numero 1 du vendredi 10 - Le Forum Social Africain

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numero 1 du vendredi 10 - Le Forum Social Africain
Un autre monde
est possible
Samedi 11 décembre 2004 - N° 2 - Quotidien du 3ème Forum Social Africain - Lusaka
Ong’s
mostram
serviço
no FSA
P. 2
CONFLITS EN AFRIQUE
Les sentiers à explorer
pour construire la paix
La question des conflits s’est imposée au mouvement social africain, avec l’émergence, la résurgence ou l’exacerbation des foyers de
tension un peu partout en Afrique. Que ce soit des conflits identitaires, politiques ou militaires. Le panel qui a été consacré à cette
question hier a identifié trois de conflits aux intensités plus ou moins grandes. Qu’ils soient inter-étatiques ou intra-étatiques. (PAGE 3)
QUESTION AGRAIRE
Les batailles autour de la terre
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L’AFRIQUE ET LE FARDEAU DE LA DETTE
4 dollars pour la santé,
14 dollars pour la dette
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CAMP DE LA JEUNESSE
Pour la première fois les jeunes vont avoir leurs mots à dire dans
le Forum social africain.
Les jeunes à l’école du Forum
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3ème Forum social africain
Lusaka, 10 - 14 décembre 2005
QUESTION AGRAIRE
Les batailles autour de la terre
«Les populations rurales sont
au nombre de 2,2 milliards de
personnes, soit la moitié de la
population mondiale». A partir de
ce constat, Samir Amin définit la
question agraire comme «un des
axes fondamentaux de l’avenir».
Une question loin d’être réglée par
le dévelop-pement du capitalisme
comme l’ont soutenu certains
intellectuels, soulignait-il hier, en
in-troduisait les débats sur «La
question agraire et l’avenir de
l’agriculture paysanne». «Ceux-ci
prétendent qu’il n’y a plus de
paysans, mais des producteurs qui
utilisent des outils modernes de
production. C’est faux», tranche-til, en indiquant que la question
agraire reste entière à cause des
inégalités entre les producteurs du
Nord et ceux du Sud.
Un paysan du Sud produit
annuellement une tonne de
céréales. Au nord on peut aller
jusqu’à 150 000 tonnes. Devant ce
déséquilibre M. Amin parle de
«génocide programmé» quand on
demande aux 2 milliards de
paysans du Sud d’affronter sur le
marché les 50 millions de
producteurs du nord. Au-delà du
gros écart dans la production, la
concurrence est surtout faussée
d’avance, «car ce sont les points
de vue du Nord qui sont imposés
au cours de négociations de
l’Organisation mondiale du
commerce (Omc)». Avec ou sans
subventions, le challenge lui paraît
inégal, dans un combat où les
paysans du Sud seront écrasés tant
que les conditions du marché
resteront inchangées. Même si les
subventions accordées aux
producteurs de coton américains
sont considérées comme étant à la
base de la chute drastique des cours
mondiaux de l’or blanc. Cette
situation affecte les économies de
nombreux pays d’Afrique de
l’Ouest, producteurs de coton. La
société cotonnière du Mali
(CMDT), par exemple, s’attend à
un déficit d’exploitation de l’ordre
de 75 milliards de francs Cfa pour
la campagne 2004/2005.
Devant la question agraire,
Samir Amin pense que la société
ne changera pas si seulement
quelques intellectuels agitent les
idées. Elle changerait, pense-t-il, si
les peuples se battaient pour le
changement. Les paysans sans terre
du Zimbabwe et d’Afrique du sud
sont présentés comme un modèle
dans cette dynamique. Pour
l’intellectuel zimbabwéen Sam
Moyo, auteur de recherches sur la
question agraire en Afrique
australe, qui l’avance, les réformes
n’ont pas donné des résultats
escomptés parce que seulement 3
% des meilleures terres ont pu être
redistribuées en dix ans en Afrique
du sud. Et Samir Amin d’expliqué
que la demande de terres est forte
au Zimbabwe parce que dans ce
pays le colonialisme n’a pas complètement détruit la paysannerie, à
la différence de l’Afrique du sud
où la politique des banthoustans
(les réservoirs de main d’oeuvre
pour les mines et les usines) a
démantelé la communauté
paysanne.
