France

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France
Avril 2010
DIAGNOSTIC LOCAL
Les personnes en situation de handicap
dans les quartiers suburbains
de Maputo et de Matola
Représentation sociale du Handicap
Situation socio-économique
Conditions d’accès aux services sanitaires et sociaux
Système d’acteurs locaux
Avril 2010
DIAGNOSTIC LOCAL
Les personnes en situation de handicap
dans les quartiers suburbains
de Maputo et de Matola
Représentation sociale du Handicap
Situation socio-économique
Conditions d’accès aux services sanitaires et sociaux
Système d’acteurs locaux
Fiche Technique
Les personnes en situation de handicap dans les quartiers suburbains de Maputo et Matola
Editeurs
RAVIM & Handicap International Mozambique
Equipe technique
Recueil de données
Eunice Bahule, Elisa Bila, Victor Bila, Elvino Bõa, Marta Bõa, Domingos
Cambalane, Lurdes Como, Angelina Cossa, António Cossa, Nelson
Machava, João Magaia, Tervolência Magaia, Natividade Mahanjane,
Zaida Maposse, Celeste Munguambe, Paulino Sambo, Alfredo Simbine,
Augusto Sitoe, Catarina Ubisse et Chadrec Vilanculos.
Saisie des données
Manuel Amisse, Emmanuel Mounier et Luís Wamusse.
Supervision des enquêtes
Mateus Bernardo, Milton Caetano, Maria do Ceú, Leia Cuinica, Argentina Cuna et Elias Duvane.
Appui technique
Patrick Jullien (HI), Catherine Dixon (HI), Damien Hazard (Vida Brasil)
et Olímpio Zavale (INE).
Traduction
Domingos Duarte et Teresa Gomes.
Graphisme, impression
Layout, Maputo.
Accompagnement
technique, rédaction
Emmanuel Mounier.
Coordination du projet
Ezequiel Mingane, Audrey Relandeau et Luís Wamusse.
Crédits photographiques
© Équipes RAVIM-HI
© Eliane Beeson / Handicap International
© Emilie Frapsauce
© Benoît Mounier / RAVIM et Handicap International
© Guy Oliver / IRIN
Maputo, avril 2010
Remerciements
L’équipe qui a réalisé ce rapport tient à remercier l’ensemble des professionnels des services
sanitaires et sociaux, des responsables associatifs, des fonctionnaires des autorités locales ainsi
que des responsables politiques du territoire pour le temps qu’il nous ont consacré lors de nos
enquêtes sur le terrain.
6X eTccbeg T €g€ e€T_\f€ Ze{VX Th fbhg\Xa àaTaV\Xe WX _T 7€_€ZTg\ba WX _¹Ha\ba 8hebc€XaaX Th
Mozambique.
5
Les villes de Maputo et de Matola connaissent une expansion démographique et spatiale sans précédent
depuis une trentaine d’années. Cette croissance urbaine rapide, combinée au creusement des inégalités
sociales dans la société libéralisée, entraîne un phénomène de marginalisation des quartiers situés à la
périphérie de l’agglomération. Excentrés des pôles d’activité et sous-équipés en services sanitaires et
sociaux, ces quartiers sont le théâtre d’une paupérisation inquiétante des couches les plus vulnérables de
la population. Parmi elles, _XfcXefbaaXfXaf\ghTg\baWX[TaW\VTc€cebhiXagWXab`UeXhfXfW\YßVh_g€f
à trouver des réponses satisfaisantes à leurs besoins sanitaires et sociaux les plus élémentaires.
Ce rapport présente les analyses et recommandations issues du diagnostic local de la situation des
personnes handicapées vivant dans 9 quartiers suburbains de la capitale, réalisé par les associations
RAVIM et Handicap International entre avril 2009 et avril 2010, dans le cadre du projet Ville et Handicap. Ce
diagnostic avait pour objectif de mettre en évidence la représentation sociale du Handicap sur le territoire,
la situation socio-économique des personnes handicapées, les conditions d’accès aux services sanitaires et
fbV\ThkXgXaàa_XYbaVg\baaX`XagWhflfg`XW¹TVgXhef_bVThk!BaXfg\`XzXai\eba(#_XcbheVXagTZX
de personnes handicapées vivant dans la zone, ce qui représente environ 10 000 personnes dans les 9
dhTeg\Xef€ghW\€fXgcefWX,####cXefbaaXff\_¹baXkgeTcb_XVXV[\YYeXz_¹XafX`U_XWX_¹TZZ_b`€eTg\ba
de Maputo-Matola.
6
Résumé Exécutif
La première partie du rapport livre une analyse socio-anthropologique de la représentation sociale
du Handicap sur le territoire. Nous y voyons que le Handicap est perçu par les communautés comme un
cebU_`XTiTaggbhg`€W\VT_cbhiTagTib\ehaXbe\Z\aXfV\Xag\àdhXW\i\aXbhU\Xa`lfg\dhX!8aà_\ZeTaX
WXf W\YàVh_g€f W¹\ag€ZeTg\ba fbV\T_X dh¹X__Xf cXhiXag VbaaT†geX ba VbafgTgX dh¹X__Xf fbag TiTag gbhg
victimes de préjugés au sein de leur communauté. Que ce soit dans le voisinage, dans les magasins, dans
_XfgeTafcbegfz_¹€Vb_XXaXageXce\fXTh`TeV[€_XfcXefbaaXf[TaW\VTc€Xf\agXeebZ€XfThVbhefWXVXggX
enquête font état d’attitudes de dédain, de mépris, voire de rejet de la part de leurs concitoyens.
Le second chapitre met en évidence la situation socio-économique particulièrement préoccupante
des personnes handicapéesi\f z i\fWheXfgXWX_Tcbch_Tg\ba!:_bUT_X`Xagc_hf{Z€XXgc_hfY€`\a\aX
la population handicapée vivant sur le territoire accumule de nombreux facteurs pouvant conduire
z _¹XkV_hf\ba fbV\T_X Xg T_\`XagXe _X VXeV_X i\V\Xhk WX _T cThieXg€ - YT\U_X a\iXTh W¹T_c[TU€g\fTg\ba Xg
d’éducation, situation professionnelle précaire, faible niveau de participation au sein des associations de
personnes handicapées…
Les conditions d’accès aux services sanitaires et sociaux sont analysées dans une troisième partie
b_¹baVbafgTgXdhXVXegT\afUXfb\afbeW\aT\eXfXgfc€V\àdhXfXkce\`€fcTe_XfcXefbaaXf[TaW\VTc€Xf
WX`XheXagW\YàV\_XfzfTg\fYT\eXdhXVXfb\gWTaf_XV[T`cWX_TfTag€WX_¹€WhVTg\baWX_TYbe`Tg\ba
professionnelle et de l’emploi, des programmes sociaux ou bien encore du sport et de la culture. De
ab`UeXhfXfUTee\eXf_\`\gXag_XheTVVfzVXffXei\VXfdh¹X__Xffb\XagW¹beWeX€Vbab`\dhXbhU\Xa_\€XfTh
manque d’accessibilité physique des bâtiments, au manque d’information, au manque de formation des
professionnels des services...
Le fonctionnement du système d’acteurs locaux est exposé dans la quatrième partie de ce rapport, qui
`XgXaXkXeZhX_XfW\YàVh_g€f`T\fThff\_XfcbgXag\T_\g€fWXV[TVhaWXfTVgXhefWX_Tge\cgldhXTffbV\Tg\baf
de personnes handicapées-fournisseurs de services-pouvoirs publics. Bien qu’elles disposent d’atouts
certains, les associations de personnes handicapées ont des capacités trop limitées pour pouvoir remédier
zX__XffXh_XfThkW\YàVh_g€fWXfcXefbaaXf[TaW\VTc€Xf!?XfYbhea\ffXhefWXfXei\VXffbagdhTagzXhk
gebcfTghe€fXgVXageT_\f€fz@Tchgbcbhecbhib\eTUfbeUXehaXWX`TaWXfbV\T_XXaVbafgTagXcebZeXff\ba
dans les quartiers périphériques. Le manque de formation de professionnels, le manque d’accessibilité
des bâtiments et de l’information rendent ces services peu inclusifs pour les personnes handicapées. Les
pouvoirs publics locaux, que ce soit les services déconcentrés de l’Etat ou bien les collectivités territoriales,
`‚`X f¹\_f fbag fbhiXag ib_bagTe\fgXf aX cTei\XaaXag cTf z XaV_XaV[Xe haX i€e\gTU_X WlaT`\dhX WX
W€iX_bccX`Xag\aV_hf\Yfhe_XgXee\gb\eXThU€a€àVXWXfcXefbaaXf[TaW\VTc€XfWTaf_XVbagXkgXcTeYb\f
confus de la décentralisation.
8aßa _T WXea\eX cTeg\X WX VX eTccbeg cebcbfX haX f€e\X WX eXVb``TaWTg\baf z WXfg\aTg\ba WXf
TVgXhef _bVThk aTg\baThk Xg \agXeaTg\baThk TccX_€f z fX `bU\_\fXe Vb__XVg\iX`Xag cbhe T`€_\beXe _T
participation sociale des personnes handicapées sur le territoire, et ce faisant leur conditions d’existence. En
plus d’alerter l’opinion publique sur la situation préoccupante des personnes handicapées dans les quartiers
périphériques de Maputo et de Matola, nous appelons l’émergence d’une dynamique de développement
local plus concertée et plus inclusive.
7
9\V[XgXV[a\dhX
(
Résumé exécutif
6
Préface du FAMOD
10
Acronymes
11
Glossaire
14
Introduction
14
Le Handicap au Mozambique
Présentation du diagnostic local
Méthodologie
Características da zona estudada
1
Chapitre
I/ Représentation sociale du handicap
27
I/ Croyances et représentations collectives autour des causes du Handicap
II/ Acceptation de la personne handicapée dans la société
III/ Des ressources communautaires comme vecteurs d’intégration sociale
2
Chapitre
II/ Situation socio-économique
33
I/ Prévalence du handicap et typologie des incapacités
II/ Genre et âge
III/ Situation familiale
IV/ Niveau d’éducation
V/ Situation professionnelle et activités exercées
VI/ Participation associative
8
Sommaire
3
Chapitre
<<<"6baW\g\bafW¹TVVfThkfXei\VXffTa\gT\eXfXgfbV\Thk'(
I/ Accès aux services de santé
II/ Accès aux services d’éducation
<<<"4VVfThkfXei\VXfWXYbe`Tg\bacebYXff\baaX__XXgz_¹X`c_b\
IV/ Accès aux services et programmes sociaux
I"4VVfThkThgeXfglcXfWXfXei\VXf-fcbegVh_gheX_b\f\efgeTafcbegfTVVXff\U\_\g€
Chapitre
4
<I"Flfg`XW¹TVgXhef_bVThk(,
I/ Les associations de personnes handicapées
II/ Les fournisseurs de services sanitaires et sociaux
<<<"?Xfcbhib\efchU_\Vf_bVThk-fXei\VXfW€VbaVXage€fWX_¹8gTgXgVb__XVg\i\g€f
territoriales
Discussão
EXVb``TaWTg\bafThkTVgXhef_bVThk*(
I/ Par axes d’intervention
II/ Par secteurs d’intervention
Bibliographie
84
Annexes
86
9
Préface
“L’accès des personnes handicapées aux services sanitaires
Xg fbV\Thk Xfg eXaWh cTeg\Vh_\eX`Xag W\YàV\_X Xa eT\fba WX
facteurs divers : barrières physiques et environnementales,
faiblesse du cadre législatif existant, absence de services
spécialisés dans le pays en général et dans les villes de Maputo
et Matola en particulier..etc. Ces différents obstacles accentuent
considérablement la vulnérabilité et la dépendance des personnes
en situation de handicap vis-à-vis de leur entourage.
Malgré l’émergence du mouvement des associations de
personnes handicapées voilà près de 20 ans au Mozambique, les
personnes en situation de handicap demeurent confrontées à de
ab`UeXhfXfW\YàVh_g€fcbheTVV€WXeThkfXei\VXfWXUTfXdhXVX
soit dans le champ de la santé, de l’éducation, du transport, de
l’emploi, ou encore de la protection sociale.
Plus que les politiques et les législations, c’est d’abord et avant
tout l’évolution des attitudes et des pratiques des fournisseurs
de services qui doit permettre une amélioration tangible des
conditions d’accès aux services.
Le projet Ville et Handicap, mis en œuvre par l’association RAVIM, en partenariat avec Handicap
International, vise à améliorer l’accès des personnes handicapées aux services sanitaires et
sociaux et à promouvoir leur pleine participation aux initiatives de développement local. Le
FAMOD adresse ses plus sincères remerciements à tous ceux et celles qui ont rendu possible
cette initiative, qui constitue sans nul doute une étape notoire dans la progression des droits
des personnes handicapées dans le pays”.
Ricardo Moresse
____________________________________________________________
Président du FAMOD
(Forum des Associations Mozambicaines de Personnes Handicapées)
10
Acronymes
ADEMO
4ffbV\T}bWbf7XàV\‚agXfWX@bT`U\dhX / Association des Personnes
Handicapées du Mozambique
AL
Autárquia Local / Collectivité territoriale
APH
Association de Personnes Handicapées
ARS
Analyse des Réseaux Sociaux
FAMOD
FDLP
9beh`WTf4ffbV\TXf@bT`U\VTaTfWX7XàV\XagXf / Fórum des
associations mozambicaines de personnes handicapées
9XWXeT}bWTf4ffbV\TXfWX7XàV\XagXfWbfCT„fXfWX?„aZhT
Portuguesa / Fédération des Associations Lusophones de Personnes
Handicapées
HI
Handicap International
IEC
Information, Education & Communication
IFP
INAS
INE
INEFP
MMAS
Instituto de Formação dos Professores / Institut de Formation des
Professeurs
<afg\ghgbATV\baT_WX4ff\fg‚aV\TFbV\T_ / Institut National d’Assistance
Sociale
Instituto Nacional de Estadisticas / Institut National de Statistiques
<afg\ghgbATV\baT_WX8`ceXZbXWX9be`T}bCebàff\baaT_ / Institut
National de l’Emploi et de la Formation Professionnelle
@\a\fg€e\bWT@h_[XeXWT4V}bFbV\T_/ Ministère de la Femme et de
l’Action Sociale
ONG
Organisation Non-Gouvernementale
OLE
Orgão Local do Estado / Service déconcentré de l’Etat
PSH
Personne en Situation de Handicap
FDS
Fournisseur De Services
PEN
PNAD
RAVIM
C_Tab8fgeTg€Z\VbATV\baT_WX6b`UTgXTb;<IXF\WT / Plan Stratégique
National de Lutte contre le HIV/SIDA
C_TabATV\baT_WX4V}bWT4eXTWT7XàV\‚aV\T / Plan National d’Action
pour le Handicap
EXWXWX4ff\fg‚aV\TyfI\g\`TfWX@\aTf / Réseau d’Assistance aux
Victimes de Mines
SINTEF
9bhaWTg\baYbeFV\Xag\àVTaW<aWhfge\T_EXfXTeV["9baWTg\bacbhe_T
EXV[XeV[XFV\Xag\àdhXXg<aWhfge\X__X
SIOAS
Service d’Information, d’Orientation et d’Accompagnement Social
SIPS
Santé, Incapacités et Participation Sociale
TPM
Transportes Públicos de Moçambique / Transports Publics du
Mozambique
WG
JTf[\aZgba:ebhc":ebhcXWXJTf[\aZgba
11
Accessibilité ´fXW€V_\aXThgbheWX&TkXf-_¹Xai\ebaaX`XagVbafgeh\g_TVb``ha\VTg\baXg_Xf`blXafWX
W€c_TVX`Xag!7Taf_XWb`T\aXWX_TVbafgehVg\ba_Xce\aV\cXWX_¹TVVXff\U\_\g€i\fXz`XggeXXac_TVXWXf
`XfheXfWXfg\a€XfzTWTcgXeXgzT`€aTZXe_¹XfcTVXcbheYTV\_\gXe_¹TVVfWXfcXefbaaXf[TaW\VTc€XfThk
bâtiments, équipements et services de la manière la plus indépendante et la plus digne possible.
Communauté locale – désigne l’environnement proche d’une personne, y compris la population et
l’ensemble des différents intervenants (publics ou privés), dans une zone géographique/un territoire
délimité(e), partageant un sentiment d’appartenance commune, confronté aux mêmes contraintes et
U€a€àV\TagWXf`‚`XfTiTagTZXf!
Dessin universel – le dessin universel, ou inclusif, peut être appelé “architecture pour tous”. La conception
WXfcebWh\gfXgXfcTVXfa¹XfgcTffc€V\T_X`XagcXaf€Xz_¹TggXag\baWXfcXefbaaXf[TaW\VTc€Xfha\dhX`Xag
mais elle prend en compte les multiples différences entre les individus. C’est ainsi que l’accessibilité est
pensée de façon plus large et pour tous.
Développement local inclusif ´ Xfg ha cebVXffhf dh\ Vbaf\fgX z YT\eX Xa fbegX dhX gbhf _Xf ZebhcXf
marginalisés/exclus soient inclus dans le processus de développement local. S’appuyer sur l’approche du
W€iX_bccX`Xag _bVT_ \aV_hf\Y cbhe YTibe\fXe _¹TVVf Thk fXei\VXf f\Za\àX dhX _Xf cXefbaaXf [TaW\VTc€Xf
bag"Wb\iXagcbhib\eU€a€àV\XeWXf`‚`XffXei\VXfbhWXf`‚`XfTVg\i\g€fdhX_XfThgeXf`X`UeXfWX_T
société. Ces services ou activités sont donc adaptés aux besoins et non plus spécialisés. Ils sont conçus non
cTfcbhe`T\fTiXV_XfcXefbaaXXaf\ghTg\baWX;TaW\VTc!8k-haX€Vb_XTVVXff\U_XThff\U\XaThkXaYTagf
handicapées qu’aux enfants non handicapées.
7€ßV\XaVX `bgXhe - il s’agit d’une altération physique du corps, que ce soit au niveau des membres
inférieurs ou supérieurs.
7XßV\XaVX i\fhX__X - il s'agit d'une altération des yeux pouvant avoir divers niveaux d'impact sur les
VTcTV\g€f i\fhX__Xf WX _T cXefbaaX! 6X__X V\ cXhg €cebhiXe WX _€ZeXf W\YàVh_g€f ]hfdhz aX e\Xa ib\e Wh
tout.
7XßV\XaVXThW\g\iX \_fTZ\gWhaXT_g€eTg\baWX_bh‡XcbhiTagTib\eW\YY€eXagfa\iXThkW\`cTVgfhe
_XfVTcTV\g€fThW\g\iXfWX_TcXefbaaX!6X__X V\cXhgTib\eWX_€ZeXfW\YàVh_g€f]hfdhzaXe\XaXagXaWeX
Whgbhg!HaXcXefbaaXTlTaghaXW€àV\XaVXThW\g\iXcXhg€ZT_X`Xag€cebhiXeWXfW\YàVh_g€f ib\eXhaX
\`cbff\U\_\g€ cbhecTe_Xe`T\fVXaXfgcTfgbh]bhef_XVTf!
7XßV\XaVX \agX__XVghX__X \_ fTZ\g WhaX T_g€eTg\ba Wh VXeiXTh TlTag ha \`cTVg fhe _Xf VTcTV\g€f
\agX__XVghX__XfWX_TcXefbaaX!6X__X V\cXhgeXaVbageXeWXfW\YàVh_g€f"_\`\gTg\bafWTcceXag\ffTZXXg"bhWX
`€`be\fTg\baXg"bhWThgeXf\aVTcTV\g€f\agX__XVghX__Xf!6XegT\aXf`T_TW\Xf`XagT_XfcXhiXag€ZT_X`Xag
avoir un impact sur les comportements sociaux, ou bien sur la stabilité mentale de la personne, sans avoir
cbhe ThgTag W\`cTVg fhe fXf VTcTV\g€f\agX__XVghX__Xf! ?T W€àV\XaVX \agX__XVghX__X Xg _T `T_TW\X `XagT_X
aXfXgeT\gXagcTfWX_T`‚`X`Ta\eX`T\f\_Xfg`T_[XheXhfX`XagfbhiXagW\YàV\_XWX_XfW\YY€eXaV\Xe
celles-ci pouvant également se cumuler.
12
Glossaire
Gouvernance locale – est le fruit d’un ensemble d’institutions, de mécanismes et de processus au travers
desquels les citoyens et les groupes peuvent formuler leurs intérêts et leurs besoins (y compris les groupes
victimes de discriminations, comme les personnes handicapées, les femmes, les minorités et les personnes
atteintes du VIH/SIDA), communiquer sur leurs différences et exercer leurs droits et obligations au niveau
_bVT_! 6X_T \`c_\dhX haX cTeg\V\cTg\ba XYYXVg\iX WXf V\gblXaf ha áhk W¹\aYbe`Tg\baf geTafcTeXag Xg WXf
mécanismes comptables fonctionnels.
Handicap - on parle de situation de handicap lorsqu'une personne rencontre une ou plusieurs limitations
dans la réalisation de ses habitudes de vie (activités quotidiennes), en raison de barrières personnelles et/
bhXai\ebaaX`XagT_Xf!<_aXfTZ\gcTfWhaXf\ghTg\bafgTg\dhX`T\f€ib_hg\iX-VXggXf\ghTg\bacXhgXaXYYXg
‚geX`bW\à€XcTe_Te€WhVg\baWXfW€àV\XaVXfT_g€eTg\bafWhVbecfcTe_XW€iX_bccX`XagWXfTcg\ghWXf
(diminution des incapacités) ainsi que par l'adaptation du contexte et de l'environnement (obstacles se
transformant en facilitateurs pour garantir la réalisation effective des habitudes de vie de la personne).
BacTe_XWXc_X\aXcTeg\V\cTg\bafbV\T_X_befdhX_TcXefbaaXcTei\Xagze€T_\fXec_X\aX`XagfXf[TU\ghWXf
de vie.
Plan d’action local relatif au Handicap a´W€Ve\g_XfTVg\bafz`XaXeTàaW¹T`€_\beXe_XfVbaW\g\bafWXi\X
Xg_¹€ZT_\g€WXfV[TaVXfWXfcXefbaaXf[TaW\VTc€Xf!<_cXhgf¹€gT_XefheWXhkTafXgW€Ve\eX_Xf`XfheXfz
TWbcgXeV[TdhXTaa€XcTeXkX`c_X!7Taf_¹\W€T_\_VbeeXfcbaWz_TWhe€XWh`TaWTgWX_¹Thgbe\g€VbaVXea€X!
6XggXc_Ta\àVTg\baflfg€`Tg\dhXcXe`XgWXeXaYbeVXecebZeXff\iX`Xag_XeXfcXVgWXfWeb\gfYbaWT`XagThk
des personnes handicapées sur le territoire.
Services ordinaires – sont liés aux besoins fondamentaux de tout individu (éducation, santé, emploi,
fXei\VXffbV\ThkXg"bhWXcebgXVg\bafbV\T_X!<_fWb\iXag‚geXcTeYT\gX`XagTVVXff\U_XfTàaWXZTeTag\e_T
participation sociale, la dignité et l’égalité des chances des citoyens. Les personnes handicapées ont les
`‚`XfUXfb\afYbaWT`XagThkXgWbaV_X`‚`XWeb\gW¹TVVfzVXffXei\VXfdhX_XfThgeXfV\gblXaf!
Services spécialisés ´ fbag W€W\€f z haX cTeg\X cTeg\Vh_\eX WX _T cbch_Tg\ba [TaW\VTc€X Xa YbaVg\ba
WXfXfUXfb\affc€V\àdhXfXk-€WhVTg\bafc€V\T_\f€XfXei\VXWXe€[TU\_\gTg\bac[lf\dhX®!6XffXei\VXf
peuvent être considérés comme le prolongement des services ordinaires mais doivent rester « ouverts »
sur l’extérieur par la mise en place d’un maximum de passerelles avec les autres types de services.
Services de support ´ Vbahf Vb``X WXf fXei\VXf Vb`c_€`XagT\eXf \aW\i\WhX_f \_f cXe`XggXag z
chaque personne, suivant ses besoins et ses choix, d’avoir accès aux services ordinaires au niveau de la
Vb``haThg€ Vb``X gbhgX ThgeX cXefbaaX! Ha fXei\VX WX fhccbeg YTV\_\gX WbaV _¹\afXeg\ba XYàVTVX WXf
cXefbaaXf[TaW\VTc€XfWTaf_X`\_\XhbeW\aT\eX!8k-`Tg€e\X_WXVb`cXafTg\ba\agXecegXXa_TaZhXWXf
signes, transports adaptés…
Signalétique – comprend les panneaux de direction, l’indication et la numérotation des rues, les panneaux
d’information, les plans… La signalétique, dans la ville comme dans un bâtiment, doit être claire, simple,
YTV\_Xz_\eXXgi\f\U_Xcbhe‚geXTVVXff\U_Xzgbhf!8__XfXegzgeTaf`XggeXhaX\aYbe`Tg\baXgcXe`XghaX
meilleure orientation dans l’espace.
13
Le Handicap au Mozambique
I/ Données-clés
<_ Xk\fgT\g ]hfdh¹z e€VX``Xag gef cXh WX Wbaa€Xf fhe _X ab`UeX WX cXefbaaXf [TaW\VTc€Xf Th
Mozambique. L’Institut National des Statistiques (INE) estimait en 1999 le taux national de
ce€iT_XaVXWh[TaW\VTczXai\eba$+!
En 2009, la première enquête d’envergure nationale, réalisée par SINTEF, en partenariat avec le FAMOD
Xg_¹<A8TcXe`\fWXV[\YYeXec_hfce€V\f€`Xagz)#_XcbheVXagTZXWXcXefbaaXf[TaW\VTc€Xffb\g
Xai\eba$%`\__\bafWXcXefbaaXfzgeTiXef_XcTlf!
Les conditions de vie des personnes handicapées sont globalement plus précaires que celles du reste
WX_Tcbch_Tg\bazZXaeXXg{ZX€ZT_-a\iXThW¹€ghWXTVVfTh`TeV[€WhgeTiT\_a\iXThWXeXiXahf
TVVfThkfXei\VXf_bZX`Xag`bU\_\g€TVVfz_¹\aYbe`Tg\bacTeg\V\cTg\bafbV\T_X!!!
Elles sont perçues négativement et souffrent de nombreuses formes de discriminations au sein de
leurs communautés, mais aussi de la société dans son ensemble.
La vulnérabilité socio-économique et les discriminations de toute sorte sont encore plus fortes pour
les femmes handicapées, par effet cumulatif.
Les personnes handicapées sont particulièrement vulnérables face au HIV/SIDA en raison de facteurs de
e\fdhXfTVVXagh€fXgWXYbegXfW\YàVh_g€fW¹TVVfThk`€VTa\f`XfWXce€iXag\baXgWXW€c\fgTZX!
II/ Cadre législatif en vigueur et dates clés
1989
Création de l’ADEMO, première association de personnes handicapées au Mozambique.
1990
Introduction dans la Constitution de la République d’un article garantissant l’égalité des droits
pour les personnes handicapées.
1999
Lancement de la Décennie Africaine pour les Personnes Handicapées (1999-2009); le
@bmT`U\dhXàZheXcTe`\_Xf)cTlfc\_bgX!
Adoption de la Politique Nationale en faveur des Personnes Handicapées (Résolution 20/99).
2000 Création du FAMOD – Forum des Associations Mozambicaines de Personnes Handicapées,
regroupant 18 associations.
2006
Adoption du premier PNAD - Plan National d’Action pour le Handicap (2006-2010).
2007
F\ZaTgheXWX_T6baiXag\baWXfATg\baf Ha\XfeX_Tg\iXThk7eb\gfWXfCXefbaaXf;TaW\VTc€Xf
eTg\àVTg\bacebUTU_XXa%#$#!
2008
Adoption du EZ_X`XageX_Tg\Yz_T6bafgehVg\baXgz_¹4VVXff\U\_\g€WXfFXei\VXfXg5{g\`Xagf
Publics pour les Personnes Handicapées ou à Mobilité Réduite7€VeXga“(&"%##+
2009
Adoption de la FgeTg€Z\Xcbhe_XfCXefbaaXf;TaW\VTc€XfWTaf_T9baVg\baChU_\dhX (20092013) (Résolution n°68/2009).
Création du Conseil National du Handicap (Décret n°78/2009)
2010
Cbhe_TceX`\eXYb\fce\fXXaVb`cgXWX_Tih_a€eTU\_\g€fc€V\àdhXWXfcXefbaaXf[TaW\VTc€Xf
i\f z i\fWh;<I"F<74WTaf_Xgeb\f\`XC_TaFgeTg€Z\dhXATg\baT_WX?hggXVbageX_X;<I"F<74
- PEN III (2010-2014).
?X@bmT`U\dhXXfgab``€z_Tce€f\WXaVXWX_TFédération des Associations Lusophones de
Personnes Handicapées.
Mise en place du Conseil National du Handicap.
Elaboration du second PNAD - Plan National d’Action pour le Handicap%#$$ %#$(
14
Introduction
Présentation du diagnostic local
I/ Le projet « Ville et Handicap »
Le projet « Ville et Handicap » a été initié en mars 2009 par les associations RAVIM et Handicap International.
7¹haX Whe€X WX ' Taf \_ i\fX z T`€_\beXe _¹TVVf WXf cXefbaaXf [TaW\VTc€Xf Thk fXei\VXf fTa\gT\eXf Xg
fbV\Thk Xg z ceb`bhib\e _Xhe c_X\aX cTeg\V\cTg\ba Thk \a\g\Tg\iXf WX W€iX_bccX`Xag WTaf , dhTeg\Xef
suburbains des municipalités de Maputo et de Matola. Il doit permettre le développement d’un système
de services inclusifs sur le territoire au travers d’actions de sensibilisation et de formation des fournisseurs
de services, de la mise en place d’un forum de concertation réunissant les principaux acteurs locaux, mais
aussi de la création d’un Service d’Information, d’Orientation et d’Accompagnement Social (SIOAS) pour
les personnes handicapées.
4àaWX`\XhkW€_\`\gXe_TcebU_€`Tg\dhXWh[TaW\VTcfhe_XgXee\gb\eX_TceX`\eXTaa€XWXVXceb]Xg¬I\__X
Xg;TaW\VTc­T€g€VbafTVe€Xz_Te€T_\fTg\baW¹haW\TZabfg\V_bVT_cTeg\V\cTg\Y!6XW\TZabfg\VT€g€`Xa€
conjointement par les associations RAVIM et Handicap International, mais a aussi fortement impliqué le
mouvement des associations de personnes handicapées, et en tout premier lieu le FAMOD, les pouvoirs
publics locaux et les fournisseurs de services.
II/ Objectifs du diagnostic local
C_hffc€V\àdhX`Xag_XW\TZabfg\V_bVT_TiT\gcbhebU]XVg\YWXMettre en évidence la représentation sociale du handicap
Apprécier la situation socio-économique des personnes handicapées
7€gXe`\aXe_Xa\iXThW¹TVVfWXfcXefbaaXf[TaW\VTc€XfThkfXei\VXffTa\gT\eXfXgfbV\ThkXg\WXag\àXe
les barrières environnementales
Analyser le système d’acteurs et les processus décisionnaires entre les pouvoirs publics, les fournisseurs
de service et la société civile
9be`h_XehaXf€e\XWXeXVb``TaWTg\bafzWXfg\aTg\baWXfTVgXhefWhgXee\gb\eX!
