A Comunidade Portuguesa de Montreal 50 anos

Transcrição

A Comunidade Portuguesa de Montreal 50 anos
A Comunidade
Portuguesa
de Montreal
50 anos de
vizinhança
Une réalisation du Centre d’histoire de Montréal,
en collaboration avec le Carrefour des jeunes
lusophones du Québec
TABLE DES MATIÈRES
Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . 3
La communauté
portugaise de Montréal
Évolution chronologique . . . . . . . 4
1. Les premiers contacts . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
2. Le contexte historique de l’immigration
portugaise au Canada et au Québec . . . . . . . . 6
3. Les années 1950 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
4. De 1960 à 1974 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
ÍNDICE
Introdução . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
A comunidade
portuguesa de Montreal
Evolução cronológica . . . . . . . . . 5
1. Os primeiros contactos . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
2. O contexto histórico da emigração
portuguesa para o Canadá e o Quebeque . . . . 7
5. La Révolution du 25 avril 1974
et ses lendemains . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
3. Os anos 1950 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
La communauté . . . . . . . . . . . . 14
5. Após a Revolução do 25 de Abril . . . . . . . . 13
1. Le travail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
A comunidade . . . . . . . . . . . . . . 15
2. La famille . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
3. La maison et le quartier . . . . . . . . . . . . . . . . 18
4. De 1960 a 1974 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1. O trabalho . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2. A família . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
Les réalisations . . . . . . . . . . . . . 20
3. A casa e o bairro . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
1. Les associations socioculturelles . . . . . . . . . 20
As realizações . . . . . . . . . . . . . . 21
2. Les institutions religieuses . . . . . . . . . . . . . . 26
3. L’éducation et la culture . . . . . . . . . . . . . . . 28
4. Les médias . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
1. As associações socioculturais . . . . . . . . . . . . 21
2. As instituições religiosas . . . . . . . . . . . . . . . 27
3. O ensino e a cultura . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . 32
4. Os meios de comunicação . . . . . . . . . . . . . . 31
Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . 34
Conclusão . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
Cliniques de mémoire . . . . . . . . 35
Bibliografia . . . . . . . . . . . . . . . . 34
As Clínicas da memória . . . . . . . 35
Chers lecteurs,
Les Montréalais côtoient des gens
de toutes les origines. Ils sont avides
de musiques et de traditions venues
d'ailleurs. Ils aiment fréquenter, au coin
de la rue, commerces et restaurants
qui leur font découvrir le monde. Leur
ouverture est reconnue et, dans les
arrondissements qui se transforment
au gré de l'immigration et des
déménagements, les uns voisinent
paisiblement avec les autres. Mais,
les Montréalais se connaissent-ils
vraiment ?
Le Centre d’histoire de Montréal. Photo : Stéphanie Mondor. Collection du
Centre d’histoire de Montréal.
En 2003, après 50 années de présence
communautaire, les Montréalais
d'origine portugaise ont eu envie de
faire connaître leur propre aventure
montréalaise. Le Centre d'histoire de
Montréal, musée de la Ville de Montréal,
s'est joint à la fête Encontros. La
communauté portugaise. 50 ans de
voisinage en mettant à leur service sa
boîte à outils muséale : des expositions,
des visites commentées, des collectes de
témoignages ou d'objets et, maintenant,
ce cahier destiné aux élèves des écoles
du samedi.
À la fois rencontre de la communauté
portugaise avec elle-même et celle de
ses jeunes avec la mémoire des aînés,
ce cahier s'inspire du contenu des
expositions réalisées par le Centre
d'histoire de Montréal en collaboration
avec les Portugais de Montréal et leurs
associations. Miguel Andrade, jeune
historien, Joaquim Eusébio, enseignant,
et Joaquina Pires, conseillère en
relations interculturelles, ont travaillé
à la réalisation de cette publication
avec Josée Lefebvre, éducatrice du
Centre d'histoire de Montréal et
coordonnatrice du projet.
Rares sont les ouvrages qui racontent le
parcours de la communauté portugaise
de Montréal. Ce cahier-ci ne prétend
pas tout dire, mais il lance un message
clair : l'histoire des Portugais fait
désormais partie de l'histoire de
Montréal.
Jean-François Leclerc
Directeur
Centre d'histoire de Montréal
Caros leitores,
Encontros : 50 anos de vizinhança com
a Comunidade portuguesa de Montreal
surgiu no âmbito das celebrações dos
50 anos de emigração portuguesa para
o Canadá e foi uma iniciativa do Centre
d’histoire de Montréal , do Carrefour des
jeunes lusophones du Québec, com o
apoio e a colaboração de vários grupos
associativos da Comunidade .
Le parc du Portugal, 2003. Collection Rui Santiago.
Pages 1, 2 et 4 de couverture : Exposition Encontros au Centre d’histoire
de Montréal, 2003-2004. Photo : Normand Rajotte. Collection du Centre
d’histoire de Montréal.
Excepté photo des membres d’une troupe folklorique en page 4 de
couverture : Rui Santiago.
Foi um projecto de animação social que
permitiu encontros , reencontros e
também por vezes desencontros entre
várias gerações da Comunidade e entre
montrealenses de todas as origens,
durante vários meses. Foram momentos
de alegria e de convivência importantes
para a memória colectiva que devemos
preservar.
O presente documento não pretende
ser a História da Comunidade, mas sim
a recolha de alguns pedaços das várias
histórias de compatriotas que, pouco a
pouco, se foram enraizando nesta cidade
e que, com simplicidade, nos abriram as
portas e partilharam connosco a sua
experiência migratória .
Os textos e as fotografias são uma
amostra dos resultados das várias
actividades realizadas ao longo de
2003 : quatro clínicas da memória,
um circuito pedestre guiado ao bairro
St. Louis, as exposições sobre as festas
religiosas, a experiência histórica
dos portugueses de Montreal e as
associações comunitárias.
Queremos partilhar convosco o fruto
desta experiência colectiva que, à sua
maneira, quis deixar rastos para as
futuras gerações de luso montrealenses.
Um grande agradecimento a todos
os colaboradores e, em particular,
aos colegas do Centre d’histoire
que incondicionalmente nos fizeram
viver uma experiência intercultural
extraordinária.
Joaquina Pires
Conseilheira em relações interculturais
Montreal, Fevereiro de 2004
Introduction
3
Le saviez-vous ?
Le premier Noir qui a vécu en sol canadien se
nommait Mathieu da Costa, un Portugais d'origine
africaine. Bien que peu documentée, son histoire
semble singulière. Vers 1606 ou 1607, il aurait servi en
Acadie, auprès de Pierre Du Gua, sieur de Monts, et de
son géographe, Samuel de Champlain, probablement
comme interprète. On lui reconnaît la connaissance du
portugais, du français, du néerlandais et du micmaque.
En 1988, Montréal lui rend hommage en donnant son
nom à une rue de Rivière-des-Prairies.
La première communauté juive du Canada est de
rite hispano-portugais. Expulsés d'Espagne en 1492
et du Portugal à partir de 1498, les Juifs séfarades
trouvent refuge en Angleterre et en Hollande ainsi
que dans les pays musulmans d'Afrique du Nord. La
première communauté juive qui s'installe au Canada
arrive d'Angleterre au cours des années 1760. Établie
en 1768 dans ce qui deviendra le Vieux-Montréal, elle
est aussi la première institution non chrétienne de la
ville. Aujourd'hui, ses membres se réunissent dans sa
synagogue de Côte-des-Neiges.
En 1705, l'intendant Raudot nomme Pedro da Silva,
dit le Portugais, courrier du gouverneur de la
Nouvelle-France entre Québec et Montréal. Pedro da
Silva est originaire de Lisbonne. Fixé à Beauport, il
se marie en 1677 dans la ville de Québec avec Jeanne
Greslon, qui est âgée de dix-sept ans. Ils auront
14 enfants, dont 7 fils qui transmettront le nom de
da Silva à leurs 70 enfants.
1. Les premiers contacts
L'émigration est intimement liée à
l'histoire portugaise. Pendant des siècles,
les conditions sociales, économiques,
culturelles et historiques du Portugal
contribuent à l'exode de sa population.
Les grandes découvertes des XVe et
XVIe siècles témoignent de la quête
de nouveaux horizons menée par les
Portugais : ils procurent de nouveaux
territoires à l'Occident, encouragent le
commerce, répandent le christianisme et
favorisent, aux quatre coins du monde,
un profond brassage des cultures. Bons
navigateurs, ils parcourent les mers à la
découverte de contrées exotiques. Parmi
elles, Terre-Neuve, le Labrador et le
Canada !
À peu près sous les mêmes latitudes que
le Portugal, le Canada attire les Portugais
depuis longtemps ; les premiers contacts
entre Canadiens et Portugais dateraient
même du milieu du XVe siècle.