Bréhima TOURÉ
Flamme d’Afrique au rendez-vous
Ce journal qui n’
existe que le temps d’un Forum social, en
est à sa troisième expérience. Ceux qui étaient au Forum social
mondial de Mumbai, en janvier 2004, l’ont vu naître.Le Forum
social ouest-africain, organisé à Conakry du 28 au 30 novembre
dernier,a été l’occasion de rééditer l’expérience.Aveccerendezvous de Lusaka, Flamme d’Afrique accompagne pour la troisième
fois le mouvement social africain. Le temps de cette rencontre,le
journal sera quotidien et entièrement dédié à la couverture des
différentes manifestations qui se tiennent.
Cette initiat
ive découle d’un partenariat entre Enda Tiers
monde,l’InstitutPanos Afrique de l’Ouest et W omen for Change,
dans une volonté d’impliquer davantage le secteur des médias et
de la communication pour accompagner la marche du mouvement
social africain et assurer une plus largediffusion des idées,des
enjeux et des perspectives qui se dessinent autour.Surtout dans
la perspective du prochain Forum social mondial qui se tient à
Porto Alegreenfinjanvier 2005. Les journalistes qui composent
la rédaction de Flamme d’Afrique viennent de différents pays
africains.Au-delàdelaréalisation du journal, ilstravaillentaussià
l’information du public africain sur les activités et les enjeux de
ce Forum social africain.
Dans une version trilingue (français, anglais, portugais) va
paraître du samedi 11 au mercredi 15 novembre.
Rédaction française et lusophone
Comité éditorial : Taoufik Ben Abdallah, Diana Senghor; Lumba
Siyanga - Coordinateur : Tidiane Kassé – Rédaction : Souleymane
Niang, Constança de Pina, Sékouba Savané, Bréhima Touré
Les participants souhaitant faire des contributions peuvent déposer
les textes à notre rédaction, au premier étage, salle n° 13
PROGRAMME DE LUTTE CONTRE LA PAUVRETÉ AU MALI
La société civile crache dans la soupe
(Panos Infos) - «Le Cadre
stratégique de lutte contre la
pauvreté (Cslp) permet au Mali
de répondre à un double défi :
élaborer une politique nationale
capable d’assurer une croissance forte et durable, et mettre
en oeuvre les voies et moyens
permettant d’intégrer les
pauvres dans ce processus de
croissance et de développement». Coordinateur du cadre
stratégique de lutte contre la
pauvreté au Mali, M. Sékouba
Diarra, n’a ainsi aucun doute
quant à l’efficacité de ce document élaboré sous la houlette de
la Banque mondiale. Face à ce
discours, M. Samba Tembély de
Jubilé 2000 Mali élève des
objections. «Le Cslp parachève
plutôt le travail que les
programmes d’ajustements
structurel (Pas) ont commencé
dans les années 1980. L’objectif
fondamental est d’ouvrir nos
marchés aux multinationales.
Sinon, comment comprendre que
la privatisation de nos sociétés
d’État soit l’une des principales
conditionnalités ? Les Pas
n’exigeaient pas autre chose»,
argumente-t-il.
Sur le plateau de la libéralisation et de privatisation des
entreprises publiques maliennes,
M. Tembély jette un lourd passif.
En 2003, ils ont ainsi été six cents
travailleurs à se retrouver au
chômage, avec le projet de
privatisation de la Compagnie
malienne de développement des
textiles (Cmdt). Cette opération
était une des conditionnalités
exigées par les bailleurs de fonds
pour la mise en oeuvre du Cslp.
M. Tembély enfonce le clou en
ajoutant que le Nouveau
partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad)
participe de cette même stratégie
qui consiste à servir le continent
noir sur un plateau à l’appétit
glouton des multinationales. Et ce
n’est pas Mme Aminata Dramane
Traoré, autre figure marquante du
mouvement social africain, qui
met un bémol, elle qui fustige
«l’empressement des chefs d’État
africains à s’embar-quer dans le
bateau du Nepad dont l’objectif
n’est autre que de nous livrer pieds
et poings liés aux fers de lance du
néo-libéralisme que sont les
multinationales».
