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1 Conseil Ouest et Centre Africain pour la Recherche et le Développement Agricoles ____________________________________________ West and Central African Council for Agricultural Research and Development CELLULE D’ÉTUDES D’IMPACT ________________ PROJET DONATA (Dissemination Of New Agricultural Technologies in Africa / Diffusion de Nouvelles Technologies Agricoles en Afrique) ________________ ETUDES D'IMPACT EX-ANTE DE NOUVELLES TECHNOLOGIES DU MANIOC EN CÔTE D'IVOIRE Etude 2 : Trois technologies du manioc dans le département de MAN (Région semi-montagneuse Côte d’Ivoire) ______________ Rapport de l'étude 2 ______________ Sékou DOUMBIA, Sylvestre A. AMAN, Boni N'ZUÉ, Catherine DJEDJI avec la collaboration technique de : Ernest M. DEPIEU, Krah KOUADIO, Abidjan JUIN 2011 3 TABLE DES MATIERES Page RESUME 6 I. INTRODUCTION 8 I.1. CONTEXTE ET JUSTIFICATION 9 I.2. OBJETCTIF DE L’ETUDE 8 I.2.1. OBJECTIF GENERAL 9 I.2.2. OBJECTIFS SPECIFIQUES 9 CHAPITRE I. MATERIELS ET METHODE 11 I. METHODOLOGIE DE L’ETUDE 11 I.1. ZONE DE L’ENQUETE 11 I.2. COLLECTE DES DONNEES 12 I.2.1. L’ENQUETE EXPLORATOIRE 13 I.2.2. L’ENQUETE FORMELLE 13 I.3. ESTIMATION DE L’ADOPTION ET DE L’IMPACT 14 I.4. ANALYSE DES DONNEES 14 CHAPITRE II. RESULTATS DE L’ENQUETE 15 I.LA SITUATION DE REFERENCE DE LA PRODUCTION ET DE LA TRANSFORMATION DU MANIOC DANS LA REGION DE MAN 15 I.1. QUELQUES GENERALITES AU NIVEAU DE LA PRODUCTION DU MANIOC 15 4 I.1.1.VARIETES CULTIVEES I.2. CARACTERISTIQUES SOCIOECONOMIQUES DES ACTEURS INTERVENANT DANS 15 15 LA PRODUCTION DU MANIOC I.3. QUELQUES CARACTERISTIQUES AGRONOMIQUES DOMINANT DE LA 16 PRODUCTION DU MANIOC CONCLUSION PARTIELLE II. L’ANALYSE DU BUDGET DE CULTURE DE LA VARIETE LOCALE 17 18 DE MANIOC II.1. LE PRODUIT BRUT 18 II.2. LES DIFFERENTS COUTS 19 II.3. LES MESURES DE PERFORMANCE 19 CONCLUSION PARTIELLE 21 III. QUELQUES GENERALITES AU NIVEAU DE LA TRANSFORMATION 21 DU MANIOC III.1. CARACTERISTIQUES SOCIOECONOMIQUES DES ACTEURS INTERVENANT 21 DANS LA TRANSFORMATION DU MANIOC III.2. ACTEURS INTERVENANT DANS LA TRANSFORMATION DU MANIOC ET 22 EQUIPEMENT UTILISE CONCLUSION PARTIELLE IV. LA TRANSFORMATION DU MANIOC EN ATTIEKE : L’ETABLISSEMENT 23 23 DU BUDGET FINANCIER CONCLUSION PARTIELLE V. L’ANALYSE DU POTENTIEL D’ADOPTION ET DE L’IMPACT DES NOUVELLES VARIETES DE MANIOC V.1. L’ANALYSE DE L’IMPACT DES NOUVELLES VARIETES V.1.1. L’IMPACT DE PRODUCTION 24 25 25 25 5 V.1.2. L’IMPACT ECONOMIQUE AU NIVEAU DE LA PRODUCTION 25 V.1.2.1.1. LE BUDGET PARTIEL 25 V.1.2.1.2. L’ANALYSE MARGINALE 26 V.2. L’IMPACT ECONOMIQUE AU NIVEAU DE LA TRANSFORMATION V.2.1. LE BUDGET PARTIEL ET L’ANALYSE MARGINALE AU NIVEAU DE LA FABRICATION 27 27 D’ATTIEKE V.2.1.1. LE BUDGET PARTIEL 27 V.2.1.2. L’ANALYSE MARGINALE 28 CONCLUSION PARTIELLE 29 VI. LES CONTRAINTES A LA CULTURE DU MANIOC ET LEUR IMPORTANCE 29 VII. LES BESOINS DE RECHERCHE COMPLEMENTAIRE 30 CONCLUSION GENERALE 30 RECOMMANDATIONS 31 ANNEXES 32 6 RESUME Le CNRA a entrepris une étude d’impact ex-ante dans le département de MAN, en vue d’évaluer de manière anticipée les chances d’adoption de trois nouvelles variétés de manioc ainsi que l’impact que leur adoption produirait auprès des producteurs et des femmes impliquées dans la transformation du manioc. L’enquête en milieu paysan à partir d’un échantillon aléatoire de producteurs et de femmes impliquées dans la transformation du manioc a été la méthode d’investigation privilégiée. La taille de l’échantillon de producteurs s’élève à 121 et celui des transformatrices du manioc en attiéké à 33. L’enquête a été menée en deux étapes, une enquête exploratoire d’abord afin de bien comprendre le processus de production et de transformation du manioc dans le département, suivie d’une enquête formelle qui avait pour objectif de collecter les données agronomiques et socio économiques nécessaires pour entreprendre les différentes analyses. Ces analyses ont consisté à partir de statistiques descriptives à caractériser le processus de production et de transformation du manioc, elles ont également permis d’identifier et de caractériser les principaux acteurs intervenant à ces deux niveaux. L’établissement du budget de culture détaillé pour le témoin local tant au niveau de la production que de la confection de l’attiéké à compléter cette première série d’analyses destinée à bien caractériser la situation de référence. Dans une seconde étape, nous avons procédé à l’évaluation économique des trois nouvelles variétés de manioc. Cette évaluation a reposé sur la méthode du budget partiel compléter par l’analyse marginale. Les résultats de cette analyse nous ont permis de juger de l’intérêt, pour le producteur et pour la femme impliquée dans la transformation du manioc en attiéké, d’adopter l’une ou l’ensemble des nouvelles variétés de manioc. Cette analyse a été complétée par l’évaluation de l’impact agronomique, à travers l’analyse des gains de rendement par rapport au témoin local procuré par les nouvelles variétés de manioc. Les résultats de ces deux analyses constituent ensemble les éléments nécessaires à la prise de décision. Enfin, de la caractérisation des contraintes, nous avons apprécié l’opportunité d’entreprendre ou non des recherches complémentaires en vue de faciliter l’adoption des trois nouvelles variétés de manioc. Il ressort de l’ensemble de résultats les points saillants suivants : - Le système de culture à base de manioc mis en œuvre dans la région de Man est extensif par bien des aspects. Dans ces conditions, le travail, notamment le travail salarié représente le seul 7 poste de dépenses monétaires réelles. Cette situation se traduit par la réalisation de performances technico-économiques élevées d’autant plus que le manioc est un produit extrêmement pondéreux. La valorisation de la journée de travail paraît à cet égard très intéressante, même pour une variété locale. Les résultats de l’analyse marginale indiquent que sur la base des indicateurs strictement financiers, tant au niveau de la production qu’au niveau de la transformation du manioc en attiéké, les trois nouvelles variétés possèdent un réel potentiel d’adoption. Au vu des contraintes majeures citées, nous ne voyons pas pour l’instant la nécessité d’entreprendre des recherches complémentaires dans le domaine de l’agronomie et de la protection des cultures, avec pour objectif de faciliter l’adoption des nouvelles variétés de manioc. Par contre, les axes à prospecter se trouvent du côté de la mécanisation par le biais de l’introduction des charrettes en vue de faciliter le transport des produits de récolte, ainsi que l’introduction de broyeuses mécaniques dans le double but de réduire la pénibilité du travail tout en améliorant la productivité par l’obtention d’un meilleur taux de transformation. Ces recherches peuvent intéresser au premier plan le secteur privé. 