avenue patrice lumumba - Verlagsgruppe Random House

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avenue patrice lumumba - Verlagsgruppe Random House
Guy Tillim
AVENUE PATRICE LUMUMBA
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Guy Tillim
AVENUE PATRICE LUMUMBA
With texts by Robert Gardner and Guy Tillim
PRESTEL
Munich • Berlin • London • New York
PEABODY MUSEUM OF ARCHAEOLOGY AND ETHNOLOGY
Harvard University • Cambridge, MA
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The word “avenue” makes me think of “street”‚ and “street” of something I read years ago that
claimed a filmmaker could witness life in all its essentials by simply being in the street and as
close to the gutter as possible. Streets, roads and avenues are where people go and come, where
lives and livelihoods are made or unmade. They take us where we want to go and where we don’t
want to go, as into our journey’s end.
I have looked hard at Guy Tillim’s photographs of places along a number of quite particular
“avenues” and I see they contain a shared history and strength. They achieve this, I believe, owing
to Tillim’s abilities as an observer (doing what Sherlock Holmes insisted was quite different from
simply seeing) as much as to a peculiar power residing in the spaces he photographed.
Saying this puts me in mind of the widely held suspicion, even fear, that photographs can capture
people’s souls, their essences. Why then might they not apprehend the souls of architecture, too,
especially given the multitude of traces left by the humanity that invariably occupies it? Is it not
the particular genius of photography to indicate, ironically enough by its estimable verisimilitude,
crucial aspects of the meaning hidden in actuality?
It was this and other faculties of photography that persuaded Harvard’s Peabody Museum to
support documentary photographers in the practice of a more widely construed anthropology.
This meant the right brain would have a seat at the table of learning, where one of the first
questions to ask is what might be gained when someone like Guy Tillim gives photographic
witness to a dimension of the human condition of his own choosing, wherever that quest might
take him.
At the end of a year, going down numberless roads, Tillim’s testimony is presented in this
remarkable book. It shows that the prospect of the art of photography playing an important part
in the study of humankind has never been brighter.
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I was born into a landscape that became unfamiliar as I grew to know it. The mirror of my mind’s
eye transposed political play into flickering stage. The impulse to photograph this stage is less an
attempt to anchor the scenery than to situate myself.
These photographs are not collapsed histories of post-colonial African states or a meditation on
aspects of late-modernist-era colonial structures, but a walk through avenues of dreams. Patrice
Lumumba’s dream, his nationalism, is discernible in the structures, if one reads certain clues, as
is the death of his dream, in these de facto monuments. How strange that modernism, which
eschewed monument and past for nature and future, should carry such memory so well.
Who can forget Lumumba’s speech at the independence ceremony in Léopoldville in 1960?
Excluded from the official programme, he rose to deliver a tirade in the presence of the Belgian
king: “We have known sarcasm and insults, endured blows morning, noon and night, because
we were ‘niggers’ … We have seen our lands despoiled under the terms of what was supposedly
the rule of the land but which only recognized the rule of the strongest.” His reputation as an
extremist made on that day led directly to his murder, by Belgian agents, in January 1961. Today,
Lumumba’s image as a nationalist visionary necessarily remains unmolested by the accusations
of abuse of power that became synonymous with later African heads of state.
Lumumba wrote in 1956 that the essential wish of the Congolese elite, in the Belgian colony,
was to be Belgian, to have the same freedoms and the same rights. He signalled changes to
this desire, posing an obstacle to colonial dreams of exchanging overt dominion with indirect
control. The stultifying, directionless conflict that followed ensured that the colonial inheritance
rings like an empty shell. As it must in the ears of civil servants who refer to a time, “l’époque”,
when their labours, under the Belgian model, would have been justly rewarded and their place
in society assured.
In the frailty of this strange and beautiful hybrid landscape struggling to contain the calamities of
the past fifty years, there is an indisputably African identity. This is my embrace of it.
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Le mot « avenue » me fait penser à « rue », et « rue » me rappelle quelque chose que j’ai lu il y
a des années : qu’un cinéaste pouvait témoigner des aspects essentiels de la vie par sa simple
présence dans la rue – aussi proche du bidonville que possible. Les rues, les routes, les avenues
sont des lieux où les gens vont et viennent, où la vie et la survie se font et se défont. Elles nous
entraînent là où nous voulons aller et là où nous ne voulons pas aller, par exemple, jusqu’à la fin
de notre voyage.
J’ai regardé attentivement les photographies de Guy Tillim montrant ces lieux longés par des
« avenues » si particulières, et je remarque qu’elles sont toutes imprégnées de force et d’histoire.
