la gazette - Materiais Diversos
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LA GAZETTE 13 NOVEMBRE 2014 13 NOV 14 L'HERAULT DU JOUR Quotidien 19 COURS D'ESTIENNE D'ORVES BP 91862 13222 MARSEILLE CEDEX 1 - 04 91 57 75 00 Surface approx. (cm²) : 293 N° de page : 14 Page 1/2 Danse. Marcelo Evelin présente Matadouro, une pièce sur la résistance. Les luttes qui courent Marcelo Evelin à l'origine d'une friction ce soir et demain à hTh. DR 3f7e25075d80ea0902954ab4b50cf53e3cd1d67bd1a6482 MONTPELLIER 0888202400503/GST/AHN/2 Tous droits réservés à l'éditeur 13 NOV 14 L'HERAULT DU JOUR Quotidien 19 COURS D'ESTIENNE D'ORVES BP 91862 13222 MARSEILLE CEDEX 1 - 04 91 57 75 00 Surface approx. (cm²) : 293 N° de page : 14 Page 2/2 Le chorégraphe brésilien Marcelo Evelin est l'invité de hTh et de Montpellier Danse. Il vient présenter son spectacle Matadouro ce soir et demain au Théâtre de Grammont à 20h. Cette pièce est le troisième volet de l'adaptation du roman Os Sertoes (Hautes terres) d'Euclides da Cunha. Dans Sertào, il s'intéressait aux paysages arides du Sertan, dans Bull dancing aux hommes qui le hantaient. Dans Matadouro, le corps devient le champ de bataille, la métaphore de mille conflits. Vous adaptez une oeuvre d'Euclides da Cunha très connue au Brésil, pourquoi avoir choisi cet auteur ? Euclides da Cunha est un écrivain et un journaliste qui est parti en expédition avec les forces militaires à la fin du XIXe siècle dans les hautes terres du Nord-Est. Son roman Os Sertoes relate cette mission et la campagne de répression menée par les Républicains contre un mouvement d'émancipation des populations rurales dans l'arrière-pays. Ce fut un massacre jusqu'aux derniers 47 résistants réfugiés dans une église. Personne ne s'est rendu. Le livre est en trois parties, dans la première il décrit une région dont on parle très peu. Un lieu dont il se dégage une force bizarre, mystique. Dans la seconde, il est question des hommes et dans la troisième des batailles. J'aime m'inspirer de références littéraires mais on ne peut pas parler d'adaptation parce que la danse ne le permet pas, c'est vraiment une autre langue. Comment avez-vous travaillé sur Matadouro ? C'était en 2008, à Teresina dans une région perdue très loin des élites culturels. Je travaillais sur une programmation artistique dans l'un des théâtres les plus pourris du pays. C'était un moment où nous étions en lutte parce que les institutions nous avait coupé les vivres. Elles voulaient que nous donnions dans le folklorique. On nous a sorti du théâtre pour nous jeter dans un grand garage. Il nous restait un peu de matériel mais je n'étais pas satisfait. Lors des échauffements, je ne voulais pas qu'on fasse du yoga pour évoquer cette résistance perdue, je voulais quelque chose de plus violent. Alors on a commencé à courir. La pièce est devenue minimaliste. Dans Matadouro, la course devient un système dont on ne peut sortir. Même s'il y a des petites divergences qui apparaissent. Comment ce travail sur la résistance est-il reçu ? Mes parents me disent d'arrêter de courir, ils craignent pour mon coeur. Parfois une partie du public quitte la salle. Au Brésil certains se sont déshabillés pour courir avec nous. Ici, il se produit une sorte de friction avec des éléments de précarité, pas matériel, la précarité des relations humaines qui se délitent... Au Brésil, on commence à utiliser un autre terme pour évoquer la résistance, qui signifie exister de nouveau... RECUEILLI PAR JMDH 3f7e25075d80ea0902954ab4b50cf53e3cd1d67bd1a6482 MONTPELLIER 0888202400503/GST/AHN/2 Tous droits réservés à l'éditeur 12 NOV 14 Quotidien OJD : 130065 LE MAS DE GRILLE 34923 MONTPELLIER CEDEX 9 - 04 67 07 67 07 Surface approx. (cm²) : 128 Page 1/1 Montpellier Marcelo Evelin, le nu dans la bataille Danse Jeudi et vendredi à Grammont. Nouveau spectacle