Du levain pour Demain - Auxiliaires du Sacerdoce

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Du levain pour Demain - Auxiliaires du Sacerdoce
Du Levain pour Demain
Bulletin des sympathisants
Numéro 19
Sommaire
Editorial
Gérard Aleton
Les jeunes pélerins de Créteil à Salvador da
Bahia
Elisabeth, Komi, Jennifer, Marie-Cécile et les jeunes
pèlerins de Créteil.
Témoignages des paroisiennes de Santa
Cruz
Traduction
Trente huit ans dans le nordeste brésilien
(1964- 2002)
Interview du père Joseph Servat par Evelyne Bénévent
Le christianisme en quelques mots
Leonardo Boff- théologien et philosophe-traduction
Os jovens peregrinos de Salvador da Bahia
Elisabeth, Komi, Jennifer, Marie-Cécile e os jovens
peregrinos de Créteil.- tradução
Testemunhos de mulheres acolhedoras da
paróquia de Santa Cruz
O cristianismo em poucas palavras
Evelyne Bénévent, jeune femme francobrésilienne, membre du bureau de l’association a
eu l’occasion d’interviewer à Toulouse le père
Joseph Servat qui pendant 38 ans fut prêtre fidei
donum dans le nordeste brésilien. Engagé par
Dom Helder Camara, il a travaillé avec les
populations
rurales
nordestines
vivant
concrètement « l’option préférentielle avec les plus
pauvres » Le père Joseph Servat revient sur ses
années passées au Brésil tout en portant un
regard aigü sur l’évolution de l’Église et de la
Société brésilienne.
Enfin, je ne résiste pas au plaisir de vous inviter
à lire un bref article que vient de publier le
théologien brésilien Leonardo Boff intitulé : « le
Christianisme en quelques mots » qui, comme le
laisse pressentir le titre, donne à comprendre
l’essentiel de notre foi en quelques mots
justement.■
Gérard Aleton
Leonardo Boff- teólogo e filósofo
Editorial
A
l’occasion des JMJ, 47 jeunes de Créteil
étaient reçus à Salvador de Bahia dans la
paroisse de Santa Cruz et par les sœurs
Auxiliaires du Sacerdoce avant de
descendre vers Rio de Janeiro. Les jeunes
témoignent ici de ce moment privilégié qu’ils
vécurent avec enthousiasme dans la grâce de la
rencontre et la chaleur de l’accueil brésilien. Les
familles d’accueil elles-mêmes ne sont pas en
reste pour exprimer la chance d’avoir pu recevoir
des jeunes répondant ainsi à l’interrogation de
Marie-Cécile, l’une des jeunes du groupe, qui
écrit de façon plus personnelle à l’occasion de
son séjour à Salvador : « Je n’ai pas de recul sur ce
que je peux éventuellement avoir apporté à mes frères
brésiliens, mais je me suis sentie véritablement aimée par
eux et pour moi c’était une fête à la fois intérieure et
extérieure ».
Les générations de chrétiens se suivent en
évoluant. Après le témoignage des jeunes
rentrant heureux de Brésil, nous entendrons un
ancien missionnaire qui a œuvré au Brésil de
1964 à 2002.
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Du dimanche 7 juillet au lundi 29 juillet 2013, 47
jeunes du diocèse de Créteil partaient en un
voyage d’immersion au Brésil dont le point
d’orgue fut les JMJ de Rio de Janeiro.
L’organisation des JMJ ne prévoyait que deux
semaines au Brésil mais grâce au père Alain
Dutertre, les jeunes eurent la chance de vivre
une semaine à Salvador, précédant la semaine
missionnaire à Pétropolis où ils retrouvèrent les
autres groupes et les JMJ de Rio proprement dit.
J’ai lu avec grand plaisir leurs carnets de voyage
colorés. Je pense à celui des jeunes d’Orly,
Villeneuve-le-Roi et Ablon sur Seine ainsi qu’à
celui de Philippe Gbone Komi.
Pour le bulletin, les jeunes pèlerins de Créteil
sous la coordination de l’une d’entre eux –MarieCécile Misak- ont rédigé le récit de leur séjour à
Salvador où ils furent accueillis par les familles
de la paroisse de Santa Cruz et les sœurs
Auxiliaires du Sacerdoce. Les propos des jeunes
découvrant une nouvelle culture et la chaleur de
l’accueil brésilien sont enthousiastes, mais ceux
des familles d’accueil ne le sont pas moins
démontrant ainsi la vérité et la richesse de ces
rencontres.
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Numéro 19
Bulletin des sympathisants
Les jeunes pèlerins de
Créteil à Salvador da Bahia
N
ous sommes un groupe de 47 jeunes du
diocèse de Créteil, accompagnés par le
père Alain Dutertre, le frère Cyril Crom
et Emmanuelle Patte, laïque. Depuis un an, nous
nous préparons chacun dans nos paroisses à ces
Journées mondiales de la jeunesse (JMJ), par des
groupes de partage, des actions solidaires pour
venir en aide aux démunis, et aussi des activités
lucratives dans nos paroisses respectives, qui
nous ont permis de financer ce séjour (repas,
débats, concerts, ventes diverses). Nous ne nous
connaissons pas entre nous.
Les JMJ auront lieu du 23 au 29 juillet, précédées
d’une semaine dite : « missionnaire » à
Petrópolis, mais nous avons la chance de
découvrir le Brésil deux semaines avant cet
événement, à Salvador de Bahia, motivés par le
père Alain.
Les jeunes de Créteil avec la sœur Cécile (assise
à droite) sur la plage de la « Patience »
Pendant le vol, deux chanceux ont accès
quelques instants à la cabine de pilotage. MarieCécile nous confie : « Nous étions à grande vitesse
(900 km/h) et pourtant j’avais l’impression d’être
immobile au-dessus des nuages. N’en serait-il pas de
même sur le plan de la foi ? Parfois nous avons
l’impression de ne pas avancer, mais en fait, Dieu est
proche de nous… ». Le commandant de bord nous
cite dans son message d’accueil à l’arrivée à Rio.
Mais nous redécollons déjà pour Salvador… le
temps de mieux connaître la population et de
partager notre ferveur avant l’apothéose du
temps avec le Pape François… crescendo, c’est
un temps qui se mérite !
Nous voulons témoigner de cette semaine à
Salvador car elle nous différencie des 200 autres
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pèlerins de Créteil qui sont arrivés par la suite
directement à Petrópolis.
Pendant toute notre première semaine au Brésil,
Sœur Cécile, de la Communauté des Sœurs
Auxiliaires du Sacerdoce, nous guide à Salvador
et nous accompagne à la paroisse Santa Cruz où
nous logerons accueillis par le Père Ariobaldo.