III/ Calendrier et principales phases de réalisation
E€T_\f€XageXTie\_%##,XgTie\_%#$#_XW\TZabfg\Vf¹XfgW€ebh_€Xa(c[TfXffhVVXff\iXfPhase 1: Préparation du diagnostic (avril-mai 2009)
- Elaboration du cadre méthodologique du diagnostic
- Recherche d’information sur le territoire et les principales parties prenantes
Phase 2: Lancement du diagnostic (juin 2009)
- Création d’un comité de gestion du projet
- Présentation du processus de diagnostic aux acteurs du territoire
Phase 3: Enquêtes de terrain (juillet 2009-janvier 2010)
- Enquête sur la représentation sociale du handicap (par focus-group qualitatifs)
- Enquête sur la santé, les incapacités et la participation sociale (par questionnaires quantitatifs)
- Enquête sur les services sanitaires et sociaux (par questionnaires quanti-qualitatifs)
- Entretiens avec les parties prenantes du territoire (par entretiens approfondis)
Phase 4: Analyse des données (octobre 2009 – mars 2010)
- Analyse des compte-rendu d’entretien et des groupes de discussion
- Analyse statistique des données quantitatives récoltées (EPI info, NetDraw)
- Processus d’écriture participatif
Fase 5: restitution des résultats (avril 2010)
- Publication d’un rapport complet, d’une synthèse des résultats et d’un annuaire de services
- Séminaire de présentation des résultats et des recommandations aux parties prenantes
15
Méthodologie
Fh\iTag haX TccebV[X cTeg\V\cTg\iX abhf Tibaf V[XeV[€ z Vbafh_gXe _Xf ce\aV\cThk ZebhcXf Xg TVgXhef
fbV\Thk WX _T mbaX €ghW\€X- eXce€fXagTagf Xg YbaVg\baaT\eXf WXf fXei\VXf W€VbaVXage€f WX _¹8gTg Xg WXf
collectivités territoriales, techniciens des fournisseurs de services sanitaires et sociaux, dirigeants et
membres associations de personnes handicapées, membres de la communauté locale.
4 enquêtes se sont succédées dans le temps, permettant de combiner 4 approches méthodologiques
W\fg\aVgXfI/ Approche socio-anthropologique : enquête qualitative par focus groups
4àaWX`\XhkTcce€[XaWXe_TeXce€fXagTg\bafbV\T_XWh;TaW\VTcWTaf_TmbaXabhfTibafgbhgW¹TUbeW
organisé une enquête qualitative par focus-groups.
Une première série de 12 focus-group a permis de mobiliser un total de 111 participants représentatifs
WX_Tcbch_Tg\ba_bVT_X-cTeXagfWXcXefbaaXf[TaW\VTc€Xf[TU\gTagfWX_TVb``haThg€`X`UeXfWXf
associations locales, fonctionnaires de l’administration locale, fournisseurs de services.... Un dernier atelier,
eXZebhcTag($cXefbaaXf[TaW\VTc€XfabhfTfXei\z`XggeXc_hffc€V\àdhX`XagXa€i\WXaVX_XfW\YY€eXagXf
barrières limitant leur accès aux services sanitaires et sociaux existants dans la zone.
Chacun de ces groupes de discussion, d’une durée moyenne de deux heures, s’articulait autour de 3 thèmes
ce\aV\cThk-
l’origine et les causes du Handicap,
l’acceptation du Handicap dans la société,
l’intégration sociale de la personne handicapée.
7XfdhXfg\bafbhiXegXfcebcbf€XfThZebhcXcTehaYTV\_\gTgXheXaVbheTZXT\Xagz_TaTeeTg\baXgThe€V\g
WX`Ta\eXzVbaWh\eXV[TVhaz`XggeXXaYbe`XXgzcTegTZXefbacebceXi€VhW¹Xkc€e\XaVX!6XW\fcbf\g\Y
favorisait également la diversité des points de vue et la liberté de parole au cours des débats entre les
participants.
Les informations collectées au cours de cette enquête qualitative ont ensuite analysées suivant une grille
WX_XVgheXfbV\b Tag[ebcb_bZ\dhXTàaWX`XggeXXa€i\WXaVX_Xflfg`XWXeXce€fXagTg\bafWXiT_Xhef
XgWXVeblTaVXfcebceXz_Tcbch_Tg\ba€ghW\€X!8__Xfbag€ZT_X`Xagch‚geXe€\aiXfg\XfWTaf_Xfc[TfXf
16
Introduction
ultérieures de l’enquête de terrain, notamment pour la préparation des questionnaires de l’enquête
SIPS. Ces focus-groups ont également constitué un formidable levier de mobilisation communautaire et
\afg\ghg\baaX__XcXe`XggTag_¹T`beVXW¹haXe€áXk\bac_hf_TeZXXgTccebYbaW\Xfhe_TdhXfg\baWh[TaW\VTc
zgeTiXef_¹XafX`U_XWhgXee\gb\eX!
II/ Approche épidémiologique : enquête quantitative par questionnaire
L’approche épidémiologique a également été déployée au cours d’une seconde phase d’enquête de type
F<CF FTag€ <aVTcTV\g€f CTeg\V\cTg\ba FbV\T_X Tàa WX W€gXe`\aXe _T Ye€dhXaVX Wh ;TaW\VTc Th fX\a WX
_T cbch_Tg\ba €ghW\€X WX `\Xhk VXeaXe _X cebà_ fbV\b €Vbab`\dhX WXf cXefbaaXf [TaW\VTc€Xf Xg Xaàa
d’évaluer leur niveau d’accès aux services sanitaires et sociaux. A cet effet, une enquête quantitative par
questionnaire a été mise en œuvre durant 12 semaines sur le territoire.
a) Échantillonnage
?€V[Tag\__baaTZXWXfcXefbaaXfz\agXeebZXeTgbhgWTUbeW€g€e€T_\f€zWXhka\iXThk Gbhg W¹TUbeW _T f€_XVg\ba WX (# ZeTccXf T__bh€Xf z V[TVha WXf , dhTeg\Xef Xadh‚g€f cTe
cebUTU\_\g€cebcbeg\baaX__Xz_TgT\__XWX_Tcbch_Tg\bafX_ba_Te€cTeg\g\bafh\iTagXQuartiers
J.Dimitrov
Zimpeto
Malhazine
Magoanine A
Magoanine B
Magoanine C
T3
Khongolote
Ndlhavela
Total
Population recensée Nombre de grappes
40 963
%()'(
+*(&
4 022
$%#)(
$%#)(
16 636
27 649
(*%')
205 043
10
6
2
1
3
3
4
7
14
50
Nombre estimé de
`T\fbafzcTeVbhe\e
800
(##
170
80
240
240
320
('#
1120
4000
9blXefz\agXeebZXe
160
100
34
16
48
48
64
108
224
800
Les limites géographiques des quartiers étudiés étant mal tracées sur le terrain et mal connues
WXf Xadh‚gXhef bh eXce€fXagTagf WX _T cbch_Tg\ba V[TdhX VXageX WX ZeTccX T W ‚geX W€àa\
Tccebk\`Tg\iX`Xag z cTeg\e WhaX VTegbZeTc[\X T€e\XaaX Tàa WX e€cTeg\e _Xf ZeTccXf WhaX YTba
homogène sur le quartier en tenant compte de la densité apparente de l'habitat.
?XWXhk\`Xa\iXThW€V[Tag\__baaTZXXfgVX_h\WXfYblXef!4cTeg\eWhVXageXW€àa\WXV[TdhXZeTccX
les enquêteurs ont parcouru les rues selon la spirale d'un escargot. Les maisons ont alors été comptées
WXV[TdhXV‹g€WXfehXfcTeVbhehXf!6[TdhX(`X`T\fba€gT\gcTeg\XWX_€V[Tag\__ba($#$(XgV!!
La maison, ou foyer, ainsi sélectionnée a été interrogée par le biais de la personne présente. Tous
les membres du foyer ont été enregistrés, qu'ils soient présents ou non au moment de l'enquête, le
répondant présent étant chargé de donner les caractéristiques de ces personnes.
17
Méthodologie
b) Application du questionnaire
AbhfTibafXheXVbhefzhadhXfg\baaT\eXVbafgeh\gXaWXhkcTeg\XfUne 1ère partie comprenant quelques questions d'intérêt démographique (sexe, âge), et des
dhXfg\bafWXß_geTZXcXe`XggTagW¹\WXag\àXe_XfcXefbaaXfce€fXagTagWXf\aVTcTV\g€f!4àaW¹€gTU_\e
une base de comparaison avec d’autres études existantes, nous avons eu recours aux 6 questions
WXà_geTZXWhJTf[\aZgba:ebhcZ€a€eT_X`Xaghg\_\f€XfcbheW€gXe`\aXe_Tce€iT_XaVXWh[TaW\VTc
WTafhaXcbch_Tg\baWbaa€X-
4iXm ibhfWXfW\YàVh_g€fcbheib\eTiXVWXf_haXggXff\ibhfXacbegXm[TU\ghX__X`Xag2
4iXm ibhf WXf W\YàVh_g€f cbhe XagXaWeX TiXV ha TccTeX\_ ThW\g\Y f\ ibhf Xa cbegXm
[TU\ghX__X`Xag2
4iXm ibhfWXfW\YàVh_g€fcbhe`TeV[Xebh`bagXeWXfXfVT_\Xef2
4iXm ibhfWXfW\YàVh_g€fcbheibhfeTccX_XebhibhfVbaVXageXe2
4iXm ibhfWXfW\YàVh_g€fcbheceXaWeXfb\aWXibhf `‚`XcTeXkX`c_Xibhf_TiXe`XggeXbh
Xa_XiXeibfi‚gX`Xagf2
4iXm ibhfWXfW\YàVh_g€fzVb``ha\dhXecTeXkX`c_XVb`ceXaWeXbhibhfYT\eXVb`ceXaWeX
cTe_XfThgeXf2
4VXf)dhXfg\bafWhJ:abhfTibafT]bhg€%dhXfg\bafVb`c_€`XagT\eXfTàaWXW€gXe`\aXef\_Xf
incapacités déclarées par les personnes interrogées entraînaient effectivement ou non une limitation
W¹TVg\i\g€XgVXYT\fTaghaX_\`\gTg\baWX_TcTeg\V\cTg\bafbV\T_XWXch\fTh`b\af)`b\f¯VThfXW¹hacebU_`XWXfTag€‚gXf ibhf_\`\g€XWTaf_XfTVg\i\g€fdhXibhfcbhiXmYT\eXz
_T`T\fbaz_¹€Vb_XbhThgeTiT\_2
6XggXW\YàVh_g€WheX g X__XWXch\fTh`b\aff\k`b\f2
4h `b\af haX e€cbafX cbf\g\iX Thk dhXfg\baf WX à_geTZX VbaWh\fT\g T_bef _Xadh‚gXhe z \agXeebZXe
la personne (directement ou par le biais du répondant présent) avec la deuxième partie du
questionnaire, contenant des questions sur le niveau d’accès aux services de santé, d’éducation, de
Ybe`Tg\bacebYXff\baaX__XXgW¹T\WXz_¹X`c_b\WXcebZeT``XffbV\ThkXgXaàaW¹ThgeXfglcXfVh_gheX
fcbeggeTafcbeg®!6[TdhXYb\fdh¹haXcXefbaaXce€fXagTaghaXYbe`XW¹\aVTcTV\g€€gT\gà_ge€Xha
g€`b\aWX`‚`X{ZXXg`‚`XfXkX€gT\g\agXeebZ€WTaf_Xai\ebaaX`Xag\``€W\TgWhYblXeTàaWX
lui faire passer les deux parties du questionnaire et de constituer ainsi un groupe témoin.
Une équipe de 20 enquêteurs a été sélectionnée et formée
ThkgXV[a\dhXfW¹Xadh‚gXXgz_T`€g[bWb_bZ\XWXf€_XVg\ba
T_€Tgb\eXWXfcXefbaaXfzXadh‚gXe!?¹TVVXagT€g€`\fWf
le départ sur le respect de l’équilibre de genre et l’inclusion,
puisque la moitié des enquêteurs étaient des femmes
tandis que chaque binôme était composé d’au moins une
personne handicapée. Nous avons également privilégiée
l’approche communautaire puisque tous les enquêteurs
étaient eux-mêmes habitants des différents quartiers
d’enquête, facilitant leur connaissance du terrain et le
rapport avec la population locale. Une équipe de supervision
composée de membres de la RAVIM complétait le dispositif
TàaWXZTeTag\e_TdhT_\g€WXfWbaa€XfVb__XVg€XfWTaf_X
eXfcXVgWhcebgbVb_XW¹Xadh‚gXce€T_TU_X`XagW€àa\X!
18
Introduction
c) Nombre de personnes enquêtées
9556
personnes enquêtées
490
personnes avec
incapacités
492
personnes
témoins
8574
personnes sans
incapacités
(491 saisis)
8aeT\fbaWhaUhWZXg_\`\g€abhfaTibafcTfchXaeXZ\fgeXe_XafX`U_XWXf+(*'cXefbaaXfW\gXffTaf
\aVTcTV\g€fWTaf_X_bZ\V\X_WXgeT\gX`Xag8C<<aYbVXfg z W\eXTlTage€cbaWhabazgbhgXf_XfdhXfg\baf
WX à_geTZX `T\f fXh_X`Xag ',$! ?€V[Tag\__ba WTaT_lfX Xfg WbaV Vbafg\gh€ WX gbhf _Xf dhXfg\baaT\eXf
TiXV\aVTcTV\g€fXgg€`b\afXgW¹hadhXfg\baaT\eXfTaf\aVTcTV\g€ffhe$*cXe`XggTag_TVbafg\ghg\ba
d’effectifs équivalents numériquement.
WI€e\ßVTg\baWX_TeXce€fXagTg\i\g€WXf€V[Tag\__baf
?Tcbch_Tg\ba€V[Tag\__baa€Xfhe_XgXeeT\aVbeeXfcbaWz_XafX`U_XWXfYblXeff€_XVg\baa€fVXfg z W\eX
gbhgXf_XfcXefbaaXffTaf\aVTcTV\g€f+(*'XggbhgXf_XfcXefbaaXfTiXV\aVTcTV\g€fXg_Xfg€`b\af
,+%!8gTagWbaa€dhXfXh_Xf',$cXefbaaXffTaf\aVTcTV\g€bag€g€XaeXZ\fge€Xf\_YThgf€_XVg\baaXeha
€V[Tag\__ba€dh\iT_XagWX$fhe$*VTf,+%"$*q(+!?XafX`U_XWXfWXhk_\fgXf,+%(+0$#'#Vbafg\ghX
un échantillon théoriquement représentatif de la population source.
AbhfaX`bagebafcTfWXW\YY€eXaVXf\Za\àVTg\iXfhe_Xsex ratio entre la population source et l'échantillon
cq#+!
<_a¹lTcTfabac_hfWXW\YY€eXaVXf\Za\àVTg\iXXageXles classes d'âge de la population source et celles
WX_€V[Tag\__bac0#*!AbhfaXW\fcbfbafWXfWbaa€XfWheXVXafX`XagW\fge\Uh€XfcTe{ZXdhXcbhe
_XfdhTeg\XefVbaVXea€fWX@Tchgb!?Ti€e\àVTg\baWXeXce€fXagTg\i\g€fhe_{ZXaXfgWbaVYT\gXdhXcbhe
cette population, pas pour Matola.
Catégories d'âge
( ,
10 - 19
20 - 29
30 - 39
40 - 49
(# (,
60 - 69
70 - 79
+#Xg
Total
Source
%))
%'*
%#(
$&#
+(
'#
$*
#+
#&
100%
19
Echantillon
%&)
%',
%&)
$%%
,)
%)
%)
#'
#'
100%
Méthodologie
En ce qui concerne la répartition des personnes interrogées par villebaVbafgTgX_z Thff\dhX_Xfcebcbeg\baf
bUgXahXffbaggefcebV[XfWhcb\Wfe€X_WXV[TdhXi\__XWTaf_Tcbch_Tg\bagbgT_XWXf,UT\eebfVille
Maputo
Matola
Total
Source
(#(
',(
100%
Echantillon
(#%
',+
100%
Freq.
739
734
1.473
8aàa_Trépartition des personnes handicapées par bairrosWXabgeX€V[Tag\__baX__XXfg_z Thff\eX_Tg\iX`Xag
cebV[XWX_Tcbch_Tg\bafbheVXVb``Xabhfcbhibaf_XVbafgTgXeVille
Zimpeto
Magoanine A
Magoanine B
Magoanine C
J.Dimitrov
Malhazine
Ndlavela
T3
Khongolote
Total
Source
$%(
$&&
%##
'&
%*,
+$
$&(
100%
Echantillon
$#%
&(
'&
),
$,,
('
%()
)*
$*(
100%
{
Freq.
$(#
(%
63
101
294
79
377
99
%(+
1.473
AbhfcbhibafWbaVVbaf\W€eXedhXVXg€V[Tag\__baXfgfhYàfT``XageXce€fXagTg\YWX_Tcbch_Tg\baZ€a€eT_X
pour permettre les comparaisons de notre étude. Ajoutons que la plupart des comparaisons effectuées
WTaf_Xfe€fh_gTgfTaT_lfXf`h_g\iTe\€Xfg\XaaXagVb`cgXWXfiTe\TU_Xf{ZXXgZXaeXVXdh\cXe`Xg
de réduire encore les effets des biais d'échantillonnage.
III/ Analyse des réseaux sociaux: enquête quantitative sur les services
a) Pertinence de l’analyse des réseaux sociaux
?¹TaT_lfXWXfe€fXThkfbV\Thk4EFT€g€hg\_\f€XThVbhefWXVXW\TZabfg\VTàaWX`XggeXc_hffc€V\àdhX`Xag
en évidence les relations existantes entre les différents acteurs du territoire, et notamment entre les
fournisseurs de services. Cette approche innovante, de plus en plus répandue dans le champ de la santé
bhWX_TfbV\b_bZ\Xf¹TggTV[XzVb`ceXaWeXVb``Xag_Tcbf\g\babVVhc€XcTehaTVgXheWTafhae€fXTh
Wbaa€iT\aáhXaVXefbaa\iXThW¹TVVfThkeXffbheVXfàaTaV\eXfgXV[a\dhXfbhXaVbeXz_¹\aYbe`Tg\ba
V\eVh_TagWTafVXe€fXTh!8aXYYXg_XfTVgXhef€gTU_\ffXagZ€a€eT_X`XagWXf_\XafTiXVW¹ThgeXfTVgXhefTàa
WXfXeTccebV[XeWXfeXffbheVXfXgWXfbccbegha\g€fW€]zXk\fgTagXfXgWX`Tk\`\fXeT\af\_XhefU€a€àVXf
potentiels (Clark, 2006). De manière bien souvent inconsciente, ils forment alors des groupes d’acteurs,
au sein desquels les mieux informés sont souvent les mieux positionnés, et inversement. Les acteurs
TlTag_Xc_hf_TeZXTVVfz_¹\aYbe`Tg\baTccTeg\XaaXagU\XafbhiXagzc_hf\XhefZebhcXfW¹TVgXhefVXdh\
leur procure un certain pouvoir, en raison du rôle d’intermédiation qu’ils jouent en faveur des acteurs les
moins bien positionnés. Ainsi, l’ARS permet de mieux visualiser l’organisation et la structuration de ces
dynamiques d’échange sur le plan local.
20
Introduction
b) Modélisation du réseau local
4àaW¹TaT_lfXe_Xe€fXThWXffXei\VXffTa\gT\eXfXgfbV\ThkWhgXee\gb\eXWXfWbaa€Xfbag€g€Vb__XVg€Xf
auprès des différents fournisseurs de services. Nous leur avons demandé de caractériser les liens entretenus
TiXV_XfThgeXfTVgXhef_bVThkXageXgXaTagWXf_\XafTiXVXhk-ThgeXfYbhea\ffXhefWXfXei\VXffXei\VXf
déconcentrés de l’Etat, collectivités territoriales, associations de personnes handicapées, entreprises du
secteur privé, agences de coopération, églises, plateformes de coordination.
6[TdhX_\XaWXiT\g‚geXW€àa\XaYbaVg\baWXfTaTgheXTcch\gXV[a\dhXTcch\àaTaV\Xee€Y€eXaVX`XagW¹hfTZXef€V[TaZXW¹\aYbe`Tg\ba
fba\agXaf\g€$0YT\U_X%0\agXe`€W\T\eX&0Ybeg
sa directionnalité (de X vers Y ou bien de Y vers X)
?Xf\aYbe`Tg\bafe€Vb_g€Xfbag€g€VbW\à€Xfch\f`bW€_\f€Xfz_¹T\WXWh_bZ\V\X_AXg7eTjTàaWX`\Xhk
visualiser les interactions existantes entre les différents acteurs du territoire.
6XfTaT_lfXfWXe€fXThabhfbagcXe`\fW¹Xai\fTZXeWXffgeTg€Z\XfW¹\agXaf\àVTg\baXgWXW\iXef\àVTg\ba
WXfáhkW¹€V[TaZX\agXe TVgXheffhe_TUTfXWhflfg`XfbV\T_W€]zXk\fgTagTàaWXZ€a€eXeWhVTc\gT_
social sur le plan local. Ce travail a également permis de fournir de nombreuses données quantitatives
fhe_XffXei\VXfXk\fgTagf-e€cTeg\g\bafXVgbe\X__Xc€e\bWXWXVe€Tg\bafbheVXfWXàaTaVX`XagVbaW\g\baf
d’accessibilité physique, niveau de formation des personnels…
IV/ Analyse du système d´acteurs local: entretiens individuels avec les acteurs du territoire
8aàahaXc[TfXdhT_\gTg\iXW¹XageXg\Xa\aW\i\WhX_fTcXe`\fW¹T__Xez_TeXaVbageXWXf42 principaux acteurs
impliqués dans le champ du développement sanitaire et social à Maputo et Matola, et contribuant
z VX g\geX W\eXVgX`Xag bh \aW\eXVgX`Xag z haX c_hf ZeTaWX \aV_hf\ba WXf cXefbaaXf [TaW\VTc€Xf fhe _X
gXee\gb\eX18 associations de personnes handicapées;
14 services déconcentrés de l’Etat;
6 services des collectivités territoriales;
4 réseaux et plateformes de coordination1.
Ces entretiens semi-ouverts, d’une durée
moyenne de 2 heures, nous ont permis de collecter
des informations sur les actions entreprises ou
envisagées par les différentes entités, mais aussi
de recueillir leurs recommandations pour favoriser
la participation sociale des personnes handicapées
au niveau local. Ils nous ont également permis
d’analyser de manière plus approfondie les
rapports de force et les dynamiques soustendant les logiques d’acteurs sur le plan local.
1
?T_\fgXWXfW\YY€eXagXf\afg\ghg\bafeXaVbage€XfThVbhefWXVXfXageXg\XafàZheXXaTaaXkXWXVXeTccbeg!
21
Caractéristiques de la zone étudiée
I/ Un milieu urbain en pleine mutation
a) Une croissance démographique extrêmement rapide à Maputo et Matola
L’Afrique subsaharienne connaît l’un des taux d’urbanisation les plus élevés au monde et sera, au cours des
&#cebV[T\aXfTaa€Xfc_hfheUT\aXdhXeheT_X5T^Xe$,,*!?X@bmT`U\dhXa¹XfgcTfz_¹€VTegWXVXggX
dynamique puisque ses villes, et en tout premier lieu sa capitale, connaissent une croissance démographique
et spatiale très rapide depuis une quarantaine d’années. Alors que l’ancienne capitale coloniale Lourenço
@TedhXf WXiXahXWXch\f@Tchgb aXVb`cgT\gdhX&*(###[TU\gTagfTh`b`XagWX_¹<aW€cXaWTaVX
Xa$,*(_TVbaheUTg\baYbe`€XTh]bheW¹[h\cTe_Xfi\__XfWX@TchgbXgWX@Tgb_TXaeXZebhcXW€fbe`T\f
cefWX$+#####fX_ba_XfV[\YYeXfWhWXea\XeeXVXafX`XagWX%##*Wbag$#,'&$(z@TchgbXg)*%(#+
z@Tgb_T!6XUbaWW€`bZeTc[\dhXXfgce\aV\cT_X`XagWThWbhU_X`XagWX_Tcbch_Tg\baWX_Ti\__XWX
Matola, autrefois faubourg industriel de la capitale progressivement « entré en collision » avec sa voisine
Maputo, au cours des vingt dernières années. Matola est désormais considérée comme la deuxième ville la
plus importante du pays derrière Maputo et le continuum urbanisé constitué par les deux villes regroupe
cefWX(#WX_Tcbch_Tg\baheUT\aXWh@bmT`U\dhX!
Zone
d’implémentation
du projet
Ville de Matola
Ville de Maputo
6XggXXkcTaf\baW€`bZeTc[\dhXYh_ZheTagXcXhgf¹Xkc_\dhXecTe(c[€ab`aXfce\aV\cThkFXeeT%##(l’Indépendance nationale conjuguée avec la nationalisation des immeubles de rente en 1976, donnant
T\af\TVVfz_Tville de cimentThk`bmT`U\VT\afThgeXYb\fVbaàa€fz_Tville de roseau;
la guerre civile et les déplacements massifs de populations des campagnes vers les centres urbains;
_X eXgbhe WXf e€YhZ\€f fh\gX z _¹4VVbeW WX Eb`X Xa $,,% Xg _Xhe e€\afgT__Tg\ba WTaf _Xf ce\aV\cT_Xf
TZZ_b`€eTg\bafWhcTlfabgT``Xagz@Tchgb.
_TW€ZeTWTg\bacebZeXff\iXWXfVbaW\g\bafWXi\Xz_TVT`cTZaXXg_¹XkbWXeheT_dh\XaTW€Vbh_€.
le ralentissement dans les années 90 des migrations économiques vers les pays limitrophes, allant parfois
jusqu’au rapatriement de travailleurs mozambicains.
22
Introduction
b) L’explosion récente de la pauvreté urbaine
7X ?bheXab @TedhXf VTeTVg€e\f€X cTe haX YbegX f€Ze€ZTg\ba fcTg\b eTV\T_X z _¹€cbdhX Vb_ba\T_X z
@Tchgbi\ge\aXWX_¹Xkc€e\XaVXheUT\aXz_¹€cbdhXfbV\T_\fgX_Ti\__Xf¹XfgVbaf\W€eTU_X`XaggeTafYbe`€X!
La pauvreté y a véritablement explosé au tournant libéral du milieu de la décennie 1980, notamment
sous l’effet des plans d’ajustement structurel qui ont fragilisé des pans entiers de l’économie et entraîné
une paupérisation massive des classes populaires. Cette pauvreté urbaine était alors considérée comme
ha c[€ab`aX abhiXTh - ]hfdhX _z _T cThieXg€ Xg fXf VThfXf €gT\Xag c_hf W\eXVgX`Xag TffbV\€Xf Thk
conditions de vie du monde rural, harcelé par les intempéries, la guerre et le faible niveau de productivité
du travail (Lachartre, 2000).
Conséquence directe de la montée des inégalités socio-économiques, la ville « libéralisée » s’est consolidée
eTc\WX`XagThgbheWXWXhkc‹_XfTfl`€ge\dhXf-
un centre-ville relativement homogène, quadrillé par de larges avenues, composé d’habitat en ciment
protégé par des grilles, des systèmes électroniques de sécurité et des gardiens privés, entourés d’hôtels,
de bureaux de change, de restaurants, de cafés, de pâtisseries, de supermarchés, et autres stationsservices;
XghaXZeTaWXc€e\c[€e\XW¹[TU\gTg`h_g\Ybe`XfXfhUfg\ghTagcebZeXff\iX`Xagz_¹TaV\XaaXi\__XWX
ebfXThTiXVfXfebhgXfVbaZXfg\baa€XffXfiXaWXhefz_TfThiXggXfXfUTeTdhXffTW€V[TeZXchU_\dhX
XgfXf`\a\Uhfz_TYb\f`baWXW¹XkV_hf\bafbV\T_XXgWXVb`c_Xk\g€Vh_gheX__XWX`bhiX`XagXgWX
mélange, un monde de métissage permanent.
c) Des groupes sociaux particulièrement vulnérables dans ce contexte
Si la libéralisation engagée au cours des années 1980 concerne avant tout la transition vers le marché
et provoque des transformations de grande amplitude dans l’économie urbaine (montée de l’économie
\aYbe`X__XXgWhgeTiT\_Y€`\a\a`bW\àVTg\baWX_TfgehVgheXYbaV\eXTZe\Vh_gheXheUT\aX®X__XXageT†aX
€ZT_X`Xag gbhgX haX f€e\X WX c[€ab`aXf fbV\Thk abhiXThk dhX _T i\__X Thgbe\fX Xg T`c_\àX Xg dh\
bouleversent profondément la nature de son tissu social. L’anthropologie urbaine souligne que, dans leur
diversité, ces phénomènes ont en commun de desserrer les liens de l’individu de la tutelle de l’Etat et de
l’autorité de ses représentants locaux, mais aussi celle exercée dans le cadre familial (Lachartre, 2000).
?Xf`Ta\YXfgTg\bafWXVXggX_\U€eT_\fTg\baeXi‚gXagWX`h_g\c_XfYbe`Xf-W€_\gX`XagWXfha\g€fYT`\_\T_Xf
multiplication des familles monoparentales, enfants des rues…
6XggX _\U€eT_\fTg\ba eXaib\X _¹\aW\i\Wh z _h\ `‚`X z fXf cebceXf eXffbheVXf cbhe fhei\ieX Xg T`€aTZXe
fba Xk\fgXaVX! F¹bhieTag z gbhf Xa TccTeXaVX _T i\__X cebWh\g WTaf _X `‚`X gX`cf _Xf `€VTa\f`Xf
d’exclusion et de décomposition sociale qui marginalisent la vaste couche des populations démunies. Parmi
ces populations, on trouve des groupes plus vulnérables, ne pouvant plus s’appuyer sur un cadre social
fhYàfT``Xag cebgXVgXhe Th fX\a WX Vb``haThg€ YeTZ\_\f€Xf- YX``Xf fXh_Xf cXefbaaXf {Z€Xf \fb_€Xf
enfants isolés, demandeurs d’emploi. Et puis les personnes handicapées.
W<agXeTVg\baXageXcThieXg€XkV_hf\bafbV\T_XXg;TaW\VTc
Si l’on considère que la situation de handicap naît de l’interaction entre les facteurs personnels et les
YTVgXhefXai\ebaaX`XagThkXaeXZTeWzhaX[TU\ghWXWXi\X9bhZXleb__Tf%##)_TcThieXg€a¹XaeXfgX
pas moins un facteur particulièrement aggravant. En effet, la pauvreté peut directement ou indirectement
engendrer le handicap en raison d’un manque d’accès aux soins de santé préventive ou curative, d’une
mauvaise alimentation, d’un manque d’activités, d’un système de transport dangereux… En ce sens,
on considère qu’il y a davantage de personnes handicapées au sein des couches les plus pauvres de la
population que chez les plus riches (Elwan, 1999).
23
Caractéristiques de la zone étudiée
A l’inverse, lorsqu’il apparaît au cours de la vie, le handicap peut en retour générer l’exclusion sociale
et entraîner vers la pauvreté des personnes qui n’y étaient pas auparavant. En raison du manque
W¹TWTcgTg\ba WX fba Xai\ebaaX`Xag haX cXefbaaX [TaW\VTc€X cXhg cTe XkX`c_X cXeWeX fT VTcTV\g€ z
exercer une activité professionnelle. Sa famille peut subir une baisse de revenus substantielle en raison du
gX`cffhcc_€`XagT\eXcTff€zceXaWeXfb\aW¹X__XbhU\XaWXW€cXafXfTWW\g\baaX__XfcXfTagfhe_XUhWZXg
familial (matériel de compensation, médicaments, autres services…). Pauvreté et Handicap peuvent donc
former un cercle vicieux et s’alimenter mutuellement.
II/ Les 9 quartiers périphériques étudiés
a) Des quartiers excentrés des principaux pôles d’activité de l’agglomération
Limitée sur sa bordure orientale par l’Océan indien et au sud par l’Estuaire de l’Espírito Santo, l’agglomération
cXhgf€gXaWeXfTafVbageT\agXaTgheX__XiXef_XabeWXg_¹bhXfg!6¹XfgWTafVXfdhTeg\Xefc€e\c[€e\dhXfVe€€fz
l’origine pour décongestionner la ville de ciment, que vient s’établir la majeure partie des nouveaux arrivants,
provenant bien souvent des campagnes en quête de conditions de vie meilleures. Situés pour les uns au nord
WhW\fge\Vg(WX_T`ha\V\cT_\g€WX@TchgbM\`cXgb=beZX7\`\gebi@T_[Tm\aX@TZbTa\aX45Xg6Xgcbhe
_XfThgeXfz_¹XfgWX_T`ha\V\cT_\g€WX@Tgb_T>[baZb_bgXAW_TiX_TG&_Xf,dhTeg\XefdhXabhfTibaf€ghW\€
eXZebhcXaghagbgT_WX%#(#'&[TU\gTagffb\g$$)WX_Tcbch_Tg\baWX_¹XafX`U_XWX_¹TZZ_b`€eTg\ba!<_f
constituent la zone tampon entre Maputo et Matola, traversée par la Zone Verte, bande fertile d’agriculture
périurbaine, et par la Route Nationale n°1 qui relie Maputo au Nord du pays. Ils ont également en commun
d’avoir été sinistrés par la violente explosion de l’arsenal militaire de Maputo survenue en mars 2007, faisant
+&`begf&(#U_Xff€fXgWXab`UeXhkW€Z{gf`Tg€e\X_f!