explosif présente au théâtre dè Grammont par le centre dramatique hTh mais, cette fois-ci, dans le cadre de Montpellier danse. Matadouro du Brésilien Marcelo Evelin est, selon son auteur, «une chorégraphie de bataille » conçue pour huit interprètes nus et visages masqués, réglant leurs pas sur le quintette à cordes en do majeur de Schubert. Dernier volet d'une trilogie débutée en 2003, la pièce s'inspire de Hautes terres, roman d'Euclides da Cunha sur la rébellion, au XIXe siècle à Canudo, d'une communauté séparatiste en quête de justice sociale. Un moyen pour le chorégraphe et performeur de retisser un lien avec le Brésil, où il est né en 1962 mais qu'il a quitté en 1986 pour l'Europe, où il a travaillé notamment avec Fina Bausch. Utilisant la danse comme média, Evelin est reconnu dans le monde pour ses collaborations et la création d'une plateforme indépendante, le Nucleo do Dirceu, qu'il a soutenue à Teresina, au Brésil. Radical, il s'inscrit dans le concept très actuel de la performance mais sous un angle anthropologique. La nudité? «Le corps nu est fort, il ne cache pas, il parle d'une certaine transparence de l'être humain et d'un état de reddition ainsi que d'une précarité qui, au Brésil, est très préoccupante. E introduit la notion d'érotisme qui manque beaucoup en danse, souvent trop plastique avec ses belles formes et ses grandes idées. » LISE orr [email protected] » "Matadouro", jeudi et vendredi à 20 h, au théâtre de Grammont. Infos sur montpellierdanse.com. 8b7295a359d0c10d827c4f34fc08852635c14565a17844f MONTPELLIER 8646002400503/MTH/ANR/2 Tous droits réservés à l'éditeur (/) Pindorama de Lia Rodrigues © Sammi Landweer CRITIQUES DANSE (/critiques/critiques) Nouvelles frontières brésiliennes Lia RODRIGUES / Marcelo Evelin Au Festival d'Automne, les chorégraphes Marcelo Evelin et Lia Rodrigues engagent la danse – avec ses spectateurs – au-delà de ses repères sus. Par Gérard Mayen publié le 22 nov. 2013 L'Afrique du Sud s'annonçait comme horizon cardinal de l'édition 2013 du Festival d'Automne. Le pays de Nelson Mandela connaît une scène chorégraphique combative, inventive. On en sait les versants d'actualité et d'excellence, qui touchent d'un côté aux danses populaires juvéniles apparentées au hip-hop, d'un autre côté aux formes savantes de la danse-performance ; celleci traitant des thématiques post-identitaires, post-coloniales et post-féministes dans l'aprèsapartheid. En passe de se conclure, cette même édition du Festival d'Automne programmait par ailleurs deux chorégraphes brésiliens : Marcelo Evelin et Lia Rodrigues. A partir de ce croisement, comment dire l'impression étrange, laissée par les artistes sudafricains, pourtant incisifs et très actuels, que leurs travaux ressortent à des catégories dûment repérées, quand, à l'inverse, les deux Brésiliens, même découlant de parcours dans la danse qui danse, laissent l'impression d'une ouverture sur d'amples horizons insondables, audelà des repères. Pindorama et Matadouro, pièces respectives de Lia Rodrigues et Marcelo Evelin, ont en commun de traiter en actes d'un engagement très fort du collectif (les deux avec environ une dizaine d'interprètes). On se gardera de niveler leurs singularités, de les enrôler au service d'un discours unificateur crevé de raccourcis ; mais à travers chacun de ces deux collectifs transparaît une implication artistique aux prises avec le politique. Lia Rodrigues a créé un centre culturel et installé sa compagnie dans la favela de Maré à Rio. Marcelo Evelin, animateur d'une plate-forme d'artistes indépendants, est entré en guerre contre les autorités de la ville de Teresina, qui ont d'artistes indépendants, est entré en guerre contre les autorités de la ville de Teresina, qui ont lâché son projet novateur dans l'une des régions déshéritées du pays. Les interprètes de