Après pareil périple, difficile de trouver le
sommeil et quelques-unes contemplent le
tabernacle, réalisant ainsi l’accomplissement du
projet tant espéré. Nous cherchons le repos
dans l’église même pour quelques heures
seulement car de nouvelles aventures nous
attendent. Sœur Cécile a en effet concocté pour
notre groupe un programme non-stop mais en
incluant dès le premier jour un temps de
baignade sur la plage dénommée : « Patience ».
La ville de Salvador est bien surprenante : de
grands immeubles modernes jouxtent des
bâtisses plus modestes. Nous sommes tous très
touchés par les saluts amusés et sincères des
brésiliens. Extrait d’un carnet de bord : « Nous
étions traités comme des princes. Certaines bonnes dames
(tôt le matin), bénévolement nous préparaient le petit
déjeuner et étaient à nos petits soins ; d’autres nous
attendaient pour nous accompagner dans des familles pour
le bain du matin et la lessive, car à l’église il fallait se
restreindre pour de l’utilisation de l’eau. Dans certaines
familles modestes, ils nous accueillaient (nous inconnus)
chez eux comme leurs frères et sœurs, toujours dans ce
désir de bien faire, en mettant tout à notre disposition.
C’était une grande leçon d’humilité et de service du
prochain qui nous a été montrée lors de cette semaine. »
Mais aussi comment comprendre qu’il règne ici
une telle insécurité la nuit ?
Célébration à Santa Cruz avec les pères Alain
Dutertre et Ariobaldo
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Bulletin des sympathisants
Le déjeuner des Religieuses Auxiliaires du
Sacerdoce le lundi est typique : haricots noirs,
poisson mariné, jus d’Umbu et Guarana avec de
bonnes glaces aux parfums exotiques… Les
religieuses nous apprennent que par leur
vocation, elles s’attachent à révéler le Christ à
tous, ainsi que l’Amour dont Il veut nous
combler, par une vie de communauté dont le
cœur est la contemplation dans l’action. Ainsi,
Sœur Dilma travaille dans la formation, Sœur
Cécile accompagne les détenus, Sœur Jacinete
côtoie des personnes en situation de rue. Nous
entendons au séminaire Jean-Marie Vianney,
dont le recteur est le Père Mauricio, le
témoignage d’un futur prêtre : « Il convient
d’actualiser le message du Christ afin d’éviter de
ressembler à des statues… » Ce soir-là, Audrey,
Marie-Cécile et Jennifer animent un temps
spirituel partagé par les nombreux paroissiens
venus y participer. Ca y est ! Nous réalisons que
nous sommes au Brésil !
Le lendemain, plongés dans le cœur historique
de la ville, nous ouvrons nos yeux tout grands
ébahis devant les magnifiques décors de la
Basilique cathédrale de Salvador. Le père Alain,
qui a vécu au Brésil et y est très attaché, nous est
d’une aide précieuse pour entrer en profondeur
dans la découverte de la ville. Ce mardi soir, au
moment de la messe, nous avons vécu
l’« Abraço », coutume brésilienne où les
nouveaux venus sont pris dans les bras des plus
anciens. Ce qui différencie une messe française
d’une célébration brésilienne : le signe de croix
initial est chanté, les lecteurs, quêteurs et
ministres de la communion habillés d’un
vêtement spécial, la quête se fait en procession,
toute l’assemblée bénit les offrandes et les chants
tous très dynamiques et gestuels sont repris par
l’assemblée.
Mercredi 10 juillet, nous allons au foyer de
« Claire Amitié » qui forme professionnellement
(coiffure, couture, etc.) et humainement des
jeunes filles des favelas. Sans parler portugais, la
visite de l’atelier couture devient irrésistible.
Philippe témoigne : « Des petites filles se sont
préparées des mois pour nous accueillir et personnellement
j’ai passé un après-midi de pure émotion notamment avec
la présentation de leur chorégraphie sur l’hymne des JMJ,
suivie d’une capoeira à laquelle nous avons participé dans
la joie et la bonne humeur. Avant notre départ, j’étais un
peu triste car je me disais : si ça se trouve je ne vais plus
jamais voir certaines d’entre elles, et je me posais cette
question : Pourquoi ces jeunes innocentes n’avaient elles
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pas le droit de naître et vivre dans une famille normale,
avec les moyens qu’il faut ? Tellement elles étaient
adorables. » C’est une totale immersion grâce à ce
monde associatif. « C’est vraiment ce que nous
recherchions ! » confient Ophélie et Damien.
Jeudi 11 juillet, quelques pèlerins en s’égarant
goûtent aux joies d’une vraie manifestation
sociale brésilienne,
avant de retrouver la
spiritualité de la Trinité par une rencontre avec
frère Eric qui a choisi de vivre au milieu des
SDF. L’église de la Trinité lui a été confiée en
2000 où chaque matin, chacun retrouve un peu
de dignité autour d’un café afin de consolider sa
sortie de la drogue et autres tentations. Le
partage se fait en toute confiance de cœur à
cœur. A notre tour, le soir, nous tâchons de nous
faire mutuellement confiance en exprimant ce
que nous pouvons améliorer au sein de notre
groupe. Par la suite, un grand moment de silence
et d’adoration nous aide à améliorer la recherche
de la sérénité et à vivre intensément chaque
rencontre. Rendre grâce nous apparaît tellement
nécessaire… !
Le vendredi 12 juillet, après avoir visité le
quartier pauvre des Alagados, autrefois sur
pilotis, nous passons l’après-midi du vendredi à
la Basilique Nosso Senhor do Bonfim, important
lieu de pèlerinage, où l’on se rend pour les
multiples grâces reçues dans toutes les situations
de la vie.
Samedi 13 juillet, l’immersion continue car nous
nous rendons par petits groupes de 2 ou 3 chez
des paroissiens, si bien reçus que le prêtre doit
même en appeler certains au téléphone pour
retrouver ses brebis ! Soir d’émotions car nous
quitterons demain Salvador pour un week-end
découverte à Rio…
Au revoir, Salvador da Bahia! Cette entrée en
matière nous permet d’envisager les semaines
suivantes à Petrópolis et Rio conscients des
réalités du pays, qui nous est déjà devenu très
attachant malgré les inégalités frappantes.
Désormais, nous serons beaucoup plus
nombreux, ce sera une atmosphère sans doute
plus confortable et plus encadrée, mais bien
moins en immersion dans l’authenticité du
Brésil. Une autre forme de pèlerinage s’annonce,
en compagnie de notre évêque Michel Santier,
mais cette semaine à Salvador a soudé le groupe,
tant entre jeunes de Créteil qu’avec le père Alain
et les autres accompagnateurs.