8 I. INTRODUCTION I.1. CONTEXTE ET JUSTIFICATION DE L’ETUDE Le Forum for Agricultural Research in Africa (FARA) s’est donné comme priorité la diffusion à grande échelle des nouvelles technologies agricoles mises au point par les différents services nationaux de recherche agricole (SNRA) de la sous région tout en élaborant un mécanisme de diffusion des technologies les plus prometteuses. Le Projet DONATA (selon l’abréviation en anglais) qui signifie diffusion de nouvelles technologies agricoles en Afrique constitue le fer de lance de cette nouvelle approche. A cet effet, le FARA a mobilisé auprès de la Banque Africaine de Développement (BAD), des fonds pour financer le Projet DONATA et en a confié l’exécution au CORAF (Conseil Ouest Africain pour la Recherche et le Développement Agricole). Le CORAF lui-même s’appuie sur les Systèmes nationaux de recherche agricole (SNRA) pour sa réalisation sur le terrain. La Côte d’Ivoire a été choisie pour la diffusion des technologies du manioc constituées des variétés améliorées résistantes aux maladies et de la technique de multiplication rapide de boutures de manioc par recépage. Le choix de la Côte d’Ivoire est d’autant plus justifié que le manioc représente une denrée de grande consommation dans le pays. En effet, en Côte d’Ivoire, le manioc occupe le deuxième rang au niveau des cultures vivrières après l’igname avec une production annuelle de 2,198 millions de tonnes (FAO, 2006). Il constitue à la fois une culture de subsistance et de rente pour les producteurs. Sa culture et son exploitation engendrent des activités diverses qui participent à la sécurité alimentaire et permettent ainsi de lutter contre la pauvreté. Les racines tubéreuses après transformation offrent une diversité de produits tels que l’attiéké, le foutou, la farine, l’amidon, les flocons, le tôh, le gari, etc. Cependant, les producteurs rencontrent de nombreuses contraintes parmi lesquelles, la faible intensification des cultures, le déclin des politiques de soutien à l’agriculture, la difficulté d’approvisionnement en matériel de plantation, l’incidence des maladies (viroses, anthracnose, pourritures racinaires) et des ravageurs (acariens, cochenilles, nématodes) et la mauvaise organisation de la commercialisation. La majorité des paysans n’ont accès qu’à leurs cultivars locaux qui sont souvent peu productifs et sensibles aux maladies et ravageurs. L’agriculture extensive persiste dans un contexte de pression foncière croissante. Selon la FAO (2006), le rendement national du manioc en Côte d’Ivoire est de l’ordre de 5 t/ha contre 12 t/ha enregistré au Ghana voisin. Pour améliorer la productivité de cette spéculation, la recherche a mis au point des technologies innovantes telles que les variétés améliorées et la technique de multiplication rapide du manioc par recépage. 9 Toutefois, ces technologies connaissent une diffusion limitée et demeurent parfois inconnues tant des services de développement que de la grande majorité des producteurs. L’insuffisance des financements et l’absence de mécanisme approprié de diffusion des nouvelles technologies agricoles impliquant les différents partenaires que sont l’Etat, la Recherche, le Développement, les ONG, les Groupements de producteurs et de manufacturiers apparaissent comme les principales causes de ce blocage. Dans ce contexte, le Projet DONATA vient à point nommé pour alléger, un temps soit peu, ces différentes contraintes. L’originalité de son approche réside dans l’implication dès le départ de tous les partenaires intervenant dans une filière donnée autour d’une plate-forme, afin de maximiser les opportunités de rencontre, d’une part, et de renforcer les interactions entre les différents acteurs de la filière, d’autre part. La réalisation d’une étude d’impact ex-ante de toute nouvelle technologie proposée à la diffusion constitue une autre particularité de ce projet. En Côte d’Ivoire, l’exécution du Projet DONATA a été confiée au CNRA (Centre national de Recherche Agronomique) qui en a désigné un Point Focal. Une étude d’impact ex-ante a été demandée avant la diffusion des technologies choisies pour les trois zones du projet (ou plate-formes), à savoir : les Départements de Dabou, Bouaké et Man. Le présent rapport rend compte des résultats obtenus dans le Département de Man en région semi-montagneuse ; il fait suite à un premier rapport réalisé sur le même thème à Dabou dans le sud du pays. I.2. OBJECTIFS DE L’ETUDE I.2.1. OBJECTIF GENERAL L’objectif général de cette étude est d’évaluer l’impact anticipé de trois technologies à savoir trois nouvelles variétés de manioc Bocou1, Bocou2 et TMS(2)1425. I.2.2. OBJECTIFS SPECIFIQUES L’étude vise, de manière spécifique, à : 1) déterminer le potentiel d’adoption de ces trois technologies par les producteurs au niveau du département de Man ; 2) évaluer l’impact de production et l’impact économique de chacune des trois technologies étudiées ; 3) analyser les facteurs à même d’affecter l’impact attendu de ces technologies, et enfin ; 10 4) proposer des domaines où des investissements publics complémentaires seront nécessaires en vue de renforcer l’impact des technologies en question. Le présent rapport est organisé en deux chapitres. Le premier chapitre décrit la méthodologie de travail. Le second chapitre présente les résultats et la discussion. Le rapport s’achève sur une conclusion et des recommandations. 11 CHAPITRE I. MATÉRIELS ET MÉTHODE ______________________________________________________________ I. METHODOLOGIE DE L’ETUDE I.1. ZONE DE L’ENQUETE La zone de l’enquête est celle définie pour l’étude d’impact ex-ante. Elle est localisée dans l’Ouest de la Côte d’Ivoire, en région des 18 Montagnes (schéma 1). Il s’agit précisément du Département de Man (schéma 2) qui comprend sept sous-préfectures, à savoir : la Sous-préfecture centrale de Man, la Sous-préfecture de Boguiné, la Sous-préfecture de Facobly, la Sous-préfecture de Logoualé, la Souspréfecture de Nidrou, la Sous-préfecture de Sangouiné, la Sous-préfecture de Sémian. Schéma 1 : Carte des régions administratives de la Côte d’Ivoire 12 Schéma 2 : Localisation du département de Man (zone verte) Les villages ont été choisis selon les critères suivants : (1) être situé dans un rayon maximum de 40 km autour de la ville de Man ; (2) être accessible en toute période de l’année ; (3) produire, consommer et commercialiser le manioc sous diverses formes ; (4) disposer de possibilité de transformation du manioc. Sur ces bases, trois villages ont été retenus. Il s’agit de Voungoué, Gbatongouin et de Boguiné. I.2. COLLECTE DES DONNEES La collecte des données s’est faite par voie d’enquête. Dans chacun des trois villages enquêtés, le Projet DONATA a été d’abord présenté puis la méthodologie de l'enquête expliquée aux populations. Le travail s’est articulé autour de deux enquêtes, une enquête exploratoire suivie d’une enquête formelle. Ces deux enquêtes ont permis d’analyser la situation de référence de la production et de la transformation du manioc dans le Département de Man. 13 I.2.1. L’ENQUETE EXPLORATOIRE L’enquête préliminaire a été réalisée par une équipe pluridisciplinaire du CNRA avec la collaboration des agents de l’ANADER. Cette enquête s’est appuyée sur les méthodes participatives, notamment la MARP (Méthode Active de Recherche et de Planification Participatives) avec pour but d’une part de permettre une compréhension rapide de l’organisation des activités agricoles dans la région et d’autre part, l’évaluation des conditions et des contraintes liées à la production, à la transformation et à la commercialisation du manioc dans le département de Man. I.2.2. L’ENQUETE FORMELLE L’enquête formelle a été réalisée dans des ménages des différents villages concernés pour estimer les principaux paramètres socio-économiques de la production et de la transformation du manioc ainsi que le revenu tiré de cette culture. La taille de l’échantillon au niveau de cette deuxième enquête a été de 121 producteurs de manioc ; et 33 femmes impliquées dans la transformation du manioc en divers produits dont en particulier l’attiéké. Les membres de l’échantillon ont été choisis de façon aléatoire à partir de la base de sondage élaborée au niveau des trois villages. Les principaux acteurs de la filière du manioc interrogés sont les producteurs, les commerçants, les transformateurs et les transporteurs des deux sexes. Pour estimer le taux de transformation, la quantité de racines tubéreuses fraîches et la quantité d’attiéké non-déshydraté obtenue ont été estimées. Pour ce faire, le poids des tas de référence de racines tubéreuses fraîches de manioc utilisées par les transformateurs a été évalué. Par ailleurs, le poids d’une boule d’attiéké a été estimé dans chaque village à l’aide d’une balance. La pesée a concerné un échantillon de trente (30) boules d’attiéké non-déshydraté collectées auprès des transformatrices de manioc. En ce qui concerne l’évaluation du rendement au niveau de la production, nous avons procédé à une estimation ponctuelle du rendement lors de notre passage pour l’enquête, étant donné que la récolte du manioc est échelonnée dans le temps en fonction des besoins. 