Régulièrement cités par les historiens
portugais, ces voyages sont toutefois
fréquemment contestés par l'historiographie internationale. Correspondant à
l'expédition des frères Gaspar et Miguel
Cortes Real, la date de 1501 semble plus
certaine. Originaires de l'île Terceira, aux
Açores, les frères Cortes Real explorent
les côtes de Terre-Neuve et de la
Nouvelle-Écosse et peut-être même les
Entre 1521 et 1525, João Alvares
Fagundes, gentilhomme de la ville de
Viana do Castelo, établit des colons
portugais dans l'île du Cap-Breton.
La majorité des explorateurs portugais
arrivent donc dans ces parages bien
avant les Français. (C'est en 1534 que
Jacques Cartier y jette l'ancre.) Ils y
baptisent territoires, caps et baies,
mais ne les occupent pas vraiment
même si certains y laissent leur vie.
Les explorateurs portugais sont alors
intéressés surtout par l'Orient, l'Afrique
et le Brésil.
C'est la pêche à la morue qui attirera
véritablement les Portugais au Canada.
Vers 1550, au Portugal, la ville
d'Aveiro compte à elle seule environ
150 bateaux équipés pour cette pêche.
À la même époque, des milliers de
Portugais viennent jeter leurs filets dans
les bancs de Terre-Neuve et, jusqu'aux
années 1950, plus de 3 000 Portugais
pêchent chaque année dans les eaux
canadiennes !
Voyages portugais au Canada
Timbre de Pedro da Silva, émis par Postes Canada dans le cadre du
50e anniversaire de l’arrivée des premiers Portugais au Canada.
© Société canadienne des postes, 2002. Reproduit avec permission.
Pirenne, Rodrigue et Portugais… Les noms des
Portugais ayant immigré en Nouvelle-France
sont encore bien présents au Québec. En plus des
descendants de da Silva, on trouve la lignée de Martin
Pire-Henne (1647-1711), celle de João Rodrigues
(1641-1720) ainsi que la descendance de tous ceux qui
conservèrent simplement le surnom Portugais comme
nom de famille.
1452
Diogo de Teive aurait navigué sur les
côtes de l'Amérique du Nord
1472
João Vaz Corte Real aurait atteint le
Groenland et Terre-Neuve
1492
João Fernandes Lavrador et Pedro de
Barcelos auraient longé la péninsule
du Labrador
1501
Gaspar et Miguel Cortes Real
explorent Terre-Neuve et la
Nouvelle-Écosse
1521- João Álvaro Fagundes
1525 établit une colonie au Cap-Breton
Bottin téléphonique de la Ville de Montréal, Bell Canada, 2003.
4
rives du Saint-Laurent. Leurs navires
ramènent au Portugal une cinquantaine
d'Amérindiens béothuks ou naskapis,
qui seront probablement les premiers
représentants de leur peuple à fouler
le sol européen.
La communauté portugaise de Montréal. Évolution chronologique
Viagens portuguesas para o Canadá
1452
Diogo de Teive terá chegado às costas
da América do Norte
1472
João Vaz Corte Real atinge a
Gronelândia e Terra Nova
1492
João Fernandes Lavrador e Pedro de
Barcelos chegam à Península do
Labrador e à Baía de Hudson
1501
Gaspar e Miguel Corte Real exploram
a Terra Nova e a Nova Escócia
1521 João Álvaro Fagundes
e 1525 estabelece colonos no Cap Breton
1. Os primeiros contactos
A emigração está intimamente ligada à
história portuguesa. Portugal tem sido
ao longo dos séculos um país cujas
condições sociais, económicas, culturais
e históricas têm motivado um êxodo
espantoso.
A Expansão dos séculos XV e XVI,
de entre as suas numerosas motivações,
reflecte esta necessidade dos portugueses
saírem do país em demanda de outros
horizontes, dando novos mundos ao
mundo, promovendo o comércio,
espalhando o Cristianismo, promovendo
um profundo intercâmbio de culturas
pelas diferentes partes do Mundo. Bons
navegadores lançam-se nos mares à
descoberta de lugares exóticos, entre
os quais a Terra Nova, o Labrador e o
Canadá !
O Canadá, situado numa latitude
próxima da de Portugal, atraiu durante
vários séculos os portugueses. Os
primeiros contactos dos portugueses
terão sido nos meados do século XV.
No entanto, estas viagens referidas
pelos historiadores portugueses sofrem
frequente contestação por parte da
historiografia internacional.
Mais segura é a data de 1501 relativa à
viagem dos irmãos Gaspar e Miguel
Corte Real. Oriundos da ilha Terceira,
Açores, exploraram as costas da Terra
Nova e da Nova Escócia e, talvez
mesmo, as margens do S. Lourenço.
Os seus navios levaram para Portugal
uma cinquentena Béothuks ou Naskapis,
provavelmente os primeiros ameríndios
a pisar solo europeu.
Entre 1521 e 1525, João Álvares
Fagundes, nobre de Viana do
Castelo, manda colonos portugueses
estabelecerem-se na ilha do Cap-Breton.
A maioria dos exploradores portugueses
vieram, portanto, para estas paragens
antes dos franceses (Jacques Cartier
chega em 1534), numa época em que
baptizaram territórios, cabos e baías e
aí deixaram a vida, muitas vezes... No
entanto, a presença portuguesa não se
traduziu numa ocupação efectiva do
território. Eles estavam sobretudo
voltados para o Oriente, a África e
o Brasil.
O que atrai verdadeiramente os
portugueses é a pesca do bacalhau.
A partir do século XVI, milhares de
pescadores pescam na Terra Nova.
Por volta de 1550, só em Aveiro
podiam-se contar cerca de 150 barcos
de pesca do bacalhau. Até 1950, mais de
3 000 pescadores portugueses pescavam,
anualmente, nas águas canadianas !
Sabia que... ?
O primeiro negro a residir em solo canadiano diz-se
ter sido Mateus (Mathieu) da Costa, português de
origem africana. A sua história é singular mas pouco
documentada. Teria sido intérprete na Acadie às
ordens de Pierre Du Gua, Sieur de Monts, e do seu
geógrafo, Samuel de Champlain, entre 1606-1607.
Atribuem-se-lhe conhecimentos de português, francês,
holandês e mi'kmaq. Em 1988, a cidade de Montreal
homenageou-o, dando o seu nome a uma rua de um
bairro de Rivière-des-Prairies.
Foi a comunidade judaica hispânica-portuguesa que
primeiro se estabeleceu em Montreal no ano de 1760,
vinda de Inglaterra. Expulsos de Espanha em 1492 e de
Portugal em 1498, os judeus Sefarditas tinham-se
refugiado em Inglaterra, Holanda e, também, em vários
países muçulmanos da África do Norte. Estabelecida
em 1768 no Vieux-Montreal, a mais antiga congregação judaica do Canadá foi a primeira instituição
religiosa não-cristã da cidade. Esta congregação reúnese actualmente na sinagoga de Côte-des-Neiges.
En 1777.
Hochelaga Depicta.
Em 1705, o feitor Raudot nomeia Pedro da Silva, o
Português, mensageiro do governador da NouvelleFrance, para a região situada entre as cidades do
Quebeque e Montreal. É originário de Lisboa.
Estabeleceu-se em Beauport e casou-se em 1677
na cidade do Quebeque com Jeanne Greslon, de
17 anos. Os Da Silva criaram uma família numerosa
de 14 crianças. Os seus sete filhos passam à sua
descendência de 70 crianças o nome de Da Silva.
Pirenne, Rodrigue et Portugais… Os nomes dos
portugueses que emigraram para a Nouvelle-France
estão ainda muito presentes no Quebeque. Além dos
descendentes de Da Silva, pode-se encontrar também
os descendentes de Martin Pire-Henne (1647-1711), de
João Rodrigues (1641-1720) e de todos aqueles que
mantiveram simplesmente o nome Portugais como
nome de família.
Exposition Encontros au Centre d’histoire de Montréal, 2003-2004. Photo : Normand Rajotte. Collection Centre d’histoire de Montréal.
A comunidade portuguesa de Montreal. Evolução cronológica
5
Je pensais que
le Canada c'était
l'Amérique, une terre
de tous les possibles.
CLINIQUE DE MÉMOIRE
— un immigrant portugais
2. Le contexte historique
de l'immigration portugaise
au Canada et au Québec
Il y a 50 ans, la longue histoire d'émigration des Portugais croise
l'histoire du Canada et celle du Québec. Des milliers d'hommes
et de femmes provenant du continent, des Açores et de Madère
s'installent alors ici et deviennent Canadiens, Québécois
et Montréalais. Ils donnent à certains quartiers de leur nouvelle
ville un accent, des parfums et des couleurs qui, depuis, semblent
leur avoir toujours appartenu.
La diaspora portugaise compte maintenant quatre millions de
personnes sur tous les continents. Ce n'est cependant pas de gaieté
de cœur que des centaines de milliers de Portugais ont fui le
retard économique ainsi que l'étouffement culturel et politique de
leur terre natale et traversé les océans pour aller s'établir ailleurs.
Jusqu'à la moitié du XXe siècle, le Brésil demeure la destination
préférée des émigrants portugais. Victime d'une grave crise
économique, ce pays ferme ensuite ses portes à l'immigration.