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Bulletin des sympathisants
Sur ce premier épisode de l’aventure, MarieCécile conclut plus personnellement: « C’est la
première fois que je participais à des JMJ. Sans l’Eglise,
je n’aurais pas fait l’effort d’un si grand voyage. Dès lors,
autant dire que tout a été découverte et enrichissement :
tout d’abord le Brésil (culture diversifiée, grand métissage,
bonne nourriture, nature abondante, inégalités, insécurité
mais aussi développement), puis la vie d’une paroisse
brésilienne, très dynamique (abraço, t-shirts expressifs,
chants avec gestes, signe de croix chanté, jeunes qui
montrent joyeusement leur foi). Grâce à Sœur Cécile, j’ai
appris l’importance des religieux dans l’aide aux
défavorisés et celle d’être missionnaire dans de multiples
milieux.
Plus personnellement, grâce aux Brésiliens, des moments
qui me font progresser m’ont été donnés : pour la première
fois de ma vie, j’ai chanté seule au cours de la messe à
Santa Cruz (malgré l’appréhension); j’ai aussi pu jouer
de l’orgue à la basilique Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus
à Rio pour la messe diocésaine. Certaines rencontres
m’ont marquée et de très belles âmes m’ont rejointe
directement et personnellement. Il est vraiment merveilleux
de visiter Rio, car on voit le Christ nous bénir du haut de
la montagne, en presque en chaque endroit !
Ces JMJ me confortent dans cette place que j’ai dans
l’Eglise, que je tiendrai désormais avec une plus grande
sensibilité. Cette expérience me donne envie de dynamiser
les plus jeunes dans ma paroisse, de les motiver à prendre
part à l’animation des messes, de leur témoigner de la
réalité de l’Eglise universelle.
Cette semaine à Salvador a été la plus attachante du
séjour: la découverte de ce pays, le plus grand pays
catholique au monde, a commencé, avec la bienveillance
du Père Ariobaldo, par la rencontre des gens si généreux,
amicaux et fraternels de Santa Cruz, qu’ils sont pour
moi le visage du Brésil. Je suis heureuse d’être avec eux en
communion tous les dimanches. Je n’ai pas de recul sur ce
que je peux éventuellement avoir apporté à mes frères
brésiliens, mais je me suis sentie véritablement aimée par
eux et pour moi c’était une fête à la fois intérieure et
extérieure ; comme dit le Pape : « Une vraie fête de la foi
et de la fraternité qui commence ici-bas et n'aura pas de
fin ». » ■
Elisabeth, Komi, Jennifer, Marie-Cécile et les
jeunes pèlerins de Créteil.
Témoignages des familles
d’accueil
L
Marie-Cécile devant le Corcovado
Je vais reprendre simplement le cours de ma vie : en
paroisse, je joue de l’orgue le dimanche à la messe et fais
partie de l’équipe d’accompagnateurs en catéchuménat.
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a visite de notre paroisse et de notre ville
fut certainement très positive pour nous
et pour eux. Leur intégration dans les
familles et l’église fut naturelle et tranquille. La
différence de langues et de coutumes ne fut en
rien un obstacle. Dans ma famille, nous avons
contribué un peu à l’adaptation de quelques
jeunes et au partage d’expériences. Pour nous ce
fut très positif de les recevoir pour les intégrer et
réfléchir ensemble ; ce fut aussi un moment de
rencontre spirituelle en faveur de la vie et de
l’amitié.
Lors des repas familiaux pris chez moi, nous
avons partagé barbecue, chants et réflexion. A
cette occasion, j’ai pu sentir la grande force de la
foi et du partage. Les jeunes qui sont venus à la
maison nous ont fait écouter leurs musiques. Ce
fut important pour eux. Nous avons appris cette
semaine que les barrières, les difficultés de la vie,
les lieux où nous vivons, ne sont pas importants
s’il y a foi et espérance. Quand, on fait quelque
chose de cœur pur, tout va bien, les personnes se
comprennent, se rejoignent dans la foi, les
prières et les louanges à Dieu. Nous comprenons
que nous sommes tous égaux sous le regard de
Dieu et que nous vivons pour aider le prochain,
partager nos expériences et enseignements.
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Bulletin des sympathisants
L’intégration des jeunes Français durant cette
semaine de visite a ouvert nos cœurs et les a
affermis dans leur pèlerinage vers les JMJ.
Avec ma famille, nous avons recueillis beaucoup
de bénéfices de cette expérience en plus de
nouveaux amis et d’histoires incroyables ! C’est
certainement vrai de leur côté également. Nous
en serons éternellement reconnaissants ! ■
Eliete, mère de famille, qui a accueilli Philippe,
originaire du Portugal, ainsi que d’autres jeunes.
J
e ne sais comment décrire cette semaine,
pendant laquelle des jeunes joyeux et gentils
ont amené beaucoup de joie à la paroisse de
Santa Cruz. Passer une semaine avec ces jeunes
fut de la plus grande importance pour nous car
nous avons pu mettre en pratique le
commandement : « Aime ton prochain comme
toi-même ! », en nous mettant à leur place et en
faisant tout notre possible pour qu’ils se sentent
accueillis comme nous aimerions qu’ils le fassent
avec nous !
Ce fut incroyable de pouvoir vivre de nouvelles
expériences, appréhender la culture française et
avoir des amis sympathiques et joyeux. Ils ont
apprécié notre nourriture, l’accueil dans nos
maisons, nous ont fait compliment de notre joie
et nous ont laissé une invitation à découvrir leur
culture, là-bas en France.
Ce fut incroyable de partager avec des jeunes
« révolutionnaires » qui ne veulent pas seulement
le changement mais sont eux-mêmes le
changement, des moments festifs, de
découverte, de culture et de prière. Ils nous
donnèrent à comprendre que bien que
différents, nous sommes identiques et que nous
poursuivons
le même objectif de créer un
monde meilleur, prouvant ainsi que notre foi
peut remuer des montagnes. Rien ni personne ne
peut arrêter les jeunes du Christ ! Cette semaine
très dense a passé comme si elle ne comptait que
deux à trois jours mais fut suffisante pour créer
des liens d’amitié et nous laisser de nostalgie. ■
jeunesse à une action plus missionnaire là où
l’Eglise aurait besoin de lui, il a accepté en 1964,
de se mettre, comme prêtre fidei donum, au service
de l’Amérique latine et en particulier des
populations rurales du Nordeste du Brésil.
Dom Helder Camara, l’archevêque prophète de
Recife, l’a engagé à Rome, lors du concile
Vatican II, pour participer à l’organisation dans
l’immense Brésil, d’un mouvement d’Action
Catholique Rurale et d’une action pastorale
insérée dans les diverses situations économiques
et sociales de l’époque. Ce sera pour le père
Servat l’occasion de découvrir et de vivre
concrètement « l’option préférentielle avec les
plus pauvres ».
Rentré en France en 2002, après trente huit-ans
de service au Nordeste brésilien, le père Joseph
Servat vit actuellement à Toulouse où il a été
interviewé le 23 août 2013 par Evelyne
Bénévent, jeune femme franco-brésilienne,
membre du bureau de l’association. A cette
occasion, il nous livre une analyse
particulièrement fine de la société et de l’Église
brésilienne.
