numero 1 du vendredi 10 - Le Forum Social Africain
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numero 1 du vendredi 10 - Le Forum Social Africain
Un autre monde est possible Samedi 11 décembre 2004 - N° 2 - Quotidien du 3ème Forum Social Africain - Lusaka Ong’s mostram serviço no FSA P. 2 CONFLITS EN AFRIQUE Les sentiers à explorer pour construire la paix La question des conflits s’est imposée au mouvement social africain, avec l’émergence, la résurgence ou l’exacerbation des foyers de tension un peu partout en Afrique. Que ce soit des conflits identitaires, politiques ou militaires. Le panel qui a été consacré à cette question hier a identifié trois de conflits aux intensités plus ou moins grandes. Qu’ils soient inter-étatiques ou intra-étatiques. (PAGE 3) QUESTION AGRAIRE Les batailles autour de la terre PAGE 2 L’AFRIQUE ET LE FARDEAU DE LA DETTE 4 dollars pour la santé, 14 dollars pour la dette PAGE 3 CAMP DE LA JEUNESSE Pour la première fois les jeunes vont avoir leurs mots à dire dans le Forum social africain. Les jeunes à l’école du Forum PAGE 4 3ème Forum social africain Lusaka, 10 - 14 décembre 2005 QUESTION AGRAIRE Les batailles autour de la terre «Les populations rurales sont au nombre de 2,2 milliards de personnes, soit la moitié de la population mondiale». A partir de ce constat, Samir Amin définit la question agraire comme «un des axes fondamentaux de l’avenir». Une question loin d’être réglée par le dévelop-pement du capitalisme comme l’ont soutenu certains intellectuels, soulignait-il hier, en in-troduisait les débats sur «La question agraire et l’avenir de l’agriculture paysanne». «Ceux-ci prétendent qu’il n’y a plus de paysans, mais des producteurs qui utilisent des outils modernes de production. C’est faux», tranche-til, en indiquant que la question agraire reste entière à cause des inégalités entre les producteurs du Nord et ceux du Sud. Un paysan du Sud produit annuellement une tonne de céréales. Au nord on peut aller jusqu’à 150 000 tonnes. Devant ce déséquilibre M. Amin parle de «génocide programmé» quand on demande aux 2 milliards de paysans du Sud d’affronter sur le marché les 50 millions de producteurs du nord. Au-delà du gros écart dans la production, la concurrence est surtout faussée d’avance, «car ce sont les points de vue du Nord qui sont imposés au cours de négociations de l’Organisation mondiale du commerce (Omc)». Avec ou sans subventions, le challenge lui paraît inégal, dans un combat où les paysans du Sud seront écrasés tant que les conditions du marché resteront inchangées. Même si les subventions accordées aux producteurs de coton américains sont considérées comme étant à la base de la chute drastique des cours mondiaux de l’or blanc. Cette situation affecte les économies de nombreux pays d’Afrique de l’Ouest, producteurs de coton. La société cotonnière du Mali (CMDT), par exemple, s’attend à un déficit d’exploitation de l’ordre de 75 milliards de francs Cfa pour la campagne 2004/2005. Devant la question agraire, Samir Amin pense que la société ne changera pas si seulement quelques intellectuels agitent les idées. Elle changerait, pense-t-il, si les peuples se battaient pour le changement. Les paysans sans terre du Zimbabwe et d’Afrique du sud sont présentés comme un modèle dans cette dynamique. Pour l’intellectuel zimbabwéen Sam Moyo, auteur de recherches sur la question agraire en Afrique australe, qui l’avance, les réformes n’ont pas donné des résultats escomptés parce que seulement 3 % des meilleures terres ont pu être redistribuées en dix ans en Afrique du sud. Et Samir Amin d’expliqué que la demande de terres est forte au Zimbabwe parce que dans ce pays le colonialisme n’a pas complètement détruit la paysannerie, à la différence de l’Afrique du sud où la politique des banthoustans (les réservoirs de main d’oeuvre pour les mines et les usines) a démantelé la communauté paysanne. Bréhima