bulletin n°25 Décembre 2014 - Le site des auxiliaires du Sacerdoce

Transcrição

bulletin n°25 Décembre 2014 - Le site des auxiliaires du Sacerdoce
Du Levain pour Demain
Bulletin des sympathisants
Numéro 25
Les bergers accueillent la bonne nouvelle
Gouache de Claudio Pastro
Sommaire
Editorial
Cécile Biraud A.S.
Dans les prisons de Salvador
Cécile Biraud A.S.
Victor Hugo en Israël et Territoires
palestiniens
Camille de La Guillonière
Partage de vie en EHPAD
Jeannette et Anne-Thérèse A.S.
Les indiens Yanoamis veulent vivre
Jacques Hahusseau- Prêtre
Bataille pour le recueil de signaturesTraduction
Ivânia Vieira- Journaliste
Batalha por assinaturas
Ivânia Vieira- Jornalista
Editorial
L
a nuit n´est pas privée d´étoiles!
Pour voir les étoiles, Il est nécessaire
que notre vue ne soit pas éblouie par
la brillance des éclairages artificiels. Il nous
faut donc attendre que nos yeux,
progressivement, s´adaptent à la nuit.
Vous avez certainement déjà fait cette
expérience!
Attendre: C´est ce que nous faisons en cette
préparation de Noël, à la fois anniversaire du
passé et prémice du retour du Christ. C´est
ce que nous croyons même si notre foi est
parfois tremblotante. Avec ou sans crèche
16/12/14
dans les espaces publics, c´est cela qui nous
fait espérer notre SALVADOR avec joie!
Vous trouverez dans ce 25ème numéro de
notre bulletin, quelques unes de ces étoiles
qui brillent dans la nuit.
Rien de plus déprimant que de voir une
prison avec ses murs sales et suintant
d´humidité et pourtant, on peut y rencontrer
quelque lumière. Des chrétiens à travers le
monde, se rappelant ce que dit Jésus: “
J´étais prisonnier et vous M´avez visité!”
entrent chaque semaine dans ces lieux de
peine, d´angoisse et de violence. Ils y
rencontrent des personnes en quête de
dignité. Je vous emmènerai donc au Presídio
Salvador.
Camille de La Guillonnière, comédien et
membre de notre bureau, partage la forte
expérience vécue par lui cette année: Jouer
Victor Hugo des deux côtés de La Terre
sainte, terre de La naissance et terre de mort.
Autres étoiles de notre partage: Deux sœurs
Auxiliaires qui vivent dans notre Maison
“Bethléem” à Paray Le Monial, sont prêtes à
remonter le moral aux bien-portants que
nous sommes, à partir de leur expérience de
vie marquée par l´âge et la maladie
Le Brésil est une terre bien plus ancienne,
dans ses racines, que les cinq petits siècles de
sa “découverte” par les européens. Divers
peuples indiens essaient de survivre aux
multiples exactions des envahisseurs du
passé et de ceux d´aujourd´hui. Des
défenseurs s´associent à une lutte assez
déséquilibrée mais, là aussi, une foi habite
ceux qui se battent pour être reconnus dans
leur dignité. Jacques Hahusseau, prêtre dans
La Roraima, au nord du Brésil raconte...
Enfin, Ivânia Vieira nous conte La bataille
menée auprès de la société brésilienne pour
une profonde réforme politique: Des
évêques, des avocats, des personnes de
toutes
conditions
soutiennent
ce
mouvement de signatures pour que le
parlement s´engage effectivement à étudier
les modalités de cette transformation.
C´est grâce à une campagne de signatures de
ce genre : “fiche propre” que beaucoup de
Page 1/12
Du levain pour Demain
Numéro 25
Bulletin des sympathisants
candidats qui avaient des fiches sales ont dû
renoncer à se présenter aux dernières
élections. Les procès contre la corruption à
grande échelle, qui secoue le Brésil en ce
moment, font bouger beaucoup de monde!
Que ce Noël soit pour chacun de nous un
temps d´espérance. Le jour va se lever!■
Cécile Biraud A.S.
Dans les prisons de
Salvador
A
ujourd´hui, je vous emmène avec
moi dans une des prisons que je
visite à Salvador, le vendredi matin.
Après 2 portes, nous montrons nos
documents et le matériel que nous
apportons à un agent. Certains font leur
travail tranquillement, d´autres cherchent à
nous trouver en défaut. 3ème porte puis
encore 2 autres avant d´arriver dans la cour.
Là, plus de 1200 détenus. Coexistent toutes
les activités permises : Lavages, football,
groupes religieux, jeux de société, un peu
d´artisanat. Un mouvement se fait et des
cris: PASTORALE! Ceux qui sont torse nu,
vont mettre une chemise...s´ils en ont une !
Une vingtaine participe régulièrement.
Qui vient pour la première fois, est frappé
par la jeunesse de ces hommes en majorité
pauvres, jeunes, noirs ou métis, sans
beaucoup de scolarité. Toutes
les
statistiques montrent qu´ils courent
beaucoup plus de risques d´être arrêtés que
d´autres personnes.
Nous n´entrons jamais seuls mais formons
une équipe, 3 femmes et 3 hommes; Julia,
motivée parce qu´un membre de sa famille a
fait de la prison, Lucimeire, assistante sociale
et catéchiste, mère de famille comme Julia, et
moi, religieuse A.S. Les 3 hommes sont
pères de famille, Antonio est cadre
administratif dans une école, Silvino,
entrepreneur et militant politique, Joaquim
travaille dans le pôle chimique, de nuit. La
réalisation de notre mission passe par cette
petite communauté qui se retrouve hors de
la prison pour organiser les activités.