D'autres ouvrent les leurs : la France, l'Afrique du Sud, les
États-Unis, le Venezuela, la Hollande, l'Allemagne, l'Italie, la
Suisse et le Canada.
Sieste sur le pas de la porte. Montréal, années 1970.
Photo : Amadeu de Moura. Collection Amadeu de Moura.
Qu'est-ce qui attire les Portugais ici, au Canada et au Québec ?
Des considérations économiques et familiales d'abord, ainsi que
le caractère pluriculturel des grandes villes telles que Toronto et
Montréal. Aujourd’hui, la plus importante communauté portugaise
du Canada est composée de 124 325 personnes et se trouve à
Toronto ; celle de Montréal en compte 32 330 (données du
recensement du Canda de 1991). Des affinités socioculturelles
susceptibles d'atténuer les difficultés d'adaptation peuvent aussi
avoir suscité l'intérêt des Portugais pour le Québec.
Émigration portugaise 1950 - 1969
Nombre
d’émigrants
portugais
Pourcentage total
de l’émigration
portugaise
Canada
61 755
5,4
France
489 813
43,1
Brésil
310 594
27,3
Pays
Carte historique du Portugal établie par J.R. Silva, 1976. Collection Mission Santa Cruz.
6
La communauté portugaise de Montréal. Évolution chronologique
États-Unis
82 867
7,3
Vénézuela
73 554
6,5
Allemagne
45 747
4,0
Afrique du Sud
21 986
1,9
Argentine
12 377
1,1
Autres
37 509
3,3
TOTAL
1 136 202
100
Source : Antunes, M. L., Vinte anos de emigração portuguesa: alguns dados e comentários,
Análise Social, VIII, 1970, p. 314.
Eu pensava que o
Canadá era a América,
a terra de todas as
possibilidades.
CLINICA DA MEMÓRIA
— um imigrante português
Rue de l’Hôtel-de-Ville, Plateau Mont-Royal, Montréal, 2002. Photo : Mai Lehouiller.
Collection du Centre d’histoire de Montréal.
2. O contexto histórico da emigração portuguesa
para o Canadá e o Quebeque
A diaspora portuguesa conta hoje
quatro milhões de pessoas em todos
os continentes. Não foi de ânimo leve,
nem por vontade nem por gosto que os
portugueses deixaram a sua terra natal
para fugir ao atraso económico e ao
sufoco cultural e político do seu país e
atravessaram os oceanos para emigrar.
Até 1950 o destino predilecto era o
Brasil. A partir dessa data, a grave
crise económica que o Brasil sofre,
obriga-o a fechar praticamente as
portas à emigração. Outras portas se
vão abrir : a França, a África do Sul,
os Estados Unidos, a Venezuela, a
Holanda, a Alemanha, a Itália, a
Suíça e o Canadá .
O que atraiu os portugueses ao Canadá
e ao Quebeque ? Em primeiro lugar
os factores económicos e familiares,
mas igualmente o carácter pluricultural
das grandes cidades como Toronto e
Montreal. Toronto recebe a maior
comunidade portuguesa do Canadá
com uma população de 124 325 pessoas
face às 32 330 de Montreal (dados do
recenseamento do Canadá de 1991). Os
portugueses podem também ter sido
atraídos ao Quebeque pelas afinidades
sócio-culturais que terão atenuado as
dificuldades de adaptação.
Les mouvements de population du Portugal vers le Canada et le Québec
Emigração para o Canadá e para o Quebeque
Québec
Canada
18000
16000
14000
12000
10000
8000
6000
4000
2000
0
1946
1947
1948
1949
1950
1951
1952
1953
1954
1955
1956
1957
1958
1959
1960
1961
1962
1963
1964
1965
1966
1967
1968
1969
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
A já longa história da emigração
portuguesa entrecruza-se com a história
de Montreal de há cinquenta anos para
cá. Milhares de homens e mulheres de
Portugal, oriundos do Continente, dos
Açores e da Madeira, instalaram-se aqui
e tornaram-se canadianos, quebequenses
e montrealenses. Deram a alguns bairros
de Montreal uma tonalidade, um
perfume e muitas cores que parecem
neles sempre terem existido.
Sources : Canada. Ministère de la Citoyenneté et de l'Immigration, section de la statistique, Origine ethnique des immigrants
par province de destination : Années civiles 1946-1955. Ottawa,1956.
A comunidade portuguesa de Montreal. Evolução cronológica
7
À cette époque, la situation
politique était difficile [au
Portugal]. Les gens avaient
peur. On devait faire attention
aux voisins et ne pas trop parler,
car on risquait d'être dénoncé.
CLINIQUE DE MÉMOIRE
— un immigrant portugais arrivé en 1959
Photo officielle des premiers immigrants portugais arrivés au Canada sur le
bateau SS.Saturnia, mai 1953. Collection famille Soares.
3. Les années 1950
Au cours des années 1950, le Portugal
est essentiellement agricole ; on y trouve
de petites propriétés dans le nord et
de grandes dans le sud. Son secteur
industriel est faiblement développé et
l'urbanisation, stagnante.
Antonio de Oliveira Salazar
La situation sociale et politique du
pays est à l'image de son économie :
désastreuse. Autoritaire et corporatiste,
antidémocratique et antilibéral, l'État
Nouveau de Salazar (1933) est dirigé par
un parti unique, l'União Nacional (1933).
Sa police politique, la PIDE, est redoutée.
Avec la fin de la Seconde Guerre
mondiale et la défaite des puissances
fascistes et nazies, le régime corporatiste
portugais se sent isolé. Il se sert de
l'émigration pour atténuer les crises
sociales et pour attirer les devises
étrangères.
Pauvreté, sous-emploi, médiocrité des
sols, surpeuplement des Açores et de
Madère, service militaire, guerres
coloniales et répression incitent donc
des milliers de Portugais à quitter leur
pays.
Carte d’identité d’Immigration Canada, mai 1953.
Collection Firmino Ramos.
Groupes d’immigrants provenant d’un même village,
mai 1954. Collection José Rodrigues.
8
Les foyers d'immigration se multiplient,
particulièrement en Europe. Pour sa part,
le Canada voit le Portugal comme une
excellente source de main-d'œuvre.
Ainsi, en 1952, les deux pays concluent
une première entente bilatérale d'immigration. Elle permet au gouvernement
canadien de recruter par contrat de
travail des travailleurs originaires
des Açores, de Madère ou du Portugal
continental.
Au cours de la même année, le Canada
lance un appel aux travailleurs portugais
par l'intermédiaire de leurs journaux.
La communauté portugaise de Montréal. Évolution chronologique
Ils sont des milliers à y répondre. Les
candidats retenus doivent subir deux
examens médicaux, verser une caution
destinée à couvrir les frais d'un retour
possible au Portugal et obtenir un visa
d'immigration sous réserve de
l'obtention préalable d'un contrat de
travail. Ils ne seront que 18 à partir.
L'année suivante, plus précisément
le 13 mai 1953, un premier véritable
contingent de travailleurs arrive au
quai 21 du port de Halifax, à bord du
SS. Saturnia ; en juin, le Hellas accoste
à son tour à Halifax, y amenant une
centaine d'autres Portugais. En 1954,
le gouvernement en recrute davantage.
L'immigration portugaise au Canada
est lancée pour de bon.
À leur arrivée, les pionniers de la
communauté portugaise sont pris
en charge par les services fédéraux
responsables de la main-d'œuvre. La
plupart de ces pionniers ne parlent ni
français ni anglais. Employés par des
fermes agricoles, des chemins de fer ou
des chantiers forestiers, ils accomplissent
un travail très pénible et mal rémunéré.
Entre 1952 et 1957, 8 115 hommes
portugais, venus surtout des Açores
ou de Madère, s'établiront ainsi au
Canada. La majorité d'entre eux sont
seuls. À leurs yeux, les résidences des
rares familles portugaises deviennent
de véritables foyers d'accueil. Originaire
des Açores, Berta Reis est l'une des
premières femmes à venir retrouver
son mari à Montréal, mais d'autres la
suivront. Arrivée en 1954, elle ouvre
avec son mari, sur la rue SaintDominique, la première épicerie
portugaise de Montréal, en 1956.
Naquela época a situação
política [em Portugal] era difícil.
As pessoas tinham medo. Era
preciso ter cuidado com os
vizinhos, não falar muito
porque se corria o risco
de se ser denunciado.
CLINICA DA MEMÓRIA — um imigrante
português chegado em 1959
Passeport d’un pionnier. Portugal, avril 1953. Collection Firmino Ramos.
Enfants dans les rues de Soajo, province de Minho, Portugal, dans les années 1970. Photo : Amadeu de Moura. Collection Amadeu de Moura.
3. Os anos 1950
Nos anos 1950, Portugal era um país
essencialmente agrícola, com pequenas
propriedades no Norte e grandes no Sul.
O sector industrial encontrava-se pouco
desenvolvido e o urbanismo parado.
A situação social e política do país era
a imagem da sua economia : desastrosa.
O Estado Novo de Salazar (1933) era
um estado autoritário e corporativo,
antidemocrático e antiliberal, dirigido
por um partido único, a União Nacional.