TOURÉ Flamme d’Afrique au rendez-vous Ce journal qui n’ existe que le temps d’un Forum social, en est à sa troisième expérience. Ceux qui étaient au Forum social mondial de Mumbai, en janvier 2004, l’ont vu naître.Le Forum social ouest-africain, organisé à Conakry du 28 au 30 novembre dernier,a été l’occasion de rééditer l’expérience.Aveccerendezvous de Lusaka, Flamme d’Afrique accompagne pour la troisième fois le mouvement social africain. Le temps de cette rencontre,le journal sera quotidien et entièrement dédié à la couverture des différentes manifestations qui se tiennent. Cette initiat ive découle d’un partenariat entre Enda Tiers monde,l’InstitutPanos Afrique de l’Ouest et W omen for Change, dans une volonté d’impliquer davantage le secteur des médias et de la communication pour accompagner la marche du mouvement social africain et assurer une plus largediffusion des idées,des enjeux et des perspectives qui se dessinent autour.Surtout dans la perspective du prochain Forum social mondial qui se tient à Porto Alegreenfinjanvier 2005. Les journalistes qui composent la rédaction de Flamme d’Afrique viennent de différents pays africains.Au-delàdelaréalisation du journal, ilstravaillentaussià l’information du public africain sur les activités et les enjeux de ce Forum social africain. Dans une version trilingue (français, anglais, portugais) va paraître du samedi 11 au mercredi 15 novembre. Rédaction française et lusophone Comité éditorial : Taoufik Ben Abdallah, Diana Senghor; Lumba Siyanga - Coordinateur : Tidiane Kassé – Rédaction : Souleymane Niang, Constança de Pina, Sékouba Savané, Bréhima Touré Les participants souhaitant faire des contributions peuvent déposer les textes à notre rédaction, au premier étage, salle n° 13 PROGRAMME DE LUTTE CONTRE LA PAUVRETÉ AU MALI La société civile crache dans la soupe (Panos Infos) - «Le Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (Cslp) permet au Mali de répondre à un double défi : élaborer une politique nationale capable d’assurer une croissance forte et durable, et mettre en oeuvre les voies et moyens permettant d’intégrer les pauvres dans ce processus de croissance et de développement». Coordinateur du cadre stratégique de lutte contre la pauvreté au Mali, M. Sékouba Diarra, n’a ainsi aucun doute quant à l’efficacité de ce document élaboré sous la houlette de la Banque mondiale. Face à ce discours, M. Samba Tembély de Jubilé 2000 Mali élève des objections. «Le Cslp parachève plutôt le travail que les programmes d’ajustements structurel (Pas) ont commencé dans les années 1980. L’objectif fondamental est d’ouvrir nos marchés aux multinationales. Sinon, comment comprendre que la privatisation de nos sociétés d’État soit l’une des principales conditionnalités ? Les Pas n’exigeaient pas autre chose», argumente-t-il. Sur le plateau de la libéralisation et de privatisation des entreprises publiques maliennes, M. Tembély jette un lourd passif. En 2003, ils ont ainsi été six cents travailleurs à se retrouver au chômage, avec le projet de privatisation de la Compagnie malienne de développement des textiles (Cmdt). Cette opération était une des conditionnalités exigées par les bailleurs de fonds pour la mise en oeuvre du Cslp. M. Tembély enfonce le clou en ajoutant que le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad) participe de cette même stratégie qui consiste à servir le continent noir sur un plateau à l’appétit glouton des multinationales. Et ce n’est pas Mme Aminata Dramane Traoré, autre figure marquante du mouvement social africain, qui met un bémol, elle qui fustige «l’empressement des chefs d’État africains à s’embar-quer dans le bateau du Nepad dont l’objectif n’est autre que de nous livrer pieds et poings liés aux fers de lance du néo-libéralisme que sont les multinationales». (suite en page 4) Ong’s mostram serviço no FSA O número de instituições da sociedade civil