Le magazine du Conseil général - Val-de
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Le magazine du Conseil général n° 272 / Octobre 2010 Le VAL-DE-MARNE, plus qu'un département, un service public. ARC EXPRESS ET GRAND PARIS / PAGES 14-15 Le métro en Val-de-Marne : à vous la parole ! © Pellicam Les débats publics sur le projet Arc Express et sur le réseau de transport du Grand Paris débutent ce mois. L’avis des habitants sera déterminant pour faire aboutir le projet Orbival. Pages 24 à 29 CULTURE © Didier Adam © Alain Bachellier DOSSIER L’action du Département au cœur des quartiers. Le MAC/VAL, cinq ans déjà ! Pages 36-37 SOMMAIRE DU N°272 – OCTOBRE 2010 VIVRE LE VAL-DE-MARNE CONSTRUIRE LE VAL-DE-MARNE L’ÉVÉNEMENT pages 4-5 L’ENTRETIEN pages 18-19 Les Assises de la vie associative Avec Alexandre Boyer, conducteur SNCF, cheminot de la gare de triage de Villeneuve-Saint-Georges. ÉDITORIAL BOUGER EN VAL-DE-MARNE Débats publics Arc Express / Réseau de transport du Grand Paris Donner votre avis pour construire votre avenir ! © D. Adam Aux collèges Matisse (Choisy-le-Roi) et Condorcet (Maisons-Alfort) qui ont été remis à neuf pour la rentrée scolaire. Découverte. ILS FONT LE VAL-DE-MARNE pages 22-23 G SD Click, groupe de rap, Alfortville. G Simon Speiser, champion d’Europe junior de ju-jitsu, Villecresnes. G Ange Sevestre, pâtissier-chocolatiertraiteur, Créteil. À L’AFFICHE pages 36 à 41 Souvenirs, Souvenirs Le MAC/VAL fête ses cinq ans avec deux belles expositions sur la mémoire. L’occasion de questionner le temps qui passe et ce besoin d’être ensemble à le célébrer. DOSSIER pages 24 à 29 SPORTS pages 42-43 Au fil des années, le tournoi international de football des 16 ans est devenu un rendez-vous incontournable pour déceler de nouveaux talents. © A. Bachellier © J. Moulin Les 16 ans veulent assurer la relève L’ACTUALITÉ pages 6 à 17 Renouvellement urbain, solidarité, insertion, éducation… le Conseil général conjugue ses actions dans les quartiers les plus défavorisés. Dans un contexte national incertain, la politique de la ville vise à lutter contre les inégalités, en soutenant les initiatives des habitants. • Petite enfance • Collèges • Coopération internationale • Environnement • Les chantiers près de chez vous © SIAAP Politique de la ville : le Département au cœur des quartiers DÉCOUVERTE pages 44-45 Retour aux sources DÉBATTRE EN VAL-DE-MARNE C’EST VOUS QUI LE DITES EN DIRECT DU CONSEIL GÉNÉRAL MÉMOIRE page 46 La Manufacture des œillets a fermé ses portes dans les années 1990. Acquise récemment par la Ville d’Ivry, elle va devenir le lieu de résidence du théâtre des Quartiers. page 31 La commission permanente du 23 août. VU PAR… page 47 page 30 Forum, courrier, avis. Vous avez la parole. © D. Adam Le Syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne (SIAAP) fête ses 40 ans. Quelques clefs pour comprendre ses missions. TRIBUNES pages 32 à 35 Les groupes politiques du Conseil général donnent leurs points de vue. Tous les Val-de-Marnais sont conviés cet automne à participer aux débats publics organisés sur les projets de transport Arc Express et du réseau du Grand Paris. Cela peut sembler complexe, obscur, voire confus à nombre de nos concitoyens : deux projets, deux débats, de nombreuses réunions... Pourtant avec ces débats publics, dont l’objet est de recueillir l’avis de tous, c’est l’avenir du Val-de-Marne qui se joue. Ces deux projets de transports collectifs proposent de réaliser une rocade de métro rapide reliant l’est à l’ouest du Val-de-Marne, pour offrir de bonnes conditions de déplacement aux Val-de-Marnais. Les deux tracés envisagés pour cette rocade se recoupent en Val-deMarne et recouvrent celui que nous avons élaboré depuis 2006 avec tous les maires concernés dans le cadre du projet de métro Orbival. De plus, le prolongement de la ligne 14 du métro viendrait relier Orly à Paris tout en desservant l’ouest du département. Ce sont des points très positifs. Je souhaite que vous puissiez être nombreux à donner votre avis sur ces projets. Je souhaite aussi et surtout que vous soyez nombreux à venir exprimer l’urgence que ces investissements soient réalisés au plus vite, que vous soyez nombreux à demander que les premiers travaux soient engagés dans les plus brefs délais et démarrent dans notre département. Pour cela, il reste maintenant une question essentielle à préciser : leur financement, car ces investissements indispensables coûtent cher. S’agissant d’Arc Express, la Région et les départements se sont engagés à financer ce projet dans le cadre du plan de mobilisation pour les transports d’Île-de-France. Christian Favier, avec Jacques J.P. Martin, Celui-ci comprend également la modernisation des lignes existantes et conseiller général, secrétaire général d’Orbival et Jean-Paul Huchon, président du Conseil régional, notamment des lignes RER aujourd’hui saturées. Nous attendons et lors de l’inauguration « Orbival expose ses exigeons de l’État, qui avait exprimé son intention de contribuer au stations » au MAC/VAL, en juin 2010. financement de ce plan, qu’il confirme sa participation. S’agissant des projets portés par l’État dans le cadre du réseau de transport du Grand Paris, un grand flou règne sur les moyens qui pourraient y être consacrés. Les ambitions affichées par le président de la République ne sont pas pour l’instant confirmées par l’inscription des crédits nécessaires. J’estime pour ma part que les acteurs économiques, qui bénéficieront à plein de ces infrastructures nouvelles, doivent être mobilisés pour participer à leur financement. Je vous appelle donc à être nombreux à participer aux différentes réunions publiques qui vont être organisées ces prochaines semaines en Val-de-Marne dans le cadre de ces deux débats publics pour y exprimer votre avis, vos attentes et vos exigences. Par votre implication, vous contribuerez ainsi à construire un avenir concret pour le Val-de-Marne, un avenir qui vous ressemble et vous rassemble. © M. Aumercier REPORTAGE pages 20-21 Le 18 octobre, le Conseil général invite l’ensemble des acteurs du monde associatif à une rencontre, à l’hôtel du département. CHRISTIAN FAVIER Président du Conseil général du Val-de-Marne Secrétaire général adjoint de l’Assemblée des départements de France La commande : rentrée scolaire des élèves du collège Condorcet (Maisons-Alfort), remis entièrement à neuf. Par Didier Adam. Journal imprimé sur AGENDA VALDE MARNE LE MAGAZINE DU CONSEIL GÉNÉRAL 2 CONNAISSANCE DU VAL-DE-MARNE, LE MAGAZINE DU CONSEIL GÉNÉRAL DU VAL-DE-MARNE, n°272, octobre 2010. Hôtel du département, 94011 Créteil Cedex. Tél. : 39 94. Courriel : [email protected]. Internet : www.cg94.fr. DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Frédéric Houx. DIRECTEUR DE LA COMMUNICATION : Alain Germain. RÉDACTEUR EN CHEF : Alain Jégou ([email protected]). RÉDACTION : Jean-Pierre Delahaye, Francine Déverines ([email protected]), Gladys Lepasteur ([email protected]), Ali Aït-Salah ([email protected]), Laura Podoroski ([email protected]), Sarah Sudre ([email protected]). Avec la collaboration de Claude Bardavid, Stéphane Le Puill. SECRÉTAIRE DE RÉDACTION : Anthony Larchet ([email protected]) SECRÉTARIAT : Joëlle Béroule ([email protected]). RESPONSABLE PÔLE PHOTO : Alain Bachellier ([email protected]). PHOTOTHÈQUE : Joëlle Javiot. INTERNET : Marie Dujardin ([email protected]) et [email protected]. VAL-INFO 94 : [email protected] CRÉATION-RÉALISATION : Pellicam Productions (01 49 08 01 61). IMPRESSION : Grenier (01 46 15 83 00). DISTRIBUTION : Adrexo. TIRAGE : 581 000 exemplaires. ISSN : 1963 - 2614. 9 oct. COLLÈGE WILLY-RONIS Le collège Musselburgh devient collège Willy-Ronis 10 h À Champigny-sur-Marne 11 oct. SÉANCE PUBLIQUE DU CONSEIL GÉNÉRAL 15 h Hôtel du département À Créteil 13 oct. LES ASSISES POUR L’EMPLOI Maison des syndicats Michel-Germa À Créteil Le magazine du Conseil général / Numéro 272 / Octobre 2010 3 VIVRE LE VAL-DE-MARNE L’ÉVÉNEMENT Vie associative Trois heures pour s’écouter et débattre Le 18 octobre, le Conseil général invite les associations val-de-marnaises à une rencontre. Il s’agit de créer un moment fort d’écoute et d’échange avec l’ensemble des acteurs du monde associatif. Organisée en soirée à l’hôtel du département, l’initiative sera précédée de la projection d’un film montrant l’importance et la diversité de la vie associative en Val-de-Marne, et l’action du Conseil général dans ce domaine. Ce rendez-vous sera l’occasion pour le Département de réaffirmer son soutien à un secteur essentiel et en plein essor. Le Val-de-Marne compte en effet plus de 14 000 structures associatives locales, départementales, nationales, et même internationales, regroupant près de 300 000 adhérents. Elles agissent dans des champs aussi divers que la culture, le sport, le social, les quartiers, le soutien scolaire, l’insertion… C’est un levier important de démocratie et d’apprentissage de la citoyenneté. Les associations constituent un rempart de lien social et du mieux vivre ensemble, particulièrement dans la situation actuelle de crise et d’accroissement des inégalités. Elles représentent également un poids économique : 1 900 d’entre elles sont des employeurs (soit 14 %), dont 69 % emploient un à neuf salariés, 29 % de 10 à 99 et 2 % comptent plus de 100 salariés. Malgré un contexte financier difficile pour les collectivités (suppression notamment de la taxe professionnelle) et une réforme territoriale qui fait peser des incertitudes sur l’avenir, le Conseil général a décidé de maintenir un haut niveau d’intervention. L’État, de son côté, se désengage du monde associatif, 14 000 associations 300 000 © J. Moulin adhérents 4 comme l’illustre la baisse de 11,2 % en 2009 de son budget Jeunesse et Sport. Depuis de nombreuses années, le Département, aux côtés des autres collectivités locales, a tissé un partenariat fructueux. Celui-ci prend des formes diverses : participation à des initiatives départementales, comme la fête des Solidarités ou le festival Un Notre Monde, aides à l’emploi, mise à disposition d’équipements sportifs… Chaque année, le Conseil général consacre un budget d’environ 30 millions d’euros en subventions aux associations, dont la moitié en fonctionnement. Quelque 1 500 associations réparties dans 21 domaines d’activités en bénéficient. À cela s’ajoute, depuis 2006, l’action de Proj’aide, centre de ressources du Conseil général dédié à la vie associative. Formations, soutiens et conseils techniques, en trois ans et demi d’existence, près de 800 porteurs de projet ou bénévoles associatifs en ont bénéficié. Afin de préparer cette rencontre, un groupe d’une vingtaine d’associations de dimensions diverses et représentant neuf secteurs d’activités s’est rassemblé fin juin et mi-septembre à l’invitation de Pascal Savoldelli, vice-président du Conseil général chargé de la Vie associative. Ces échanges ont permis de dégager plusieurs thématiques : les modes de financement innovants, la question de l’engagement bénévole, et le partage des savoir-faire. Pour le Conseil général, il s’agira, à l’issue de ces trois heures, de fédérer des initiatives communes dans les mois à venir afin de créer une nouvelle dynamique. Ali Aït-Salah Pour en savoir plus Rencontre entre les associations val-demarnaises, le 18 octobre de 18 h à 21 h, à l’hôtel du département. Renseignements auprès de Proj’aide : 01 49 56 85 30. www.cg94.fr www.projaide.cg94.fr Le magazine du Conseil général / Numéro 272 / Octobre 2010 5 L’ACTUALITÉ L’ACTUALITÉ RSA Comment accompagner au mieux les Val-de-Marnais allocataires du revenu de solidarité active (RSA) ? C’est tout l’objet des nouvelles journées d’information et d’orientation, organisées dans les espaces départementaux des Solidarités (EDS). Un ou deux jours (selon les EDS) pour permettre aux nouveaux bénéficiaires (conviés à y participer par courrier) de rencontrer en un seul et même lieu l’ensemble des partenaires locaux de l’insertion sociale et professionnelle : services départementaux, Caisse d’allocations familiales, Pôle emploi, centres communaux d’action sociale... Le moment idéal pour répondre à toutes les questions qu’ils peuvent se poser sur ce dispositif encore mal connu, plus d’un an après sa mise en place. Ces rencontres sont également Ici, à la crèche/PMI Dolet, les travaux de rénovation et de restructuration ont nécessité 1,17 million d’euros. l’occasion de faire le point sur leurs droits en matière de santé, de logement, d’aides, etc. Chaque situation est alors évaluée, conjointement avec la personne concernée, afin de choisir la structure référente la plus à même de l’accompagner dans ses démarches. Pour le Département, qui remplit un rôle majeur en matière d’orientation, cette mutualisation des compétences a avant tout pour but d’élaborer un accompagnement personnalisé au bénéfice des allocataires val-de-marnais. De tous les allocataires. G. L. Pour en savoir plus Rendez-vous dans votre espace départemental des Solidarités ou sur www.cg94.fr © J. Moulin © A. Bachellier Objectifs : information et orientation L’espace départemental des Solidarités de Vitry-sur-Seine. BÂTIMENTS DÉPARTEMENTAUX Des chantiers à la pelle LIEU DE VIE / MAISON DE L’HISTOIRE ET DU PATRIMOINE / CHAMPIGNY / 18 SEPT. Jusqu’à la mi novembre, les Archives départementales proposent, avec l’exposition « Femmes au fil de l’eau : du quotidien aux loisirs », de revisiter la gestion féminine de l’approvisionnement en eau, le quotidien des lavoirs et la question de l’hygiène associée aux soins du corps, de l’Ancien Régime aux années 1960. Renseignements : 01 41 79 27 90 ou http://archives.cg94.fr. Fin de chantier à la crèche Crébillon de Vincennes. C’est un boulot monstre qui a été abattu ici en quelques mois. Près de 15 ans après la rénovation des façades, l’heure était à la restructuration de ce bâtiment de quatre étages, datant de 1968. Assortis à une habile redistribution des locaux, 60 m2 ont pu être récupérés sur le sous-sol. « Extraordinaire », se réjouit la directrice, ravie d’avoir gagné des salles annexes. Côté extérieur, la pose de panneaux solaires a dû se faire avec l’assentiment des architectes des Bâtiments de France, indispensable dans cette zone comprise dans le périmètre du château de Vincennes. Coût total de l’opération : 1,325 million d’euros. À la crèche/PMI Dolet, à Alfortville, ça sent aussi la rentrée. Les trois sections de la crèche ont été entièrement réaménagées (770 000 euros) : salles de change placées face aux salles de vie, création d’espaces polyvalents, de « change parents »… Mais 6 c’est surtout du côté de la PMI qu’a été opéré l’essentiel de la restructuration (400 000 euros), destinée à améliorer accueil du public et conditions de travail des agents. Le chantier a enfin permis d’intervenir sur les réseaux, d’améliorer l’accessibilité et les qualités énergétiques du bâtiment, et d’en rénover les installations techniques. Crèche Charcot à Fresnes. C’est l’un des projets de construction neuve. Désormais, la crèche et la PMI sont reliées par le sous-sol qui regroupe les services communs. Privilégié, l’éclairage naturel a résolument été placé au cœur des circulations. « On tente de créer des espaces accueillants et gais, de leur insuffler un peu de poésie, pour qu’ils stimulent l’imagination », résume Alain Neymarc, l’architecte. Un effort particulier a en outre été apporté pour limiter les nuisances du chantier, améliorer les performances thermiques du bâtiment et la qualité des matériaux. Livraison prévue au printemps 2011 (4,6 millions euros). Chaque année, le Conseil général mène une politique d’investissement volontaire dans les bâtiments départementaux, et notamment dans ceux dédiés à la petite enfance (10 millions d’euros en 2010). Une enveloppe conséquente malgré les difficultés budgétaires qui touchent les collectivités territoriales, confrontées à la réforme institutionnelle. L’occasion de rappeler, pour Christian Favier, président du Conseil général, « l’utilité de cet échelon de proximité qu’est le Département, indispensable pour répondre aux besoins des habitants ». Gladys Lepasteur © D. Adam Traditionnelle visite des crèches et PMI en travaux en cette fin d’été. De la simple rénovation à la restructuration totale, des chantiers départementaux qui sont réalisés tout au long de l’année. C’est aussi… Relogement de la PMI à Bonneuil (235 620 euros) dû aux restructurations de la PMI et de la crèche Allende (3,5 millions d’euros). Crèche des Maisons-Rouges à Fontenay : rénovation et aménagements ponctuels (128 300 euros). VITE DIT… Santé bucco-dentaire. La 10e journée de la santé publique dentaire, organisée par le Conseil général en partenariat avec la Société française des acteurs de la santé publique bucco-dentaire, se tiendra le 4 novembre de 9 h à 17 h à l’hôtel du département, à Créteil. Inscriptions avant le 24 octobre au 01 56 72 70 08 ou [email protected]. Infos sur www.cg94.fr ou www.aspbd.fr « Adolescents : sociétés et pratiques interprofessionnelles ». La conférence d’ouverture du diplôme interuniversitaire (promotion 2010/2011) se tiendra le 8 octobre, sous l’égide des universités de Paris-Sud et Caen-Basse-Normandie, ainsi que du pôle ressources de la maison de l’Adolescent du Val-de-Marne. Auditorium du MAC/VAL, place de la Libération, à Vitry. À partir de 9 h. Entrée libre. L’institut Gustave-Roussy recherche des volontaires (40 ans minimum, fumeurs depuis au moins 20 ans, buvant régulièrement de l’alcool) pour mener à bien une étude nationale, intitulée DepistORL, relative au dépistage des cancers de la bouche, de la gorge et de l’œsophage. Plus d’infos : www.depistorl.org ou 0 800 100 450. Le magazine du Conseil général / Numéro 272 / Octobre 2010 7 L’ACTUALITÉ L’ACTUALITÉ INTERNATIONAL Coopération avec le Niger La rentrée des jeunes élus Une mission technique avec la communauté urbaine de Zinder, au Niger, a lieu du 8 au 17 octobre. Cette rencontre entre les techniciens départementaux et leurs homologues nigériens a pour objectif d’observer sur le terrain les actions de coopération, initiées il y a trois ans, dans deux domaines. Tout d’abord, l’eau et l’assainissement. Des réalisations franco-nigériennes en la matière sont désormais visibles dans l’ancienne capitale : mise en place d’un système d’assainissement de tout un quartier, sécurisation d’un puits, construction de latrines dans les écoles et rénovation de 80 bornes « fontaines ». Ensuite, l’éducation, et plus particulièrement le secondaire, avec la dotation de mobiliers et de manuels scolaires locaux, et la formation des enseignants à l’utilisation de ces manuels. La réalisation de projets en amène d’autres. Les initiatives se poursuivent dans le domaine de l’éducation et la mise en place d’un système de gestion des déchets est envisagée. Depuis cinq ans, le Conseil général est en lien avec le Niger, ce qui en fait la plus récente coopération décentralisée*. L. P. * Le Département coopère également avec la Palestine, le Vietnam, le Salvador et l’Afrique du Sud. © D. Adam © D. R. C’est la seconde année de mandat pour les 212 conseillers généraux collégiens élus au sein de 101 collèges publics et 5 collèges privés du Val-de-Marne. Durant leur première année d’apprentissage de la citoyenneté, ces jeunes élus, formés à leur rôle de représentant des collégiens, ont tenté de déterminer des moyens de communication appropriés dans leur établissement et de définir leur thème de travail. La deuxième partie du mandat devrait concrétiser le projet de chaque commission. Leur rentrée débute en octobre par une réunion en commission locale, lieu d’échange et de réflexion autour de leurs thématiques*. Une rencontre avec les experts départementaux de chaque service est prévue. Au fil des réunions, les représentants de collège vont approfondir leur thème de travail pour présenter, en février, des propositions d’actions à l’assemblée départementale. Des idées se dégagent déjà, la commission qui s’intéresse à la question du handicap réfléchit notamment à un parcours de sensibilisation aux handicaps. Suivra le temps de la conduite de projet. L. P. FÊTE DES SOLIDARITÉS Inscriptions ouvertes Début des inscriptions pour les Val-de-Marnais bénéficiaires du chèque solidarité. Par correspondance uniquement. Et de 25 ! Le 11 décembre prochain, Seule obligation : s’inscrire au préalable. se déroulera la nouvelle édition de la Et là, l’édition 2010 innove. Désormais, fête des Solidarités, initiative devenue, au plus besoin de se déplacer. Téléchargeable fil des ans, partie intégrante du calendrier sur le site du Conseil général, le formudépartemental. Dans chacun des 31 théâ- laire d’inscription, également disponible tres, gymnases et dans les espaces Le formulaire d’inscription doit être départementaux autres bâtiments renvoyé au Conseil général avant le qui accueillent des Solidarités ou 30 novembre. » l’événement, les au 39 94, devra habitants sont, ce jour-là, invités à venir être renvoyé avant le 30 novembre*, faire rimer échange avec partage. Un accompagné de la photocopie de l’avis moment attendu donc, peut-être davan- d’imposition 2009. Les Val-de-Marnais, tage en cette année 2010, déclarée « année déjà bénéficiaires l’année dernière de européenne de la lutte contre l’exclusion l’aide financière départementale, recesociale et la pauvreté ». vront, quant à eux, le document directeComme chaque année, les Val-de-Marnais ment à domicile. non imposables sur le revenu peuvent Gladys Lepasteur recevoir un chèque de solidarité (30, 45 * À l’adresse suivante : fête des Solidarités 2010, conseil général ou 60 euros - en fonction de la composi- du Val-de-Marne. 