Le père Joseph Servat a écrit le livre « En
mission au nordeste du Brésil » publié par
l’Harmattan
que
nous
vous
invitons
chaleureusement à lire pour poursuivre l’article.
Juliana, jeune de la paroisse Santa Cruz.
Le père Joseph Servat, né en 1922 dans la
montagne ariégeoise, est devenu prêtre du
diocèse de Pamiers le 29 juin 1947. Pendant dixsept ans, il est resté au service de son diocèse, en
paroisse et comme aumônier de l’Action
Catholique Rurale. Se sentant appelé depuis sa
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Evelyne Bénévent et le père Joseph Servat
devant Dom Helder Camara
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Trente huit ans dans le
nordeste brésilien (19642002)
Q
ue retenez-vous de votre mission au
Brésil ? Des prêtres de votre diocèse
partent-ils encore « fidei donum »
pour l’Amérique Latine actuellement ?
Un grand projet, une grande espérance,
malgré tant de forces qui semblent opposées
surtout dans l’Eglise (Vatican et Brésil).
Formé en France presque exclusivement dans
l’Action Catholique, surtout rurale, encouragé
par Dom Helder, par quelques évêques et
prêtres brésiliens, je suis parti comme prêtre
« Fidei donum », sans bien connaître la réalité
ni la langue portugaise, à la découverte du
monde rural des Etats du Nordeste du
Brésil si différents de notre monde rural
européen. La réponse a pourtant été féconde
et riche d’expériences diverses surtout au
service des « camponeses1 » dans les diverses
régions nordestines : (Mata dans la zone de la
canne à sucre, Agreste des petits agriculteurs
et Sertão des grandes sécheresses), avec de
grandes rencontres d’ensemble : trois à São
Paulo et une à Nova Iguaçu (R.J.). Avec la
venue du successeur de Dom Helder (Dom
José Cardoso ), canoniste réformateur venu de
Rome, il m’ a fallu officiellement quitter ce
type de travail au service du monde rural
pour pouvoir rester dans le diocèse de
Recife, ma mission n’étant, d’après le nouvel
archevêque, que d’administrer des paroisses et
d’abandonner ce qui pour lui plus était plus
politique
que religieux. J’avais auparavant
profité d’une année de recyclage au Québec
pour laisser élire un successeur aumônier, (qui
a plutôt agi comme administrateur
et
secrétaire général) et qui n’a tenu que
quelques années pour fonder ensuite une
famille. Dans ma paroisse d’Itapissuma en
extension en pleine zone sucrière, j’ai
soutenu dans la région, les actions du
mouvement paysan (occupations de terre et
« assentamentos », CPT2, débuts du MST3).
Malade, accidenté, très fatigué je suis rentré en
France à l’âge de quatre vingt ans. Après moi,
très peu de prêtres sont partis vers le Brésil
et aucun ne provenait de la région de
Toulouse. J’avais vécu une grande espérance
voulant témoigner d’une action libératrice de
Jésus Christ dans un monde de misère et
d’esclavage. De nombreux militants(es) avaient
surgi dans ce monde trop méprisé, (On les a
bien oubliés depuis), quelques prêtres sont
« nés » dans cette action. Mais une Eglise
déclinante s’est repliée sur ces « œuvres » et
institutions. Jusqu’à ces derniers temps, par
courrier et téléphone, j’ai essayé de soutenir
quelques militants et des prêtres vieillissants,
souvent découragés. Peu se sont adaptés aux
temps nouveaux. Les évêques prophètes( style
Dom Helder) ont été remplacés par d’autres «
hommes d’Eglise » plus
soucieux
des
structures que des combats du Peuple de
Dieu.
Nous avons du mal à sentir en France si la
grande aventure brésilienne (CEB4s,
théologie
de
la
libération,
option
préférentielle pour les pauvres) a entrainé
l’ensemble de l’Église brésilienne ou si elle a
été minoritaire même durant sa belle période
(1962- 1999) ?
Je suis loin de pouvoir dire que l’ensemble
de l’Eglise brésilienne est rentrée, dans ces
élans nouveaux, fruits de l’Esprit Saint (CEBs,
théologie de la libération, action préférentielle
« avec »
et
non
seulement « pour » les
pauvres). Néanmoins, l’orientation a souvent
été maintenue par les instances de direction
des évêques (CNBB) (Conferência Nacional dos
Bispos do Brasil) et la Conférence des
Religieux du Brésil (CRB) sur le plan national.
Votre mission fut adossée à des prophètes
dont Helder Camara est le meilleur exemple.
Ce prophétisme continue-t-il de nos jours ?
Le type de prophétisme (évêques prophètes )
que j’ai connu au début, a bien diminué,
sinon disparu. Les nominations romaines ont
nivelé le terrain. Mais il reste encore des
évêques émérites d’esprit conciliaire.
Etes-vous toujours en lien avec le Brésil et
son Église ? Y-a-t-il une suite à son action ?
1
Les paysans
CPT : Commission Pastorale de la Terre
3
MST : Mouvement des Sans-Terre
2
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4
CEB : Communauté Ecclésiale de Base
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Bulletin des sympathisants
J’ai maintenu peu de liens avec le Brésil ;
quelques prêtres et militants avec lesquels
j’essaye de garder un contact. Ils sont un peu
perdus et oubliés dans une Eglise qui a
changé ses centres d’intérêt. Parti depuis plus
de dix ans, je me suis trop éloigné des
problèmes et des valeurs brésiliennes pour
pouvoir m’étendre sur ce sujet.
Pourquoi la théologie de la libération fut-elle
si férocement attaquée alors qu’elle est dans
le droit fil de l’évangile ?
La théologie de la libération appelle justice,
responsabilité et appui aux et avec les plus
pauvres, ouvriers agricoles,
petits paysans,
femmes seules et le monde indigène. Ce sont
des missions et services essentiels de l’Eglise
qui a trop souvent été liée aux groupes les
plus riches et les plus influents de la société.
Elle a aidé à remettre en question les structures
de la société associées à la possession de la
terre et des moyens de production, plaçant
au premier plan l’accès aux moyens de vivre,
l’éducation intégrale, la santé et à la dignité
d’homme fils de Dieu. Le but de cette théologie
est de rendre aux pauvres la dignité par un
travail reconnu et rémunéré dans une société
plus juste tout en ayant le souci de
l’épanouissement des groupes humains dans
le respect de leur culture et de leur foi.
D’après vous, les CEBs ont-elles un avenir ?
Peut-on même envisager une autre forme
d’action pour faire adhérer le peuple
chrétien?