(suite en page 4)
Ong’s mostram serviço no FSA
O número de instituições da
sociedade civil e de organizações
não governamentais presentes no
III Fórum Social Africano, 250
segundo o Secretário, testemunham um dinamismo e
entusiasmo de fazer que vai ao
encontro do principal objectivo
deste certame. Com cartazes e
desdobráves sobre as suas
actividades e ‘front-offices’
activos mostram que fizeram e
bem feito o trabalho de casa e
estão disponíveis para dar o seu
contributo neste projecto
audacioso que acredita que ‘Uma
autra África é possível’.
Jubilee
–
Zambia
exemplifica bem o espirito deste
forum. Parte de um movimento
internacional para cancelar as
dívidas dos países pobres por
forma a promover o seu
desenvol-vimento, Jubilee –
Zambia está no FSA em força e
pronta para fazer passar a sua
mensagem e conquistar espaço
em outros países. “Estamos
presentes em vários países da
África - Zambia, Malawi, África
do Sul - e no estrangeiro, mais
concretamente na Europa. O
nosso objectivo é pressionar as
instituições financeiras mundiais, Banco Mundial e o Fundo
Monetário Internacional, a
cancelar as dívidas da Zambia
e da África em geral. Fazemos
lobby em prol de um desenvolvimento sustentável do nosso país
em particular e do continente de
uma forma geral”, observa o
Pastor Francis Nyati.
Em Zambia, este trabalho
vem sendo feito desde 2000, data
da criação do Jubilee – Zambia,
na localidade de Cooperbert.
Desde então, Jubilee – Zambia
faz um acompanhamento efectivo
da situação económica da população, concretamente dos gastos
básicos e essenciais das famílias
zambias. Com esses dados
estatístico, o Jubilee – Zambia
Samedi 11 décembre 2004 - n° 2 - PAGE 2
tentam justificar os resultados
críticos da economia do país e
sensibilizar os politicos a adoptar
medidas favoráveis às populações. “Zambia precisa de mais
recursos e investimentos por
forma a reduzir a pobreza. O
governo e a sociedade civil
podem desenvolver programas
que promovam o desenvolvimento do país. Mas as contas
do Estado precisam ser transparentes para que se saiba onde
os recursos são empregues”.
Constânça de PINA
3ème Forum social africain
Lusaka, 10 - 14 décembre 2005
FARDEAU DE LA DETTE
4 dollars pour la santé, 14 dollars pour la dette
Analyste politique au sein de
l’Ong Jubilee Zambia, Jack
Jones Zulu, est retourné à
l’ancien président tanzanien
Julius Nyerere pour s’inspirer. Et
lâcher : «Les gouvernants
corrumpus ne se soucient pas de
la lutte contre la pauvreté…».
Une citation qui, pour le
conférencier qui se penchait hier
sur la problématique de la dette,
devait servir de lien entre le
combat pour l’annulation de ce
fardeau et la nécessaire promotion de la bonne gouvernance.
Un état des lieux sur l’endettement de l’Afrique serait instructif, souligne M. Zulu, devant
Sur la question de la dette, le credo développé dans ce Forum social
africain est de ne plus trop compter sur les professions de foi du Nord.
le 300 milliards de dollars que le
continent traîne à son passif.
Dans le fardeau de cette
dette, il faudrait ainsi voir des
facteurs exogènes comme la
flambée des prix du pétrole. Ou
encore les legs du régime
d’apartheid à ses successeurs en
Afrique du sud. Et si l’Afrique
paye depuis le début des années
1980, elle reste redevable de
11% du total de la dette du Tiers
monde. Dans le cercle vicieux où
ils se trouvent enserrés, les pays
africains déboursent chaque
année 15 milliards de dollars
pour le service de la dette. Ce qui
représente quatre fois le budget
consacré aux secteurs de la santé
et de l’éducation. De manière
concrète, «le citoyen africain
consacre 4 dollars à ses dépenses
de santé et rembourser 14 dollars
pour la dette».
On se retrouve donc face à un
des ressorts de la pauvreté, dans
un continent où plus de la moitié
de la population globale (650
millions d’habitants) vit avec
moins d’un dollar par jour. Les
taux de scolarisation ou d’accès
aux soins de santé et à l’eau
potable baissent de manière
constante, de même que l’espérance de vie. En Zambie celle-ci
est passée de 54 à 37 ans ces
dernières années et au Zimbabwé
de 61 à 54 ans.