94054 Créteil cedex. tion familiale), témoignage concret du soutien de la collectivité. En 2009, 67 500 Pour en savoir plus d’entre eux en ont bénéficié (pour un 39 94 ou www.cg94.fr montant total de 2,5 millions euros). * Commission 1 : le bien-être au collège. Com. 2 : la protection de l’enfance contre toute forme de violence. Com. 3 : la diversité culturelle à travers la découverte culinaire. Com. 4 : la solidarité internationale. Com. 5 : l’entraide. Com. 6 : les inégalités et la question du handicap. 8 Soutien aux projets associatifs. Le 23 août, le Conseil général a attribué 65 950 euros pour soutenir 65 projets associatifs en direction des habitants des quartiers d’habitat social du département. Parmi les projets subventionnés : fête des quartiers sud (Villejuif), fête des milles couleurs (Villiers)… L’épicerie sociale Épi de Son de Sucy-en-Brie a reçu 5 000 euros en investissement. DÉPARTEMENTS Une proposition de loi sur le financement des allocations de solidarité Fin août, le bureau de l’Assemblée des départements de France (ADF) a validé à l’unanimité le processus de dépôt d’une proposition de loi posant « les principes d’un rééquilibrage du financement des trois allocations individuelles de solidarité (APA, PCH, RSA) ». Celle-ci prévoit que l’État assume la compensation des charges de ces prestations de solidarité nationale. Cette démarche (Val-de-Marne, n°268, mai 2010) repose sur un état des lieux partagé par tous les présidents de conseils généraux. Ces trois allocations, relevant de la solidarité nationale et gérées par les départements, pâtissent des compensations financières insuffisantes de l’État. Pour ne prendre que l’exemple du Val-de-Marne, lorsque le Département dépense 100 euros pour ces allocations, l’État ne rembourse que 79,38 euros ! En huit ans, cela représente une dette considérable (256 millions d’euros). Rien que pour 2010, cela fera 70 millions d’euros de manque à gagner. Cette situation menace l’équilibre financier de ces collectivités. À court terme, elles ne seront plus en mesure d’assurer le financement de ces aides. D’où la volonté de l’ADF de réaffirmer leur caractère national. Si certains aspects de cette proposition de loi doivent encore être finalisés, l’ADF a rencontré en septembre les présidents de groupes parlementaires des deux assemblées, dans le but de les sensibiliser à la situation financière dramatique des départements et de les convaincre de la nécessité de soutenir cette démarche. A. J. Découvrir une nouvelle coulée verte © Caroline Potez-Delpuech Les élections des représentants de parents d’élèves au conseil d’administration des 104 collèges publics ont lieu les 15 et 16 octobre. Les parents élus assurent un rôle de médiation à la demande de tout parent d’élève auprès des autres membres de la communauté éducative. Le 19 novembre, à 18 h 30,Alain Desmarest, vice-président du Conseil général chargé de l’Éducation, les rencontrera à l’hôtel du département. Le 6 avril, au siège de l’ADF, six présidents de conseils généraux, dont Christian Favier, annonçaient leur intention de contraindre l’État à assumer le financement des allocations de solidarité. ENVIRONNEMENT VITE DIT… Conseil général et CNRS, partenaires de la recherche. Dans le cadre de la valorisation de la recherche sur le territoire, une présentation grand public a lieu le 19 octobre après-midi à l’hôtel du département. Au programme : focus sur le campus de Villejuif par l’historien du CNRS, Denis Guthleben, pause-café à l’expo « Quoi de neuf dans le passé ? » et débat « Le territoire au service de la Recherche ». http://www.cnrs.fr © Baptiste Maurin COLLÈGES L’aménagement de la coulée verte de l’interconnexion des lignes TGV est lancé. Cette promenade longera les voies des TGV sur 112 hectares. Elle s’étendra de la base de loisirs de Créteil à la forêt Notre-Dame, à Santeny, sur 20 km et concernera les communes de Créteil, Valenton, Limeil, Yerres, Villecresnes, Marolles, Santeny, Mandres. Cet important projet, associant le Département et la Région, sera proposé à l’avis des populations au début de l’année prochaine. Cependant, dès ce mois-ci, les Val-de-Marnais sont invités à venir le découvrir au travers d’une visite et de trois rencontres avec les élus sur le site. Le 2 octobre (de 10 h à 12 h), une promenade sur le tracé de la coulée verte sera organisée. Un autocar, mis à disposition du public, s’arrêtera au rond-point de la Saussaye à Santeny (9 h), puis à Limeil, (rue d’Auvergne, 9 h 30) et enfin à 10 h sur le parking de la base de loisirs de Créteil. Le 9 octobre, rendez-vous à Villecresnes pour une rencontre sur site de 15 h à 17 h, puis le 16 à Limeil dans le quartier Saint-Martin, et enfin le 23 à Créteil. En ouverture de chaque rencontre, des animations nature seront proposées. A. J. Syndicat mixte d’étude et de réalisation (SMER) de la coulée verte : 01 43 99 82 58 ou 01 72 69 51 60 ou www.cg94.fr Le magazine du Conseil général / Numéro 272 / Octobre 2010 9 L’ACTUALITÉ / AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE Vous êtes riverains ou usagers ! Les chantiers près de chez vous Bâtiments départementaux, voirie, environnement, pistes cyclables… de nombreux chantiers sont en cours ou démarrent, pour améliorer les déplacements et le cadre de vie des Val-de-Marnais. Le point complet sur www.cg94.fr, rubrique Info-travaux. CACHAN VITRY-SUR-SEINE Voirie-Transports Bâtiment départemental Avenue Carnot (RD 157), places de la Gare et du Marché. Foyer de l’enfance Le Relais. Amélioration des performances énergétiques du premier bâtiment avant la rénovation du second prévue en 2011. Création d’un caniveau technique. Fin de la première phase des travaux courant octobre 2010. Coût : 650 000 euros. Voirie Environnement Boulevard de Stalingrad (Rd 145). Réaménagement du boulevard, le chantier concernant le tronçon entre le carrefour Aristide-Briand et le boulevard Gabriel-Péri. Il s’agit d’améliorer la sécurité et les conditions de déplacement, en privilégiant les circulations douces et le cadre de vie. Création de deux fois une voie de circulation, d’une piste cyclable bidirectionnelle et d’un bassin de rétention, élargissement des trottoirs pour l’accessibilité des personnes à mobilité réduite, réorganisation et augmentation du stationnement, plantation de 298 platanes. Démarrés mi-septembre, ces travaux devraient durer quatre mois. Coût : 42,5 millions d’euros, dont 11 millions pour cette tranche. Il est financé par le Conseil général, avec une participation de la Région. Boulevard de Créteil (RD 118) entre la rue Louis-Braille et le carrefour des Deux-Lions. Le Département renouvelle l’alignement de platanes situé sur le boulevard de Créteil. Cette intervention, réalisée en coordination avec les services municipaux, a aussi pour objectif de limiter le stationnement anarchique. Le projet prévoit davantage de places de parking. Le chantier démarre ce mois-ci pour une durée de deux mois. Coût : 100 000 euros, financé par le Conseil général. INFOS TRAVAUX L’actualité des chantiers réalisés par le Département SUCY-EN-BRIE Piste cyclable Route de la Queue-en-Brie (RD 136), entre le collège du parc et la rue des Tilleuls ; rue de Boissy (RD 233), entre le lycée Christophe-Colomb et la rue de Sucy. Aménagement d’une piste cyclable sur trottoir dans chaque sens de circulation. Cet aménagement s’inscrit dans le cadre de la politique environnementale de développement de la mobilité urbaine, engagée par le Conseil général. Démarrés en septembre, les travaux devraient s’achever en novembre. Coût : 560 000 euros, financé par le Conseil général et la Région. © M. Aumercier de la gare, place du Marché, seront déplacés. Ces travaux s’inscrivent dans le cadre de l’aménagement d’un pôle d’échanges multimodal autour de la gare du RER B Arcueil-Cachan. Le chantier a démarré en juillet pour une durée de dix mois. Coût : 3,4 millions d’euros, financé par le Conseil général, la communauté d’agglomération du Val de Bièvre, la Région, le Syndicat des transports d’Île-de-France et la Ratp. © J. Moulin © M. Aumercier création de passages piétons surélevés, mise en accessibilité des trottoirs et des traversées piétonnes pour les personnes à mobilité réduite. Les arrêts de bus des lignes 162 et 187 au sud SAINT-MAUR-DES-FOSSÉS © M. Aumercier Réaménagement complet des voies avec la CHAMPIGNY-SUR-MARNE © M. Aumercier L’HAŸ-LES-ROSES Voirie-Transports Rue Dispan et avenue de Général-de-Gaulle (RD 148). Requalification de la voie : mise aux normes des arrêts de bus, rénovation de l’éclairage public et renouvellement des plantations. Réorganisation du plan de circulation en centre-ville, avec l’insertion d’un couloir bus/vélos dans le sens Créteil - Bourg-la-Reine. La fin des travaux est prévue en mai 2011. Coût : 2,5 millions d’euros financé par le Conseil général, la Région, l’État (au titre du plan Espoir banlieues), la RATP, le Syndicat des transports d’Île-de-France et la Ville. VILLENEUVE-SAINT-GEORGES Voirie-Transports Rues Pasteur, Francis-Martin et Anatole-France. Réaménagement de la voie pour faciliter le passage des bus de la ligne J1-J2. © M. Aumercier Élargissement des trottoirs au profit des piétons et des vélos. Réorganisation du stationnement. Ces travaux s’inscrivent dans le cadre du réaménagement total de la ligne de bus J1-J 2 reliant les RER D et A. Le chantier a démarré début septembre pour une durée de © M. Aumercier 21 mois. 10 Coût : 5,3 millions d’euros, financé par le Conseil général, la Région, le Syndicat des transports d’Île-de-France et une subvention d’un million d’euros dans le cadre du plan Espoir banlieues. Le magazine du Conseil général / Numéro 272 / Octobre 2010 11 L’ACTUALITÉ CANCER CAMPUS Activité physique et cancer, c’est possible © M. Aumercier Peut-on toujours pratiquer une activité sportive en étant atteint d’un cancer ? À cette importante question, l’association Cancer Campus tentera d’apporter son expertise, le 9 octobre, à l’institut de cancérologie Gustave-Roussy (IGR), à Villejuif. Organisé en partenariat avec l’IGR, la Ligue contre le cancer, la Ville de Villejuif, la Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT) et l’association Cancer et Arts martiaux, le colloque « Activité physique & cancer : c’est possible ! » entend informer sur les bienfaits de la pratique physique lorsque l’on est malade. En effet, la plupart des études* montre qu’une augmentation modérée de l’activité physique est associée à une diminution des risques de rechute. Durant toute cette journée, des conférences et des ateliers viseront à montrer qu’il est possible de pratiquer une activité physique après un cancer ou en cours de traitement. Ils sensibiliseront les professionnels de santé, les responsables sportifs sur la dimension préventive et curative. Enfin, ce colloque s’adresse aussi aux élus pour les inciter à mettre en place une politique de promotion dans ce domaine. A. J. DÉPLACEMENTS Des Assises pour l’emploi Le 13 octobre prochain se tiendront, à Créteil, les Assises pour l’emploi, une nouvelle étape dans l’élaboration du nouveau plan départemental pour l’emploi (PDE). Engagée depuis des mois, la co-construction du nouveau plan départemental pour l’emploi, conduite avec tous les acteurs départementaux concernés, avance et prend corps. Le 13 octobre prochain, ce processus d’élaboration, démarré le 12 mars dernier en présence de près de 300 partenaires du Conseil général, sera marqué par une étape importante avec la tenue des Assises pour l’emploi. Entre les mois de mars et de mai, six ateliers se sont tenus, au cours desquels les participants ont pu dialoguer, échanger et faire des propositions. « Un véritable laboratoire d’idées pour construire le nouveau PDE », selon Catherine Paul-Hardouin, déléguée générale à l’Emploi et à l’Insertion. « Des dizaines d’idées ont émergé de ces réunions et seront, bien entendu, étudiées, présentées et discutées, mais toutes ne feront pas partie du futur PDE. » Ces Assises constituent un temps fort dans l’élaboration du nouveau plan départemental. Elles permettront à tous les acteurs, une nouvelle fois, d’échanger et de débattre, mais surtout de mettre en cohérence l’ensemble des actions et des problématiques spécifiques émanant des ateliers autour des trois grands axes du nouveau plan. Les participants aux trois tables rondes aborderont des thèmes essentiels pour l’avenir : « Le Val-de-Marne : un territoire à fort potentiel pour l’emploi » ; « Un réseau d’acteurs dynamiques et solidaires : atout majeur du Val-de-Marne » ; « Une finalité commune : agir au service de l’emploi de tous les Valde-Marnais ». Au lendemain de cette mani- festation, le travail se poursuivra pour affiner les propositions. Le nouveau PDE sera adopté en séance du Conseil général, le 14 décembre prochain. Présidées par Christian Favier, président du Conseil général, et en présence de nombreux élus du département du Val-de-Marne et de la Région Île-de-France, les Assises, animées par Philippe Frémeaux, directeur de la rédaction d’Alternatives économiques, accueilleront comme grand témoin Claudy Lebreton, président de l’Assemblée des départements de France. Claude Bardavid Pour en savoir plus www.cg94.fr/assises-emploi Délégation générale à l’Emploi et à l’Insertion : 01 49 56 53 32. 12 Un carrefour pour l’emploi aura lieu le 7 octobre, au pavillon Baltard à Nogent-sur-Marne. Les participants pourront consulter des offres d’emploi et seront mis en relation avec les entreprises. Ouvert aux adultes et jeunes en recherche d’emploi, aux salariés en recherche de nouvelles opportunités, aux porteurs de projets de création d’entreprise. 70 exposants environ. www.carrefourdelemploi.com ou 01 49 77 29 52. Parallèlement à sa coopération décentralisée avec la Ville de Johannesburg, le Conseil général a reçu, les 16 et 17 septembre, une délégation de Sud-Africains venue échanger sur la question de l’intégration des migrants. Cette délégation a rencontré des services départementaux et Chantal Bourvic, conseillère générale chargée des Relations et de la Solidarité internationales. * Voir notamment le 2e rapport d’experts scientifiques « Food, nutrition, physical activity and the préventions of cancer : the global perspective » du World Cancer Research Fund (WCRF). Pour en savoir plus Inscriptions obligatoires sur www.cancer-campus.com Tél. : 01 42 11 64 89. * Janusz-Korczak à Limeil-Brévannes, Paul-Bert à Cachan, Jean-Macé à Fontenay-sous-Bois, Romain-Rolland à Ivry-sur-Seine, Nicolas-deStael à Maisons-Alfort, Simone-Veil à Mandres-les-Roses, Le Parc à Sucy-en-Brie, Issaurat à Créteil, La Cerisaie à Charenton, FrançoiseGiroud à Vincennes, Rol-Tanguy à Champigny-sur-Marne. RENDEZ-VOUS DE LA BIÈVRE EN VAL-DE-MARNE La renaissance de la Bièvre, pour laquelle de nombreuses associations se sont mobilisées, fera l’objet d’une consultation organisée par le Conseil général, afin de recueillir l’avis des habitants sur les projets. Cette renaissance se fera par la réouverture de deux tronçons pilotes, de 600 mètres chacun, à Arcueil/Gentilly et É à L’Haÿ-les-Roses. Des cafés-citoyens seront proposés à Arcueil au gymnase Jean-Pierre-Ducasse (56, avenue Raspail) le 20 octobre de 14 h à 17 h et le 23 octobre de 10 h à 13 h ; à L’Haÿ-les-Roses, au collège Pierre-de-Ronsard (22, av. Flouquet), le 6 novembre de 10 h à 13 h. YVELINES Sei ne PARIS GENTILLY ARCUEIL HAUTS-DE-SEINE Marne ine Deux forums de l’emploi se déroulent ce mois-ci. Le 12 octobre, au Plessis-Trévise, un forum réunira 35 partenaires et exposants à l’espace Paul-Valérie. Renseignements : www.leplessistrevise.fr ou 01 49 62 25 25. Le second forum se tiendra le 14 octobre à Bonneuil avec 70 exposants dont 50 entreprises au gymnase Eugénie-Cotton. www.ville-bonneuil.fr ou 01 41 94 10 40. propres à chaque collège. Des aménagements permettront d’améliorer la sécurité aux abords des établissements : chaussées, trottoirs, mise aux normes des arrêts de bus, traversées… En fonction des lieux, les actions de sensibilisation mises en place mettront l’accent sur la sécurité des piétons, la pratique de la marche, l’usage du vélo et des transports collectifs. Ce plan est inscrit dans le projet éducatif du Département. Il devrait être étendu à d’autres collèges dans les prochaines années. Ali Aït-Salah Se VITE DIT… Depuis septembre, le Conseil général expérimente son plan de déplacements des collégiens dans onze établissements* du département. Pour celui-ci, lancé en 2007 en partenariat avec la Région et l’Agence de développement et de maîtrise de l’énergie, Gilles Delbos, conseiller général délégué aux Circulations a reçu le 1er prix des Trophées vélo 2008 (notre photo), décernés par l’Association des maires de France. L’objectif est de développer l’éco-mobilité des collégiens, en favorisant les trajets alternatifs à la voiture, source de nombreuses nuisances. Les onze sites ont été choisis pour la diversité de leur tissu urbain, l’ancienneté des bâtiments et la répartition spatiale. Un diagnostic détaillé des pratiques de mobilité a permis de définir les enjeux CACHAN Biè n vre GUYANCOURT BOURGLAREINE JOUYEN-JOSAS BUC L’HAŸLES-ROSES BIÈVRES ANTONY SACLAY VERRIÈRESLE-BUISSON FRESNES VAL-DE-MARNE Étang de Saclay MASSY ESSONNE © D. R. INSERTION PROFESSIONNELLE © S. Chambert Aller au collège autrement Le magazine du Conseil général / Numéro 272 / Octobre 2010 13 L’ACTUALITÉ / AMÉNAGEMENT L’ACTUALITÉ MÉDIAS ARC EXPRESS / GRAND PARIS le 3 septembre Le métro en Val-de-Marne : à vous la parole ! contribution écrite par le biais du cahier d’acteur. Ce document est un exposé argumenté consistant en des remarques, des expertises, des contrepropositions portant sur le projet soumis au débat. Orbival a remis un cahier d’acteur dans le cadre de chaque projet. Les Val-de-Marnais ont enfin la parole. © D. R. Que vous habitiez le Val-de-Marne, que vous veniez travailler dans le département, votre avis est important. La mobilisation de tous les soutiens d’Orbival sera déterminante pour faire aboutir le projet. Ces réunions publiques vous permettront de réaffirmer : • l’urgence de réaliser le métro du sudest francilien dans les meilleurs délais, afin de rééquilibrer le développement de l’Île-de-France et de désaturer le réseau actuel ; • la nécessité de desservir tous les territoires et toutes les populations, en assurant une correspondance avec toutes les lignes de métro, RER et tramway ; La création d’une rocade de métro complète autour de Paris est au cœur de l’actualité. Elle est portée par deux projets soumis au débat public, auxquels Orbival a apporté, sur le tronçon val-de-marnais, une contribution majeure, consensuelle et populaire. Dans le cadre de cette importante consultation, quelques explications. Annoncés le mois dernier, les débats publics sur le projet Arc Express et sur le réseau de transport du Grand Paris auront lieu conjointement du 30 septembre 2010 au 31 janvier 2011. Les deux projets - Arc Express, rocade de métro rapide autour de la capitale, et le réseau de transport du Grand Paris, double boucle de métro - incluent la rocade Orbival, initiée par l’association du même nom et le Conseil général. Le tracé du projet val-de-marnais s’inscrit dans l’arc sud - prioritaire - d’Arc Express, et dans la ligne Rouge, l’un des trois axes de métro du projet Grand Paris. 