Les CEBs ont la plupart du temps perdu
leur originalité de « faire Eglise d’une autre
manière » pour devenir des groupements
diocésains ou paroissiaux directement orientés
par les diverses pastorales. Dans la mesure
où celles-ci se développent, les CEBs nées
d’une prise de conscience chrétienne des
exigences du baptême dans la vie et les
services
de tous les jours - souvent sans
aucune présence de prêtre ou de religieux- et
unissant les divers aspects de la vie à la
Parole de Dieu, risquent d’être étouffées dans
leur surgissement premier. La base en était la
foi toute simple de consciences responsables.
Elle devient trop souvent obéissance,
exécution d’orientations données et non
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conscience illuminée dans la simplicité de la
foi par l’Esprit de Dieu. Dans la mesure où
elles sont dociles à des orientations venues
d’ailleurs, elle perdent leur fraîcheur et leur
originalité. Comment animer les découvertes
et les réponses de personnes responsables face
à la vie, nourries par une vraie contemplation
de la Parole de Dieu ? Un ministère
respectueux peut aider en éclairant mais ne
peut décider.
Y-a-t-il un découragement dans l’Église
brésilienne d’aujourd’hui ?
Parti depuis plus de 10 ans, je ne puis juger
l’actualité brésilienne mais dans mes dernières
années brésiliennes je n’avais pas connu la
triste impression de fin d’une Eglise comme
on le ressent actuellement en France.
Que
pensez-vous
du
charismatique au Brésil ?
mouvement
Au temps de la guerre froide, j’ai connu au
Nordeste les mouvements
charismatiques
comme un essai brillant de démobilisation
des lourds efforts que nous faisions dans
les milieux populaires ruraux et urbains.
Moins il y avait effort de conscientisation et
de libération, et plus s’épanouissaient les
chants
triomphalistes
et acclamations
charismatiques.
D’où
la
joie et les
encouragements des diocèses qui n’acceptaient
pas l’ évangélisation difficile et dangereuse des
milieux
populaires. Les
mouvements
charismatiques devenaient la grande espérance
liturgique de certains évêques et de beaucoup
de prêtres.
Quelle est votre appréciation par rapport aux
JMJ qui se déroulent en ce moment ?
Je ressens un grand effort d’organisation mais
où les laïcs ont peu de place. La venue d’un
nouveau pape qui a monopolisé l’attention des
« média » est devenu le grand pôle
d’attraction. D’où
viennent les
jeunes,
comment vivent –ils leur foi dans leurs pays,
comment s’évangélisent-ils à Rio ? Nous
souhaitons partager l’espoir d’un monde jeune,
animé
par
l’Evangile pour construire un
monde nouveau. La joie d’un pape source
d’espérance a en partie compensé notre
attente mais le peuple de Dieu des baptisés
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Bulletin des sympathisants
n’est
pas
responsable.
apparu comme
pleinement
Quel serait votre message d’avenir ?
Le Brésil grandit et sera l’un des grands pays
du monde de demain. Nous lui avons donné
ce que nous avions de meilleur. Saura-il mettre
ses richesses matérielles et surtout humaines
et spirituelles au service de l’humanité dans
les années qui viennent ? Possédant la
première Eglise du monde par sa population
baptisée, ses congrégations religieuses, avec un
ministère sacerdotal qui grandit en nombre et
en qualité, le Brésil bénéficie d’une population
jeune et variée.
Va-t-il mettre ces immenses possibilités
pour que le ferment de l’Evangile soulève et
humanise pleinement l’Amérique Latine et le
monde du vingt-et-unième siècle ? C’est le
vœu ce ceux qui ont donné la meilleur part
de leur vie au service des plus pauvres de ce
continent. C’est aussi la responsabilité d’une
grande Eglise dans un grand Brésil « num
Brasil grande » comme le proclame son
peuple. Le 22 avril 1500, Pedro Alvaro Cabral
et son équipage portugais ont baptisé ces
nouvelles terres du nom de « a terra da Santa
Cruz » « la terre de la Sainte Croix ».
L’exportation d’un
bois
couleur
rouge
braise « O pau brasil » a fait oublier ce premier
nom donné à un continent devenu le Brésil.
Mais on ne peut oublier le nom donné par
les marins portugais !
Notre Brésil veut toujours rester la terre de
la Sainte Croix. ■
Père Joseph Servat- propos recueillis par
Evelyne Bénévent.
Le christianisme en peu de
mots.
N
ombreux sont ceux, chrétiens ou non,
qui se demandent ce qu’est l’essence du
christianisme ? Que voulait le Christ –
d’où provient le mot christianisme- quand il est
venu parmi nous, voici plus de deux mille ans ?
La réponse se doit d’oublier pour un moment
tout l’appareil doctrinal élaboré au cours de
l’histoire pour aller directement à l’essentiel
exprimé en mots simples pour être
compréhensible par tous.
04/10/2013
Jésus n’a pas commencé par s’annoncer luimême ou bâtir une église. Il a annoncé le
Royaume de Dieu, dont la signification profonde
est le rêve d’une absolue révolution qui se
propose de transformer
les
relations
personnelles, sociales, cosmiques, trop souvent
défigurées, pour les mettre en relation avec
Dieu. Ce Royaume commence lorsque les
personnes adhèrent à cette annonce pleine
d’espérance et assument l’éthique du Royaume à
savoir l’amour inconditionnel, la miséricorde, la
fraternité sans frontière, l’humble acceptation
d’un Dieu vécu comme un Père d’une infinie
bonté.
En plus de la proclamation du Royaume de
Dieu, quelle fut l’intention originelle de Jésus ?
Les apôtres lui posèrent directement la question
en utilisant les circonlocutions linguistiques de
l’époque : « Seigneur, apprends-nous à prier » (Luc
11,1). Ce qui revenait à demander « Donne-nous un
résumé de ton message ; quelle est ta proposition ? »
Jésus répondit avec le Notre Père. C’est la
quintessence de la parole de Jésus, la parole qui
sans aucun doute fut proférée par la bouche du
Jésus historique.
Dans cette prière, tout le message de Jésus est
concentré : Dieu-Abba (papa), l’être humain et
ses besoins. En résumant, il s’agit à la fois de
notre Père et de notre pain dans l’arc tendu vers
le Royaume de Dieu. Ici se rencontrent les deux
mouvements : un chemin vers le ciel où se
trouve Dieu comme Abba, notre Père chéri, avec
son projet de sauver toute la création (le
Royaume) et un chemin sur terre où se trouve
notre pain sans lequel nous ne pouvons vivre.
Remarquons qu’il ne dit pas « mon Père » mais
« notre Père », ni « mon pain » mais « notre pain
quotidien ».
Nous pouvons prononcer « amen » seulement si
nous unissons les deux pôles : le Père et le pain.
Le christianisme se réalise dans cette dialectique :
annoncer un Dieu bon parce que c’est le Père
chéri qui développe un projet de libération totale
et veut donner en même temps le pain comme
moyen de vie pour tous.