e de organizações não governamentais presentes no III Fórum Social Africano, 250 segundo o Secretário, testemunham um dinamismo e entusiasmo de fazer que vai ao encontro do principal objectivo deste certame. Com cartazes e desdobráves sobre as suas actividades e ‘front-offices’ activos mostram que fizeram e bem feito o trabalho de casa e estão disponíveis para dar o seu contributo neste projecto audacioso que acredita que ‘Uma autra África é possível’. Jubilee – Zambia exemplifica bem o espirito deste forum. Parte de um movimento internacional para cancelar as dívidas dos países pobres por forma a promover o seu desenvol-vimento, Jubilee – Zambia está no FSA em força e pronta para fazer passar a sua mensagem e conquistar espaço em outros países. “Estamos presentes em vários países da África - Zambia, Malawi, África do Sul - e no estrangeiro, mais concretamente na Europa. O nosso objectivo é pressionar as instituições financeiras mundiais, Banco Mundial e o Fundo Monetário Internacional, a cancelar as dívidas da Zambia e da África em geral. Fazemos lobby em prol de um desenvolvimento sustentável do nosso país em particular e do continente de uma forma geral”, observa o Pastor Francis Nyati. Em Zambia, este trabalho vem sendo feito desde 2000, data da criação do Jubilee – Zambia, na localidade de Cooperbert. Desde então, Jubilee – Zambia faz um acompanhamento efectivo da situação económica da população, concretamente dos gastos básicos e essenciais das famílias zambias. Com esses dados estatístico, o Jubilee – Zambia Samedi 11 décembre 2004 - n° 2 - PAGE 2 tentam justificar os resultados críticos da economia do país e sensibilizar os politicos a adoptar medidas favoráveis às populações. “Zambia precisa de mais recursos e investimentos por forma a reduzir a pobreza. O governo e a sociedade civil podem desenvolver programas que promovam o desenvolvimento do país. Mas as contas do Estado precisam ser transparentes para que se saiba onde os recursos são empregues”. Constânça de PINA 3ème Forum social africain Lusaka, 10 - 14 décembre 2005 FARDEAU DE LA DETTE 4 dollars pour la santé, 14 dollars pour la dette Analyste politique au sein de l’Ong Jubilee Zambia, Jack Jones Zulu, est retourné à l’ancien président tanzanien Julius Nyerere pour s’inspirer. Et lâcher : «Les gouvernants corrumpus ne se soucient pas de la lutte contre la pauvreté…». Une citation qui, pour le conférencier qui se penchait hier sur la problématique de la dette, devait servir de lien entre le combat pour l’annulation de ce fardeau et la nécessaire promotion de la bonne gouvernance. Un état des lieux sur l’endettement de l’Afrique serait instructif, souligne M. Zulu, devant Sur la question de la dette, le credo développé dans ce Forum social africain est de ne plus trop compter sur les professions de foi du Nord. le 300 milliards de dollars que le continent traîne à son passif. Dans le fardeau de cette dette, il faudrait ainsi voir des facteurs exogènes comme la flambée des prix du pétrole. Ou encore les legs du régime d’apartheid à ses successeurs en Afrique du sud. Et si l’Afrique paye depuis le début des années 1980, elle reste redevable de 11% du total de la dette du Tiers monde. Dans le cercle vicieux où ils se trouvent enserrés, les pays africains déboursent chaque année 15 milliards de dollars pour le service de la dette. Ce qui représente quatre fois le budget consacré aux secteurs de la santé et de l’éducation. De manière concrète, «le citoyen africain consacre 4 dollars à ses dépenses de santé et rembourser 14 dollars pour la dette». On se retrouve donc face à un des ressorts de la pauvreté, dans un continent où plus de la moitié de la population globale (650 millions d’habitants) vit avec moins d’un dollar par jour. Les taux de scolarisation ou d’accès aux soins de santé et à l’eau potable baissent de manière constante, de même que l’espérance de vie. En