31/10/2014
J´admire ces compagnons qui donnent de
leur temps de repos pour cette activité
missionnaire!
Nous arrivons bien chargés: tabourets,
appareil de son, micro pour s´entendre
malgré le bruit ambiant, (D´autres groupes
religieux se réunissent avec beaucoup de
batterie et de cris, les appels et les jeux aussi
entretiennent l´ambiance) Tout se passe
dans un coin de la cour, par terre. J´apporte
un beau tissu qui sera étendu sur le sol audessus de la bouche d´égout comme support
de La Bible et de nos documents.
Après avoir pris des nouvelles des derniers
événements (votes au moment des élections,
vaccination des 120 chats qui vivent au
milieu des prisonniers!, libération de tel ou
tel, manque d´eau pendant une journée…)
Généralement les détenus ne se plaignent
pas les uns des autres pour ne pas subir de
dommages pires que ceux qu´ils endurent
déjà.
Nous avons élaboré avec la pastorale des
prisons un programme de catéchèse que
nous utilisons chacun à notre manière.
Aujourd´hui, j´anime avec Julia et Joaquim la
réunion de la cour, Antonio et Lucilmeire
sont montés à l´étage dans le quartier de
sécurité. Comme nous sommes très
différents, Il n´y a pas de redites d´ une fois
sur l´autre.
Chacun s´ingénie à faire réagir les
participants. Nous vivons dans une culture
de la parole ; le fait de l´enfermement est
abrutissant quand on n´a rien à faire pendant
la journée. Il faut donc s´ingénier avec des
panneaux, des signatures, des collages, des
dessins, des photos... Aujourd´hui un thème
qui parle fort: Jésus vient nous libérer!
Il y a bien des manières d´être prisonniers, je
cite l´histoire de Marie Heurtin, cette petite
fille qui était sourde et muette dont j´ai
connu la sœur : Marthe quand j´étais petite.
Pour bien réaliser cette prison, certains se
bouchent les oreilles et ferment les yeux.
Nous parlons aussi de la drogue qui en a
amené beaucoup ici. Geovane dit qu´il a
commencé à 14 ans.
J´ai apporté un grand panneau blanc avec
une image du Christ au milieu et une cage
Page 2/12
Du levain pour Demain
Numéro 25
Bulletin des sympathisants
ouverte d´où sortent des oiseaux. Chacun est
invité à dessiner quelque chose qui va le
représenter auprès de Jésus libérateur. Je
commence en dessinant un oiseau avec mon
initiale. Chacun vient à son tour. 20 dessins
différents à la craie: soleil, mer et poissons,
nuage et pluie, porte ouverte de la prison,
maison… bateau etc.
Le texte qui est lu est celui de l´Exode: Dieu
a pitié de son peuple esclave et envoie Moïse
pour le libérer. Certains aiment lire. On
choisit des traductions différentes.
J´invite maintenant à prendre un temps
personnel pour parler avec Jésus. C´est très
important car ils vivent une promiscuité
permanente. Ensuite, nous reprenons un
chant et enfin le Notre Père en nous
donnant les mains.
Un second temps sera celui des échanges
personnels. Je retrouve 2 détenus que j´ai
connus dans d´autre prisons, Il y a 4 ou 5
ans. Ils évoquent quelques bons souvenirs
mais cela veut dire qu´ils ont rechuté depuis
et recommencent le parcours.
Le dernier acte est la demande des SAJ,
(Service d´Aide Juridique) document qui
relate l´état du procès et que nous nous
efforçons de trouver grâce à Internet. L´un
d´entre eux écrit les demandes. Un autre
distribue ceux qui été cherchés dans la
semaine. Nous limitons à 15 la liste car cela
prend du temps et ils sont nombreux.
Généralement, ceux qui ne participent pas à
la rencontre chrétienne n´oublient pas de se
présenter pour les SAJ. Je pense que pour
eux, ce document est l´assurance que la
justice ne les oublie pas, ce qui arrive
malheureusement.
Au moment de nous séparer, deux
participants demandent l´image du Christ
pour leur cellule: discussion, finalement il est
décidé de la laisser pour que chacun puisse
venir prier quand il le souhaite. On verra si
le panneau est encore là, la semaine
prochaine! Nous partons retrouver l´autre
groupe pour une évaluation, une fois sortis
sous les arbres. Aujourd´hui, Silvino est allé
parler avec des détenus qui sont leaders dans
la prison. Ils ont des plaintes à formuler et
voulaient faire signer une pétition. Silvino
31/10/2014
calme le jeu et explique comment procéder
pour que les plaintes soient rédigées, selon le
droit, et transmises d´abord au directeur
puis au ministère public et en dernier lieu, si
cela ne bouge pas, à la presse. Cela suppose
une grande confiance mutuelle.
Pour terminer, je vous partage le mot écrit
par Diogo pour notre petit journal «Têtes
libres »: « Je suis reconnaissant à Dieu d´être
prisonnier! Cela parait idiot mais c´est
exactement cela! Dieu m´a puni mais ne m´a
pas livré à la mort et, en prison, j´ai pu
renouer mon alliance avec le Christ. J´ai pu
percevoir, croire et même sentir le grandiose
amour de Dieu pour moi!... »
Tous ne partagent pas la foi de Diogo mais
la semence croît sans que l´on sache où ni
comment. ■
Cécile BiraudA.S.