Nous connaissons la tragédie qui est arrivée à
Jésus. Le Royaume fut repoussé et son prophète
exécuté sur la croix. Dieu prit le parti de Jésus et
le ressuscita. La résurrection n’est pas la
réanimation d’un cadavre mais la naissance d’un
« nouvel Adam » (Corinthiens 15.45). La
résurrection c’est la réalisation du projet du
Royaume dans la personne de Jésus comme
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Bulletin des sympathisants
anticipation de ce qui va arriver à tous et à
l’univers entier.
L’exécution de Jésus et sa résurrection ont
ouvert un espace qui permit le surgissement d’un
mouvement à la suite de Jésus : les premières
communautés familiales et locales et finalement
l’Eglise comme communauté de fidèles et
communauté de communautés.
« Le Christianisme- le minimum du minimum » a
recueilli l’évolution historique du christianisme
avec ses zones d’ombre et de lumière pour
finalement s’insérer dans le défi de la
mondialisation de l’humanité. Cette dernière
s’est découverte vivant dans une maison unique,
la planète Terre, gravement menacée par la crise
écologique généralisée qui pourrait mettre en
péril le futur de notre civilisation y compris
même la survie de l’espèce humaine.
Le christianisme peut contribuer à la sauvegarde
de l’humanité car, si l’on se réfère aux Ecritures
judaïque-chrétiennes, Dieu est « le souverain
amoureux de la vie » (Sagesse 11,24) et ne
permettra pas que la vie et le monde, assumés
par le Verbe, disparaissent de l’histoire. ■
Leonardo Boff- théologien et philosophe
Os jovens peregrinos de
Créteil a Salvador da Bahia
S
omos um grupo de 47 jovens da diocese de
Créteil – subùrbio de Paris (NDLT),
acompanhados pelo Pe Alain Dutertre,
pelo Frei Cyril Crom e por Emmanuelle Patte
que é leiga. Durante um ano, cada um de nos se
preparou na sua paroquia a participar da
Jornada Mundial da Juventude – JMJ, fazendo
parte de grupos de reflexão, realizando açōes
solidarias de ajuda a pessoas pobres, e buscando
angariar fundos para financiar esta viagem
(promoção nas nossas paroquias de jantares, de
mesas redondas, de concertos, de vendas
diversas). Nos, membros do grupo, não nos
conheciamos no inicio.
A Jornada serà de 23 a 29 de julho, precedida da
« semana missionària » em Petropolis (80 km do
Rio de Janeiro – NDLT). O nosso grupo tem a
chance de descobrir o Brasil em Salvador da
Bahia, duas semanas antes da Jornada. O Pe
Alain nos motivou para vivermos esta
experiência.
Durante o voo para o Brasil, dois entre nos tem
acesso à cabina de pilotagem. Marie Cécile nos
04/10/2013
fala : « Apesar da alta velocidade (900km/h) eu tinha
a impressão de estar parada acima das nuvens. Nao seria
assim com a Fé ? As vezes a gente està com a impressão
de nao avançar. No entanto, Deus està proximo da
gente. .. » O commandante do avião menciona o
nosso grupo na sua mensagem de boas vindas
ao Rio…. E jà estamos decolando novamente
para Salvador…. um tempo para conhecer
melhor o povo e de partilhar com ele a nossa fé,
antes dos dias da apoteose com o Papa
Francisco…. Crescemos com eles… um tempo
que vale a pena ... !!
Queremos aqui testemunhar esta semana em
Salvador, porque ela nòs diferencia dos demais
200 jovens de Créteil que chegaram depois
diretamente em Petrópolis.
Durante nossa primeira semana no Brasil, somos
acompanhados em Salvador por Irmã Cécile, da
Comunidade das Irmãs Auxiliares do Sacerdocio.
Ela nos encaminha até a paroquia da Santa Cruz
onde seremos hospedados. O Pe Ariobaldo nos
acolhe.
Depois de tão longa viagem, o sono custa
chegar, e alguns de nos contemplam o
tabernaculo, tomando consciência da realidade
do projeto tão esperado. Descansamos apenas
algumas horas, pois novas aventuras nos
esperam. Irmã Cécile organizou para nosso
grupo um programa « non-stop » que começa no
primeiro dia com um banho de mar numa praia
com nome de : « Paciência ». A cidade de
Salvador surpreende bastante : altos prédios
modernos ao lado de construçōes modestas.
Fomos marcados pelas saudaçoes alegres e
sinceras dos brasileiros. Alguém escreveu :
« Fomos tratados como principes. Senhoras voluntarias
chegavam muito cedo para preparar o café da manha,
cuidando de nos com carinho. Outras nos acompanhavam
em casas de familias para tomarmos um banho e lavar a
nossa roupa, pois o uso da agua na Igreja era restrito.
Familias pobres nos acolheram como irmãos, sempre com
grande empenho, colocando tudo à nossa inteira
disposição. Nos vimos nessa semana uma grande lição de
humildade e de serviço ao proximo. » Por outro lado,
como compreender a grande insegurança que
impera à noite ! ?
Na segunda feira, fomos recebidos na casa das
Religiosas Auxiliares do Sacerdocio com um
almoço típico : feijão preto, peixe ensopado,
suco de umbu e guarana, e sorvetes gostosos de
frutas tropicais …. As Irmãs partilham conosco
sua vocação : anunciar Cristo aos irmãos, bem
como o Amor que Ele quer dar plenamente a
cada um de nòs. Isto elas realizam atravès de
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uma vida comunitària baseada na contemplaçao
e ação. Dilma trabalha na Educação. Irmã Cécile
na Pastoral carceraria junto aos presos. Irma
Jacinete encontra pessoas que vivem na rua. No
seminàrio Jean-Marie Vianney, cujo Reitor é o
Pe Mauricio, ouvimos o testemuho de um
seminarista : « É preciso atualisar a mensagem do
Cristo, sob pena de parecermos estatuas… ». Naquela
noite, Audrey, Marie-Cécile e Jennifer animam
um tempo espiritual que foi partilhado por
muitos paroquianos. Agora pronto ! Tomamos
consciência que estamos no Brasil !
No dia seguinte, mergulhamos no coração da
parte histórica da cidade. Ficamos admirados
diante das decoraçōes da Basilica catedral de
Salvador. O Pe Alain jà viveu no Brasil, e
continua muito apegado, ele nos ajuda muito a
descobrir a cidade em profundidade. Na terça
feira à noite, na hora da missa, recebemos o
« abraço » dado aos que chegam pelos mais
antigos. O que différencia uma missa brasileira
de uma missa francesa : o sinal da cruz é cantado
no inicio da missa ; os leitores, os encarregados
da coleta e os ministros da comunhao vestem
um vestido especial, o ofertorio é feito em
procissão, toda a assembléia abençoa as ofertas e
os cantos sempre muito ritmados e gestuados
são entoados pela assembléia.