Cela découle, à mes yeux, du talent d’observation de Tillim (ce qui, comme Sherlock Holmes
l’a maintes fois souligné, est bien différent de voir), non moins que de l’étrange puissance que
dégagent les espaces qu’il a photographiés.
Ceci me fait penser à la superstition bien connue, voire même à la peur, que les esprits, leur
essence, pourraient être capturés par les photographies. Pourquoi alors ne pourraient-elles pas
également appréhender les âmes de l’architecture, sur laquelle tant de traces ont été laissées par
l’humanité ? N’est-ce pas là le génie de la photographie que d’indiquer – ironiquement, de par son
inestimable vraisemblance – les aspects fondamentaux du sens caché de la réalité ?
C’est bien cela, ainsi que d’autres pouvoirs de la photographie, qui a convaincu le Harvard
Peabody Museum de soutenir les photographes documentaires, dans une pratique d’une
l’anthropologie entendue dans un sens plus étendu. Désormais, le cerveau droit a toute sa place
à la table de l’étude. Une question s’y impose alors : qu’est-ce qu’on peut gagner quand quelqu’un
comme Guy Tillim apporte un tel témoignage photographique sur un aspect de la condition
humaine de son choix, quel que soit l’endroit où cette quête le mène ?
Au terme d’une année, et d’innombrables routes parcourues, le témoignage de Guy Tillim
est présenté dans ce livre remarquable. Il montre que l’avenir de l’art photographique, acteur
essentiel dans l’étude de l’humanité, n’a jamais été aussi radieux.
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La terre où je suis né me devenait étrangère à mesure que je la découvrais. Le miroir de mon œil
intérieur transposa le jeu politique sur une scène vacillante. Le désir de photographier cette scène
est moins lié à la volonté d’en poser le décor que de me situer moi-même.
Ces photographies ne sont pas une histoire condensée des Etats africains post-coloniaux, ni une
méditation sur certains aspects des structures coloniales de la période finale du modernisme,
mais une errance au fil des avenues des rêves : celui de Patrice Lumumba – son nationalisme –
est bien lisible dans les structures, si on en sait lire les traces, tout comme la mort de son idéal. Il
est bien étrange que le modernisme, qui a abandonné les monuments et le passé au profit de la
nature et du futur, transmette si bien une telle mémoire.
Qui pourra oublier le discours que Lumumba a prononcé lors de la cérémonie d’indépendance à
Léopoldville en 1960 ? Exclu de la programmation officielle, il se leva pour déclamer, en présence
du Roi des Belges : « Nous avons connu les ironies, les insultes, les coups que nous devions subir
matin, midi et soir, parce que nous étions des ‘nègres’... Nous avons connu nos terres spoliées au
nom de textes prétendument légaux, qui ne faisaient que reconnaître le droit du plus fort ». La
réputation d’extrémiste qu’il se fit alors lui valut de se faire assassiner par les Belges, en janvier
1961. Son image de visionnaire nationaliste échappe encore de nos jours aux accusations d’abus
de pouvoir proférées à l’encontre des chefs d’Etat africains qui lui ont succédé.
Lumumba écrivait en 1956 que le plus grand souhait de l’élite congolaise, au temps de la colonie
belge, était de devenir belge, d’avoir les mêmes libertés et les mêmes droits. En faisant obstacle
au rêve colonial qui voulait échanger la domination manifeste pour un contrôle indirect, il
détourna ce désir. Le conflit abroutissant et à nord perdu qui s’ensuivit transforma l’héritage
colonial en coquille vide. Celle-ci doit également résonner aux oreilles des fonctionnaires qui
évoquent l’époque où leur travail, sur le modèle belge, aurait été justement rétribué et leur place
dans la société solidement assurée.
La fragilité de ce paysage étrange et magnifiquement hybride, en lutte contre les calamités qu’il
a endurées ces cinquante dernières années, recèle une identité indéniablement africaine. C’est
cette identité que j’ai embrassée.
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A palavra “avenida” faz-me pensar em “rua” e “rua” faz-me pensar em algo que li há anos: que
um cineasta pode testemunhar a vida nos seus aspectos mais essenciais simplesmente estando
na rua e o mais próximo possível da sarjeta. É nas ruas, estradas e avenidas que as pessoas vão
e vêm, que vidas e modos de vida se fazem ou desfazem. Elas levam-nos aonde queremos ir e
aonde não queremos ir, designadamente ao fim da nossa jornada.