14 I.3. ESTIMATION DE L’ADOPTION ET DE L’IMPACT Cette estimation a été réalisée par voie d’enquête. Les questions ont porté sur la plus ou moins grande disposition des producteurs/transformateurs a adopté chacune des trois nouvelles technologies. Nous avons également procédé à l’estimation de l’impact technique grâce à l’estimation de l’accroissement de rendement dû à la nouvelle technologie et la traduction de cet impact en impact économique. Ceci a été possible grâce à la réalisation de l’analyse de rentabilité des différentes technologies étudiées basée sur la méthode du budget partiel telle que présentée par Crawford et Kamuanga, (1987) et CIMMYT (1989). Dans cette approche, il s’agit de comparer les revenus nets reçus aux fonds engagés, en évaluant le gain net du changement en allant des pratiques actuelles aux pratiques préconisées. Seules sont prises en compte, dans le calcul, les charges variables d’une option à l’autre. Les calculs ont porté sur la rentabilité financière ; ce qui permet de porter un jugement sur l’intérêt d’une technologie donnée du point de vue de l’agriculteur. Le taux marginal de rentabilité (TMR) a été utilisé à cet effet comme critère d’évaluation. Ce taux indique le gain que l’agriculteur peut espérer retirer en moyenne de son investissement quand il prend la décision de changer une pratique pour une autre. I.4. ANALYSE DES DONNEES Les données collectées au niveau des ménages à travers des questionnaires préalablement établis ont porté sur : (1) la production, les coûts liés à la production du manioc et la commercialisation des racines tubéreuses fraîches ; (2) les coûts de transformation du manioc frais et la commercialisation de l’attiéké. L’analyse des données (statistiques descriptives, tableaux croisés, etc.) a été réalisée grâce au logiciel STATA version 11. 15 CHAPITRE II. RÉSULTATS DE L’ENQUÊTE ______________________________________________________________ I. LA SITUATION DE REFERENCE DE LA PRODUCTION ET DE LA TRANSFORMATION DU MANIOC DANS LA REGION DE MAN I.1. QUELQUES GENERALITES AU NIVEAU DE LA PRODUCTION DU MANIOC I.1.1. VARIETES CULTIVEES L’enquête a recensé vingt-sept (27) variétés de manioc différentes cultivées dans le Département de Man. De ces 27 variétés, 8 sont considérées comme traditionnelles et toutes les autres auraient été introduites soit par les services de développement rural, soit par des individus qui auraient ramené quelques boutures d’un voyage dans d’autres régions du pays, soit encore par des institutions de recherche agronomique. Le nombre de variétés de manioc cultivées varie d’un village à l’autre et se situe entre 5 et 14 cultivars dont 1 à 6 sont traditionnelles et 3 à 8 sont introduites. Les variétés les plus répandues correspondent aux variétés ci-après listées : Yacé, Glaigban et Tabou, Bonouapou (Bonoua blanc), Bonouati (Bonoua noir) et Bénébah, et Bonouapah (Bonoua rouge) et Tétoh. I.2. CARACTERISTIQUES SOCIO-ECONOMIQUES DES ACTEURS INTERVENANT DANS LA PRODUCTION DU MANIOC Pour ne pas encombrer le texte et faciliter la lecture, une bonne partie des tableaux a été mis en annexe. Les résultats du tableau 1 en annexe, indiquent que notre échantillon de 121 producteurs se répartit relativement équitablement entre homme et femme, avec toutefois une légère domination du nombre de femmes (53%). Les femmes productrices sont en moyenne légèrement plus âgées que les hommes. Dans l’ensemble, plus de la moitié des producteurs sont illettrés, seulement environ un quart d’entre eux ont une éducation de niveau du cycle primaire et moins de 15% ont un niveau d’éducation de type secondaire comme l’indiquent les résultats du tableau 2. 16 Les résultats du tableau 3 indiquent que le mariage est une institution solidement ancrée dans la région ; la grande majorité des producteurs sont mariés (78%), environ 20% sont soit veufs soit célibataires. Au tableau 4 les résultats indiquent que la monogamie représente le type dominant d’union, dans lequel sont engagés plus des deux tiers des producteurs, toutefois environ 10% d’entre eux sont polygames. Le type de mode de mise en valeur dominant est le faire-valoir direct comme l’indiquent les résultats du tableau 5 ; en effet, environ 84% des producteurs de manioc sont propriétaires du lopin de terre qu’ils mettent en valeur contre seulement environ 15% qui sont locataires. L’objectif principal de production du manioc est mixte, à savoir satisfaire d’abord l’autoconsommation et assurer ensuite la commercialisation du surplus de production. Environ 97% des producteurs s’inscrivent dans cette logique, contre seulement une fraction marginale produisant uniquement soit pour l’autoconsommation, soit pour la commercialisation. Ces résultats apparaissent au tableau 6. I.3. QUELQUES CARACTERISTIQUES AGRONOMIQUES DOMINANT DE LA PRODUCTION DU MANIOC La culture associée constitue le système de culture dominant, en effet plus des deux tiers des unités de production du manioc relèvent de ce mode de culture, contre seulement 12% des unités de production qui sont menées en culture pure, comme l’indiquent les résultats du tableau 7. Au tableau 8, on note que tout système cultural confondu, la superficie moyenne de l’unité de production est de 1,45 ha. L’unité de production en culture associée est plus grande (1,35 ha) que celle en culture pure (0,10 ha). En moyenne, la taille de l’unité de production est d’environ 9 personnes, mais celle-ci comprend moins de 4 actifs permanents. Les résultats du tableau 9 montrent que les unités de productions utilisent des actifs saisonniers dans des proportions limitées. On note par ailleurs que les producteurs peuvent justifier en moyenne d’une quinzaine d’années d’expérience dans la production de manioc. Les résultats du tableau 10 indiquent que le recours à la main-d’œuvre salariée est généralisée ; en effet, environ 95% des producteurs reconnaissent recourir à cette catégorie de travailleurs. L’activité de production du manioc est financée à plus de 40% par des revenus tirés des activités hors exploitation. Au niveau des financements issus des revenus agricoles, le café se distingue en supportant environ un quart des financements totaux de la production du manioc, les contributions du maraîchage et du cacao apparaissent marginales au regard des deux précédentes contributions. Ces résultats sont consignés au tableau 11. 