A polícia política, a PIDE, era temida.
Com o fim da 2ª Grande Guerra Mundial
e a derrota das potências fascistas e
nazis, o regime corporativista português
sentia-se isolado. Há a necessidade de
uma certa abertura ao exterior, que será
igualmente aproveitada para reforçar a
emigração, o que poderá trazer divisas
ao país e impedir convulsões sociais.
A miséria, o desemprego, a pobreza
dos solos, a elevada densidade
demográfica das ilhas dos Açores e
da Madeira, o serviço militar, as guerras
coloniais e a repressão levaram milhares
de portugueses a saírem do país para o
estrangeiro.
Os destinos dessa emigração vão-se
diversificar, sobretudo para ao países
europeus. Isso não exclui, no entanto,
o continente americano. Por seu turno,
o Canadá vê em Portugal uma excelente
fonte de mão de obra. Assim, em 1952,
os dois países estabelecem um primeiro
acordo bilateral de imigração para o
Canadá, que permite ao governo
canadiano recrutar, por contrato,
trabalhadores vindos dos Açores, da
Madeira e de Portugal Continental.
Berta et Domingo Reis avec un ami devant leur maison, rue de Bullion,
Montréal, août 1955. Collection Berta Reis.
No mesmo ano, o Canadá recrutava
trabalhadores através de anúncios
publicados nos jornais portugueses.
São milhares a responderem a esses
anúncios, mas apenas 18 foram
seleccionados. Os candidatos escolhidos
tiveram que fazer dois tipos de testes
médicos, pagar uma caução destinada a
cobrir os custos de um provável regresso
a Portugal e a obtenção de um visto de
imigração, emitido após a aquisição
de um contrato de trabalho.
A 13 de Maio de 1953, o primeiro
contingente de trabalhadores chega
no SS. Saturnia ao cais 21 do porto
de Halifax. Nesse mesmo ano, no
mês de Junho, é a vez do Hellas acostar
trazendo consigo mais uma centena de
imigrantes portugueses.
No ano seguinte, o governo aumenta
o número de trabalhadores recrutados.
A emigração portuguesa para o Canadá
está definitivamente lançada.
Os pioneiros comunitários são acompanhados, à chegada, pelos Serviços
Federais responsáveis pela mão-deobra. A maior parte desses homens
não falam nem francês nem inglês. O
trabalho que desenvolvem nas quintas
agrícolas, nos caminhos de ferro e
nos parques florestais, é penoso e mal
remunerado.
No início, a maior parte dos imigrantes
é constituída apenas por homens.
Entre 1952 e 1957, 8 115 emigrantes
portugueses, vindos sobretudo dos
Açores e da Madeira estabelecem-se
no Canadá. Na sua maioria são homens
solteiros.
As residências das raras famílias que
acolhiam portugueses tornaram-se para
eles autênticos lares de acolhimento.
Em 1954, Berta Reis, açoriana, é uma
das primeiras mulheres a juntar-se ao
marido, imigrante em Montreal. Outras
seguem-na. Em 1956, o casal abre a
primeira mercearia portuguesa de
Montreal, na rua Saint-Dominique.
A comunidade portuguesa de Montreal. Evolução cronológica
9
Dès que je suis arrivée, j'ai trouvé
un travail à la cuisine à l'aéroport.
Il y avait beaucoup d'Italiennes et de
Québécoises. Elles m'ont beaucoup aidée.
Je les aimais beaucoup. Elles avaient le
style des gens de la campagne, comme moi.
CLINIQUE DE MÉMOIRE
— une immigrante portugaise arrivée en 1965
4. De 1960 à 1974
En 1961, le déclenchement des guerres coloniales au Mozambique,
en Angola et en Guinée-Bissau accélère le déclin du régime salazariste.
Ces guerres durent 13 années et posent de graves problèmes pour le
Portugal.
• Multiplication des dépenses
• Perte de main-d'œuvre
• Augmentation du nombre d'invalides
Publicité pour la demande de citoyenneté canadienne. Luso-Canadiano, janvier 1969.
• Amplification de l'opposition au régime
• Réactions de la communauté internationale
• Augmentation de l'émigration clandestine
chez les opposants au service militaire
obligatoire dû à la guerre
Chez les Portugais, ces guerres font 30 000 blessés, 20 000 mutilés et plus
de 5 000 morts. Pour éviter l'enrôlement militaire obligatoire, des milliers de
jeunes fuient le pays ; des parents encouragent même leurs enfants à partir.
Angra do Heroismo et Ponta Delgada, Funchal et Lisbonne, Leiria et Aveiro
sont les districts qui voient alors partir pour le Québec le plus grand nombre
d'émigrants. Ceux qui viennent des Açores sont les plus nombreux (60 %),
38 % sont originaires du continent et 2 % de Madère.
Cette deuxième vague d'immigration amène à Montréal des milliers de
Portugais qui s'orientent vers des secteurs économiques traditionnels tels
que le textile, la restauration, la construction et l'entretien ménager. De façon
général, les femmes travaillent dans les manufactures de vêtements du Plateau
Mont-Royal ou font de l'entretien ménager dans les quartiers cossus.
Au Portugal, la fin des années 1960 et le début des années 1970 sont marqués
par le « printemps marcelista », une tentative désespérée pour sauver le régime
corporatiste dirigé par Marcelo Caetano. Les changements qu'il apporte sont
plus apparents que réels. Les tensions sociales augmentent et l'émigration
croît de façon marquée. Les Portugais continuent de traverser la frontière et
se dirigent vers la France et les pays de l'Europe de l'Ouest les plus proches.
À partir de 1972, Paris devient la deuxième ville portugaise au monde.
Si le tourisme et les capitaux des émigrants contribuent à la réduction du grave
déficit commercial du Portugal, ils ont aussi pour effet d'accélérer la hausse des
prix. Par ailleurs, la crise du pétrole secoue l'économie mondiale.
Le serveur Avelino Andrade et ses collègues de travail, dans les années 1970.
Collection Avelino Andrade.
10
La communauté portugaise de Montréal. Évolution chronologique
Militaires portugais en Guinée, 1966. Collection Manuel Antonio Pereira.
Quando cheguei, encontrei um emprego na cozinha do aeroporto. Havia
lá muitas italianas e quebequenses. Elas ajudaram-me muito. Eu gostava
muito delas. Elas tinham o ar de pessoas do campo, como eu.
CLINICA DA MEMÓRIA
— uma imigrante portuguesa chegada em 1965
4. De 1960 a 1974
Um dos factores que mais abalou o
regime salazarista foram as guerras
coloniais que surgiram a partir de 1961,
em Angola, Moçambique e na GuinéBissau. Elas irão durar 13 anos e irão
trazer a Portugal graves problemas :
• Elevadas despesas;
• perca de mão de obra
• inválidos
• oposição ao regime
• críticas internacionais
• aumento da emigração clandestina
daqueles que se opunham ao
serviço militar devido à guerra.
Para os portugueses, estas guerras fazem
mais de 5 000 mortos, 30 000 feridos,
20 000 mutilados. Para evitarem o
serviço militar obrigatório milhares de
jovens fogem do país ; os pais chegam
mesmo a encorajar os filhos a partir.
Os distritos que viram partir maior
número de emigrantes para o Quebeque
foram Angra do Heroísmo, Horta e Ponta
Delgada, o Funchal e Lisboa, Leiria e
Aveiro. Em termos percentuais temos
em primeiro lugar os Açores com 60 %,
em seguida o Continente com 38 % e a
Madeira com 2 %.
Esta segunda vaga de imigração trouxe
a Montreal milhares de imigrantes
portugueses que se orientaram profissionalmente para os ramos económicos
tradicionais tais como os têxteis, a
restauração, a construção e as limpezas.
A maioria das mulheres trabalhavam nas
manufacturas de vestuário do Plateau
Mont-Royal ou em serviços de limpeza
nos bairros ricos de Montreal.
Se as receitas do turismo e sobretudo as
remessas dos emigrantes reduzem o
grave déficit comercial do país, agravam,
no entanto, a subida dos preços em
Portugal. Vive-se, por outro lado, à
escala internacional, a crise do petróleo.
O final dos anos 60 e os princípios da
década de 70 serão marcados em
Portugal pela chamada « Primavera
Marcelista », uma tentativa desesperada
de salvar o regime corporativista protagonizada por Marcelo Caetano. Algumas
alterações são produzidas, se bem que
mais aparentes do que reais. As tensões
sociais aumentam e a emigração cresce
muito. Os portugueses atravessavam
cada vez mais a fronteira dirigindo-se
para França e para os outros países mais
próximos do Oeste europeu. A partir de
1972, Paris tornou-se a segunda cidade
portuguesa no mundo.
Amphore en argile, Portugal. Collection Mme Eltevina Pereira.
A comunidade portuguesa de Montreal. Evolução cronológica
11
5. La Révolution du 25 avril 1974
et ses lendemains
Ma seule raison
d'immigrer, c'était
l'aventure. J'avais un
bon travail dans un
chantier naval, je venais
d'acheter une maison au
bord de la mer. Je suis
venu au Canada pour
visiter Montréal en tant
que touriste, mais je
suis resté par pure
coïncidence.