Os jovens de Creteil com o padre Ariobaldo em
Salvador
Quarta feira 10 de julho. Vamos ao Albergue
« Clara Amizade » que promove formação
profissional
(cabelereira, costureira, etc.) e
humana para moças das favelas. Sem falar
português, a visita do atelié de costura se torna
muito engraçado. Philippe testemunha :
« Moçinhas se prepararam durante meses para nos
acolher. Pessoalmente, vivi uma tarde de pura emoçao,
com a apresentação por exemplo da coregrafia que
criaram com o hino da Jornada, e com a capoeira da
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qual participamos com alegria e descontraidos. Na hora
de ir embora, eu fiquei um pouco triste, pois eu me
perguntava : porque estas jovens inocentes nao tem o
direito de nascer e de viver numa familia normal, com os
meios necessàrios ? De tão amaveis que eram ! » Esse
mundo associativo nos propiciou uma imersão
total. « É realmente o que nos viemos buscar »
diz Ophélie e Damien.
Quinta feira 11 de julho. Alguns peregrinos se
perdem no caminho e experimentam as alegrias
de uma verdadeira manifestação social brasileira.
Logo em seguida nos encontramos na Igreja da
Trindade, com o Irmao Henrique que escolheu
de viver com o povo da rua. A Igreja da
Trindade lhe foi entregue no ano 2000. Cada dia
de manha, a dignidade das pessoas se afirma em
torno de um café, afim de consolidar a saida da
droga e de outras tentaçōes. A partilha é feita
com toda confiança, de coração a coração. À
noite, é nossa vez de manifestarmos a nossa
confiança mutua, expressando entre nos, tudo
aquilo que podemos melhorar no nosso grupo.
Segue um momento longo de silêncio e
adoração, que nos ajuda a melhorar a nossa
busca de serenidade e a viver intensamene cada
encontro. Este momento de ação de graças nos
parece tão necessàrio … !
Sexta feira 12 de julho. Visitamos o bairro pobre
dos Alagados, antigamente construido de
palafitas. Na tarde, visitamos a Basilica Nosso
Senhor do Bonfim, lugar importante de
peregrinação, onde vai gente para agradecer as
muitas graças recebidas, em todo tipo de
situaçōes de vida.
Sábado 13 de julho. A imersão continua … nos
vamos, em pequenos grupos de dois ou três, nas
casas de paroquianos. Somos tão bem recebidos
que o padre précisa ir chamar alguns de nos para
conseguir reunir o seu rebanho no alojamento à
noite! Noite rica em emoçōes, pois vamos deixar
Salvador amanha, e partir para um fim de
semana de descoberta do Rio…
Até logo, Salvador da Bahia ! Os primeiros
passos na realidade nos fazem vislumbrar as
semanas seguintes em Petropolis e Rio, com
consciência das realidades deste país do qual jà
nos sentimos apegados, apesar das desigualdades
enormes. De agora em diante, seremos muito
mais numerosos e teremos um ambiente
provavelmente mais confortavel e enquadrado,
porém muito menos imerso na autenticidade do
Brasil. Começa uma outra forma de
peregrinação, junto com o nosso bispo Michel
Santier. Mas o que guardamos é que esta semana
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em Salvador uniu o nosso grupo, tanto entre os
jovens de Créteil quanto com o padre Alain e os
demais acompanhantes.
Sobre este primeiro episodio da nossa aventura,
Marie-Cécile escreve uma conclusão mais
pessoal: « É minha primeira participação numa
Jornada Mundial da Juventude. Sem a Igreja, não teria
feito o esforço de fazer uma viagem tão longa. Dai em
diante, tudo foi descoberta e riqueza : o Brasil em
primeiro lugar (cultura diversificada, mestiçagem muito
importante, boa comida, natureza exuberante,
desigualdades,
insegurança,
mas
também
desenvolvimento). Depois, a vida de uma paroquia
brasileira, muito dinâmica (abraços, T-shirts expressivos,
cantos com gestos, sinal da cruz cantado, jovens que
mostram a sua fé com alegria). Graças a Irmã Cécile,
descobri o papel importante dos religiosos na ajuda às
pessoas pobres, e a sua atuação missionaria em muitos
meios sociais.
Para mim, pessoalmente, graças aos brasileiros, vivi pela
primeira vez da minha vida momentos que me fazem
crescer : cantei sozinha na missa na Santa Cruz (apesar
da apreensão) ; pude tocar Orgao na Basilica Santa
Tereza do Menino Jesus no Rio durante a missa
diocesana. Encontros com pessoas de alma belissima me
tocaram direta e pessoalmente. É maravilhoso visitar o
Rio, pois em quase todo lugar vê-se o Cristo nos abençoar
do alto da montanha !
Lembrando simplesmente o meu percurso da minha vida :
toco orgão nas missas de domingo e faço parte da equipe
de acompanhamento dos catecumenos. Essa Jornada me
fortalece no papel que tenho na Igreja. De agora em
diante vou desempenhà-lo com uma maior sensibilidade.
Esta experiência me encoraja a incentivar os mais jovens
na minha paroquia, de motiva-los a tomar parte na
animação das missas, e de lhes testemunhar a realidade
da Igreja Universal.
Esta semana em Salvador foi a que mais me tocou nesta
viagem : a descoberta deste pais, o maior pais catolico do
mundo, começou com a benevolência do Padre Ariobaldo,
pelo encontro com as pessoas tão generosas, amigas e
fraternas de Santa Cruz …. Elas são para mim o rosto
do Brasil. Fico feliz de me sentir com elas em comunhão
cada domingo. Não consigo ainda analisar aquilo que
posso ter levado para os meus irmãos brasileiros. Mas eu
sei que me senti verdadeiramente amada por eles. Para
mim, era uma festa interior e exterior ao mesmo tempo.
Como diz o Papa : « Uma verdadeira festa da fé e da
fraternidade que começa aqui na terra e não tera fim ». »
■
Elisabeth, Komi, Jennifer, Marie-Cécile e os
jovens preregrinos de Créteil.
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Testemunhos de familías
acolhedoras
A
visita a nossa paróquia e a nossa cidade
foi, com certeza muito positiva para nós
e para eles. A integração deles com as
famílias e a igreja foi muito natural e tranquila: A
diferencia de idiomas e dos costumes não foi
uma barreira, com certeza. Eu e minha família
contribuímos um pouco para adaptação de
alguns destes jovens e troca de experiências. Para
nós, foi uma experiência ótima recebê-los aqui,
servir para um conhecimento, uma integração e
reflexão, e também um momento de encontro
espiritual em prol de vida e amizade.