17 Les résultats du tableau 12 indiquent que plus de 80% de l’activité de préparation du terrain dans la production de manioc est réalisée par la main-d’œuvre familiale et la main-d’œuvre salariée. Dans environ 10% de l’activité de préparation de terrain, la main-d’œuvre salariée intervient seule, et dans moins de 10% des cas la main-d’œuvre familiale intervient seule. Les résultats du tableau 13 indiquent que le transport des boutures représente une activité réalisée essentiellement par la main-d’œuvre familiale. Les résultats du tableau 14 indiquent que l’activité de plantation du manioc est réalisée pour moitié environ par la main-d’œuvre familiale seule, pour un peu plus de 40% par la main-d’œuvre familiale aidée de la main-d’œuvre salariée et pour environ 5% par la main-d’œuvre salariée seule. L’essentiel du premier sarclage du manioc est réalisé par la main-d’œuvre familiale aidée par la maind’œuvre salariée, toutefois l’intervention de la main-d’œuvre familiale seule n’est pas négligeable car elle s’élève à plus de 15% des cas (voir tableau 15). Le second sarclage du manioc se distingue du premier en ce sens que dans plus du tiers (36,36%) des unités de production, le second sarclage n’a pas lieu. Lorsqu’il a lieu, il est réalisé prioritairement par l’association de la main-d’œuvre familiale à la main-d’œuvre salariée. Toutefois le second sarclage est réalisé une fois sur cinq environ par la maind’œuvre familiale seule. Ces résultats apparaissent au tableau 16. Les résultats du tableau 17 indiquent que la récolte du manioc constitue une activité réalisée en quasi-totalité par la main-d’œuvre familiale. Les résultats du tableau 18 indiquent de manière sans équivoque que le manioc est cultivé dans la région sans utilisation d’intrants dans plus de 95% des cas, seule une proportion marginale de producteurs utilise l’herbicide. CONCLUSION PARTIELLE Dans la région l’activité de production du manioc relève aussi bien des hommes que des femmes. La majorité des producteurs est illettrée, seulement un quart d’entre eux ont reçu une éducation du niveau du cycle primaire. Le mariage constitue une institution solidement ancrée, avec une proportion importante de producteurs vivant dans des couples monogames. Le type de mode de mise en valeur dominant est le faire-valoir direct, seulement environ 15% des producteurs louent la terre qu’ils cultivent. L’objectif principal de production du manioc est mixte, à savoir satisfaire d’abord l’autoconsommation et assurer ensuite la commercialisation du surplus. La culture associée constitue le système de culture dominant, avec les parcelles en culture associée significativement plus grande que celles en culture pure. En moyenne, l’unité de production regroupe 9 18 personnes, et dispose de 4 actifs permanents. Ce fait explique en partie que le recours à la maind’œuvre salariée soit généralisé. L’activité de production du manioc est financée à plus de 40% par des revenus tirés des activités hors exploitation. Au niveau des financements issus des revenus agricoles, la production de café se distingue en supportant environ un quart des financements totaux de la production du manioc. L’utilisation des intrants est nulle à faible, seule une proportion marginale de producteurs utilise l’herbicide. Pour la conduite des différentes opérations culturales, l’essentiel des travaux est réalisé par la main-d’œuvre familiale aidée en cela par la main-d’œuvre salariée. II. L’ANALYSE DU BUDGET DE CULTURE DE LA VARIETE LOCALE DE MANIOC Le tableau 19 en annexe correspond pour ce qui est de la production, au budget financier détaillé sur la base d’un hectare relatif à la variété témoin local. Ce budget est organisé autour des quatre rubriques suivantes à savoir : (1) les intrants utilisés ; (2) les produits ; (3) les coûts et (4) les mesures de performances. Les coûts variables sont constitués du coût des boutures, du travail salarié, du coût des intrants, de l’intérêt sur le capital, du coût d’opportunité du travail familial et du coût d’opportunité de la terre. Les coûts relatifs au transport ne sont pas pris en compte, car l’estimation du budget est celle réalisée bord champ. A partir des données des trois premières rubriques, les mesures de performances que sont : (1) le produit brut (FCFA/ha) ; (2) la valorisation du travail familial (FCFA/ha) ; (3) la valorisation journalière du travail familial (FCFA/jour). Le coût de production total du système (FCFA/ha) et le bénéfice net (FCFA/ha) sont estimés. II.1. LE PRODUIT BRUT Il est calculé en multipliant le rendement moyen corrigé en kg par hectare en racines tubéreuses par le prix de vente unitaire de racines tubéreuses en FCFA par kg au bord du champ. Par rendement moyen 19 corrigé, nous faisons allusions au fait que le rendement obtenu par le chercheur au niveau des parcelles élémentaires surestime le rendement réel du paysan. La mesure de correction a donc consisté à diminuer le rendement obtenu par le chercheur de 30%. II.2. LES DIFFERENTS COÛTS Le coût du travail salarié correspond au produit du total travail salarié en homme/jour multiplié par le coût journalier de la main-d’œuvre dans la région qui est de 1000 FCFA. L’enquête a montré que l’utilisation des intrants est tout à fait exceptionnelle, seuls quelques paysans utilisent l’herbicide. C’est ce coût d’utilisation de l’herbicide qui est indiqué en face de la dépense « coût des intrants ». La somme des coûts relatifs au travail salarié à l’achat d’intrant constitue les coûts variables. Ces coûts correspondent à des sorties effectives d’argent ; il faut donc calculer l’intérêt sur ce capital. Si on estime l’intérêt du capital en agriculture à 10%, les coûts variables totaux correspondent donc à la somme des charges variables augmentée de l’intérêt sur le capital. Le travail familial est valorisé à son coût d’opportunité, ce qui revient à faire le produit du total travail familial par le coût journalier de la main d’œuvre dans la région. De la même manière, on calcule le coût d’opportunité de la terre, en l’indexant sur le coût moyen de location de la terre pour une campagne culturale donnée. II.3. LES MESURES DE PERFORMANCE Le produit brut est obtenu en soustrayant du revenu brut le total des charges variables ; la valorisation du travail familial en FCFA par hectare est estimée en soustrayant du produit brut le coût d’opportunité de la terre et la valorisation journalière du travail familial (FCFA/j) est obtenue en divisant la valorisation du travail familial en FCFA/ha par la quantité totale de travail familial en homme/jour ; le coût de production total du système est obtenu en additionnant le total des charges variables, le coût d’opportunité du travail familial et le coût d’opportunité de la terre, et enfin le bénéfice net en FCFA par hectare est obtenu en retranchant du revenu brut le coût total de production. Le travail représente le principal intrant dans la culture du manioc dans la région. Les deux composantes du travail que sont le travail familial et le travail salarié constituent en moyenne respectivement 70% et 30% du total travail. La récolte et la préparation du sol constituent les deux postes les plus importants, à eux deux ils représentent environ les trois quarts du total travail à l’hectare, la récolte seule représentant un peu moins de la moitié du total travail. Le sarclage constitue 20 le troisième poste de travail le plus important, la plantation représentant le poste le plus faible. Des deux sarclages, le premier sarclage semble le plus important. De la qualité de l’estimation du poste travail dépend en grande partie la précision des autres estimations, en l’occurrence les paramètres de performances. Tableau 20 : Récapitulatif des données de base sur le budget de culture de la variété de manioc témoin local Données de base sur le manioc Témoin local Travail familial 57,52 Travail salarié 23,11 Total travail 80,69 Indicateurs de performance Rendement moyen (Kg/ha) 12936 Taux de matière sèche en% 40 Produit brut (FCFA/kg) 191756,45 Valorisation du travail familial en FCFA/ha 169730,79 Valorisation journalière du travail (FCFA/j) 2967,32 Coût total de production (FCFA/ha) 158979,51 Bénéfice net (FCFA/ha) 112210,79 Coût moyen estimé de production FCFA/kg 12,28 Les résultats du tableau 20 ci-dessus indiquent que le rendement de la variété témoin local est de 12,936 tonnes par hectare, avec un taux de matière sèche de 40%. Ces performances sont 21 intéressantes surtout pour une production en milieu paysan. Au niveau des performances économiques on note que le bénéfice net est supérieur à 100 000 FCFA