Khongolote
Magoanine C
Magoanine B
Zimpeto
Magoanine A
Ndlavela
Malhazine
Jorge Dimitrov
T3
24
Introduction
Ces quartiers périphériques accueillent principalement des populations en provenance des différentes
cebi\aVXfWhcTlfVXdh\WbaaX_\Xhzha`€g\ffTZXVh_gheX_Xg\WXag\gT\eXz`\ V[X`\aXageX_XeheT_Xg
l’urbain. La ville en expansion génère ainsi un échange permanent entre l’ancien et le moderne, créant
WXf`bWXfWXYbaVg\baaX`XagXgWXfflfg`XfWXiT_XhefcebYbaW€`XagT__bgebc\dhXfFXeeT%##(!?Xf
habitants des banlieues peuvent ainsi avoir d’un côté un pied chez le guérisseur traditionnel et de l’autre
dans un hôpital ou un centre de santé ou bien encore fréquenter les instances alternatives de justice et
z _T Yb\f _X cbfgX WX cb_\VX® ?X cebà_ fbV\b_bZ\dhX WX _T cbch_Tg\ba i\iTag WTaf VXf dhTeg\Xef Xfg WbaV
relativement distinct de celui des habitants du centre-ville.
U7Xf\aYeTfgehVgheXfWXUTfX\afhYßfTagXfXgfTghe€Xf
En l’absence de mécanismes de régulation urbaine, la rapidité avec laquelle se produit cette expansion et
_TceXff\baYbaV\eXfhUf€dhXagXbageXaWhW\YàV\_X_XW€c_b\X`Xagbh_XeXW\`Xaf\baaX`XagWXfe€fXThk
d’infrastructures de base (eau, assainissement, électricité). Aguas de Moçambique - régie publique
de distribution de l’eau - ne desservant pas ces quartiers périurbains, la distribution d’eau y est ainsi
exclusivement effectuée par des petits opérateurs privés aux capacités limitées et aux conditions de
salubrité variables. Le ramassage des ordures s’effectue par le biais de collecteurs informels de façon
relativement aléatoire.
?TmbaXfbhYYeX€ZT_X`XagW¹haW€àV\gW¹€dh\cX`XagXafXei\VXffTa\gT\eXfXgfbV\Thkdh\aXcTei\XaaXag
cTfze€cbaWeXThkUXfb\afVeb\ffTagfWXfcbch_Tg\baf!<_a¹Xk\fgXT\af\dhX'VXageXfWXfTag€ce\aV\cThk
fb\g$cbhe(####[TU\gTagfXa`blXaaX$&VXageXfWXfTag€fXVbaWT\eXffb\g$cbhe$(###[TU\gTagf
en moyenne). Par ailleurs, chacune des 33 écoles primaires et secondaires de la zone accueille en moyenne
%&&#€_iXfTiXVWXfXYYXVg\YfVh_`\aTagz+(€_iXfcTeV_TffXabgT``XagWTaf_XfdhTeg\XefW¹XkcTaf\ba
comme Khongolote ou Ndlavela. Il n’y a aucun service spécialisé dans la zone pour répondre aux besoins
fc€V\àdhXfWXfcXefbaaXf[TaW\VTc€Xf-cTfWXfXei\VXW¹beg[bc€W\XcTfWXYbhea\ffXheWX`Tg€e\X_WX
compensation, mais surtout aucun service de réhabilitation physique.
25
26
Chapitre
Représentation sociale du Handicap
I/
Croyances et représentations collectives autour des causes du Handicap
1
28
II/ Acceptation de la personne handicapée dans la société
30
III/ Des ressources communautaires comme vecteurs d’intégration sociale
32
27
Représentation sociale du Handicap
I/ Croyances et représentations collectives autour des causes du Handicap
a) Le Handicap est avant tout perçu comme une maladie
La majorité des personnes interrogées au cours des groupes de discussion associent en premier lieu le
;TaW\VTcz_TW\`Xaf\ba`€W\VT_XWX_TW€àV\XaVX!?X;TaW\VTcXfgW¹TUbeWXgTiTaggbhgcXehVb``XhaX
`T_TW\XdhX_¹ba¬TggeTcX­_Tc_hcTegWhgX`cfz_TaT\ffTaVX!BaTheT\ghaXW€àV\XaVXThW\g\iXi\fhX__Xbh
`bge\VXce\aV\cT_X`XagXaeT\fbaWX_¹[€e€W\g€YT`\_\T_XbhU\XaW¹haX`T_Ybe`Tg\baVbaZ€a\gT_X_\€XzWXf
VTfW¹\aVXfgXXageXcebV[XfcTeXagfbhU\XazWXfVb`c_\VTg\baf_befWX_¹TVVbhV[X`Xag!6XegT\afeX_iXag
aussi que le handicap peut également apparaître au cours de la vie, de manière soudaine et traumatique
(accident, blessure de guerre, complications postopératoires) ou bien plus lente et dégénérescente (maladie
invalidante, consommation d’alcool ou de drogues).
?befdhX_¹ba\ai\gX_Xf`X`UeXfWX_TVb``haThg€zf¹Xkce\`Xefhe_XheVb`ce€[Xaf\baWXfVThfXfWh
[TaW\VTcbaib\gfheZ\eXaà_\ZeTaXhaXgeTafcbf\g\baWhW\fVbhefXagbheTag_Xf`bWXfWXgeTaf`\ff\ba
du HIV. Massivement alertés sur le caractère transmissible, irréversible et invalidant du virus, et sur la
a€VXff\g€ WX fX cebg€ZXe W¹haX `XaTVX W\YYhfX \_ fX`U_X dhX _Xf \aW\i\Whf T\Xag cXh z cXh \ag€e\be\f€
_Xf `‚`Xf e€áXkXf VbaVXeaTag _X ;TaW\VTc! 7Xf €_€`Xagf WX f\`\_\ghWX TccTeT\ffXag V_T\eX`Xag XageX
les deux problématiques et, de manière inconsciente, le Handicap est bien souvent appréhendé comme
cbgXag\X__X`XagVbagTZ\XhkXggeTaf`\ff\U_XW¹ha\aW\i\WhzhaThgeXWX_T`eXz_¹XaYTag®XgV!7Tafha
e€áXkX[lZ\€a\fgX\_TccTeT†gT_befc_hfcehWXagW¹\fb_Xe_XfcXefbaaXf¬TggX\agXf­W¹haXW€àV\XaVXTàa
de préserver les individus « sains » de la communauté.
b) Des croyances populaires qui structurent profondément les représentations collectives
@T\fV¹XfgTiTaggbhg_T`€VbaaT\ffTaVXWXfVThfXfWXW€àV\XaVXdh\Wb`\aXThfX\aWX_TVb``haThg€
bhieTag U\Xa fbhiXag _T cbegX z W¹ThgeXf Ybe`Xf W¹\agXece€gTg\ba YbegX`Xag TaVe€Xf WTaf _T Vh_gheX
traditionnelle, surtout dans les quartiers périphériques principalement peuplés de néo-urbains. Le discours
fbV\T_Vbaf\WeXT\af\WXfeT\fbafc_hf€_b\Za€XfWX_TeTg\baT_\g€fV\Xag\àdhX_befdh¹\_f¹TZ\gW¹XkT`\aXe_Xf
causes du Handicap, comme la malédiction, le destin, le mauvais sort, ou tout simplement la malchance.
De nombreuses légendes et croyances populaires nourrissent les représentations collectives pour tenter
W¹Xkc_\dhXe_¹TccTe\g\baWh[TaW\VTcV[XmhaXcXefbaaXbhWTafhaXYT`\__XXg&TkXfàZheTg\YfTccTeT\ffXag
cTeg\Vh_\eX`XagfgehVgheTagf-
HaX\agXeiXag\baW\i\aXcbhecha\e_Xfi\VXfbh_Xf`³hefT`beT_XfWXfcTeXagf- “Les familles riches sont punies pour leur avarice et c’est pour ça qu’elles donnent naissance à un
enfant handicapé. ”
- “F\_XceX`\XeW¹haXYT`\__Xe\V[XaT†gTiXVhaXW€àV\XaVX\_XfgVbaf\W€e€Vb``X_XYbhea\ffXheWX
e\V[XffXhafTVe\àVXib_bagT\eX`XagVbafXag\cTe_XceXWXYT`\__XThVheTaWX\eb`TeTUbhgcbhe
garantir la prospérité future de la famille. ”.
- “HaXaYTagaT†gTiXVhaXW€àV\XaVX_befdhX_XfW\Xhkcha\ffXaghaX`eX\aàW_X”.
HaW\YY€eXaWXageXXaaX`\ffb_W€cTe_XeXVbhefz_T`TZ\Xab\eX- “Certains disent que c’est en raison d’un différend de voisinage, le résultat d’une vengeance entre
membres de la communauté. ”.
- “?TW€àV\XaVXXfgfbhiXagcebibdh€XcTehaVheTaWX\eb_befdhXdhX_dh¹haV[XeV[XzfXiXaZXeW¹ha
ennemi. Il ne lui demande pas de le tuer mais de le rendre handicapé pour lui faire du mal, en lui
paralysant un bras par exemple. ”.
HaX`T_€W\Vg\baW¹be\Z\aX`lfg\dhX- “HaXcXefbaaXdh\eXZTeWXhaXcXefbaaXT_U\abfXgTiT_XfTfT_\iXXa`‚`XgX`cfWbaaXeTaT\ffTaVX
à un enfant handicapé ”
28
Chapitre
1
- “Lorsqu’un enfant s’approche trop près de la peneira (lieu où l’on pile le mil), il devient sourd. ”
- “Lorsqu’une enfant pré-pubère déambule dans la maison sans capulana (étoffe traditionnelle), on
dit qu’elle aura des enfants handicapés lorsqu’elle se mariera. ”
- “On dit souvent que les personnes amputées perdent une partie de leur esprit puisqu’une partie de
leur corps est déjà dans l’au-delà. ”.
- “Hafb_WTgdh\aXeXageXcTfib\efTYX``X_befW¹haXcXe`\ff\baeXVXieThaXUT__XWTaf_T]T`UX
lorsqu’il retournera sur le champ de bataille. ”.
- “BaW\gdhX_befdh¹haXcXefbaaXT_U\abfW€VWXfbaVbecfW\fcTeT†gz]T`T\fWX_TfheYTVXWX_T
terre. ”.
Abhf VbafgTgbaf dhX VXf VeblTaVXf Xg _€ZXaWXf bag €ZT_X`Xag haX YbaVg\ba WX e€Zh_Tg\ba fbV\T_X- _Xf
femmes doivent surveiller leurs enfants, les enfants ne doivent pas se moquer des personnes handicapées,
_Xf[b``XfaXWb\iXagcTfceTg\dhXe_¹\aàW€_\g€_XfeX_Tg\bafWXib\f\aTZXWb\iXageXfgXeVbeW\T_Xf®?X
[TaW\VTc Xfg T\af\ €e\Z€ Vb``X haX `XaTVX z _TdhX__X ba f¹XkcbfX f\ _¹ba W€i\X WX _T abe`X Xg WX _T
morale. Même si elles ont généralement plus de crédit parmi les catégories sociales les plus défavorisées,
ces croyances populaires sont manifestement très ancrées dans l’imaginaire collectif et transcendent
l’appartenance sociale.
c) L’apparition du Handicap vécue comme une fatalité
Lors de la naissance d’un enfant handicapé dans une famille, il arrive fréquemment que la femme soit
tout simplement abandonnée par son mari. Celle-ci est en effet généralement tenue pour responsable
WX _T W€àV\XaVX VbafgTg€X V[Xm _X abhee\ffba Xa eT\fba W¹ha Vb`cbegX`Xag ]hZ€ \aTccebce\€ Th Vbhef
WX_TZebffXffXW¹haX\aàW€_\g€fhccbf€XbhU\XaW¹ha_\ZaTZXYT`\_\T_e€chg€`b\af¬che­dhXVX_h\Wh
`Te\!?befdhX_TW€àV\XaVXTccTeT†gThVbhefWX_Ti\XX__XZ€aeX€ZT_X`XagWXfc[€ab`aXfWXeX]XgXg
d’exclusion au sein même de la cellule familiale. Le mari qui subit une amputation est par exemple perçu
comme un individu déchu, potentiellement incapable de subvenir aux besoins de sa famille.
?Xf YT`\__Xf bag U\Xa fbhiXag _X e€áXkX W¹T__Xe
consulter un curandeiro, dès les premiers jours
fh\iTag _¹TccTe\g\ba WX _T W€àV\XaVX fh\gX z
_T aT\ffTaVX z ha TVV\WXag® cbhe gXagXe WX
l’atténuer ou de la faire disparaître au moyen
W¹ha e\ghX_ WX ¬ che\àVTg\ba ­ Xg W¹ha eX`WX
spécialement élaboré (macumba). Lors d’un
VTf W¹\aVXfgX W¹ha ceX fhe fT à__X _Xf ZXaf f¹Xa
remettent au curandeiro avant même la naissance
WX _¹XaYTag Tàa W¹€_b\ZaXe gbhg e\fdhX WX
`T_Ybe`Tg\ba VbaZ€a\gT_X _\€ z _T VbafTaZh\a\g€!
?XgeT\gX`XagWX_TW€àV\XaVXeXce€fXagXT\af\haX
source de revenu particulièrement lucrative pour
les curandeiros (au même titre que le traitement
du HIV/SIDA), principalement auprès de familles
en détresse n’ayant d’autres solutions que de
s’en remettre aux marabouts et guérisseurs
traditionnels, en l’absence d’une offre de médecine
VbaiXag\baaX__X fhYàfT``Xag TVVXff\U_X Xg
salvatrice.
29
Représentation sociale du Handicap
II/ Acceptation de la personne handicapée dans la société
a) La personne handicapée est parfois tenue à l’écart par sa propre famille
9TVXz_T[bagXeXffXag\XVXegT\aXfYT`\__Xfibag]hfdh¹zVTV[Xe_XheXaYTagYeeXbhcTeXag[TaW\VTc€
Xgz_Xf`T\agXa\e[befWheXZTeWWX_TVb``haThg€!« Je connais des familles qui n’emmènent pas leurs
`X`UeXf[TaW\VTc€fz_¹€Z_\fXcbhece€fXeiXe_Xhe\`TZXcTe`\_XfàW_Xf!­
Il arrive également que certaines d’entre-elles s’opposent ouvertement au mariage de l’un des leurs
TàaWXaXcTfah\eXz_Te€chgTg\baWX_TYT`\__XbhU\XacTeVXdhXVX_h\ V\a¹XfgcTfVbaf\W€e€Vb``X
fhYàfT``XagTcgXzZTeTag\e_Tf€Vhe\g€`Tg€e\X__XWhYblXe!
Mais la plupart du temps, c est surtout le manque de solution de prise en charge appropriée (garderie,
€Vb_X VXageX WX Ybe`Tg\ba cbfgX WX geTiT\_ T`€aTZ€® fhegbhg _befdhX _T W€àV\XaVX XageT†aX haX
f\ghTg\baWXYbegXW€cXaWTaVX dh\VbaWh\g_XfYT`\__Xfz`T\agXa\e_TcXefbaaXzWb`\V\_X!FTafXfcTVXf
WXfbV\T_\fTg\baTiXV_X`baWXXkg€e\Xhe\_fX`U_XT_befW\YàV\_XW¹Xai\fTZXehaXdhX_VbadhX\ag€ZeTg\babh
la réalisation d’un projet tourné vers les autres.
b) Un environnement souvent porteur de discrimination
8aà_\ZeTaXWXfW\YàVh_g€fW¹\ag€ZeTg\bafbV\T_XdhXcXhiXagVbaaT†geX_XfcXefbaaXf[TaW\VTc€XfTib\e
un emploi stable, étudier, fonder une famille, avoir un logement salubre…), on constate qu’elles sont avant
tout victimes de préjugés au sein de leur communauté. Que ce soit dans le voisinage, dans les magasins,
WTaf _Xf geTafcbegf z _¹€Vb_X Xa XageXce\fX Th `TeV[€ _befdh¹X__X cXhiXag f¹l eXaWeX _Xf cXefbaaXf
handicapées interrogées font bien souvent état d’attitudes de dédain, de mépris, voire de rejet de la
part de leurs concitoyens. Pour les enfants, cela peut se manifester par l’exclusion des jeux dans la cour
WXe€Ve€Tg\babhU\XaWTaf_TehX!4\af\haX`eX\agXeebZ€XabhfVbaàT\gdhXdhTaWX__XX``XaT\gfba
à_f]bhXeWTaf_TehXTiXVW¹ThgeXfXaYTagf_Xf`eXffXce€V\c\gT\XagcbheWX`TaWXez_XhefXaYTagfWX
f¹€_b\ZaXeWX_h\Tàadh¹\_faX¬deviennent pas fous à leur tour ».
De plus, il semble courant pour les personnes handicapées de se voir attribuer un surnom particulièrement
[h`\_\TagcTe_XfZXafWTaf_TehXbhWTaf_Xib\f\aTZXYT\fTagfbhiXage€Y€eXaVXz_XheglcXWXW€àV\XaVX-
cocho, chimbunia, chigono, chikhurumba… Les chauffeurs de minibus demandent bien souvent le prix de
%c_TVXfThkcXefbaaXffbh[T\gTag`bagXezUbeWTiXV_XheV[T\fXebh_TagXdhTaW\_faX_Xf\ZabeXagcTf
gbhgUbaaX`Xagfhe_XUbeWWX_TebhgXcbheaXcTfcXeWeXWXgX`cf®6XegT\aXfcXefbaaXfibag]hfdh¹z
_Xhee€V_T`XeWX_¹TeZXagWTaf_TehXcbhe_X`b\aWeXfXei\VXeXaWh-geTiXefXe_TebhgXcbegXehaVTUTf_\eX
une indication sur un panneau...
c) La tentation de l’auto-exclusion
Face aux multiples formes de discriminations dont elles sont victimes au-dehors, certaines personnes
interrogées se résignent et choisissent la voie de l’auto-exclusion. Par manque d’estime de soi ou bien par
W\YàVh_g€zTVVXcgXe_XheW€àV\XaVXVXhk V\ce€YeXagf¹\fb_XeWheXfgXWX_TVb``haThg€c_hg‹gdhXW¹XageXe
Xa_\XaTiXV_XheXai\ebaaX`XagXkg€e\Xhe-ib\f\aTZXfgehVgheXffbV\T_XfXgVb``haThgT\eXffXei\VXf®?T
fg\Z`Tg\fTg\bacebibdhX WX ab`UeXhk gebhU_Xf cflV[\dhXf V[Xm _Xf \aW\i\Whf T\af\ `\f z _¹€VTeg dh\ fX
geTWh\fXagfbhiXagcTehaVb`c_XkXW¹\aY€e\be\g€ha`TadhXWXVbaàTaVXXafXfVTcTV\g€fcebceXfhaX
résignation. « 5\Xa fbhiXag VX fbag _Xf cXefbaaXf [TaW\VTc€Xf X__Xf `‚`Xf dh\ f¹Thgb XkV_hXag WX _T
communauté. Je connais quelqu’un qui reste toujours enfermé dans sa chambre car il a honte de sortir. »
5XThVbhcVbaf\WeXagdhX_¹TVVXcgTg\baWXfb\Xfg_XceX`\XecTfzYT\eXTiTagWXcbhib\efXgbheaXeiXef
autres.
30
Chapitre
1
d) Certains facteurs personnels semblent renforcer ou bien atténuer la discrimination sociale
?XglcXXg_Xa\iXThWXWۈV\XaVX
<_fX`U_XdhXVXegT\aXfW€àV\XaVXffb\Xagc_hfW\fVe\`\aTagXfdhXW¹ThgeXf!?TW€àV\XaVX\agX__XVghX__XXg
mentale, ou encore l’albinisme sont considérés comme les plus stigmatisantes sur le territoire observé. De
la même façon, plus les incapacités sont sévères, plus la personne est exclue par son environnement.
L’âge
L’âge est également considéré comme un facteur discriminant. Ainsi les familles semblent plus
spontanément aider et stimuler un enfant handicapé pour se laver, aller aux toilettes, déambuler dans la
maison… Lorsque la personne devient adulte, elle est parfois progressivement mise de côté et n’est plus
assistée au quotidien par sa famille. Les incapacités s’aggravant avec l’âge, plus les personnes handicapées
vieillissent, plus la dépendance s’accentue et devient davantage excluante.
O género
Les femmes handicapées sont la plupart du temps doublement discriminées par leur entourage et la société
WTaffbaXafX`U_XdhXVXfb\gcbhe_¹TVVfz_¹€WhVTg\baz_¹X`c_b\bhXaVbeXThk_b\f\ef!7Xc_hfX__Xf
sont particulièrement exposées au risque d’abus sexuel. « Je connais des hommes qui abusent de femmes
[TaW\VTc€XfcbhefTg\fYT\eX_XhefW€f\effXkhX_f­! Les situations de viol parfois rapportées lors de notre
enquête montrent leur extrême vulnérabilité face au risque de grossesse non-désirée ou bien d’infection
par des maladies sexuellement transmissibles.
La situation socio-économique de la personne et de la famille
La personne handicapée est d’autant mieux acceptée au sein de la communauté que la famille a les moyens
WXfhUiXa\ezfXfUXfb\afbeW\aT\eXfXgfc€V\àdhXfWX`Ta\eXzZTeTag\e_XfVbaW\g\bafWXfbaThgbab`\X
i\f z i\fWheXfgXWX_TVb``haThg€!4\af\haXYT`\__Xe\V[XcbheeTcTlXehaXX`c_bl€XWX`T\fbacbhe
s’occuper de son enfant handicapé pendant que ses parents se rendent au travail, elle pourra acquérir du
`Tg€e\X_WXVb`cXafTg\bacXe`XggTagz_TcXefbaaXWXfXW€c_TVXeWTaf_XdhTeg\Xe!8aàaf\_TcXefbaaX
exerce elle-même une activité professionnelle ou bien qu’elle étudie, il lui sera d’autant plus facile de se
considérer et d’être perçue comme quelqu’un de « normal ».
III/ Des ressources communautaires comme vecteurs d’intégration sociale
31
Représentation sociale du Handicap
a) Des mécanismes d’entraide et de charité au sein de la communauté
La vision principalement médicale du Handicap et la perception largement répandue selon laquelle la
personne handicapée est un individu passif, frappé par la fatalité et dénué de capacités propres pour
Vbafgeh\eX fba Thgbab`\X _T\ffX _X V[T`c _\UeX z WXf TVg\baf XffXag\X__X`Xag Tff\fgTaV\T_\fgXf! 6XggX
approche charitable, souvent alimentée par le discours compassionnel des mouvements religieux présents
en nombre dans ces quartiers populaires, conduit au renforcement des mécanismes de dépendance de
la personne handicapée envers son milieu familial ou communautaire. Plusieurs associations et églises
rencontrées apportent ainsi une assistance matérielle directe (vêtements, médicaments, nourriture) aux
personnes handicapées, en dehors de toute stratégie d’accompagnement social.
Aussi dommageable soient ils pour la promotion du développement personnel de la personne basé sur la
valorisation de ses propres potentialités, ces mécanismes d’entraide n’en demeurent pas moins essentiels
pour garantir une solidarité de proximité et la cohésion du lien social. Pour certains, il serait ainsi moins
W\YàV\_XWXi\ieXTiXVha[TaW\VTcWTaf_XfdhTeg\Xefc€e\c[€e\dhXfdhXWTaf_XVXageX i\__XVTeU\XadhX_Xf
fXei\VXfWXUTfXlfb\Xag`b\afYTV\_XfW¹TVVf_Xfe€áXkXfW¹XageT\WXlfbagZ_bUT_X`Xagc_hffcbagTa€f
que dans la ville de ciment, où ils sont bridés par l’anonymat et l’individualisme.
b) La famille perçue comme principal vecteur d’intégration pour les personnes handicapées
La famille est présentée de manière unanime, quelque soient les groupes interrogés, comme le principal
iXVgXhe WX fbV\T_\fTg\ba Xg W¹\ag€ZeTg\ba WX _T cXefbaaX [TaW\VTc€X Th fX\a WX _T Vb``haThg€! 6¹Xfg z
elle que revient la responsabilité première d’assumer la charge de la personne, de prendre soin d’elle
Th dhbg\W\Xa Xg WX _¹TVVb`cTZaXe WTaf fba Xai\ebaaX`Xag! ?¹\aV_hf\ba fbV\T_X Wb\g WbaV fX e€á€V[\e Xg
s’élaborer d’abord au sein de la cellule familiale.
Cependant, au vu de la fragilité socioéconomique de certaines unités
familiales, l’Etat, les collectivités
territoriales, les associations ou
XaVbeX _Xf €Z_\fXf fbag TccX_€f z
créer les conditions nécessaires
pour leur permettre de subvenir aux
besoins de leur membre en situation
de handicap (services, mécanismes
de protection sociale, matériel de
compensation…). « FX_ba `b\
c’est d’abord la famille qui doit
prendre en charge les personnes
handicapées. Mais notre capacité
est limitée et nous avons besoin de
services de soutien autour de nous.
Nous devons pouvoir nous appuyer
sur des acteurs complémentaires
comme l’Etat ou la société civile».
32
Chapitre
Situation socio-économique
I/
Prévalence du handicap et typologie des incapacités
2
34
II/ Genre et âge
37
III/ Situation familiale
38
IV/ Niveau d’éducation
38
V/ Situation professionnelle et activités exercées
42
VI/ Participation associative
44
33
Situation socio-économique
4àaWX`XggeXXa€i\WXaVX_XfW\YàVh_g€fThkdhX__XffbagVbaYebag€Xf_XfcXefbaaXf[TaW\VTc€Xfi\iTag
fhe_XgXee\gb\eXabhfTibafV[XeV[€zW€àa\e_Xhecebà_fbV\b €Vbab`\dhXXaVb`cTeT\fbaWheXfgXWX_T
population. Nous restituons ici les principales données collectées au cours de nos enquêtes quantitatives,
agrémentées de quelques analyses.
I/ Prévalence du handicap et typologie des incapacités
a) Combien de personnes handicapées vivent sur le territoire?
<_Xfggbh]bhefW€_\VTgWXe€cbaWeXzVXggXdhXfg\bagTag_TW€àa\g\baWh[TaW\VTciTe\XW¹haX\afg\ghg\baz
haXThgeXXgW€cXaWYbegX`XagWX_T`€g[bWb_bZ\Xhg\_\f€X!4àaW¹€gTU_\ehaXUTfXWXVb`cTeT\fbaTiXV
W¹ThgeXf €ghWXf Xk\fgTagXf abhf Tibaf Xh eXVbhef Thk dhXfg\baf Wh JTf[\aZgba :ebhc Z€a€eT_X`Xag
utilisées pour déterminer la prévalence du handicap dans une population donnée. Á partir des données
obtenues, plusieurs indicateurs montrant l'état du handicap dans les quartiers périurbains de Maputo et
@Tgb_TcXhiXag‚geXeXgXahf\V\-
?XcbheVXagTZXWXcXefbaaXfWX(TafXgc_hfe€cbaWTagThkVe\geXfWhJTf[\aZgba:ebhc2— (#N'( ((Pla population présente au moins une incapacité, ce qui représente entre 9200 et
11 300 personnes dans les 9 quartiers étudiés (cf. cercle bleu du graphe).
—?¹XkgeTcb_Tg\baWXVXV[\YYeXz_¹XafX`U_XWX_¹TZZ_b`€eTg\bacXe`XgW¹Xfg\`Xedh¹entre 79 500 et
97 200 personnes handicapées vivent à Maputo et Matola.
?XcbheVXagTZXWXcXefbaaXfWX(TafXgc_hfe€cbaWTagThk%dhXfg\bafTWW\g\baaX__XfVbaVXeaTag_Xf
_\`\gTg\bafW¹TVg\i\g€— &( N&$ &,P de la population présente une limitation d’activité d’au moins 6 mois (cf.
groupes 2 et 2’ du graphe).
?X cbheVXagTZX WX cXefbaaXf WX ( Taf Xg c_hf e€cbaWTag Thk Ve\geXf WX _Xadh‚gX aTg\baT_X Wh
@bmT`U\dhXF<AG89%##*-
— &+ N&' '%P de la population présente au moins 1 incapacité de niveau intermédiaire
("beaucoup") ou bien 2 incapacités de niveau faible ("un peu")3.
?XcbheVXagTZXWXcXefbaaXfWX(TafXgc_hfTiXVhaXT`chgTg\baXgTlTagW€V_Te€haXW\YàVh_g€— #$%N##)´#%%PTfhU\_¹amputation d'un membre supérieurfb\gXai\eba%(#cXefbaaXfWTaf
les 9 quartiers étudiés.
— #%,N#$, #''PTfhU\_¹amputation d'un membre inférieur, soit environ 600 personnes dans
les 9 quartiers enquêtés.
FX_ba_T`€g[bWb_bZ\XWhJ:Th`b\afhaXe€cbafXcbf\g\iXThkdhXfg\bafWXà_geTZXabhfTVbaWh\gzVbaf\W€eXe
la personne comme une personne handicapée.
3
Standard SINTEF.
2
34
Chapitre
2
Conformément au graphique ci-dessous, nous considérerons dorénavant 2 sous-ensembles de personnes
[TaW\VTc€XfW\fg\aVgfWTaf_XfTaT_lfXfdh\fh\iebagLe groupe 1Vbafg\gh€WXcXefbaaXfce€fXagTagWXf\aVTcTV\g€fW€àa\XfcTe_XJTf[\aZgbaZebhcfTaf
_\`\gTg\baWTVg\i\g€-
— %&N%#´%)Pfb\gXageX'###Xg(%##cXefbaaXfWTaf_Xf,dhTeg\XefW¹Xadh‚gX!
Le groupe 2 Vb`ceXaTag WXf cXefbaaXf TiXV \aVTcTV\g€f W€àa\Xf cTe _X JTf[\aZgba :ebhc XghaX
limitation d'activité d'au moins 6 mois, auxquelles nous avons ajouté les personnes du groupe 2’ ayant
haX_\`\gTg\baW¹TVg\i\g€`T\ffTaf\aVTcTV\g€WhJ:
— &( N&$ &,P fb\g XageX )%## Xg *+## cXefbaaXf fhe _T mbaX! 6¹Xfg _X ZebhcX WX cXefbaaXf
handicapées le plus vulnérable.
Incapacités (WG)
(#
Limitation d'activité
depuis plus de 6 mois
&(
Amputation
d´un membre
inférieur
#%,
Groupe 2
Groupe 1
%&
Incapacités+limitation d´activités
%*
35
Groupe 2'
Limitation d´activité
sans incapacité
Situation socio-économique
b) Quelles incapacités les personnes handicapées rencontrent-elles?
Cbhee€cbaWeXzVXggXdhXfg\ba\_Vbai\XagW¹TaT_lfXe_Xfe€cbafXfbUgXahXfThk)dhXfg\bafWhJTf[\aZgba
:ebhcV[Xm_Xf(TafXgc_hf!