Camille, acteur et auteur de cet article est le
deuxième en partant de la gauche
Victor Hugo en Israël et
territoires palestiniens
E
n Juin 2014, Camille, comédien, joue
en Israël et en Territoire Palestinien
le spectacle « Tempête sous un crâne
» d’après Les Misérables de Victor Hugo dans
une version sur-titrée en Arabe et en
Hébreu.
Comment au moment de vous raconter cette
tournée ne pas penser au titre de notre
revue: « Du Levain pour Demain.» ? Lorsque
Page 3/12
Du levain pour Demain
Numéro 25
Bulletin des sympathisants
l'on joue une pièce, on voudrait toujours être
un passeur de levain pour le spectateur; faire
lever en lui l'émotion, l'interrogation, le rire,
la transformation...C'est sans doute utopique
mais on espère souvent comme dit
Dostoïevski que « La Beauté sauvera le
monde. » C'est pour cela que je fais ce
métier... A fortiori lorsque l'on joue sur une
terre troublée comme l'est la Terre Sainte,
on se pose d'autant plus la question du but
de la représentation. Que va-t-elle provoquer
chez ces spectateurs ? Comment la parole
d'Hugo va-t-elle être reçue ?
Nous avons donné quatre représentations,
une à Ramallah (Territoire palestinien), une à
Nazareth (en Israël mais à majorité Arabe),
une à Jérusalem-Est (en Israël mais à
majorité Arabe), et une à Béer Sheva (Ville
Israélienne au milieu du désert). Finalement,
cette tournée nous a forcés à l'humilité quant
à la portée de notre travail. Assez peu de
spectateurs (entre 40 et 80 par soir),
beaucoup
d'expatriés
français
ou
francophones, et des sur-titres durs à suivre
pour les spectateurs non francophones. Mais
la représentation était-elle vraiment l'intérêt
de cette aventure. Nous avons partagé
simplement la vie de ces peuples, à l'écoute
des techniciens des théâtres qui nous
racontaient leur quotidien parfois compliqué,
découvert que Ramallah est une ville jeune et
festive et non le « No man's land » que nous
font imaginer les médias, découvert une
population qui rêve de paix, rencontré des
Israéliens et des Palestiniens sans les juger
d'avance. Ces aventures permettent à des
hommes de rencontrer d'autres hommes,
cela suffit sans doute à donner du sens à
notre passage.
A noter tout de même cette anecdote dont
nous sommes fiers. Lorsque nous jouions à
Jérusalem-Est, donc du côté Palestinien,
plusieurs amis juifs sont venus de Tel-Aviv
pour voir notre spectacle. Lorsqu'ils sont
arrivés, une jeune femme de l'alliance
française s'est écriée : « Oh mais ce sont des
Juifs ! » Incroyable, des Juifs au Théâtre
national Palestinien ! Et ces mêmes juifs
(venant pour la première fois de leur vie à
Jérusalem-Est, car le gouvernement martèle
31/10/2014
en permanence que ce quartier est très
dangereux) de s'écrier : « Mais nous sommes
très bien accueillis ici ! » Et ce soir là,
quelques juifs et quelques palestiniens ont
applaudis le même spectacle...
Camille jouant les Misérables
Pour conclure, je vous livre juste cet extrait
du spectacle, une tirade d'Enjolras, jeune
révolutionnaire au milieu des barricades, elle
résonnait particulièrement : « Citoyens, ce que
nous allons faire est effroyable, nous allons nous
battre. En nous battant, nous obéissons à la
nécessité ; mais la nécessité est un monstre du vieux
monde, la nécessité s’appelle Fatalité. Or, la loi du
progrès, c’est que les monstres disparaissent devant
les anges, et que la Fatalité s’évanouisse devant la
Fraternité. C’est un mauvais moment pour
prononcer le mot Amour. N’importe, je le prononce
et je le glorifie. Amour, tu as l’avenir. Mort, je me
sers de toi mais je te hais. Citoyens, il n’y aura dans
l’avenir ni ténèbres ni coups de foudre ; ni ignorance
féroce, ni talion sanglant. Dans l’avenir, personne ne
tuera personne, la terre rayonnera, le genre humain
aimera. Il viendra, citoyens, ce jour où tout sera
concorde, harmonie, lumière, joie et vie, il viendra, et
c’est pour qu’il vienne que nous allons mourir. »
Hélas combien devront encore mourir ?
Nous voyons bien que notre passage n'a pas
changé ce monde, les informations nous le
prouvent tous les jours, mais je crois qu'il ne
faut cesser de crier, comme Hugo, notre foi
en de beaux lendemains. ■
Camille de La Guillonnnière
Page 4/12
Du levain pour Demain
Numéro 25
Bulletin des sympathisants
Partage de vie en EHPAD
qui m’approchent, comme aussi à la donner
à ceux que je rencontre…■
Jeannette A.S.
En écho au témoignage de Chantal Richard,
voici ce que Jeannette et Anne Thérèse nous
partagent de cette vie en EHPAD. A nous
qui courrons beaucoup, elles nous font
comprendre que ce n’est pas parce qu’elles
ne quittent plus la maison qu’elles ne
sortent pas !
J
e suis constamment en fauteuil roulant,
mais « Bethléem » la maison de Paray est
bien conçue et me permet d’aller et venir
partout y compris sur la terrasse extérieure.
Moi qui aimais beaucoup sortir pour
rencontrer des gens, mon handicap limite
mes déplacements. Ce qui m’aide à vivre
maintenant dans cette maison ? C’est
d’abord d’avoir accepté pleinement ma
situation… Si maintenant mon corps est
limité, je peux garder le cœur ouvert sur la
vie du monde par la lecture quotidienne du
journal.