Zambie celle-ci est passée de 54 à 37 ans ces dernières années et au Zimbabwé de 61 à 54 ans. Les professions de foi qui émanent du Nord dans la bataille contre la dette ne laissent point grand espoir. La réunion de Cologne qui avait promu l’annulation de la dette de l’Afrique à hauteur de 100 milliards de dollars s’est révélée être un bluf. Seuls 12 milliards ont été rayés, au même moment l’endettement se poursuit de plus belle. «A un rythme de 20 milliards par an». Après le diagnostic, il faut bien des remèdes. Rendez-vous est pris pour le panel de lundi prochain, où il sera question des alternatives en vue du règlement définitif de la question de la dette. Sékouba SAVANE PAIX ET CONFLIT EN AFRIQUE Les nouveaux mécanismes à explorer Devant la faible assistance s’éparpillait devant lui hier, John Stewart, co-animateur du panel sur «Paix et Conflits en Afrique», s’était fait une religion : la question à l’ordre du jour est d’une grande complexité telle, presque rebarbative, qu’elle ne fait sans doute pas courir les foules. S’est-on découragé devant la permanence des conflits en Afrique, après que toutes les réflexions et toutes les actions menées pour asseoir une culture de la paix a échoué dans nombre de pays sur le continent ? Malgré tout, l’activiste zimbabwéen de la Non-Violence Action for Change, et son homologue Bakary Fofana, du Centre du commerce cnternational pour le développement en Guinée, se sont essayé à une analyse et à une typologie des conflits qui gangrènent le l’Afrique. Ainsi, Bakary Fofana relève que contrairement aux luttes pour l’indépendance, les crises armées d’aujourd’hui se distinguent par leur caractère endémique et par l’ampleur des ravages qu’elles provoquent au sein de la population, en particulier parmi les femmes et les enfants. Avec les crises qui se sédimentent au lieu de se substituer les unes aux autres, l’Afrique se retrouve avec différents types de conflits que M. Fofana classe en trois catégories : les conflits anciens (Sud Soudan, Sahara Occidental, Casamance au Sénégal, Liberia, etc.), les conflit plus ou moins anciens (Congo, Tchad, Darfour) Militaires français en Côte d’Ivoire : un conflit qui met en danger la stabilité de toute la région ouest-africaine. et les Etats en crise (Nigeria, Zimbabwe, Mauritanie, Ethiopie/ Erythrée, Guinée-Bissau). Si les déterminants de ces conflits diffèrent quelque part, ils se rejoignent à travers bien des traits communs. En particulier la faiblesse des Etats, la faiblesse de la construction nationale et l’inadéquation du cadre politique à la réalité africaine. Mais le facteur dont la centralité a fait l’unanimité rest l’intervention extérieure. Selon Dennis Brutus de l’Afrique du Sud, les misères du continent ne peuvent être analysées en faisant abstraction de l’enjeu que représentent les énormes ressources naturelles de l’Afrique pour les puissances économiques du G8 et de l’Omc. La crise ivoirienne et le rôle qu’y joue la France ont été abondamment cités par les participants. A cela s’ajoutent les complicités passives ou actives des gouvernements et des élites. A ce propos, l’Ivoirien Désiré Porquet regrette l’absence de solidarité de la plupart des pays et organisations de la société civile africaine au lendemain des événements de novembre dernier qui ont coûté la vie à des dizaines de civils ivoiriens. De nombreux intervenants ont souhaité une meilleure analyse et la mise en place de nouveaux mécanismes de prévention et de résolution des conflits tels que la tradition africaine, l’implication des femmes, le renforcement de l’éducation et de la sensibilisation des populations, les médias, etc. Si dans ce domaine aucune méthode ne semble apte à prendre en compte toutes les dimensions géopolitique, économique, social, militaire des conflits, il apparaît nécessaire de revoir le rôle de l’Union africaine, des Nations-Unies et des bailleurs de fonds extérieurs