Pindorama, comme ceux de Matadouro affichent une nudité intégrale et sobre. Si elle fait signe fortement, cette nudité opère autrement que par connotations sexuelles. Dans la pièce de Marcelo Evelin, qui passe préalablement par un déshabillage, cette nudité sous lumière crue paraît la tenue appropriée au genre de combat qui va se dérouler. Elle dialogue avec la présence de lames de machettes assez explicites dans ce sens, collées ici et là sur leur peau à l'aide de rubans adhésifs. Dans la pièce de Lia Rodrigues, cette nudité sous lumière tamisée, s'avance d'abord avec délicatesse ; elle dialogue avec quelques accessoires simples (des seaux, des piles de serviettes, un tas de plastique plié) que les danseurs s'emploient à disposer au pourtour de l'aire de jeu. A partir de là, l'énergie de ces deux pièces inspire la métaphore d'un labeur de la danse, d'un travail qui s'effectue dans l'obstination d'une dépense poursuivant son but. Dans le lien à l'espace, les danseurs de Matadouro courent en cercle autour du plateau pendant une quarantaine de minutes, invariablement, bravant l'épuisement. Sur cette ligne d'intensité incroyablement homogène, c'est par brisures et par failles que sont lâchés des éclats de variations, des accidents mineurs, des incongruités (ici le plaisir de sautiller un instant, là le fait de consulter son smartphone de manière fugace). Comme des distractions – au sens étymologique – ces instants soulignent d'autant l'implacable force régulièrement déployée dans le mouvement collectif. Les danseurs de Pindorama s'emploient, eux, à produire la surface même de leur évolution, et à la discuter au contact direct des spectateurs, en situation déambulatoire, qui partagent cette surface avec eux. Par exemple, ils déplient patiemment l'immense bandeau de plastique transparent déjà évoqué. A même le sol, d'un mur à l'autre de la salle privée de gradinage, une scène de fortune est ainsi déroulée, en bousculant poliment les spectateurs qui s'étaient assis par terre. Pour commencer, une seule danseuse va se battre longuement, ardemment, contre les vagues toujours plus menaçantes qui parcourent ce support, tandis que ses partenaires l'agitent rythmiquement depuis ses bords extrêmes. On y verrait un combat premier contre des forces déchaînées à partir de lois physiques simples (possible métaphore écologique). Au préalable, la danseuse s'est aspergée d'une bouteille d'eau vidée sur elle en douche. Dans le combat contre la toile mouvante, les spectateurs eux-mêmes sont atteints par les embruns de la bourrasque. Il faudra revenir ci-dessous, et pour conclure, sur les déplacements que les pièces Pindorama et Matadourou génèrent au contact de leurs spectateurs. Mais on l'évoquait ci-dessus : il y a autant d'éléments pour clairement séparer ces deux pièces que pour les rapprocher. Leurs univers d'évocation sont très distincts. Quelque chose d'âpre et de brut empreint Matadouro, où des corps sans apprêts se fondent dans un principe généralisé de résistance farouche. Mêlée d'aboiements au lointain, inquiétants, c'est le Quintette à cordes en C majeur de Schubert qui sous-tend leur course éperdue. Cette musique tutoie gravement les issues ultimes, de même qu'elle caresse des sommets de sophistication. Le contraste est fort. On le rapprochera de l'éclat baroque produit par les masques que portent tous les danseurs de Matadouro, bric-à-brac halluciné de diversités, courant sur tout un spectre de traditions ritualisées, évocations SM, suggestions carnavalesques, si ce n'est Halloween. Matadourou circule entre l'intrépide, le turbulent, l'énigmatique, le fantasque et le tourmenté. Pindorama n'a pas moins de force de suggestion, mais donnée au contact direct, avec énormément de délicatesse. Les interprètes de cette pièce évoluent avec patience, dans une forme de danse-contact au