Quelqu’un frappe à ma porte…et je me
prépare à accueillir un soignant ou bien une
de mes sœurs. Si le matin, une soignante me
demande comment je vais, il n’est pas rare
que je lui retourne la question. Je trouve
important de manifester de l’intérêt à ce
qu’ils vivent. Si nous avons la chance,
chaque jour, d’avoir quelqu’un qui vient
pour s’occuper de nous ; je pense aussi que
parfois cela peut coûter, même s’ils l’ont
choisi, de venir travailler le dimanche ou un
jour de fête.
J’organise mes journées en vivant en
profondeur la liturgie de chaque jour et les
relations avec les autres. Comme je lis
beaucoup, je choisis dans la bibliothèque ce
qui peut nourrir ma réflexion et la prière. Je
partage avec l’une ou l’autre ce que je reçois
et accueille ce qu’elles veulent bien me
confier. Notre spiritualité est une aide non
négligeable au cœur de cette vie…où je suis
invitée tout autant à faire confiance à ceux
31/10/2014
N
ous accueillons des laïcs hommes et
femmes et nous apprécions
beaucoup cette ouverture. Nous
avons un personnel de qualité qui se donne à
tous et ne craint pas sa peine. L’animatrice a
beaucoup d’idées de jeux et d’exercice pour
la mémoire, des jeux de mots par exemple. Il
y a aussi des propositions pour aller voir une
exposition au musée de Paray ou bien pour
des rencontres avec d’autres maisons de
retraite. Le moment des repas comme aussi
celui du goûter est un temps pour rencontrer
les uns et les autres. C’est l’occasion par
exemple de faire connaissance avec les
familles des résidents à l’occasion d’un
anniversaire qui nous rassemble. Le moment
de Noël nous permet de nous retrouver avec
les familles des résidents et du personnel
pour chanter ensemble ce qui a marqué
notre jeunesse et se réjouir de la présence,
parmi nous, de « ces petits » qui grandissent
au fil des ans.
N’ayant pas encore besoin de beaucoup
d’aide, je vois surtout le personnel au
moment des repas. Cela me donne
l’occasion de constater le dévouement et la
patience dont ils font preuve envers tout le
monde. ■
Anne Thérèse A.S.
Les indiens Yanoamis
veulent vivre !
V
ous vous souvenez quand Astérix
nous faisait rire en disant: “Les
Romains, ils ont peur que le ciel leur tombe
sur la tête!...” Et voilà que, récemment, un
livre tout à fait sérieux, a fait son entrée dans
nos librairies:“ La chute du ciel- Paroles d´ un
chaman yanomami”, par Davi Kopenawa et
Bruce Albert (Ed. Plon 2010, Coll. Terre
Humaine).
Page 5/12
Du levain pour Demain
Numéro 25
Bulletin des sympathisants
Ce livre (810 pages) nous parle longuement
et savamment de ce peuple “ Yanomami”,
qui habite le nord de la grande région
amazonienne. Leur territoire occupe près de
192.000km2, à cheval sur la frontière Brésil–
Venezuela. En 2011, la population
Yanomami était évaluée à 35.000 personnes.
Depuis quelques dizaines d´années, ce
peuple est objet de beaucoup d´attention.
Leurs terres riches en forêts, rivières,
minéraux précieux, sont l´objet de toutes les
convoitises. Le nombre et l´audace des
chercheurs
d´or
et
les
tentatives
d´investissement des sociétés à grands
capitaux, ne cessent de grandir et fragilisent
ce peuple sans défense.
Le chaman Davi Kopenawa
Porte parole des indiens Yanoami
La partie brésilienne de leur territoire
(96.650 km2) se trouve dans le diocèse de
Roraima et la population se distribue entre
228 communautés. L´Eglise est présente à ce
peuple depuis des années avec les
Missionnaires
de
la
“Consolata”,
congrégation d´origine italienne. Il y a une
vingtaine d´années, devant les problèmes
posés par la ruée vers l´or et la mort de ce
peuple, l´Eglise de Roraima lançait un appel
au secours. A partir de 1990, les Sœurs de la
Providence de Gap viennent renforcer la
Mission et aider ces communautés indigènes
menacées de mort par la malaria et autres
parasites. Elles vont habiter à Chitay,
travailler à la santé et avec d´autres pour
appeler l´attention des pouvoirs publics sur
la situation de ce peuple Yanomami menacé.
Lutte exigeante et difficile qui continue
31/10/2014
aujourd´hui...moment où le Brésil se lance
dans une politique de croissance
économique qui passe par l´exploitation et
l´exportation des ressources naturelles et
minières. Le peuple Yanomami, comme
beaucoup d´autres populations indiennes de
la région amazonienne, sont dangereusement
menacées par cette violente politique
d´expansion.
Une récente lettre de notre évêque de
Roraima (Juin 2014), inspirée par la
sensibilité de l´ Eglise catholique au Brésil,
appelle à la réflexion. Je cite: “Le modèle
économique... (Qui s´impose en ce moment)...n´est
pas nouveau. Nous sommes héritiers d´inégalités
sociales, injustices, liées à l’environnement naturel: les
bénéfices profitent à un petit nombre, tandis que les
dégâts pèsent sur le dos de nos communautés
indigènes...” L´Amazonie est une région
convoitée par les intérêts des Sociétés
minières, sociétés internationales et liées ici,
au Brésil, aux puissances économiques et
politiques du Pays.
Des menaces pèsent sur tous ceux et celles
qui dénoncent ces abus de pouvoir
économique et politique, et se portent en
défense de ces peuples menacés, ici les
Yanomami et autres.
