Taxi Girl/Daniel Darc Daniel Rozoum naît à Paris dans le 14e
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Taxi Girl/Daniel Darc Daniel Rozoum naît à Paris dans le 14e
Taxi Girl/Daniel Darc Daniel Rozoum naît à Paris dans le 14e arrondissement le 20 mai 1959. Son père, Abraham Rozoum, est d’origine juive russe. Il travaille comme coupeur dans la fourrure. Son grand-père fabriquait des casquettes avec Léon Trotski. Ses parents se rencontrent après la guerre. Sa mère, Marie-Rose, est catholique. Elle exerce la profession de comptable. Elle arrête de travailler à la naissance de Daniel. La famille vit dans le 14e arrondissement de Paris, puis à Chelles et revient dans le 18e en 1967. Daniel est élevé selon le rite juif, sans pourtant être croyant. Ses parents écoutent la radio. Sa mère apprécie Dean Martin, Tino Rossi et Charles Trenet. Son grand-père paternel chante des chants juifs et des chants russes au domicile familial. Au début, ses parents ne possèdent pas de tourne-disques. Ils ne s’en procurent un que pour Daniel. Son père écoute Glenn Miller (« In the mood »), et plus généralement du jazz swing. Il offre à son fils, âgé de 11 ans, trois 45 tours achetés devant chez Tati à Barbès-Rochechouart : Errol Garner, Dizzy Gillespie (« The champ », avec « On a sunny side of a street » et « Caravan ») et « King Creole » d’Elvis Presley, que choisit Daniel. La vie de Daniel change avec l’écoute de Dizzy Gillespie, d’Elvis Presley et plus tard de Gene Vincent. Il désire devenir guitariste de rock ou trompettiste de jazz, tout en continuant de vouloir écrire. Depuis tout jeune en effet, il rédige de petites histoires. En 1976, il écoute sur un juke-box dans une boutique des Halles (Harry Covers) « Anarchy in the UK » des Sex Pistols et « Piss factory » de Patti Smith. Il se passionne dès lors pour le punk new-yorkais, qui allie énergie et références littéraires. Côté français, il apprécie Boris Vian, Serge Gainsbourg, Barbara, Marianne Oswald, Fréhel, et Damia. A 17 ans, il lit Salinger, Scott Fitzgerald, Hemingway, Dostoïevski, Bukowski, Kerouac et Mishima. Par la suite, il découvrira William Burroughs, la Beat Generation et Allan Ginsberg, Jean Genet, Jacques Rigaud, Drieu la Rochelle et Céline. Début 1978, il rencontre au lycée Balzac, Laurent Biehler alias Laurent Sinclair. Il fait ensuite la connaissance de Mirwais « Stass » Amadzaï et de Pierre Wolfsohn au café d’en face, Chez Grand-Mère. Laurent (claviers), Mirwais (guitare), Pierre (batterie) et Stéphane Erard (basse) fonde un groupe, avec un autre guitariste. Ils cherchent un chanteur et Daniel se propose. En 1978, Taxi Girl est créé. Au début, le groupe joue surtout des reprises : Les Sonics, les Doors, les Stooges, les Seeds… Progressivement, Laurent commence à composer, suivi par Mirwais. Daniel monte pour la première fois sur scène au Lycée Balzac pendant une grève, avec Mirwais. Ils interprètent des reprises, notamment « Caroll » de Chuck Berry. Daniel Rozoum devient Daniel Darc. Après avoir pensé à s’appeler Daniel Voice, puis Daniel Klang, il opte pour Darc, en se rendant à une fête la nuit en voiture, car il apprécie les doubles initiales et le côté obscur de ce pseudonyme. En juillet 1978, Taxi Girl donne son premier véritable concert au Gibus. Alexis les voit sur scène. Il revient les écouter et devient leur manager. A l’époque il est programmateur au Nashville qui devient peu de temps après le Rose Bonbon. Il a déjà travaillé avec Métal Urbain et Asphalt Jungle, groupe punk de Patrick Eudeline. En