Aucune
W\YàVh_g€
Un peu
W\YàV\_X
GefW\YàV\_X
Incapacité
totale
Total
D$ 7\YàVh_g€fi\fhX__Xf
,*'
$#+
$')
#$#
$##
D% 7\YàVh_g€fThW\g\iXf
,,$
#'*
#&+
##)
$##
D& 7\YàVh_g€fWX`bU\_\g€
,*+
#)$
$#,
#'+
$##
D' 7\YàVh_g€fWX`€`b\eXbh
concentration
,+,
#(&
#(*
##%
$##
D( 7\YàVh_g€fzceXaWeXhaUT\a
ou s'habiller
,,&
#%,
#%%
#$*
$##
D) 7\YàVh_g€fzVb`ceXaWeXbh
se faire comprendre
,,'
#%,
#%(
##)
$##
?Xf cXefbaaXf à_ge€Xf _bef WX abgeX Xadh‚gX ce€fXagXag TiTag gbhg WXf W\YßVh_g€f i\fhX__Xf %)
`‚`Xf\VXfWXea\eXfibageTeX`Xag]hfdh¹z_TV€V\g€gbgT_X#$#!5\Xadh¹X__Xffb\XagXaZeTaWXcTeg\X
eX`€W\TU_Xf VXf W\YàVh_g€f cbfXag fX f€e\Xhk cebU_`Xf WTaf _T i\X WX gbhf _Xf ]bhef Xa _¹TUfXaVX WX
fXei\VXfW¹bc[gT_`b_bZ\XbhXgWX`Tg€e\X_WXVb`cXafTg\bafhYàfT``XagTVVXff\U_Xf!
Les W\YßVh_g€fWX`bU\_\g€fbag]hZ€Xf_Xfc_hfcebU_€`Tg\dhXfch\fdhX$(*WXfcXefbaaXf\agXeebZ€Xf
]hZXagdh¹\__XheXfggefW\YàV\_Xib\eX\`cbff\U_XWXfX`bhib\eWTaf_XheXai\ebaaX`XagcebV[XXaeT\fba
WX_Xhe€gTgc[lf\dhX!6Xf\aVTcTV\g€ffbagU\XafbhiXag_\€Xfz_TcTeT_lf\Xbhz_¹T`chgTg\baW¹ha`X`UeX
inférieur, sans oublier les conséquences de maladies invalidantes.
Les W\YßVh_g€f WX `€`b\eX"VbaVXageTg\ba Xg z Vb`ceXaWeX bh fX YT\eX Vb`ceXaWeX généralement
TffbV\€Xfz_TW€àV\XaVX\agX__XVghX__XVbaVXeaXageXfcXVg\iX`Xag%$Xg#)WX_Tcbch_Tg\ba\agXeebZ€X
et sont plus fréquemment observées dans les catégories les plus âgés.
Les W\YßVh_g€fThW\g\iXfVbaVXeaXag#,WX_Tcbch_Tg\bafb\gXai\eba$,##cXefbaaXfWTaf_TmbaX!
8aàa#*WXfcXefbaaXffbaW€XfW\fXagTib\eWXfW\YßVh_g€fzceXaWeXhaUT\abhfº[TU\__XefXh_XfXg
doivent donc compter sur l’aide d’une tierce personne pour leur toilette et leur hygiène quotidienne, ce qui
donne une idée des problématiques rencontrées au niveau de la dépendance.
36
Chapitre
2
II/ Genre et âge
a) La population handicapée est globalement plus âgée…
?¹{ZX`blXaWXfcXefbaaXf[TaW\VTc€Xfà_ge€XfThVbhefWXabgeXXadh‚gXXfgWX&)+TafN&',´&+*P
VbageX %$# Taf N%#*´%$'P WTaf _X eXfgX WX _T cbch_Tg\ba! ?T W\YY€eXaVX W{ZXf `blXaf Xfg WbaV gef
importante entre ces deux groupes et cela semble logique dans la mesure où un grand nombre d’incapacités
se développe au cours de la vie, concomitamment avec le vieillissement de la personne. Plus on est âgé,
plus on a de chance de se trouver en situation de handicap.
CleT`\WXWXf{ZXfWXfcXefbaaXfß_ge€Xf
Femmes
Hommes
(#z(,
&#z&,
*#z*#
)#z),
Categories
d´âges
en années
(#z(,
'#z',
&#z&,
%#z%,
$#z$,
#z,
b) …et plus féminine que le reste de la
population
Si elle est en moyenne plus âgée, la population
de personnes handicapées de la zone est
également globalement plus féminine
que le reste de la population. Le ratio de
masculinité est ainsi de 0,87 pour l’ensemble
de la population étudiée contre seulement
#*( V[Xm _Xf cXefbaaXf [TaW\VTc€Xf Xg Xa
faveur des femmes dans toutes les tranches
d’âge. Pour 100 femmes handicapées, il
a¹l T Xa `blXaaX ¬ dhX ­ *( [b``Xf- _Xf
femmes sont plus souvent concernées que
les hommes par le handicap, et le handicap
les fragilise davantage lorsque l’on sait les
W\fVe\`\aTg\bafdh\cfXagW€]zfheX__Xf!
37
Situation socio-économique
III/ Situation familiale
a) Etat civil
Le célibat diminue avec l'âge et est plus fréquent chez les hommes que chez les femmes. On trouve 2 fois
plus de personnes célibataires chez les personnes handicapées que dans le groupe témoinBE0$+
N$% %+P!
Comme le mariage, l'union maritale augmente avec l'âge et n'est pas liée au genre. En revanche, elle est
YbaVg\baWX_TccTegXaTaVXzhaZebhcXWX[TaW\VTc-z{ZX€ZT_baeXgebhiXXai\eba%Yb\f`b\afWha\baf
`Te\gT_XfV[Xm_XfcXefbaaXf[TaW\VTc€XfdhXV[Xm_XfThgeXfBE0#'*N#&(´#)'P!
Le veuvageThZ`XagXThff\TiXV_{ZXfTaf_\XaTiXV_XZXaeX`T\fXfg%Yb\fc_hfYe€dhXagz{ZX€ZT_
chez les personnes des groupes de handicap que chez les autres personnes.
Les divorces ou séparationsThZ`XagXagTiXV_{ZXXgfbag$#Yb\fc_hfYe€dhXagfz{ZX€ZT_V[Xm_Xf
YX``XfdhXV[Xm_Xf[b``Xf!?TccTegXaTaVXzhaZebhcXWX[TaW\VTcaTThVha_\XaTiXV_XW\ibeVXXg
les séparations.
b) Structure des foyers
Le nombre d'enfants dans le foyerXfgXa`blXaaXWX)%<60N)#´)'P!<_Xfgf\Za\àVTg\iX`Xagc_hf
élevé dans les foyers des personnes appartenant aux groupes de handicap les plus sérieux (groupe 2 >
ZebhcX$1cbch_Tg\baZ€a€eT_X`T\fWTafhaXYT\U_X`XfheX)(XaYTagfWTaf_XZebhcX%VbageX(,
enfants dans le groupe témoin).
6[Xm_Xfc_hfWX$(Taf_XYT\gW‚geXchef de famille augmente avec l'âge et est 2 fois plus fréquent chez
les hommes. Nous n'observons pas de différence importante en fonction du handicap.
IV/ Niveau d’éducation
a) Niveau d’éducation atteint
La scolarité selon les niveaux maximum atteints se répartit ainsi si l’on compare les personnes handicapées
TiXV_XeXfgXWX_Tcbch_Tg\baWhgXee\gb\eXNiveau scolaire atteint
Aucun
Primaire
Secondaire
Supérieur
Technique
Ecole spécalisée
Autre
Total
Non-PSH
$$!+
(*!$
%*!%
#!#
%!$
$!+
#!#
100.0%
PSH
%$!,
(,!(
$)!,
#!'
#!+
#!%
#!%
100.0%
Total
$*!*
(+!(
%$!%
#!&
$!'
#!,
#!$
100.0%
Environ 22% des personnes handicapées n’a jamais eu accès à l’école VbageX `b\af WX $% WTaf_X
eXfgXWX_Tcbch_Tg\baVXdh\\__hfgeX_TW\YàVh_g€zgebhiXeWXfe€cbafXf€WhVTg\iXfTWTcg€XfcbhecefW¹$
personne handicapée sur 4.
38
Chapitre
2
6[Xm_XfcXefbaaXfTlTagXhTVVfz_¹€WhVTg\ba_XcbheVXagTZXWXfVb_Te\fTg\baXfgeX_Tg\iX`Xag\WXag\dhX
XageX_XfcXefbaaXf[TaW\VTc€XfXg_XfThgeXfTha\iXThce\`T\eX(,(VbageX(*$!
Mais il y a ensuite un véritable décrochage dans le parcours scolaire entre le primaire et le secondaire chez
les personnes handicapées. F\cefWX*+WºXageX X__XfW\fXagTib\eYe€dhXag€_XVlV_Xce\`T\eXX__Xf
aXfbagc_hfdhX$),zcbhefh\ieXThfXVbaWT\eXVbageX%*%cbhe_XeXfgXWX_Tcbch_Tg\ba!
Nous observons en outre qu’il est particulièrement rare d’étudier au-delà de l’enseignement secondaire
dans ces quartiers périphériquesch\fdhXfXh_feXfcXVg\iX`Xag#'Xg##WXfcXefbaaXf[TaW\VTc€Xf
et du reste de la population ont fréquenté l’enseignement supérieur (Baccalauréat, Licence, Maîtrise,
Doctorat).
On note par ailleurs que le niveau scolaire est progressivement meilleur pour les plus jeunes générations,
`‚`Xf\z{ZX€ZT__XfYX``XfXg_XfcXefbaaXf[TaW\VTc€XfWX`XheXagfXaf\U_X`XagW€YTibe\f€Xf!
b) Savoir lire et écrire
4h WX_zWXfW\YY€eXaVXfbUfXei€Xffhe_Xa\iXThW¹€WhVTg\baTggX\agbabUfXeiXWXYbegXfW\fcTe\g€fXageX
_XfcXefbaaXf[TaW\VTc€XfXg_XeXfgXWX_Tcbch_Tg\baXaVXdh\VbaVXeaX_XfTcg\ghWXfW€V_Te€Xfz_T
_XVgheXXgz_¹€Ve\gheX!
Savoir lire et écrire (15 ans et plus)
Hommes
Non-PSH
,''
PSH
+%#
Femmes
*$&
)##
Ensemble
+$)
),$
p
<0,001
<0,001
BaVbafgTgXhaXW\YY€eXaVXWX$#z$%cb\agfXa`blXaaXXaW€YTiXheWXfcXefbaaXf[TaW\VTc€XfdhXVX
soit chez les hommes ou chez les femmes, et dans le même temps un écart de 20 points entre hommes et
femmes. ?ºT_c[TU€g\fTg\baXfgWbaV`b\afYe€dhXagXV[Xm_XfYX``XfXgfXaf\U_X`Xag`b\afV[Xm
_XfYX``Xf[TaW\VTc€XfcTeXYYXgVh`h_Tg\Y-fXh_X`Xag)#WXfYX``Xf[TaW\VTc€XffTiXag_\eXXg
€Ve\eXVbageX,'WXf[b``Xfaba [TaW\VTc€f!
39
Situation socio-économique
Les représentations graphiques suivantes montrent que ce sont surtout le genre et l'âge qui interagissent
YbegX`XagXaVXdh\VbaVXeaX_TdhXfg\baWX_¹T_c[TU€g\fTg\baChez les personnes non handicapées, on observe une diminution progressive dans le temps de la
W\fVe\`\aTg\ba_\€XThZXaeXZe{VXz_¹ThZ`XagTg\bafcXVgTVh_T\eXWX_T_c[TU€g\fTg\baWXfYX``Xf_Xf
c_hf]XhaXfgThkW¹T_c[TU€g\fTg\baWX(#V[Xm_Xf(# (,TafVbageXc_hfWX,#V[Xm_XfYX``Xf
WX_TgeTaV[X$# $,TafXa`blXaaXXageX%Xg(WXc_hffTiXag_\eXXg€Ve\eXV[TdhXTaa€X!<_Xfgz
ce titre intéressant de constater l’élévation rapide du niveau d’éducation chez les jeunes générations,
sous le coup des politiques d’éducation volontaristes mises en œuvre depuis 20 ans au Mozambique.
Taux d´alphabetisation chez les personnes "sans handicap"
En fonction de l'âge et du genre
$##
+#
Taux
d´alphabetisation )#
'#
%#
#
$# $,%# %,&# &,'# ',(# (,
Catégories
Femmes
Hommes
d´âges en années
Dans les groupes de handicap, l'alphabétisation demeure sensiblement moins élevée que dans le reste
de la population, chez les hommes comme chez les femmes. On n’observe très peu d’écarts entre
hommes et femmes au-dessous de 40 ans, mais également peu de progrès d’une génération sur
_¹ThgeXVbageT\eX`Xagz_¹XafX`U_XWX_Tcbch_Tg\ba!<_fX`U_XWbaVdhX_XfcXefbaaXf[TaW\VTc€XfaX
U€a€àV\XagcTfThgTagdhX_XfThgeXfWXfe€VXagfcebZefWh@bmT`U\dhXXa`Tg\eXW¹€WhVTg\baTaux d´alphabetisation chez les personnes "avec handicap"
En fonction de l'âge et du genre
$##
+#
Taux
d´alphabetisation )#
'#
%#
#
$# $,%# %,&# &,'# ',(# (,
Catégories
Hommes
Femmes
d´âges en années
Si l’on rapproche ces données avec les chiffres précédents sur la scolarisation au primaire, très proches
entre les personnes handicapées et le reste de la population, on en conclue que les personnes handicapées
et notamment les femmes ressortent en moyenne moins alphabétisées du système scolaire primaire que
40
Chapitre
2
_XeXfgXWX_Tcbch_Tg\ba!6X_Tf\Za\àXeT\gdhX_¹XafX\ZaX`XageXhlfXeT\g`b\afXYàVTVXcbheXhkXa
eT\fbaWXUXfb\af€WhVTg\Yffc€V\àdhXfabace\fXaVb`cgXcTe_Xflfg`XfVb_T\eXTVghX_bhU\XacTeVX
qu’ils ressortent du premier cycle en cours de route sans en maîtriser les savoirs fondamentaux.
VCebß__\aZh\fg\dhX
A âge et genre identiques, parler portugais est moins fréquent BE 0 #(' N#&(´#+%P pour les
personnes handicapées par rapport aux autres. Cet écart est vraisemblablement dû au fait que le
principal vecteur d’apprentissage du portugais au Mozambique demeure l’école (puisqu’il existe en réalité
peu de locuteurs maternels, surtout dans ces quartiers d’expansion) et on observe donc une corrélation
très étroite entre le niveau d’éducation et la maîtrise de la langue portugaise. Les personnes handicapées
ayant dans l’ensemble un niveau scolaire plus faible que le reste de la population, il n’est pas étonnant de
constater qu’elles s’expriment moins que les autres dans cette langue, ce qui constitue par ailleurs une
ceX`\eXUTee\eXW¹TVVfz_¹\aYbe`Tg\ba!
Parlent portugais
Non-PSH
PSH
Total
Oui
++!%
**!$
81.7%
Non
$$!+
%%!,
18.3%
Total
$##!#
$##!#
100.0%
6XcXaWTagf\haXcebcbeg\ba\`cbegTagXWXfcXefbaaXf\agXeebZ€XfW€V_TeXcTe_XecbeghZT\f+$*_e
changana demeure la principale langue parlée à la maison-((W€V_TeXagf¹Xkce\`XeWTafVXggX_TaZhX
au sein de leur famille . Cette prééminence du changana sur le portugais et les autres langues régionales
dans les quartiers périurbains s’explique par la sociologie de la population, principalement constituée de
nouveaux arrivants issus des zones rurales, où le portugais est moins présent que dans la capitale et le
niveau d’éducation globalement moins élevé.
Age
( $,
20-39
'# (,
60-79
80-99
Total
Portugais
'+
&,
%*
$(
#
35%
Changana
'&
(&
)%
)(
$##
55%
Bitonga
$
%
&
(
#
3%
Chope
&
&
&
+
#
4%
Autre
(
&
(
*
#
4%
Total
$##
$##
$##
$##
$##
100%
Le changana semble néanmoins progressivement remplacé par le portugais dans les groupes les plus
jeunes, probablement sous l’effet de l’élévation générale du taux de scolarisation et d’alphabétisation
depuis une vingtaine d’années (environ 10 points de plus d’une génération sur l’autre). Les personnes
handicapées étant en moyenne plus âgées et moins éduquées que le reste de la population, elles restent
eX_Tg\iX`Xagz_¹€VTegWXVXggXWlaT`\dhXXgVbag\ahXagzf¹Xkce\`XeZ_bUT_X`XagWTiTagTZXXaV[TaZTaT
que le reste de la population.
4
7Taf_¹XafX`U_XWX_Ti\__XWX@TchgbV¹Xfg_¹\aiXefX-((%WXf[TU\gTagfcTe_Xag_XcbeghZT\fz_T`T\fbaVbageX
&$'cbhe_XV[TaZTaTWbaa€Xf<A8eXVXafX`Xag%##*!
41
Situation socio-économique
V/ Situation professionnelle et activités exercées
a) Les activités principales exercées
Le tableau suivant présente les activités principales exercées par les personnes interrogées. Il permet
W¹Tcce€[XaWXe_Tf\ghTg\bacebYXff\baaX__XWXfcXefbaaXf[TaW\VTc€Xfi\f z i\fWheXfgXWX_Tcbch_Tg\ba!
CTegTagdh¹\_XfgfbhiXagc_hfTiTagTZXhkXgc_hfcebgXVgXheW¹bVVhcXehaX`c_b\fT_Te\€dhXWXgeTiT\__Xez
son compte (d’ailleurs bien souvent de manière informel) ou bien d’exercer un travail bénévole, il permet
d’approcher indirectement la situation économique des personnes handicapées.
Activité principale (15 ans et plus)
Emploi salarié
GeTiT\_\aW€cXaWTagzfbaVb`cgX
Travail non-rémunéré, bénévolat
Etudiant
Au foyer
Retraité
Sans-emploi (pour raison de santé)
Sans-emploi (autre raison)
Autre
Total
Non-PSH
%#
$+
%
$'
&)
$
$
'
&
100%
PSH
$#
$&
%
,
&*
)
$*
'
&
100%
Nous constatons que l'emploi salarié est 2 fois moins fréquent pour les personnes handicapées$#
dhX V[Xm _Xf cXefbaaXf aba [TaW\VTc€Xf %#! <_ Xfg €ZT_X`Xag YbegX`Xag _\€ Th ZXaeX ch\fdh¹\_ Xfg
Xai\eba)Yb\fc_hfYe€dhXagV[Xm_Xf[b``Xf%*$dhXV[Xm_XfYX``Xf''\aW€cXaWT``XagWX
_Xhe{ZXXgWX_XheTccTegXaTaVXzhaZebhcXWX[TaW\VTc!Abhfcbhibafib\efhe_XgTU_XThfh\iTagdhX_X
Vh`h_WXfWXhkYTVgXhef[TaW\VTcfXkXY€`\a\a]bhXYbegX`XagXaW€YTiXheWXfYX``Xf[TaW\VTc€Xf
cTeXYYXgTWW\g\Y-
Non-PSH
PSH
Emploi salarié (15 ans et plus)
Hommes
&*
$,
Femmes
)
&
Le statut de travailleur indépendant aXfg _\€ a\ z _{ZX a\ Th ZXaeX WXf cXefbaaXf! <_ Xfg `b\af _\€ z
_TccTegXaTaVXzhaZebhcXWX[TaW\VTcdhX_XgeTiT\_fT_Te\€`T\fbabUfXeiXcbhegTaghaW€àV\gWX
VXfgTghgWTaf_Xf%ZebhcXfWX[TaW\VTc!?TW\YY€eXaVXXfgf\Za\àVTg\iXcbhe_XZebhcX%z{ZXXgZXaeX
\WXag\dhXfTravail indépendant (15 ans et plus)
$+
$*
$#
Non-PSH
Groupe 1
Groupe 2
42
Chapitre
2
Le statut de personne au foyera¹Xfg_h\cTfi€e\gTU_X`Xag_\€Th[TaW\VTc`T\fgefYbegX`Xag\aáhXaV€
cTe_XZXaeX!6XfbagU\Xac_hffbhiXag_XfYX``Xf'+WXageXX__XfdhX_Xf[b``Xf,+WXageXXhk
dh\bagVXggXTVg\i\g€-$#Yb\fc_hffbhiXag_XfYX``XfdhX_Xf[b``Xfz{ZX€ZT_BE0,,.N)(´$',P!
De manière générale, le statut de retraité aX VbaVXeaX z _¹[XheX TVghX__X dhX cXh WX cXefbaaXf WTaf
_Tcbch_Tg\baZ€a€eT_X&&N%$´'*P!6XcXaWTagz{ZX€ZT_Xgz_{ZX_€ZT_\_VbaVXeaX$(Yb\fc_hf
fbhiXag_Xf[b``XfdhX_XfYX``XfBE0$'*N&,´((%P!?€VTegXageX_Xf[b``XfXg_XfYX``XfXfg
gef\`cbegTagVTeUXThVbhcWXYX``XfTlTagcTff€_¹{ZX_€ZT_WX_TeXgeT\gX((Taf`T\fa¹TlTagcTf
WXcXaf\bazYT\eXiT_b\eVbag\ahXagcebUTU_X`Xagzf¹XaeXZ\fgeXefbhf_XfgTghgWXcXefbaaXThYblXebh
U\Xa WX geTiT\__Xhe \aW€cXaWTag VXf WXhk fgTghgf XaZ_bUTag W€]z U\Xa fbhiXag WXf TVg\Yf Xa V[‹`TZX
déguisé). De plus, parmi les rares personnes touchant une pension de retraite, on retrouve principalement
des personnes ayant exercé un emploi rémunéré formel (donc plutôt des hommes comme nous l’avons
vu précédemment) mais également des anciens combattants de la lutte de libération et de la guerre civile
ce\aV\cT_X`XagWXf[b``Xf_zThff\!AbhfaX`bagebafXaeXiTaV[XcTfWXW\YY€eXaVXabgTU_XXageX_Xf
groupes de handicap.
Non-retraités
Retraités
Retraite à l'âge légal
Hommes>60 ans
)#(
&,(
43
9X``Xf1((Taf
,)$
&,
Situation socio-économique
b) Un taux de chômage beaucoup plus élevé que dans le reste de la population
Nous approchons mieux le taux de chômage réel en ne comptant que les actifs supposés (salariés,
\aW€cXaWTagfU€a€ib_XfXg€ghW\TagfThfXafWh5<GXg_Xf\aTVg\YfW€V_Te€fcbhegbhgXfeT\fbaf-
Actifs avec emploi et chômeurs (15 ans
et plus)
Emploi salarié
GeTiT\__Xhe\aW€cXaWTagzfbaVb`cgX
Travail non-rémunéré, bénévolat
Étudiant
Sans emploi (toutes raisons)
Total
Non-PSH
PSH
&'
&#
'
%&
,
100%
$+
%'
'
$)
&,
100%
Total
%(
%*
'
$,
%)
100%
Comme nous pouvons le voir, le taux de chômage brut calculé est très en défaveur des personnes
handicapées (39% contre 9%) et la probabilité d’être au chômage augmente avec l'âge. Cette forte
W\fcTe\g€Xfgce\aV\cT_X`XagWhXz&eT\fbafA genre et âge égal, les personnes handicapées sont 3 fois plus souvent sans-emploi pour raison de
fTag€dhX_XeXfgXWX_Tcbch_Tg\baBE0&%N%%´')P.
?Xa\iXThZ_bUT_WX_XhedhT_\àVTg\baTVTW€`\dhXbhcebYXff\baaX__X€gTagZ€a€eT_X`Xag`b\af€_Xi€
dhX_T`blXaaXX__Xf€cebhiXagc_hfWXW\YàVh_g€fdhX_XfThgeXfzf¹\af€eXeVbeeXVgX`Xagfhe_X`TeV[€
du travail ;
Les discriminations dont elles sont victimes auprès des employeurs formels et informels les fait souvent
passer en second rang lorsqu’une opportunité se présente, dans un contexte où les offres d’emploi
demeurent rares.
VI/ Participation associative
De manière assez étonnante, seulement 6% des personnes handicapées disent connaître une
association de personne handicapée4C;!6XV[\YYeXXfg\WXag\dhXzVX_h\bUfXei€V[Xm_XfcXefbaaXf
aba [TaW\VTc€XfVXdh\f\Za\àXdhX_XfcXefbaaXf[TaW\VTc€XfaXVbaaT\ffXagcTf`\Xhk_¹Xk\fgXaVXW¹4C;
que le reste de la population. La connaissance d’une APH est fortement liée au genre puisque les hommes
W\fXagVbaaT†geX%Yb\fc_hffbhiXagVXglcXW¹TffbV\Tg\badhX_XfYX``Xfc0##%!
Lorsqu’il s’agit d’apprécier l’implication associative des personnes handicapées, on se rend compte que
fXh_X`Xag %( WºXageX X__Xf Xfg XYYXVg\iX`Xag `X`UeX WhaX 4C;, ce qui questionne fortement
la capacité de mobilisation de ces associations auprès de leur public-cible… Etre membre d'une APH ne
semble dépendre ni de l'âge ni du genre des personnes, puisqu’on retrouve des chiffres équivalents entre
les hommes et les femmes et dans toutes les classes d’âge.
?z Thff\ être membre d'une association "autre que APH Vb``X ha flaW\VTg ha V_hU fcbeg\Y haX
association communautaire…) est plus fréquent chez les personnes handicapées du groupe 1 que dans
_XeXfgXWX_Tcbch_Tg\baXgc_hfYe€dhXagXaVbeXV[Xm_XfcXefbaaXfWhZebhcX%%(VbageX&,Xg
+$!6XggXTW[€f\baXfgc_hfYe€dhXagXcbhe_Xf[b``XfdhX_XfYX``Xfch\fdh¹\_ffbagXageX%$Xg%'
fois plus fréquemment concernés par une association.
?XfcXefbaaXfWXfZebhcXfWX[TaW\VTcfbagWbaVWX`Ta\eXfheceXaTagXc_hffbhiXag\afVe\gXf
que les autres dans une démarche associative, bien que cela reste modéré. Cela montre toutefois le
réservoir de mobilisation existant auprès de ce groupe de population, notamment pour les associations de
personnes handicapées, qui restent relativement méconnues auprès des communautés.
44
Conditions d’accès aux
services sanitaires et sociaux
Chapitre
3
I/ Accès aux services de santé
46
II/ Accès aux services d’éducation
49
III/ Accès aux services de formation professionnelle et à l’emploi
41
IV/ Accès aux services et programmes sociaux
54
I!4VVfThkThgeXfglcXfWXfXei\VXf-fcbegVh_gheX_b\f\efgeTafcbegfTVVXff\U\_\g€
57
45
Conditions d’accès aux services sanitaires et sociaux
4àa W¹€iT_hXe dhTag\gTg\iX`Xag _Xf VbaW\g\baf W¹TVVf
des personnes handicapées aux services sanitaires et
fbV\Thk Xk\fgTagf abhf Tibaf V[XeV[€ z Tcce€V\Xe cbhe
V[TVhaX WXf ( ce\aV\cT_Xf VTg€Zbe\Xf WX fXei\VXf fTag€
éducation, formation professionnelle et emploi, services
XgcebZeT``XffbV\ThkThgeXffXei\VXf_Xa\iXThWXVbaaT\ffTaVXWXUXfb\aXgWºhg\_\fTg\ba
des services: la différence entre le niveau de
connaissance et le niveau de besoin nous indique les
W\YàVh_g€f z bUgXa\e WX _¹\aYbe`Tg\ba fhe _Xf fXei\VXf
disponibles; la différence entre le niveau d’utilisation
et le niveau de besoin nous renseigne sur le taux de
couverture effectif des besoins exprimés.
les obstacles qu’ils disent rencontrer pour accéder
à ces services- dh¹\_f fb\Xag WX aTgheX €Vbab`\dhX
Xai\ebaaX`XagT_X_\€fz_T`bU\_\g€bhU\Xaz_¹TVVXff\U\_\g€
physique des bâtiments, ils nous permettent de mieux
comprendre les écart constatés entre le niveau de besoin
et le niveau d’utilisation d’un type de service.
Les résultats sont analysés ici de manière différenciée entre personnes handicapées / personnes non[TaW\VTc€Xf WX `Ta\eX z `XfheXe _T ih_a€eTU\_\g€ eX_Tg\iX WXf cXefbaaXf [TaW\VTc€Xf i\f z i\f Wh
eXfgXWX_TVb``haThg€`T\f€ZT_X`XagfX_bahaX_XVgheXYX``X"[b``XTàaWX`XggeXXa€i\WXaVX
d’éventuels écarts liés au genre.
I/ Accès aux services de santé
TA\iXThXkce\`€WXVbaaT\ffTaVXWXUXfb\aXgWºhg\_\fTg\baWXffXei\VXf
En fonction du HandicapType de service
CONNAISSANCE
PSH
Non-PSH
BESOIN
PSH
Non-PSH
UTILISATION
PSH
Non-PSH
Services de santé de base
,+
++
+,
Médecin traditionnel
'(
$%
)
Service de dépistage et de
traitement du VIH
'$
%*
$$
Service d’appui psychologique ou
psychiatrique
&#
$(
Service de réhabilitation physique
%#
Fournisseur d'aides techniques
$$
*
46
&
$
%%
$'
(
$
'&
$(
*
$
Chapitre
Type de service
CONNAISSANCE
BESOIN
Femmes Hommes Femmes Hommes
Services de santé de base
,+
Médecin traditionnel
'(
Service de dépistage et de
traitement du VIH
'$
Service d’appui psychologique ou
psychiatrique
%*
UTILISATION
Femmes Hommes
++
$#
&&
3
+,
$)
)
%*
$$
$(
%
Service de réhabilitation physique
%#
$)
%%
Fournisseur d'aides techniques
,
%,
&(
$
(
'
En fonction du Genre?T`T]be\g€WXfcXefbaaXfcefWX,#WhgbgT_hg\_\fXagles soins de santé de base, sans distinction
liée au Handicap. Les postes de santé, centres de santé, cliniques, hôpitaux sont bien souvent les premiers
recours lorsque se présente un problème de santé dans le foyer.
?¹hg\_\fTg\baXg_XfUXfb\afXkce\`€fcbhe_XfThgeXffgehVgheXffbag`b\afYe€dhXagf!FXh_X`Xag)WXf
personnes interrogées déclarent avoir recours aux médecins traditionnels, alors qu’ils sont le double
z Xa Xkce\`Xe _X UXfb\a! 6Xf V[\YYeXf cTeT\ffXag gbhgXYb\f €gbaaT``Xag UTf _befdhX _¹ba fT\g dh¹\_ l T
126 curandeiros e€Y€eXaV€f cTe _¹4@8GE4@B WTaf _X fXh_ W\fge\Vg ( VbageX fXh_X`Xag $ z % `€WXV\af
conventionnels en moyenne par unité de santé publique.
$$WXfcXefbaaXf\agXeebZ€XfW\fXagYe€dhXagXe_Xf services de dépistage et de traitement du VIH/
SIDAT_befdhX%*W€V_TeXagXaTib\eUXfb\a!?TWX`TaWXXfgWbaVYbegX`Xag\afTg\fYT\gXcbheVXglcXWX
fXei\VX!C_hfce€bVVhcTagfXh_Xf'$WXfcXefbaaXf\agXeebZ€XfW\fXagVbaaT†geXVXglcXWXfXei\VXWTaf
la zone. Les personnes souffrant d'une limitation d'activité depuis plus de 6 mois utilisent plus ces services
dhX_XfThgeXf$#Xg$'VXdh\_T\ffXzcXafXedhXVXegT\aXf\aVTcTV\g€ffbagW\eXVgX`Xag_\€XfzVXggX
maladie.
Très peu de personnes utilisent les services d’appui psychologique, mais nous notons une différence
XageX_XfcXefbaaXf[TaW\VTc€XfWbag_XfTVg\i\g€ffbag_\`\g€Xf'_Xfhg\_\fXagXg_XfThgeXf$_Xf
hg\_\fXag!6XcXaWTagcTe`\VXhkdh\XaXkce\`Xag_XUXfb\a$&_T`b\g\€WXfcXefbaaXf[TaW\VTc€Xf
XghadhTegWXfThgeXfaXVbaaT\ffXagcTfWXfgehVgheXWXVXglcXVXdh\`bageXV_T\eX`Xag_TW\YàVh_g€
W¹TVVfz_¹\aYbe`Tg\ba!?XfYX``XfWTaf_XfWXhkZebhcXfbagWXhkYb\f`b\affbhiXagVbaaT\ffTaVX
d’une structure que les hommes.