ralenti, souvent glissée au sol, produisant parfois des magmas humains qui roulent doucement entre les jambes des spectateurs. Après les avoir manipulées délicatement, ils ont tout d'abord parsemé la pièce de petites poches remplies d'eau, qui constellent le vaste espace d'un étrange rituel. Puis ils les écrasent dans leurs roulements, et tout alors se transforme en marre. Il ne manque pas d'exemples de danses qui se sont données dans d'immenses gerbes d'eau joyeusement soulevées sur les plateaux par des danseurs lancés en aqua-planning. Mais il n'y a rien ici de semblable effet d'exubérance décorative. C'est tout un espace qui entre en métamorphose, installation plastique vivante, déployée par substances mêlées, porosité d'humain et de matière, passage aux limites entre performeurs et spectateurs. Car, dans cette dernière position, il nous a semblé que Pindorama et Matadouro se donnaient les moyens de dégager des horizons perceptifs vigoureusement affranchis des repères attendus. Là encore, il convient toutefois de distinguer très clairement les deux pièces. Matadouro est une œuvre scénique, donnée sur un plateau au pied de gradins. Et c'est par une forme de coup de théâtre qu'elle finit par bouleverser des regards déjà sérieusement égarés par les durées extrêmement ouvertes, presque folles, de sa longue action principale. Cette expérience préalable de divagation du sens, éprouvée au-delà de la lassitude et du doute par expérience préalable de divagation du sens, éprouvée au-delà de la lassitude et du doute par le spectateur, en fait une réponse appropriée à ce redoutable effet de fascination manipulatoire, de sidération, que distille la pièce Tragédie, d'Olivier Dubois (http://www.mouvement.fr/critiques/critiques/du-chaos-tire-au-cordeau), qui tourne aujourd'hui partout complaisamment. Soudain vers la fin de Matadouro tout s'arrête. Le cercle se brise. Les danseurs se placent en ligne face au public. Ils se défont de leur masque. On découvre leur visage. Ce retour inattendu à la frontalité bouleverse les axes de regard, ressaisit sévèrement ce qui avait tendu à se dissoudre. Or là s'ouvre l'abîme d'avoir à ré-envisager ces personnes que sont les danseurs, ce que communiquent leurs traits et mimiques, quand on n'avait vu que le reste de leur corps, sexe compris. On avait déjà remarqué ainsi la grande disparité de leurs âges et morphologies. Mais voici que leur visage n’est pas forcément celui qu'on attendait. Avec quelque chose de rustique dans les traits, comme marqué par une vie côté brut, les danseurs qui accompagnent Marcelo Evelin surprennent les attendus de la danse et de ses profils autrement affinés. La question n'est pas ici de discourir à propos de typicités socio-culturelles – au péril de tous les clichés physionomiques. Le propos est ici de remarquer la mise à mal d'une certaine orthodoxie critique en chorégraphie contemporaine, qui imagine de déceler tout de la personne dans son seul corps. Or, quand ils tombent le masque, les danseurs de Matadouro relancent furieusement le questionnement du portrait focalisé sur le visage, irréductiblement distinct du restant de l'apparence anatomique. Une évidence, dira-t-on ? Mais de celles que peut relancer avec échos sans fins une expérience esthétique singulière. Qu'est-ce qui nomme un corps ? Pindorama ne produit aucun effet de retournement inattendu. Mais elle œuvre tout autant sur des paramètres fondamentaux de l'art chorégraphique, en termes de production des espaces, modulation des rythmes, déploiement des actions, investissement des énergies, pour ne jamais cesser de déplacer ses spectateurs dans une situation qui les implique dans leur propre personne, y compris très physiquement, jamais arrêtée, toujours renouvelée. Engageant des présences incarnées de corps non gommés, appelant un investissement directement