14 Qu’est-ce qu’un débat public ? Un débat public est une concertation organisée avec les citoyens, dans le cadre d’un projet de construction d’infrastructures entraînant une modification importante de l’environnement quotidien. Cette disposition réglementaire s’adresse à tous et représente une étape importante d’information et d’échange qui permet à chacun, grâce à des réunions publiques et des outils de communication, de connaître et de donner son avis sur un projet. La Commission nationale du débat public (CNDP) a validé deux dossiers portant sur le projet de métro en rocade autour de Paris. Elle a créé deux Commissions particulières du débat public (CPDP) qui organisent et coordonnent les débats publics : • Arc Express, porté par la Région, le Syndicat des transports d’Île-de-France (STIF) et les collectivités territoriales ; • le réseau de transport public du Grand Paris, inscrit dans le projet de la société du Grand Paris et porté par l’État. Comment apporter sa contribution ? Dans le cadre d’un débat public, toute personne morale peut apporter sa • l’exigence de réduire les émissions de CO2 grâce à un métro de nouvelle génération. Ce sera un atout pour concrétiser le métro en Val-de-Marne qui n’a jamais été aussi proche de sa phase de réalisation. Le tracé d’Orbival est partie intégrante des deux projets soumis au débat public. D’autant que l’association vient de faire de nouvelles propositions, chiffres de fréquentation à l’appui, en suggérant la création d’une ligne partant de Champigny vers la Seine-Saint-Denis en passant par Val de Fontenay (voir carte ci-contre). À l’issue de cette phase de concertation, le tracé et le nombre de stations seront arrêtés. Le démarrage des travaux devrait être lancé en 2012-2013 pour une mise en service à l’horizon 2017-2018. A. J. Pour en savoir plus http://www.debatpublic-reseaugrandparis.org http://www.debatpublicarcexpress.org http://www.cg94.fr http://www.orbival.fr CALENDRIER DES DÉBATS PUBLICS 30 septembre, réunion d’ouverture commune Arc Express / Réseau de transport du Grand Paris, 20 h, palais des Congrès, Paris, amphithéâtre bleu. 20 octobre, 20 h, université de Créteil : réunion générale commune réseau de transport du Grand Paris / Arc Express. 4 novembre, 20 h, Saint-Maur, salle des fêtes : réunion sur Arc Express. 4 novembre, 20 h, Arcueil / Cachan : réunion sur le Grand Paris. 8 novembre, 20 h, Nogent-sur-Marne, salle Charles-de-Gaulle / Espace Val-de-Beauté : réunion sur Arc Express. 8 novembre, 20 h, Les Ardoines à Vitry-sur-Seine : réunion sur le Grand Paris. 10 novembre, 20 h, Champigny-sur-Marne, gymnase Tabanelli : réunion commune Arc Express / Réseau de transport du Grand Paris. 16 novembre, 20 h, Vitry-sur-Seine, hôtel de ville. 25 novembre, 20 h, Arcueil, espace Jean-Vilar : réunion sur Arc Express. 25 novembre, 20 h, Vert-de-Maison à Alfortville : réunion sur le Grand Paris. 7 décembre, 20 h, Villejuif : réunion commune Arc Express / Réseau de transport du Grand Paris. 14 décembre, 20 h, Villiers-sur-Marne : réunion sur le Grand Paris. 18 janvier, 20 h, Maisons-Alfort : réunion sur le Grand Paris. 18 janvier, 20 h, Kremlin-Bicêtre : réunion sur le Grand Paris. 27 janvier, 20 h, Créteil, conservatoire Marcel-Dadi : synthèse arc sud : réunion sur Arc Express. 31 janvier, réunion commune de clôture réseau de transport du Grand Paris / Arc Express, 20 h, Paris. Priorité aux collèges malgré les contraintes budgétaires Pour cette nouvelle rentrée scolaire, le Conseil général livre deux collèges reconstruits selon les critères des « bâtiments intelligents » : Henri-Matisse à Choisy-le-Roi et Condorcet à Maisons-Alfort. En 2010, le Département a prévu de consacrer 76 millions d’euros à la construction, l’entretien et aux grosses réparations des collèges (contre 83 millions en 2008), soit 33 % de l’investissement départemental. Ce taux d’effort sera maintenu sur la durée du plan pluriannuel 2010-2015. le 5 août 71 000 bénéficiaires de l’opération Imagine R Sur l’année scolaire 2009-2010, près de 71 000 collégiens, lycéens et étudiants de moins de 26 ans résidant en Val-de-Marne ont bénéficié du remboursement de 50 % du coût de leur carte de transport Imagine R par le Conseil général. Cette action en faveur de la mobilité des jeunes atteint ici son plus haut niveau depuis son lancement en 2004. Pour le Département, cela représente cette année une dépense de 12 millions d’euros. Une subvention supplémentaire a aussi été attribuée aux collégiens et lycéens boursiers. le 25 août Quatre collèges sur cinq rénovés cet été Pour les collèges, l’été est la saison des travaux. Cette année, 80 établissements sur les 104 que compte le Val-de-Marne étaient en chantier, 70 entreprises mobilisées. Le Conseil général a déboursé 68 millions d’euros pour ces travaux. En 2010, une partie de cette manne financière a été consacrée aux économies d’énergie : 7 millions d’euros pour remettre aux normes de vieux collèges énergivores. T le 9 septembre Le 19/20 édition Île-de-France Les élèves du collège Rabelais de Vitry-sur-Seine sont en congés forcés suite à un incendie qui a détruit une partie des cuisines et des ateliers destinés aux apprentis. Interview d’Alain Desmarest, vice-président du Département en charge des Collèges. le 13 septembre Le collège de Champigny renommé Willy-Ronis Exit le collège Musselburgh, bonjour le collège Willy-Ronis. L’établissement change de nom au profit du photographe humaniste, disparu il y a un an. En son hommage, le Conseil général a équipé le collège d’un labo photo. Potinsenfantins.blogspot.com le 5 septembre Un livre de bienvenue En voilà une bonne initiative ! Le conseil général du Val-de-Marne, depuis il est vrai 20 ans, offre aux nouveau-nés du département un album. Un joli cadeau de bienvenue aussi dans le monde de l’édition jeunesse. Un album qui permettra à l’enfant de découvrir en famille le monde des illustrations et des mots. Le magazine du Conseil général / Numéro 272 / Octobre 2010 15 RETOUR EN IMAGES 23 août / Rungis Comme près de 2,5 millions de Français, des milliers de Val-de-Marnais ont battu le pavé à l’appel de leurs organisations syndicales, entre la place de la République et la place de la Nation, pour défendre leur droit à la retraite à 60 ans. Beaucoup de salariés des services publics départementaux ont manifesté aux côtés de leurs collègues des villes et des entreprises du secteur privé du département. Une mobilisation appelée à se poursuivre, alors que le projet de réforme du gouvernement soumis au Parlement devrait être voté vers la mi-octobre. © J. Moulin © J. Paisley Visite par Christian Favier, président du Conseil général, accompagné par Gilles Delbos, conseiller général délégué chargé des Circulations et des Infrastructures routières, du service départemental de la Coordination, de l’Exploitation et de la Sécurité routière, à Rungis. C’est ici que douze techniciens départementaux contrôlent la plupart des feux tricolores du département. Plus de 500 carrefours y sont analysés. Un nouveau système informatique permettra, d’ici cinq ans, d’en gérer 300 de plus. 7 septembre / Paris 24 août / Val-de-Marne 8 septembre / Créteil Un rassemblement avec le dispositif départemental SOS Rentrée, devant le rectorat, s’est déroulé pour appuyer la volonté de trouver des solutions pour les 274 jeunes Val-de-Marnais qui sont toujours sans affectation scolaire. « Le but est que tous les dossiers avancent et que tous les jeunes aillent en cours. Le savoir est un droit », a déclaré à cette occasion Gilles Saint-Gal, vice-président du Conseil général chargé de la Jeunesse. Ce rassemblement était soutenu par la fédération de parents d’élèves (FCPE) et des syndicats d’enseignants. SOS Rentrée, numéro vert (gratuit) : 0 800 24 94 94. © J. Paisley © A. Bachellier © Élus et agents départementaux ont effectué une visite des chantiers d’été dans les collèges. La journée a commencé par la découverte du plus gros chantier de collège en cours : la reconstruction du collège Saint-Exupéry à Fresnes et s’est poursuivie dans sept sites à travers le département. Durant l’été, ce ne sont pas moins de 80 collèges sur les 104 du Val-de-Marne qui ont bénéficié de travaux (bâti, espaces verts, nouvelles technologies, nouveau mobilier…). Ici, le collège Daniel-Fery, à Limeil-Brévannes. 18 et 19 septembre / © D. Adam 29 août / Vitry-sur-Seine 16 La traditionnelle Fête des moissons au parc départemental des Lilas a été l’occasion d’inaugurer le prolongement des grands mails, nouvel espace avec une jolie vue sur la vallée de la Seine. Cette dernière tranche du parc des Lilas, achevée en juin, a été inaugurée par Christian Favier, Alain Blavat, vice-président du Conseil général chargé de l’Environnement et des Espaces verts, Jacques Perreux, vice-président chargé de l’Eau et du Développement durable. À l’occasion des Journées européennes du patrimoine, le Conseil général a ouvert en grand les portes de dix de ses sites. De nombreux Val-de-Marnais ont eu le loisir de découvrir, notamment, un espace d’insertion, une station anticrue, la maison de l’Histoire et du Patrimoine (Champigny), le nouvel espace d’aventures archéologiques du parc des Hautes-Bruyères (notre photo), le service départemental d’Archéologie (Villejuif) ou encore le MAC/VAL à Vitry et la Roseraie à L’Haÿ-les-Roses. Des lieux très divers, montrant ainsi l’étendue des interventions du Département. Cette 27e édition des Journées européennes du Patrimoine a, une nouvelle fois, connu un véritable succès populaire. © S. Chambert Val-de-Marne Le magazine du Conseil général / Numéro 272 / Octobre 2010 17 Alexandre Boyer, conducteur SNCF, cheminot de la gare de triage de Villeneuve-Saint-Georges « Le fret ferroviaire, alternative à la route, doit être d’intérêt général » Le projet de la SNCF d’abandonner l’essentiel du transport des marchandises par lotissement (wagon isolé) et de fermer de nombreux triages en France menace celui de Villeneuve-Saint-Georges. Un collectif pluraliste pour la sauvegarde et le développement du triage sur ce site s’est créé. Rencontre avec l’un de ses animateurs. Fin 2008, la SNCF lançait le plan « Swing » (service de wagon isolé de nouvelle génération) avec l’objectif de « restaurer, moderniser et développer le wagon isolé* ». Aujourd’hui, elle juge ce service « ruineux et inefficace ». Comment en est-on arrivé là ? Alexandre Boyer : En dix ans, la SNCF 18 euros de coûts externes pour 1 000 tonnes/km transportées contre 80 pour le transport routier. a fermé 500 gares de fret, des kilomètres de lignes, augmenté les tarifs et supprimé 10 000 emplois dans le secteur du fret. Elle a réduit l’appareil de production et donc les possibilités de services. En 2011, elle prévoit trois gares de triages au plan national, alors qu’on en comptait plus de trente dans les années 1980. La direction de la SNCF, depuis 1970, a fait le choix historique de privilégier le trafic de voyageurs au détriment du transport de marchandises. mais, actuellement, le transport de marchandises est le parent pauvre de la SNCF. Aujourd’hui, la SNCF propose de mettre en place des TGV fret ou des autoroutes ferroviaires. Or, ces nouveaux services restent à la marge. Le TGV fret représente 160 tonnes transportées par train contre 2 000 tonnes pour un train de marchandises. De plus, les petites entreprises ont des besoins de fret modestes. Il faut leur proposer des solutions ferroviaires et non pas se replier sur les grosses industries. En ce sens le wagon isolé leur était utile. C’est une véritable alternative à la route. Il doit être déclaré d’intérêt général et subventionné. Il représente 40 % du fret SNCF. Si on transfère ce volume au secteur routier, cela fera au moins 1,5 million de camions supplémentaires dès 2010-2011. du Grenelle de l’environnement mais elle sacrifie le wagon isolé. Les concurrents de la SNCF dans le domaine du fret ferroviaire se sont positionnés sur les trains massifs d’entreprise à entreprise. 18 Alexandre Boyer en 4 dates 1981 : 2000 : 2001 : 2006 : naissance à Châlons-sur-Saône entrée à la SNCF, conducteur de manœuvres adhésion à la CGT conducteur de lignes La SNCF, aujourd’hui, est donc la seule à pouvoir offrir une alternative au tout routier avec cette technique. Mais la concurrence avec les transporteurs routiers est inégale. Les coûts externes générés par les camions - comme par exemple les embouteillages, la pollution ou le bruit - ne sont pas pris en compte. Le transport ferroviaire génère © J. Melin La gare de triage de Villeneuve-Saint-Georges traite près de 1 000 wagons par jour et pourrait monter jusqu’à 2 000. La SNCF veut réduire l’activité à 600 wagons répartis sur les sites de Villeneuve-Triage et Le Bourget. Un comité de soutien pluraliste pour la sauvegarde et le développement du triage à Villeneuve-Saint-Georges s’est formé. Où en êtes-vous ? A. B. : La direction de l’entreprise publique est très embarrassée du soutien apporté aux 400 cheminots de Villeneuve-Saint-Georges. Le comité de soutien, créé à l’initiative de Marc Thiberville, conseiller général, rassemble aujourd’hui des centaines de personnes, élus, syndicalistes et citoyens. Son action vise à la fois à lancer un débat national sur le plan fret de la SNCF, contesté partout et par tous, mais aussi à développer le transport de marchandises en Val-de-Marne. Nous ne sommes pas seuls, d’autres comités ont été créés autour des gares de triage de Portes-lèsValence, Miramas, Somain… Nous allons vers une action nationale. Propos recueillis par Stéphane Le Puill * Cette technique consiste à composer des trains à partir de wagons provenant de divers chargeurs (ou entreprises) ou des groupes de wagons, qui sont assemblés pour former des trains dans les gares de triage. © J. Melin C’est encore la logique du tout TGV qui domine ? A. B. : Dans les faits, oui. La SNCF parle Fallait-il vraiment garder toutes les gares et les lignes, alors que le visage de la France industrielle a considérablement changé ? A. B. : Il faut bien évidemment évoluer © J. Melin CONSTRUIRE LE VAL-DE-MARNE L’ENTRETIEN Le magazine du Conseil général / Numéro 272 / Octobre 2010 19 © D. Adam © J. Paisley © A. Bachellier © D. Adam © D. Adam © A. Bachellier REPORTAGE Jocelyne Cazaux, professeur d’anglais au collège Condorcet. LÉGENDES COLLÈGES 2 Matisse et Condorcet rouvrent leurs portes Lundi 6 septembre, les élèves de 3e du collège Antoine-Condorcet à Maisons-Alfort et ceux de 4e du collège Henri-Matisse à Choisy-Le-Roi ont fait leur prérentrée dans leur établissement, entièrement remis à neuf. Reportage. 9 h 30, rue de Vénus, Maisons-Alfort. Emploi du temps, lecture du règlement intérieur et visite du collège sont au programme de cette matinée. Équipés d’un plan de l’établissement, les élèves de 3e partent à la découverte de leurs nouveaux locaux, guidés par leur professeur principal. Les réactions ne tardent pas : « J’aime bien les nouvelles couleurs. Le vert pomme, c’est plus gai » confie Lucie. Les yeux grands ouverts, Pierre, lui, est attiré par les puits de lumière donnant sur les jardins botaniques : « Ça fait frais. C’est la première fois que je vois ça dans un collège. » Les enseignants, qui ont connu l’établissement avant les travaux, accueillent ces changements avec enthousiasme. « Maintenant, on a des stores roulants, donc on aura moins chaud » souligne Josseline Cazaux, la professeur d’anglais. 20 Les bâtiments ont gardé leur authenticité tout en étant plus fonctionnels. » « Les bâtiments ont gardé leur authenticité tout en étant plus fonctionnels » précise-t-elle. Et le mariage des deux n’était pas sans difficulté puisque le groupe scolaire est inscrit aux Monuments historiques. Les anciens locaux, situés dans le bâtiment B, intègrent des contraintes techniques importantes. Une extension du collège a donc été faite avec la création du bâtiment A, ajout contemporain qui laisse place à des salles modernes intégrant les besoins spécifiques des classes d’informatique, de sciences, de musique et d’arts plastiques. Enseignant cette dernière matière, Sophie Cloquet donne ses impressions : « Les plus de ma nouvelle salle sont le volume, la luminosité et le côté paisible, puisqu’elle se situe en hauteur, perchée à l’écart des autres. » L’établissement a presque doublé de volume. On le constate aisément à l’heure de la cantine, le réfectoire étant désormais assez grand pour accueillir les 160 demi-pensionnaires. 