) MWSTV der schweizerischen MWST unterliegt; der Leistungserbringer bleibt alleiniger und einziger Verantwortlicher für die Entrichtung der Steuer. Letzterer muss gegebenenfalls einen steuerlichen Vertreter in der Schweiz benennen [42], um dort die Verpflichtungen der Erklärung und Zahlung der Steuer zu erfüllen (siehe Abbildung 18). Diese Regel erscheint uns allerdings nicht sehr zweckmässig, wenn der Leistungsempfänger ein schweizerischer Steuerpflichtiger ist, der problemlos an die Stelle des ausländischen Unternehmens zur Zahlung der Steuer treten könnte. Wie wir gesehen haben, wird im Hinblick auf die gemäss Art. 12 Abs. 1 Der Schweizer Treuhänder 11/99 MWSTV erbrachten, aber als am Sitz des Leistungsempfängers genutzt betrachteten Leistungen das ausländische Unternehmen dagegen nie zur Zahlung der Steuer verpflichtet, da gemäss Art. 9 MWSTV nur der Leistungsempfänger dazu verpflichtet werden kann. Das Hauptproblem dieses zweifachen Ansatzes besteht in der Schwierigkeit zu bestimmen, ob der Leistungserbringer tatsächlich über eine Betriebsstätte in dem Land verfügt, in dem die Leistung erbracht wird. Man kann daher das Bestreben des schweizerischen Gesetzgebers nachvollziehen, diese Problematik endgültig zu lösen durch die Einführung eines Systems, das im Hinblick auf die Dienstleistungen die Territorialität der Steuer und die Steuerpflicht so regelt, dass auf den Leistungsempfänger nicht nur die formalen Verpflichtungen zur Erklärung und Zahlung der Steuer abgewälzt werden, sondern geradewegs die Position des Steuersubjekts [43]. Diese Bestimmungen werfen jedoch Probleme auf, die möglicherweise schwerwiegender sind als die, welche damit gelöst werden sollen. Man hätte unserer Auffassung nach jegliche Unsicherheit hinsichtlich der tatsächlichen Situation des Leistungserbringers beseitigen können, indem man den Leistungsempfänger verpflichtet hätte, sich beim Fiskus zu erkundigen, sobald er mit einem ausländischen Zweig des Unternehmens des Leistungserbringers in Kontakt gekommen ist. Falls der Fiskus bestätigt, dass der Lieferant über eine Betriebsstätte im Land verfügt, ist der Leistungsempfänger von der Pflicht zur Erklärung und Zahlung der MWST befreit, da diese nur dem Leistungserbringer obliegen kann. Die Unsicherheit wäre im übrigen auf die Fälle beschränkt, in denen die Rechnung des Leistungserbringers nicht die schweizerische MWST ausweist, denn anderenfalls erklärt der Leistungserbringer durch dieses Dokument, der Steuerschuldner zu sein. 8. Fazit Wir haben aufgezeigt, wie der Betriebsstättenbegriff einen gewissen Einfluss im Hinblick auf die territoriale Anknüpfung und die sich aus der Steuerpflicht ergebenden Verpflichtungen haben kann. Nichtsdestoweniger haben wir festgestellt, wie der aus dem Recht der direkten Steuern abgeleitete Begriff ermöglicht, zweckmässig den vom MWST-System gestellten Anforderungen zu begegnen. Es scheint uns somit nicht notwendig, einen eigenen Betriebsstättenbegriff für die MWST zu finden. Darüber hinaus haben wir gesehen, dass das schweizerische Recht eher mit den von uns beschriebenen Regeln zu vereinbaren scheint als das EU-Recht. Gewiss sind nicht alle Zweifel ausgeräumt: Verzerrungen des Systems werden unserer Ansicht nach eher bewirkt durch die allgemeine Regel der territorialen Anknüpfung von Dienstleistungen am Sitz des Leistungserbringers – die jedesmal dann Anwendung findet, wenn keine der besonderen Regeln die Leistung am Sitz des Leistungsempfängers oder am Ort der tatsächlichen Nutzung anknüpft – als durch den Betriebsstättenbegriff. Es ist wohl wahr, dass der vom EuGH verwendete Begriff der festen Geschäftseinrichtung die Probleme der Auslegung verstärkt. Allerdings können selbst mit dem im schweizerischen Recht verwendeten Betriebsstättenbegriff Verzerrungen hervorgerufen werden durch die Regel der Anknüpfung am Sitz des Leistungserbringers, die dem Prinzip des MWST-Systems widerspricht, das von der Steuerpflicht im Bestimmungsland ausgeht. 