physique et exigeant de leurs interprètes, tout en œuvrant hardiment à des concepts de déconstruction des attendus de la représentation, il nous semble que ces deux pièces en disent beaucoup, sur la danse, comme sur le Brésil, actuels. Et là, on pourrait ouvrir bien des perspectives encore, en pointant que les références de ces deux chorégraphes passent explicitement par la scène chorégraphique européenne, et non nord-américaine. Ces références ont pour nom Pina Bausch en ce qui concerne Marcelo Evelin, Maguy Marin en ce qui concerne Lia Rodrigues. C'est à discuter. Pindorama, de Lia Rodrigues, du 21 au 26 novembre au Théâtre de la Cité Internationale, Paris. Matadouro, de Marcelo Evelin, a eu lieu du 14 au 19 octobre au Théâtre de la Cité Internationale, Paris A1 ID: 38999473 08-12-2011 | P2 Tiragem: 47306 Pág: 9 País: Portugal Cores: Cor Period.: Diária Área: 16,85 x 19,05 cm² Âmbito: Informação Geral Corte: 1 de 1 Crítica de Dança Este Brasil não é o do samba, das palmeiras e dos sabiás Matadouro mm nn De Marcelo Evelin & Núcleo do Dirceu. Lisboa, palco do Teatro Municipal Maria Matos. 2 de Dezembro, 21h30 Anfiteatro a três quartos Sete homens e uma mulher alinhados, de costas para nós, ao fundo do palco onde foi montado o anfiteatro. Na caixa negra não há ornamentos (só um microfone, além dos aparatos luminotécnicos); o vestuário da rua será despido, deixando apenas espátulas de pedreiro presas à pele: são corpos de trabalho e não corpos trabalhados. A identidade encoberta, sob cabeleiras falsas e máscaras a evocar estatuetas índias ou espectros de morte, cangaceiros ou figuras de BD; criaturas díspares e risíveis ao som de um tambor, réstias de carnaval ou do transe do bumba-meu-boi. Nos 50 minutos seguintes (até ao fim da peça), o bando iniciará insólita maratona, em círculo, à qual a partitura de Schubert emprestará uma solenidade trágica (guitarra distorcida, latidos de cão e apitos estridentes acrescentarão outros referentes). É esta correria sem rumo a alegoria de um país? Da existência? A possibilidade de um nexo ameaça sucumbir ao efeito da saturação. Matadouro encerra a trilogia do colectivo Marcelo Evelin & Núcleo do Dirceu (fundado em 2006, no Piauí), inspirada em Sertões (1902) de Euclides da Cunha (18661909), obra sobre a Guerra dos Canudos que, no século XIX, opôs fazendeiros à população pobre e revoltosa do Nordeste, liderada por Antônio “Conselheiro”, um místico do povo – na genealogia da Teologia da Libertação e do Movimento dos Sem-Terra dos anos 70/80. Exala algo desse Brasil sertanejo e lendário, de coronéis e jagunços, do banditismo social de Lampião e Maria Bonita, eternizado por Jorge Amado ou Guimarães Rosa. Há sinais de exaustão, e o suor escorre sobre a pele dos intérpretes. Aglomerados, tocam-se ou abraçam-se; tiram fotografias, parecem divertir-se ou fazem gestos obscenos. Mas prosseguem sempre, qual alcateia, cada um recuperando fôlego como pode, no desconforto cru do cansaço e da nudez. No final, de novo enfileirados, perscrutam o público sem uma palavra. Este é o Brasil de hoje: um “remoinho de força e desperdício”, em resistência “não contra, mas a favor”, lia-se na folha de sala; aqui se acorda, segundo a crítica paulista Helena Katz, o “que há de mais sério nos tempos que correm: a solidariedade e o afecto”. Paira, porém, uma atmosfera de absurdo e desesperança, a recordar a maratona dançante do romance Os Cavalos também se Abatem (H. McCoy, 1935) nos dias negros da Grande Depressão. E não é evidente que o universo referencial e perceptivo da peça funcione sem o apoio de um discurso colateral. O confronto e a radicalidade incorrem nalgum hermetismo, e no risco ingrato da aparente gratuitidade. Matadouro desafia, contudo, alguns clichés e é uma peça poderosa, da qual quereríamos gostar: uma peculiar assimilação de elementos da