13 h 30,rue Paul-Carle,Choisy-le-Roi. Sur le parvis de l’entrée, déplacé et plus sécurisé, Loubia et Emna, en 4e B, sont unanimes sur les avantages de leur nouveau collège : « Les salles sont plus grandes, mieux équipées, plus lumineuses mais ce qu’on préfère, c’est la salle de sport ! » Avec un gymnase de 600 m2, les élèves peuvent pratiquer le handball, le volley, le basket et même… l’escalade ! Pour des économies d’énergie, la salle de sport, comme toutes les classes de l’établissement, dispose d’un détecteur de mouvements qui déclenche une lumière lorsque quelqu’un arrive. Doté de 82 ordinateurs, fournis par le Conseil général, le collège met à disposition des enseignants une salle d’informatique de 26 ordinateurs, adaptée pour y faire cours. Anne-Marie Martin, professeur en lettres modernes, compte bien en profiter : « Cela change du livre et du cahier, c’est plus interactif et c’est leur monde. Un véritable échange s’instaure entre les élèves et moi car ils s’y connaissent davantage en informatique. Ils sont plus volontaires et cela se voit car je n’ai pas de copie blanche. » La rénovation de ce collège est une conception architecturale 100 % Conseil général. Les travaux ont été faits en concertation avec les enseignants. Pour Jean-Christophe David, professeur d’éducation musicale et chant choral, la classe de ses rêves n’est pas loin : « L’architecte m’a demandé mes besoins et j’avoue que le résultat est plus que satisfaisant. Estrade pour le chant choral, panneaux acoustiques, rideaux de scène, quatre ordinateurs pour des écoutes de musique, chaises avec tablettes, local pour ranger les instruments… je suis comblé et très impatient de commencer l’année. » Autre matière, autres besoins pour Anthony Thébault, enseignant en physique-chimie : « La disposition des plans de travail, en forme de U, optimise l’espace et rend les manipulations plus visibles. » La rentrée s’annonce sous les meilleurs auspices. 5 4 1 3 6 1 Les collégiens de Condorcet empruntent le nouveau parvis de l’entrée, à l’angle des rues Venus et Danielle-Casanova, tout près du gymnase municipal. 2 Dictionnaires, romans, bandes dessinées, ordinateurs… le nouveau centre de documentation et d’information (CDI) du collège Matisse est un lieu à la fois de détente et de travail. 3 Rideau rouge, estrade, panneaux acoustiques… effet studio dans la salle de musique du collège Matisse. 4 Système de récupération d’eau de pluie pour les sanitaires collectifs, régulation de chauffage salle par salle afin de ne pas chauffer inutilement des classes vides… au collège Matisse, modernité rime avec économies d’énergie. 5 Cours de botanique et de géologie grandeur nature dans ce jardin pédagogique de l’établissement Condorcet. 6 Les élèves de Condorcet découvrent, lors de la visite avec leur professeur, les nouveaux locaux où ils vont passer l’année scolaire. REPÈRES Collège Henri-Matisse à Choisy-Le-Roi • Coût : 22,3 millions d’euros. • Début des travaux : 2008. • Spécificité : le Conseil général est à la fois maître d’ouvrage et maître d’œuvre. Un travail de concertation s’est établi avec les riverains, les enseignants, les élèves avant, pendant et après les travaux. • Style architectural : construction du début du XXe siècle. Le seul témoin du passé est le bâtiment Noblet, édifié en 1909, dont la façade et la structure sont conservées. Architecte du projet : Goran Starcevic, chargé d’opération. Collège Antoine-Condorcet à Maisons-Alfort • Coût : 23 millions d’euros. Subvention de la DRAC : 0,85 million d’euros. • Début des travaux : 2008. • Spécificité : bâtiment inscrit aux Monuments historiques depuis 1992. Les travaux ont été suivis de près par l’architecte en chef des Monuments historiques. • Style architectural : mouvement hygiéniste des années 1930. Laura Podoroski Le magazine du Conseil général / Numéro 272 / Octobre 2010 21 ILS FONT LE VAL-DE-MARNE SIMON SPEISER, CHAMPION D’EUROPE JUNIOR DE JU-JITSU, VILLECRESNES Après cinq années de travail et de persévérance, la SD Click sort son premier album, Soldats du bloc. SD CLICK, GROUPE DE RAP, ALFORTVILLE « Plus qu’un groupe, nous sommes une famille » Déjà enfants, les huit membres de la SD Click improvisaient des concerts de rap au cœur de la cité des Alouettes, à Alfortville. Aujourd’hui, ils représentent le département avec leur « street album », Soldats du bloc, actuellement dans les bacs. Aux Alouettes à Alfortville, à 13-14 ans, les jeunes de la génération 1980 s’inspiraient d’IAM, Snoop Dogg ou de la Fonky Family pour rapper à leur façon. « On se connaissait tous, mais on rappait chacun de notre côté » explique Lefty, un des membres de la SD Click. En effet, amis depuis la maternelle, c’est seulement en 2003 que S-PI, Lefty, Kenomac, Garba et Ricci décident de créer leur propre groupe. Études abandonnées ou terminées, l’équipe se consacre au rap. Avec l’arrivée de Sonny Bram’s, Sa’Bronx et du petit dernier Boyser, S-PI est convaincu que la SD Click promet de grandes choses dans le rap français. Selon Boyser, majeur depuis peu : « Quand tu grandis dans une cité, tu es obligé de côtoyer 22 le rap. Moi, je veux en faire mon métier » explique-t-il. Plus qu’un groupe, la SD Click est devenue une famille : « On s’est tous tatoué “SD Click” sur la peau » raconte Garba. C’est à la sueur de leur front que les membres du groupe se sont fait connaître. Ils ont lutté corps et âmes pour se trouver un label, un studio et s’insérer dans le milieu musical. La sortie en mars de leur premier street album, Soldats du bloc, est le résultat de cinq années de travail et de persévérance. C’est une grande fierté pour ces jeunes rappeurs. « On nous a mis beaucoup de bâtons dans les roues mais on n’a jamais lâché l’affaire. On pensait fort à Cock-6* », explique avec émotion S-PI. Dans leur album, c’est avec honneur qu’ils représentent le Val-de-Marne. « Le 9-4, c’est notre identité, on se doit de la défendre » affirme Lefty. « Le rap est le seul moyen d’exprimer nos opinions. » D’ailleurs, la chanson Ils veulent détruire nos tours se veut un appel au secours, une preuve d’attachement mais aussi un coup de gueule face au devenir des Alouettes, « le quartier de notre enfance », souligne S-PI. Au final, la SD Click fait preuve d’originalité. « On a la particularité d’être une plateforme d’artistes solo de 18 à 29 ans. Ainsi, dans le groupe, chacun représente son univers et ses origines » confirme S-PI. Aujourd’hui, la SD Click se prépare pour un deuxième album et un éventuel concert. Les petits soldats d’Alfortville n’ont pas fini de faire parler d’eux. Sarah Sudre www.dojo-villecresnois.fr © C. B. Ne vous fiez pas à son au dojo villecresnois. Et, marchant sur franc sourire et à ses yeux les traces de son professeur, « mon rieurs. Sur un tatami, maître », il s’oriente à 16 ans vers le Simon Speiser troque sa ju-jitsu. Aujourd’hui, toute sa vie bouille de minot villecresnois pour tourne autour de ce sport de combat. celle d’un combattant intraitable. Après son titre obtenu chez les Il vient d’en faire la preuve lors des juniors, il est passé senior. « Mon derniers championnats d’Europe de objectif est de me faire ma place, me ju-jitsu. À 20 ans, il est monté sur la remettre rapidement dans le bain plus haute marche du podium et ne grâce aux entraînements et de penser compte pas s’arrêter en si bon sérieusement au titre mondial. » Quant à son avenir professionnel, chemin. « Le ju-jitsu est un sport il le prépare assidûment dans les de combat qui se pratique en kimono salles de sports de Villecresnes et de et ceinture, comme le judo, Vincennes, à l’INSEP. « Je prépare explique le jeune champion. un brevet d’État pour être Pour nous protéger, nous enfilons des mitaines – professeur de judo. J’ai validé des petits gants – et des plusieurs matières cette année et protège-tibias. Comme au normalement en 2011, je serai karaté, nous avons le prof de judo. » En droit de mettre des attendant, dans le coups de poing et cadre de sa des coups de pied formation, Simon, circulaires, mais ceinture noire uniquement en 1er dan, assure tous les cours de touchant, il judo dans son club, est interdit véritable pépinière de porter le de champions. coup. Quand La tête sur les les deux épaules, Simon combattants sont Speiser, dans la vie au corps à corps, il est de tous les jours, est interdit de frapper, et là les un garçon tranquille règles s’apparentent à qui croque la vie celles du judo. » à pleines dents. Vous l’aurez « Mais attention, compris, il s’agit prévient-il, si de déséquilibrer son quelqu’un me adversaire et de cherche des l’immobiliser sur le noises, je ne dos ou sur le partirai pas à ventre. C’est en baby-judo, dès reculons ! » C. B. l’âge de 4 ans, que Simon a Dojo enfilé son Steve Bouttier, premier rue de Cerçay, à Villecresnes. kimono, © C. Petit © J. Moulin Il a tout d’un grand ANGE SEVESTRE, PÂTISSIERCHOCOLATIER-TRAITEUR, CRÉTEIL Une ange gardienne du goût Croisée de crème fraîche et de Bordeaux » comme elle aime à le dire, elle ne pouvait travailler que dans l’alimentaire. Ange Sevestre forme avec son mari un harmonieux tandem, mariant salé et sucré. Lors de la prochaine Semaine du goût, qui se déroulera du 11 au 17 octobre, la présidente de l’association des commerçants et artisans de Créteil-village, fera connaître, une fois encore, tout le savoirfaire et la passion qui animent ces éducateurs de goût. Lauréate du prix Goût et Santé, Ange Sevestre et son équipe de Douceurs d’Ange se sont engagés dans une démarche alliant plaisir et équilibre alimentaire. En collaboration avec Cancer Campus, cinq artisans (un poissonnier, un boucher, un fromager, un boulanger et Ange Sevestre) vont se mobiliser à nouveau, lors de la Semaine du goût, pour offrir aux malades de l’institut Gustave-Roussy, à Villejuif, un buffet. « Il était important de trouver des recettes qui allaient réveiller le palais car ces patients, en période de chimio, ont une perte du goût. Nous avons apporté les plats, monté le buffet, et expliqué aux malades comment les réaliser.» Cette expérience, tentée l’an dernier avec succès, sera reconduite cette année, le 14 octobre. Et parce que les enfants ne sont pas épargnés par la maladie, un « goûter de rêve » leur sera proposé dans l’après-midi. « C’est un véritable moment de bonheur qui sera partagé par tous. » C. B. www.douceursdange.com www.cancer-campus.com * Cock-6 était l’un des membres de la SD Click. Il est décédé en 2007. Le magazine du Conseil général / Numéro 272 / Octobre 2010 23 DOSSIER / POLITIQUE DE LA VILLE u a t n e m e t r a p é D u d e r i a t n o l o v n o i t c Une a s r e i t r a u q s e d r cœu © A. Bachellier © J. Moulin © A. Bachellier h par Ali Aït-Sala Dossier réalisé , novation urbaine ur soutenir la ré po it ag Il s. ale mpétences lég -delà de ses co t défavorisés au en lem cia so rs ns les quartie s habitants. ral est engagé da tiatives des associations et de ini Le Conseil géné les , ité im ox de pr les équipements Renouvellement urbain, solidarité, insertion, éducation, petite enfance… le Conseil général conjugue ses actions au cœur des quartiers les plus défavorisés. Dans un contexte national incertain, cette politique de la ville vise à lutter contre les inégalités sociales et territoriales, en soutenant les initiatives des habitants. © A. Bachellier L 24 a politique de la ville est une action volontaire du Département depuis de nombreuses années. Signataire des premiers contrats de ville en 1999 avec l’État, le Conseil général en a fait depuis un axe fort de ses interventions en direction des quartiers les plus en difficulté. Cette action territorialisée n’est pas une compétence explicite du Département. Elle s’appuie à la fois sur ses champs obligatoires d’intervention en matière d’action sociale, de protection maternelle et infantile, de collèges, ou de voirie… et sur son choix volontaire d’un développement durable et solidaire du département (aménagements, transports publics, environnement, petite enfance, personnes âgées…). Le Conseil général a décidé de poursuivre cette mission nécessaire compte tenu des besoins grandissants et de son expertise sur le terrain. Au service départemental de la Politique de la ville, cette action se traduit par la mise en œuvre de deux dispositifs de soutien concret aux quartiers socialement les plus défavorisés. C’est l’encouragement des initiatives de proximité au travers de subventions aux associations œuvrant dans les quartiers d’habitat social et prioritaire. Il s’agit de soutenir des initiatives locales visant à impliquer les habitants. Cela permet en outre au Conseil général de tisser des liens directs et continus avec de petites associations de quartier (pages 26 et 27). Le Conseil général a participé également, auprès des communes et des intercommunalités, au financement jusqu’à 50 % d’équipements publics au cœur des quartiers (maison de la justice et du droit, centres sociaux, centres socioculturels, espaces culturels, espaces sportifs, marchés…). Ce soutien aux équipements de proximité s’est traduit par un investissement de 1,7 million d’euros en 2010 et de 10 millions depuis 2002 (page 29). Depuis 2006, s’y ajoute l’engagement de la collectivité pour le renouvellement urbain de 18 quartiers prioritaires, aux côtés de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU) et de l’État. Cette décision, qui vise à améliorer durablement l’habitat, le cadre et la qualité de vie des habitants, s’accompagne d’actions pour développer le mieux vivre ensemble (page 28). Ces actions du Département s’appuient sur un partenariat à la fois public (villes, Région, État, intercommunalités, ANRU…) et privé (associations, employeurs…) pour répondre aux enjeux nationaux des politiques publiques, dans un contexte de crise et d’accroissement de la pauvreté. Or, aujourd’hui, l’avenir de la politique de la ville de l’État reste très incertain, le Premier ministre ayant annoncé fin mai le renvoi à 2011 d’une relance très attendue de l’action en direction des quartiers en difficulté, au grand dam de nombreux élus locaux (pages 26 et 27). « Pour notre part, il est hors de question d’attendre et de tergiverser, alors que les besoins sont là », prévient Luc Carvounas, vice-président du Conseil général chargé de la Politique de la ville (page 27). Quartier de la Vache-Noire, à Arcueil. Le magazine du Conseil général / Numéro 272 / Octobre 2010 25 DOSSIER / POLITIQUE DE LA VILLE Brigitte Heimroth / Chef de projet politique de la ville, Fontenay-sous-Bois © J. Moulin Parmi les actions du Conseil général pour lutter contre les inégalités territoriales et favoriser le développement local, le soutien aux initiatives de proximité concerne des milliers d’habitants de nombreux quartiers. 26 Dans le cadre de sa politique de la ville, le Département a, d’emblée, orienté son action en direction des quartiers socialement les plus défavorisés. Au travers du dispositif d’encouragement aux initiatives de proximité, il a décidé de soutenir les associations et porteurs de projets qui agissent au cœur de ces quartiers. Aides aux familles et à la parentalité, soutien scolaire, alphabétisation et apprentissage linguistique… chaque année, entre 150 et 200 projets sont subventionnés pour un montant de 245 000 euros. Cette action est menée hors du périmètre des contrats urbains de cohésion sociale (CUCS) dont la compétence est du ressort de l’État. « Elle obéit à un choix volontaire du Conseil général d’intervenir en fonction des indicateurs socio-économiques et des objectifs de développement équilibré du département », explique Marc Nectar, responsable du service Politique de la ville et Vie associative du Conseil général. Ce dispositif permet de soutenir le tissu associatif des quartiers, vecteur de lien social et de mobilisation des habitants. Exemple au quartier du Mont-Mesly, à Créteil : l’association d’animation SaintMichel, qui fête ses dix ans, rassemble de 150 à 200 adhérents autour d’ateliers de maîtrise du français et d’apprentissage des gestes et démarches de la vie quotidienne (documents administratifs, utili- © D. R. française, Saint-Maur « Nous agissons pour l’insertion des femmes migrantes par la langue française depuis 20 ans. Environ 80 femmes de 25 nationalités, venant de la cité du pont de Créteil et de plusieurs autres quartiers de Saint-Maur, de Créteil et Champigny, fréquentent notre atelier sociolinguistique et participent à différentes sorties culturelles. Nous avons un partenariat depuis trois ans avec le Conseil général pour des actions sur la santé (prévention du cancer du sein), et pour l’insertion sociale et professionnelle. » Association Créer avec langue française. 11, avenue Joffre, Saint-Maur. Tél. : 01 55 96 00 17. Georgette Bertrand / Présidente de l’association d’animation Saint-Michel, quartier Mont-Mesly, Créteil LA POLITIQUE DE LA VILLE EN QUESTIONS • Qu’est-ce que la politique de la ville ? C’est une compétence de l’État. Il s’agit, à travers des dispositifs contractuels entre l’État et les collectivités locales (villes et intercommunalités), de mener une action territorialisée prioritaire en faveur des quartiers socialement en difficulté. • La politique de la ville en danger ? L’association des maires Ville et Banlieue, qui regroupe des élus de différentes sensibilités, redoute que la réforme des collectivités locales ne signe la fin de la politique de la ville. Le projet de réforme contraint les villes à financer une part importante – 30 % au minimum – des projets sur leur territoire et interdit le cumul avec des subventions venant du Département et de la Région. « Pour les communes les plus pauvres, plus aucun projet, hors programme de rénovation urbaine, ne pourra être lancé dans les quartiers socialement défavorisés », dénonçait l’association dans un communiqué du 17 septembre. Pour en savoir plus : www.ville-et-banlieue.fr Luc Carvounas / Vice-président du Conseil général chargé de la Politique de la ville Véronique Delce / Présidente de l’association Créer avec la langue © A. A-S. Cité des Mordacs, à Champigny : comme dans de nombreux quartiers, le Conseil général soutient les initiatives des habitants et des associations. sation des automates ou des transports en commun, recherche d’emploi…). « Dans le contexte actuel, ces actions sont de plus en plus tournées vers un objectif d’insertion sociale et professionnelle », explique Georgette Bertrand, sa présidente. Fêtes, concerts, repas festifs et sorties culturelles sont programmés pour rompre l’isolement, développer la solidarité et le mieux vivre ensemble. Entre 2002 et 2008, ce sont 901 projets associatifs de ce type qui ont été subventionnés par le Conseil général pour un montant de 2,8 millions d’euros. Cela permet de valoriser les initiatives des habitants et la mixité mais aussi d’impulser des partenariats locaux avec les services départementaux (espaces des solidarités, crèches…), municipaux et les établissements scolaires (écoles, collèges…). Une démarche d’autant plus nécessaire au moment où la tenue des engagements de l’État en matière de politique de la ville et de développement des services publics est incertaine (voir encadré). Pour le Conseil général, il s’agira, dans les années à venir, de poursuivre et renforcer cette action en lien avec ses interventions dans le domaine de l’insertion, l’emploi, l’éducation (projet éducatif), et de la promotion du rôle des femmes et des jeunes dans les quartiers. « Notre association a été créée par les habitants, il y a dix ans. Il s’agissait de répondre à un besoin d’animation du quartier et de cours d’alphabétisation. Aujourd’hui, nous accueillons entre 150 et 200 personnes, essentiellement des femmes, avec 40 bénévoles et une chargée de mission pour de l’écoute, de l’information, de l’aide aux démarches administratives, mais aussi des ateliers pour maîtriser le français, comprendre et suivre la scolarité de son enfant ou encore utiliser les transports en commun. De plus en plus, notre action s’oriente vers l’accompagnement à la recherche d’emploi, en partenariat avec le centre social du quartier, et un passeport insertion pour les femmes. » Association d’animation Saint-Michel. 