Les professions de foi qui
émanent du Nord dans la bataille
contre la dette ne laissent point
grand espoir. La réunion de
Cologne qui avait promu l’annulation de la dette de l’Afrique à
hauteur de 100 milliards de
dollars s’est révélée être un bluf.
Seuls 12 milliards ont été rayés,
au même moment l’endettement
se poursuit de plus belle. «A un
rythme de 20 milliards par an».
Après le diagnostic, il faut
bien des remèdes. Rendez-vous
est pris pour le panel de lundi
prochain, où il sera question des
alternatives en vue du règlement
définitif de la question de la
dette.
Sékouba SAVANE
PAIX ET CONFLIT EN AFRIQUE
Les nouveaux mécanismes à explorer
Devant la faible assistance
s’éparpillait devant lui hier, John
Stewart, co-animateur du panel
sur «Paix et Conflits en Afrique»,
s’était fait une religion : la
question à l’ordre du jour est
d’une grande complexité telle,
presque rebarbative, qu’elle ne
fait sans doute pas courir les
foules. S’est-on découragé
devant la permanence des
conflits en Afrique, après que
toutes les réflexions et toutes les
actions menées pour asseoir une
culture de la paix a échoué dans
nombre de pays sur le continent ?
Malgré tout, l’activiste
zimbabwéen de la Non-Violence
Action for Change, et son
homologue Bakary Fofana, du
Centre du commerce cnternational pour le développement en
Guinée, se sont essayé à une
analyse et à une typologie des
conflits qui gangrènent le
l’Afrique. Ainsi, Bakary Fofana
relève que contrairement aux
luttes pour l’indépendance, les
crises armées d’aujourd’hui se
distinguent par leur caractère
endémique et par l’ampleur des
ravages qu’elles provoquent au
sein de la population, en
particulier parmi les femmes et
les enfants. Avec les crises qui se
sédimentent au lieu de se
substituer les unes aux autres,
l’Afrique se retrouve avec
différents types de conflits que
M. Fofana classe en trois
catégories : les conflits anciens
(Sud Soudan, Sahara Occidental,
Casamance au Sénégal, Liberia,
etc.), les conflit plus ou moins
anciens (Congo, Tchad, Darfour)
Militaires français en Côte d’Ivoire : un conflit qui met en danger la stabilité de toute la région ouest-africaine.
et les Etats en crise (Nigeria,
Zimbabwe, Mauritanie, Ethiopie/
Erythrée, Guinée-Bissau).
Si les déterminants de ces
conflits diffèrent quelque part, ils
se rejoignent à travers bien des
traits communs. En particulier la
faiblesse des Etats, la faiblesse
de la construction nationale et
l’inadéquation du cadre politique
à la réalité africaine. Mais le
facteur dont la centralité a fait
l’unanimité rest l’intervention
extérieure. Selon Dennis Brutus
de l’Afrique du Sud, les misères
du continent ne peuvent être
analysées en faisant abstraction
de l’enjeu que représentent les
énormes ressources naturelles de
l’Afrique pour les puissances
économiques du G8 et de l’Omc.
La crise ivoirienne et le rôle qu’y
joue la France ont été
abondamment cités par les
participants. A cela s’ajoutent les
complicités passives ou actives
des gouvernements et des élites.
A ce propos, l’Ivoirien Désiré
Porquet regrette l’absence de
solidarité de la plupart des pays
et organisations de la société
civile africaine au lendemain des
événements de novembre dernier
qui ont coûté la vie à des dizaines
de civils ivoiriens.
De nombreux intervenants
ont souhaité une meilleure
analyse et la mise en place de
nouveaux mécanismes de
prévention et de résolution des
conflits tels que la tradition
africaine, l’implication des
femmes, le renforcement de
l’éducation et de la sensibilisation des populations, les
médias, etc. Si dans ce domaine
aucune méthode ne semble apte
à prendre en compte toutes les
dimensions
géopolitique,
économique, social, militaire des
conflits, il apparaît nécessaire de
revoir le rôle de l’Union
africaine, des Nations-Unies et
des bailleurs de fonds extérieurs
dans les politiques de prévention
et de règlement des conflits, ainsi
que dans le financement de la
paix. Les organisations de la
société civile africaine sont
également invites à concrétiser
l’idée d’un groupe de travail
permanent sur ces questions.