CLINIQUE DE MÉMOIRE
La Révolution du 25 avril 1974, qu'on
appelle la « Révolution des œillets »,
sonne le glas du régime dictatorial en
place depuis 48 ans. De ce côté-ci de
l'Atlantique s'achève au Québec la
Révolution tranquille, une révolution
structurelle initiée en 1960.
La Révolution du 25 avril avait trois
grands objectifs :
• la démocratisation du pays :
la Constitution de 1976
• la décolonisation : l'indépendance
des anciennes colonies (Cap-Vert,
Guinée-Bissau, Sao Tomé et
Principe, Angola, Mozambique,
Timor)
Certains choisissent le Canada comme
terre d'accueil ; parmi eux, plusieurs
sont des réfugiés des anciennes colonies
de l'Angola ou du Mozambique. Leur
expérience africaine et le drame des
guerres coloniales ont forgé chez eux
une identité propre qui les distingue des
Açoréens et des Portugais du continent
vivant ici.
Aujourd'hui, le Portugal affirme
une modernité souvent méconnue à
l'étranger. L'Exposition universelle de
Lisbonne, tenue en 1998, et le prix Nobel
de littérature décerné à José Saramago
ont contribué à redorer son image aux
yeux de la communauté internationale.
• le développement de l'économie :
l'adhésion du Portugal à l'Union
européenne, en 1986.
— un immigrant portugais arrivé
en 1982
Si cette révolution est relativement
pacifique, ses lendemains plutôt agités
des points de vue politique et social
contribuent au maintien d'un important
mouvement d'émigration. Le retour
à la démocratie et la fin des guerres
coloniales font cependant disparaître
peu à peu les motifs habituels de départ.
De plus, au fil des années, le développement économique du Portugal au
sein de la Communauté économique
européenne réduit de façon
draconienne le nombre d'émigrants
et favorise le retour de nombre de
ceux qui avaient quitté le pays.
Au cours de la même période, la
politique d'immigration canadienne
se fait plus restrictive : pour être
acceptés, les émigrants doivent
avoir déjà un métier.
Pour sa part, la décolonisation
force près de 700 000 Portugais
à quitter l'Afrique, qui était
devenue pour eux une
deuxième patrie; on les
appelle les retornados.
Beaucoup préfèrent
néanmoins refaire leur
vie à l'étranger plutôt que
de retourner au Portugal.
Cahier commémorant le sixième anniversaire du 25 avril 1974.
Collection Fernando Pires.
Bande dessinée commémorative des 25 ans de la Révolution du 25 avril 1974. Collection Mario Joaquim
Pires-Gonçalves.
12
La communauté portugaise de Montréal. Évolution chronologique
A minha única
razão para emigrar
foi a aventura. Eu
tinha um bom trabalho
num estaleiro naval.
Tinha acabado de
comprar uma casa à
beira-mar. Vim ao
Canadá para visitar
Montreal como turista
e acabei por ficar
por puro acaso.
— um imigrante
português chegado em 1982
CLINICA DA MEMÓRIA
Femmes au travail à Soajo, province de Minho, Portugal, dans les années 1970. Photo d’Amadeu de Moura. Collection Amadeu de Moura.
5. Após a Revolução do 25 de Abril
A Revolução do 25 de Abril (1974) vai
pôr fim ao regime ditatorial de 48 anos.
Era a chamada « Revolução dos Cravos ».
Deste lado do Atlântico, o Quebeque
acabara de viver outra profunda
revolução estrutural - a Revolução
Tranquila (iniciada nos anos 60).
O 25 de Abril tinha 3 grandes objectivos :
• democratizar o país : a
Constituição de 1976
• descolonizar : a independência
das antigas colónias (Cabo Verde,
Guiné, São Tomé e Príncipe,
Angola, Moçambique, Timor)
• desenvolver a economia interna
e externa : a adesão à União
Europeia em 1986.
Se a Revolução decorreu de uma
forma relativamente pacífica, os
primeiros tempos após ao 25 de Abril
foram relativamente agitados ao nível
político e social, contribuindo assim
para manter altas taxas de emigração,
especialmente do Continente.
Por outro lado, a descolonização força
cerca de 700 000 portugueses a deixar
a África que se tinha tornado para eles
numa segunda pátria. Chamaram-lhe
retornados. No entanto, muitos
preferiram refazer a vida no estrangeiro
do que regressar a Portugal. Alguns
deles escolhem o Canadá como terra
de acolhimento. Assim, muitos são
refugiados das antigas colónias de
Angola e de Moçambique. A sua
experiência africana e o drama das
guerras coloniais criaram neles uma
identidade própria que os distingue dos
portugueses vindos dos Açores ou de
Portugal Continental.
o Canadá é exigido que possuam, à
partida, uma profissão. Com efeito, o
desenvolvimento económico de Portugal
no seio da União Europeia não só
reduziu drasticamente o número dos
emigrantes, como fez mesmo que muitos
regressassem ao país.
O Portugal de hoje afirma uma
modernidade muitas vezes desconhecida
no estrangeiro. A Exposição Universal
de Lisboa em 1998 e o Prémio Nobel
de Literatura atribuído a José Saramago
contribuíram para redourar a imagem
internacional do país.
Após a Revolução, o retorno à
democracia e o fim das guerras coloniais
provocaram o desaparecimento dos
tradicionais motivos para a partida. Ao
mesmo tempo a política de imigração
canadiana torna-se mais restritiva.
Aos emigrantes que decidem vir para
A comunidade portuguesa de Montreal. Evolução cronológica
13
1. Le travail
On dit souvent que les immigrants
portugais sont de bons travailleurs, et
ces derniers aiment se le répéter ! Il est
vrai que le travail bien fait et l'esprit
d'épargne sont des valeurs importantes
qu'ils transmettent à leurs enfants.
Les premières
semaines furent
très tristes. Je
pensais que le
Canada était
une mer de roses.
Mais il ne suffit
pas de brasser les
arbres pour faire
tomber les dollars.
Il faut beaucoup
travailler.
CLINIQUE DE MÉMOIRE
portugaise
— une immigrante
L'immigration portugaise au Québec
est directement liée à la question du
travail. Le premier groupe important
de Portugais répond directement aux
besoins de main-d'œuvre des fermiers,
des compagnies minières, des entreprises
forestières et des compagnies de chemin
de fer. Au cours des années 1950, des
milliers d'immigrants, majoritairement
des hommes d'origine rurale, arrivent
dans le cadre d'un programme fédéral
de recrutement de travailleurs agricoles
et ferroviaires.
Ces immigrants ne sont admis qu'après
s'être engagés à travailler un an dans
un secteur économique désigné par les
autorités canadiennes. Fixé à 55 dollars
pour le premier mois, leur salaire est
ensuite augmenté de 5 dollars chaque
mois. À la fin de leur année de travail,
ils peuvent se chercher d'autres
emplois et faire venir leur famille :
c'est ce que font la plupart d'entre
eux. Abandonnant le milieu rural,
ils s'installent avec leur famille à
Montréal ou dans une autre grande
ville industrielle canadienne.
À Montréal, certains ouvrent des
commerces pour répondre aux besoins
de leurs compatriotes : épiceries,
Quand je suis arrivé en 1957,
j'ai travaillé pour les chemins
de fer à La Prairie. Ensuite, je
suis venu à Montréal et j'ai
ouvert la première boulangerie
portugaise, même si je ne
savais rien du métier, même
si je n'avais jamais mis les
pieds dans une boulangerie!
CLINIQUE DE MÉMOIRE
— un immigrant portugais
boulangeries, quincailleries, restaurants,
agences de voyage… Les quartiers
Saint-Louis-du-Mile End et Saint-JeanBaptiste, dans le Plateau Mont-Royal,
deviennent le cœur de la vie commerciale et communautaire portugaise.
Pour sa part, la deuxième vague
d'immigration (1960-1974) amène
à Montréal des paysans, des ouvriers
spécialisés, des commerçants et des
techniciens. Ils ont entre dix-neuf et
quarante ans et sont dans la force de
l'âge. Un peu plus scolarisés que leurs
prédécesseurs, ils ont fait, en moyenne,
neuf années d'études. (En 1970, le taux
d'analphabétisme du Portugal se situe
à peu près à 24 % ; au sein des pays
européens, c'est l'un des plus hauts.)
La plupart des immigrants portugais qui
arrivent entre 1960 et 1974 s'orientent
vers les secteurs de la fabrication, de la
construction, des métiers spécialisés, des
services ou du travail de bureau. Un
nombre élevé d'entre eux s'attaquent
pour la première fois au marché du
travail : ce sont principalement des
jeunes qui viennent d'arriver à Montréal
en compagnie de leurs parents.
Malgré la baisse marquée de l'immigration portugaise, ces caractéristiques
se maintiennent au cours des décennies
80 et 90. De nos jours, un nombre
significatif d'entrepreneurs, de cadres
supérieurs d'entreprises ainsi que des
enseignants de tous les niveaux (du
primaire à l'université) comptent
parmi les nouveaux arrivants.