par hectare avec une valorisation de la journée de travail de l’ordre de 3000 FCFA par jour. Cette valeur élevée de la valorisation de la journée de travail s’explique en partie par les caractéristiques du système de culture local à base de manioc. Ce système est un système largement extensif, sans utilisation d’intrant chimique, les seuls facteurs de production utilisés étant la terre et le travail. Etant donné la modicité du coût d’opportunité de la terre, le travail valorisé au coût de la main-d’œuvre journalière demeure le poste le plus important de dépenses. Comme le système n’est pas non plus intensif en travail et que malgré tout le rendement à l’hectare du manioc est relativement élevé, on aboutit à un système que valorise de manière importante la journée de travail. CONCLUSION PARTIELLE Le système de culture à base de manioc mis en œuvre dans la région de Man est extensif par bien des aspects. Il n’est nullement fait usage d’intrant chimique, à part une utilisation encore très limitée de l’herbicide. Dans ces conditions, le travail, notamment le travail salarié représente le seul poste de dépenses monétaires réelles. Cette situation se traduit par la réalisation de performances technicoéconomiques élevées d’autant plus que le manioc est un produit extrêmement pondéreux. La valorisation de la journée de travail paraît à cet égard très intéressante, même pour une variété locale. III. QUELQUES GENERALITES AU NIVEAU DE LA TRANSFORMATION DU MANIOC III.1. CARACTERISTIQUES SOCIO-ECONOMIQUES DES ACTEURS INTERVENANT DANS LA TRANSFORMATION DU MANIOC Les résultats du tableau 21 indiquent que la fonction de transformation du manioc est dominée entièrement par les femmes qui représentent 100% de l’effectif de notre échantillon de 33 personnes. Ces femmes ont une moyenne d’âge de 40 ans, la plus jeune étant âgée seulement de 18 ans tandis que la plus âgée a plus de 60 ans. Les deux tiers environ des femmes impliquées dans la transformation du manioc sont mariées, une femme sur cinq est veuve et environ 15% d’entres elles sont célibataires. Ces résultats sont consignés dans le tableau 22. Les résultats du tableau 23 indiquent qu’environ un tiers des femmes vivent dans des couples monogames, un peu plus de une femme sur cinq vivent dans des couples polygames et un peu plus du tiers des femmes vivent dans des unions mal 22 définies. Les femmes transformatrices du manioc sont en majorité illettrées. En effet, les résultats du tableau 24 montrent qu’environ les deux tiers des femmes n’ont jamais été à l’école, 30% ont atteint le niveau du cycle primaire, et moins de 10% le niveau de l’enseignement secondaire. Les résultats du tableau 25 indiquent qu’en moyenne les femmes transformatrices du manioc peuvent se prévaloir d’une dizaine d’années d’expérience, l’unité de transformation comprend en moyenne 7 personnes et chaque unité de transformation traitent en moyenne à chaque achat près de 140 Kg de racines fraîches de manioc. Il faut noter que la variabilité est très grande au niveau de chacune de ces variables comme l’attestent les coefficients de variation. III.2. ACTEURS INTERVENANT DANS LA TRANSFORMATION DU MANIOC ET EQUIPEMENT UTILISE Les résultats du tableau 26 indiquent que le bord du champ constitue par excellence le lieu de transaction privilégié des racines tubéreuses de manioc entre vendeurs et acheteurs de manioc. Cette transaction est effectuée en totalité par les membres de l’unité de transformation, les résultats du tableau 27 confirment ce fait. Une fois acheté, le transport du manioc du bord champ au village est assuré presque totalement (81,82%) par les membres de l’unité de transformation. Ces résultats sont consignés au tableau 28. Au tableau 29, on note que l’épluchage du manioc revient exclusivement au membre de l’unité de transformation. L’intervention des personnes extérieures à l’unité de transformation est prépondérante dans l’activité de broyage. Les résultats du tableau 30 indiquent que cette activité est réalisée à plus de 50% par des personnes étrangères à l’unité de transformation. Les résultats du tableau 31 indiquent que l’essorage des racines broyées est réalisé en totalité par les membres de l’unité de transformation. Les résultats des tableaux 32 à 34 indiquent respectivement qu’aussi bien en ce qui concerne la fabrication de la semoule, sa cuisson que son conditionnement, le travail à chaque étape est réalisé en totalité par les membres de l’unité de transformation. La transformation du manioc dans le département de Man est quasi artisanale. En effet, la majorité des produits de transformation susmentionnés est obtenue avec des outils artisanaux : couteau, râpeuse, mortier, pilon, etc. Toutefois, pour la fabrication des pâtes destinées à l’attiéké, au placali, à l’attoukou et aux croquettes, on note la présence de broyeuses dans certains villages. Dans la région, comme produits frais, on n’utilise que les racines tubéreuses de manioc consommées crues. Il faut préciser qu’il ne s’agit dans ce cas que de variétés douces. Les produits tirés de la 23 transformation du manioc dans le Département de Man sont variés. On en distingue 11 dont les principaux sont le foutou et le toh. On note aussi les pâtes de manioc pour le placali ou l’attiéké et l’attoukou, les cossettes pour le toh, le manioc braisé, le ragoût, la sauce feuille, les croquettes, etc. CONCLUSION PARTIELLE Dans la région, la fonction de transformation du manioc représente l’affaire exclusive des femmes. Les deux tiers environ des femmes impliquées dans cette activité sont mariées, un tiers d’entre elles vivent dans des couples monogames. Elles sont en majorité illettrées, toutefois, 30% environ ont atteint le niveau d’étude du cycle primaire. Ce sont généralement des professionnelles de la transformation du manioc, car elles justifient en moyenne d’une dizaine d’années d’expérience. L’unité de transformation comprend en moyenne 7 personnes et traite à chaque achat près de 140 Kg de racines fraîches de manioc. Le bord du champ constitue par excellence le lieu de commercialisation privilégié des racines tubéreuses de manioc. Cette transaction est effectuée en totalité par les membres de l’unité de transformation. Les différentes opérations réalisées pour la transformation du manioc, le sont essentiellement par les membres de l’unité de transformation aidée par des personnes extérieures, l’intervention de cette force de travail d’appoint est notable au niveau du broyage du manioc. IV. LA TRANSFORMATION DU MANIOC EN ATTIEKE : L’ETABLISSEMENT DU BUDGET FINANCIER L’établissement du budget de culture en ce qui concerne la fabrication de l’attiéké suit le même principe que l’établissement du budget de culture du manioc au niveau de la production. Il faut cependant tenir compte du taux de matière sèche qui est une caractéristique de la variété et du taux de transformation qui dépend du professionnalisme des femmes qui fabriquent l’attiéké. Ce dernier taux est estimé en moyenne à 34%. Par ailleurs, dans le calcul des coûts totaux de fabrication du manioc, on ne tient plus compte du coût d’opportunité de la terre. Le bilan financier est consigné dans le tableau 35. Dans les limites des précisions ci-dessus mentionnés, le tableau 36 récapitulatif ci-dessous indique les performances de la variété de manioc témoin local à l’occasion de la fabrication de l’attiéké. 