dans les politiques de prévention et de règlement des conflits, ainsi que dans le financement de la paix. Les organisations de la société civile africaine sont également invites à concrétiser l’idée d’un groupe de travail permanent sur ces questions. Souleymane NIANG Samedi 11 décembre 2004 - n° 2 - PAGE 3 De la souveraineté des nations à celle des peuples Quelle place pour la souveraineté des peuples dans le mouvement altermondialiste ? Il en sera aujourd’hui question lors d’un panel ayant pour thème “L’affirmation de la souveraineté des peuples”. Pour Samir Amin, coordinateur du Forum du Tiers monde, l’heure a sonné pour lever l’équivoque : “L’ordre international ne peut être fondé sur autre chose que sur la reconnaisance de la souveraineté des nations et le droit international”, tranche-t-il d’emblée. Il en veut pour preuve que les Nations unies tirent leur fondement de là, tout comme le Conseil de sécurité y a recours pour limiter ses interventions dans les Etats. Seulement, de plus en plus la souveraineté des nations et le droit international sont niés. L’illustration, pour Samir Amin, de cette situation, c’est “la substitution du G7 au Conseil de sécurité par les Etats-Unis et l’Europe” dans la logique de “l’organisation du chaos international”. Dans l’analyse que propose M. Amin au Forum social africain de Lusaka, il y a ce besoin de distinguer la souveraineté des nations de celle des peuples. Et pour cause : “La souveraineté des nations a été trop souvent comprise, malheureusement, comme la souveraineté des Etats représentés par leurs gouvernements qui sont censés, à leur tour, représenter leurs peuples”. A terme, pour lui, il s’agira notamment de reconstruire un système international qui crée l’espace indispensable à l’affirmation de la souveraineté des uns et des autres. A la question de savoir si l’Afrique reputée pauvre a réellement les moyens d’affirmer sa souveraineté, Samir est catégorique : “Le peuple vietnamien n’était pas riche quand il a mené sa guerre pour la souveraineté. On essaye d’abêtir les pauvres, mais ils ne sont pas nécessairement bêtes”. Sékouba SAVANÉ 3ème Forum social africain Lusaka, 10 - 14 décembre 2005 A propos de... Educação em África Educar para desenvolver Organizações da sociedade civil de quase todos os países da África - excepto da região norte do continente - e Austrália escolheram a manhã de hoje, 11, para debater e partilhar experiências e preocupações sobre a educação, no decurso do III Fórum Social Africano. O painel foi co-organizado por PALAE (Pan African Literacy Education for Adult) e Aide et Action/Afrique e coordenado pelo professor universitário Boubacar Diop. A interligação entre a educação e a prática, ou seja, a produção e a sociedade civil serviram de ponto de partida para uma discussão onde ficou a evidente a diversidade de estratégias e de sensibilidades L’Education s’affirme comme une exigence en matière de Droits de l’homme. para um mesmo objectivo: formar para desenvolver o continente. Esta foi, aliás, uma das primeiras afirmações do professor Boubacar CAMP DE LA JEUNESSE Les jeunes à l’école du Forum Les jeunes constituent plus de 70% de la population africaine, pourtant il n’y avait jusque là aucune structure formelle du Forum social africain (Fsa) pour leur permettre de faire entendre leur voix dans la contestation de l’ordre mondial actuel. Au Forum social mondial de Mumbai, en janvier dernier, le continent noir n’était représenté que par cinq personnes au camp de la jeunesse. Pour la première fois depuis le premier Fsa, les jeunes se réunissent à ce titre. En général, le camp des jeunes se tient en dehors du site du Forum social. Mais à l’issue d’une réunion consultative tenue vendredi au Mulungushi International Conference Center, les jeunes altermondialistes africains ont convenu, pour une première, de ne pas s’éloigner de leurs aînés. Quand bien même des mouvements