4, rue René-Arcos, Créteil. Tél. : 01 43 99 11 65. « Innover et rendre les habitants acteurs © A. A-S. Un appui aux initiatives des habitants © A. A-S. QUARTIERS « Je suis responsable de la politique de la ville depuis 2000. À l’époque, les premiers contrats villes-État s’appuyaient sur des structures et des partenaires solides, avec une visibilité sur sept ans. En 2007, les contrats urbains de cohésion sociale ont été limités à trois ans et sans véritable co-élaboration de l’État. Les quartiers ciblés comme prioritaires sont passés de cinq à trois dans notre ville alors que les difficultés se sont accrues. Depuis 2009, nous naviguons à vue. Il y a un désengagement physique de l’État. Les CUCS ont été reconduits pour un an seulement. Si ça n’a pas craqué, c’est en raison du tissu associatif important. Il est fortement soutenu pas le Conseil général, notamment dans le quartier des Larris qui a connu un renouvellement urbain important.» « Notre légitimité à intervenir sur ce sujet repose sur des bases fortes dans le cadre d’une politique volontaire pour nos quartiers. Le Département œuvre en faveur d’un aménagement équilibré, harmonieux de tous les territoires en agissant quotidiennement pour réduire les inégalités sociales ou spatiales. Ainsi, en s’appuyant sur des actions propres à notre collectivité mais également sur des partenariats multiples, notre ambition est d’accompagner les évolutions et mutations de nos quartiers et rendre acteurs toutes les personnes y habitant. Pour moi, dans le contexte national actuel où aucune décision gouvernementale n’a été prise sur l’avenir de la politique de la ville, il est hors de question d’attendre et de tergiverser alors que les besoins sont là. Nous travaillons donc avec l’ensemble des services départementaux afin d’adapter nos réponses aux demandes actuelles, d’accompagner les grands projets de renouvellement urbain de notre Département, de proposer un centre de ressources départemental, véritable lieu pour la diffusion de l’information et la qualification des acteurs. La politique de la ville, nous en faisons tous les jours et partout : il nous reste encore à le faire savoir ! J’ai donc souhaité qu’une réflexion soit menée pour renforcer notre communication sur ce sujet, notamment au travers d’un « label » que chacun pourra identifier. Le Département sera donc novateur en matière de politique de la ville. » Le magazine du Conseil général / Numéro 272 / Octobre 2010 27 DOSSIER / POLITIQUE DE LA VILLE INVESTISSEMENT © A. Deschamps Soutien aux équipements dans les quartiers Au-delà du bâti, le développement des quartiers Le renouvellement urbain, domaine dans lequel le Conseil général est l’un des premiers et rares départements à s’être engagé depuis 2006, concerne à la fois l’amélioration de l’habitat mais aussi le développement social et économique de 18 quartiers prioritaires en Val-de-Marne. Au travers de la signature d’une convention avec l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU) et l’État, le Conseil général a souhaité s’engager fortement dans le renouvellement des quartiers les plus en difficulté. Il s’agit de permettre l’aménagement, le désenclavement et le maintien de la mixité sociale de ces quartiers. L’objectif est d’obtenir un rattrapage territorial et une amélioration durable des conditions de vie. Pour cela, le Conseil général a engagé une enveloppe de 120 millions d’euros jusqu’en 2011, aux côtés des 480 millions de l’État. Cette intervention concerne la reconstruction, la réhabilitation et la résidentialisation de quelque 40 000 logements sociaux. Elle s’accompagne d’aménagements visant l’amélioration du cadre de vie (espaces et équipements publics, transports, circulations douces…). Pour cela, un investissement de 206 millions d’euros a été ajouté par le Département. Exemple dans le grand ensemble d’Orly où cet investissement a permis de maintenir les commerces de proximité - désormais situés en bas des nouveaux immeubles - et de créer ou restructurer des équipements publics 28 au cœur du quartier (forum de quartier, poste, centre de loisirs…). À ce jour, 96 millions d’euros de cette enveloppe ont été engagés. Au-delà du bâti, le Conseil général a également souhaité que les opérations ANRU soient un levier de développement économique et d’insertion professionnelle. Un coup de pouce d’autant plus important que la situation de l’emploi s’est considérablement dégradée avec la crise. Le taux de chômage, aux environs de 10 % au niveau national, peut atteindre jusqu’à 30 % des actifs, particulièrement les jeunes, dans certains quartiers. Ainsi, chaque ville concernée par la convention ANRU a dû s’engager à respecter une charte locale d’insertion. Celle-ci prévoit de réserver aux publics en difficulté au minimum 5 % du total des heures travaillées dans le cadre des travaux réalisés. Cela concerne également 10 % des embauches, directes ou indirectes, qui doivent être réservés à ces publics, dans le cadre de la gestion urbaine de proximité (GUP) et des équipements financés par l’ANRU. Il s’agit ainsi de soutenir des projets citoyens en favorisant l’implication et la prise de responsabilité des habitants. Cette démarche est inscrite au cœur de l’engagement départemental dans les opérations de renouvellement urbain. Les projets et leur évolution doivent en effet faire l’objet d’une concertation avec les habitants. REPÈRES 16 opérations engagées 18 quartiers prioritaires sont concernés par la convention tripartite ANRU-ÉtatDépartement. 15 sont d’ores et déjà engagées, dont le « grand ensemble d’Orly » qui est en voie d’achèvement, et une autre, « Les Mordacs à Champigny », est en phase opérationnelle bien avancée. Une 16e convention territoriale Ville-ANRU doit être signée pour le quartier Petit-PréSablière de Créteil, fin septembre. Plus de 98 % des crédits prévus à l’origine par l’ANRU et l’État sont aujourd’hui consommés. © J. Moulin En plus des 120 millions d’euros engagés, le Conseil général a ajouté 206 millions pour favoriser le développement local et le mieux vivre ensemble. Terrain multisports à Alfortville, l’un des 70 équipements de proximité cofinancés par le Conseil général. INNOVATION Un centre départemental de ressources Afin de renforcer et redynamiser la politique de la ville sur le Val-de-Marne, le Conseil général souhaite impulser la création d’un centre de ressources. L’objectif est de contribuer à la qualification collective des différents acteurs. Cet outil, qui se veut partagé, s’adressera à tous : chefs de projets, agents des services de l’État et des collectivités territoriales, agents d’organismes publics, élus locaux et responsables associatifs. L’idée essentielle est de répondre aux questions et problèmes qui se posent dans les territoires dits sensibles, pour rendre plus lisibles et efficaces les poli- tiques publiques qui y sont menées. Ce centre de ressources doit permettre une confrontation des pratiques innovantes dans le département et de bâtir une culture commune. Pour cela, plusieurs actions et instruments peuvent être mis en place : séminaires, rencontres, échanges et analyses d’expériences, documentation… Mis en œuvre dans 18 territoires en France dont quatre en Île-de-France, cet outil a pour objectif de jouer un rôle complémentaire spécifique pour les quartiers prioritaires, aux côtés de Proj’aide, autre centre départemental dédié à la vie associative et aux projets citoyens. © J. Moulin RÉNOVATION URBAINE Depuis 2000, le Conseil général s’est engagé dans le financement de 70 équipements de proximité dans les quartiers d’habitat social. Cela représente un programme pluriannuel d’investissement d’un montant total d’environ 15 millions d’euros. Cela s’inscrit dans le cadre d’une politique affirmée de la collectivité de contribuer au développement durable et équilibré du territoire. Quelque 50 équipements et structures, tels que des maisons de quartiers, maisons de la justice et des droits, terrains multisports, équipements culturels… ont d’ores et déjà vu le jour. Ils constituent un rattrapage important pour de nombreux quartiers socialement défavorisés et participent à un renforcement de l’implantation des services publics. Ces interventions concernent également le développement économique, comme c’est le cas pour la réalisation du marché couvert du quartier du Bois-L’Abbé à Champigny-surMarne. La collectivité y a participé à hauteur de 293 136 euros. Dans un quartier en plein renouvellement urbain, c’est un équipement essentiel pour la vie quotidienne des habitants. Ce dispositif départemental de soutien se poursuivra dans les années à venir avec la réalisation de 20 nouveaux équipements de proximité dans les quartiers de 25 communes du département. Illustrant cet effort, un budget d’investissement de 1,7 million d’euros a été inscrit pour la seule année 2010. Vers un nouveau lieu qui permettra aux différents acteurs d’échanger sur la vie dans leur quartier. Le magazine du Conseil général / Numéro 272 / Octobre 2010 29 DÉBATTRE EN VAL-DE-MARNE EN DIRECT DU CONSEIL GÉNÉRAL C’EST VOUS QUI LE DITES Cette page est la vôtre… Vous avez un point de vue sur le département, un avis ou une critique sur un article, une suggestion, une envie de répondre à un courrier d’un autre lecteur. Alors, n’hésitez pas, “c’est vous qui le dites”. Contactez-nous, soit par courriel à [email protected], soit par courrier : Val-de-Marne, magazine du Conseil général, hôtel du département, 94011 Créteil Cedex. Si vous ne recevez pas notre magazine Val-de-Marne, vous pouvez nous l’indiquer en remplissant le formulaire mis à cet effet sur www.cg94.fr/ValdeMarne. Vous pouvez également contacter Jean-Jacques Suzanne au 01 43 99 71 48 ou par mail à [email protected] Comment bien être au parfum ? En consultant un journal, j’ai vu que René Lacaille donnait un concert au sein de votre superbe roseraie. Ce fut un réel plaisir. Le groupe sud africain qui suivait était également remarquable. J’habite dans le Val-de-Marne (Maisons-Alfort) et je n’avais jamais entendu qu’il y avait des concerts organisés au sein de votre Roseraie. Avez-vous une newsletter ou une base ou vous pouvez avertir de toutes les manifestations (concerts...) ? Je ne voudrais pas rater les spectacles l’année prochaine. Patricia P. / Maisons-Alfort Nous sommes ravis que la programmation de cette année vous ait interpellée et satisfaite. Pour vous informer sur les concerts annuels de Parfums de Musiques, vous pouvez consulter régulièrement le site du Conseil général ou celui de la Roseraie (www.cg94.fr ou www.roseraieduvaldemarne.fr). Vous pouvez aussi vous abonner à sa newsletter en envoyant un mail à l’adresse suivante : [email protected] COMMISSION PERMANENTE DU 23 AOÛT Aides pour l’insertion et l’emploi Nous venons de recevoir en cadeau de naissance de notre enfant le magnifique livre Saisons. Nous tenions à vous en remercier. C’est une très belle initiative et j’espère qu’elle pourra perdurer. Cécile P (et Simon!) / @Villejuif Super-jardiniers Stop Pub ! J’ai le plaisir d’aller régulièrement au parc des Cormailles à Ivry-sur-Seine. C’est une merveille de l’avoir en centre-ville. Je tenais à vous signaler une idée originale des jardiniers qui ont laissé à certains endroits des herbes folles. Les pelouses ne sont pas complètement tondues, cela donne un effet nature et évite la rigidité des pelouses rases. Merci pour cette originalité et à tous les jardiniers qui, toute l’année, sont présents pour nous. Je viens de recevoir le magazine du Conseil général dans ma boîte aux lettres et je vous en remercie. Deux dépliants publicitaires étaient glissés entre ses pages. Je trouve normal de financer (par l’impôt) la publication et la distribution du magazine du Conseil général, mais je ne supporte pas de payer pour la distribution de publicités. Je vous remercie de transmettre ma protestation à qui de droit. Françoise G. / Ivry-sur-Seine 30 Max P / @ Vincennes Merci de votre courrier et de nous faire part des problèmes récurrents de distribution. Comme nous l’avons déjà écrit : contrôler la distribution d’un magazine édité à 600 000 exemplaires n’est pas chose évidente. C’est en ce sens que votre intervention est importante. Nous avons transmis, comme vous le souhaitiez, votre juste « protestation à qui de droit ». La rédaction © A. Bachellier Joli cadeau Durant la période estivale, l’assemblée départementale fait relâche. C’est la commission permanente qui assure la continuité du travail entre chaque session et délibère dans de nombreux domaines. Retour sur celle qui s’est tenue le 23 août. Lors de la commission permanente du 23 août, 79 rapports portant sur de nombreux domaines d’activités ont été soumis à l’avis des conseillers généraux. Parmi eux, deux rapports concernant le soutien du Département aux actions en matière d’insertion et d’emploi. Le premier porte sur les subventions du Conseil général aux plans locaux pour l’insertion et l’emploi (PLIE) du Val-de-Marne pour l’année 2010. En effet, depuis de nombreuses années, le Département accorde 144 000 euros de subvention à trois PLIE val-de-marnais : Choisy-le-Roi/Orly/Villeneuve-le-Roi, Plaine-Centrale-Initiatives, Ivry-sur-Seine/ Vitry-sur-Seine. Un PLIE est un dispositif associatif, dont le but est d’aider les personnes en grande difficulté sociale et professionnelle à s’insérer dans le monde du travail. Les sources de financement proviennent notamment des collectivités territoriales, de l’État et de la Communauté européenne avec le Fonds social européen (FSE). Cependant, l’État ne cesse de se désengager financièrement des PLIE, pourtant principaux outils d’insertion professionnelle des publics très éloignés de l’emploi. Dans le même temps, le FSE a réduit fortement sa participation au financement de ces structures, passant de 3/4 de leur budget à 2/3 maintenant. Ce phénomène, conjugué aux retards de versements des subventions du FSE, fait que les PLIE ne peuvent plus compter que sur les collectivités territoriales, comme le Conseil général, pour tenter de maintenir un équilibre budgétaire, déjà précaire. Avec la mise en œuvre du RSA et dans le cadre de la refonte du dispositif départemental d’insertion, le Conseil général a décidé de mener une réflexion, afin de redéfinir son partenariat avec ces organismes sur des objectifs renouvelés. Cette réflexion porte notamment sur la contribution active des PLIE à la construction du dispositif départemental d’insertion et à l’accompagnement des bénéficiaires du RSA, mais aussi sur le montage d’actions en matière sociolinguistique et de découverte des métiers. Lors de cette commission permanente, les élus départementaux ont reconduit leur soutien financier à la même hauteur que les années précédentes. Dans le même temps, le Conseil général ne souhaite pas aller au-delà de sa stricte compétence en matière d’insertion sociale et professionnelle et suppléer à la responsabilité de l’État dans le domaine de l’accès direct à l’emploi. En ce qui concerne le second rapport de la commission permanente, les élus départementaux ont décidé d’attribuer des subventions à cinq associations intervenant en faveur des bénéficiaires du RSA. Ainsi, 80 000 euros ont été attribués aux Restos du Cœur, 33 000 euros à l’Association de bienfaisance d’aide sociale et banque alimentaire (ABASBA), 30 000 euros à la Croix-Rouge, 83 000 euros au Secours Populaire et 29 000 euros au Secours Catholique. A. J. Le magazine du Conseil général / Numéro 272 / Octobre 2010 31 TRIBUNES Groupe Gauche citoyenne Groupe Majorité présidentielle Le Val-de-Marne, une solidarité indispensable pour les jeunes ! Le Grand Paris, d’une agglomération à une métropole L’Organisation internationale du travail vient d’attirer l’attention sur la « génération perdue » des jeunes chômeurs en Europe dont la proportion est passée en deux ans de 11,9 % à 13 %. En France, deux jeunes actifs sur dix sont au chômage. © M. Aumercier Métro du Grand Paris, Paris Métropole, relier la capitale au Havre, développement polycentrique… les termes qui accompagnent le concept de Grand Paris laissent parfois les Franciliens perplexes. Quelques explications. Coût des études, difficulté à trouver un logement ou un travail, réforme des retraites qui les pénalise lourdement... pour nos jeunes, tout n’est pas rose ! Ainsi, les frais universitaires obligatoires ont augmenté plus vite que l’inflation : frais d’inscription +2,4 %, coût du restaurant universitaire +3,4 %. Pourtant, le préambule de la Constitution dispose que « ... l’organisation de l’enseignement public gratuit et laïque à tous les degrés est un devoir de l’État ». Nous sommes très loin de la gratuité ! Côté logement, l’annonce cet été de la suppression du cumul de la demipart fiscale et de l’aide au logement (APL) a tétanisé les familles. Devant l’impopularité de cette mesure, le gouvernement a fait marche arrière. Gauche citoyenne met en garde contre les contrats de location qui incluent souvent « de nombreuses clauses illicites ou abusives »(1). En 2009, la hausse du chômage a concerné toutes les tranches d’âge – un emploi sur 100 perdu en France métropolitaine – mais elle a pénalisé plus encore les 18-24 ans, surtout les moins diplômés(2). Le constat en zone urbaine sensible est pire : un jeune sur quatre est au chômage contre un sur huit dans les autres quartiers d’une même agglomération(3). 32 Les jeunes, surreprésentés dans les contrats précaires, servent tristement de variables d’ajustement aux entreprises. C’est inacceptable et ce n’est pas le dernier plan d’aide à l’emploi des jeunes de Nicolas Sarkozy qui a fait évoluer les choses ! Pôle emploi, dont les moyens sont insuffisants, est perçu comme un « accélérateur de démotivation ». Le RSA jeunes ? Si 160 000 jeunes sont potentiellement concernés, le ministère de la Jeunesse et des Solidarités actives mise sur « 15 000 à 20 000 jeunes bénéficiaires d’ici la fin de l’année civile » soit 10 % seulement. Nous serons vigilants à ce que cette mesure, qui ne cible que les jeunes de moins de 25 ans ayant déjà eu une activité professionnelle, ne devienne pas un tremplin vers des emplois plus précaires encore. L’immense mobilisation des jeunes dans les manifestations de septembre prouve qu’ils refusent d’être une génération sacrifiée par un système politique et économique au service de la finance. La majorité de gauche et écologique soutient cette génération pleine de ressources et d’espoir. En 2009, le Département a consulté les jeunes val-de-marnais pour mieux cerner leurs difficultés et leurs attentes. 