novembre 1978, Taxi Girl joue au Rose Bonbon en remplaçant au pied levé les groupes absents. Taxi Girl se produit en première partie de Père Ubu en décembre 1978 au Bataclan, de Siouxie en février 1979. En novembre 1979, en ouverture de Talking Heads au Palace, le groupe commence à jouer, et le public ne réagit pas. Daniel s’ouvre les veines au cutter, et descend dans la foule. Signé par Maxime Schmitt de chez EMI/Pathé-Marconi, Taxi Girl sort à la fin de l’année un premier maxi 45 tours avec « Mannequin », pop synthétique rappelant Kraftwerk, « Les yeux des amants », à la rythmique pop rock et « Triste cocktail » qui lorgne du côté du cabaret. Il paraît en 45 tours deux titres en 1980, suivi par « Cherchez le garçon », dont le texte empreinte certains passages à Raymond Chandler et John Evans. Composé par Laurent Sinclair, « Cherchez le garçon », morceau pop synthétique se vend à plus de 350 000 exemplaires. Alexis façonne un look au groupe, proche de l’univers de Kraftwerk que Daniel et Laurent écoutent. Ils posent en photo, habillés en costume noir avec chemise rouge. En 1981, paraît le très pop « Jardin chinois », leur troisième 45 tours. Taxi Girl reçoit une avance de leur nouvelle maison de disque Virgin et crée leur propre label Man’Kin Records. Ils produisent Les Civils, Clap Machine, Oberkampf, Radio Romance… En juillet 1981, Pierre Wolfsohn décède des suites d’une overdose. Stéphane Erard a quitté le groupe peu de temps avant. Taxi Girl enregistre à trois (Daniel, Mirwais, Laurent) leur seul album, Seppuku, réalisé par Jean-Jacques Burnel des Stranglers, même si Mirwais et Daniel désiraient initialement travailler avec John Cale ou Maxime Schmitt. Jet Black, batteur des Stranglers est à la batterie. Le groupe décide ne pas faire un deuxième « Cherchez le garçon ». Les textes de Daniel sont très noirs, évoquent notamment des scènes de meurtre (« John Doe 85 », « 13° section ») ou de suicide (« Viviane Vog »). Comparé aux maquettes où les guitares sont prépondérantes, le résultat privilégie les synthétiseurs. La plupart des morceaux sonnent donc pop synthétique (« Les armées de la nuit », « La femme écarlate », « Musée Tong »…), même si « Viviane Vog » est pus pop rock et « N’importe quel soir » bénéficie d’une rythmique rock. Daniel, qui admire Mishima, a trouvé le titre (Seppuku : suicide traditionnel japonais). Il prend le pseudo de Viviane Vog, pour brouiller les pistes, et jouer avec l’image androgyne. Seppuku sort à l’automne 1981. Taxi Girl part en tournée fin novembre en Angleterre, en première partie des Stranglers, avec François Dumy à la batterie, et Philippe Le Mongne à la basse. Au printemps 1982, le groupe se produit en France avec en première partie Indochine pour quelques dates, puis au Casino de Paris le 17 mai 1982. En 1983, Laurent Sinclair quitte le groupe pour divergences musicales. Il ne sortira qu’un 45 tours en 1986, « Devant le miroir ». Daniel et Mirwais veulent à sa différence, privilégier le format court des chansons. Taxi Girl continue en duo et arrête les concerts. La même année sort le mini album 5 titres Quelqu’un comme toi (« Quelqu’un comme toi », « De l’autre côté », Cette fille est une erreur », « Plus je sais plus j’oublie », très pop, et « Monna ») qui reste le préféré de Daniel. En juin 1984, paraît « Dites-le fort (nous sommes jeunes, nous sommes fiers) », dont le titre est inspiré du « Say it loud, I’m black and I’m proud » de James Brown. Le morceau sonne funk. Daniel et Mirwais écoutent à l’époque Grandmaster Flash et James