Sans surprise, les centres de réhabilitation physique et les fournisseurs d'aides techniques sont plus
hg\_\f€f cTe _Xf cXefbaaXf [TaW\VTc€Xf * dhX cTe _Xf ThgeXf $! CTe`\ VXhk dh\ a¹hg\_\fXag cTf _Xf
services de réhabilitation physique, un quart des personnes avec limitations d'activités en expriment le
UXfb\a Wbag )# a¹Xa VbaaT\ffXag cTf fTaf W\fg\aVg\ba WX ;TaW\VTc VX dh\ f¹Xkc_\dhX cTe _X YT\g dh¹\_
a¹XaXk\fgXcTfWTaf_TmbaX€ghW\€X!CTe`\VXhkdh\a¹hg\_\fXagcTf_XfYbhea\ffXhefWX`Tg€e\X_'#WXf
cXefbaaXf [TaW\VTc€Xf Xg $( WXf ThgeXf Xa Xkce\`Xag _X UXfb\a Wbag _T `T]be\g€ +( aXa VbaaT†g
pas. Le besoin d’accès aux fournisseurs de matériel est donc fortement insatisfait pour les personnes
handicapées.
47
Conditions d’accès aux services sanitaires et sociaux
b) Les obstacles à l'accès aux services de santé
8aTaT_lfXha\iTe\€XgbhgXf_XfUTee\eXfXai\ebaaX`XagT_Xf\agXeebZ€XffbageXffXag\Xff\Za\àVTg\iX`Xag
plus fortement (p < 0,001) pour les personnes des groupes de handicap que pour les autres personnes(. Les
VbgffbagV_T\eX`XagcXehfVb``X_XcebU_`Xce\aV\cT_cbhe)#z,#WXfcXefbaaXf[TaW\VTc€Xf
_b\a WXiTag _TVVXff\U\_\g€ c[lf\dhX &# ch\f _TVVf Thk \aYbe`Tg\baf %, Xg _T dhT_\g€ WX _¹TVVhX\_
[h`T\aXai\eba%(Obstacles pour:
Payer du matériel de compensation
Payer les médicaments
Payer une consultation médicale
4__XeWXV[Xmfb\zhafXei\VXWXfTag€
Accéder et se déplacer dans un centre de santé
4VV€WXezWXf\aYbffhe_XffXei\VXffTa\gT\eXf
Être bien accueilli par les agents de santé
Non-PSH
*#(
'(#
&(%
,)
)$
$'+
$%)
PSH
,$&
)++
)%(
&%'
%,$
%++
%'+
p
<0,001
<0,001
<0,001
<0,001
<0,001
<0,001
<0,001
Bien que les soins et les médicaments soient en théorie gratuits pour les personnes handicapées les plus
vulnérables6baabgXhaXZeTaWXW\YàVh_g€cbhehaXZeTaWX`T]be\g€WX_Tcbch_Tg\bazf¹TVdh\ggXeWXfVbgf
de santé, ce qui entraîne une forte élasticité de la demande vis-à-vis des prix. En d’autres termes, des
prix trop élevés découragent les usagers très facilement et de manière exponentielle, ce qui ne favorise pas
le déploiement d’une approche préventive de la santé, qui pourrait limiter l’apparition ou le développement
W¹haXW€àV\XaVXV[XmVXegT\aXfcXefbaaXf!?Xf[TU\gTagfWX_TmbaXaXfXeXaWXagThVXageXWXfTag€bhz
l’hôpital qu’en dernier recours, lorsqu’ils sont véritablement malades ou que la médecine traditionnelle a
atteint ses limites. L’incohérence temporelle est en effet plus forte chez les individus lorsque les coûts sont
fhccbeg€fTh]bheW¹[h\geTafcbeg`€W\VT`XagfcXegXWXgX`cfWXgeTiT\_®T_befdhX_XfU€a€àVXfaX
fbagTggXaWhfdh¹z`blXabhc_hf_baZgXe`XT`€_\beTg\baWX_¹€gTgWXfTag€bhWX_T`bU\_\g€€i\gX`Xag
W¹haX\aYXVg\ba®7háb%##+!
Se déplacer vers une structure de santé demeure délicat pour de nombreuses personnes handicapées
Xa eT\fba Wh W€àV\g W¹ha\g€f fTa\gT\eXf WTaf _T mbaX Xg WX _¹€_b\ZaX`Xag cTe eTccbeg Th Wb`\V\_X dh\
en découle), du manque d’accessibilité du système de transport public et privé, et du mauvais état des
routes (la plupart du temps non-goudronnées et ensablées). L’accessibilité physique des bâtiments est
cTeg\Vh_\eX`XagcebU_€`Tg\dhX_befdhX_¹bafT\gdhXfXh_Xf%'WXfha\g€fWXfTag€fbagVbaiXaTU_X`Xag
TVVXff\U_Xf WXch\f _¹Xkg€e\Xhe Xg dhX fXh_Xf & WX gb\_XggXf fbag TWTcg€Xf Thk cXefbaaXf z `bU\_\g€
réduite…
L’accès à l’information est visiblement plus problématique pour les personnes handicapées que pour les
ThgeXfVXfceX`\eXfeXfgTag_Xc_hffbhiXagz_¹€VTegWXf`XffTZXfW€_\ie€fcTe_Xf`€W\TfWX`TffXbh
U\XacTe_XfVT`cTZaXfWXfXaf\U\_\fTg\baVb``haThgT\eXabgT``Xag_XfcXefbaaXfTlTaghaXWۈV\XaVX
visuelle ou auditive). Selon la Direction de la Santé de Maputo, il n’y a ainsi pas un seul agent de santé
i€e\gTU_X`XagYbe`€z_T_TaZhXWXff\ZaXfWTafgbhgX_Ti\__Xa\WXc_TaWXYbe`Tg\baT__TagXaVXfXaf!
(
?XgTU_XThfh\iTagVbeeXfcbaWzhaXTaT_lfXha\iTe\€XVb`cTeTag_XfcXefbaaXf[TaW\VTc€XfXg_XfcXefbaaXfaba
[TaW\VTc€XffTafgXa\eVb`cgXWhZXaeXXgWX_{ZX!?TVb_baaXcWbaaXhaXcebUTU\_\g€WXeeXhe_\€XThkáhVghTg\baf
W€V[Tag\__baaTZX.baVbaf\WeX[TU\ghX__X`XagdhhaXW\YY€eXaVXXfgeXgXahXf\cXfg\aY€e\Xhez##(!
6
8aiXeghWh7€VeXga“+("%##,dh\réglemente le système de protection sociale de base.
48
Chapitre
3
6Xf W\YàVh_g€f WX Vb``ha\VTg\ba bag ha \`cTVg W\eXVg fhe _T ih_a€eTU\_\g€ WXf cXefbaaXf [TaW\VTc€Xf
face au VIH/SIDA, alors que celles-ci sont globalement plus exposées que les autres au risque d’infection
(abus sexuels, transfusions et injections médicamenteuses, promiscuité de la vie en institution…). Elles
bag €ZT_X`Xag c_hf WX `T_ z ‚geX ce\fXf Xa Vb`cgX cTe _Xf fXei\VXf W¹\aYbe`Tg\ba WX W€c\fgTZX bh WX
traitement du VIH en raison du manque de formation des agents de santé, du manque d’adaptation des
matériel d’IEC ou bien encore de la croyance erronée selon laquelle les personnes handicapées ne seraient
pas sexuellement actives.
II/ Accès aux services d’éducation
TA\iXThXkce\`€WXVbaaT\ffTaVXWXUXfb\aXgWºhg\_\fTg\baWXffXei\VXf
En fonction du HandicapType de service
Enseignement primaire
Enseignement secondaire
Enseignement supérieur
Enseignement technique
Ecole spécialisée
Bourse d'études
Alphabétisation pour adultes
CONNAISSANCE
PSH
Non-PSH
+'
('
))
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BESOIN
PSH
Non-PSH
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Femmes Hommes
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$
$
%
En fonction du GenreType de service
Enseignement primaire
Enseignement secondaire
Enseignement supérieur
Enseignement technique
Ecole spécialisée
Bourse d'études
Alphabétisation pour adultes
Dans l’ensemble, l’utilisation des €Vb_Xfce\`T\eXfXVbaWT\eXfhc€e\XheXggXV[a\dhX est peu discriminante
pour les personnes handicapées, qui les utilisent dans des proportions comparables aux autres personnes.
Or, nous avons vu dans le chapitre précédent qu’il y avait un fort décrochage de la scolarisation des
cXefbaaXf[TaW\VTc€XfzcTeg\eWhfXVbaWT\eXcTeeTccbegTheXfgXWX_Tcbch_Tg\ba!BaeX`TedhXcbheVXf
deux dernières catégories une forte différence entre le niveau de besoin et le niveau d’utilisation effectif,
dh\geTWh\gU\Xa_TW\YàVh_g€zTVV€WXez_¹XafX\ZaX`XagTh WX_zWhVlV_Xce\`T\eX!
49
Conditions d’accès aux services sanitaires et sociaux
?Xfhc€e\Xhe_Tà_\eXgXV[a\dhXXg_XfUbhefXfXgce‚gfaXVbaVXeaXagdhXcXhWXcXefbaaXfXai\eba$
sans distinction de handicap.
Seule l’alphabétisation pour adultes est moins utilisée par les personnes handicapées que par les autres,
alors que la logique voudrait que ce soit l’inverse (puisque les personnes handicapées sont globalement
moins alphabétisées, comme nous l’avons vu précédemment). L’école spécialisée n’est logiquement
fréquentée que par des personnes handicapées.
b) Les obstacles à l'accès aux services d’éducation
En analyse univariée, tous les obstacles sont ressentis plus fortement par les personnes des groupes de
[TaW\VTc dhX cTe _Xf ThgeXf cXefbaaXf WX `Ta\eX c_hf bh `b\af f\Za\àVTg\iX! 6b``X cbhe _T fTag€
ce sont d’abord les barrières économiques qui pénalisent le plus durement les personnes handicapées
fbh[T\gTagTVV€WXez_¹€WhVTg\baXageX)(Xg*'WXiTag_¹TUfXaVXW¹Tcch\YT`\_\T_'#_X`TadhXWX
c€WTZbZ\XTWTcg€X'#_X`TadhXW¹\aYbe`Tg\baXageX%+Xg&)Xg_XfW\YàVh_g€fWX`bU\_\g€iXefXg
WTaf_Xfha\g€fW¹XafX\ZaX`Xag$+z%&!?XfUTee\eXf_\€Xfz_¹Tgg\ghWXXgTheXZTeWWXfcebYXffXhefXg
WXf€_iXfVbaVXeaXagdhTagzX__Xf$&WXfe€cbafXfObstacles pour :
Non-PSH
PSH
p
Faire face aux coûts de l'enseignement
(+,
*&$
0,001
4ib\eWh`Tg€e\X_W\WTVg\dhXTWTcg€zfXfUXfb\af
Avoir un appui familial
EXVXib\ehaXafX\ZaX`XagTWTcg€zfXfUXfb\af
Avoir de l'info sur les cursus scolaires existants
Avoir des infos sur les écoles que la personne peut fréquenter
4__XeWX_T`T\fbaz_€Vb_X
Accéder et se déplacer dans l'école
Etre accepté par les professeurs et les élèves
'&)
&#(
%%$
%(#
%#+
$$%
(+
((
)'*
&,,
&,,
&(,
%*(
%%,
$*+
$&&
<0,001
0,03
<0,001
0,01
0,09
0,001
<0,001
0,007
Ainsi, la capacité à faire face aux coûts de l’enseignement conditionne en premier lieu l’entame ou la
cbhefh\gXW¹haVhefhffVb_T\eXabgT``Xagz_T]baVg\baXageX_Xce\`T\eXXg_XfXVbaWT\eX!F\_Xf€Vb_Xf
publiques sont réputées gratuites, il n’en demeure pas moins un certain nombre de coûts indirects qui
peuvent décourager les familles: pourboires des gardes, transport, uniformes, matériel didactique…
Le manque d’appui familial est également directement évoqué par les personnes handicapées comme
ha bUfgTV_X z _T fVb_Te\fTg\ba! 7X ab`UeXhfXf YT`\__Xf eXabaVXag z XaiblXe _Xhef XaYTagf z _¹€Vb_X cTe
`TadhXWXVbaàTaVXXa_XhefVTcTV\g€fzle€hff\e`T\ffhegbhgcTedécouragement face au manque de
solutions éducatives adaptées dans la zone et au poids des coûts induits par la scolarité. Par exemple,
_Xf `eXf WXf XaYTagf fVb_Te\f€f z _¹€Vb_X fc€V\T_X WX _¹478@B Wb\iXag _Xf TVVb`cTZaXe V[TdhX `Tg\a
depuis les quartiers périurbains jusqu’au quartier de Malhangalene et les attendre dans la cour de l’école
pendant toute la matinée, se privant ainsi de la possibilité d’exercer une activité professionnelle pendant
VXgX`cf!FVb_Te\fXehaXaYTag[TaW\VTc€WTafVXfVbaW\g\bafeXce€fXagXhaXYYbegàaTaV\XefhUfgTag\X_
pour les familles.
50
Chapitre
3
L’éducation inclusive reste très délicate à mettre en œuvre
dhTaW ba fT\g dhX _Xf XYYXVg\Yf `blXaf fbag WX +( €_iXf
cTeV_TffXWTaf_Xf€Vb_XfWX_TmbaX!F¹\_XfgW\YàV\_Xcbhe_Xf
professeurs de proposer un accompagnement adapté aux
nécessités éducatives de leurs élèves dans ces conditions,
leur manque de formation sur la question du Handicap rend
W\YàV\_X_T`\fXXa³hieXW¹haXcb_\g\dhXW¹\aV_hf\baT`U\g\XhfX
z _¹€V[X__X Wh flfg`X fVb_T\eX! 5\Xa dhX gbhf _Xf abhiXThk
cebYXffXhefYbe`€fz_¹<afg\ghgWX9be`Tg\baWXfCebYXffXhef
<9CeXb\iXagW€fbe`T\fhaXfXaf\U\_\fTg\baz_¹TVVhX\_W¹€_iXf
handicapées au cours de leur cursus de formation, celle-ci reste
cTeg\Vh_\eX`Xag\afhYàfTagX!4_º€V[X__XWX_ºTZZ_b`€eTg\ba
il n’y aurait que 5 professeurs véritablement formés en
langue des signes (au sein de l’école Josina Machel), aucun
WTaf _X fXVbaWT\eX ThVha Th a\iXTh fhc€e\Xhe! 9TVX z VXggX
situation, près d’1 personne handicapée sur 2 en âge d’étudier
Vbaf\WeX dh¹\_ Xfg W\YàV\_X WX eXVXib\e ha XafX\ZaX`Xag
TWTcg€zfXfUXfb\afXgcefWX%cXefbaaXffhe&WXW\fcbfXe
WX`Tg€e\X_W\WTVg\dhXTWTcg€zfXfa€VXff\g€f€WhVTg\iXf!
8aàa_XfW\YàVh_g€f_\€Xfzl’accessibilité physique sont une
fois de plus pointées du doigt par les personnes handicapées
Vb``X haX UTee\eX W€gXe`\aTagX ch\fdhX cef WX %#
W¹XageX X__Xf €cebhiXag WXf W\YàVh_g€f cbhe fX W€c_TVXe iXef
Xgz_¹\ag€e\Xhe_Xfha\g€f€WhVTg\iXf!6X_Ta¹Te\XaW¹€gbaaTag
dhTaWbafT\gdhX*%WXf€Vb_XfbaghaXXage€XXkg€e\XheX
\aTVVXff\U_X Xg dhX +* WXf gb\_XggXf fbag \aTWTcg€Xf Thk
UXfb\afWXfcXefbaaXfz`bU\_\g€e€Wh\gX!
III/ Accès aux services de formation professionnelle et à l’emploi
TA\iXThXkce\`€WXVbaaT\ffTaVXWXUXfb\aXgWºhg\_\fTg\baWXffXei\VXf
En fonction du HandicapType de service
Centre de formation professionnelle
CONNAISSANCE
PSH
Non-PSH
$*
%(
BESOIN
PSH Non-PSH
&#
&
&
Programme de formation
professionnelle
$#
%&
FXei\VXWTVVb`cTZaX`Xagz_X`c_b\
$%
%)
Service de micro-crédit
&'
'#
51
UTILISATION
PSH
Non-PSH
$(
&
*
Conditions d’accès aux services sanitaires et sociaux
En fonction du GenreType de service
Centre de formation
professionnelle
Programme de formation
professionnelle
FXei\VXWTVVb`cTZaX`Xagz
l'emploi
Service de micro-crédit
CONNAISSANCE
BESOIN
UTILISATION
Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes
$)
%)
%*
&(
&
*
$(
%#
%)
&
,
$*
&#
&,
%)
&*
%
''
*
CXh WX cXefbaaXf & hg\_\fXag _Xf fXei\VXf WXf centres de formation professionnelle de l’INEFP,
fTafW\fg\aVg\baWX[TaW\VTc!6XcXaWTagcTe`\VXhkdh\a¹Xahg\_\fXagcTf%,XaXkce\`Xag_XUXfb\a
XffXag\X__X`XagV[Xm_Xf[b``Xf]XhaXfc0##$!8gcTe`\gbhgXf_XfcXefbaaXfXaXkce\`Tag_XUXfb\a
)%W\fXagaXcTfXaVbaaT†geXfTaffc€V\àV\g€_\€XTh[TaW\VTc!
Les programmes de formation professionnelleU€a€àV\Xagz%(WXfcXefbaaXfXg%%WXVXhkdh\a¹Xa
U€a€àV\XagcTfXaXkce\`Xag_XUXfb\a!CTe`\VXhk V\_Xfa¹XaVbaaT\ffXagcTf!4hVhaWXVXfe€fh_gTgf
n’est lié au handicap.
CXh WX cXefbaaXf [TaW\VTc€Xf %% hg\_\fXag ha service d’accompagnement à l’emploi, sans doute
parce qu’il n’en existe pas véritablement sur la zone, en dehors de quelques initiatives isolées du secteur
associatif.
Nous ne montrons pas de différence d’accès au
micro-crédit *WX_¹XafX`U_XXageX_XfcXefbaaXf
handicapées et les autres personnes, entre les
hommes et les femmes. Parmi les personnes qui
aX_¹hg\_\fXagcTf&*XaXkce\`Xag_XUXfb\aWbag
'& aX VbaaT\ffXag cTf WX fXei\VX bh Ybhea\ffXhe
de microcrédit. Les hommes expriment plus souvent
leur connaissance et leur besoin de microcrédit que
les femmes.
Nous voyons donc que dans tous les cas
la connaissance des services de formation
cebYXff\baaX__XXgW¹T\WXz_¹X`c_b\Xfgc_hf€_Xi€X
chez les hommes que chez les femmes, et les besoins
sont plus souvent exprimés par les hommes que par
les femmes. En revanche, le handicap semble un
YTVgXhe cXh W\fVe\`\aTag i\f z i\f WX VXf fXei\VXf
qui semblent demandés par une part importante de
la population locale. Il semble que l’accès au marché
du travail soit une préoccupation majeure pour
tous, face au manque de débouchés professionnels
en dehors du secteur informel.
52
Chapitre
3
b) Les obstacles à l'accès aux services de formation professionnelle et à l’emploi
En analyse univariée, nous montrons peu de différences entre les personnes handicapées et les autres dans
_¹TVVfzVXglcXWXfXei\VX!Gbhf_XfcbheVXagTZXf_\€fz_TcXeVXcg\baWXfbUfgTV_XfibagWTaf_X`‚`X
fXaf-_XfW\YàVh_g€ffbaggbh]bheffXaf\U_X`Xagc_hf\`cbegTagXfcbhe_XfcXefbaaXf[TaW\VTc€XfdhXcbhe
_XfThgeXf`T\f_Tf\Za\àVTg\i\g€XaXfg\afhYàfTagX!8aW¹ThgeXfgXe`Xf_XfcXefbaaXf[TaW\VTc€XfXg_Xf
ThgeXffbageX_Tg\iX`Xag€ZT_XfWXiTag_TW\YàVh_g€!?XZXaeX\agXei\XaghacXhXaW€YTiXheWXfYX``Xf!
Dans le champ de la formation professionnelle, ce sont les coûts qui dissuadent en premier lieu les
cXefbaaXf [TaW\VTc€Xf *+ WXiTag _T W\fcba\U\_\g€ Wh `Tg€e\X_ W\WTVg\dhX *( _¹TW€dhTg\ba WX _T
c€WTZbZ\XWXYbe`Tg\baTiXV_XhefUXfb\affc€V\àdhXf)%bhXaVbeX_¹\aYbe`Tg\bafhe_XfYbe`Tg\baf
Xk\fgTagXf(,!7hV‹g€WX_¹X`c_b\_Xfce\aV\cT_XfUTee\eXf`Xag\baa€XfcTe_Xfe€cbaWTagfVbaVXeaXag
_XheX`c_blTU\_\g€fhe_X`TeV[€WhgeTiT\_+)_¹TVVb`cTZaX`Xagz_TVe€Tg\baW¹TVg\i\g€€Vbab`\dhX
+$Xg+(_¹TVVfz_¹\aYbe`Tg\bafhe_XfbYYeXfW¹X`c_b\Xk\fgTagXf**_¹XeZbab`\XWhcbfgXWXgeTiT\_
)%_TZTeWXXaYTagfcXaWTag_Xf[beT\eXfWXgeTiT\_''XgXaàa_¹TVVXff\U\_\g€c[lf\dhXWh_\XhWX
geTiT\_&$!
GebhiXehaX`c_b\VbeeXfcbaWTagzfXfVb`c€gXaVXf
Non.
PSH
+'(
+)$
0,6
Obtenir un microcrédit pour développer sa propre activité
+$'
+((
0,3
5€a€àV\XeW¹haTcch\gXV[a\dhXz_TVe€Tg\baW¹TVg\i\g€€Vbab`\dhX
Payer une formation professionnelle
4ib\eVbaaT\ffTaVXWXfcbfgXfzcbheib\eWTaffbaWb`T\aX
GebhiXeWh`Tg€e\X_W\WTVg\dhXTWTcg€zfXfUXfb\af
5€a€àV\XeW¹haXafX\ZaX`XagTWTcg€zfXfUXfb\afc€WTZbZ\X®
Avoir des conditions de travail acceptables
Avoir de l’information sur les formation existantes
Être accueilli convenablement par les formateurs
Trouver une solution de garde pour les enfants pendant le travail
Circuler sans entrave sur son lieu de travail
Se rendre sur son lieu de travail
Être accepté par ses collègues de travail
*$)
+#+
*%&
)++
(&,
()%
'++
')&
&)+
%()
%&$
$((
+#,
*+#
**%
*'*
)$+
)$)
(,%
',)
'&+
&$)
%,+
%$*
0,03
#(
0,2
0,2
0,2
0,3
##(
0,6
0,2
0,2
0,2
0,2
Obstacles pour:
PSH
p
<_fX`U_XcTeg\Vh_\eX`XagW\YàV\_Xcbhe_XfcXefbaaXf[TaW\VTc€Xf Vb``Xcbhe_XfThgeXf W¹TVV€WXez
des centres de formation professionnelle de l’INEPF. Cela s’explique tout d’abord par le fait qu’il n’existe
ThVhaVXageXWXYbe`Tg\baWXVXglcXfhe_XgXee\gb\eX€ghW\€!Ch\fdh¹\_YThgfXW€c_TVXe]hfdh¹z@TV[TiT
(Matola) ou bien dans le Bairro Central et FPLM (Maputo), le transport constitue une barrière nonnégligeable pour entreprendre une formation. De plus, les formations proposées par l’INEPF s’avèrent
relativement onéreusescbhe_XfcXefbaaXfaXU€a€àV\TagW¹ThVhaXXkX`cg\baWXcT\X`XagdhTaWba
fT\gdh¹haVbhefWX)`b\fWX`€VTa\dhXbhW¹€_XVge\V\g€iThgcTeXkX`c_X(###@GXai\eba$%#Xhebf!
4àa WX Vb`cXafXe _Xhe W€àV\g W¹X`c_blTU\_\g€ _Xf cXefbaaXf [TaW\VTc€Xf bag cTeYb\f eXVbhef Thk
programmes de formation professionnelle proposées par les associations locales ou les églises, mais
ils semblent peu adaptés aux besoins réels du marché du travail et peinent à offrir des débouchés
concrets vers l’emploi. De nombreuses personnes interrogées déclarent multiplier les formations courtes
WTaf W\YY€eXagf Wb`T\aXf Xg fX fXagXag U\Xa fbhiXag VTagbaa€Xf z WXf Vhefhf gbhV[Tag Thk `€g\Xef
manuels (couture, crochet, menuiserie…) offrant des débouchés limités ou alors peu rémunérateurs.
53
Conditions d’accès aux services sanitaires et sociaux
?XfXVgXheYbe`X_eXfgXcTeg\Vh_\eX`XagW\YàV\_Xz\ag€ZeXecbhe_XfcXefbaaXf[TaW\VTc€XfTVg\iXfcbhe
eTccX_fXh_Xf$+W¹XageX X__XfW€V_TeXagbVVhcXehaX`c_b\fT_Te\€XaeT\fbaW¹haUTZTZXTVTW€`\dhX
fbhiXag \afhYàfTag Th eXZTeW WXf dhT_\àVTg\baf eXdh\fXf `T\f fhegbhg WX fortes discriminations à
l’embauche de la part des employeurs par rapport aux autres candidats. Parfois, c’est tout bonnement
l’entreprise ou l’administration qui n’est pas accessible ou bien le poste de travail qui n’est pas adapté à
_TW€ßV\XaVXWX_TcXefbaaXVXdh\_Tg\Xagz_¹€VTegWXVXegT\aXfbccbegha\g€f!
?Xf YX``Xf fbag c_hf cTeg\Vh_\eX`Xag W\fVe\`\a€Xf WTaf _¹TVVf z _¹X`c_b\ Ybe`X_ ´ cbhe eTccX_ X__Xf
sont 6 fois moins salariées que les hommes – et se dirigent donc majoritairement vers le secteur informel
dhTaWX__Xf_XcXhiXag!Ab`UeXW¹XageX X__Xffbag€ZT_X`XagVbaYebag€Xfz_TW\YßVh_g€WXgebhiXeWXf
solutions de garde pour leurs enfants pendant les horaires de travail. Cela est encore plus problématique
_befdh¹X__XbaghaXaYTag[TaW\VTc€ch\fdh¹X__XfT_befU\XafbhiXageXfgXez_T`T\fbacbhe_XZTeWXeXa
l’absence de solution adaptée au sein des crèches de la zone.
9TVX z _¹\`cbff\U\_\g€ W¹bUgXa\e ha X`c_b\ Ybe`X_ WX ab`UeXhfXf cXefbaaXf [TaW\VTc€Xf V[XeV[Xag z
se tourner vers l’auto-entreprenariat, bien souvent dans la sphère informelle (petit commerce de rue,
artisanat…). ?TW\YßVh_g€zTVV€WXeThk\afgeh`XagfWXVe€W\gXgzWXfW\fcbf\g\YfWºTVVb`cTZaX`Xag
à la création d’entreprise limite fortement la mise en œuvre de projets générateurs de revenus.
Généralement dotées d’un niveau de formation plus faible, les personnes handicapées semblent plus
WX`TaWXhfXfdhX_XfThgeXfW¹haTVVb`cTZaX`Xagfc€V\àdhXz_TVe€Tg\baWXVXglcXW¹TVg\i\g€f!
IV/ Accès aux services et programmes sociaux
TA\iXThXkce\`€WXVbaaT\ffTaVXWXUXfb\aXgWºhg\_\fTg\baWXffXei\VXf
En fonction du HandicapType de service
CONNAISSANCE
PSH
Non-PSH
Crèche et école communautaire
(*
*$
Centre d'accueil des enfants
&(
'(
BESOIN
PSH
Non-PSH
%#
%#
UTILISATION
PSH
Non-PSH
&
%)
)
$
6XageXWTcch\z_Ti\X\__XffX
&&
%,
$
Centre de transit
$(
$%
$
Centre communautaire ouvert
$#
$&
$
Programme d’aide alimentaire (PSA)
%$
*#
)#
&
$$
(#
&+
$
Programme d'appui social direct
(PASD)
CebZeT``XWXU€a€àVXfbV\T_cTe_X
travail (PBST)
Programme de gestion des revenus
(PGR)
Programme de développement
communautaire (PDC)
$#
&*
%
$#
&,
%
$$
&(
%
54
Chapitre
3
En fonction du GenreType de service
CONNAISSANCE
BESOIN
UTILISATION
Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes
Crèche et école communautaire
)&
*$
%#
(
Centre d'accueil des enfants
&(
''
%%
$
6XageXWTcch\z_Ti\X\__XffX
&&
%,
$
Centre de transit
$(
$%
$
Centre communautaire ouvert
*
$&
$
Programme d’aide alimentaire (PSA)
%$
)(
&
Programme d'appui social direct
(PASD)
CebZeT``XWXU€a€àVXfbV\T_cTe_X
travail (PBST)
Programme de gestion des revenus
(PGR)
Programme de développement
communautaire (PDC)
+
$'
'(
$
*
$'
&*
%
*
$(
&)
''
%
+
$)
&%
'$
%
CXh WX cXefbaaXf '( hg\_\fXag _Xf crèches, sensiblement plus souvent parmi les personnes non
[TaW\VTc€Xf dhX cTe`\ _Xf cXefbaaXf [TaW\VTc€Xf! CTe`\ VXhk dh\ aXa hg\_\fXag cTf fXh_X`Xag %#
Xa Xkce\`Xag _X UXfb\a Wbag )( Xa VbaaT\ffXag W€]z Th `b\af haX! Ba abgXeT \V\ dhX _Xf cXefbaaXf
[TaW\VTc€XfVbaaT\ffXagfXaf\U_X`Xag`b\affbhiXagVXglcXWXfXei\VXdhX_XfThgeXf(*VbageX*$!
GefcXhWXcXefbaaXf$hg\_\fXag_Xf6XageXfWTVVhX\_WXfXaYTagf_XfCentres d'appui à la vieillesse,
les Centres de transit et les Centres communautaires ouverts pour la simple et bonne raison qu’il en
existe très peu sur le territoire concerné. Ils sont cependant fortement demandés pour les publics les plus
ih_a€eTU_XfabgT``Xag_XfcXefbaaXf{Z€XfXg_XfXaYTagfXaf\ghTg\baW\YàV\_XeXfcXVg\iX`Xag%,Xg
%&!BaaXeX_iXcTf\V\WXW\YY€eXaVXabgTU_X_\€XThZXaeX!
Les différents programmes de l’Institut National d’Action Sociale (INAS)fX`U_XagaXU€a€àV\Xedh¹z
haX cTeg\X \aà`X WXf cXefbaaXf \agXeebZ€Xf WTaf _T mbaX XageX $ Xg & T_bef dh¹\_f VbeeXfcbaWXag z
ha UXfb\a aba fTg\fYT\g WhaX ZebffX cTeg\X WX _T cbch_Tg\ba XageX &( Xg )#! ?X cebZeT``X WTcch\
fbV\T_W\eXVgC4F7Xgfhegbhg_T\WXT_\`XagT\eXCF4fbag_Xfc_hfWX`TaW€ff\Za\àVTg\iX`Xagc_hfcTe
_XfcXefbaaXf[TaW\VTc€Xf(+z*#WXageXX__XfdhXcTe_XfThgeXfcXefbaaXfVXdh\\__hfgeXU\Xa_Xf
problématiques de subsistance auxquelles sont confrontées la grande majorité d’entre-elles.