Épicerie Soares et fils, rue Duluth, Montréal, années 1970. Photo : Amadeu de Moura. Collection Amadeu de Moura.
14
La communauté
« Quando cheguei em 1957 trabalhei
nos caminhos de ferro em La Prairie.
Depois vim para Montreal e abri a
primeira padaria portuguesa, apesar
de eu nada conhecer do ofício e de
nunca ter posto os pés numa
padaria.
CLINICA DA MEMÓRIA
— um imigrante português
1. O trabalho
Diz-se muitas vezes, que os imigrantes
portugueses são bons trabalhadores e
estes não se inibem de repeti-lo ! É certo
que o trabalho bem feito e o espírito de
poupança são valores importantes que
os pais transmitem aos filhos de geração
em geração.
A imigração portuguesa para o
Quebeque está directamente ligada à
questão do trabalho. O primeiro grupo
importante de portugueses responde
directamente às necessidades de mão
de obra dos proprietários agrícolas, das
companhias mineiras, das empresas
florestais e dos caminhos de ferro.
De facto, nos anos 50, milhares de
imigrantes, sobretudo homens e de
origem rural, vêm inseridos no quadro
de um programa federal de recrutamento
de trabalhadores agrícolas e do caminho
de ferro.
Estes imigrantes só eram admitidos se
se comprometessem a trabalhar durante
1 ano no sector económico indicado
pelas autoridades canadianas. O seu
salário era de 55 dólares no 1º mês,
aumentando depois 5 dólares por mês.
Depois desse ano, poderiam não só
procurar outros empregos, mas também
trazer para aqui as suas famílias. Foi o
que a maioria fez, abandonando o meio
rural e instalando-se com a sua família
em Montreal ou em outras cidades
industriais canadianas.
Em Montreal, alguns abrem casas
comerciais a fim de poderem responder
às necessidades dos seus compatriotas:
mercearias, padarias, drogarias,
restaurantes, agências de viagens...
Os bairros de Saint-Louis-du-Mile-End
e Saint-Jean-Baptiste, localizados no
Plateau Mont-Royal, tornam-se, então,
no coração da vida comercial e
comunitária portuguesa.
Firmino Ramos et ses amis portugais dans un camp
forestier, hiver 1953. Collection Firmino Ramos.
40 anos. Embora sejam um pouco mais
escolarizados que os seus predecessores,
têm, no entanto, em média, menos de
9 anos de escolaridade. Em 1970, o
analfabetismo em Portugal situa-se
próximo dos 24 %, o que é uma das
taxas mais altas da Europa.
Vão voltar-se principalmente para
os sectores de fabrico, construção e
serviços. Outros, porém, optam pelos
serviços técnicos e administrativos.
Um elevado número deles entra pela
primeira vez no mercado de trabalho :
são jovens que chegam a Montreal
acompanhando os pais.
Estas características mantêm-se nas
décadas de 80 e 90, embora tenha
havido uma baixa significativa no
afluxo de emigrantes portugueses. Nos
nossos dias já é possível encontrar um
significativo número de empresários, de
quadros superiores de empresas, bem
como professores nos diferentes ramos
de ensino, incluindo o universitário.
Firmino Ramos et un ami italien au chantier forestier, 1956.
Collection Firmino Ramos.
As primeiras
semanas foram
muito tristes.
Pensava que o
Canadá era um mar
de rosas. Mas não
chega abanar as
árvores para fazer
cair os dólares. É
preciso trabalhar
muito.
CLINICA DA MEMÓRIA
— uma imigrante
portuguesa
Com a segunda vaga (1960-1974), a
imigração dos 1960-74 a imigração
diversifica-se : agricultores (30 %),
mas igualmente operários (40 %),
comerciantes, técnicos. Estão na
« força da vida », entre os 19 e os
Travailleurs pour une compagnie de chemin de fer, juin 1953.
Collection José Rodrigues.
A comunidade
15
Pourquoi émigrer? Toute ma famille
était déjà au Canada. J'étais le seul
encore aux Açores. Puisque ma famille
était la chose la plus importante pour
moi, cela me semblait naturel d'émigrer
ici. J'étais heureux de retrouver ma
famille, mais très triste de quitter mon
île, mes amis et surtout ma fiancée.
Le départ a été le moment le plus
difficile et émouvant de ma vie.
CLINIQUE DE MÉMOIRE
Montréal, années 1960-1970, Photo : Amadeu de Moura. Collection
Amadeu de Moura.
2. La famille
J'ai émigré parce que
j'ai dû accompagner
mon mari. Mais je ne
voulais pas émigrer.
CLINIQUE DE MÉMOIRE —
une immigrante portugaise
— un immigrant portugais
Manuel Antonia Pareira et sa famille à leur arrivée à Montréal. Collection Manuel Antonio Pareira.
Jusqu'aux années 1970, la vie au
Portugal est essentiellement rurale,
traditionnelle et fondée sur l'économie
familiale. Ceux qui émigrent sont surtout
originaires des Açores ou du continent.
La plupart d'entre eux immigrent seuls,
sans leur famille. Mais, rapidement, les
liens familiaux contribuent fortement
à la croissance de la communauté
portugaise immigrante. Quatre-vingthuit pour cent des immigrants entrés
légalement au Canada avant 1974 sont
parrainés par un parent, un ami ou un
ancien voisin déjà au pays. Puis, des
enfants naissent et grandissent ; en 1986,
ils représentent 28 % de la communauté
portugaise canadienne.
Le choix de la ville ou du quartier
dépend souvent des liens familiaux et
communautaires. Ainsi, les Açoréens de
São Miguel sont largement prédominants
à Toronto tandis que, dans la région
montréalaise, le nombre d'Açoréens est
comparable au nombre de Portugais du
continent. Au cours des années 1960,
95 % des Portugais de Gatineau sont
originaires de la paroisse de Maia, dans
l'île de Sao Miguel. La plupart de ceux
qui vivent dans la ville de Québec sont
16
La communauté
originaires de l'île de Faial et ont fui
l'explosion du volcan des Capelinhos
en juillet 1959.
Dans la maison montréalaise des
immigrants, la vie de famille est intense
même s'il y a un monde de différences
entre les parents et leurs enfants. Les
plus vieux cherchent généralement à
léguer à ceux qui les suivent leur
héritage culturel, car ils ont travaillé
dur pour faire leur place et mettre sur
pied commerces, institutions, médias
et écoles où leur langue ainsi que leurs
traditions culturelles et religieuses
seront conservées.
De nombreux enfants fréquentent
l'église, la catéchèse, l'école du
samedi en portugais, les troupes de
danses folkloriques et les ensembles
philharmoniques. Quand ils atteignent
l'adolescence, ce système idyllique fondé
sur la famille et la communauté s'effrite.
Certaines traditions sont rejetées,
d'autres sont conservées et remodelées.
Ceux qui sont nés à Montréal
revendiquent une identité métissée,
construite à partir de leur héritage
portugais et de la culture québécoise.
Porquê emigrar ? Toda a minha família
estava já no Canadá. Eu era o único
que ainda estava nos Açores e como a
família era a coisa mais importante
para mim, é natural que eu emigrasse
para aqui. Estava contente por
reencontrar a minha família, mas
muito triste por deixar a minha ilha,
os meus amigos e, sobretudo, a minha
noiva. A partida foi o momento mais
difícil comovente da minha vida.
CLINICA DA MEMÓRIA
— um imigrante português
José et Iria Martins Rodrigues avec leur fils, Manuel Antonio. Collection famille Rodrigues.
2. A família
Até aos anos 70 a vida em Portugal
era essencialmente rural, tradicional e
baseada numa economia familiar. Estes
imigrantes são originários sobretudo
dos Açores e do Continente. De início, na
sua maioria, não trazem a família de
imediato. Mas, rapidamente, os laços
familiares contribuem fortemente
para o crescimento da comunidade
portuguesa imigrante. De facto, 88 %
dos portugueses entrados legalmente no
Canadá antes de 1974 foram apadrinhados por um familiar, um amigo ou um
vizinho já no país. Entretanto os filhos
foram nascendo e crescendo, formando
assim, em 1986, 28 % da comunidade
portuguesa do Canadá.
A escolha da cidade ou do bairro
depende frequentemente dos laços
familiares e comunitários. Assim, por
exemplo, os açorianos de S. Miguel
são largamente predominantes na
região de Toronto, enquanto que na zona
de Montreal o número de portugueses
açorianos e continentais é relativamente
equivalente. Em algumas cidades do
Quebeque os portugueses provêm de
uma única região de Portugal. Em
Gatineau, a freguesia da Maia, na ilha
de São Miguel, forneceu mais de 95 %
da comunidade nos anos 60. Na cidade
de Quebeque, a maioria são da ilha do
Faial que fugiram da explosão do vulcão
dos Capelinhos em Julho de 1959.
que trabalhar duramente para
conseguir um lugar ao sol e criarem
casas comerciais, instituições, média e
escolas onde a língua e as tradições
culturais e religiosas são conservadas.