Souleymane NIANG
Samedi 11 décembre 2004 - n° 2 - PAGE 3
De la
souveraineté
des nations
à celle des
peuples
Quelle place pour la
souveraineté des peuples
dans le mouvement
altermondialiste ? Il en sera
aujourd’hui question lors
d’un panel ayant pour
thème “L’affirmation de la
souveraineté des peuples”.
Pour Samir Amin,
coordinateur du Forum du
Tiers monde, l’heure a
sonné pour lever
l’équivoque : “L’ordre
international ne peut être
fondé sur autre chose que
sur la reconnaisance de la
souveraineté des nations et
le droit international”,
tranche-t-il d’emblée. Il en
veut pour preuve que les
Nations unies tirent leur
fondement de là, tout
comme le Conseil de
sécurité y a recours pour
limiter ses interventions
dans les Etats.
Seulement, de plus en
plus la souveraineté des
nations et le droit
international sont niés.
L’illustration, pour Samir
Amin, de cette situation,
c’est “la substitution du G7
au Conseil de sécurité par
les Etats-Unis et l’Europe”
dans la logique de
“l’organisation du chaos
international”.
Dans l’analyse que
propose M. Amin au Forum
social africain de Lusaka, il
y a ce besoin de distinguer
la souveraineté des nations
de celle des peuples. Et
pour cause : “La
souveraineté des nations a
été trop souvent comprise,
malheureusement, comme
la souveraineté des Etats
représentés par leurs
gouvernements qui sont
censés, à leur tour,
représenter leurs peuples”.
A terme, pour lui, il s’agira
notamment de reconstruire
un système international
qui crée l’espace
indispensable à
l’affirmation de la
souveraineté des uns et des
autres.
A la question de savoir
si l’Afrique reputée pauvre
a réellement les moyens
d’affirmer sa souveraineté,
Samir est catégorique : “Le
peuple vietnamien n’était
pas riche quand il a mené sa
guerre pour la souveraineté.
On essaye d’abêtir les
pauvres, mais ils ne sont
pas nécessairement bêtes”.
Sékouba SAVANÉ
3ème Forum social africain
Lusaka, 10 - 14 décembre 2005
A propos de...
Educação em África
Educar para desenvolver
Organizações da sociedade
civil de quase todos os países da
África - excepto da região norte
do continente - e Austrália
escolheram a manhã de hoje, 11,
para debater e partilhar
experiências e preocupações
sobre a educação, no decurso do
III Fórum Social Africano. O
painel foi co-organizado por
PALAE (Pan African Literacy
Education for Adult) e Aide et
Action/Afrique e coordenado
pelo professor universitário
Boubacar Diop.
A interligação entre a
educação e a prática, ou seja, a
produção e a sociedade civil
serviram de ponto de partida para
uma discussão onde ficou a
evidente a diversidade de
estratégias e de sensibilidades
L’Education s’affirme comme une exigence en matière de Droits de l’homme.
para um mesmo objectivo: formar
para desenvolver o continente.
Esta foi, aliás, uma das primeiras
afirmações do professor Boubacar
CAMP DE LA JEUNESSE
Les jeunes à l’école du Forum
Les jeunes constituent plus de
70% de la population africaine,
pourtant il n’y avait jusque là
aucune structure formelle du
Forum social africain (Fsa) pour
leur permettre de faire entendre
leur voix dans la contestation de
l’ordre mondial actuel. Au Forum
social mondial de Mumbai, en
janvier dernier, le continent noir
n’était représenté que par cinq
personnes au camp de la jeunesse.
Pour la première fois depuis le
premier Fsa, les jeunes se
réunissent à ce titre.
En général, le camp des jeunes
se tient en dehors du site du Forum
social. Mais à l’issue d’une
réunion consultative tenue
vendredi au Mulungushi
International Conference Center,
les jeunes altermondialistes
africains ont convenu, pour une
première, de ne pas s’éloigner de
leurs aînés.