2 485 jeunes ont répondu. Cela a permis d’affiner les actions fortes déjà menées. Parmi les mesures en faveur des jeunes : le plan départemental pour l’emploi, le Conseil général des collégiens, qui promeut la démocratie participative, l’aide au logement avec Loca Pass, les résidences sociales pour jeunes travailleurs, un budget éducation et collège important pour garantir un environnement propice à la réussite scolaire, le remboursement à 50 % de la carte Imagine R, l’aide à la demi-pension ou encore le dispositif SOS Rentrée. 2010 est l’année internationale de la Jeunesse. Le thème est « Dialogue et compréhension mutuelle » . En Val-de-Marne, nous nous efforçons autant que possible d’entendre les jeunes et de les accompagner dans leur quotidien. Dialogue et compréhension mutuelle structurent déjà chacune de nos actions. Gauche citoyenne (1) Rapport « Constatation de l’enquête meublé étudiant » de la direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes. (2) Voir publication n°50 de juillet 2010 de la DARES, la direction des études économique du ministère du Travail. (3) selon l’observatoire national des zones urbaines sensibles (ZUS). L’expression “Grand Paris” devrait être un concept fédérateur dont l’idée serait d’appréhender notre territoire comme une métropole et non plus seulement comme une agglomération de collectivités indépendantes les unes des autres autour de Paris, « ville monde ». Le président de la République a souhaité lancer ce chantier dès le début de son mandat. Il en a défini les grandes orientations lors de son discours du 29 avril 2009 au palais de Chaillot à l’occasion de l’exposition du Grand Paris des architectes. Plusieurs structures se veulent complémentaires entre elles, chacune avec sa propre légitimité ; elles sont appelées à jouer leur rôle pour ce grand projet. Le président de la République a lancé, dès 2007, la consultation de dix cabinets d’architectes, français et étrangers qui ont donné chacun leur vision du Grand Paris en présentant des propositions novatrices, telles que relier la métropole au Havre, construire de nouvelles tours aux portes de la capitale, une vision écohabitat de nos ensembles urbains, des transports plus adaptés à nos déplacements… En même temps, le chef de l’État a créé un secrétariat d’État à la région capitale qui a, d’une part, après consultation des élus locaux, présenté un projet de nouveau réseau de transport public sous la forme d’un métro automatique en double boucle, le “grand huit”, autour de la capitale et reliant à la fois les secteurs urbanisés existants et les principaux pôles stratégiques de la région. D’autre part, a été votée une loi créant la Société du Grand Paris, qui sera le maître d’ouvrage de ce nouveau métro et de la valorisation des territoires desservis en collaboration avec les élus locaux à travers des contrats locaux de développement. Le but étant de multiplier les pôles d’attractivité économiques, sociaux, culturels autour de Paris vers laquelle tout converge actuellement. Il s’agit aussi d’offrir une desserte de transports en commun à des zones urbaines encore trop isolées. Parallèlement, le Conseil régional propose le réseau Arc Express, qui privilégie, lui, une desserte généralement plus proche de Paris, à travers la petite couronne dans l’objectif de répondre aux attentes actuelles et futures des habitants de la banlieue. Ces deux projets de transports sont soumis d’octobre à janvier à débat public. De nombreuses réunions sur tout le territoire sont prévues et le site www.debatpublic.fr permettra, je l’espère, d’arriver en final, à un projet unique et réaliste. Dans le Val-de-Marne, le tracé est similaire dans les deux projets car inspiré par les travaux d’Orbival, association d’élus val-de-marnais de tous bords politiques que nous avons créée, avec le président du Conseil général. Elle a reçu le soutien de près de 60 000 Val-de-Marnais. Grâce à un travail opiniâtre et une mobilisation sans précédent, cette coopération permet à notre département d’en récolter les fruits et de revendiquer le premier tronçon du futur réseau. Outre le projet de transport, le concept de Grand Paris a poussé également les collectivités territoriales à communiquer et travailler entre elles. Les maires, proches des habitants et maîtrisant le mieux les enjeux locaux pour leurs administrés, ont créé avec les présidents des conseils généraux, dont celui de Paris, et le président du Conseil régional, le syndicat mixte d’étude Paris Métropole. © D. R. TRIBUNES Jacques J. P. Martin Conseiller général Maire de Nogent-sur-Marne Président du groupe Majorité présidentielle Secrétaire général d’Orbival Celui-ci, réunissant désormais une grande majorité des maires, présidents de communauté d’agglomération ou communauté de communes de la métropole, de droite et de gauche, est devenu le représentant officiel des collectivités territoriales dans les instances du Grand Paris et un acteur incontournable. Ainsi, Paris Métropole siège au Conseil d’administration de l’Atelier international du Grand Paris (AIGP), organisme en charge de programmer le développement à moyen et long termes du Grand Paris et dans lequel collaborent aussi les dix cabinets d’architectes et a pris rang comme interlocuteur privilégié de la Société du Grand Paris. Pour notre métropole, l’heure de la concrétisation est venue. Ces différentes instances complémentaires les unes des autres, vont permettre, sans créer de nouvelles structures administratives, de combler un manque de coordination et de concertation historique à l’échelle de l’agglomération parisienne. Génératrices d’études et de consensus, indépendantes, ces nouvelles instances dans lesquelles la transversalité est de règle, permettent des modes d’action nouveaux, efficaces et pragmatiques, nécessaires à l’avenir de notre région capitale. « Le Grand Paris cessera d’être une agglomération pour devenir une métropole quand on ne parlera plus de banlieues, quand il n’y aura plus de zones urbaines sensibles, quand le destin de chacun ne sera plus déterminé par le quartier où il habite, quand l’adresse cessera d’être un facteur de discrimination sociale… cette nouvelle page de l’histoire de Paris, nul ne peut l’écrire seul. Nous devons l’écrire tous ensemble, avec le gouvernement, avec tous les élus d’Île-de-France et tous les Franciliens… » Nicolas Sarkozy, 29/09/2009. Le magazine du Conseil général / Numéro 272 / Octobre 2010 33 TRIBUNES Groupe communiste Groupe des élus socialistes et républicains Au racisme et à la xénophobie, répondons liberté, égalité, fraternité pour tous ! Une réforme injuste et inefficace ! © D. R. Quand 95 % du financement de nos retraites repose sur les classes populaires et moyennes, nous affirmons que cette réforme est injuste ! Quand la pénibilité au travail n’est pas reconnue, nous affirmons que cette réforme est injuste ! Alors que les frontières sont levées dans l’espace de l’Union européenne, prônant la libre circulation des marchandises et des capitaux, les lois à l’encontre des migrants se font chaque fois plus sévères. Dans notre pays, la conception même de la nation portée par la droite au pouvoir faisant de l’étranger un bouc émissaire, responsable de tous les maux, choque au regard du pacte républicain. Le discours sécuritaire croissant, les nouvelles dispositions législatives et réglementaires cherchent à « assigner » à résidence des hommes et des femmes parce qu’ils sont pauvres, allant jusqu’à inscrire l’inégalité entre les hommes selon leur origine ou leur statut administratif. Cette politique présidentielle accentue les discriminations et l’exclusion et en arrive à renier les droits et les libertés des hommes et des femmes migrants sous prétexte qu’ils viennent de pays pauvres… les stigmatisant toujours plus. Les préjugés, les idées reçues et les représentations erronées sur l’immigration ne peuvent pas nous laisser sans réagir devant la fuite en avant xénophobe et sécuritaire à laquelle se livre le pouvoir en place. Car ce sont les principes fondateurs de notre vision de l’homme, de notre 34 société et du pacte républicain liberté, égalité, fraternité - qui sont mis à mal. Nous, élus communistes du Conseil général, nous défendons l’idée que le choix du lieu de résidence et de libre circulation est un élément fondamental de la liberté humaine. Au sein du Conseil général, nous militons pour la construction d’un monde plus juste et plus fraternel. Les actions de coopération que nous menons se construisent avant tout dans le partage des connaissances, l’échange des savoir-faire, des cultures et à travers des projets qui sont sources d’enrichissements réciproques et d’innovations au bénéfice des populations. C’est dans cet esprit que le Conseil général a accueilli, les 16 et 17 septembre, une délégation de la Ville de Johannesbourg en Afrique du Sud, composée de trois Chantal Bourvic Conseillère générale déléguée, chargée des Relations et de la Solidarité internationales, de la Coopération décentralisée et de l’Action en faveur de la paix professionnels du développement communautaire, de l’aide sociale. Les échanges ont porté sur les politiques locales favorisant l’intégration des migrants, montrant une fois de plus que nous avons beaucoup à apprendre de nos partenaires et de l’ouverture à l’autre. L’immigration n’est pas massive, elle n’est pas non plus majoritairement clandestine. Elle n’est ni prolifique, ni misérable et pas davantage insaisissable. Elle reste encore largement à découvrir, à comprendre et surtout pas à stigmatiser. Le projet de loi sur la réforme Réform des retraites, débattu en ce moment même au Parlement accentue les inégalités plutôt qu’il ne les résorbe. En effet, le gouvernement fait payer les conséquences de la crise financière aux couches les plus fragiles et aux classes moyennes de l’ensemble du pays et du Val-de-Marne, tandis qu’il maintient dans le même temps le bouclier fiscal des plus riches et remet en cause le principe de solidarité qui est l’un des fondements de notre République. Une solidarité qui ne trouve plus sa place lorsque l’on fait payer à la jeunesse les conséquences de la crise et des spéculations financières. Le fonds de réserve pour les retraites, instauré par le gouvernement Jospin, était destiné aux jeunes générations d’actifs. Depuis 2002, la droite refuse de l’alimenter ; et pire il l’a ponctionné menant une politique à courte vue. Le gouvernement fait fi, dans ce projet, de la pénibilité au travail et balaye toute solidarité entre les salariés. Le leitmotiv sera « travailler plus, plus longtemps, pour gagner moins » ! Une réforme injuste lorsque l’on sait que les femmes représentent déjà les deux-tiers des 600 000 personnes touchant le minimum vieillesse (qui demeure inférieur au seuil de pauvreté). Le montant moyen des retraites pour les femmes s’élève à 822 euros contre 1,455 euro pour les hommes, soit une différence de 56 %. Cette réforme pour les femmes, qui représentent 60 % de la population de notre département, amplifie considérablement les inégalités de genre : du fait d’interruptions dans leur carrière beaucoup de femmes devaient attendre 65 ans pour toucher une retraite à taux plein sans décote, elles attendront désormais l’âge de 67 ans. À ce projet de casse sociale, les élus socialistes et républicains opposent un autre projet de réforme juste et ambitieux. Il repose sur quatre grands objectifs : 1. Garantir le niveau de vie des retraités. 2. Une réforme juste, reposant sur des efforts partagés avec une mise à contribution de tous les revenus. Une véritable prise en compte de la pénibilité et qui permet la réduction des inégalités de revenus entre les hommes et les femmes. 3. Une réforme durable. Nous devons garantir un financement qui pérennise notre système de retraite par répartition, sans qu’il soit besoin de le remettre sans cesse en cause. C’est pourquoi il est nécessaire et juste de mettre à contribution les revenus du capital mais également de prévoir une augmentation modérée et étalée dans le temps des cotisations patronales et salariales. Le fonds de réserve pour les retraites doit, à nouveau, être alimenté. 4. Permettre davantage de choix individuels dans le cadre de garanties collectives. Garantir à toutes et à tous des droits clairs et permettre à chacune et chacun de maîtriser sa vie dans un cadre solidaire et protecteur. Nous proposons ainsi une retraite universelle et personnalisée. Enfin, le droit à la retraite à 60 ans doit être rétabli pour ceux qui ont atteint leur durée de cotisation et pour assurer une liberté de choix pour tous les Français. Le groupe des élus socialistes et républicains Le magazine du Conseil général / Numéro 272 / Octobre 2010 35 © Joséphine de Bère © Marc Domage Souvenirs, souvenirs 3 5 4 7 6 1Une exposition qui interroge l’oubli et la mémoire, dont la photographie est un médium privilégié : Fin de représentation de Renaud Auguste-Dormeuil. 2 Pas de fête sans boule à facette : Mirror Ball de Haygarth Stuart, sphère en alu composée de rétroviseurs brisés. 3 Une façon de marquer le temps : tous les ans, Valérie Favre ajoute une toile à sa série Balls and Tunnels. Ici, une de ces cinq toiles exposées au MAC/VAL correspondant aux années d’ouverture du musée. 4 Une exposition qui interroge aussi l’envers de la fête et de la commémoration, avec notamment cette injonction paradoxale de Claude Lévêque (Dansez !). Comme si le plaisir se décrétait… 5 Autre lieu commun de la fête, un Feu d’artifice de Claude Closky. Sauf que l’artifice consiste ici en une animation de pixels. L’illusion est parfaite. 6 Une formidable occasion de redécouvrir sous un jour nouveau des œuvres qui ont fait le succès de l’exposition inaugurale du musée. Ici : L’Ivrogne de Gilles Barbier. 7 Grand témoin de l’histoire du MAC/VAL, artiste fondateur de la collection, il est l’invité de l’exposition « Nevermore » : Pierre Buraglio dans son atelier de Maisons-Alfort, devant ses variations sur le rocher du zoo de Vincennes. nouvelles expositions présentées ce mois-ci, vont nous y replonger. Pour fêter cet anniversaire, les commissaires d’exposition, Alexia Fabre et Frank Lamy, ont filé ensemble la métaphore de la mémoire et du temps qui passe : un grand classique de l’histoire de l’art, et la question humaine par excellence. Les titres des expositions sont explicites. Celui de la collection permanente renvoie à un des plus beaux poèmes saturniens de Verlaine, Souvenir, souvenir, que me veux-tu ? ; celui de l’exposition temporaire à un célèbre album de David Bowie qui résonne comme une invitation à la danse, entre mélancolie et résistance : danser tant qu’il est temps. À l’origine du projet, le désir d’Alexia Fabre de revenir aux ensembles historiques qui fondent la collection, et notamment aux lumino-cinétiques (Morellet, Julio Le Parc…) qui posent la question de la rémanence rétinienne, de la lumière et de l’ombre, de l’absence et de la trace… Donc de la mémoire et de l’oubli. À partir de là, se souvenir des belles choses, c’était forcément revenir aux œuvres qui ont marqué l’ouverture du musée (le Varini du hall, L’Ivrogne de Barbier, le Monument de Boltanski, L’Orage d’Ange Leccia, le Soulages…), croiser celles surgies depuis (les Ombres de Shilpa Gupta, l’éclair d’Ardouvin, les néons de Claude Lévêque, le container de Cognée…) et pour ouvrir le regard, les faire dialoguer avec d’autres récemment acquises ou encore jamais vues : le grand mur brûlé de Jaccard, les gravures de Cyprien Gaillard, les Fins de représentation d’Auguste-Dormeuil, les mers d’Agnès Varda, le beau dyptique d’Halida Bourghriet… ou la dernière œuvre de Thierry Kuntzel, magnifique d’humanité. L’espace d’exposition temporaire prolonge à sa manière le sujet avec une quarantaine d’artistes internationaux choisis parmi les invités des cinq dernières années. Mais tandis que des œuvres soulignent le passage inexorable du temps (Les 600 horloges de Darren Halmont, Les verres vides de Peter Dreher, les crânes étoilés de Douglas Gordon…) d’autres questionnent les lieux communs de sa célébration (la fête foraine de Vincent Olinet, les repas de famille de Hans Op de Beeck, l’arbre de Noël de Philippe Parreno…), cherchant ce qui se cache derrière les paillettes et les clichés. « Il y aura, énumère Frank Lamy, des feux d’artifices, des bougies et des cadeaux, des anniversaires de toutes sortes, de la musique, une auto tamponneuse solitaire, des étoiles, des trous noirs, une boule à facette, des souvenirs… ». Bref, tout ce qui nous console du temps qui passe, et nous précipite impatients vers la suite… Francine Déverines Pour en savoir plus Le 22 octobre : entrée libre et vernissage en présence de nombreux artistes. Les expositions : « Nevermore / Souvenir, souvenir, que me veux-tu ? », 4e parcours dans la collection permanente ; « Let’s Dance », une quarantaine dans l’espace d’exposition temporaire. Entrée gratuite le 1er dimanche de chaque mois. Tout le programme du musée d’art contemporain sur www.macval.fr ou au 01 43 91 64 20. Plus d’infos sur www.cg94.fr © D. R. 2 1 18 novembre 2005, l’art contemporain déplace les foules à Vitry. Les Val-deMarnais sont venus en famille inaugurer leur musée. Plus de 5 000 personnes en un week-end. La presse nationale et internationale est au rendez-vous. L’ouverture du premier - et seul encore à ce jour musée d’art contemporain en banlieue fait événement. La construction achevée, un autre chantier s’est aussitôt ouvert, celui de la rencontre la plus large, la plus inventive possible avec les œuvres. La collection se dévoile dans de grandes expositions thématiques (le voyage, l’individu face à la société, le corps et ses représentations…). Le dialogue rebondit dans l’espace d’exposition temporaire avec Jacques Monory, Claude Lévêque, Boltanski, les effervescentes Zones de productivité, un tour dans les étoiles avec « Stardust », et ainsi de suite jusqu’à cette dernière expo sur l’amour, qui nous a littéralement emballés. Le MAC/VAL a cinq ans cet automne. Une demie décennie, c’est très jeune, trois fois rien rapporté à l’échelle temporelle d’un musée. Et pourtant, que d’images cette histoire a déjà inscrites dans nos mémoires. « Nevermore » et « Let’s dance », les deux © Adagp, Paris 2 010 Le MAC/VAL fête ses cinq ans ce mois-ci avec deux belles expositions sur la mémoire. L’occasion de questionner le temps qui passe, et ce besoin d’être ensemble à le célébrer. LÉGENDES 36 © Adagp Paris 2010 © Stuart Haygarth. © Auguste-Dormeuil BOUGER EN VAL-DE-MARNE Musée d’art contemporain du Val-de-Marne Un musée / ouvert à tous Au service du public Le public est sûrement la plus belle œuvre du MAC/VAL. Tout est fait pour qu’il se sente chez lui et accompagné dans sa découverte. Ateliers, rencontres avec les artistes, débats, vidéos, parcours libres ou avec conférenciers, visites inventées, gustatives, gestuelles, sonores, tactiles… Autour des expos, il se passe toujours quelque chose, notamment pour les enfants et les jeunes. Un programme d’activités est d’ailleurs proposé aux enseignants et aux élèves, de la maternelle à l’université. Premiers rendez-vous en famille : les 6 et 20 octobre, le « vidéo-club » d’Agnès Varda ; les 23 octobre et 6 novembre, des « visites gustatives » qui s’adressent à nos sens ; le 23 octobre, rencontre avec Philippe Favier pour son Grand Livre, l’Apocalypse de Tournon ; le 24 octobre, « visite inventée » des compagnons du MAC/VAL (artistes, critiques d’art, philosophes…) ; du 27 au 29 octobre, atelier proposé aux enfants par le photographe Guillaume Pallat ; du 2 au 7 novembre, atelier avec la chorégraphe Bianca Li. Le magazine du Conseil général / Numéro 272 / Octobre 2010 37 Festi’Val-de-Marne Centre chorégraphique national Belle défense de l’indépendance De la boxe à la danse AGENDA La Rue Ketanou. 