Brown. En novembre, Taxi Girl publie « Paris », qui décrit la capitale sous ses aspects les plus sales et sa jeunesse désabusée. Fin 1985, le duo participe au disque Les Enfants du Velvet. Ils reprennent « Stephanie says » du Velvet Underground et l’adaptent avec un texte en français (« Je rêve encore de toi »). En 1986 paraît le dernier maxi du groupe, « Aussi belle qu’une balle », avec en face B, « Je suis déjà parti ». Taxi Girl se sépare après deux derniers concerts. Daniel et Mirwais n’ont plus envie de faire la même musique. Mirwais s’intéresse déjà aux machines et aux synthétiseurs. Il sortira deux albums avec sa compagne Juliette Desurmont, sous le nom de Juliette et les Indépendants en 1989 et 1993, un album solo en 1991. A partir de 1994, il se plonge dans la musique électronique. En 2000, il produit et compose six morceaux pour Music de Madonna, ainsi qu’un album solo electro, Production. En 2003, il participe une nouvelle fois à American Life de Madonna. Daniel Darc en 1986, écoute les Who, les Kinks, et veut revenir à des guitares, à quelque chose de plus rock. Il décide donc de collaborer avec Jacno, qu’il a rencontré à la soirée des Enfants du Velvet au Palace, invité par Alain Pacadis. Sous influence divine, premier album solo de Daniel Darc, produit par Jacno sort en 1987. Les morceaux composés par Jacno sonnent très pop (« Sous influence divine », « L’amour est là pour rester », «Toutes les filles sont parties », « Ce qu’il y a dans tes yeux » avec Alice Botté, guitariste de CharlElie Couture au solo…). « Le seul garçon sur terre » de Daniel, par contre est plus rock. Daniel reprend « Comment te dire adieu » de Serge Gainsbourg. En 1988 paraît la très belle ballade « la Ville » que produit Etienne Daho. La même année, Daniel Darc enregistre Parce que, avec Bill Pritchard, qui après avoir écouté « Paris », désirait le rencontrer. Au départ, Bill demande à Daniel de lui écrire des textes en français. Daniel pose ses voix sur les musiques pour que Bill puisse les chanter. Finalement le résultat plaît à tout le monde. Daniel et Bill se partage les morceaux. Le disque est tiré à 3000 exemplaires. En 1988, Daniel rencontre George Betzounis, qui devient son guitariste attitré. Il monte un groupe pour l’accompagner sur scène, avec notamment Ria de Spell à la basse. En 1990, ils jouent deux soirs de suite au Gibus. L’année suivante, Daniel Darc écrit deux textes d’une manière improvisée pour le groupe belge Polyphonic Size. En 1992, il participe avec les Weird Sins, son groupe, à un tribute à Johnny Thunders et adapte « She’s so untouchable ». Il reprend en 1993 « Les Champs-Elysées », arrangé par Bertrand Burgalat, sur L’équipe à Jojo, disque hommage à Joe Dassin. Nijinsky, produit et composé en majorité par George Betzounis, sort en 1994. L’album passe du rock (« Nijinsky », Haute surveillance »), à des ballades pop folk (« Tournez, tournez », « Sur la route »), à un titre très cabaret (« …Encore jusqu’au jour »). Daniel Darc rend hommage à Pierre Drieu La Rochelle et à son ami Jacques Rigaud sur « Le feu follet ». Accompagné des Weird Sins, il part en tournée en France, Belgique et Suisse. Par la suite George Betzounis monte le groupe Pure Sins. En 1998, Daniel Darc enregistre « 18/12 » avec Jean-Paul F, sur un petit label du Nord de la France. Il collabore la même année avec Diabologum (qui avait repris « Aussi belle qu’une balle »), sur « Et si nous n’avions pas été là l’histoire aurait été la même mais racontée par d’autres », pour la compilation Comme un seul