Guidées par la Parole de Dieu, la “Pastorale
des Indiens” aide ces peuples à rester
debout, et soutient leur résistance et leur
organisation pour un avenir meilleur
(éducation, santé, respect des Droits...etc...).
Les évêques du continent latino-américain,
lors de leur dernière Assemblée Générale à
Aparecida, parlaient ainsi: “ ...Notre sœur, la
terre-mère, est notre Maison commune et le lieu de
l´alliance entre Dieu, les êtres humains et toute la
création. Rompre les relations mutuelles et l´équilibre
que Dieu lui-même avait établi dans sa création, est
un attentat contre la diversité de la vie et contre la
vie...”
Notre diocèse de Roraima vit au cœur de
cette réalité et de ces exigences évangéliques:
aider, soutenir, défendre ces peuples
menacés et fragilisés, ouvrir avec eux et pour
eux des chemins d´Espérance et de Vie...
C´est la Mission de la Pastorale des Indiens
ici dans notre diocèse de Roraima et ailleurs
Page 6/12
Du levain pour Demain
Numéro 25
Bulletin des sympathisants
en Amazonie...Une Pastorale qui sent bon...
le “levain pour demain”!...”
Comme la “Pastorale de la Terre” dans
laquelle je suis plus directement engagé, cette
“Pastorale des Indiens” a besoin de bras, de
cœur, de soutien et de prière...
Merci pour être avec nous dans cette
Mission sans frontières. ■
Pe Jacques Tiago Hahusseau (Roraima)
d’obtenir au moins 2 millions de signatures
en soutien au projet de l’initiative populaire
pour la réforme politique du pays. L’objectif
est d’arriver à réunir en 2015 les 1.5 millions
de signatures qui obligeraient le congrès
National à recevoir et faire cheminer la
proposition de réforme politique. « Notre
intention est de dépasser ce chiffre et d’obtenir
500 000 signatures supplémentaires pour donner
plus de poids à notre initiative » indique le
sociologue et avocat Carlos Pires Santiago,
représentant de l’OAB-AM dans le front en
faveur de la réforme politique.
Manifestation de rue
Bataille pour le recueil de
signatures
La CNBB1 et l’OAB2 et plus de cent
organisations unissent leurs efforts pour
sensibiliser deux millions de brésiliens afin
qu’ils signent le projet d’initiative populaire
en faveur de la réforme politique au Brésil.
U
ne nouvelle bataille en faveur de la
réforme politique au Brésil se met
en place tant dans les rues que sur
les différents réseaux. Le sujet est connu
mais il s’agit désormais de tester la volonté
de réforme du peuple brésilien. Dans le
cadre du congrès national (formé de 81
sénateurs- 3 par Etat- et de 513 députés
fédéraux) la réforme n’avance pas.
La Conférence Nationale des Evêques du
Brésil (CNBB) et l’Ordre des Avocats
Brésiliens (OAB) pilotent une vaste
mobilisation qui bénéficie de l’appui de plus
d’une centaine d’autres organisations afin
Carlos Pires Santiago-représentant de l'OAB-AM
L’archevêque métropolite de Manaus (AM),
Dom Sérgio Eduardo Castriani est
convaincu que la réforme ne sortira des
cartons que si elle bénéficie de la pression de
la société civile. L’archevêque voit dans le
projet d’initiative populaire la possibilité de
montrer qu’il y a consensus entre les
différentes institutions sur la nécessité de
réformer la vie politique. « Un parlementaire ne
reconsidérera sa position que s’il prend conscience que
son mandat est menacé » affirme Dom Sergio.
Pour le chef de l’Eglise Catholique de l’Etat
d’Amazonas (situé dans la région nord du
pays) la mise à jour d’innombrables
problèmes de corruption est le signe que le
système représentatif brésilien s’est dégradé
et que la démocratie est en danger. « Peut-être
ce panorama préoccupant conduira-t-il une grande
majorité de sénateurs et députés à prendre la réforme
au sérieux ? » indique l’évêque.
1
CNBB : Conférence Nationale des Evêques du
Brésil.
2 OAB : Ordre des Avocats Brésiliens.
31/10/2014
Page 7/12
Du levain pour Demain
Numéro 25
Bulletin des sympathisants
Dom Sergio Castriani-Archevêque de Manaus
Dom Sergio Castriani se déclare optimiste et
plein d’espérance sans mésestimer l’ampleur
du travail à accomplir pour convaincre les
personnes qu’il faut signer la proposition de
réforme. « Le combat est difficile » reconnait
l’archevêque qui indique que les gens parlent
beaucoup, réclament et condamnent mais
« se refusent à faire des gestes simples comme signer
le projet de loi d’initiative populaire ». Au cours
des différentes messes, neuvaines et autres
manifestations religieuses, les prêtres, les
sœurs et laïcs recueillent les signatures
depuis mi 2014.
Dans l’espace virtuel, la mobilisation des
brésiliens est perceptible même si la
participation est encore insuffisante. Sur le
site
whatsApp,
« Réforme
politique
maintenant » est l’un des mouvements les
plus mobilisateurs qui a lancé une série
d’actions comme des audiences publiques,
des débats, et la publication de documents.
Un des aspects essentiel de ce réseau est
l’échange d’idées pour amener à un débat
plus fréquent sur la politique et la réforme
envisagée.
La réforme affirme Dom Sérgio Castriani «
ne sera peut-être pas celle que nous proposons mais
nous devons avoir l’humilité de ne pas être les
maîtres de la vérité. Les changements viendront car il
y a consensus pour penser que les choses ne restent
pas en l’état ». L’archevêque souhaite que le
dialogue s’instaure dans un climat de liberté
et de responsabilité entre tous les secteurs
de la société brésilienne car c’est de cette
façon que nous pourrons élaborer de bons
accords sur l’Etat que nous voulons.