38 THÉÂTRE/ DANSE Frasq 2e Rencontre de la performance. Plus de 45 rendez-vous avec plus de 45 artistes dans neuf lieux et structures associées en Île-deFrance pendant trois semaines. Du 2 au 24 octobre, vernissage le 9 octobre au Générateur à Gentilly. Tél. : 01 44 52 80 80 et www.frasq.com Le journal d’Aurore La vie et ses petits bonheurs dans une sonate à deux voix : le père, Patrick Roegiers, et sa fille Aurore Roegiers, auteur et actrice, écrivain et interprète, tous deux Saint-Mauriens. Du 8 au 17 octobre au théâtre de Saint-Maur. Tél. : 01 48 89 99 10. La Vieille et la Bête Ilka Schönbein est une marionnettiste à part. Mi-fée mi-sorcière, cette artiste allemande est capable de toutes les métamorphoses. Devenant tour à tour jeune ballerine, L’édition 2010 aura bien lieu ! Le Conseil général, en difficulté comme nombre de collectivités territoriales, ayant été contraint de réduire la subvention, on se faisait du souci pour la JIMI, Journée des initiatives musicales indépendantes, petite dernière du Festi’Val-de-Marne, accueillie jusque-là sous les chapiteaux à Choisy. C’est tout un pan du festival, consacré aux musiques indépendantes et aux publics « jeunes », qui risquait de disparaître. Dur à imaginer quand on sait à quel énorme besoin d’infos, d’échanges et de rencontres, la JIMI, en à peine trois éditions, avait su répondre. Avec 160 exposants et plus de 2 000 visiteurs chaque année, elle s’était installée dans le paysage, comme le rendez-vous incontournable de la création indépendante. Heureusement, le travail très constructif mené par le Conseil général et le directeur du festival, Jean-Claude Barens, aura permis de préserver la JIMI. Et Champigny ne s’y est pas trompé, qui prend le relais vieille femme ou petit âne en mal d’amour, elle plonge le public dans un univers magique et effrayant. Les 14 et 15 octobre au théâtre Romain-Rolland de Villejuif. Tél. : 01 49 58 17 00. La Nuit des rois Une version joyeusement juvénile de la plus somptueuse des comédies de Shakespeare où le chassé-croisé des désirs et le trouble des sens provoquent des situations rocambolesques. Le14 octobre au théâtre Debussy de Maisons-Alfort. Tél. : 01 41 79 17 20. Pas Perdus Quatre étranges personnages tout de blanc vêtus, acrobates et musiciens, qui se chamaillent en grommelant, se disputent en silence, mais s’aiment et ne sont rien les uns sans les autres. Un spectacle de cirque mélangeant théâtre, menuiserie et tendresse. Compagnie Les Argonautes. À partir de 8 ans. Le 15 octobre au théâtre André-Malraux de ChevillyLarue. Tél. : 01 41 80 69 69. cette année des chapiteaux, en l’accueillant au centre Gérard-Philipe. Une centaine de labels, tourneurs, collectifs, réseaux, éditeurs… ont annoncé leur venue. Au programme, beaucoup de questions en débat (l’efficacité des dispositifs, la légitimité des squats, les plateformes des fédérations de labels indépendants…), mais aussi des expositions, un « battle » de fresques, des espaces d’écoutes et, bien sûr, deux scènes où l’on attend le samedi, Framix, Curry and Coco, Speed Caravan, La Canaille, les Ramoneurs de Menhirs, The Inspector Cluzo, High Tone. Et une belle carte blanche le dimanche au Label Ladilafé, avec les concerts de La Rue Ketanou, Casey, Florent Vintrignier et Ilene Barnes. Après Agwa, où il partageait sa danse avec des danseurs de favelas brésiliennes, Mourad Merzouki retrouve la grande scène de la maison des arts de Créteil avec une Francine Déverines Pour en savoir plus 4e Journée des initiatives musicales indépendantes : les 9 et 10 octobre à la salle Gérard-Philipe, à Champigny. Tél. : 01 48 80 96 28 24e Festi’Val-de-Marne jusqu’au 17 octobre. Tél. : 01 45 15 07 07 et www.festivaldemarne.org Confidences à Allah Un témoignage direct et cru sur l’oppression des femmes, le portrait d’une jeune fille insoumise et résolue à exister par elle-même. Seule en scène, Alice Belaïdi est la révélation féminine des Molières 2010 dans ce solo mis en scène par Gérard Gélas, tiré du roman de Saphia. Le 19 octobre au centre des bords de Marne du Perreux. Tél. : 01 43 24 54 28. Ficelle d’encre Un spectacle poétique du chorégraphe Sébastien Lefrançois, au croisement du hip-hop et du cirque, de la France et du Maroc, et dix interprètes, d’une fraîcheur et d’une virtuosité épatantes. Coup de cœur du festival Suresnes Cité Danse 2010. Le 21 octobre au théâtre de Cachan. Tél. : 01 45 47 72 41. Bill T. Jones En confrontant art, biographie, histoire, théâtre, danse, textes, images et musique, le chorégraphe célèbre le bicentenaire de la naissance du président Abraham Lincoln, fervent militant pour le droit des Noirs. Titre de la pièce : C’est notre espoir le plus sincère... Et notre prière la plus ardente. Du 21 au 23 octobre à la maison des arts de Créteil. Tél. : 01 45 13 19 19. Boumkœur Yazad et Grézy, deux jeunes gens d’une cité ordinaire, qui décident de raconter les histoires quotidiennes de leur quartier. L’un ramène les faits, l’autre les couche sur le papier dans un langage direct et poignant… Adaptation à la scène du 1er roman de Rachid Djaïdani. Le 22 octobre à l’espace Langevin de Choisy. Tél. : 01 48 90 89 79. Le Mariage forcé Sganarelle vieillissant est prêt de se marier. Mais face à la légèreté de sa future épouse, il se met soudain à douter et commence alors une folle journée. Molière mis en scène par Jean-Hervé Appéré. Le 22 octobre au Sud-Est Théâtre de Villeneuve-SaintGeorges. Tél. : 01 43 89 54 39. © Adrien Labit © D. R. 4e édition de la JIMI : concerts, rencontres, documentaires et débats sont au cœur de cet événement consacré aux musiques indépendantes avec, en clôture, La Rue Ketanou, Casey, Georges Sound et Ilene Barnes. Courteline Histoire de Boubouroche, cocu tous les jours à l’heure de la manille… Une distribution exceptionnelle (Lorànt Deutsch, Marie-Julie Baup, Urbain Cancelier, Gérard Maro) dans une mise en scène de Nicolas Briançon. Le 22 octobre au pôle culturel d’Alfortville. Tél. : 01 58 73 29 18. Nietzsche / La mâchoire vous parle / Celan Théâtre, performance, exposition proposée par Diane Scott avec Claude Bernhardt, Philippe Cousin, Damien Houssier, Stéphane Vonthron et Jessy Ducatillon. Avec, entre autres, l’aide du Centquatre. Du 29 au 31 Octobre à Anis-Gras à Arcueil. Tél. : 01 49 12 03 29. L’Ombre orchestre Un musicien lunaire et muet, Xavier Mortimer, dont l’ombre se démultiplie pour former une fanfare. Irréel et drôle. Le 16 octobre au centre Jean-Vilar de Champigny. Tél. : 01 48 85 41 20. nouvelle création, Boxe Boxe. Venu à la danse par le cirque et les arts martiaux, l’actuel directeur du Centre chorégraphique national du Val-deMarne avait déjà fait un retour à ses origines circassiennes dans Terrain vague, en 2006. Dans cette nouvelle pièce, le chorégraphe pour qui « la boxe, c’est déjà de la danse », les explore toutes les deux à leur lumière réciproque. L’une est assimilée à la brutalité, à la violence, l’autre à la légèreté, au plaisir, mais leurs pratiques sont beaucoup plus proches qu’il n’y paraît. « À chaque élément de la boxe correspond une dimension de l’art chorégraphique, remarque Merzouki. Du ring à la scène, du gong au lever de rideau, de l’arbitre au regard des critiques, les similitudes sont nombreuses » et beaucoup de sensations s’y mêlent : excitation, peur, plénitude, alliance subtile de maîtrise et de lâcher prise... La bataille avec soi-même est aussi une rencontre avec l’autre, les huit danseurs-boxeurs s’y confronteront aussi avec les musiciens du quatuor à cordes Debussy. F. D. © Agence Philippe Prost À L’AFFICHE Centre de développement chorégraphique La Briqueterie met la danse en chantier C’est parti. Ce mois-ci s’ouvrent pour une durée de 18 mois les travaux de la Briqueterie de Gournay, à Vitry-sur-Seine. Le Centre de développement chorégraphique (CDC) du Val-deMarne pourrait y emménager à l’automne 2012. Timing respecté, puisque cet équipement est inscrit au contrat État-Région 2007-2013. La pose de la première pierre aura lieu le 14 octobre, en présence de tous les acteurs du projet, le ministère de la Culture, la Région, la Ville et, bien sûr, le Conseil général, à l’origine du projet. Très attendu des artistes, professionnels de la danse, partenaires du Val-de-Marne et au-delà, ce chantier ouvrira des espaces nouveaux à la danse, tout en redonnant vie à un fleuron du patrimoine industriel. Nous y reviendrons dans notre journal de novembre. F. D. Plus d’infos auprès du CDC. Tél. : 01 46 86 70 70. www.danse94.com et www.cg94.fr Boxe Boxe, du 12 au 16 octobre à la maison des arts à Créteil. Tél. : 01 45 13 19 19. Ouverture des Théâtrales Charles-Dullin « El tiot Victor », surnommé Motobécane, sillonne les routes de Picardie sur sa mobylette bleue. Amandine, huit ans, surgit sur sa route, et bouleverse sa vie. Adapté par Catherine Maignan et Bernard Crombey, du roman Le Ravisseur de Paul Savatier, c’est un des plus beaux spectacles de la saison qui ouvre les Théâtrales Charles-Dullin. Le 5 novembre, Motobécane au Théâtre Paul-Éluard de Choisy-le-Roi. Tél. : 01 48 90 89 79. Du 5 novembre au 12 décembre, Théâtrales Charles-Dullin dans 18 villes : www.lestheatrales.com MUSIQUE/ CHANSON Afrique du Sud Des voix sublimes, des percussions pour soigner les âmes, Dizu Plaatjies revient avec tous ses musicienschanteurs-danseurs. Le 8 octobre au théâtre Antoine-Vitez d’Ivry. Tél. : 01 46 70 21 55. Récital Franz Liszt Hommage d’un pianiste, Roustem Saïtkoulov, au compositeur Franz Liszt, le plus grand pianiste de son temps, dont on fêtera le bicentenaire en 2011. Le 10 octobre à l’Orangerie de Sucy. Tél. : 01 45 90 25 12. L’Odyssée de l’accordéon 2010 Un spectacle musical pour découvrir autrement l’univers de l’accordéon, avec la présence de 30 artistes renommés, différents styles musicaux (jazz, classique, musette, électro, contemporain, slam...) et une émission de radio pour fil conducteur. Une initiative soutenue par le Comité départemental du tourisme. Les 16 et 17 octobre au pavillon Baltard de Nogent. www.odyssee-accordeon.com et www.tourisme-valdemarne.com. Jazz en tête En partenariat avec l’Adiam 94, l’école municipale de musique de Bry-sur-Marne propose, du 2 au 22 octobre, un programme « jazz » de concerts, stages et expositions. Avec, en clôture, quatre œuvres du pianiste Héri Paredes et du hautboïste Jean-Luc Fillon. Le 22 octobre, concert de clôture à la salle Daguerre de Bry. Inscriptions pour les stages avant le 30 septembre au 01 45 16 68 09. O Carmen Louis, un jeune ténor, rêve de chanter Carmen. On lui propose le rôle de Don José, ou plutôt de sa doublure… Un opéra clownesque mis en scène par Nicolas Vial (L’incroyable compagnie). Le 22 octobre au centre Aragon-Triolet d’Orly. Tél. : 01 48 52 40 85. Le magazine du Conseil général / Numéro 272 / Octobre 2010 39 À L’AFFICHE ADEL HAKIM Carte blanche À LLOUX ET ÉLISABETH CHAIEURS DU THÉÂTRE DES QUARTIERS D’IVRY E ET DIRECT METTEURS EN SCÈN Théâtre Théâtre Le meilleur de l’actualité documentaire « Des îles dans le courant » La belle illusion © M. Aumercier © Emmanuelle Demoris Une centaine de films sont à l’affiche des 14es Écrans documentaires, festival axé sur la création documentaire, soutenu par le Mafrouza, d’Emmanuelle Demoris. Conseil général. Au programme, une compétition avec quatre prix en jeu, des rencontres, des découvertes, des portraits de cinéastes, des séances scolaires, des débats, une exploration des liens avec le théâtre, la danse ou la musique… On retiendra les rétrospectives consacrées à Pierre Creton et Peter Liechti, le cycle Mafrouza d’Emmanuelle Demoris sur un bidonville d’Alexandrie, et pour les 25 ans de l’association Son et Image, la projection de Correspondances de Laurence Petit-Jouvet sur des femmes de la diaspora malienne. F. D. « Qui nous dira le sens secret des choses ? Qui peut prévoir la courbe d’un mot une fois lancé ? » interroge Virginia Woolf dans Les Vagues. Dix ans après ce livre, elle s’avancera dans une rivière, les poches lestées de pierres, pour se noyer. Dans la sélection d’auteurs contemporains de sa programmation, le Centre dramatique national a, subrepticement, glissé Roméo et Juliette, Le Misanthrope et L’Illusion comique. Soit : Shakespeare, Molière, Corneille, des « classiques » peut-être, mais surtout trois subversifs qui « ruent et crachent leur colère » contre l’hypocrisie, les préjugés et les privilèges, histoire de nous tenir éveillés face aux gardiens de l’ordre qui entendent gouverner nos sociétés et nos désirs. Premier tir : L’Illusion comique de Corneille. C’est une grande pièce, étrange, baroque, extravagante, un « joyau » nous dit Élisabeth Chailloux, qui la met en scène, entourée d’une troupe de comédiens virtuoses. De quoi s’agit-il ? Rien de moins que d’amener un père à accepter la liberté de son fils, et Corneille y met tout son art. Il faut voir ça. F. D. Les 14 et 15 octobre à la Scène-Watteau à Nogent. Tél. : 01 48 72 94 94. Du 6 novembre au 3 décembre au théâtre Antoine-Vitez à Ivry. Tél. : 01 46 70 21 55. Du 8 au 19 octobre au Studio-Théâtre de Vitry. Tél. : 01 46 81 75 50. AGENDA © Bellamy Les Écrans documentaires, du 29 octobre au 7 novembre, à Arcueil (01 41 24 25 50) et Gentilly (01 41 24 27 10). Programme complet sur www.lesecransdocumentaires.org Il y a un mystère Virginia Woolf, et c’est celui, insaisissable, que chacun porte au profond de lui et qu’à travers ses personnages elle tenta d’approcher, non par leurs pensées mais par le flux des sensations et émotions qui les traverse. « Ce pourraient être des îlots de lumière, des îles dans le courant que j’essaie de représenter, la vie elle-même qui s’écoule », écrit-elle. Philosophe de formation, venue au théâtre par la lumière (elle a créé pour Chéreau, Rancillac, Gallota, Diverrès…) Marie-Christine Soma ne pouvait qu’être attirée par cet univers. Au Théâtre-Studio de Vitry, dont elle est artiste associée, elle présente son adaptation des Vagues. Le roman déroule, sur le mode du monologue intérieur, la vie, de l’enfance à la vieillesse, de six personnages - douze comédiens dans la mise en scène de MarieChristine Soma, car, précise-t-elle, « nous ne sommes jamais un, précis, défini, déterminé, dans le moment présent mais ouvert, multiple, contradictoire et toujours en deçà ou au-delà de ce moment ». Dans le flux et reflux du temps. F. D. EN FAMILLE La Mer en pointillés Un petit bonhomme vivant à l’Est et rêvant de voir la mer, enfourche son vélo et part vers l’Ouest la rejoindre. C’est avec des bouts de fil de fer tordus et dans une langue étrange qu’il raconte aux enfants son rêve, son épopée cycliste, ses rencontres… et son échec. Un spectacle d’une infinie tendresse pour lequel le Bouffou théâtre a reçu le Molière Jeune Public en 2007. Le 16 octobre à l’espace Malraux au Kremlin-Bicêtre. Tél. : 01 49 60 62 16. « Chère Lili… » « Votre dernier poème était très joli, dommage de l’avoir abandonné. Si vous le terminez, auriez-vous la gentillesse de me le faire parvenir… » Ainsi débute une bien étrange correspondance entre deux jeunes filles qui partagent leurs espoirs, leurs inquiétudes et leurs rêves. Les 16 et 17 octobre au théâtre de l’Abbaye de SaintMaur. Tél. : 01 55 12 11 80. 40 Rêves de Pierre Aux rythmes d’instruments traditionnels, cette fresque sensorielle éveille le regard des tout-petits au minéral et au végétal, par la compagnie du Porte-Voix. À partir de six mois. Le 20 octobre à l’espace Jean-Vilar d’Arcueil. Tél. : 01 46 15 09 93. Circa Retour aux fondamentaux de l’acrobatie avec cette attachante compagnie australienne, aux antipodes du monde des paillettes, et qui enthousiasme le monde entier à guichet fermé. Le 5 novembre au théâtre de l’Arc-en-ciel à Rungis. Tél. : 01 45 60 79 05. Le 6 novembre à l’espace Alain-Poher à Ablon. Tél. : 01 45 97 53 11. Jusqu’au 10 octobre à L’Haÿ-les-Roses. Tél. : 01 46 15 78 78. Le 16 octobre rencontre avec Gilles Verdet, auteur de polar. Tél. : 01 41 24 27 10. www.mediatheque.mairiechampigny94.fr BONNE IDÉE 12e Salon des métiers d’art Poésie et satellite La mine, le travail des champs, la pêche, les Halles, l’usine, les grands chantiers… les mondes oubliés de Claude Dityvon, l’un des grands maîtres de la photographie contemporaine et l’un des fondateurs de l’agence Viva. Du 14 octobre au 30 janvier à la maison de la photographie Robert-Doisneau de Gentilly. Tél. : 01 55 01 04 84. L’ébénisterie, un métier d’art Dans le cadre de l’exposition « Arts d’artisans, 30 créateurs en Val de Bièvre », les amis de l’écomusée proposent une visite-conférence sur l’ébénisterie par Pierre Boirat, enseignant en ébénisterie à l’école Boulle et Sandrine Ferracci, tapissierébeniste. Le 8 octobre, visite-conférence « ébénisterie ». Jusqu’au 13 février, exposition à l’écomusée de Fresnes. Tél. : 01 41 24 32 24. Pas de quartier Salon international du livre et des arts Ils se sont rencontrés sur les routes, transportent leur univers sur leur dos, à la recherche de rien sauf des histoires fantastiques qu’ils se racontent chacun avec son langage. Compagnie Les Frères Kazamaroffs. Une manifestation sous le signe du 50e anniversaire des indépendances africaines, présidée par Alain Mabanckou, avec 150 écrivains et artistes : Laurent Gounelle, Jean Métellus, Dominique Fernandez… Soixante-neuf exposants, des démonstrations, animations, pièces uniques à acquérir et un colloque présidé par Catherine Dumas, auteur du rapport 2009 sur les métiers d’art. Une initiative de la communauté de communes du Plateau Briard, avec le soutien entre autres du Comité départemental du tourisme et du conseil général du Val-de-Marne. Les 15, 16 et 17 octobre à Villecresnes. Tél. : 01 45 10 38 24. Polar, les précurseurs Avec Arsène Lupin, Rouletabille, Fantômas, les collections de l’après-guerre, l’apparition du néo-polar et l’émergence du roman noir, un siècle de polar revisité par cette exposition. Jusqu’au 23 octobre exposition à la médiathèque de Gentilly. Dans le cadre de la Journée européenne de poésie, la Bip/Val présente le dernier volet de son projet « Triptych : Poetry-IdentityCoexistence », en multidiffusion par satellite, simultanément à Paris, Nicosie, Athènes et Stockholm. Lectures, discussions et carte blanche au festival de poésie de Charleville-Mézières : « Poésie is not dead ». Le 30 octobre aux Voûtes (19, rue des Frigos) à Paris. Tél. : 01 49 59 88 00. EXPOSITION Léopold Sédar Senghor : le poète-président Cinquantenaire des Indépendances africaines : exposition, films, débats, art africain et lectures de poèmes. Du 28 septembre 30 octobre à la bibliothèque André-Malraux de Champigny. Claude Dityvon Les 20 ans de la MACC Pour ses 20 ans, la maison d’art