Quand bien même des
mouvements de jeunes se seraient
plus ou moins bien structurés au
Sénégal, au Zimbabwe, en
Zambie, etc., la mobilisation
continentale est encore à la
recherche d’une masse critique et
d’une maturité. C’est pourquoi
une réunion d’orientation a eu lieu
hier en présence de Mme Njoki
Njorogi du Conseil du Forum
social mondial, de deux membres
du conseil du Fsa (Diakalia
Ouattara de la Côte d’Ivoire et
Wahou Kara du Kenya) ainsi que
de Mc Donald Lewanika du
Forum zimbabwéen. Il s’agissait,
pour ce panel, de sensibiliser les
jeunes sur les objectifs du forum
social, de présenter l’organisation
du mouvement et de les initier aux
thématiques alter-mondialistes.
Dès ce dimanche, le camp des
jeunes entre de plain-pied dans les
thématiques du Forum à travers
un atelier. L’objectif est de
toujours envisager les problèmes
de la mondialisation à travers le
prisme de la jeunesse. En cela, le
mouvement des jeunes est plus
une contribution à la réflexion
qu’une rebuffade. D’ailleurs, au
plan structurel, le camp des jeunes
va mettre en place un organe
consultatif qui va rendre compte
au Conseil du Forum social
africain à travers sa commission
communication.
Souleymane NIANG
Diop ao constatar a presença no
atelier de educadores formais,
informais e religiosos envolvidas
na causa da educação que
inclusive começa a adoptar alguns
práticas culturais, designadamente
a lingua materna, ritos religiosos,
dança, música, desporto, entre
outros.
Práticas modernas que, no
entender do professor, não
destonam
dos
modelos
tradicionais de educação, tendo
em conta que África conseguiu
desenvolver vários sistemas de
escritas,
um
fenómeno
comparável à revolução da
impressão que aconteceu na
Europa. No caso particular do
Senegal, por exemplo, prossegue
Boubacar Diop, “a tradição
continua intacta em alguns
aspectos, apesar das influências
modernas. Mas também é
notório alterações e mesmo
contaminação europeias em
certos sectores da educação”.
Este facto, frisa, contribui para
o renascimento e desenvolvimento de línguas africanas.
Sobre este particular,
Boubacar Diop retoma alguns
elementos do Fórum Mundial
Educação Para Todos de Dakar,
2000, a redução para 50% da
taxa de analfabetismo até 2015,
em particular das mulheres, por
forma a melhorar o acesso dos
adultos a educação de base e a
formação continua e a melhoria
da qualidade do ensino para que
os resultados sejam tangiveis e
mensuráveis e possam ser
alcançados por todos. Boubacar
Diop está no entanto consciente
que “o modelo político e socio –
económico mundial actual
agrava a pobreza e a exclusão
social e concentra o poder
político e económico no plano
nacional e mundial”(estudo
elaborado pela Agência Sueca de
Ajuda ao Desenvolvimento).
Por tudo isso, este painel recomenda uma melhor articulação
entre a educação, paz e cidadania, melhoria de condições e
qualidade da educação tendo em
atenção as inovações pedagógicas e o reforço da alfabetização
e educação de base em África.
Promover a autonomia das
mulheres, articular a aprendizagem e transformação do
mundo do trabalho, a gestão do
desenvolvimento, as políticas de
saúde, população, culturais às
políticas de comunicação,
apoiando o multilinguísmo e a
multimédia são outras das
recomendações avançadas pelo
professor universitário Boubacar
Diop.
E para conseguir tudo isso,
prossegue, é preciso capitalizar
e valorizar a experiência do
movimento africano para a
educação
dos
adultos,
priorizando o dialogo entre os
sistemas educativos e os actores
envolvidos nesse processo,
melhorar a formação e as
condições de trabalho e vida dos
formadores e aprendizes e
desenvolver uma estratégia de
intervenção de base com forte
engajamento, experiência e
parcerias que, ao fim ao cabo,
asseguram todo esse processo de
educação do continente para o
seu desenvolvimento.