Sécheresse dans l’Etat de São Paulo et
politique
31/10/2014
Pour l’archevêque de Manaus, la sécheresse
exceptionnellement longue subie par l’Etat
de São Paulo est le signe que le changement
climatique est une chose sérieuse
annonciateur de tragédies. « Le modèle de
développement prédateur et dévastateur mené au nom
du progrès et du profit montre chaque fois plus son
aspect pervers et criminel » avertit Dom Sérgio
Castriani pour qui la voix de l’Eglise
Catholique se joint à beaucoup d’autres pour
dénoncer les projets pharaoniques qui
détruisent le milieu ambiant et la vie.
« Dans ce sens, l’Eglise entre dans un grand courant
qu’il est difficile de quantifier aujourd’hui mais qui
peu à peu va créer une conscience écologique globale et
individuelle du destin de l’humanité » prévient
l’archevêque. Pour lui, cela vaut la peine de
travailler et de maintenir la cohésion entre
tous les groupes qui agissent en faveur de la
sauvegarde de l’Amazonie conscients du fait
que « c’est dans cette région du monde que se joue en
grande partie l’avenir de l’humanité et le type de
monde et de société que nous voulons bâtir »
Profonde réforme
Membre de la Caritas diocésaine de Manaus
et du Forum permanent de la femme à
Manaus (FPMM), Francy La Jeune est l’une
de ces femmes qui se dépensent sans
compter pour défendre une cause. La
réforme politique du Brésil est l’une d’elles.
Que ce soit dans la capitale (Manaus) ou
dans les différents districts de l’Etat, Francy
La Jeune se dédie entièrement au projet
d’initiative populaire en faveur de la réforme.
« Je pense que le peuple brésilien désire profondément
changer de système. On ne peut plus cacher le fait
que la société brésilienne, ne veut plus et n’accepte
plus ce système politique qui privilégie des groupes
sociaux, politiques et économiques qui ne veulent pas
perdre ou voir diminuer l’influence qu’ils détiennent
sur le système électoral et la démocratie brésilienne »
déclare-t-elle.
La manière que propose Francy pour faire
avancer cette lutte est de construire et de
mobiliser autour d’une démarche de
formation, dénonciation et sensibilisation
Page 8/12
Du levain pour Demain
Numéro 25
Bulletin des sympathisants
afin de faire participer le peuple avec le
peuple. « Ce ne sera pas facile » reconnait-elle.
Si nous regardons l’histoire brésilienne- y compris la
plus récente- nous constaterons que les avancées
démocratiques furent obtenues par l’organisation et
la mobilisation populaire. Il en sera de même avec
notre réforme politique. Nous devons sortir dans les
rues, occuper l’espace, discuter, proposer, informer et
envahir les réseaux sociaux. C’est de cette manière
que nous pourrons obtenir la réforme que nous
voulons et pas simplement une réforme purement
électoraliste. C’est une réforme politique
avec le peuple et pour le peuple.
Maintenant ! »
Francy à la tribune
Les intérêts en jeu des militants sont divers.
« La frange progressiste représentée par les partis,
mouvements sociaux, syndicats et autres composantes
de la société civile défendent une réforme politique
qui veut préserver la libre organisation des partis, la
diminution de l’emprise du pouvoir économique sur
les élections, et l’accroissement des instruments de
participation directe. Au contraire les partis et
mouvements liés aux mouvements conservateurs, aux
grands monopoles et aux entreprises défendent une
vision de la réforme qui concentrerait encore plus le
contrôle du processus électoral par un petit nombre de
partis ».
Francy La Jeune déplore le fait, qu’à cause
des accords qui lient le gouvernement aux
partis conservateurs et à la composition
actuelle du congrès, « la réforme politique que le
Brésil devrait promouvoir (une réforme que nous
voulons et qui serait centrée sur un
approfondissement démocratique) est menacée. Les
alliances qui se nouent actuellement signifient que
nous avons devant nous de grands défis à résoudre »
anticipe la militante.
Francy La Jeune souligne le fait que la
participation populaire sera fondamentale
dans le processus. C’est évident que nous ne
pourrons avancer sur le chemin des
réformes dont le pays a besoin- y compris la
réforme politique – sans la mobilisation, la
formation et la participation du peuple. « La
présidente (Dilma Roussef) a dit qu’il faudrait que
la mobilisation soit aussi forte que celle survenue à
l’occasion du mouvement « la droite maintenant ! ».
31/10/2014
Dans l’Etat d’Amazonas 25 organisations
sociales font déjà parti du mouvement en
faveur de la réforme.
Le profil
National
conservateur
du
Congrès
Au mois d’octobre dernier le Département
Intersyndical des Suppléants Parlementaires
(DIAP)3 indiquait que les parlementaires qui
assumeraient leurs mandats en 2015 seraient
les plus conservateurs depuis 1964 quand le
Brésil s’engageait à vivre sous un coup d’état
militaire pendant une vingtaine d’années.
« Le nouveau Congrès est à coup sûr le plus
conservateur de la période post-1964 » a indiqué
Antônio Augusto Queiroz directeur du
DIAP qui ne cache pas sa préoccupation
devant le nombre de parlementaires
conservateurs élus. ■
Ivânia Vieira- journaliste
Batalha por assinaturas
CNBB, OAB e mais de cem organizações
unem esforços para sensibilizar 2 milhões de
brasileiros a assinarem projeto de iniciativa
popular pela reforma política no Brasil
3
Le DIAP est un organisme d’accompagnement des
pouvoirs-principalement le pouvoir législatif. Créé
voici 30 ans, cet organisme indique sur son site web
(www.diap.org.br) qu’il ne fait pas de propagande
idéologique et que sa mission est d’exercer une « saine
pression démocratique ».