dança contemporânea, processos identitários e inquietações sociais, aparentados, aliás, aos da conterrânea Lia Rodrigues. Há 20 anos, algo similar marcava os alvores da nova dança portuguesa; em 2011, ano da Europália-Brasil, inúmeros sinais indiciam uma explosão criativa e conceptual, animada no fulgor de uma cultura corporal extratensiva, sem contornos definíveis. É sintomático ter Matadouro emergido à margem do eixo Rio-S. Paulo-Minas, num Piauí duplamente periférico, que M. Evelin (n. 1962) divide, desde 1986, com a Europa: entre as múltiplas pertenças e outras tantas distâncias, compreendeu que só conseguiria falar do mundo falando da sua própria terra. Luísa Roubaud Página 1 A7 ID: 38885586 02-12-2011 | P2 Tiragem: 47306 Pág: 13 País: Portugal Cores: Cor Period.: Diária Área: 17,38 x 32,72 cm² Âmbito: Informação Geral Corte: 1 de 1 Dança Trazer o corpo para a luta Matadouro aparenta ser só corpos a correr, até à exaustão. Mas é também a história do Brasil a que se contará hoje e amanhã no Maria Matos, às 21h30 Tiago Bartolomeu Costa a O Piauí fica na região do Maranhão, no Nordeste do Brasil. Não há mar, nem muito turismo, é uma região pobre, de pasto, sem grandes recursos, feita de e por resistentes com uma história terrível que se cruza com a história da construção do próprio Brasil. É lá que vivem “aqueles que não têm rosto”, uma população que perdeu as suas raízes índias, ao ser dizimada pelos oficiais durante a insurreição popular que teve na Baía o seu epicentro. Com ela desapareceram as ligações à terra que mostravam de que matéria era feita o cabouclo, esse homem surgido do encontro entre o índio e o africano. “É uma terra selvagem”, diz Marcelo Evelin, o coreógrafo que entre o seu Brasil ancestral e a Europa póscolonial criou Matadouro, que hoje e amanhã se apresenta no Maria Matos, em Lisboa. Matadouro conclui a trilogia que Evelin construiu a partir da leitura de Os Sertões, livro fundamental de Euclides da Cunha. Iniciada em 2003 com Sertão e continuada depois, em 2006, com Bull Dancing, segue as três partes dessa obra – terra, homem, luta – para falar da “luta entre o oficial e o não oficial”, dos conflitos entre “o que é organizado e o que ainda é selvagem”, “entre a história e a memória”. Matadouro, diz-nos o coreógrafo, emocionado por se apresentar em Portugal, é uma “luta contra o corpo”, que se estabelece entre “o capitalismo e o colonialismo”, entre “o virtual e o tradicional”, entre “o que é e o que não é”. Evelin fala de um bando, de um sistema e de um círculo. Diz que serão esses princípios, “muito simples, quase minimais”, que problematizam a ideia de ritual e alimentam a condição mística que a peça pode conter. A ele interessalhe “a resistência”, “a energia”, “a hipnose”. “Há quem veja na peça um lado arcaico” e, nele, como que numa leitura histórica e política, a saída dos índios da Amazónia. Não será por acaso. A imagem inicial, onde se constituiu o que o coreógrafo apelida de “pelotão de fuzilamento”, vai pontuando a partitura de Schubert com o ritmo da percussão. Os corpos nus dos bailarinos são, no modo despojado como se apresentam, corpos que carregam uma carga ritualista e um desejo de resistência que, ao longo da coreografia, vão traduzindo, por uma resiliência, uma energia e um desejo de evasão hipnótico. Evelin fala de “trazer o corpo para a luta”, fazendo ecoar a frase de Pier Paolo Pasolini sobre a implicação do corpo na construção de uma memória. E do modo como os bailarinos criam, através do cansaço evidente dos corpos, da sua profunda exaustão, do abandono da racionalidade, “um estado de excepção” onde confluem poder, política e intuição. E silêncio, feito por corpos que não cessam de se bater por um ideal. O coreógrafo conversa com o público domingo às 18h30 DR Página 7
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