Constânça de PINA
Hassan Sumonu (Nigeria) :
«Les voleurs et leurs
complices»
«Les Occidentaux nous réclament de la dette. Nous devons
exiger qu’ils rapatrient d’abord
l’argent volé par nos chefs d’Etat
et placés dans leurs banques. Ils
ne doivent pas oublier que le
voleur c’est aussi celui qui garde
l’argent volé. Les Africains doivent
garder les yeux ouverts parce que
nos dirigeants sont capables de
nous vendre.»
Abdramane Ousmane (Niger) :
«Cesser d’être un faire-valoir»
«En Afrique, aucune communauté n’est épargnée par les
politiques néolibérales. Les
Africains ne restent pas les bras
croisés devant cette situation.
Partout,
des
résistances
s’organisent mais elles sont
malheureusement peu connues.
Le thème du présent forum permet
de sortir ces résistances de
l’anonymat et de réfléchir sur les
stratégies à mettre en œuvre pour
les renforcer. Il est temps qu’on
développe des alternatives qui
prennent en compte les
aspirations des populations à la
base, avec un ancrage
démocratique qui leur donnera
toute leur légitimité. La société
civile doit arrêter de jouer les fairevaloir et participer à l’élaboration
des politiques nationales. On lui
fait appel juste pour montrer
qu’elle a participé. Ses points de
vie ne sont jamais pris en
compte».
Said Saadi (Maroc) : «Eviter
d’être des gens du voyage»
«Nous sommes à un tournant
après trois éditions. Le forum doit
se renforcer en s’ouvrant à tous
les autres groupes qui luttent sur
le terrain. Je veux parler des
syndicats par exemple. Le
colonialisme a toujours développé
la division. C’est la même chose
qu’on fait pour séparer l’Afrique du
nord de l’Afrique subsaharienne.
Nous sommes là pour démentir
cela. Mais il faut qu’on évite
d’apparaître comme un groupe
d’Ong qui aime beaucoup voyager
et qui ne travaille pas sur le
terrain. La tenue du forum doit être
un moment de dresser le bilan et
de tracer le programme de lutte
pour les années à venir, avec un
chronogramme précis.»
La société civile crache dans la soupe
(Suite de la page 2) - La présidente du
Forum pour l’autre Mali, figure marquante de
l’altermondialisme, se désole tout autant de la
similitude des documents stratégiques de lutte
contre la pauvreté dans plusieurs pays africains.
Ce qui dénote, à ses yeux, de l’incapacité des
Africains à élaborer eux-mêmes des stratégies
pour développer leurs pays. «Après quarante
années d’indépendance, cette situation n’est
pas réjouissante. Nous attendons que la
Banque mondiale et le Fonds monétaire
international nous imposent une camisole de
force, présentée comme la panacée contre la
pauvreté dans nos pays», se désole Mme
Traoré. En appui à ses propos, elle évoque
l’échec des programmes de l’Agence pour
l’exécution des travaux d’intérêt public
(Agetip). «On a créé l’Agetip dans tous les pays
africains en disant que c’est un instrument de
développement. Aujourd’hui, le constat est que
des dizaines de milliards de francs ont été
dilapidés pour peu de résultats».
Pour défendre le Cslp, M. Sékouba Diarra
Samedi 11 décembre 2004 - n° 2 - PAGE 4
rappelle quelques «vérités». Entre autres, que
tout cela est le fruit d’un processus participatif
auquel la société civile a pris part. «Ce
processus a abouti à la définition d’une
politique de croissance, créatrice de richesses
mieux réparties au profit des pauvres. Les
objectifs macro-écono-miques sont clairement
définis : un taux de croissance de 6,7% par an
sur la période 2002/2006, un taux
d’investissement de 22,6% et un taux
d’inflation inférieur à 3%», souligne-t-il. Avec
un tel tableau de marche, le Cslp lui apparaît
comme une avancée considérable par rapport
aux stratégies mises en oeuvre par le passé. «Il
est soumis, précise-t-il, à un principe évolutif
qui permet d’apporter des correctifs au fur et
à mesure de la mise en oeuvre». Le comité de
pilotage composé des cadres de
l’administration, des repré-sentants de la
société civile et des bailleurs de fonds se réunit
régulièrement pour réfléchir sur les
orientations.
Bréhima TOURÉ

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