1135 MWST Marco Molino, Die Tragweite des Betriebsstättenbegriffs im Hinblick auf die MWST Man kommt schliesslich nicht umhin festzustellen, dass das vom schweizerischen Recht entwickelte System der Steuerbarkeit von aus dem Ausland bezogenen Dienstleistungen nicht vollumfänglich praktikabel erscheint. In der Tat kann man sich die Frage stellen, ob es vorzuziehen ist, ad hoc eine Privatperson für eine aus dem Ausland bezogene Leistung steuerpflichtig zu machen, während das Unternehmen des Leistungserbringers in der Schweiz über eine Betriebsstätte verfügt, die der schweizerischen Mehrwertsteuerpflicht unterliegt. Dieses System scheint schliesslich dem Prinzip zuwiderzulaufen, nach dem nur der Erbringer einer steuerbaren Leistung steuerpflichtig ist. Ein System des begrenzten Übergangs der Steuerschuld erscheint uns ausreichend, um eine einheitliche Besteuerung zu gewährleisten: nur ein mehrwertsteuerpflichtiger schweizerischer Leistungsempfänger sollte verpflichtet sein, die von dem im Ausland ansässigen Leistungserbringer geschuldete schweizerische MWST zu entrichten; falls der Leistungsempfänger in der Schweiz nicht steuerpflichtig ist, sollte allein der Leistungserbringer für die Versteuerung seiner Leistung verantwortlich gemacht werden. Dieses System sollte im übrigen auf Lieferungen von Gegenständen ausgeweitet werden, bei denen das derzeitige Recht keinen Übergang der Steuerschuld vorsieht, und nur das ausländische Unternehmen, das Gegenstände in die Schweiz liefert, die Steuer auf die Lieferung schuldet. Hier besteht unserer Ansicht nach eine gewisse ungerechtfertigte Inkohärenz zwischen den Regeln für Dienstleistungen und den Regeln für Lieferungen von Gegenständen. 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 Anmerkungen 01 Art. 7 Abs. 1 OECD; OECD, Entwurf eines Doppelbesteuerungsabkommens hinsichtlich Einkommen und Vermögen, Bericht des Ausschusses für Steuerfragen der OECD, Paris (zitiert Kommentar), Art. 7 Randziffer (RZ) 3; Rivier J.-M., Droit fiscal international, Neuchâtel 1983 (zitiert International), 157. 02 Vgl. § 1 Abs. 2 Umsatzsteuergesetz 1993 in der Fassung der Bekanntmachung vom 27. April 1993 (UStG); Birkenfeld W., Das grosse Umsatzsteuer-Handbuch, Köln 1992 ff. (zitiert Birkenfeld), I RZ 180. 03 Vgl. Art. 12 Abs. 1 MWSTV; Art. 9 Abs. 1 Sechste Richtlinie 77/388/EWG des EU- 1136 20 21 22 Rates vom 17. Mai 1977 zur Harmonisierung der Rechtsvorschriften der Mitgliedsstaaten über die Umsatzsteuern – Gemeinsames Mehrwertsteuersystem: einheitliche Bemessungsgrundlage (VI. Richtl.); Art. 7 Abs. 3 D.P.R. 26. Oktober 1972 n. 633 (L.IVA), Art. 259 Code Général des Impôts (CGI). Art. 7 Abs. 1 OECD; OECD (Kommentar) Art. 7 RZ 5; Rivier (International), 178. Vgl. Mandò M./Mandò G., Imposta sul valore aggiunto, 16. Auflage, Vicenza 1997 (zitiert Mandò), 247 f. und Commissione tributaria centrale 1990 I 20, die aufzeigen, dass ausländische Unternehmen, die über eine Betriebsstätte in Italien verfügen, die gleichen Rechte und Pflichten haben wie ein in Italien ansässiger Steuerpflichtiger. Masshardt H./Gendre F., Impôt fédéral pour la défense nationale, Commentaire, Lausanne 1973 (zitiert Masshardt/Gendre), 39 ff.; Rivier (International), 43, 50 f., 115 f., 120 f., 157 und 163. Ausser in dem Fall, in dem das Gesetz eine Leistung am Wohn- oder Geschäftssitz des Leistungserbringers angeknüpft erklärt. Vgl. Birkenfeld IX Nr. 1712. Vgl. Kuhn S./Bürgy D., Offene Fragen bei der Besteuerung von Dienstleistungen, in Der Schweizer Treuhänder 69 (1995) 361 ff. (zitiert Kuhn/Bürgy), 367. Vgl. Camenzind A., Internationale Aspekte bei der Mehrwertsteuer (insbesondere im Zusammenhang mit Dienstleistungen), in ASA 63 (1994/1995) 367 ff. (zitiert Camenzind), 378 f.; Mandò, 119; vgl. auch die Empfehlung Nr. 501504 des italienischen Finanzministeriums vom 6. Dezember 1991. Rivier (International) 158 ff.; Höhn E. (Hg.), Handbuch des internationalen