homme, en faveur d’une association luttant pour le don d’organe. Daniel Darc publie également ses écrits, notamment Energie dramatique de la nuit (1994), Ombremort (1998), une nouvelle dans Le drugstore du ciel (2000), A love supreme sur John Coltrane, et Composite Text, traduction de textes de William Burroughs. En juin 2003, paraît Le meilleur de Daniel Darc, compilation de ses chansons. Il participe à Tout dépend du contexte , album de Dani, qui sort en septembre 2003, en écrivant « Rose rouge ». Fin février 2004, Daniel Darc publie Crèvecoeur, son troisième album solo en 17 ans (quatrième si l'on compte Parce que avec Bill Pritchard). Ce retour inespéré depuis le sublime Ninjinski en 1994, est dû à Frédéric Lo, voisin de Daniel depuis quelques années. En 2002, il lui demande d'écrire un texte sur une de ses musiques pour l'album de Dani. Cette collaboration donne "Rouge rose" dont la maquette est sur Crèvecoeur. Le duo continue de travailler ensemble dans le home studio de Frédéric qui compose toutes les musiques, mis à part "La pluie qui tombe", co-écrit avec Annabelle du groupe Anna Vog, joue de tous les instruments et réalise l'album. Les 12 morceaux naviguent entre pop (le très gainsbourien "la Main au coeur" et son son de clavecin, "Inutile et hors d'usage", "Mes amis" référence à une réplique du film Le Feu Follet), pop synthétique ("La pluie qui tombe", "Elégie 2", "Et quel crime" dont le clavier rappelle autant Taxi Girl que les Stranglers...) et folk ("Jamais, jamais", "Si tu vas là-bas", "Rouge rose"). Le single "Je me souviens, je me rappelle" est imparable, et envahit les ondes. Côté voix, Daniel Darc choisit le Talk over, entre parlé et chanté, qui met en valeur ses textes d'une sincérité à toute épreuve : "...Regardant le vide, fasciné de déjà m'y voir..." ou encore "...Il est dangereux de se pencher au dedans, les robes de mariés sont maculées de sang...". Daniel Darc et Frédéric Lo entament une tournée de 10 dates du 26 mai au 9 juin, avec un détour par Bruxelles et deux concerts le même soir à Paris le 7 juin (Théâtre du Palais Royal et Boule Noire). Alice Botté est à la lead guitare. Les chansons de Crèvecoeur occupent une place de choix dans la set list. Daniel interprète également des titres plus anciens : "La ville", deux de l'album Nijinski ("Nijinski", "Il y a des moments") et quatre de Taxi Girl ("Cherchez le garçon", "Paris", "N'importe quel soir" et "Quelqu'un comme toi" en duo guitare/voix avec Alice). La tournée continue à l'occasion des festivals d'été : Rock dans tous ses états, Eurockéennes, Rock en Seine... En novembre et décembre il tourne en France, avec comme point d'orgue son premier passage à l'Olympia le 14 décembre. Bill Pritchard en assure la première partie. George Betzounis des Pure Sins monte sur scène pour interpréter "Nijinsky" à la guitare électrique avec le reste du groupe. Christophe chante seul au clavier "Les paradis perdus". Daniel Darc obtient une Victoire de la musique en 2005 : il est album révélation de l'année !! Il reprend la route avec ses musiciens en mai suivant pour une quinzaine de concerts. Daniel Darc reprend "Rondeau" sur On dirait Nino, hommage à Nino Ferrer paru en avril. Le 27 juin il se produit salle Gustave Eiffel, au premier étage de la célèbre tour. Il enchaîne ensuite avec les festivals d'été : Dour (Belgique), Paleo Festival de Nyon (Suisse), Francofolies de Spa (Belgique), Francofolies de Montréal (Québec)... Le 25 novembre 2005, il investit l'auditorium du Louvre à Paris. © Le Hall de la Chanson