contemporain Chaillioux invite 20 artistes choisis parmi tous ceux qui l’ont accompagnée durant toutes ces années. Une sélection confiée à l’historien et critique d’art Pierre Wat. Jusqu’au 30 octobre à la maison d’art contemporain Chaillioux de Fresnes. Tél. : 01 46 68 58 31. Plus d’infos sur www.cg94.fr « Théâtre dans la Cité » © D. Adam Festival Adel Hakim et Élisabeth Chailloux à la Manufacture des œillets. « Exception culturelle. Même si elle semble déjà appartenir un peu au passé, tant la culture est menacée par la politique gouvernementale actuelle, cette formule conserve encore du sens. La France est un des rares pays au monde à maintenir un niveau culturel intense et à avoir résorbé bon nombre de déserts culturels de son territoire. Pour être réelle, démocratique, ambitieuse et efficace, la culture ne peut être de masse, elle doit être de proximité. Or le théâtre est, par nature, un art de proximité. Sans cette faculté à côtoyer les gens, à vivre et travailler au milieu de la Cité, à être physiquement en contact avec les spectateurs et, par voie de conséquence, à être fugace, éphémère, le théâtre ne peut exister. Aucune captation télévisuelle, aucun enregistrement ne peut remplacer la spécificité de la représentation en tant qu’acte unique, irreproductible. Le Théâtre des Quartiers d’Ivry existe depuis 1972. Sur cette longue période, des liens se sont tissés avec les habitants de la ville. Par la volonté des artistes qui ont séjourné, travaillé, créé ici : Antoine Vitez, Philippe Adrien, Catherine Dasté, dont nous sommes les successeurs et poursuivons des objectifs similaires. Par la volonté politique de la municipalité, du conseil général du Val-de-Marne et du ministère de la Culture qui financent et soutiennent la structure. Mais avant tout par la présence incessante, curieuse, exigeante, enthousiaste, critique, des spectateurs qui, au fil des saisons, aiguisent leur regard et leurs connaissances. La création de spectacles est la mission essentielle. Mais l’école - éducation populaire, initiation du spectateur - joue un rôle primordial dans l’implantation du théâtre à Ivry. Avec l’atelier théâtral d’Ivry, ce sont 180 amateurs - enfants, adolescents et adultes qui viennent se frotter toutes les semaines à la pratique théâtrale, encadrés par des metteurs en scène professionnels. Cette activité parallèle de création et de formation, inscrite localement et dans la durée, a créé une espèce de télépathie entre ceux qui fabriquent le théâtre et ceux qui le fréquentent. Et même avec ceux qui n’y viennent pas ! Nul n’ignore à Ivry, même ceux qui n’y sont jamais allés, que le théâtre existe, qu’une fabrique est là, fabrique à spectacles, fabrique à penser, à rêver, à inventer, fabrique à interpréter et à comprendre le monde. » Adel Hakim et Élisabeth Chailloux Le magazine du Conseil général / Numéro 272 / Octobre 2010 41 SPORT Paris-Levallois s’élève à Alfortville © D. R. Grâce à sa victoire contre Hyères-Toulon (86-77), Paris-Levallois a remporté la 22e édition du tournoi Jacky-Schoeffler à Alfortville. Victorieux le vendredi de l’Élan Chalon, défait le samedi par les Belges du Belgacom de Liège (73-78), l’équipe francilienne a offert le dimanche un magnifique spectacle face à une forte opposition varoise. Une prestation qui a enchanté les nombreux spectateurs du palais des sports d’Alfortville. Football Gilles Baudu : « Alfortville emprunte le National » BOUGER EN VAL-DE-MARNE BASKET Le tournoi a acquis une grande notoriété. Il est aujourd’hui devenu une référence au plan international. FOOTBALL Les 16 ans veulent assurer la relève Au fil des années, le tournoi international de football des 16 ans, sous le patronage du conseil général du Val-de-Marne, est devenu un rendez-vous incontournable pour déceler de nouveaux talents. La douzième édition de ce tournoi sera-t-elle un test pour mesurer l’attachement à ce jeu de tous les amoureux du football ? Après la déroute française subie par les pros lors du dernier Mondial, le football amateur s’inquiète. Va-t-il payer les pots cassés alors qu’il représente la bagatelle de 2,1 millions de licenciés ? En tout état de cause, ce tournoi réunira de jeunes sportifs, impatients de montrer leur talent, d’honorer leur premier maillot tricolore, et rejoindre la sélection qui gagna ce tournoi et devint championne d’Europe des moins de 17 ans. Cette équipe comptait dans ses rangs Ben Arfa, Benzema et Ménez, tous trois internationaux et évoluant aujourd’hui dans de grands clubs européens. « Ce tournoi est un révélateur, affirme Thierry Mercier, président du district 42 de football du Val-de-Marne. L’équipe des 19 ans est devenue, cet été, championne d’Europe. Elle comprenait douze joueurs ayant participé à notre tournoi en 2007. À l’époque, ils avaient terminé deuxièmes. » L’an dernier, près de 8 000 spectateurs s’étaient pressés, lors des trois journées, pour découvrir les différentes sélections nationales et les futurs grands joueurs. Ce tournoi a acquis une notoriété internationale grâce la qualité de son organisation. Il constitue désormais une référence. « Chaque année, explique le président Mercier, nous sommes contraints de refuser la participation de certaines nations, car nous ne pouvons accepter toutes les demandes. Mis à part l’Océanie, tous les continents y ont été invités. » Rappelons que l’entrée au stade est gratuite et la présence de nombreux Val-de-Marnais, pour renouer avec l’enthousiasme de la jeunesse et encourager les éducateurs, est vivement souhaitée. Claude Bardavid Pour en savoir plus Mardi 26 octobre Limeil-Brévannes (stade Paul-VaillantCouturier) 14 h : Portugal / Norvège Vitry (stade Gabriel-Péri) 16 h : France / Pays-Bas Jeudi 28 octobre Sucy-en-Brie (parc omnisports) 14 h : Pays-Bas / Portugal Maisons-Alfort (stade Auguste-Delaune) 16 h : France / Norvège Samedi 30 octobre Bonneuil-sur-Marne (complexe sportif Léo-Lagrange) 14 h : Pays-Bas / Norvège 16 h : France / Portugal www.cg94.fr http://districtvaldemarne.fff.fr Quelle est la situation du club depuis le démarrage de la saison ? Gilles Baudu : Après quatre matches disputés, notre position est à peu près conforme à ce que nous pouvions espérer… ou craindre. Nous avons démarré la compétition par une victoire, de quoi nous encourager tous. Par la suite, hélas, nous avons perdu deux rencontres sur le terrain où nous évoluons, au parc des sports de Marville à La Courneuve, en attendant d’évoluer à Sarcelles. Notre terrain au parc interdépartemental des sports n’était plus homologué. J’aurais bien voulu qu’on évolue sur le stade Duvauchelle à Créteil, mais cela n’a pas pu se faire. Par ailleurs, ayant été promu tardivement, le 15 juillet, cela a posé des problèmes d’organisation avec certains joueurs, engagés avec d’autres clubs. Cette accession en National vous crée de nouveaux besoins ? G. B. : Bien sûr ! À commencer par des besoins financiers, même si nous avons toujours pu faire avec des budgets restreints. Heureusement que depuis trois ans, nous bénéficions de l’aide du conseil général du Val-de-Marne, depuis notre arrivée en CFA 2, comme d’ailleurs tous les clubs val-de-marnais qui participent à des championnats nationaux. Mais avec la conjoncture et les difficultés rencontrées par les conseils généraux, il y a diminution des aides. Dans ce cadre, quels sont vos atouts ? G. B. : Ce sont les mêmes depuis 18 ans, depuis que je suis président du club : nous faisons preuve de beaucoup de bonne volonté et d’un réel engagement quotidien. C’est aussi un état d’esprit généré par le club qui - au-delà des seniors qui font parler d’eux permet à de nombreux enfants de jouer grâce à la gratuité des licences. Depuis 18 ans, les enfants ne payent pas de cotisation chez nous. Une autre fierté est d’avoir permis l’éclosion de joueurs qui aujourd’hui évoluent dans de grands clubs français ou européens, comme Michael Pereira. Propos recueillis par Claude Bardavid Pour en savoir plus http://www.uja-foot.fr © J. Paisley © J. Paisley Gilles Baudu est un président de club heureux. L’UJA Alfortville football est montée cette année en National et espère, sinon jouer les troublefêtes, tenir au moins son rang. EN BREF COURSE À PIED Le 3 octobre, le Sporting club athlétique de Bry-sur-Marne (SCAB) organise les 11es Foulées bryardes au parc des sports des Maisons-Rouges. Plusieurs courses pour cette traditionnelle épreuve. Dès 10 h, place au 6,1 km et au 10 km. Dans la foulée, à 11 h 30, ce sera le lancement des courses jeunes ouvertes aux parents et à leurs enfants. À noter que les Foulées bryades sont inscrites dans le challenge du Val-de-Marne catégorie B challenge interentreprises et interassociations. Renseignements : 01 41 77 73 57, 06 03 02 92 83 ou [email protected]. COURSE EN VILLE C’est le 10 octobre que se déroulera la 23e Corrida de Villejuif. Chaque année, cette épreuve de course en ville rassemble plusieurs milliers d’adeptes de tous âges. Trois parcours vous seront proposés : 10 km (départ à 10 h) ; 5 km (la populaire, départ 11 h 20) et 2 km pour les jeunes (départ 14 h, inscription gratuite). De multiples animations rythmeront la journée. Renseignements : 06 10 85 29 41 ou http://asfivillejuif.free.fr TRIATHLON La section Triathlon du Red Star club de Champigny organise le « Vétakids » dans le parc du Tremblay à Champigny le 24 octobre. Cette épreuve de duathlon (enchaînement course à pied/vélo) est destinée aux jeunes adhérents, nés entre 1991 et 2002, des clubs de triathlon de la région parisienne. Elle fait partie du « Challenge jeunes 2e division d’Île-de-France », qui compte 15 clubs. 200 concurrents environ sont attendus. Renseignements : 01 48 85 59 93 ou www.rscc.org TENNIS La commission féminine de la Ligue de tennis du Val-de-Marne organise, le 17 octobre, une journée de promotion du tennis féminin. Il s’agira d’une journée rien que pour les Val-de-Marnaises - de la débutante à la plus expérimentée (licenciée ou non licenciée) - avec des animations sportives sur les courts. Des animations extra-sportives seront également organisées en plein air sous la forme d’un village avec massages, exposition de bijoux, dégustations, tombola gratuite avec de nombreux lots à gagner… L’entrée est gratuite. Chaque Val-de-Marnaise peut venir accompagnée d’une amie. Renseignements auprès de Fabien Timbert au 01 43 39 85 68. SPORTS EN VAL-DE-MARNE SUR CG94.FR Si vous souhaitez vous renseigner sur les lieux de pratiques sportives en Val-deMarne, sur les actions du Conseil général en ce domaine, connaître l’actualité sportive val-de-marnaise ou bien encore consulter le guide des aides du Conseil général, une seule adresse : www.cg94.fr, rubrique sport. Une mine de renseignements à votre disposition. Le magazine du Conseil général / Numéro 272 / Octobre 2010 43 © siaap © siaap BOUGER EN VAL-DE-MARNE © siaap DÉCOUVERTE © siaap Seine-Amont, l’une des cinq usines d’épuration du SIAAP, se situe à Valenton. C’est l’usine clef de l’assainissement du sud-est francilien. Assainissement Seine aval Seine centre Seine La Briche Val d’Oise Seine Morée (en 2012) Seine Grésillons Clichy Seine-Saint-Denis Hauts-de-Seine Paris Marne aval e seconde. « Notre objectif est la préservation de l’écosystème de la Seine et la Marne », explique Olivier Rousselot. « Cette eau, une fois traitée, n’est ni potable, ni autorisée à la baignade. Mais elle permet de maintenir un équilibre environnemental de telle sorte que, par la suite, elle puisse être pompée et retraitée pour devenir potable. » Le meilleur indicateur est le poisson : en 1970, il n’y avait que trois espèces dans la Seine. Actuellement, on en recense trente-deux. Les départements font partie intégrante de ce syndicat public, dont les élus siègent au conseil d’administration, présidé par Maurice Ouzoulias, conseiller général du Val-de-Marne. Dans le processus d’acheminement des eaux usées à l’usine, les départements interviennent : la direction des services de in produite par jour par près de 8,5 millions de Franciliens, pour leur usage domestique et industriel », précise-t-il. Créée en 1970, cette entente entre départements était la meilleure façon pour que l’eau s’écoule de façon gravitaire et qu’elle rejoigne les fleuves et rivières le plus simplement. Aujourd’hui, cinq stations d’épuration traitent les eaux usées. La première, en taille et en âge, se trouve à Achères (78) et la deuxième en Val-de-Marne, à Valenton. Cette dernière, nommée usine SeineAmont, a été construite en 1987 pour désengorger celle de Seine-Aval, dans les Yvelines. La quasi-totalité de l’eau des Valde-Marnais est dépolluée par cette usine d’épuration qui gère, en période de pointe, la quantité astronomique de 21 m3 par Se Machine à laver, toilettes, vaisselle, douche… mais où va l’eau une fois utilisée ? Ce n’est pas forcément une question que l’on se pose mais vu la quantité d’eau que nous utilisons par jour (en moyenne 137 litres par personne), il faut bien que celle-ci soit épurée avant d’être rejetée dans les rivières. Et c’est le rôle du Syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne (SIAAP), dont c’est le 40e anniversaire cette année. « Le Siaap transporte et dépollue toutes les eaux usées et une partie des eaux pluviales produites, entre autres, par Paris, les Hauts-deSeine, la Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne », résume Olivier Rousselot, directeur adjoint développement et prospective. « En tout, cela représente 2,5 millions de m3 d’eau usée l’Environnement et de l’Assainissement (DSEA) du Conseil général du Val-deMarne gère la collecte et le transport des eaux usées et pluviales. « Cela représente plus de 900 km de réseaux entretenus par le service exploitation-maintenance, composé de 130 personnes », souligne Sophie Giacomazzi, directrice adjointe chargée de la gestion des patrimoines du Département. Les stations de pompage, de vannage qui orientent les flux et les stations anticrues qui permettent de s’isoler des rivières sont sous la responsabilité du Conseil général. Enfin, le SIAAP est l’un des 78 signataires du plan bleu du Val-de-Marne, engagement fort des acteurs de l’eau sur le territoire. Adopté en 2009 par l’assemblée départementale, il comporte une charte de l’eau, dix objectifs et 94 actions liées notamment à la reconquête de la qualité de l’eau. Oise Le Syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne (SIAAP) fête cette année ses 40 ans. Quelques clefs pour comprendre les missions de ce service public dans le circuit de l’eau. © siaap Retour aux sources Charenton Laura Podoroski Yvelines Marne Seine amont POUR ALLER PLUS LOIN ine Se Bièvre de l’Arsenal ou Opéra. Pour plus d’infos : www.siaap.fr/expo-chiottissime/ Visites des usines du SIAAP Les usines Seine-Aval à Achères (78) et SeineCentre à Colombes (92) se visitent. Des circuits pédagogiques et scénographiques autour d’animations et de projections sonores pour informer les visiteurs sur les sources de pollutions de l’eau, découvrir le parcours des eaux usées depuis les habitations jusqu’aux usines d’épuration, leur traitement et enfin leur retour au fleuve, sont organisés. Visites gratuites à partir de 16 ans. Réservations au 01 53 56 07 20. Visites des bassins de rétention pour les collégiens Dans le cadre de l’action pédagogique du festival de l’Oh !, la direction des services de l’Environnement et de l’Assainissement ouvre les portes de bassins de rétention (Sucy-en-Brie, Arcueil, Chevilly-Larue…) et de l’égout-école départemental (Maisons-Alfort) aux collégiens val-de-marnais. D’octobre à avril, ces visites leur permettent de découvrir la gestion des eaux pluviales et usées en milieu urbain. Des agents de la DSEA y sensibilisent les élèves via des ateliers, expositions, films et moments d’échanges sur le service public de l’Assainissement et la richesse de leur métier. Renseignements : 01 49 56 86 24. Essonne USINES DE DÉPOLLUTION USINES DE PRÉTRAITEMENT ÉMISSAIRES BASSINS DE STOCKAGE TUNNELS RÉSERVOIRS 44 © siaap Expo photo sur les toilettes À l’occasion de ses 40 ans, le SIAAP présente « Chiottissime ! », une exposition photos sur les toilettes dans le monde. Jusqu’au 20 octobre, 46 photos grand format, à ciel ouvert et en accès libre prennent place, avec humour, sur le boulevard de la Bastille. De Robert Doisneau à Ève Arnold, en passant par d’illustres inconnus, chaque regard délivre un message. Métro Bastille, sorties Jardins Val-de-Marne Le magazine du Conseil général / Numéro 272 / Octobre 2010 45 MÉMOIRE La commande : Plus de 50 000 collégiens val-de-marnais ont fait leur rentrée scolaire. Chaque année, le Conseil général réalise des travaux de grosses réparations dans les collèges publics. 80 établissements, sur les 104 que compte le département, ont été concernés en 2010, tel que le collège Condorcet de Maisons-Alfort (notre photo), entièrement remis à neuf. VU PAR… PAR DIDIER ADAM 1894-2010 © J. M. Treuil © Archives municipales d’Ivry-sur-Seine Manufacture des œillets De la plume au théâtre Avec ses briques rouges, ses poutrelles métalliques et ses larges vitres, la Manufacture est l'un des plus beaux édifices industriels du Val-de-Marne. Elle va devenir un lieu de création théâtrale avec l’installation du théâtre des Quartiers/Centre dramatique national. La Manufacture des œillets a fermé ses portes dans les années 1990. Acquise récemment par la Ville d’Ivry, elle deviendra le lieu de résidence du théâtre des Quartiers. En plein cœur d’Ivry, ce bâtiment de briques rouges, avec poutrelles métalliques et larges vitres, ne passe pas inaperçu. La Manufacture des œillets est un des plus beaux fleurons de l’architecture industrielle de la cité. La halle longue de 76 mètres, large de 26 mètres avec une hauteur de 19 mètres, après une odyssée industrielle de plusieurs dizaines d’années consacrée à la 46 fabrication de porte-plume, de plumes et d’encriers, puis d’œillets métalliques destinés à la chaussure, aux corsets et à des équipements militaires, a retrouvé une nouvelle jeunesse à partir de 1995. Acquise en 1989 par la société CMED, elle ouvre ses portes au grand public après une belle restauration et offre à voir des spectacles et des expositions de peinture. Ce lieu de rencontre avec la création a permis à Patrice Chéreau de monter la pièce de Bernard-Marie Koltès Dans la solitude des champs de coton, avec sur scène Patrice Chéreau lui-même et Pascal Gréggory. Outre les étudiants de l’École professionnelle supérieure d’arts graphiques et d’architecture, le théâtre du Châtelet vient y faire ses répétitions. On est bien loin du temps où le père Guillaume Bac s’installait à Ivry en 1894 pour monter son entreprise de plumes avant qu’un trust américain spécialisé dans la chaussure, la United Shoe Machinery Company, ne jette son dévolu sur le lieu. Il faudra attendre 1978, les lois antitrust et son déclin financier pour que l’USM jette l’éponge. Rachetée, la Manufacture fermera définitivement ses portes en 1990. Décidée à redonner un souffle au lieu, et permettre à la création théâtrale de s’épanouir, la municipalité d’Ivry a acquis le lieu et en 2013, le théâtre des Quartiers / Centre dramatique national s’y installera. Claude Bardavid Le magazine du Conseil général / Numéro 272 / Octobre 2010 47