4h WX_zWXf€VTegfgef\`cbegTagXageX_Xa\iXThWXUXfb\aXkce\`€Xg_Xa\iXThW¹hg\_\fTg\baW€V_Te€\_
est frappant de constater ici le manque de connaissance des habitants de la zone sur les services de
l’INAS existants!F\_XCF4XfgVbaahcTe%#WXfcXefbaaXf\agXeebZ€XffTafW\fg\aVg\baWX[TaW\VTc_Xf
quatre autres programmes sociaux de l’INAS ne le sont que par 1 personne sur 10, ce qui est relativement
faible pour des programmes d’envergure nationale, qui pour certains ont plus de dix ans d’existence. De
plus, on remarque un écart de connaissance très important entre les hommes et les femmes pour chacun
de ces programmes.
55
Conditions d’accès aux services sanitaires et sociaux
b) Les obstacles à l'accès aux services et programmes sociaux
En analyse univariée, tous les items sont perçus comme des obstacles modérément plus importants par
_XfcXefbaaXf[TaW\VTc€XfdhXcTe_XfThgeXfcXefbaaXf!?TW\YàVh_g€z‚geXf€_XVg\baa€+$zbUgXa\e
WX_¹\aYbe`Tg\bafhe_XfcebZeT``XfXk\fgTagf*%Xgz‚geXU\XaeXhcTe_XfgeTiT\__XheffbV\Thk)#
fbag_Xfce\aV\cThkbUfgTV_Xf€ibdh€fWXiTag_XfcebU_€`Tg\dhXfWX`bU\_\g€'(!
Obstacles pour:
8geXU€a€àV\T\eXWXfcebZeT``XffbV\Thk
Avoir des infos sur les programmes d'action sociale existants
Etre bien accueilli par les professionnels
Se déplacer de la maison au programme
Non.
PSH
*&*
)&+
'(&
&$,
PSH
p
+$#
*%#
(,,
'')
0,06
0,03
0,01
0,02
Bien qu’elles soient considérées comme l’un des 6 groupes prioritaires des programmes sociaux de l’INAS
(au même titre que les femmes, les personnes âgées, les personnes malades, les enfants en situation de
vulnérabilité…), les personnes handicapées déclarent éprouver de nombreuses W\YßVh_g€fz‚geXeXgXahXf
cbheU€a€ßV\XeWXfW\fcbf\g\YfWXcebgXVg\bafbV\T_XXk\fgTagf!8aXYYXgfX_ba_XfV[\YYeXfbYàV\X_felles
aX eXce€fXagT\Xag dhX && WXf $* %+' U€a€ßV\T\eXf WX _º<A4F Th a\iXTh aTg\baT_ Xa %##,, soit
fXh_X`Xag(),cXefbaaXf!FX_ba_¹<A4FWX@Tchgb6\WTWX&$*cXefbaaXf[TaW\VTc€XfTheT\Xag€g€\aV_hXf
cette même année dans le programme PSA et le PASD aurait permis la distribution de 11 chaises roulantes
Xg$cT\eXWXU€dh\__XXa%##,VXdh\XfgeX_Tg\iX`Xag\af\Za\àTagTheXZTeWWX_Tcbch_Tg\bagbgT_XWX_T
ville.
L’INAS a fait le choix pertinent d’une approche intégrée
dans ses différents programmes d’assistance sociale, mais
dans la réalité ceux-ci ne parviennent pas à atteindre
les personnes handicapées de manière transversale. En
_¹TUfXaVXWXeXffbheVXfàaTaV\eXffhYàfTagXf`T\ffhegbhg
d’un cadre méthodologique et organisationnel adapté, elles
aXU€a€àV\XagdhXgebccXhWXfe€VXagfcebZefWXfcb_\g\dhXf
de protection sociale enregistrés au niveau nationale 7.
Les W\YßVh_g€fWºTVVfz_\aYbe`Tg\bafhe_XfcebZeT``Xf
existants sont très importantes, que ce soit pour les
personnes handicapées ou bien le reste de la population (64
Xg *%! 6X_T fX`U_X Xkc_\dhXe _Xf €VTegf gef f\Za\àVTg\Yf
constatés entre le niveau de besoin des programmes et le
niveau de connaissance de la part des habitants interrogés.
L’INAS semble avoir pris la mesure de ce problème puisqu’elle
fbaZX z \ag€ZeXe WTaf fT cebV[T\aX fgeTg€Z\X c_he\TaahX__X
le renforcement des mécanismes de divulgation des
cebZeT``Xf Xk\fgTagf z WXfg\aTg\ba WXf Vb``haThg€f
locales. Une attention toute particulière doit être portée
ThkcXefbaaXfTlTaghaXW€àV\XaVXfXafbe\X__Xcbhedh¹X__Xf
puissent également être informées de leurs droits en matière
de protection sociale.
7€VeXga“+("%##,cbegTagTccebUTg\baWheZ_X`XagWhfbhf flfg`XF€Vhe\g€fbV\T_XWXUTfX.
7
56
Chapitre
3
I"4VVfThkThgeXfglcXfWXfXei\VXf-fcbegVh_gheX_b\f\efgeTafcbegfTVVXff\U\_\g€
TA\iXThXkce\`€WXVbaaT\ffTaVXWXUXfb\aXgWºhg\_\fTg\baWXffXei\VXf
En fonction du HandicapType de service
CONNAISSANCE
PSH
Non-PSH
BESOIN
PSH
Non-PSH
UTILISATION
PSH
Non-PSH
Activités culturelles
ou sportives
%%
Activités de loisirs
$'
$*
+
Service de transport
('
)#
',
CONNAISSANCE
Femmes Hommes
BESOIN
Femmes Hommes
UTILISATION
Femmes Hommes
$*
%&
'
En fonction du GenreType de service
Activités culturelles
ou sportives
$)
%,
$)
%(
Activités de loisirs
$'
$*
Service de transport
('
)#
&
)
$#
)
',
La pratique d’activités sportives et culturellesfX`U_XcXhe€cTaWhXWTaf_TmbaXch\fdhXfXh_Xf'WXf
cXefbaaXf\agXeebZ€XfW€V_TeXagcTeg\V\cXee€Zh_\eX`XagzWXf`Ta\YXfgTg\bafWXVXglcXfTafW\YY€eXaVX
f\Za\àVTg\iXXageX_XfcXefbaaXf[TaW\VTc€XfXg_XfThgeXf!8aeXiTaV[X\_Xk\fgXhaXYbegXW\fVe\`\aTg\ba
liée au genre dans l’accès aux activités culturelles et sportives, puisque les femmes sont 2 fois moins
ab`UeXhfXfdhX_Xf[b``XfzlceXaWeXcTeg!$*WXfcXefbaaXf[TaW\VTc€XfXaXkce\`XagVXcXaWTag_X
UXfb\aVXdh\g€`b\ZaXWX_XheW\YàVh_g€zgebhiXeWXfe€cbafXfTWTcg€XfWTafVXWb`T\aX!
7X_T`‚`X`Ta\eXfXh_Xf+WXfcXefbaaXfYe€dhXagXaghaXTffbV\Tg\bacebcbfTagWXfTVg\i\g€fWX
loisirs, sans différence entre les personnes handicapées et les autres personnes. Les femmes semblent
WTiTagTZXceTg\dhXeVXglcXW¹TVg\i\g€dhX_Xf[b``Xf!CTe`\_XfcXefbaaXfdh\aXahg\_\fXagcTf$$Xa
Xkce\`Xag_XUXfb\aWbag&+aXaVbaaT\ffXagcTf!
',WXfcXefbaaXfW\fXaghg\_\fXeha service de transports, sans différence entre les personnes handicapées
Xg _Xf ThgeXf cXefbaaXf! CTe`\ VXhk dh\ aXa hg\_\fXag cTf &( Xa Xkce\`Xag _X UXfb\a Wbag &% aXa
connaissent pas.
57
Conditions d’accès aux services sanitaires et sociaux
b) Les obstacles à l'accès aux autres types de services
En analyse univariée, tous les items sont perçus comme des obstacles bien plus importants par les
cXefbaaXf[TaW\VTc€XfdhXcTe_XfThgeXfcXefbaaXf-_XfVbageT\agXf€Vbab`\dhXfWX('z**_X`TadhX
W¹\aYeTfgehVgheXfW\fcba\U_Xf*)_X`TadhXW¹\aYbe`Tg\ba(#T\af\dhX_X`TadhXW¹TVVXff\U\_\g€
c[lf\dhXWTaf_¹XfcTVXchU_\VWX%(z(#bhThWb`\V\_X$'!!
Non.
PSH
PSH
p
Payer les activités culturelles et sportives
)%)
**(
0,001
Trouver les installations permettant une pratique culturelle et
sportive
)&)
*))
0,004
Payer les transports publics
%+#
('+
<0,001
Avoir des infos sur les événements culturels et sportifs
&,'
(##
0,02
Accéder aux transports en commun
%*(
'&%
<0,001
Accéder et se déplacer dans les bâtiments du service public
)*
&%(
<0,001
Circuler dans les espaces public (rues, chemins...)
((
%)*
<0,001
4__XeWX_T`T\fbaz_Tee‚gWXgeTafcbeg
(#
%')
<0,001
Se déplacer dans sa maison
$*
$&(
<0,001
Obstacles pour:
Les pratiques culturelles et sportives ne sont pas véritablement démocratisées en raison du manque
d’infrastructures disponibles dans ces nouveaux quartiers d’habitation (terrains de football, gymnase,
cinéma…) et du coût jugé élevé des manifestations proposées. Le sport peut être un formidable moyen
ludique de rééducation et d’épanouissement individuel, facilitant la rencontre et la mise en relation avec
l’environnement extérieur. Mais malheureusement, de nombreuses personnes handicapées limitent leur
\`c_\VTg\ba WTaf VXf TVg\i\g€f cTe `TadhX WX VbaàTaVX Xa _Xhef VTcTV\g€f bh cTe `TadhX W¹Xfg\`X WX
soi. Le manque d’accessibilité des infrastructures, le coût élevé du matériel sportif adapté (ballons avec
ZeX_bgV[T\fXfebh_TagXfWXUTf^Xg UT__®T\af\dhX_TW\YàVh_g€z\ag€ZeXeWXfZebhcXffcbeg\YfbhVh_gheX_f
Vbafg\ghXagW¹ThgeXfYeX\af\`cbegTagfz_TcTeg\V\cTg\baWXfcXefbaaXf[TaW\VTc€XfWTafVXWb`T\aX!
La question du transport est particulièrement critique pour l’ensemble des habitants de la zone
Xa eT\fba WX gTe\Yf ]hZ€f €_Xi€f WX i€[\Vh_Xf \aVbaYbegTU_Xf W¹\agXeVbaaXVg\baf W\YàV\_Xf bh XaVbeX WX
WXffXegXffcbeTW\dhXfWTaf_XfdhTeg\Xef_Xfc_hf€_b\Za€f!4VXfW\YàVh_g€ff¹T]bhgXagcbhe_XfcXefbaaXf
[TaW\VTc€XfWXfVbageT\agXfc_hfYbegXfTha\iXThWXfVbgf((VbageX%+XgfhegbhgWX_¹TVVXff\U\_\g€
c[lf\dhXWTafWXfgeTafcbegfXaVb``haZ€a€eT_X`XagUbaW€fXg€geb\gf'&VbageX%*!?TVTegXWX
personne handicapée délivrée par l’ADEMO permet en théorie d’emprunter les transports publics (TPM)
gratuitement. Mais les quartiers périphériques sont en grande majorité desservis par des transporteurs
privés individuels - chapas et machibombos XgVXfWXea\XefTcc_\dhXag_XhefcebceXfeZ_XfWXgTe\àVTg\ba
et d’accueil, faisant d’ailleurs souvent payer le double du prix pour les personnes handicapées accompagnées
ou bien en chaise roulante.
58
Chapitre
Le système d’acteurs locaux
4
I/ Les associations de personnes handicapées
61
II/ Les fournisseurs de services sanitaires et sociaux
65
III/ Les pouvoirs publics locaux : services déconcentrés de l’Etat et collectivités territoriales
69
59
Le système d’acteurs locaux
?XYbaVg\baaX`XagWXffXei\VXffTa\gT\eXfXgfbV\ThkfXW€àa\gZ€a€eT_X`XagXaYbaVg\baWXfeX_Tg\bafXg
\agXeTVg\bafXageXgeb\fYT`\__XfW¹TVgXhef-_XfhfTZXefcXefbaaXf[TaW\VTc€XfeXce€fXag€XfWTafVXVTWeX
par les APH), les fournisseurs de services et les pouvoirs publics. Suivant la logique du schéma triangulaire
V\ WXffbhfabhfT__bafcebV€WXeWTafVXWXea\XeV[Tc\geXz_¹TaT_lfXWXVXf&ce\aV\cThkZebhcXfW¹TVgXhef
dh\Vb`cbfXag_Xflfg`XWXffXei\VXfz@TchgbXg@Tgb_T!
POUVOIRS PUBLICS
Niveau central-W€àa\g_Xfcb_\g\dhXfXg_Xfflfg`Xf
Niveau local: Applique les politiques, met en place les systèmes, relaie les besoins
Régule,
provisionne,
évalue
Evalue les besoins,
Garanti l’accès
Demande, plaidoyer
USAGERS
(personnes en situation
de handicap, dont les
\ag€e‚gffbageXce€fXag€f
par les APH)
Offre de service
Prestation du
service
Choix, utilisation,
évaluation de
la qualité
FOURNISSEURS
DE SERVICE
(publics et privés)
Dans un schéma équilibré, les usagers sont clients et idéalement co-élaborateurs du service car ils
peuvent/doivent jouer un rôle actifWTaf_TW€àa\g\baWXfce\be\g€f_¹€iT_hTg\bae€Zh_\eXWXffXei\VXf!
Ceci passe par des mécanismes consultatifs, mais aussi par des actions de plaidoyer et de monitoring
des politiques publiques et de leur application, actions généralement menées par la voie des APH. Toute
amélioration de la qualité de la chaîne de services passe par une stimulation de la demande des usagers, de
`Ta\eXzXkXeVXehaXceXff\baVbafgTagXfhe_XfYbhea\ffXhefWXfXei\VXXg_XfThgbe\g€f_bVT_Xf!8aXYYXg
un système de contrôle imposé par le haut sans aucune demande de la base ne peut pas se maintenir dans
_XgX`cf7háb%##+!
Les fournisseurs de services répondent de manière directe aux besoins des usagers et doivent
Ybhea\e WXf fXei\VXf WX dhT_\g€ UTf€f fhe haX TccebV[X cXefbaaT_\f€X. Qu’il s’agisse de structures
ZbhiXeaX`XagT_XfabaZbhiXeaX`XagT_XfU€a€ib_XfzUhg_hVeTg\YbhzUhgaba_hVeTg\Y\_fWb\iXagTZ\e
WTaf_XVTWeXW€àa\cTe_XfThgbe\g€f_bVT_Xf"aTg\baT_XfXgeXfcXVgXe_Xfabe`XfXgce\aV\cXfWXdhT_\g€
Wۈa\f!
8aàa_Xfcbhib\efchU_\VfdhXVXfb\gTha\iXThVXageT_bh_bVT_fbagXaV[TeZXWX_TW€ßa\g\baWXf
politiques publiques et des mécanismes liés aux réglementations des services sanitaires et sociaux.
4VXg\geX\_fW€àa\ffXag_XfZeTaWXfbe\XagTg\bafXgYbhea\ffXagbhbeZTa\fXag_XfeXffbheVXfàaTaV\eXf
nécessaires pour garantir la disponibilité des services. Cette élaboration des politiques et des systèmes
doit se baser sur une évaluation régulière des besoins des personnes en situation de handicap, et sur les
droits fondamentaux reconnus par les textes nationaux et internationaux. Les politiques et les systèmes
doivent notamment garantir l’accessibilité et la qualité des services.
60
Chapitre
4
I/ Les associations de personnes handicapées (APH)
<_Xk\fgXzVX]bhe$+TffbV\Tg\bafWXcXefbaaXf[TaW\VTc€XfTVg\iXffhe_XfgXee\gb\eXfWX@TchgbXg@Tgb_T
(cf. liste Annexe 1). Souvent d’envergure nationale, elles ont émergé au cours des vingt dernières années
Xa&iTZhXffhVVXff\iXf?TceX`\eXiTZhX$,+, $,,(Yg_TVbaf€dhXaVXW\eXVgXWhcebVXffhfWX_T_\U€eT_\fTg\bacb_\g\dhX
engagée au Mozambique au tournant des années 1990 (progression des libertés publiques avec
notamment la reconnaissance de la liberté d’association).
?XfWXhkiTZhXffh\iTagXf$,,( %##&Xg%##& %##+e€fh_geXagc_hg‹gWXfV\ff\baffheiXahXfThà_
WhgX`cfThfX\aW¹TffbV\Tg\bafW€]zXk\fgTagXfThZe€WXfW\iXeZXaVXfbhU\XaWXfbccbegha\g€fWX
àaTaVX`XagTiTaV€XfcTe_XfUT\__XhefWXYbaWfTccX_fzcebcbf\g\baYbaWfW¹Tcch\Thk\a\g\Tg\iXf®
etc).
a) Des capacités opérationnelles limitées
?Xf4C;bc€eTagz@TchgbXg@Tgb_TW€iX_bccXagce\aV\cT_X`Xag_XhefTVg\i\g€fWTaf_XfV[T`cfWX_T
ceb`bg\baXgcebgXVg\baWXfWeb\gfWXfcXefbaaXf[TaW\VTc€Xf&&WX_TfTag€$+WX_TYbe`Tg\ba
$(Whfcbeg$$bhU\XaXaVbeXWX_¹€WhVTg\ba$$Vb``Xabhfcbhibaf_Xib\efhe_XZeTc[\dhX
V\ WXffbhf-
2% 3%
Activités économiques
11%
18%
Éducation
Formation
15%
Sport
Culture
Promotion et protection des Droits
11%
33%
Santé
Autre
8%
?Tc_hcTegWXfTffbV\Tg\bafeXaVbage€XfThVbhefWXabgeXXadh‚gXW\fXag€cebhiXeWXe€X__XfW\YàVh_g€fz
`XggeXXa³hieX_XhefTVg\i\g€fXaeT\fbaWX`blXaf`Tg€e\X_f\afhYàfTagfWXàaTaVX`XagffcbeTW\dhXf
et instables. Ce phénomène est aggravé par la présence de plusieurs associations sur des « créneaux » et des
activités similaires, ce qui génère bien souvent une forte concurrence dans l’accès aux fonds disponibles, que
ce soit localement, ou bien via les agences de coopération internationale.
6XfTffbV\Tg\baffX`U_Xag€ZT_X`XagfbhYYe\eW¹ha`TadhXWXeXffbheVXf[h`T\aXfdhT_\à€XfXaVXdh\
VbaVXeaXabgT``Xag_Tc_Ta\àVTg\bafgeTg€Z\dhX_¹€_TUbeTg\baWXceb]Xgf_TeXV[XeV[XWXàaTaVX`Xagf
ou bien encore la gestion du cycle de projet. Le faible niveau de formation des membres des associations,
notamment des cadres intermédiaires, limite fortement les capacités de lobbying du mouvement sur la
scène nationale, que ce soit auprès de l’opinion publique, des autorités locales ou bien des fournisseurs de
service.
61
Le système d’acteurs locaux
UHaW€ßV\gWX`bU\_\fTg\baXgWXeXce€fXagTg\i\g€
$(WXVXfTffbV\Tg\baffbagVbafg\gh€XfWXcXefbaaXf[TaW\VTc€Xf_Xf&ThgeXf€gTagWXfTffbV\Tg\bafpour
_XfcXefbaaXf[TaW\VTc€Xf!Gbhf_XfglcXfWXW€àV\XaVXfbageXce€fXag€XfThfX\aWh`bhiX`XagWXf4C;
`‚`Xf\_TW€àV\XaVX`bgXheeXfgXce€Wb`\aTagXWXiTag_TW€àV\XaVXThW\g\iXi\fhX__XXg\agX__XVghX__X
Vb``X_X`bageX_XfV[€`Tfh\iTag+#
*#
)#
(#
'#
&#
%#
$#
#
Visuel
Auditif
Moteur
Intellectuel
Autres
Le nombre total d’adhérents de ces 18 associations se situerait aux alentours de 30 000 dans tout le
pays, dont une grande partie dans la région de Maputo, leur base historique. Ce chiffre reste relativement
approximatif puisque la plupart des APH ne tiennent pas de registres actualisés de leurs adhérents et que
VXfWXea\XeffbagcXhfbhiXagz]bheWX_XhefVbg\fTg\bafgThkWXcT\X`XagWXfVbg\fTg\bafU\XafbhiXag
\aY€e\Xhez%(!7Xc_hfWXhkTffbV\Tg\baf478@BXg478@<@BW€V_TeXageXZebhcXezX__XffXh_Xf%"&
WXfcXefbaaXf[TaW\VTc€XfTYà_\€XfTha\iXThaTg\baT_!8aàaXaeT\fbaWX`blXaf[h`T\afXg`Tg€e\X_f
limités (véhicules, matériel de communication), _Xf4C;€cebhiXagWXe€X__XfW\YßVh_g€fzTggX\aWeX_Xf
personnes handicapées vivant dans les zones les plus reculées de l’agglomération.
Il y a un véritable W€ßV\gWXeXce€fXagTg\i\g€puisque notre enquête a montré qu’une minorité de personnes
[TaW\VTc€XfVbaaT\ffT\ghaX4C;)XgdhXfXh_Xf%(Xa€gT\g`X`UeX!?XfYX``Xf[TaW\VTc€Xffbag
également largement sous-représentées au sein des associations - pour rappel, les hommes sont entre
2,1 et 2,4 fois plus fréquemment membres d’une APH que les femmes - tout comme dans les conseils de
W\eXVg\bach\fdhXfXh_f&$WXfcbfgXffbagbVVhc€fcTeWXfYX``Xf!6X_TXfgcTeg\Vh_\eX`XagfheceXaTag
lorsque l’on sait qu’il y a davantage de femmes que d’hommes handicapés.
c) Un manque de renouvellement des cadres et de gouvernance interne
@T_Ze€_Xf`\__\XefW¹TW[€eXagfeXiXaW\dh€fzgeTiXef_XcTlfXgc_hffc€V\àdhX`Xag_¹TZZ_b`€eTg\baWX
Maputo-Matola, on constate que ce sont toujours les mêmes individus qui incarnent le mouvement des
4C; Th a\iXTh VXageT_! F\ _¹ba W€ab`UeX bYàV\X__X`Xag Xai\eba $(# VTWeXf cbhe _T c_hcTeg U€a€ib_Xf
_T WlaT`\dhX WXf TffbV\Tg\baf eXcbfX TiTag gbhg fhe _X _XTWXef[\c WX dhX_dhXf àZheXf V[Te\f`Tg\dhXf
présentes dans les différents séminaires, réunions et formations organisées localement. Le renouvellement
des cadres est particulièrement problématique et il n’est pas rare de constater que les fondateurs d’une
TffbV\Tg\ba fX `T\ag\XaaXag z WXf cbfgXf WX W\eXVg\ba cTeYb\f c_hf W¹haX dh\amT\aX W¹Taa€Xf Tcef _T
naissance de l’association, en l’absence de pratiques de gouvernance permettant l’alternance.
62
Chapitre
4
d) Une dynamique de coordination assoupie
17 de ces associations sont réunies au sein du FAMOD, plateforme nationale de coordination du mouvement
WXf cXefbaaXf [TaW\VTc€Xf Wbag _X `TaWTg i\fX z ceb`bhib\e _Xf Web\gf WXf cXefbaaXf [TaW\VTc€Xf z
geTiXef_XcTlf!6baYebag€_h\ Thff\zha`TadhXWX`blXafàaTaV\Xef`Tg€e\X_fXg[h`T\afle FAMOD
€cebhiX WXf W\YßVh_g€f z i€e\gTU_X`Xag XkXeVXe fba e‹_X WX c_T\WblXe Xg WX eXce€fXagTg\ba Wh
mouvement sur la scène nationale et locale.
8a _¹TUfXaVX W¹haX c_TgXYbe`X fhYàfT``Xag Y€W€eTge\VX la dynamique de coordination interassociations demeure relativement faible, comme le montre la carte du réseau des APH que nous avons
modélisé.
CERCI
AMMD
CINFORTECNICA
AMDV
CODEFAM
ADEMIMO
AJODEMO
RAVIM
ADESU
FAMOD
ADPDM
ADPPDCM
ADEMO
NLHUVUKU
Com. Paralímpico
ASUMO
ACRIDEME
ACAMO
AMOFAS
@T_Ze€_Tce€fXaVXWX(z)TffbV\Tg\bafXacbf\g\baWX¬a³hWf\agXe`€W\T\eXf­baeX`TedhXdhX_Xf
liens existants entre les APH sont particulièrement distendus et souvent unidirectionnels, ce qui témoigne
d’un réseau peu dense et peu dynamique. Les APH y apparaissent à des niveaux d’intégration fort
W\iXefVXegT\aXfTffbV\Tg\bafW€V_TeTagXageXgXa\eWXf_\Xafc_hfbh`b\afYe€dhXagfTiXVWºThgeXf
TffbV\Tg\baf WºThgeXf fX eXgebhiTag cTeg\Vh_\eX`Xag \fb_€Xf fTaf ThVha _\Xa TiXV _X eXfgX Wh
mouvement en dehors de la médiation du FAMODbaeXgebhiXVXfTffbV\Tg\bafz_Tc€e\c[€e\XWhe€fXTh!
<_a¹XfgcTf€gbaaTagWXVbafgTgXe_TYT\U_XVTcTV\g€Wh`bhiX`XagzYT\eXXagXaWeXfTib\kfhe_Xc_Ta
aTg\baT_bh_bVT_VTeTh WX_zWXfWTgXfVb``€`beTg\iXfVb``X_X&W€VX`UeX]bhea€X\agXeaTg\baT_X
des personnes handicapées), les espaces de coordination, mais surtout de coproduction entre associations
demeurent relativement rares.
63
Le système d’acteurs locaux
Les interactions du réseau des APH avec l’extérieur sont également relativement disparates, que ce
soit avec les fournisseurs de services mais surtout avec les collectivités territoriales (autárquias locais)
qui ne sont presque jamais sollicités dans les différentes activités mises en œuvre. Les APH se cantonnent
U\XafbhiXagzhaXcbf\g\baW¹\agXe`€W\T\eXXageX_XfcXefbaaXf[TaW\VTc€XfXg_XffXei\VXfWX_¹8gTgfTaf
chercher la construction de voies nouvelles avec des acteurs tierces sur le plan local.
e) Des potentialités et des forces existantes
Les associations de personnes handicapées présentent néanmoins de nombreuses potentialités pour
venir appuyer les dynamiques de développement local. Historiquement implantées dans l’agglomération
de Maputo, elles jouissent tout d’abord une très bonne connaissance du territoire. Militant depuis de
nombreuses années au sein de la société civile, les représentants des APH connaissent également bien le
fonctionnement des institutions locales, surtout des services de l’Etat.
?Xhe_€Z\g\`\g€T€g€e€VX``XagVbaYbeg€XcTe_Tab`\aTg\baWh@bmT`U\dhXz_Tg‚gXWX_T97?C`T\f
aussi par la création récente du Conseil National du Handicap, associant étroitement pouvoirs publics et
fbV\€g€V\i\_X!6XWXea\XeWXieT\gcXe`XggeXThk4C;WXcTeg\V\cXeWTiTagTZXz_¹€_TUbeTg\baXgTh`ba\gbe\aZ
des politiques publiques national en faveur des personnes handicapées. Les membres des associations
pourront apporter dans ce cadre une expertise concrète aux autres acteurs du territoire. Étant bien
souvent eux-mêmes en situation de handicap, ils possèdent une bonne connaissance de problématiques
les touchant eux-mêmes individuellement, et peuvent donc proposer des solutions adaptées.
64
Chapitre
4
II/ Les fournisseurs de services sanitaires et sociaux
AbgeXXadh‚gXTcXe`\fW¹\WXag\àXehagbgT_WX$'&fXei\VXffTa\gT\eXfXgfbV\ThkWTaf_TmbaX€ghW\€XfX
e€cTeg\ffTagWX_T`Ta\eXfh\iTagXActivités sportives
Activités culturelles et artistiques
Crèches et garderies
Sport
Centres d’accueil pour enfants
et
vulnérables
Culture
9%
Centres de transit
Programmes d’appui aux
Programmes
cXefbaaXfi\iTagTiXV_XI<;"
de services
F<74
Santé
23%
sociaux
19%
Formations professionnelles
Programmes d’apprentissage
Micro crédit
Activités génératrices de revenus
Accompagnement à l’emploi
Formation et
Emploi
17%
Education
32%
FTag€ce\`T\eX
Médecine traditionnelle
Pharmacies
Dépistage et traitement du
;<I"F<74
FTag€`XagT_X
Médecine physique et
réadaptation
Fournisseurs d’aides
techniques
Enseignement primaire
Enseignement secondaire
Education spécialisée
Alphabétisation pour adultes
Un total de 2.564 personnes travaillent au sein de ces différents services, qu’ils soient salariés ou
U€a€ib_XfWbag$!*$'gXV[a\V\XafcebYXffXhef\aàe`\Xef`€WXV\af€WhVTgXhefVbbeWbaaTgXhefWXceb]Xg®
+(#cXefbaaX_WXfhccbegZTeWXfcXefbaaX_W¹XageXg\XaV[ThYYXhef!!!!
a) Une offre de service saturée et centralisée à Maputo
?Tc_hcTegWXffXei\VXffTa\gT\eXfXgfbV\Thk\WXag\߀fThVbhefWhW\TZabfg\V_bVT_fbag\`c_Tag€f
dans la ville de Maputo *& VbageX fXh_X`Xag %* z @Tgb_T! 6Xg €VTeg Xfg e€i€_TgXhe WX YbegXf
disparités d’équipement en infrastructures de base entre les deux municipalités voisines. Ces différences
impactent fortement les conditions d’utilisation des services puisqu’ils sont globalement beaucoup plus
saturés dans les quartiers de Matola que dans ceux de Maputo (notamment les écoles et les centres
de santé). Cet engorgement est renforcé par le manque de professionnels disponibles, et notamment de
cXefbaaX_dhT_\à€$z%`€WXV\affXh_X`XagXa`blXaaXcTeha\g€WXfTag€cTeXkX`c_XVXdh\YTibe\fX
la multiplicité des tâches, une faible productivité du travail et un accueil défaillant des usagers.
De plus, les services disponibles dans les 9 quartiers d’implémentation du projet sont exclusivement
des services ordinaires. L’ensemble des services spécialisés se trouve en dehors de la zone, principalement
WTaf_XVXageXWX@TchgbVXdh\T`aX_XfcXefbaaXf[TaW\VTc€XfzfXW€c_TVXebU_\ZTgb\eX`Xag_befdh¹X__Xf
ont besoin de consulter un ophtalmologue, de suivre une session de réhabilitation physique, de scolariser
leurs enfants dans une école spéciale ou dans une classe inclusive…etc. Cela n’est pas sans poser problème
lorsque l’on connait les W\YßVh_g€fWX`bU\_\g€WX_Tc€e\c[€e\XiXef_XVXageX i\__XTiXVWXfgX`cfWX
transport d’au moins 1h30.
65
Le système d’acteurs locaux
U7XffXei\VXffbhiXage€VXagfhaXgXaWTaVXcebZeXff\iXz_Tce\iTg\fTg\ba
Il y a cependant une réelle volonté de rattrapage et d’expansion des infrastructures ordinaires dans ces
quartiers puisque l’on constate que 2/3 des services existants y ont été créés sur la seule période
2000-2010. Ces créations concernent avant tout les centres de santé, les écoles primaires et secondaires,
_Xfc[Te`TV\XfXg_XfVeV[XfVbaVb`\gT``Xagz_¹Xkc_bf\baWhgeTiT\_Y€`\a\aWTaf_Ti\__X!7Xab`UeXhk
autres services devraient voir le jour dans les années qui viennent pour faire face à la forte croissance de
_ºTZZ_b`€eTg\baabgT``XagWTaf_XfdhTeg\XefWºXkcTaf\baVb``X>[baZb_bgXAW_TiX_TbhXaVbeX
Zimpeto.