Steuerrechts der Schweiz, 2. Auflage, Bern 1983 (zitiert International), 214 f. Entscheid des EuGH vom 4.7.1985 in Sachen 168/84 Berkholz/Finanzamt Hamburg-MitteAltstadt, in Sammlung 1985, 2257 ff., 2265. Vgl. Rivier (International) 48 und 158 f.; Höhn (International) 215; Art. 5 Abs. 1 OECD; OECD (Kommentar) Art. 5 RZ 2. Vgl. Pistone P., Fixed establishment and permanent establishment, in International VAT Monitor 10 (1999), 101 ff. (zitiert Pistone), 102 f. Pistone 105. Bollettino tributario informativo 1990, 200. Vgl. Corte di Cassazione in Bollettino tributario informativo 1991, 169. Pistone 106. Merkblatt Nr.13 über die Steuerbefreiung von bestimmten ins Ausland erbrachten oder aus dem Ausland bezogenen Dienstleistungen, in Pestalozzi Gmür & Patry (Hg.), Die Eidgenössische Mehrwertsteuer, Basel 1995 ff. (zitiert Pestalozzi Gmür & Patry), II C b 18 S. 11 f. Camenzind A./Honauer N., Manuel du nouvel impôt sur la taxe à la valeur ajoutée (TVA), Bern etc. 1996 (zitiert Camenzind/ Honauer), 183 f. Camenzind/Honauer, 183 f.; Birkenfeld I Nr. 16, 108 und 235; Le Gall J.-P., Droit fiscal des entreprises commerciales, 7. Auflage, Paris 1992 (zitiert Le Gall), 201. Camenzind/Honauer 190; Kuhn/Bürgy 364; Birkenfeld I Nr. 235. 23 Vgl. Informationsbroschüre für Banken und Finanzgesellschaften, in Pestalozzi Gmür & Patry II C d 3 S. 55; Merkblatt Nr. 13 über die Steuerbefreiung von bestimmten ins Ausland erbrachten oder aus dem Ausland bezogenen Dienstleistungen, in Pestalozzi Gmür & Patry, II C b 18 S. 11. 24 Art. 9 und 18 MWSTV. 25 Vgl. Camenzind/Honauer 306; Birkenfeld I Nr. 236. 26 Vgl. Art. 66 Abs. 2 MWSTV und Kommentar des Eidgenössischen Finanzdepartements, in Pestalozzi Gmür & Patry, II B Art. 66 MWSTV S. 3. 27 Vgl. Merkblatt Nr. 19 über die Abgrenzungen zwischen Lieferungen und Dienstleistungen, insbesondere im grenzüberschreitenden Verkehr, in Pestalozzi Gmür & Patry, II C b 24 S. 3 f. 28 Vgl. Art. 9 Abs. 2 Buchst. a VI. Richtl.; Merkblatt Nr. 13 über die Steuerbefreiung von bestimmten ins Ausland erbrachten oder aus dem Ausland bezogenen Dienstleistungen, in Pestalozzi Gmür & Patry, II C b 18 S. 2 f. 29 Vgl. Camenzind, 379. 30 Vgl. Art. 59 Abs. 2 MWSTV. 31 Vgl. Art. 17 Abs. 4 L.IVA; § 51 Abs. 1 und Abs. 3 Umsatzsteuer-Durchführungsverordnung 1993 in der Fassung vom 27. April 1993 (UStDV); Mandò, 246 ff.; Birkenfeld VI Nr. 314. 32 Art. 17 Abs. 4 L.IVA; § 51 Abs. 1 Zif. 1 und Abs. 3 UStDV. 33 Vgl. Camenzind, 378 f. 34 Im Gegensatz zu Kuhn/Bürgy 367, die der Ansicht sind, dass der Betriebsstättenbegriff nicht der gleiche ist wie der vom Recht der direkten Steuern verwendete. 35 Camenzind, 379. 36 Art. 12 Abs. 1 MWSTV. 37 Vgl. Merkblatt Nr. 13 über die Steuerbefreiung von bestimmten ins Ausland erbrachten oder aus dem Ausland bezogenen Dienstleistungen, in Pestalozzi Gmür & Patry, II C b 18 S. 7 und 13 f. 38 Vgl. Art. 17 Abs. 1 und 2 L.IVA; § 51 Abs. 3 UStDV; Art. 283 Zif. 1 CGI und Art. 32 Buchst. a Anhang IV CGI. 39 Art. 18 MWSTV gibt insbesondere vor, dass der Leistungsempfänger Dienstleistungen für mehr als CHF 10000.– im Kalenderjahr bezieht. 40 Das ist z. B. der Fall, wenn das Gesetz ausschliesst, dass bestimmte Leistungen zum Übergang der steuerlichen Verpflichtungen des Leistungserbringers auf den Leistungsempfänger Anlass geben können, oder wenn der Leistungsempfänger eine Person ist, die von jeglicher Verpflichtung in Zusammenhang mit der Mehrwertsteuer befreit ist (z.B. ein Verbraucher). 41 Vgl. § 57 Abs. 2, 2. Satz UStDV; Art. 283 Zif. 2 CGI. 42 Art. 59 Abs. 2 MWSTV. 43 Vgl. Art. 12 Abs. 1, der das Prinzip des Sitzes des Leistungserbringers aufstellt, welches demnach ausschliesst, dass der Leistungserbringer der Steuerpflicht in der Schweiz unterworfen werden kann, und die Art. 9 und 18 MWSTV, welche die Steuerpflicht für jeden Empfänger von Leistungen festsetzen, die im Ausland erbracht aber als in der Schweiz genutzt betrachtet werden. Der Schweizer Treuhänder 11/99