Os pais portugueses procuram geralmente
transmitir aos seus filhos a sua herança
cultural. Numerosas crianças frequentam
a igreja, a catequese, a escola de sábado
portuguesa, os ranchos folclóricos e as
bandas. Quando chegam à adolescência
este sistema idílico baseado na família
e na comunidade causa relutância.
Algumas tradições são rejeitadas, outras
são conservadas e remodeladas. Os
jovens nascidos em Montreal reivindicam
uma identidade construída a partir de
uma mistura da herança portuguesa e da
cultura quebequense.
Madame Fatima Martins et sa cousine au Jardin botanique,
Montréal, septembre 1967. Collection Fatima Martins.
Tive de emigrar
porque tive de
acompanhar o
meu marido.
Mas eu não
queria emigrar.
CLINICA DA MEMÓRIA —
uma imigrante portuguesa
Na casa montrealense dos imigrantes, a
vida familiar é intensa. Entre os pais
imigrantes e os seus descendentes existe
uma enorme diferença. Muitos tiveram
Iria Martins Rodrigues et son fils. Collection famille Rodrigues.
A comunidade
17
3. La maison et le quartier
Au cours des années 1960 et 1970,
les familles portugaises s'installent,
en raison du faible coût des logements,
dans le quartier délimité par l'avenue
du Parc et les rues Sherbrooke, SaintJoseph et Saint-Denis. Jusqu'en 1950,
cette zone correspond au quartier juif,
mais des immigrants grecs, italiens,
polonais, yougoslaves et ukrainiens
l'ont peu à peu adoptée. Selon le
Service de l'information communautaire,
les principaux groupes du quartier
représentent 41 427 personnes en 1976 ;
50 % d'entre elles sont francophones,
10 %, anglophones et 40 %, allophones
d'origine portugaise et grecque.
C'est un quartier relativement pauvre
et les espaces verts y sont rares, mais il
offre l'avantage d'être central. Bien que
vieilles, ses maisons sont relativement
spacieuses et permettent la réunification
des familles immigrantes et la souslocation. Pendant les années 1970,
plus de 12 000 Portugais y vivent.
Aujourd'hui, ses artères principales —
Saint-Laurent, de Bullion, Coloniale,
Hôtel-de-Ville, Rachel et Duluth —
permettent encore de découvrir de
petites et de moyennes entreprises, des
restaurants, des agences de voyage, des
succursales bancaires, des écoles ainsi
que des associations communautaires
qui sont les leurs.
À l'aide de leurs souvenirs, les Portugais
transforment le paysage montréalais.
Une image religieuse en azulejo
(céramique peinte à la main) à la porte,
une façade colorée, un potager, le fumet
de la sardine et, à l'automne, le doux
parfum du vin : bâtie avec des matériaux
d'ici mais enrichie de rappels de leur
passé, leur maison est vivante.
En 1975, en l'honneur de la communauté qui a transformé le quartier en
moins de 20 ans, la Commission de
toponymie et d'urbanisme de la Ville
de Montréal nomme « Parc du Portugal »
un parc situé au croisement des rues
Saint-Laurent et Marie-Anne.
CLINIQUE DE MÉMOIRE
— un immigrant portugais
Si, pendant les années 1980, le Plateau
Mont-Royal abrite encore une partie
importante de la communauté, à la fin
des années 1990 la majorité vit ailleurs,
dans Rosemont—La Petite-Patrie,
Villeray—Saint-Michel—Parc-Extension,
Mercier—Hochelaga-Maisonneuve ou
en banlieue, à Laval, La Salle, Brossard
ou Longueuil. Malgré tout, le centre de
la vie communautaire et commerciale
portugaise demeure au cœur du Plateau
Mont-Royal.
Dans toutes les maisons où
j'ai vécu, j'ai tout changé de
fond en comble : la cuisine,
l'entrée, les murs. C'est bien
portugais ça. Les Portugais
sont des constructeurs.
CLINIQUE DE MÉMOIRE
— un immigrant portugais
En 1975, leur accordant le prix
annuel de restauration domiciliaire, l'Ordre des architectes du
Québec récompense les efforts
faits par les Portugais pour
rénover le Plateau Mont-Royal.
Montréalais d’origine portugaise rénovant sa maison
dans le quartier Saint-Louis, dans les années 1970.
Photo : Amadeu de Moura. Collection Amadeu de
Moura.
J'ai vécu dans le Plateau
parce que c'était la zone
portugaise. On pouvait
recevoir l'aide de nos
voisins portugais ou
de notre famille et avoir
accès aux services et aux
commerces portugais.
Cela a beaucoup facilité
mon intégration.
Ruelle Drolet, entre les rues Duluth et Mont-Royal, Montréal, 2000.
Photo : Clairette Rhéault. Collection du Centre d’histoire de Montréal.
Pour moi, le jardin est la partie la
plus belle et la plus joyeuse de la
maison. Même s'il est petit, j'essaie
de l'aménager pour y planter des
fleurs et quelques légumes.
CLINIQUE DE MÉMOIRE
— une immigrante portugaise
« Grâce à leur détermination, les
Portugais du quartier Saint-Louis ont
réussi à reconstituer un milieu urbain
non seulement viable, mais agréable…
Les façades rajeunies, discrets paravents
de rénovations intérieures plus importantes,
ne laissent cependant pas soupçonner la
profondeur des changements qui a amené
la restructuration sociale de ce voisinage,
hier encore menacé. »
(Ministère de l'Immigration, 1975)
Rue Clark, Plateau Mont-Royal, Montréal, 2000. Photo : Fernando Santos.
Collection Fernando Santos.
18
La communauté
3. A casa e o bairro
Nos anos 1960 e 1970, devido ao baixo
preço das casas, as famílias portuguesas
instalam-se no bairro de Saint-Louis, a
leste do Mont Royal, delimitado pelas
ruas Sherbrooke a Sul, Saint-Joseph a
Norte, Saint-Denis a Este e a avenida
do Parc a Oeste. Esta zona fora até aos
anos 50 um bairro judeu mas, a pouco
e pouco, imigrantes gregos, italianos,
polacos, jugoslavos, ucranianos e
portugueses foram-no ocupando. Em
1976, segundo o Serviço de Informação
Comunitária, entre as 41 427 pessoas
que viviam no bairro, os principais
grupos eram : 50 % eram francófonos,
10 % anglófonos e 40 % portugueses e
gregos.
Era um bairro relativamente pobre da
cidade, onde os espaços verdes eram
raros, mas que tinha a vantagem de
estar situado numa zona central. As
casas eram velhas mas relativamente
amplas, o que permitiu a reunificação
das famílias imigrantes, ou, em certos
casos, subalugar a outros interessados.
Nos anos 70 aqui viviam mais de
12 000 portugueses. Nas suas principais
artérias — Saintt-Laurent, de Bullion,
Coloniale, Hôtel-de-Ville, Rachel,
Duluth — podemos ainda hoje encontrar
pequenos e médios estabelecimentos
comerciais portugueses, restaurantes,
agências de viagens, agências bancárias,
as escolas e as associações comunitárias
portuguesas.
Os portugueses transformaram a
paisagem montrealense a partir de
alguns elementos característicos
importados de Portugal. A casa
portuguesa é viva, construída com
os materiais daqui, mas decorada
com as recordações de um percurso de
adaptação diversificado — uma imagem
religiosa em azulejo à entrada, uma
fachada colorida, uma horta na traseira,
o fumo da sardinha e, no Outono, o doce
perfume do vinho.
Em 1975, a Comissão de Toponímia
e Urbanismo da cidade de Montreal
decidiu designar um parque situado em
pleno coração do bairro, no cruzamento
das ruas Saint-Laurent e Marie-Anne,
como « Parc du Portugal » em
homenagem à comunidade que transformou o bairro em apenas vinte anos.
Se nos anos 80 era ainda no Plateau
Mont-Royal que morava um número
importante dos portugueses da
comunidade, nos finais dos anos 90
a maioria vive fora : Rosemont—
La Petite-Patrie, Villeray—SaintMichel—Parc-Extension e Mercier—
Hochelaga-Maisonneuve. E não
devemos esquecer os arredores : Laval,
La Salle, Brossard e Longueil. Apesar
de tudo, o centro da vida comunitária
e comercial portuguesa continua no
coração do Plateau Mont-Royal.
Para mim o jardim é a parte
mais bonita e alegre da casa.
Mesmo sendo pequeno, procuro
arranjá-lo para plantar flores e
alguns legumes.
CLINICA DA MEMÓRIA
Fontaine au parc du Portugal, Montréal, 2003.
Collection Rui Santiago.
Vivi no Plateau
porque era a zona
portuguesa. Podia-se
receber a ajuda dos
nossos vizinhos
portugueses, da
nossa família e ter
acesso aos serviços e
às lojas portuguesas.
Isso facilitou muito
a minha integração.
CLINICA DA MEMÓRIA
— um imigrante
português
Em todas as casas em que vivi
mudei tudo de cima a baixo - a
cozinha, a entrada, as paredes.