CTeT___X`XagzVXggXWlaT`\dhXWXeTggeTcTZXbaVbafgTgXune tendance progressive à la privatisation
des nouveaux services sanitaires et sociaux créésWXch\fhaXW\mT\aXW¹Taa€Xf!F\fXh_X`Xag&+WXf
services étaient privés en 2000, la situation s’est exactement inversée au cours de la dernière décennie
Xg\_feXce€fXagXagW€fbe`T\f)%WX_¹XafX`U_XVbageX&+cbhe_XchU_\V!Be_XcTffTZXW¹haXZXfg\ba
chU_\dhXzhaflfg`Xce\i€zVTeTVgeX_hVeTg\YbhabaXageT†aX\a€i\gTU_X`Xag une augmentation des
e\fdhXfWºXkV_hf\baßaTaV\eXWXfhfTZXefWXVXffXei\VXfXgXacTeg\Vh_\XeVX__XWXfZebhcXf_Xfc_hf
vulnérables comme les personnes handicapées. Elle doit nécessairement s’accompagner de la mise
en place, en parallèle, de mécanisme de soutien garantissant l’accès des groupes les plus fragiles aux
services.
c) Un système de services peu inclusif
4_befdhX_Tc_hcTegWXffXei\VXfi\f\g€f,#W€V_TeXeXVXib\ecTeYb\fWXfcXefbaaXf[TaW\VTc€XfbhU\Xa
aXcTfib\eW¹\aVbai€a\XagzXaTVVhX\__\e_XVTf€V[€Tag_XffXei\VXfWX_TmbaXfbagZ_bUT_X`XagcXehf
comme très peu inclusifs par les personnes handicapées interrogées au cours de notre enquête.
Comme nous l’avons vu précédemment, l’accessibilité physique des services est perçue comme un
problème prioritaire pour de nombreuses personnes handicapées. Alors qu’environ un tiers des fournisseurs
WXfXei\VXfXfg\`XagdhX_Xhef_bVThkfbagc[lf\dhX`XagTVVXff\U_XfThkcXefbaaXfz`bU\_\g€e€Wh\gX\_f
fbagU\Xa`b\afz_¹‚geXXYYXVg\iX`XagWTaf_Te€T_\g€Vb``X_X`bageX_XgTU_XThfh\iTag-
Circulation
intérieure
sans
entrave
Personnel
formé à la
prise en
charge de
PSH
Services
Effectif
total
Accès
extérieur
accessible
Santé
33
%'
'%
&
&
&)
Education
46
%+
&&
$&
*
%)
Formation professionnelle
et Emploi
24
&&
(+
+
$&
%(
Services et Programmes
sociaux
27
$(
''
$(
#
%%
Sport et Culture
13
#
+
%&
#
#
TOTAL
143
23%
39%
11%
5%
25%
66
Toilettes Information
accessibles accessible
Chapitre
4
?XcXefbaaX_Xfg€ZT_X`XagcXhYbe`€z_Tce\fXXaVb`cgXWXfUXfb\affc€V\ßdhXfWXfcXefbaaXf
handicapées ch\fdhX fXh_ $"' WXf fgehVgheXf \agXeebZ€Xf W€V_TeXag Tib\e Wh cXefbaaX_ fhYàfT``Xag
sensibilisé et compétent pour accueillir convenablement les personnes handicapées dans leurs services. Il
n’y a par exemple aucun agent de santé et seulement une poignée de professeurs formés en langue des
f\ZaXfWTafgbhgX_Ti\__XWX@Tchgb!Abgbafa€Ta`b\afdhX+)WXfeXfcbafTU_XfWXfXei\VXf\agXeebZ€f
fbh[T\gXeT\Xag dhX _Xhe cXefbaaX_ ch\ffX U€a€àV\Xe W¹TVg\baf WX Ybe`Tg\ba Tàa W¹T`€_\beXe _T ce\fX Xa
charge des personnes handicapées et de rendre ainsi leurs services plus inclusifs.
8aàaf\%"&WXffXei\VXfi\f\g€fW€V_TeXag‚geXZeTgh\gf_XfhfTZXefWb\iXagXae€T_\g€U\XafbhiXagW€UbhefXe
de l’argent pour l’achat d’uniformes ou de matériel dans les écoles, pour les pourboires des gardes…etc.
CTe`\ _Xf fXei\VXf cTlTagf ), W\fXag a€Ta`b\af bYYe\e WXf conditions d’utilisation préférentielles
aux usagers les plus vulnérables (personnes âgées, femmes seules, enfants vulnérables, personnes
[TaW\VTc€Xf® - XkX`cg\ba WX cT\X`Xag gTe\àVTg\ba TiTagTZXhfX VbaW\g\baf W¹hg\_\fTg\ba fc€V\àdhXf
[beT\eXfT`€aTZ€fà_XfW¹TggXagXe€Wh\gXf®@T\fYTVXz_TW\YàVh_g€W¹bUgXa\ehaXTggXfgTg\baWXcThieXg€
bh U\Xa z YT\eX eXVbaaT†geX _T VTegX WX cXefbaaX [TaW\VTc€X cbhe cbhib\e U€a€àV\Xe WX VXf VbaW\g\baf
ce€Y€eXag\X__Xf_XfhfTZXef_Xfc_hfih_a€eTU_Xfàa\ffXagcTefXe€f\ZaXezcTlXe_XfVbgfWX`TaW€f®bh
U\XazaXYe€dhXagXe_XffXei\VXfdh¹XaWXea\XeeXffbeg!
d) Des relations principalement sectorielles et verticales
A la lecture de la carte du réseau des fournisseurs de services, nous distinguons visuellement 3 sousXafX`U_XffgehVgheT_X`XagVb[€f\YfWXf¬TeV[\cX_f­eX_Tg\iX`XagThgbab`Xf_XfhafWXfThgeXfLe premier ensemble agrège des structures de santé dans un nuage particulièrement dense et homogène (a),
Le second sous-ensemble réunit presque exclusivement des structures d’éducation, principalement des
écoles primaires et secondaires (b),
8aàahageb\f\`XTZZ_b`€eTg[lUe\WXWXffgehVgheXfW¹€WhVTg\baXgWXffXei\VXffbV\Thkce\aV\cT_X`Xag
WXfVeV[Xf`bageTagcTe_z`‚`XhaXVXegT\aX\agXeVbaaXk\baXageXVXfWXhkfXVgXhefc).
Santé
(c)
Éducation
Formation et Emploi
Services sociaux
(b)
(a)
Sport et Culture
67
Le système d’acteurs locaux
Les 2 autres secteurs étudiés lors de l’enquête (formation professionnelle et emploi, sport et culture)
TccTeT\ffXagdhTagzXhkeX_Tg\iX`XagW\ff€`\a€fg€`b\ZaTagW¹haXVb[€f\bac_hfW\YYhfXXgVb`U_Xag
_Xf\agXefg\VXfWXVXe€fXThW¹TVgXhef!AbgbafXaàadhXVXegT\afWXfYbhea\ffXhefWXfXei\VXfeXfgXagdhTag
zXhkcTeYT\gX`Xag\fb_€fa¹XageXgXaTagTh`b`XagWX_¹Xadh‚gXThVha_\XaTiXVW¹ThgeXfYbhea\ffXhefWh
e€fXTh_bVT_Xa[ThgzZThV[XWX_TVTegX!
Nous pouvons en conclure que les relations entre les fournisseurs de service de la zone s’organisent
structurellement selon des logiques sectorielles et verticales- _Xf fgehVgheXf WX fTag€ \agXeTZ\ffXag
principalement entre-elles et dans un mouvement top-down (hôpital central vers hôpital général, puis vers
VXageXWXfTag€_bVT_®XgVcTeXkX`c_X!<_a¹Xk\fgXdhXgebccXhWXáhkXageXTVgXhefWXfXVgXhefW\fg\aVgf
cXe`XggTagW¹bYYe\eThkhfTZXefWXVXffXei\VXfWXfcTffXeX__XfXYàVTVXfcbhe‚geXbe\Xag€fVbaiXaTU_X`Xag
en considérant la globalité de leurs besoins et en leur adressant des réponses sur-mesure en complémentarité
avec d’autres acteurs de la zone. On constate généralement que les situations de précarité et d’exclusion
naissent de la dégradation conjointe des conditions sanitaires et des conditions d’existence des individus, sans
qu’il soit toujours possible de déterminer si la santé et le social se dégradent ou se renforcent mutuellement.
4àa WX Ue\fXe VX VXeV_X i\V\Xhk \_ cTeT†g \`c€eTg\Y WX YTibe\fXe haX c_hf ZeTaWX \agXeVbaaXk\ba XageX _Xf
W\YY€eXagfTVgXheffTa\gT\eXfXgfbV\ThkWX`Ta\eXzWXaf\àXe_X`T\__TZXWhe€fXTh
e) Des mécanismes de coordination et de référencement effectifs
Cependant, en dépit de la forte segmentation du réseau des fournisseurs de service, on observe une
ce€€`\aXaVXWXf_\XafWXe€Y€eXaVX`XagXgWXVbbeW\aTg\bafhe_Xf€V[TaZXfWXaTgheXgXV[a\dhX
bh ßaTaV\eX. Ce constat est particulièrement vrai dans le champ de la santé, où les mécanismes de
référencement entre les différents échelons du dispositif sanitaire jouent un rôle primordial dans le
fonctionnement de la chaîne de soin. Il y a donc vraisemblablement ici les prémices d’une culture de sans
doute appelé a être stimulé plus largement.
Type de lien entre les fournisseurs
de services de la zone
Effectif total
'(
19
136
190
390
Appui technique/ formation
4cch\àaTaV\Xe"`Tg€e\X_
Référencement de patients / clients
Echange d'information/ coordination d'activités
Total
Pourcentage
$$('
'+*
&'+*
'+*%
$####
Intensité
moyenne des
liens (1 à 3)
2,29
%(&
2,21
%&(
%&'
4h WX_zWXf_\Xafdh¹\_fcXhiXagXageXgXa\eXageXXhkles services locaux s’appuient également fortement
fhe_XffXVe€gT\eXfWXdhTeg\Xe_befdhº\_fV[XeV[XagzVb``ha\dhXeWXf\aYbe`Tg\baffc€V\ßdhXfiXef
la communautéW€UhgW¹haXVT`cTZaXWXiTVV\aTg\babhiXegheXWXf\afVe\cg\bafz_¹€Vb_X_TaVX`Xag
W¹haZebhcXW¹T_c[TU€g\fTg\ba®!'$WXffgehVgheXfW\fXagT\af\\aYbe`Xe_Tcbch_Tg\bafhe_XffXei\VXf
dh¹\_fcebcbfXagThgeTiXefWXfYbaVg\baaT\eXfWX_TW`\a\fgeTg\ba_bVT_XVbageXfXh_X`Xag+zgeTiXefWh
réseau des professionnels de l'action sanitaire et sociale par exemple. Cela témoigne de la prééminence
du secrétariat de quartier comme interface de communication à l’échelle locale et en trompe-l’œil de
_º\afhYßfTaVXWXfàhkXk\fgTagXageXcebYXff\baaX_f.
68
Chapitre
4
III/ Les pouvoirs publics locaux : services déconcentrés de l’Etat et collectivités territorialess
?befdhX _¹ba €ibdhX _Xf cbhib\ef chU_\Vf _bVThk Xk\fgTagf z @Tchgb Xg @Tgb_T ba W\fg\aZhX V_T\eX`Xag
WXhk glcXf W¹TVgXhef \ffhf gbhf _Xf WXhk Wh cebVXffhf WX W€VXageT_\fTg\ba TVghX__X`Xag z _¹³hieX Th
@bmT`U\dhX - _Xf fXei\VXf W€VbaVXage€f WX _¹8gTg Orgãos locais do Estado - OLE) et les collectivités
territoriales (Autárquias locais - AL).
Les services déconcentrés de l’Etate€cbaWXagzhaX_bZ\dhXWXdéconcentration administrative,
V¹Xfg z W\eX ha cebVXffhf WTaf _XdhX_ _¹8gTg a¹TUTaWbaaX cTf WX Vb`c€gXaVXf `T\f b \_ `Xg WXf
`blXafWXcebk\`\g€WX`Ta\eXzeTccebV[Xe_¹TVg\baTW`\a\fgeTg\iXWXfTW`\a\fge€f!6XcebVXffhfi\fX
zT`€_\beXe_¹XYàVTV\g€WX_¹TVg\baWX_¹ugTgXaW€_€ZTagVXegT\aXfTgge\Uhg\bafWX_¹€V[X_baTW`\a\fgeTg\Y
central aux fonctionnaires locaux. Cette catégorie regroupe les différentes directions provinciales
et distritales de la femme et de l’action sociale, de la santé, de l’éducation, de la culture… chargées
d’administrer le territoire de Maputo et Matola au plus proche des citoyens.
Les collectivités territoriales ont été créées dans une optique de décentralisation territoriale, qui
i\fX z Tgge\UhXe Thk Vb__XVg\i\g€f _bVT_Xf WXf Vb`c€gXaVXf cebceXf W\fg\aVgXf WX VX__Xf WX _¹ugTg z
YT\eX €_\eX _Xhef Thgbe\g€f cTe _T cbch_Tg\ba WX `Ta\eX z TffheXe ha `X\__Xhe €dh\_\UeX WXf cbhib\ef
fhe_¹XafX`U_XWhgXee\gb\eX!6XggXW€VXageT_\fTg\bagXee\gbe\T_Xi\fXT\af\zeTccebV[Xe_XcebVXffhfWX
décision des citoyens, favorisant l’émergence d’une démocratie de proximité. Cette catégorie regroupe
_Xf@ha\V\cT_\g€fWX@TchgbXgWX@Tgb_TT\af\dhX_XhefW\YY€eXagffXei\VXf-fXei\VX`ha\V\cT_W¹TVg\ba
sociale, service municipal de la santé, service municipal de l’éducation et de la culture…etc.
69
Le système d’acteurs locaux
MATOLA
Services déconcentrés
Collectivité territoriale
Etat
Ministério da Mulher e da Acção Social
Direcção Nacional do INAS
Province
Direcção da Mulher e da Acção Social
da Provincia de Maputo
Delegação do INAS da Provincia de
Maputo
Direcção de Saúde da Provincia de
Maputo
Direcção de Educação e Cultura da
Provincia de Maputo
Direcção da Juventude e Desportos da
Provincia de Maputo
District
Conselho Municipal da Matola
Gabinete do Gênero e
Empoderamento da Mulher e
Acção Social do Municipio de
Matola
Vereação da Cultura,
Juventude e Desportos do
Municipio da Matola
Niveau
central
Service
municipal
Serviço de Saúde, Mulher e Acção
Social da Cidade de Matola
Poste
administratif
Posto Administrativo de Infulene
Quartier
Khongolote, T3, Ndlavela
MAPUTO
Services déconcentrés
Etat
Province
Collectivité territoriale
Ministério da Mulher e da Acção Social
Direcção Nacional do INAS
Conselho Municipal de Maputo
Direcção da Mulher e da Acção Social
da Cidade de Maputo
Delegação do INAS da Cidade de
Maputo
Direcção de Saúde da Cidade de
Maputo
Direcção da Educação e Cultura da
Cidade de Maputo
Direcção da Juventude e Desportos da
Cidade de Maputo
Niveau
central
Vereação de Saúde e Acção
Social do Municipio de Maputo
Vereação de Educação, Cultura
e Desporto do Municipio de
Maputo
District
IXeXT}b"4W`\a\fgeT}bWb7\fge\gb@ha\V\cT_a“(
Direcção Distrital da Mulher e Acção Social
Wb7\fge\gb@ha\V\cT_a“(
Quartier
Jorge Dimitrov, Malhazine, Zimpeto, Magoanine A, B, C
70
Service
municipal
Quartier
Chapitre
4
a) Un processus de décentralisation encore poussif mais cependant effectif
?TceX`\eXc[TfXWXW€VXageT_\fTg\bagXee\gbe\T_Xdh\TVbaWh\gz_TVe€Tg\baWXf`ha\V\cT_\g€fWX@Tchgb
XgWX@Tgb_Ta¹T€g€T`beV€XTh@bmT`U\dhXdh¹zcTeg\eWX$,,*8. Elle a ensuite été suivie d’une phase de
W€VbaVXageTg\baTW`\a\fgeTg\iXàkTag_Xfce€ebZTg\iXfWXffXei\VXfW€VbaVXage€fWX_¹8gTgThkW\YY€eXagf
échelons de l’administration (province, district, poste administratif, quartier)9zcTeg\eWX%##&!6XfWXhk
processus distincts, mais développés concomitamment, sont donc relativement récents et inachevés sur
le territoire. Cette situation transitoire génère une certaine confusion dans la répartition des compétences et des prérogatives entre les différents échelons administratifs et territoriaux.
7Xc_hfT_befdhX_XfW\fge\Vgf€_TUbeXag_Xhefbhg\_fWXc_Ta\àVTg\ba10 selon une logique principalement
bottom-up_XW\fge\VgVbafg\ghTag_Tc\XeeXTaZh_T\eXWhW€iX_bccX`Xag_bVT__XfàaTaVX`Xagffh\iXag
eux plutôt un cheminement top-down de l’administration centrale vers les échelons locaux, ce qui créé
haXVXegT\aXW€VbaaXVg\baXageX_Tc_Ta\ßVTg\baXg_TUhWZ€g\fTg\baWXfTVg\baf. Sans affectation de
eXffbheVXfVbeeXfcbaWTagXf\_WX`XheXhaXYbegX\aVXeg\ghWXfhe_TVTcTV\g€WXfc_TafW¹TVg\baf_bVThkz
être effectivement mis en œuvre.
On observe également des W\YßVh_g€f WX flaV[eba\fTg\ba Xg WX VbbeW\aTg\ba XageX _Xf geTafYXegf
WX eXfcbafTU\_\g€f Xg _Xf geTafYXegf WX eXffbheVXf ßaTaV\eXf depuis l’Etat central vers les services
déconcentrés ou bien vers les collectivités territoriales (des responsabilités sont parfois attribués sans
que ne soient allouées les responsabilités correspondantes, voire l’inverse…). Cependant, malgré ces
W\YàVh_g€f le transfert de gestion de certains unités sanitaires et sociales de base commence à se
mettre en œuvre11, tout du moins du côté de Maputo. Ainsi, le 1er janvier 2010, l’ensemble du système
€WhVTg\Yce\`T\eX]hfdh¹z_T*`XV_TffX$#'€Vb_XfXg_XfeXffbheVXfTYY€eXagXfbag€g€geTafY€e€fiXef_X
Service de l’Education, de la Culture et des Sports de la Municipalité de Maputo. 21 centres de santé sur les
%+dhXVb`cgXag_Ti\__Xfbag€ZT_X`XagcTff€ffbhfZXfg\ba`ha\V\cT_Xz_T`‚`XWTgX!BaTff\fgXWbaVz
une montée en puissance progressive du rôle des Municipalités dans les affaires sanitaires et sociales, bien
qu’elle ne s’accompagne pas d’objectif clairs en terme d’amélioration de la qualité des services publics.
b) Une gouvernance urbaine complexe
Comme nous avons pu le voir sur le schéma précédent, la structuration organique des municipalités
diffère fortement d’une collectivité territoriale à l’autre. Par exemple, la santé et l’action sociale sont
eXZebhc€XfThfX\aW¹ha`‚`XfXei\VXz@TchgbgTaW\fdh¹\_ffbagf€cTe€fWTafWXffXei\VXf`ha\V\cThk
W\fg\aVgf z @Tgb_T! 6XggX fgehVgheTg\ba z Z€b`€ge\X iTe\TU_X Vb`c_\dhX _T `\fX Xa VbeeXfcbaWTaVX WXf
interlocuteurs des deux municipalités dans le champ de l’action sanitaire et sociale.
La répartition des compétences entre les OLE et les AL n’apparaît pas non plus toujours clairement aux yeux
des acteurs de terrain et des populations . Sans parler du fait que certaines entités soient placées sous la
double tutelle d’un service déconcentré de l’Etat et de la Municipalité, ce qui ne favorise absolument pas la
_\f\U\_\g€WXfe‹_XfWXV[TVhaXk-cbfgXTW`\a\fgeTg\YWX<aYh_XaXTW`\a\fgeTg\baWh7\fge\Vg(fXVe€gT\eXf
WXdhTeg\Xef!6XgXaV[Xi‚geX`Xag\afg\ghg\baaX_XaVbheTZX_XfTVgXhef_bVThkzce\i\_€Z\XeWXfstratégies
individuelles d’opportunité à des logiques de concertation collective, en l’absence de relations
clairement organisées et structurées entre les différentes entités déconcentrées et décentralisées.
8
Loi de municipalisation 2/97.
?b\+"%##&7€VeXg$$"%##(Xg7€VeXg)"%##)!
10
Plan économique et social de District (PESOD).
11
En application du Décret 33/2006.
9
71
Le système d’acteurs locaux
?X VbagXkgX XaVbeX `bhiTag WX _T W€VXageT_\fTg\ba T]bhg€ z ha WbhU_X W€VbhcTZX TW`\a\fgeTg\Y Wh
territoire (Cidade/Provincia et Municipio de Maputo/Matola) rendent la gouvernance urbaine locale
particulièrement complexe, notamment dans le champ sanitaire et social. Tandis que l’agglomération de
Maputo et Matola se transforme en un ensemble urbain de plus en plus homogène, dont les dynamiques
sociales et urbaines s’interpénètrent de façon croissante, il apparaît urgent d’adopter une approche globale
cbhee€fbhWeX_XfW\YàVh_g€fWXfcXefbaaXf[TaW\VTc€Xf!
c) Des capacités opérationnelles grevées par le manque de ressources
7X`Ta\eXZ€a€eT_XbaVbafgTgXdhX_XfVTcTV\g€fWXfB?8XgWXf4?z`XggeXXa³hieX_Xf_b\fXgc_Taf
W¹TVg\baW€]zXk\fgTagfTha\iXThaTg\baT_fbageX_Tg\iX`Xag_\`\g€XfXaeT\fbaW¹hamanque patent de
eXffbheVXfßaTaV\eXfXg`Tg€e\X__XfcbheW€iX_bccXe_XhefTVg\i\g€f. Les services municipaux d’action
sociale ne comptent par exemple qu’une dizaine de personnes pour mettre en œuvre des programmes
WXfg\a€Xfzc_hf\Xhef`\__\XefWXcXefbaaXfXaf\ghTg\baWXih_a€eTU\_\g€!<_a¹lTcTeXkX`c_Xdh¹hafXh_
cXe`TaXagWX_¹<A4FWTafV[TVhaWXf'&dhTeg\XefWX@TchgbV[TdhXdhTeg\XecXhgVb`ceXaWeX]hfdh¹z
$####[TU\gTagfV[TeZ€WXYT\eX_Xfh\i\fbV\T_WXVXagT\aXfWXcXefbaaXffTaf`blXaf_bZ\fg\dhXfzfT
W\fcbf\g\ba!7TafVXfVbaW\g\baf_XgeTiT\_fbV\T_àa\gcTea¹‚geXdh¹hacebVXffhfTW`\a\fgeTg\YWXgeTafYXeg
de ressources sans aucune dimension d’accompagnement social personnalisé en raison du manque de
temps et de moyens.
DhX VX fb\g cbhe YTibe\fXe _¹€WhVTg\ba \aV_hf\iX bh U\Xa cbhe Tcc_\dhXe _Xf W\fcbf\g\baf eX_Tg\iXf z
l’accessibilité physique des bâtiments, le `TadhX WX eXffbheVXf [h`T\aXf fhYßfT``Xag dhT_\߀Xf
techniquement pénalise également grandement les pouvoirs publics.
d) Des programmes sociaux appelés à monter en puissance
De manière plus favorable, on constate une dynamique de développement et de renforcement des
dispositifs d’action sociale existants, que ce soit sur le plan national - avec notamment la nouvelle Loi
fhe_TcebgXVg\bafbV\T_XWXUTfX bhU\Xafhe_Xc_Ta_bVT_ zgeTiXef_TVe€Tg\bae€VXagXWXfXei\VXfW¹TVg\ba
sociale au niveau des Municipalités de Maputo et Matola. Bien que les collectivités territoriales privilégient
pour le moment une approche plutôt caritative de l’action sociale (panier alimentaire, don de matériel,
don de vêtements…), et que leurs initiatives soient en grande partie déconnectées des actions menées
par les services de l’INAS, ces initiatives semblent aller dans le sens d’une meilleure prise en compte des
populations vulnérables.
CTe`\ VXf cbch_Tg\baf ih_a€eTU_Xf _Xf
personnes handicapées sont considérées
comme groupe prioritaires par la plupart des
dispositifs d’assistance sociale développés par
les différentes entités, que ce soit du côté des
services déconcentrés de l’Etat ou bien des
collectivités décentralisées. Cependant, en raison
WX_XheW\YàVh_g€zVb``ha\dhXeiXef_XhechU_\V
V\U_X `T\f Thff\ WX eXffbheVXf àaTaV\eXf Xg
matérielles limitées, ces programmes peinent pour
_X`b`XagzTggX\aWeX_XfcXefbaaXf[TaW\VTc€Xf
de manière satisfaisante.
72
Chapitre
4
e) Les secrétaires de quartier en position d’intermédiation entre usagers et services
Les secrétaires de quartier constituent généralement le tout premier recours pour la population locale
_befdh¹TccTeT†ghaUXfb\aWTaf_TYT`\__XfVb_Te\fXehaXaYTagfb\ZaXehacTeXag`T_TWXU€a€àV\XeWX
prestations sociales…) et ce sont donc souvent eux qui fXV[TeZXagWXeXVXib\eTaT_lfXeXgVTaT_\fXe_T
demande sociale de leurs administrés vers les services existant localement. En ce sens, l’administration
_bVT_XXfgha\agXe_bVhgXhe V_€zcTeg\eWhdhX_Wb\iXagf¹€_TUbeXe_XffgeTg€Z\XfW¹TVVb`cTZaX`XagfbV\T_
des personnes handicapées.
Les secrétaires de quartier remplissent également la fonction de pivot, de nœud d’intermédiation entre
les différentes services sanitaires et sociaux. Sur la carte ci-dessous, nous avons fait apparaître les nœuds
correspondant aux secrétariat de quartiers au milieu du réseau des fournisseurs de services sanitaires et
sociaux. On voit combien leur présence est fortement structurante pour le réseau local, incontournables
courroies de transmission permettant l’articulation de la chaîne de service et les échanges intersectoriels,
notamment dans le champ de l’éducation et des services sociaux.
Santé
Éducation
Formation et Emploi
Services sociaux
Sport et Culture
Secrétaires de quartier
5\Xadh¹XYàVTVXVTe[\fgbe\dhX`XagXgVh_gheX__X`XaggefTaVe€VXflfg`Xge\TaZh_T\eXha\ffTaghfTZXef
et fournisseurs de services par l’intermédiaire des secrétaires de quartier présente toutefois certaines
_\`\gXfLes personnels des secrétariats de quartier ne sont pas toujours bien formés aux techniques du travail social
et peuvent éprouver WXfW\YßVh_g€fzTaT_lfXeVbeeXVgX`Xag_XfWX`TaWXfdh\_XhefbagTWeXff€Xf,
fhegbhg_befdhXVX__Xf V\fbagVb`c_XkXfXgfc€V\àdhXfVb``XWTaf_XVTfWXfcXefbaaXf[TaW\VTc€Xf.
Il n’ont bien souvent qu’une vision parcellaire de l’éventail de services existants dans leur quartier
ou dans les quartiers avoisinants en raison d’un manque d’accès à l’information, ce qui limite leur
VTcTV\g€zbe\XagXe_XhefTW`\a\fge€fiXef_XffgehVgheXfTccebce\€Xfz_XhefUXfb\af.
La situation de gatekeeper qu’ils occupent à l’intersection de la demande sociale et de l’offre de
service peut amener le développement de logiques clientélistes avec leurs administrés. En effet,
c_hf_XfeXffbheVXffbageTeXfc_hf_Xf\aW\i\Whfbag\ag€e‚gzVbafgeh\eXWXfeTccbegfWXV_\Xag_XTiXV
le détenteur du pouvoir au niveau local pour faciliter la satisfaction immédiate de leurs besoins de base
(Badie, 1992).
73
74
Discussion
Recommandations pour les acteurs du territoire
I/ Par axes d’intervention
77
II/ Par secteurs d’intervention
81
75
Recommandations pour les acteurs du territoire
9TVXz_TYT\U_XffXWXf`€VTa\f`XfWXVbaVXegTg\ba_bVT_X\_fX`U_XW€fbe`T\f\aVbagbheaTU_XW¹Xai\fTZXe
le développement de stratégies volontaristes en faveur des personnes handicapées dans l’agglomération
WX@Tchgb @Tgb_T!4h WX_zWX_¹bc\a\bachU_\dhXXgWX_TfbV\€g€XaZ€a€eT__¹XafX`U_XWXfTVgXhefWh
gXee\gb\eXfbagTccX_€fzfX`bU\_\fXei\ZbheXhfX`XagThgbheWXVXggXcebU_€`Tg\dhX-
Entreprises
du secteur privé
Fournisseurs
de services
publics et privés
Bailleurs
de fonds
nationaux et
internationaux
Services
de l’Etat
(Centraux et
déconcentrés)
ONG
Internationales
d’appui
PERSONNES
HANDICAPÉES
Collectivités
territoriales
(Municipalités)
Médias
APH
Autres
associations
et groupes de la
société civile
76
Milieu
académique
et universitaire
Discussion
A partir des suggestions recueillies auprès différents acteurs rencontrés au cours de ce diagnostic, nous
_\iebaf\V\haXafX`U_XWXeXVb``TaWTg\bafXgWXcebcbf\g\bafWX`Ta\eXzYTibe\fXe_TflaXeZ\XXg_T
convergence des initiatives entreprises sur le territoire.
I/ Par axes d’intervention
Axe 1
Sensibiliser et informer sur les droits des personnes handicapées
Informer les personnes handicapées sur leurs
droits fondamentaux, notamment dans le champ
de l’accès aux services, en prenant appui sur la
Convention des Nations Unies relative aux Droits
des personnes handicapées.
FXaf\U\_\fXe _¹bc\a\ba chU_\dhX Tàa WX YT\eX
évoluer le regard porté sur les personnes
handicapées, en s’appuyant notamment sur les
médias et les APH.
Informer les personnes handicapées sur les
programmes de l'INAS existants, ainsi que sur
la nouvelle loi de protection sociale basique, au
travers des APH.
Informer les professionnels de l’action
sanitaire et sociale sur les services disponibles
sur le territoire, par exemple par la diffusion
d’annuaires de services.
FXaf\U\_\fXe_XfcTeXagfz_Ta€VXff\g€WXfVb_Te\fXe_XhefXaYTagf[TaW\VTc€fXace\be\g€WTaf_Xflfg`X
ordinaire inclusif.
FXaf\U\_\fXeXgYbe`Xe_XfgXV[a\V\XafWhZ€a\XV\i\_z_Tce\fXXaVb`cgXWX_¹TVVXff\U\_\g€c[lf\dhX_bef
de la conception de bâtiments neufs, suivant les principes du dessin universel.
FXaf\U\_\fXe_XfXageXce\fXfWhfXVgXhece\i€z_¹X`UThV[XWXcXefbaaXf[TaW\VTc€Xf!
FXaf\U\_\fXe_XfXageXce\fXfWhfXVgXhece\i€z_T`€_\beTg\baWX_TVVXff\U\_\g€WXf_\XhkWXgeTiT\_Xgz
l’ergonomie des postes de travail.
7\YYhfXeXgXae\V[\e_XfTib\eXk\fgTagfhe_TdhXfg\baWh;TaW\VTcTh@bmT`U\dhXXgc_hffc€V\àdhX`Xag
en milieu urbain, par la production d’études et de rapport associant étroitement les APH, le milieu
universitaire et l’INE.
Axe 2
Mettre en œuvre et améliorer le cadre législatif existant
4cc_\dhXe_XfgXkgXfXg_b\fXk\fgTagfabgT``XagVXhkZTeTag\ffTag- la gratuité des médicaments et des soins de santé pour les personnes handicapées les plus vulnérables
dans les unités de santé et dans les pharmacies publiques
- l’exemption de frais de scolarité pour les enfants handicapés issus de familles modestes
- l’embauche de personnes handicapées dans le secteur public
4`c_\àXe_XW€c_b\X`XagWX_€WhVTg\ba\aV_hf\iXce\be\gT\eX`XagWTaf_XfXVbaWT\eXXg_Xfhc€e\Xhe!