24 On note qu’en particulier la valorisation de la journée de travail s’élève à 1160 FCFA, le bénéfice net à l’hectare à 13317 FCFA et le coût de production moyen par kilogramme d’attiéké est de 120 CFA, pour un produit commercialisé à 127 FCFA/kg. Tableau 36 : Récapitulatif des performances moyennes estimées dans la préparation de l’attiéké à partir de différentes variétés de manioc dans la région de Man. Paramètres de performance Rendement moyen en racines tubéreuses en Kg/ha Variété locale 12936 Taux de matière sèche en % 40 Taux de transformation % 34 Quantité d’attiéké produite en Kg/ha Valorisation du travail familial en FCFA/ha Valorisation journalière du travail familial en FCFA/jour Bénéfice net en FCFA/ha Coût moyen estimé de production d’un kg d’attiéké 5174,4 96767,93 1159,59 13317,93 119,90 CONCLUSION PARTIELLE On note que la quantité d’attiéké produite exprimée en kg par hectare représente moins de la moitié du tonnage de racines tubéreuses fraîches exprimées également en kg par hectare. Ce résultat provient de la combinaison de la prise en compte du taux de matière sèche et du taux de transformation. Si le taux de matière sèche représente une caractéristique variétale, le taux de transformation constitue un indicateur de l’habileté des femmes à transformer le manioc en attiéké. La relative faiblesse de ces taux explique au moins en partie la relative faiblesse des performances économiques dans un contexte intensif en travail. L’amélioration de chacun de ces taux représente donc une cible privilégiée, le premier par le chercheur par voie génétique, et le second par la mécanisation d’opérations telles que l’épluchage et le broyage. 25 V. L’ANALYSE DU POTENTIEL D’ADOPTION ET L’IMPACT DES NOUVELLES VARIETES DE MANIOC V.1. L’ANALYSE DE L’IMPACT DES NOUVELLES VARIETES V.1.1. L’IMPACT DE PRODUCTION Pour l’analyse de l’impact de production, en l’absence de données détaillées sur les composantes du rendement, nous nous en tiendrons uniquement à l’examen du gain moyen de rendement en passant de la variété témoin local à chacune des trois autres variétés. Ainsi le gain moyen de rendement en pourcent est de 35,82%, 78,08%et 61,47% respectivement en passant du témoin local à Bocou1, Bocou2 et TMS(2)1425. En se basant sur le seul critère de rendement, le potentiel d’adoption des nouvelles variétés est réel et l’adoption se ferait en priorité dans l’ordre suivant : Bocou2, TMS(2)1425 et Bocou1. V.1.2. L’IMPACT ECONOMIQUE AU NIVEAU DE LA PRODUCTION V.1.2.1. LE BUDGET PARTIEL ET L’ANALYSE MARGINALE V.1.2.1.1. Le budget partiel La méthode du budget partiel est employée pour organiser les données de manière à faire apparaître les coûts et les bénéfices dérivant des différentes options technologiques. Dans l’élaboration du budget partiel, on ne considère que les coûts qui varient d’un traitement à l’autre. Par ailleurs, il ne faut pas confondre bénéfices nets tels qu’indiqués dans le budget partiel et gain réel de l’agriculteur, car il n’est pas tenu compte dans l’élaboration du budget partiel des autres coûts de production qui n’interviennent pas dans la décision de l’agriculteur dans le choix d’une option. Des résultats du tableau 37 ci-dessous, nous ne retiendrons pour l’analyse que le total coût à l’hectare par option technologique (variété) et les bénéfices nets également pour chaque option technologique. On note que le témoin local possède à la fois les charges à l’hectare les plus faibles ainsi que les bénéfices à l’hectare les plus bas. Il est intéressant de noter que Bocou2 possède un total de charges variables plus élevé que TMS(2)1425 tout en ayant des bénéfices faibles plus bas. Toutefois notre comparaison se fera essentiellement de la variété Témoin locale à chacune des trois autres options technologiques que sont Bocou1, Bocou2 et TMS(2)1425. 26 Tableau 37 : Analyse du budget partiel au niveau de la production Rendement ajusté en Kg/ha Revenu brut au champ FCFA/ha Production de boutures/ha Témoin local Bocou1 Bocou2 TMS(2)1425 12936 17570 23037 20888 271190,30 368337,48 482947,66 437896,032 70000 45000 70000 500 1000 1000 1000 Revenu tiré de la vente des boutures 250000 700000 450000 700000 Coût de la main d’œuvre salariée FCFA/ha 23170 28670 34170 30750 Coût d’opportunité de la main d’œuvre familiale 57520 71020 84520 76068 Coût total de la main d’œuvre 80690 99690 118690 106818 Coût des boutures à l’hectare 62500 187500 187500 187500 Total coût à l’hectare 143190 287190 306190 294318 Prix de vente de 100 boutures 50000 En FCFA/ha Total revenu brut 521190,3 1068337,48 932947,66 1137896,032 Bénéfice net 378000,3 781147,48 626757,66 843578,032 V.1.2.1.2. L’analyse marginale L’analyse marginale constitue une manière d’évaluer le résultat économique que l’on obtiendrait en substituant une option technologique à une autre ; elle établit une comparaison entre les changements de coûts et de bénéfices nets associés à chaque option. Les résultats du tableau 37 ci-dessous présentent les différentes étapes du calcul, en estimant les charges additionnelles ainsi que les bénéfices additionnels pour chaque option. Ensuite, le rapport du bénéfice additionnel aux charges additionnelles donne le taux de rentabilité marginal. 27 Ainsi en passant de la variété témoin local à Bocou1, on a un taux de rentabilité marginal de 280%, ce qui signifie que chaque fois que le paysan investi 1 (un) franc CFA à l’hectare en passant du témoin local à Bocou1, il récupère le franc investi plus 2,80 FCFA à l’hectare. De même en passant du témoin local à Bocou2, on obtient un taux de rentabilité marginal de 152%, ce qui signifie que chaque investissement de 1(un) franc est récupéré et augmenté de 1,52 FCFA à l’hectare. Et enfin en passant du témoin local à TMS(2)1425, chaque franc investi par le producteur est récupéré et de plus le producteur gagne 3,08 CFA à l’hectare. Sur la base de l’analyse marginale, toutes les trois options représentées par les trois variétés améliorées que sont Bocou1, Bocou2 et TMS(2)1425 sont intéressantes ; il est cependant plus intéressant pour le paysan d’adopter les différentes variétés dans l’ordre suivant : TMS(2)1425, Bocou1 et enfin Bocou2 si la décision de choisir reposait uniquement que sur des critères financiers. Tableau 38 : Analyse marginale au niveau de la production Témoin local à Bocou1 Témoin local à Bocou2 Témoin local à TMS(2)1425 Charge additionnelle 144000 163000 151128 403147,18 248757,36 465577,732 En FCFA/ha Bénéfice additionnel En FCFA/ha Taux de rentabilité 279,9 152 308 Marginal en % V.2. L’IMPACT ECONOMIQUE AU NIVEAU DE LA TRANSFORMATION V.2.1. LE BUDGET PARTIEL ET L’ANALYSE MARGINALE AU NIVEAU DE LA FABRICATION D’ATTIEKE V.2.1.1. Le budget partiel Le budget partiel au niveau de la transformation est établi exactement de la même façon qu’au niveau de la production. Les résultats du tableau 39 ci-dessous indiquent que le total charge et les bénéfices nets totaux sont les plus bas pour la variété témoin, avec la variété Bocou2 ayant des charges totales plus élevées que celles de TMS(2)1425 tout en ayant des bénéfices totaux moindres. 28 Tableau 39 : Analyse du budget partiel au niveau de la fabrication d’attiéké Quantité d’attiéké produite en kg/ha Coût de la main-d’œuvre salariée Témoin local Bocou1 Bocou2 TMS(2)1425 1759,29 2482,71 2576,91 2798,86 7440 7590 7960 7880 83450 85120 89380 88490 90890 92710 97340 96370 FCFA/ha Coût d’opportunité de la maind’œuvre familiale FCFA/ha Total coût du travail FCFA/ha Bénéfice brut/ha 224275,05 316496,03 328504,48 356799,52 Bénéfice net/ha 133385,05 223786,03 231164,48 260429,52 V.2.1.2. L’analyse marginale Les résultats de l’analyse marginale au tableau 40 indiquent que pour la fabrication de l’attiéké, en passant du témoin local à Bocou1, la productrice d’attiéké chaque fois qu’elle investi 1 FCFA/ha, récupère sa mise et engrange 49,67 FCFA/ha ; de même en passant du témoin local à Bocou2, pour chaque franc investi à l’hectare, la productrice d’attiéké récupère sa mise et engrange 15,15 FCFA ; et enfin en passant du témoin local à TMS(2)1425 chaque fois que la femme qui transforme le manioc en attiéké investi 1 franc, elle récupère sa mise et engrange 23,18 FCFA à l’hectare. Sur la base de ces indicateurs strictement financiers, l’ordre d’adoption des trois nouvelles variétés est de : Bocou1, TMS(2)1425 et Bocou2. 