No almoço de família em minha casa, houve
churrasco, cantos, reflexão e eu pude perceber
como é grande a força da fé e da união; os
jovens que vieram a minha casa nos mostraram
suas músicas ao senhor e agente. Isso é
importante para eles.Tinhamos de aprender
dessa semana que não importem as barreiras, as
dificuldades ou em que lugar estamos, mas, se há
fé, esperança e quando se faz algo de coração
puro, tudo ocorre bem e as pessoas se
entendem, juntam sua fé , suas orações e louvam
a Deus. Percebemos que somos todos iguais aos
olhos de Deus e vivemos para ajudar a próximo
e partilhar nossas experiências e ensinamentos.
A semana de visita e integração dos franceses,
com certeza, abriu nossos corações e os
incentivou positivamente ainda mais para a
peregrinação deles na JMJ.
Com a minha família, levamos desta experiência,
muitas coisas boas, alem de amigos franceses e
histórias incríveis! E com certeza, eles também.
Somos eternamente gratos! ■
Eliete, mãe de familia
E
stou pensando ainda em como descrever
essa semana, esse povo alegre, gentil,
que trouxe muita felicidade a toda
comunidade da Paróquia Santa Cruz. Poder
passar uma semana com esses jovens foi de
suma importância para nós, foi possível colocar
em pratica o mandamento de “amar o próximo
como a ti mesmo”, pois nos colocamos no lugar
deles e fizemos tudo que estava ao nosso
alcance, assim como gostaríamos que fizessem
conosco para que eles se sentissem acolhidos!
Foi incrível, poder aprender novas experiências,
conhecer mais sobre a cultura francesa, e
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perceber o quão simpáticos, alegres e amigos.
Gostaram da nossa comida, do acolhimento nas
casas, elogiaram nossa alegria, e nos deixaram
um convite, de poder conhecer mais sobre a
cultura deles, lá na França.
Compartilhar momentos de festas, de
conhecimento, de cultura e principalmente de
oração, de entender que somos diferentes porém
iguais, com as mesmas metas de fazer um
mundo melhor, de jovens revolucionários que
não querem somente ver a mudança mas que
querem ser a mudança, provando que a nossa fé
pode mover montanhas, e que nada nem
ninguém pode parar com os jovens de Cristo!
Uma semana que parece ter sido apenas dois ou
três dias de tão rápido que passou, mas que foi o
suficiente para criar laços de amizade e deixar
muita saudade!!! ■
Julian, jovem da paroquia de Santa Cruz.
O Cristianismo em poucas
palavras
N
ão são poucos, cristãos ou não, os que
perguntam: o que o cristianismo
pretende? Cristo, de onde vem
"cristianismo”, o que pretendeu quando passou
entre nós, há mais de dois mil anos?
A resposta deve, por um momento, esquecer
todo o aparato doutrinário criado ao longo da
história e ir diretamente ao essencial. E esse
essencial deve ser expressado de forma que
pessoas simples possam entendê-lo.
Jesus não começou anunciando a si mesmo ou à
Igreja. Anunciou o Reino de Deus, que significa
o sonho de uma revolução absoluta, que se
propõe transformar todas as relações que se
encontram deturpadas, no pessoal, no social, no
cósmico e, especialmente, com referência a
Deus. Esse reino começa quando as pessoas
aderem a esse anúncio esperançador e assumem
a ética do Reino: o amor incondicional, a
misericórdia, a fraternidade sem fronteiras, a
aceitação humilde de Deus vivido como Pai de
infinita bondade.
Além de proclamar o Reino de Deus, qual é a
intenção original de Jesus? Os apóstolos fizeram
essa pergunta diretamente a Jesus, usando um
rodeio linguístico típico daquele tempo: "Senhor,
ensina-nos a rezar” (Lucas 11,1). Isso é o mesmo
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que pedir: "Dá-nos um resume de tua
mensagem; qual é a tua proposta?” Jesus
responde com o Pai Nosso. É a ipsissima vox Jesu:
a palavra que, sem dúvida, saiu da boca do Jesus
histórico.
Nessa oração está o mínimo do mínimo da
mensagem de Jesus: Deus-Abba e seu reino, o
ser humano e suas necessidades. Mais
resumidamente: trata-se do Pai nosso e do pão
nosso no arco do sonho do Reino de Deus.
Aqui, encontram-se os dois movimentos: um
rumo ao céu, e aí encontra a Deus como Abba,
Pai nosso querido e seu projeto de resgate de
toda a criação (o Reino); outro rumo à terra; e aí
encontra o pão nosso sem o qual não podemos
viver. Observe-se que não se diz "meu Pai”, mas
"Pai nosso”; nem "meu pão”, mas "pão nosso de
cada dia”.
Somente podemos dizer amém se unimos os
dois polos: o Pai com o pão. O cristianismo se
realiza nessa dialética: anunciar um Deus bom
porque é Pai querido que tem um projeto de
total libertação e, ao mesmo tempo, e à luz dessa
experiência, construir coletivamente o pão como
meio de vida para todos.
Conhecemos a tragédia que aconteceu com
Jesus. O Reino foi rechaçado e seu anunciador
executado na cruz. Porém, Deus tomou partido
por Jesus: o ressuscitou. A ressurreição não é a
reanimação de um cadáver; mas, a emergência
do "novo Adão” (I Coríntios 15,45). A
ressurreição é a realização do sonho do Reino na
pessoa de Jesus como antecipação do que vai
acontecer com todos e com o universo inteiro.
A execução de Jesus e sua ressurreição abriram
um espaço para que surgissem o movimento de
Jesus, as primeiras comunidades em âmbito
familiar e local e, por fim, a Igreja como
comunidade de fieis e comunidade de
comunidades.
“Cristianismo. O mínimo do mínimo” recolhe o
que significou o cristianismo na história, em seus
momentos de sombras e de luzes, até chegar ao
dia de hoje, com o desafio de encontrar seu lugar
no processo de mundialização da humanidade.
Esta descobre-se vivendo em uma única Casa
Comum, o planeta Terra, agora gravemente
ameaçado por uma crise ecológica generalizada,
que pode pôr em risco o futuro de nossa
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civilização, e, inclusive, a sobrevivência da
espécie humana.
O cristianismo pode contribuir com elementos
salvadores porque Deus, segundo as Escrituras
judaico-cristãs, é "o soberano amante da vida”
(Sabedoria 11,24) e não permitirá que a vida e o
mundo, assumidos pelo Verbo, desapareçam da
história. ■
Leonardo Boff- teólogo e filósofo
Que celles et ceux qui reçoivent une version
papier du bulletin et qui possèdent une adresse
électronique, n’oublient pas de nous la
transmettre.
Faites part de vos remarques et suggestions à
Cécile Biraud et Catherine Roth.
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Le site des auxiliaires du Sacerdoce :
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Vous y trouverez une présentation des sœurs
auxiliaires du Sacerdoce, les lettres aux amis, des
propositions de réflexion et de prière.
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