Olhei demoradamente as fotografias de Guy Tillim que mostram lugares ao longo de um conjunto
de “avenidas” muito particulares e vejo que partilham uma história e uma força. Conseguem-no,
creio, graças à capacidade de Tillim enquanto observador (à sua capacidade para fazer aquilo
que Sherlock Holmes insistia ser bastante diferente de meramente ver), mas também a um poder
peculiar que habita os espaços que fotografou.
Dizendo isto, vem-me à ideia a muito difundida suspeita, o medo até, de que as fotografias
se apoderariam da alma das pessoas, da sua essência. A ser assim, porque não conseguiriam
elas captar também a alma da arquitectura, conhecida que é a multiplicidade de traços nela
deixados pela humanidade? Não residirá a genialidade da fotografia na sua capacidade para
indicar – ironicamente através da sua admirável verosimilhança – aspectos cruciais do sentido
oculto da realidade?
Esta e outras faculdades da fotografia persuadiram o Harvard Peabody Museum a apoiar
fotógrafos documentais na prática de uma antropologia entendida em sentido mais lato. A
parte direita do cérebro ganhou desta forma um lugar à mesa da aprendizagem, onde uma das
primeiras questões a formular é a de saber o que haverá a ganhar quando alguém como Guy
Tillim dá testemunho fotográfico de uma dimensão da condição humana de sua escolha, onde
quer que essa busca o leve.
Ao cabo de um ano, e de incontáveis estradas percorridas, o testemunho de Tillim é-nos
apresentado neste notável livro, demonstrando que a perspectiva de a arte da fotografia
desempenhar um papel importante no estudo da humanidade nunca foi tão promissora.
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Nasci numa paisagem que se me tornou estranha à medida que a fui conhecendo. O espelho do
olhar da minha mente transpôs a acção política para um palco tremeluzente. Mais do que uma
tentativa para fixar o cenário, o impulso de fotografar esse palco é um esforço para me situar.
Estas fotografias não são histórias condensadas de estados africanos pós-coloniais nem uma
meditação sobre aspectos das estruturas coloniais da fase final da era modernista. São antes
um passeio por avenidas de sonhos. O sonho de Patrice Lumumba, o seu nacionalismo, é
discernível nas estruturas, se soubermos ler certas pistas, como o é a morte do seu sonho,
nestes monumentos de facto. Quão estranho este modernismo que, recusando embora a
monumentalidade e o passado em favor da natureza e do futuro, consegue veicular tão bem
essa memória.
Quem poderá esquecer o discurso de Lumumba na cerimónia de independência em Léopoldville
em 1960? Excluído do programa oficial, levantou-se para, na presença do rei belga, lançar uma
impiedosa invectiva: “Conhecemos sarcasmo e insultos, suportámos golpes, de manhã, à tarde e à
noite, por sermos ‘pretos’ [...]. Vimos as nossas terras espoliadas ao abrigo do que supostamente
seria a lei do país mas que apenas reconhecia a lei do mais forte”. A reputação de extremista que
nesse dia granjeou conduziu directamente ao seu assassinato, perpetrado por agentes belgas
em Janeiro de 1961. A imagem de Lumumba enquanto visionário nacionalista mantém-se, ainda
hoje, absolutamente incólume às acusações de abuso de poder que se tornaram indissociáveis da
imagem dos ulteriores estadistas africanos.
Em 1956, Lumumba escreveu que o desejo essencial da elite congolesa na colónia belga era
tornar-se belga, ter as mesmas liberdades e os mesmos direitos. Lumumba reformulou este
desejo, travando os sonhos coloniais de trocar uma dominação escancarada por um controlo
indirecto. Em resultado do entorpecedor e desvairado conflito que se seguiu, a herança
colonial soa a oco. Como soará aos ouvidos dos funcionários públicos que se referem a um
tempo – “l’époque” – em que, sob o modelo belga, os seus esforços teriam sido justamente
recompensados e o seu estatuto social assegurado.
Na fragilidade desta estranha e bela paisagem híbrida que luta para conter as calamidades dos
últimos cinquenta anos, existe uma indesmentível identidade africana. Foi assim que a abracei.
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Private residence, Kolwezi, DR Congo, 2007
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Corner of Almeida Ribeiro and Patrice Lumumba Avenues, Maputo, Mozambique, 2007
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Botanical Gardens, Maputo, Mozambique, 2007
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University of Lubumbashi residences, DR Congo, 2007
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Park in the centre of town, Gabela, Angola, 2008
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Statues of Kwame Nkrumah, reinstated at the National Museum in Accra, Ghana, after having being torn down during a military coup in 1977. 2007
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