de jeunes se seraient plus ou moins bien structurés au Sénégal, au Zimbabwe, en Zambie, etc., la mobilisation continentale est encore à la recherche d’une masse critique et d’une maturité. C’est pourquoi une réunion d’orientation a eu lieu hier en présence de Mme Njoki Njorogi du Conseil du Forum social mondial, de deux membres du conseil du Fsa (Diakalia Ouattara de la Côte d’Ivoire et Wahou Kara du Kenya) ainsi que de Mc Donald Lewanika du Forum zimbabwéen. Il s’agissait, pour ce panel, de sensibiliser les jeunes sur les objectifs du forum social, de présenter l’organisation du mouvement et de les initier aux thématiques alter-mondialistes. Dès ce dimanche, le camp des jeunes entre de plain-pied dans les thématiques du Forum à travers un atelier. L’objectif est de toujours envisager les problèmes de la mondialisation à travers le prisme de la jeunesse. En cela, le mouvement des jeunes est plus une contribution à la réflexion qu’une rebuffade. D’ailleurs, au plan structurel, le camp des jeunes va mettre en place un organe consultatif qui va rendre compte au Conseil du Forum social africain à travers sa commission communication. Souleymane NIANG Diop ao constatar a presença no atelier de educadores formais, informais e religiosos envolvidas na causa da educação que inclusive começa a adoptar alguns práticas culturais, designadamente a lingua materna, ritos religiosos, dança, música, desporto, entre outros. Práticas modernas que, no entender do professor, não destonam dos modelos tradicionais de educação, tendo em conta que África conseguiu desenvolver vários sistemas de escritas, um fenómeno comparável à revolução da impressão que aconteceu na Europa. No caso particular do Senegal, por exemplo, prossegue Boubacar Diop, “a tradição continua intacta em alguns aspectos, apesar das influências modernas. Mas também é notório alterações e mesmo contaminação europeias em certos sectores da educação”. Este facto, frisa, contribui para o renascimento e desenvolvimento de línguas africanas. Sobre este particular, Boubacar Diop retoma alguns elementos do Fórum Mundial Educação Para Todos de Dakar, 2000, a redução para 50% da taxa de analfabetismo até 2015, em particular das mulheres, por forma a melhorar o acesso dos adultos a educação de base e a formação continua e a melhoria da qualidade do ensino para que os resultados sejam tangiveis e mensuráveis e possam ser alcançados por todos. Boubacar Diop está no entanto consciente que “o modelo político e socio – económico mundial actual agrava a pobreza e a exclusão social e concentra o poder político e económico no plano nacional e mundial”(estudo elaborado pela Agência Sueca de Ajuda ao Desenvolvimento). Por tudo isso, este painel recomenda uma melhor articulação entre a educação, paz e cidadania, melhoria de condições e qualidade da educação tendo em atenção as inovações pedagógicas e o reforço da alfabetização e educação de base em África. Promover a autonomia das mulheres, articular a aprendizagem e transformação do mundo do trabalho, a gestão do desenvolvimento, as políticas de saúde, população, culturais às políticas de comunicação, apoiando o multilinguísmo e a multimédia são outras das recomendações avançadas pelo professor universitário Boubacar Diop. E para conseguir tudo isso, prossegue, é preciso capitalizar e valorizar a experiência do movimento africano para a educação dos adultos, priorizando o dialogo entre os sistemas educativos e os actores envolvidos nesse processo, melhorar a formação e as condições de trabalho e vida dos formadores e aprendizes e desenvolver uma estratégia de intervenção de base com forte engajamento, experiência e parcerias que, ao fim ao cabo, asseguram todo esse processo de educação do continente para o seu desenvolvimento. Constânça de PINA Hassan Sumonu (Nigeria) : «Les voleurs et leurs complices» «Les Occidentaux nous réclament de la dette. Nous devons