Page 9/12
Du levain pour Demain
Numéro 25
Bulletin des sympathisants
E
stá posta nas ruas de asfalto e nas
infovias do Brasil a nova versão da
batalha pela reforma política. O
tema é antigo. Testa-se agora o tamanho da
vontade da sociedade brasileira em querer
fazer a reforma. No âmbito do Congresso
Nacional (formado por 81 senadores, sendo
três por cada Estado, e 513 deputados
federais) a reforma continua encurralada.
A Conferência Nacional dos Bispos do
Brasil (CNBB), a Ordem dos Advogados do
Brasil (OAB e suas seções estaduais) lideram
uma ampla mobilização com apoio de mais
de cem organizações para garantir até 2
milhões de assinaturas ao projeto de
iniciativa popular pela reforma política no
País. A meta é chegar em 2015 com 1,5
milhão de assinaturas, o que obrigaria o
Congresso Nacional a receber e fazer
tramitar a proposta da reforma política.
"Nossa intenção é ir além desse número e alcançar
mais 500 mil assinaturas a fim de aumentar o peso
dessa iniciativa", diz o sociólogo e advogado
Carlos Pires Santiago, representante da
OAB-AM na Frente Pró-Reforma Política.
O arcebispo metropolitano de Manaus
(AM), Dom Sérgio Eduardo Castriani, tem
uma convicção: a reforma só sairá do papel
se houver pressão efetiva da sociedade civil.
O religioso vê no projeto de iniciativa
popular a possibilidade de mostrar que há
consenso entre as várias instituições quanto
à necessidade de fazer as várias reformas que
o Brasil precisa e deve enfrenta. "Ao sentir
que seu mandato está ameaçado, penso que qualquer
parlamentar repensará suas posições", afirma
Dom Sérgio. Para o chefe da Igreja Católica
no Amazonas (Estado situado na Região
Norte brasileira), a vinda à tona de tantos
casos de corrupção levam à conclusão que o
sistema
representativo
brasileiro
se
corrompeu e que a democracia corre perigo.
"Talvez esse quadro preocupante leve uma grande
maioria de deputados e senadores a se comprometer
de fato com a reforma", indica o sacerdote.
Dom Sérgio Castriani se declara otimista e
"uma pessoa de esperança" sem ignorar o
tamanho da responsabilidade e do trabalho
que têm pela frente no convencimento das
pessoas a assinarem a proposta de reforma.
31/10/2014
"A luta é árdua", reconhece o arcebispo para
quem as pessoas falam muito, reclamam e
condenam, mas " não se dispõem a fazer gestos
simples e possíveis como é o caso de assinar um
projeto de lei de iniciativa popular." Nas missas,
novenas e nos demais eventos religiosos,
padres, freiras e leigos estão desde a metade
deste ano em busca de assinaturas.
No espaço virtual, já visível a mobilização de
brasileiros embora com número de
participação que ainda não permite
comemorações. No serviço whatsApp, o
"Reforma Política Já" é um dos
mobilizadores e tem colocado em evidência
série de ações - audiências públicas, debates,
divulgação de documentos. Um dos aspectos
importantes dessa rede é a troca de ideias o
que leva um debate mais frequente a respeito
da política e da reforma pretendida.
A reforma, afirma Dom Sérgio Castriani,
"talvez não saia tal qual estamos propondo. Temos
que ter a humildade de não querermos ser donos da
verdade. Mas as mudanças virão, pois percebo
consenso quanto ao fato de que as coisas não podem
ficar como estão". O arcebispo pede muito
diálogo com todos os setores da sociedade
no Brasil, em clima de liberdade e de
responsabilidade "porque por esse caminho
construiremos bons acordos sobre o Estado
que queremos".
Seca em São Paulo e política
A longa seca no Estado de São Paulo (na
Região Sudeste do Brasil) mostra na opinião
do arcebispo de Manaus que temas como o
de mudanças climáticas é coisa séria e que as
tragédias estão começando a acontecer. "O
modelo de desenvolvimento predador e devastador
originários em nome do progresso e do lucro vai cada
vez mais mostrando o seu lado perverso quando não
criminoso", adverte Dom Sérgio Castriani para
quem a voz da Igreja Católica se soma a
tantas outras vozes que dizem estas coisas e
denunciam obras faraônicas destruidoras
do meio ambiente e da vida.
"Nesse sentido a Igreja entra numa grande corrente
difícil de ser quantificada mas que
existe e que aos poucos vai criando uma consciência
global ecológica e de casa e destino comum da
Page 10/12
Du levain pour Demain
Numéro 25
Bulletin des sympathisants
humanidade", garante o arcebispo. Para o
sacerdote, vale à pena continuar com todos
os esforços de articulação de grupos e
organizações que estão empenhadas em
salvar a Amazônia conscientes de que "é
nessa região do mundo se joga em grande parte o
futuro da humanidade e o tipo de mundo e
sociedade que queremos ter."