77
Recommandations pour les acteurs du territoire
Accélérer la mise en place du Conseil National du Handicap ainsi que l’élaboration du PNAD II (2011%#$(!
<afgTheXeWXf`€VTa\f`Xf\aV\gTg\YfTiTagTZXfàfVThkbhVbXeV\g\YfdhbgTf`\a\`h`TàaWXYTibe\fXe
l'embauche de personnes handicapées dans les secteurs publics et privés.
4cc_\dhXe_XVTWeXgXV[a\dhXXg_€Z\f_Tg\YXk\fgTagTàaWXeXaWeXTVVXff\U_X- les bâtiments publics (administrations, hôpitaux, infrastructures sportives…),
- les bâtiments accueillant du public (banques, magasins, musées…),
- les transports publics (chapas, machibombos…),
- l’espace public (rues, trottoirs, parcs…).
6_Te\àXe_XfVbaW\g\bafW¹Tgge\Uhg\baXg_XfWeb\gfTYY€eXagfz_TVTegXWXcXefbaaX[TaW\VTc€XZeTgh\g€
des transports publics, des médicaments, des évènements culturels…).
6_Te\àXe_Te€cTeg\g\baWXfVb`c€gXaVXfXageXB?8Xg4?WTaf_XcebVXffhfWXW€VXageT_\fTg\baz_³hieX
notamment dans les secteurs en lien avec le développement sanitaire et social.
4cchlXe_XcebVXffhfWXeTg\àVTg\bacTe_8gTg`bmT`U\VT\aWX_T6baiXag\baWXfATg\bafHa\XfeX_Tg\iX
aux Droits des personnes handicapées.
Axe 3
Rendre le système de services sanitaires et sociaux plus inclusif
9be`Xe_XfcebYXff\baaX_fWXffXei\VXffTa\gT\eXfXgfbV\Thkz_¹TVVhX\_Xgz_Tce\fXXaV[TeZXWXcXefbaaXf
handicapées (professeurs, agents de santé, éducateurs sportifs, formateurs…).
Améliorer l'accessibilité physique des services sanitaires et sociaux selon les principes du dessin universel
(construction de rampes d’accès, aménagement de la mobilité intérieure, adaptation des toilettes…) pour
leur permettre d'accueillir des usagers handicapés dans une approche inclusive.
Renforcer l’accessibilité de l’information pour les personnes handicapées au sein des services (Braille,
ThW\b c\VgbZeT``Xf `h_g\ _TaZTZX®! Tàa WX _¹TWTcgXe Thk W\YY€eXagXf \aVTcTV\g€f T\af\ dh¹Thk
caractéristiques linguistiques des usagers.
Favoriser le développement de services de support permettant d’assurer un lien entre les services
ordinaires et les services spécialisés (services de transport adapté, services de traduction en langue
WXff\ZaXfbh5eT\__XfXei\VXfW¹T`€aTZX`XagWX_bZX`XagfTiXVabgT``Xag- la création sur le territoire d’un service support d’Information, d’Orientation et d’Accompagnement
Social (SIOAS) composé d’équipes mixtes société civile, communauté, travailleurs sociaux de
l’administration locale
_¹Tcch\zWXffXei\VXffhccbegWXfg\a€fc_hffc€V\àdhX`XagThkYX``Xf[TaW\VTc€XfWTiTagTZX
exclues du système des services sanitaire et sociaux (cours d’alphabétisation, garderies pour les
enfants, groupes de parole et d’entre- aide….)
9T\eXVbaiXeZXe_Xf`€g[bWb_bZ\XfXg_Xfbhg\_fhg\_\f€fcbhe\WXag\àXeXgTVVb`cTZaXe_XfcXefbaaXfXa
situation de handicap.
Prendre appui sur les secrétariats de quartier pour déployer une stratégie de communication sociale
XYàVTVXz_¹€V[X_ba_bVT_XgcbheTeg\Vh_XebYYeXXgWX`TaWXWXfXei\VX!
Renforcer les échanges de pratique entre professionnels des services ordinaires et spécialisés.
7€àa\eTiXV_XfhfTZXefhaX6[TegXWXDhT_\g€WXffXei\VXffc€V\T_\f€fcXe`XggTag_Xhe\ag€ZeTg\baWTaf
le système commun.
Fg\`h_Xe_TWX`TaWXWXfhfTZXefWX`Ta\eXzYT\eXWX_¹T`€_\beTg\baWX_TdhT_\g€WXffXei\VXfcebcbf€f
une revendication politique des citoyens.
78
Discussion
Axe 4
Placer le Handicap au cœur de stratégies concertées de développement local
Favoriser une approche transversale pour intégrer
systématiquement les personnes handicapées parmi
les groupes prioritaires des projets et programmes
économiques et sociaux mis en œuvre par les différentes
institutions du territoire.
Renforcer les capacités des services d’action sociale des
Municipalités de Maputo et Matola, pour une meilleure
prise en compte des personnes handicapées.
6_Te\àXe_Xf`€VTa\f`XfWXVbbeW\aTg\baXageX_XffXei\VXf
sociaux des OLE, des AL et de la société civile au niveau
opérationnel.
<agXaf\àXeXgW\iXef\àXe_XfáhkW¹€V[TaZXXageXfXei\VXf
XageX _Xf @ha\V\cT_\g€f Xg _¹<A4F Tàa WX Z€a€eXe Wh
VTc\gT_fbV\T_fhe_Xc_Ta_bVT_-e€Y€eXaVX`XagW¹hfTZXef
échange de pratique, échange d’information…
Adopter une approche trans-territoriale dans la
e€cbafX Thk Xa]Xhk _bVThk Tàa WX W€cTffXe _X
découpage administratif entre Maputo et Matola et
aborder l’agglomération dans sa globalité.
6e€Xe ha 9beh` WX 6baVXegTg\ba z @Tchgb Xg @Tgb_T
associant la société civile organisée, les pouvoirs publics
locaux et les fournisseurs de services, pour instaurer un
W\T_bZhXcXe`TaXagz_¹€V[X__XWhgXee\gb\eX!
Elaborer et mettre en œuvre un plan d’action Handicap
inclusif au niveau local, sous l’impulsion du Forum de
concertation, avec des objectifs annuels précis par
thématiques, des acteurs responsables et des budgets
V_T\eX`Xag\WXag\à€f!
Développer et expérimenter un système de labellisation
WXf U{g\`Xagf Xg fXei\VXf \aV_hf\Yf z _¹€V[X__X WX
l’agglomération (système unique de pictogrammes
dans les services publics, les hôtels, les restaurants, les
parcs, les bâtiments accueillant du public, les gares…).
79
Recommandations pour les acteurs du territoire
Axe 5
Suivre et évaluer
EXaYbeVXe_XfVTcTV\g€fWXc_T\WblXeWh94@B7XgWXf4C;cbheiX\__Xez_\`c_€`XagTg\baWXfgXkgXf
existants et alerter l’opinion publique sur les conditions des personnes handicapées.
6e€Xe WXf \aW\VTgXhef fc€V\àdhXf WX fh\i\ ;TaW\VTc Xg eXaYbeVXe _Xf VTcTV\g€f WXf TVgXhef _bVThk
@ha\V\cT_\g€f<A4F4C;®zXYYXVghXe_X`ba\gbe\aZWXfcebZeT``XffbV\Thk`\fXa³hieX!
Contrôler l’application des normes d’accessibilité pour toutes les nouvelles constructions publiques ou
bien accueillant du public.
Contrôler la mise en œuvre effective de la Stratégie pour les Personnes Handicapées dans la Fonction
Publique (2009-2013) adoptée en septembre 2009.
Prendre appui sur le Conseil National du Handicap pour réaliser le monitoring et l'évaluation des politiques
publiques nationales et locales en faveur des personnes handicapées.
IX\__Xez_¹Tcc_\VTg\baWXfW\fcbf\g\bafVbaVXeaTagfc€V\àdhX`Xag_XfcXefbaaXf[TaW\VTc€XfWTaf_X
PEN III (2010-2014).
Capitaliser les bonnes pratiques et les rendre visibles auprès des acteurs de la zone.
80
Discussion
II/ Par secteurs d’intervention
Santé
Sensibiliser les personnes handicapées sur leurs droits en termes de
fTag€Xaf¹TcchlTagabgT``Xagfhe_¹Teg\V_X%(WX_T6baiXag\baXg
sur les textes existants au niveau national.
Améliorer l’accessibilité physique des unités de santé.
Améliorer l'accessibilité de l'information dans les unités de santé,
notamment les messages de sensibilisation et de prévention.
9be`Xe_XfcebYXff\baaX_fWX_TfTag€z_TVVhX\_Xg_Tce\fXXaV[TeZX
des personnes handicapées.
Améliorer l'accès aux médicaments et aux soins de santé pour
les personnes handicapées dans les unités de santé et dans les
c[Te`TV\XfchU_\dhXf-ZeTgh\g€WXf`€W\VT`XagfXgWXffb\afce\be\g€
WTaf_Xfà_XfWTggXagXWXfcbfgXfWXfTag€i\f\gXfzWb`\V\_Xcbhe_Xf
cXefbaaXfz`bU\_\g€e€Wh\gX!!!
Faciliter l'accès aux aides tecniques compensation et aux pièces de
rechange (création d'un atelier de fabrication et de maintenance de
matériel de compensation par exemple).
7€iX_bccXeWXffgeTg€Z\Xffc€V\àdhXfcbhe_XfcXefbaaXf[TaW\VTc€Xf
en matière de lutte contre le VIH/SIDA.
Améliorer les dispositifs de détection et de prévention du Handicap
dans les unités de santé.
4`c_\àXe_Xe€fXThWXfTag€Tha\iXTh_bVT_cbhee€cbaWeXz_TWX`TaWXWXfb\afabgT``XagWTaf_Xf
quartiers d’expansion.
Éducation
Sensibiliser les personnes handicapées sur leurs droits en termes d’éducation, en s’appuyant notamment
sur l’article 24 de la Convention et sur les textes existants au niveau national.
FXaf\U\_\fXe _Xf cTeXagf z _T a€VXff\g€ WX fVb_Te\fXe
leurs enfants handicapés, si possible dans le système
ordinaire.
Former les professeurs pour qu'ils soient en capacité de
recevoir des enfants handicapés dans leurs classes.
Améliorer l'accessibilité physique des écoles et
universités pour leur permettre d'accueillir des élèves
handicapées
CebWh\eXXg`XggeXzW\fcbf\g\baWh`Tg€e\X_W\WTVg\dhX
adapté aux différents types d’incapacité.
Exempter de frais de scolarité les enfants handicapés
issus de familles modestes.
Accélérer le déploiement de l'éducation inclusive,
notamment dans le secondaire et le supérieur.
Développer un service de traducteurs en langue des
signe au sein du Ministère de l’Éducation
81
Recommandations pour les acteurs du territoire
Formation professionnelle
Améliorer l'accessibilité physique des centres de formation professionnelle.
Adapter les cursus et les méthodologies de formation aux nécessités des personnes handicapées.
9Tibe\fXe_TVVfWXfcXefbaaXf[TaW\VTc€XfThflfg`XWXYbe`Tg\bacebYXff\baaX__XXgW\iXef\àXe_Xf
orientations possibles.
Renforcer le lien entre le système de formation et le secteur privé pour favoriser les débouchés postformations, notamment par le développement de dispositifs de stages en entreprise.
Emploi
Sensibiliser les personnes handicapées sur leurs droits en termes de travail et d’emploi, en s’appuyant
notamment sur l’article 27 de la Convention et sur les textes existants au niveau national.
4aT_lfXe_X`TeV[€WX_¹X`c_b\z@TchgbXg@Tgb_TTàaW¹€ghW\Xe_¹TW€dhTg\baXageX_XfUXfb\afWXf
entreprises et la force de travail disponible chez les personnes handicapées.
@XggeXXac_TVXhaXUbhefXWX`c_b\_bVT_XTàaWXYTibe\fXe_¹\agXeTVg\baXageX_XfbYYeXfXg_XfWX`TaWXf
d’emploi pour les personnes handicapées, en lien avec le Ministère du Travail et l’INEFP.
Favoriser l'embauche de personnes handicapées dans les entreprises et administrations des secteurs
chU_\VfXgce\i€fcTeXkX`c_XXa\afgTheTagWXf`€VTa\f`Xf\aV\gTg\YfTiTagTZXfàfVThkbhVbXeV\g\Yf
(quotas minimum).
FXaf\U\_\fXe_XfXVgXhece\i€z_T`€_\beTg\baWX_TVVXff\U\_\g€XgWX_¹XeZbab`\XWTaf_XageXce\fX!
Services et Programmes sociaux
Sensibiliser les personnes handicapées sur leurs droits en termes de protection sociale, en s’appuyant
notamment sur l’article 29 de la Convention et sur les textes existants au niveau national.
E€TYàe`Xe_T ce\fX Xa Vb`cgX WXf cXefbaaXf [TaW\VTc€Xf Vb``X ZebhcX ce\be\gT\eX WXf fXei\VXfXg
programmes sociaux.
Informer les personnes handicapées sur les dispositifs de protection sociale existants, et notamment sur
le nouvelle loi de protection sociale basique
en s'appuyant sur les APH.
Renforcer les capacités des techniciens
de l’INAS au niveau local, du district et des
provinces pour une meilleure prise en compte
Xg ha TVVb`cTZaX`Xag c_hf XYàVTVX WXf
personnes handicapées dans les programmes
sociaux.
Renforcer les capacités des services
d’action sociale des Municipalités de Maputo
et Matola, pour une meilleure prise en compte
des personnes handicapées.
Améliorer l’accessibilité physique des unités
fbV\T_XfXk\fgTagXfz@TchgbXg@Tgb_T!
82
Discussion
Sport et Culture
FXaf\U\_\fXe_XfcXefbaaXf[TaW\VTc€Xffhe_XhefWeb\gfXagXe`XfWXcTeg\V\cTg\baz_Ti\XVh_gheX__XXg
récréative, aux loisirs et aux sports, en s’appuyant notamment sur l’article 30 de la Convention et sur les
textes existants au niveau national.
Promouvoir la pratique d'activités physiques auprès des personnes handicapées et de leurs familles.
Faciliter le prêt ou l'achat de matériel permettant la pratique d'activités sportives adaptées.
Former des éducateurs sportifs dans le champ du sport adapté.
Améliorer l'accessibilité physique des infrastructures sportives dans les deux villes (stades,
gymnases...).
Appuyer la formation de clubs et d'associations sportives adaptées.
FXaf\U\_\fXe_XZeTaWchU_\VThkTVg\i\g€fWXfcbegTWTcg€TàaWXfhfV\gXehae€X_V[TaZX`XagWXeXZTeW
sur les capacités des personnes handicapées
Faciliter la production et la programmation d'œuvres impliquant des artistes handicapées.
4`€_\beXe_¹TVVXff\U\_\g€c[lf\dhXWXf\aYeTfgehVgheXfVh_gheX__XfXk\fgTagXf-V\a€`Tg[€{geXfVXageXf
culturels…
83
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%##(!
84
TABELAS E ILUSTRAÇÕES
ANNEXE 1 - Liste des Associations de personnes handicapées rencontrées
Associations de personnes handicapées
Représentant
ACAMO
Associação de Cegos e Amblíopes de Moçambique
José Diquissone
ACRIDEME
4ffbV\T}bWXcT\fXT`\ZbfWX6e\TaTf7XàV\‚agXf@XagT\f
Berta Biose
ADEMIMO
4ffbV\T}bWX7XàV\‚agXf@\_\gTeXfXCTeT`\_\gTeXfWX
Moçambique
I\eZ\_\b8iTe\fgbJTaX_T
ADEMO
4ffbV\T}bWbf7XàV\XagXf@bT`U\VTabf
Ricardo Moresse
ADESU
4ffbV\T}bWbf7XàV\‚agXfWb8af\abFhcXe\be
Elias José David
ADPPDCM
ADPPDPM
Associação de Desporto da Pessoa Portadora de
7XàV\‚aV\TWT6\WTWXWX@Tchgb
4ffbV\T}b7Xfcbeg\iTcTeTCXffbTfVb`7XàV\‚aV\TWT
Provincia de Maputo
Raimundo Manuel Patrocinio
Alberto Chave Ngoma
AJODEMO
4ffbV\T}bWbf=biXaf7XàV\‚agXfWX@bT`U\dhX
Cantol Alexandre Pondja
AMDV
4ffbV\T}b@bT`U\VTaTWbf7XàV\XagXfI\fhT\f
José Alvaro Macou
AMMD
AMOFAS
ASUMO
CERCI
CINFORTECNICA
CODDEFAM
Associação Moçambicana de Mulheres portadoras de
7XàV\‚aV\T
Associação Moçambicana dos Familiares e Amigos dos
Surdos
Associação dos Surdos Moçambicanos
Cooperativa para a Educação e a Reabilitação de
Cidadões Inadaptados
4ffbV\T}bWX=biXafG€Va\VbfCbegTWbeXfWX7XàV\XaV\T
de Moçambique
6b`\g€WX7XYXfTWbf7XàV\‚agXfWTf9beTf4e`TWTfWX
Moçambique
Eufemia Amela
Marilia Filomena Amade
Agostinho Foliche
Nelson Beete
Sergio Manuel Simone
Tomas Chigamane
CPM
Comité Paralimpico de Moçambique
Jorge Miguel Bai Bai
NLHUVUKU
Grupo teatral
João Magaia
RAVIM
Rede para Assistência as Vitimas de Minas
?h\fF\_iXfgeXJT`hffX
FAMOD
9beh`WTf4ffbV\TXf@bT`U\VTaTfWX7XàV\XagXf
Ricardo Moresse
86
Annexes
Année de
création
GlcXWXW€ßV\XaVXWXfTffbV\€f
$,,(
Visuelle
1994
Intellectuelle
1992
Visuelle / Auditive /Moteur /Intellectuelle
1989
Visuelle / Auditive /Moteur /Intellectuelle
$,,(
Intellectuelle
2007
Visuelle / Auditive /Moteur /Intellectuelle
2003
Visuelle / Auditive / Moteur
$,,(
Moteur
2003
Visuelle / Moteur
2007
Moteur
$,,(
Auditive
1999
Auditive
2002
Auditive / Moteur / Intellectuelle
%##(
Visuelle / Auditive /Moteur /Intellectuelle
2002
Visuelle / Auditive /Moteur /Intellectuelle
2008
Visuelle / Auditive /Moteur /Intellectuelle
1997
Moteur
%##(
Moteur
1998
Réseau national des APH
87
ANNEXE 2 - Listes des Services de l’Etat et des Collectivités territoriales rencontrés
Service de l'Etat
NATIONAL
MAPUTO
Representant
Ministério da Mulher e da Acção Social
S.Excia Ministra
Iolanda Maria Cintura
Direcção Nacional do Instituto Nacional de
Acção Social
Directora nacional
Lúcia Bernardete Pedro
Maivosse
Direcção da Mulher e da Acção Social da
Cidade de Maputo
Directora provincial
Angelina Paulo Lubrino
Delegação do INAS da Cidade de Maputo
Delegada provincial
Cilda Antonio Cossa
Direcção de Saúde da Cidade de Maputo
Director provincial
António Paulino Rodrigues
Direcção da Educação e Cultura da Cidade
de Maputo
Director provincial
Gedião João Jamo
Direcção da Juventude e Desportos da
Cidade de Maputo
Director provincial
Antonio Alberto Munguambe
Direcção Distrital da Mulher e Acção Social
Wb7\fge\gb@ha\V\cT_a“(
Directora distrital
Ana Eduardo C. Invõa
Direcção da Mulher e da Acção Social da
Provincia de Maputo
Director provincial
Luciano José
Delegação do INAS da Provincia de Maputo
Delegado provincial
Geraldo Abilio Bazo
Direcção de Saúde da Provincia de Maputo
Directora provincial
Cremilda Alice da Silva
PROVINCE Direcção de Educação e Cultura da Provincia
Director provincial
DE MAPUTO de Maputo
Lucas Paulo Fernando
Direcção da Juventude e Desportos da
Provincia de Maputo
Directora provincial
4aT4_UXeg\aTJTgX
Serviço de Saúde, Mulher e Acção Social da
Cidade de Matola
Directora
Celeste Moreira
Collectivite's territoriales
Vereação de Saúde e Acção Social do
Municipio de Maputo
Representant
Vereador
Alexandre Munguambe
Vereador
Simião Mucavele
Vereação / Administração do Distrito
@ha\V\cT_a“(
Vereador
Lourenzo Duarte Mabanga
Gabinete do Genero, Empoderamento da
Mulher e Acção Social do Municipio
Directora
Florencia Muianga
MUNICIPALITÉ Vereação de Educação, Cultura e Desporto
DE MAPUTO do Municipio de Maputo
MUNICIPALITÉ
Vereação da Cultura, Juventude e Desportos
DA MATOLA
Vereador
do Municipio da Matola
Posto Administrativo de Infulene
Chefe do posto
88
José Bento Coffe
Manuel Ouana
Annexes
ANNEXE 3 - Liste des Fournisseurs de services sanitaires et sociaux rencontrés
SANTÉ
Fournisseurs de services sanitaires et sociaux
Statut
Quartier
Associação dos alvanários de Moçambique
Privé
%(WX=ha[b
7\eXV}b7\fge\gT_WT@h_[XeX4V}bFbV\T_Wb7\fge\gb@ha\V\cT_a“(
Public
%(WX=ha[b4
Centro ortopédico - A.F. Abegão Lda
Privé
Alto-Maé
Centro de saúde de Bagamoyo
Public
Bagamoyo
Centro de saúde de Bagamoyo
Public
Bagamoyo
Cooperativa para a educação e a reabilitação de cidadões inadaptados
Privé
Baixa
7XcTegT`XagbWX`XW\V\aTàf\VTXeXTU\_\gT}bWb;bfc\gT_6XageT_
Public
Central
Centro ortopédico do Hospital Central
Public
Central
Serviços de oftamológia do hospital central
Public
Central
Centro de saúde Licuacuanine
Privé
Khongolote
Centro de saúde de Khongolote
Public
Khongolote
Centro de saúde de Denise Irmãos
Privé
Khongolote
Farmácia Khongolote
Privé
Khongolote
Farmacia Licuacuanine
Privé
Khongolote
Centro de saúde de Magoanine A
Public
Magoanine A
Associação dos Medicos Tradicionais de Moçambique
Privé
Magoanine A
Centro de saúde Kungaya
Privé
Magoanine B
Posto de saúde Magoanine Tendas
Public
Magoanine C
Posto de saúde Magoanine Tendas
Public
Magoanine C
6XagebWX`XW\V\aTàf\VTXeXTU\_\gT}bI\^[X_T
Privé
Malhangalene
Centro de reabilitação infantil de Malhangalene
Public
Malhangalene
Centro de saúde Tinashe
Privé
Malhazine
Farmacia de Malhazine
Privé
Malhazine
Farmacia Aloe Vera
Privé
Malhazine
Centro de saúde de Ndlavela
Public
Ndlavela
Farmâcia Stefane
Privé
Ndlavela
Posto de saúde de T3
Public
T3
CINFORTECNICA
Privé
Urbanização
Ministerio Arco- Iris
Privé
Zimpeto
Centro de Saúde de Zimpeto
Public
Zimpeto
Centro de saúde Moyo
Privé
Zimpeto
Farmacia Zabdiel
Privé
Zimpeto
Hospital psiquiatrico de Infulene
Public
Zimpeto
89
ANNEXE 3 - Liste des Fournisseurs de services sanitaires et sociaux rencontrés
Fournisseurs de services sanitaires et sociaux
EDUCATION
Statut
Quartier
Escola comunitária 1° de Maio
Privé
1° de Maio
Associação de cegos e ambliopes de Moçambique
Privé
Alto Maé
8fVb_Tce\`Te\TVb`c_XgT<aYh_XaX5XaàVT
Public
Bagamoyo
Escola de educação especial nº 1
Public
Bairro Central
Escola primária completa Especial n°2
Public
Bairro Central
CERCI
Privé
Baixa
4ffbV\T}b`bT`U\VTaTWbfWXàV\‚agXfi\fhT\f
Privé
Hulene B
Escola primaria completa 1 de Junho
Public
Jorge Dimitrov
Escola primaria completa São Francisco Xavier
Privé
Jorge Dimitrov
Escola comunitária Jorge Dimitrov
Public
Jorge Dimitrov
Escola primaria Unidade 29
Public
Jorge Dimitrov
Escola Primária do 2° grau de Mubukwane
Public
Jorge Dimitrov
Escola primaria Unidade 29
Public
Jorge Dimitrov
Escola primaria completa São Francisco Xavier
Privé
Jorge Dimitrov
Escola comunitária Missão Yoido
Public
Khongolote
Escola primeira completa de Khongolote
Public
Khongolote
Escola comunitária Missão Yoido
Public
Khongolote
Escola comunitária Hitahlula
Privé
Khongolote
Escola primaria 19 de Outubro
Public
Magoanine A
Colégio Ilia
Privé
Magoanine A
Centro de alfabetização da Igreja Evangélica da Salvação de Moçambique
Privé
Magoanine A
Escola primaria completa de Magoanine A
Public
Magoanine A
Escola secundaria de Magoanine A
Public
Magoanine A
Centro de alfabetização de adultos da Igreja Assembleia de Deus
Privé
Magoanine A
Centro de alfabetização e educação de adultos
Public
Magoanine A
Centro de alfabetização da Igreja Evangélica da Salvação de Moçambique
Privé
Magoanine A
Escola primaria de Magoanine B
Public
Magoanine B
Escola primaria Artur Hussene Canana
Public
Magoanine C
Escola primária completa 10 de Janeiro
Public
Magoanine C
Centro de recursos de Magoanine C
Privé
Magoanine C
Escola comunitária da ADEMO
Privé
Malhangalene
Escola primária completa de Malhazine
Public
Malhazine
Escola secundária de Malhazine
Public
Malhazine
Escola primária completa Samora Machel
Public
Ndlavela
Escola primária completa de Ndlavela
Public
Ndlavela
Escola secundária 3 de Maio
Privé
Ndlavela
Escola primária completa Unidade T3
Public
T3
Escola primária Nossa Senhora do Livramento
Public
T3
Escola comunitária Nossa Senhora do Livramento
Privé
T3
Escola comunitária Nossa Senhora do Livramento
Privé
T3
Escola primaria completa de Zimpeto
Public
Zimpeto
Escola primaria completa Ingrid Chawner
Public
Zimpeto
Ministerio Arco- Iris
Privé
Zimpeto
90
Annexe
Fournisseurs de services sanitaires et sociaux
EDUCATION
Quartier
8fVb_Tce\`Te\TVb`c_XgTJ\elT`h
Public
Zimpeto
Escola secundaria Quisse Mavota
Public
Zimpeto
8fVb_Tce\`Te\TVb`c_XgTJ\elT`h
Public
Zimpeto
ACAMO
Privé
Alto Maé
<afg\ghgbATV\baT_WX8`ceXZbX9be`T}bCebàff\baT_5T\eeb6XageT_
Public
Bairro Central
<afg\ghgbATV\baT_WX8`ceXZbX9be`T}bCebàff\baT_5T\eeb6XageT_
Public
Bairro Central
6XagebWXYbe`T}bcebàff\baT_WXX_XgebgXVa\TWb<A89C
Public
FPLM
Associação comunitária Tintswalo
Privé
Jorge Dimitrov
6T\kT6b`ha\gye\TWX@\VebàaTaTfWX@Tchgb AbegX
Privé
Jorge Dimitrov
<afg\ghgbATV\baT_Wb8`ceXZbX9be`T}bCebàff\baT_@TV[TiT
Public
Machava
Colégio Ilia
Privé
Magoanine A
Associação dos Medicos Tradicionais de Moçambique
Privé
Magoanine A
Centro de alfabetização de adultos da Igreja Assembleia de Deus
FORMATION
Associação das Mulheres Jovens Vítimas das Cheias de 2000
PROFESSIONNELLE
Centro de recursos de Magoanine C
ET
Associação cultural Muhodjo
EMPLOI
SERVICES
ET
PROGRAMMES
SOCIAUX
Statut
Privé
Magoanine A
Privé
Magoanine C
Privé
Magoanine C
Privé
Magoanine C
Escola comunitária da ADEMO
Privé
Malhangalene
Associação de crédito Josina Machel
Privé
T3
CINFORTECNICA
Privé
Urbanização
Centro juvenil Ingrid Chawner
Privé
Zimpeto
Associação Reconstruindo a Esperança
Privé
Zimpeto
Ministerio Arco- Iris
Privé
Zimpeto
Escola secundaria Quisse Mavota
Public
Zimpeto
Associação Reconstruindo a Esperança
Privé
Zimpeto
Associação Nthananu
Privé
Zimpeto
Associação Agro-Pecuária de Golhosa
Privé
Zimpeto
Associação Agro-Pecuária de Golhosa
Privé
Zimpeto
Associação das escolinhas
Privé
Jorge Dimitrov
Escola primaria completa São Francisco Xavier
Privé
Jorge Dimitrov
Centro infantil Sol de Khongolote
Privé
Khongolote
Escola comunitária Missão Yoido
Public
Khongolote
Colégio Ilia
Privé
Magoanine A
Centro de alfabetização da Igreja Evangélica da Salvação de Moçambique
Privé
Magoanine A
Escolinha Anjo Azul
Privé
Magoanine B
8fVb_\a[TFTVe\àV\bWT@}X
Privé
Magoanine B
Escolinha Cantinho da Borboleta
Privé
Magoanine B
Escolinha Magoanine B
Privé
Magoanine B
Escolinha Glim-Glim
Privé
Magoanine B
Centro infantil Casa da Familia
Privé
Magoanine C
Centro de recursos de Magoanine C
Privé
Magoanine C
Associação cultural Muhodjo
Privé
Magoanine C
91
Annexes
ANEXO 3 - Liste des Fournisseurs de services sanitaires et sociaux rencontrés
Fournisseurs de services sanitaires et sociaux
SERVICES
ET
PROGRAMMES
SOCIAUX
SPORT ET
CULTURE
Statut
Quartier
Centro de trânsito de Malhangalene
Public
Malhangalene
Escolinha Santa Baquita
Privé
Malhazine
Associação Yinguisseta
Privé
Malhazine
Associação Yinguisseta
Privé
Malhazine
Escolinha Alegria
Privé
Ndlavela
Escolinha Nova
Privé
Ndlavela
Centro infantil Funda
Privé
Ndlavela
Escola comunitária Arco-Iris
Privé
Ndlavela
Centro infantil Villas
Privé
Ndlavela
Centro infantil Flor da Paz
Public
T3
Obra Dom Orion
Privé
Zimpeto
Associação de activistas de educação para a sociedade
Privé
Zimpeto
Associação de activistas de educação para a sociedade
Privé
Zimpeto
Futebol Clube de Chindjerere
Privé
Jorge Dimitrov
Associação comunitária Tintswalo
Privé
Jorge Dimitrov
Associação comunitária Tintswalo
Privé
Jorge Dimitrov
Futebol clube de Khongolote
Privé
Khongolote
Comissão desportiva
Privé
Magoanine C
Grupo cultural Ngalanga
Privé
Magoanine C
Grupo cultural Muthimba
Privé
Magoanine C
Centro comunitário aberto de Magoanine C
Public
Magoanine C
Associação cultural Muhodjo
Privé
Magoanine C
Selmas Ballet
Privé
Malhangalene
Selmas Ballet
Privé
Malhangalene
Selmas Ballet
Privé
Malhangalene
Raizes Futebol Clube
Privé
Ndlavela
92
RAVIM - RÉSEAU D'ASSISTANCE AUX VICTIMES DE MINES
4i!@\_TZeX@TUbgXa¥+(%
5T\eebWT@T_[TaZT_XaX@Tchgb
Tel: 21 417 859
E-mail: [email protected]
HANDICAP INTERNATIONAL MOZAMBIQUE
4i!4Zbfg\a[bAXgba¥',E"6
5T\eebWTCb_TaT6\`Xagb5@Tchgb
Tel/Fax: 21 486 298/21 486 302
E-mail: [email protected]
Website: www.handicap-international.org

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