29 Tableau 40 : Analyse marginale au niveau de la fabrication de l’attiéké Témoin local à Témoin local à Témoin local à Bocou1 Bocou2 TMS(2)1425 Charge additionnelle 1820 6450 5480 Bénéfice additionnel 90400,98 97779,43 127044,47 4967 1515 2318 Taux de rentabilité marginale en % CONCLUSION PARTIELLE D’un point de vue strictement financier le potentiel d’adoption des trois nouvelles technologies est réelles, tant au niveau de la production qu’au niveau de la transformation. Au niveau de la production le paysan a intérêt a adopté en priorité TMS(2)1425, suivie de Bocou1 et de Bocou2, au niveau de la fabrication de l’attiéké les critères financiers suggèrent l’adoption en priorité de Bocou1, suivie de TMS(2)1425 et de Bocou2. Dans tous les cas de figure la variété Bocou2 arrive en troisième position. VI. LES CONTRAINTES A LA CULTURE DU MANIOC ET LEUR IMPORTANCE Les principales contraintes mentionnées par les villageois au niveau de la production sont entre autre l’enherbement, la pourriture des tubercules et les attaques d’animaux, notamment les rongeurs et autres animaux sauvages. Concernant la transformation, les femmes rencontrent des problèmes d’indisponibilité ou de manque d’équipement de transformation. Les femmes n’ont d’autre choix que d’avoir recours au râpage, qui non seulement constitue un exercice pénible, mais entraine également un faible niveau de production. Quant à la commercialisation, le problème principal demeure celui des débouchés et des délais de paiement trop long lorsque la production est vendue à crédit. Les cinq premières contraintes les plus importantes sont les suivantes : (1) manque de débouché pour la commercialisation ; (2) pénibilité du travail de transformation (râpage et pressage) ; 30 (3) difficulté de transport des produits depuis le champ ; (4) destruction des boutures par les termites et ; (5) destruction des tubercules par les rongeurs. VII. LES BESOINS DE RECHERCHE COMPLEMENTAIRE Au vu des contraintes majeures citées, nous n’éprouvons pas pour l’instant la nécessité d’entreprendre des recherches complémentaires dans le domaine de l’agronomie et de la protection des cultures avec pour objectif de faciliter l’adoption des nouvelles variétés de manioc. Par contre, les axes à prospecter se trouvent du côté de la mécanisation par le biais de l’introduction des charrettes en vue de faciliter le transport des produits de récolte, ainsi que l’introduction de broyeuses mécaniques dans le double but de réduire la pénibilité du travail tout en améliorant la productivité par l’obtention d’un meilleur taux de transformation. Ces recherches peuvent intéresser au premier plan le secteur privé. CONCLUSION GENERALE L’étude d’impact ex-ante de trois variétés de manioc entreprises dans le département de Man, représente la deuxième d’une série qui en compte quatre. La présente étude fait suite à celle menée à Dabou et précède celles à conduire dans les départements de Bouaké et d’Adzopé. L’objectif général de ces différentes études étant d’estimer par anticipation l’impact que produirait l’adoption des nouvelles technologies auprès des producteurs et des femmes qui transforment le manioc en attiéké et d’apprécier éventuellement l’opportunité de mener des recherches complémentaires en vue de faciliter l’adoption des nouvelles technologies. Notre démarche a consisté à caractériser la situation de référence par l’identification et la caractérisation des acteurs intervenant dans la chaîne de production et de transformation du manioc. Cette caractérisation a également concerné le système de culture à base de manioc mis en œuvre localement de même que le processus de transformation du manioc en attiéké. Les résultats de notre analyse indiquent que sur la base des performances agronomiques et économiques, il est intéressant à la fois pour les producteurs et les femmes qui transforment le manioc 31 en attiéké d’adopter les nouvelles variétés de manioc. Cependant ces critères devraient être compléter par des enquêtes organoleptiques afin de pouvoir juger en dernier ressort de l’effectivité de l’adoption. Il est important par ailleurs de signaler que le transport des produits de récolte, le broyage et le râpage du manioc représentent des contraintes importantes. RECOMMANDATIONS Organiser des tests organoleptiques en vue de recueillir les opinions de la population concernant les trois nouvelles variétés Prospecter toutes les voies possibles en vue d’une mécanisation rapide du transport des produits de récolte et des opérations les plus pénibles dans la transformation du manioc en attiéké. 32 ANNEXES Tableau 1 : Répartition des producteurs de manioc en fonction du sexe et de l’âge Sexe Effectif Moyenne Ecart type Minimum Maximum CV Etendue Femme 64 46,66 13,89 22,00 78,00 29,77 56,00 Homme 57 43,53 14,28 18,00 77,00 32,81 59,00 Tableau 2 : Répartition des producteurs de manioc en fonction du niveau d’éducation Niveau d’éducation Fréquence Pourcentage Fréquence cumulée Pourcentage cumulée Illettré 71 58,68 71 58,68 Niveau primaire 34 28,10 87 71,90 Niveau secondaire 16 13,22 121 100,00 Tableau 3 : Répartition des producteurs de manioc en fonction du statut matrimonial Statut matrimonial Fréquence Pourcentage Fréquence cumulée Pourcentage cumulée Veuf (ve) 18 14,88 18 14,88 Marié(e) 94 77,69 112 92,56 Célibataire 9 7,44 121 100,00 Tableau 4 : Types dominants d’union au sein des producteurs de manioc Type d’union Fréquence Pourcentage Fréquence cumulée Pourcentage cumulée Mal définie 28 23,14 28 23,14 Polygamie 13 10,74 41 33,88 Monogamie 80 66,12 121 100,00 33 Tableau 5 : Statut foncier dominant dans la région Statut foncier Fréquence Pourcentage Fréquence cumulée Pourcentage cumulée Propriétaire terrien 102 84,30 102 84,30 Location de terre 19 15,70 121 100 Tableau 6 : Objectifs de production du manioc dans la région Objectifs de production Fréquence Pourcentage Fréquence cumulée Pourcentage cumulée Autoconsommation 2 1,65 2 1,65 Autoconsommation 118 97,52 120 99,17 1 0,83 121 100,00 & Commercialisation commercialisation Tableau 7 : Mode de culture dominant dans la région Mode de culture Fréquence Pourcentage Fréquence cumulée Pourcentage cumulée Culture pure 15 12,40 15 12,40 Culture pure & 32 26,45 47 38,84 74 61,16 121 100,00 Culture associée Culture associée Tableau 8 : Superficie moyenne en ha par exploitation en fonction du mode de culture Variables N Moyenne Ecart type Minimum Maximum CV Etendue Culture pure 121 0,10 0,34 0,00 2,00 332,81 2 Culture associée 121 1,35 0,77 0,00 4,00 56,82 4 Superficie totale 121 1,45 0,68 0,20 4,00 46,62 3,80 34 Tableau 9 : Taille moyenne de l’unité de production, disponibilité de la main d’œuvre et expérience moyenne des producteurs N Moyenne Ecart type minimum maximum Taille de l’unité de production 121 8,52 3,76 1 20 Actifs permanents 121 3,26 1,58 1,00 8 Actifs saisonniers 121 0,34 1,00 1,00 5 Expérience dans la culture du manioc 121 15,04 10,99 1 50 Tableau 10 : Fréquence du recours à la main d’œuvre salariée Recours à la Main- Fréquence Pourcentage Fréquence cumulée Pourcentage cumulée OUI 114 94,21 114 94,21 NON 7 5,79 121 100,00 d’œuvre salariée Tableau 11 : Principales sources de financement de l’activité de production du manioc Source de financement Fréquence Pourcentage Fréquence cumulée Pourcentage cumulée Non identifiée 7 5,79 7 5,79 Cacao 2 1,65 9 7,44 café 30 24,79 39 32,23 maraîcher 2 1,65 41 33,88 Non agricole 54 44,63 95 78,51 Multiple 26 21,49 121 100,00 35 Tableau 12 : Différents acteurs intervenant dans la préparation du terrain Acteurs Fréquence