Reforma profunda
Membro da Cáritas Arquidiocesana de
Manaus, do Fórum Permanente da Mulher
de Manaus (FPMM) e ativista incansável,
Francy Junior é daquele tipo de mulher que
faz o dia ter horas a mais em nome de uma
causa. E uma das causas dela na atualidade é
a reforma política no Brasil. Na capital,
Manaus, ou nos demais municípios
amazonenses, Francy está inteira em
campanha pelo projeto de iniciativa popular
pró-reforma. "Penso que a vontade do povo
brasileiro é mudar esse sistema. Não dá mais para
esconder que a sociedade brasileira não quer, não
aceita mais esse sistema político que privilegia
determinados grupos sociais, políticos e econômicos,
que não querem perder ou sequer ver diminuída a
influência e o controle que detém sobre o processo
eleitoral e a democracia brasileira", declara.
A fórmula do avanço nessa luta, afirma
Francy Junior, é construir, fomentar,
mobilizar e organizar um intenso processo
de
formação,
de divulgação
e de
sensibilização para participação do povo e
com o povo. "Isso não será fácil", reconhece.
Há, na visão da militante, muitos interesses
em jogo e ela indica alguns deles: "enquanto os
setores progressistas, representados por partidos,
movimentos sociais, sindicatos e outras entidades da
sociedade civil defendem uma reforma política que
preserve o direito à livre organização partidária, a
diminuição do poder econômico sobre as eleições e a
ampliação dos instrumentos de participação direta,
os partidos e entidades ligados aos interesses das
grandes siglas conservadores, a mídia monopolista e o
empresariado defensores de uma reforma que
concentre ainda mais o controle sobre o processo
eleitoral nas mãos de poucos partidos."
31/10/2014
Fancy Junior lamenta que em função de
acordos que o governo mantém com
grandes partidos conservadores, a reforma
política que o Brasil deveria promover, "é a
reforma que queremos, que é
profunda e
radicalmente comprometida com o aprofundamento
da democracia", com esse congresso que foi eleito
encontra-se ameaçada."As alianças que estão sendo
costuradas nos mostram que teremos maiores
responsabilidades e grandes desafios pela frente",
antecipa a ativista política.
A participação popular é central nesse
processo, enfatiza Francy Junior. Está claro
que não conseguiremos avançar nas
reformas que o País precisa, inclusive na
reforma política, sem a mobilização,
formação e a militância do nosso povo. "A
presidenta (Dilma Rousseff) tem dito que é
necessário algo como o ocorrido no período das
'Diretas, Já!'. Se olharmos a história brasileira,
inclusive a história mais recente, veremos que as
importantes transformações e avanços na democracia
foram conquistados por meio da organização e
mobilização do povo. Não será diferente com a
reforma política. Temos que ir para as ruas, ocupar
os espaços, discutir, propor, divulgar, invadir as
redes sociais... Só assim teremos a reforma que
queremos e não uma reforma meramente eleitoral.
É Reforma Política com o povo e para o
povo. Já!" No Amazonas até agora 25
organizações sociais estão no movimento
pela reforma.
Congresso
conservador
Nacional
tem
perfil
No mês de outubro, levantamento feito pelo
Departamento Intersindical de Assessoria
Parlamentar (Diap)4 indicava que os
parlamentares que irão assumir seus
4
O Diap é uma instância de acompanhamento dos
poderes, principalmente o Legislativo. Criado há 30
anos, o órgão informa em sua página eletrônica
(www.diap.org.br) que não faz patrulhamento
ideológico e se caracteriza por exercer "saudável
pressão democrática."
Page 11/12
Du levain pour Demain
Numéro 25
Bulletin des sympathisants
mandatos em janeiro de 2015 serão os mais
conservadores desde 1964 quando o Brasil
viveu um golpe militar com mais de duas
décadas de duração. “O novo Congresso é,
seguramente, o mais conservador do período pós1964″, disse Antônio Augusto Queiroz,
diretor do Diap, sem
esconder a
preocupação com a quantidade de
parlamentares conservadores eleitos. ■
Ivânia Vieira- jornalista
Les personnes à contacter :
Cécile Biraud : [email protected]
Vilma Marinho : [email protected]
Catherine Roth: [email protected]
Evelyne Bénévent : [email protected]
Aparecida Maria de Morais Gourevitch :
[email protected]
Gérard Aleton : [email protected]
Camille de La Guillonnière :
Assemblée Générale
L’Assemblée Générale de l’association
« Du Levain pour Demain » se tiendra
le samedi 31 janvier 2015 à 17h, au 57 rue
Lemercier à Paris.
Tous les destinataires de ce bulletin sont
chaleureusement invités à y participer.
[email protected]
Stéphane Latarjet :[email protected]
Anne-Lise Sieffert, trésorière :
[email protected]
57 rue Lemercier 75017 Paris
Que celles et ceux qui reçoivent une version
papier du bulletin et qui possèdent une adresse
électronique, n’oublient pas de nous la
transmettre.
Le site des auxiliaires du Sacerdoce :
Faites part de vos remarques et suggestions à
Cécile Biraud et Catherine Roth.
Vous y trouverez une présentation des sœurs
auxiliaires du Sacerdoce, les lettres aux amis, des
propositions de réflexion et de prière.
www.auxiliaires-du-sacerdoce.com/
Vous pouvez adresser vos dons soit par chèque
à l’attention de « Du levain pour demain » au 57,
rue Lemercier, 75017 Paris en mentionnant « à
l’attention de sœur Anne-Lise Sieffert » soit par
virement bancaire. Les coordonnées en sont
données ci-après. ■
D.l.p.d.
31/10/2014
Page 12/12

Documentos relacionados

bulletin n°10 Octobre 2011

bulletin n°10 Octobre 2011 lecture. C’est une belle image pour signifier ce qui se découvre peu à peu à l’intelligence du cœur. Après l’Eucharistie, est offert à tous les participants un bol de soupe réalisée avec des légume...

Leia mais