exiger qu’ils rapatrient d’abord l’argent volé par nos chefs d’Etat et placés dans leurs banques. Ils ne doivent pas oublier que le voleur c’est aussi celui qui garde l’argent volé. Les Africains doivent garder les yeux ouverts parce que nos dirigeants sont capables de nous vendre.» Abdramane Ousmane (Niger) : «Cesser d’être un faire-valoir» «En Afrique, aucune communauté n’est épargnée par les politiques néolibérales. Les Africains ne restent pas les bras croisés devant cette situation. Partout, des résistances s’organisent mais elles sont malheureusement peu connues. Le thème du présent forum permet de sortir ces résistances de l’anonymat et de réfléchir sur les stratégies à mettre en œuvre pour les renforcer. Il est temps qu’on développe des alternatives qui prennent en compte les aspirations des populations à la base, avec un ancrage démocratique qui leur donnera toute leur légitimité. La société civile doit arrêter de jouer les fairevaloir et participer à l’élaboration des politiques nationales. On lui fait appel juste pour montrer qu’elle a participé. Ses points de vie ne sont jamais pris en compte». Said Saadi (Maroc) : «Eviter d’être des gens du voyage» «Nous sommes à un tournant après trois éditions. Le forum doit se renforcer en s’ouvrant à tous les autres groupes qui luttent sur le terrain. Je veux parler des syndicats par exemple. Le colonialisme a toujours développé la division. C’est la même chose qu’on fait pour séparer l’Afrique du nord de l’Afrique subsaharienne. Nous sommes là pour démentir cela. Mais il faut qu’on évite d’apparaître comme un groupe d’Ong qui aime beaucoup voyager et qui ne travaille pas sur le terrain. La tenue du forum doit être un moment de dresser le bilan et de tracer le programme de lutte pour les années à venir, avec un chronogramme précis.» La société civile crache dans la soupe (Suite de la page 2) - La présidente du Forum pour l’autre Mali, figure marquante de l’altermondialisme, se désole tout autant de la similitude des documents stratégiques de lutte contre la pauvreté dans plusieurs pays africains. Ce qui dénote, à ses yeux, de l’incapacité des Africains à élaborer eux-mêmes des stratégies pour développer leurs pays. «Après quarante années d’indépendance, cette situation n’est pas réjouissante. Nous attendons que la Banque mondiale et le Fonds monétaire international nous imposent une camisole de force, présentée comme la panacée contre la pauvreté dans nos pays», se désole Mme Traoré. En appui à ses propos, elle évoque l’échec des programmes de l’Agence pour l’exécution des travaux d’intérêt public (Agetip). «On a créé l’Agetip dans tous les pays africains en disant que c’est un instrument de développement. Aujourd’hui, le constat est que des dizaines de milliards de francs ont été dilapidés pour peu de résultats». Pour défendre le Cslp, M. Sékouba Diarra Samedi 11 décembre 2004 - n° 2 - PAGE 4 rappelle quelques «vérités». Entre autres, que tout cela est le fruit d’un processus participatif auquel la société civile a pris part. «Ce processus a abouti à la définition d’une politique de croissance, créatrice de richesses mieux réparties au profit des pauvres. Les objectifs macro-écono-miques sont clairement définis : un taux de croissance de 6,7% par an sur la période 2002/2006, un taux d’investissement de 22,6% et un taux d’inflation inférieur à 3%», souligne-t-il. Avec un tel tableau de marche, le Cslp lui apparaît comme une avancée considérable par rapport aux stratégies mises en oeuvre par le passé. «Il est soumis, précise-t-il, à un principe évolutif qui permet d’apporter des correctifs au fur et à mesure de la mise en oeuvre». Le comité de pilotage composé des cadres de l’administration, des repré-sentants de la société civile et des bailleurs de fonds se réunit régulièrement pour réfléchir sur les orientations. Bréhima TOURÉ
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