Pourcentage Fréquence cumulée Pourcentage cumulée Main-d’œuvre familiale 10 8,26 10 8,26 Main-d’œuvre salariée 12 9,92 22 18,18 Main-d’œuvre familiale 99 81,82 121 100,00 et salariée Tableau 13 : Différents acteurs intervenant dans le transport des boutures Acteurs Fréquence Pourcentage Fréquence cumulée Pourcentage cumulée Main-d’œuvre familiale 106 87,60 106 87,60 Main-d’œuvre salariée 4 3,31 110 90,91 Main-d’œuvre familiale 11 9,09 121 100,00 et salariée Tableau 14 : Acteurs intervenant dans l’activité de plantation du manioc Acteurs Fréquence Pourcentage Fréquence cumulée Pourcentage cumulée Main-d’œuvre familiale 60 49,59 60 49,59 Main-d’œuvre salariée 7 5,79 67 55,38 Main-d’œuvre familiale 54 44,62 121 100,00 et salariée Tableau 15 : Acteurs intervenants au niveau du premier sarclage du manioc Acteurs Fréquence Pourcentage Fréquence cumulée Pourcentage cumulée Main-d’œuvre familiale 21 17,36 21 17,36 Main-d’œuvre salariée 11 9,09 32 26,45 Main-d’œuvre familiale 89 73,55 121 100,00 et salariée 36 Tableau 16 : Acteurs intervenant au niveau du second sarclage du manioc Acteurs Fréquence Pourcentage Fréquence cumulée Pourcentage cumulée Main-d’œuvre familiale 23 19,01 23 19,01 Main-d’œuvre salariée 8 6,61 31 25,62 Main-d’œuvre familiale 46 38,02 77 63,64 44 36,36 121 100,00 et salariée Aucune intervention Tableau 17 : Acteurs intervenant dans la récolte du manioc pour l’autoconsommation Acteurs Fréquence Pourcentage Fréquence cumulée Pourcentage cumulée Main-d’œuvre familiale 118 97,52 118 97,52 Main-d’œuvre salariée 0 0 118 97,52 Main-d’œuvre familiale 1 0,83 119 98,35 2 1,65 121 100,00 Fréquence Pourcentage Fréquence cumulée Pourcentage cumulée NON 117 96,69 117 96,69 OUI 4 3,31 121 100,00 et salariée Aucune intervention Tableau 18 : Utilisation d’intrants Utilisation d’herbicide 37 Tableau 19 : Budget financier moyen estimé du système à base de variétés locales de manioc I.INTRANT UTILISE FAMILIAL SALARIE Travail (Homme/jour) Préparation du sol 17,11 4,28 Plantation 3,22 2,14 Premier sarclage 5,80 3,87 Deuxième sarclage 4,39 1,88 Récolte 27 11 TOTAL 57,52 23,17 Boutures II. PRODUITS Rendement moyen racine tubéreuse (Kg/ha) 12936 Prix du marché des racines tubéreuses (FCFA/Kg) 20,964 Revenu brut tiré du manioc 271190,30 III. COÛTS Coûts fixes (FCFA/ha) Coûts variables (FCFA/ha) Achat boutures 62500 Travail salarié 23170 Coût intrant 65,70 Intérêt sur le capital (10%) 8573,5 Coûts variables totaux (FCFA/ha) Travail familial (valorisé au coût de la main-d’œuvre) Coût d’opportunité de la terre 94309,2 57520 7150,31 IV. MESURES DE PERFORMANCE Produit brut (FCFA/ha) 176881,1 Valorisation du travail familial (FCFA/ha) 169730,79 Valorisation journalière du travail familial (FCFA/jour) Coût de production total du système (FCFA/ha) 158979,51 Bénéfice net (FCFA/ha) 112210,79 2967,32 38 Tableau 21 : Age moyen en fonction du sexe des acteurs intervenant dans la transformation du manioc en fonction du sexe dans la région de Man Sexe Effectif Moyenne Ecart type Min Max CV Etendue Femme 33 40,76 13,46 18,00 65,00 33,03 47,00 Homme 0 0 0 0 0 0 0 Tableau 22 : Répartition des transformatrices du manioc en fonction du statut matrimonial dans la région de Man Statut matrimonial Fréquence Pourcentage Fréquence cumulée Pourcentage cumulé Marié 21 63,64 21 63,64 Célibataire 5 15,15 26 78,79 Veuf/veuve 7 21,21 33 100,00 Total 33 100,00 Tableau 23 : Répartition des transformatrices de manioc en fonction du type de famille dans la région de Man Statut matrimonial Fréquence Pourcentage Fréquence cumulée Pourcentage cumulé Monogame 12 36,36 12 36,36 Polygame 9 27,28 21 63,64 Non applicable 12 36,36 33 100,00 Total 33 100,00 39 Tableau 24 : Répartition des transformatrices de manioc en fonction du niveau d’éducation dans la région de Man Statut matrimonial Fréquence Pourcentage Fréquence cumulée Pourcentage cumulé Illettré(e) 21 63,64 21 63,64 Niveau primaire 10 30,30 31 93,94 Niveau secondaire 2 6,06 33 100,00 Total 33 100,00 Tableau 25 : Quelques statistiques descriptives concernant les principales variables au niveau de la transformation du manioc dans la région de Man Variable Effectif Moyenne Ecart type Min Max CV Etendue Expérience 33 10,58 7,74 1,00 35,00 73,17 34,00 Taille de l’unité de production 33 7,39 3,50 2,00 17,00 47,33 15,00 Quantité de racines achetées 33 139,03 78,31 52,50 315,00 56,33 262,50 Tableau 26 : Répartition des transformatrices de manioc en fonction du lieu d’achat du manioc dans la région de man Lieu d’achat du manioc Fréquence Pourcentage Fréquence cumulée Pourcentage cumulé Bord champ 20 60,61 20 60,61 Aucun 13 39,39 33 100,00 Total 33 100,00 40 Tableau 27 : Catégorie d’acteurs intervenant dans l’achat de racines tubéreuses Acteur Fréquence Pourcentage Fréquence cumulée Pourcentage cumulé 33 100 33 100,00 Service extérieur 0 0 0 0 Total 33 100,00 Membre de l’unité de transformation Tableau 28 : Catégorie d’acteurs intervenant dans le transport des racines tubéreuses Acteur Membre de l’unité Fréquence Pourcentage Fréquence cumulée Pourcentage cumulé 27 81,82 27 81,82 6 18,18 33 100,00 33 100,00 de transformation Service extérieur Total Tableau 29 : Catégorie d’acteurs intervenant dans l’épluchure des racines tubéreuses Acteur Fréquence Pourcentage Fréquence cumulée Pourcentage cumulé 33 100,00 100,00 100,00 Service extérieur 0 0 0 0 Total 33 Membre de l’unité de transformation 41 Tableau 30 : Catégorie d’acteurs intervenant dans le broyage des racines tubéreuses Acteur Fréquence Pourcentage Fréquence cumulée Pourcentage cumulé 14 42,42 14 42,42 Service extérieur 19 57,58 33 100,00 Total 33 100,00 Membre de l’unité de transformation Tableau 31 : Catégorie d’acteurs intervenant dans l’essorage des racines tubéreuses Acteur Fréquence Pourcentage Fréquence cumulée Pourcentage cumulé 33 100,00 33 100,00 Service extérieur 0 0 Total 33 100 Membre de l’unité de transformation Tableau 32 : Catégorie d’acteurs intervenant dans la fabrication de semoule à partir de racines tubéreuses Acteur Fréquence Pourcentage Fréquence cumulée Pourcentage cumulé 33 100,00 33 100,00 Service extérieur 0 0 Total 33 100 Membre de l’unité de transformation 42 Tableau 33 : Catégorie d’acteurs intervenant dans la cuisson de la semoule à partir de racines tubéreuses Acteur Fréquence Pourcentage Fréquence cumulée Pourcentage cumulé 33 100,00 33 100,00 Service extérieur 0 0 Total 33 100 Membre de l’unité de transformation Tableau 34 : Catégorie d’acteurs intervenant dans le conditionnement de la semoule à partir de racines tubéreuses Acteur Membre de l’unité Fréquence Pourcentage Fréquence cumulée 33 100,00 Service extérieur 0 0 Total 33 100 de transformation 33 Pourcentage cumulé 100,00 43 Tableau 35 : Budget financier moyen estimé par hectare pour la confection de l’attiéké (variété locale) I. INTRANT UTILISE FAMILIAL SALARIE Travail (Homme/jour) 83,45 7,44 Rendement en kg/ha 12936 Taux de matière sèche en% Matière première (Kg) 40 5174,4 II. PRODUITS Taux de transformation Quantité d’attiéké produite par hectare Prix du marché local de l’attiéké (FCFA/kg) Revenu brut tiré du l’attiéké (FCFA/ha) 0,34 1759,296 127,48 224275,05 III. COÛTS Coûts fixes (FCFA/ha) 0 Coûts variables (FCFA/ha) Travail salarié Matière première Transport village-ville (attiéké vendu au village) Intérêt sur le capital (10%) Coûts variables totaux (FCFA/ha) Travail familial (valorisé au coût de la main d’œuvre) 7440 108476,12 0 11591 127507,12 83450 IV. MESURES DE PERFORMANCE Produit brut (FCFA/ha) 96767,93 Valorisation du travail familial (FCFA/ha) 96767,93 Valorisation journalière du travail familial (FCFA/jour) 1159,59 Coût de production total du système (FCFA/ha) 210957,12 Bénéfice net (FCFA/ha) 13317,93 Coûts de production d’un kilogramme d’attiéké (FCFA/Kg) 119,90