Isso é bem português. Os
portugueses são construtores.
CLINICA DA MEMÓRIA
— um imigrante português
— um imigrante português
Em 1975, a Ordem dos
Arquitectos do Quebeque
recompensa com o Prémio
Anual de Restauração
Domiciliária, os esforços dos
portugueses na renovação do
Plateau Mont-Royal, que se
encontrava abandonado:
« Graças à sua determinação, os
portugueses do bairro de SaintLouis conseguiram reconstruir um
meio urbano, não apenas viável, mas
agradável..... as fachadas rejuvenescidas,
escondem discretamente as renovações
interiores muito mais importantes não
deixando adivinhar a profundidade das
mudanças e restruturação social desta
zona vizinha, ainda há bem pouco
tempo ameaçada. »
(Ministério da Imigração, 1975)
Collection : Joaquina Pires.
A comunidade
19
À Montréal, les immigrants portugais mettent en place de nombreuses
organisations dans les domaines socioculturel, religieux et financier
ainsi que dans le domaine des communications. Ce sont des lieux où
se tissent des liens d'amitié et de solidarité qui facilitent l'intégration
au Nouveau-Monde et qui permettent de préserver et de transmettre la
culture portugaise. Ils seront au cœur de la vie communautaire des
immigrants.
Membres de l’APC, 1966. Collection José Rodrigues.
1. Les associations socioculturelles
À cette époque, j'aimais
aller à l'Association
portugaise pour jouer
aux cartes et parler avec
les autres portugais.
CLINIQUE DE MÉMOIRE
— un immigrant portugais
Au début, l'immigrant se sent isolé.
Ses amis et ses loisirs sont restés
là-bas, de l'autre côté de l'Atlantique,
et son nouvel environnement lui est
complètement étranger. En lui, le
désir de vivre en communauté
renaît inévitablement. Il recherche
la compagnie d'autres Portugais pour
discuter, pour se divertir, pour échapper
à la saudade autour d'un jeu de cartes
ou d'un verre de vin. Pour briser
l'isolement, les compatriotes se
rapprochent et, peu à peu, des
associations plus structurées se mettent
en place.
C'est ainsi que, le 7 janvier 1956,
un petit groupe de Portugais arrivés
depuis peu fondent la première
association portugaise au pays,
l'Associação Portuguesa do Canada
(APC), qui s'installe à l'angle de la
rue Sherbrooke et du boulevard SaintLaurent. Elle souhaite proposer aux
Portugais de Montréal des activités
culturelles, artistiques, récréatives
et sportives ainsi que protéger
« moralement et matériellement les
éléments de la colonie en situation
précaire », notamment en leur offrant
des cours de français et d'anglais et
en les aidant à se trouver un emploi.
Les débuts de l'APC sont particulièrement mouvementés : le consul souhaite
qu'elle appuie la position du régime
dictatorial de Salazar et les conflits
idéologiques qui opposent anti et
prosalazaristes au sein de la direction
menacent son existence. À partir
de 1961, elle s'oriente davantage vers
des activités socioculturelles. Elle est,
entre autres, à l'origine de la création
de l'équipe de football Luso-Stars (1971)
et du premier ensemble de musique
philharmonique (1972). Elle déménage
en 1972 dans une ancienne synagogue
de la rue Saint-Urbain. Le nombre
de ses membres s'accroît alors
considérablement.
Joueurs de cartes pendant un match de soccer, dans les années 1970-1980. Photo :
Amadeu de Moura. Collection Amadeu de Moura.
20
Les réalisations
D'autres organismes semblables voient
le jour pour répondre aux besoins des
Portugais de Montréal. Leur but est
de les réunir tous et de diffuser leur
culture au moyen d'activités sportives,
récréatives ou culturelles.
Em Montreal, os imigrantes foram criando, pouco a pouco,
numerosas instituições de carácter social, cultural, religioso,
financeiro e de comunicação social que se tornam o baluarte da vida
comunitária portuguesa. São locais de socialização onde se formam
laços de amizade e de solidariedade. Estes organismos favoreceram
a conservação e a transmissão de uma cultura imigrante com o seu
idioma, a sua história, os seus valores e tradições, proporcionando,
ao mesmo tempo, a integração dos recém-chegados.
1. As associações socioculturais
No início, o emigrante sente-se isolado.
Lá longe, do outro lado do Atlântico,
ficaram os amigos, os divertimentos.
O novo meio é-lhe completamente
estranho. O sentido de vida em
comunidade renasce inevitavelmente.
Vai procurar os outros portugueses,
conversar, divertir-se, matar saudades
em torno dum jogo de cartas ou de um
copo de vinho. O isolamento aproxima
as pessoas. Em seguida, vai-se passar
a formas mais estruturadas de associativismo.
É assim que, em 7 de Janeiro de 1956
um pequeno grupo de portugueses recém
chegados a Montreal fundam a primeira
associação portuguesa no país, a
Associação Portuguesa do Canadá
(APC), na esquina das ruas Sherbrooke
e Saint-Laurent. Este organismo tinha
como objectivo proporcionar aos
Portugueses de Montreal actividades
culturais, artísticas, recreativas e
desportivas e ajudar « moral
e materialmente as pessoas
em situação precária »,
nomeadamente ao disponibilizar aulas de francês e
de inglês e ajudando os
compatriotas a encontrar
trabalho.
pró salazaristas no seio da própria
direcção quase levaram o organismo
a fechar as portas. A partir de 1961, a
APC adoptou uma postura de índole
mais cultural e social que esteve na
origem, entre outras coisas, da fundação
da equipa de futebol Luso-Stars em
1971, e da primeira filarmónica. Em
1972 mudou as instalações para o actual
local, uma antiga sinagoga, conhecendo
um aumento considerável do número de
sócios.
Défilé dans les rues de Montréal, années 1970, Photo Amadeu de Moura.
Collection Amadeu de Moura.
Naquela época eu
gostava de ir até à
Associação Portuguesa
para jogar às cartas
e conversar com os
outros portugueses.
CLINICA DA MEMÓRIA
— um imigrante português
Entretanto muitos outros organismos
semelhantes surgiram para poder dar
resposta às múltiplas necessidades dos
portugueses de Montreal.
A grande maioria destas associações
tem como objectivo principal facilitar
o reagrupamento dos portugueses e
divulgar a sua cultura recorrendo à
organização de actividades desportivas,
recreativas e culturais.
Os passos iniciais são
bastante movimentados.
Os problemas com o Cônsul
da época, desejoso que a
associação apoiasse as
posições do regime
ditatorial de Salazar, e
os conflitos ideológicos
que opunham os anti e
Associações socioculturais
Associations socioculturelles
Associação Portuguesa do Canadá (1956)
Clube Portugal de Montreal (1965)
Centro de Acção Sócio-Comunitária de Montreal (1972)
Associação Portuguesa de Sainte-Thérèse (1974)
Associação de Nossa Senhora de Fátima (Laval, 1974)
Casa dos Açores do Québec (1978)
Clube Oriental Português de Montreal (1979)
Sporting Clube de Montreal (1982)
Associação Portuguesa Espírito Santo - Hochelaga (1983)
Associação Portuguesa de LaSalle (1984)
Sport Montréal e Benfica (1985)
Instituto Cultural Açoriano (1986)
Circulo Socialista (Antero de Quental) (1988)
Centro Comunitário Divino Espírito Santo de Anjou
Associação Portuguesa do West Island (1997)
Portugália,Tradição e Cultura (Brossard) 1982
Casa do Ribatejo
Associação dos Pais (1993)
Grupo de Jovens em Acção da Missão Santa Cruz (1995)
« Carrefour » dos jovens lusófonos do Québec (2001)
Années 1970. Photo : Amadeu de Moura. Collection Amadeu de Moura.
As realizacões
21
1. Les associations socioculturelles (suite)
Groupes philharmoniques
Bandas Filarmónicas
Filarmónica Portuguesa de Montréal (1972)
Filarmónica Divino Espírito Santo, Laval (1982)
Banda de Nossa Senhora dos Milagres (1997)
À gauche : Célébrations de la Saint-Jean-Baptiste,
parc du Portugal, Montréal, années 1970. Photo
Amadeu de Moura. Collection Amadeu de Moura.
En juillet 1972, ce souci du bien-être
de la communauté donne naissance
au Centre portugais de référence et
de promotion sociale (CPRPS), un
organisme phare de la communauté,
qui s'appellera plus tard le Centre
d'action sociocommunautaire de
Montréal. Le CPRPS met en oeuvre
plusieurs projets novateurs : la première
campagne d'alphabétisation en langue
maternelle au Québec (1979), une
campagne de promotion du syndicalisme
auprès des ouvrières portugaises (1980),
des activités de sensibilisation aux
problèmes de violence conjugale et
d'alcoolisme, des cours de français
et d'anglais ainsi qu'une assistance
individuelle aux nouveaux arrivants.
Au milieu des années 1980, le CPRPS
est à son apogée ; il répond alors aux
besoins d'une clientèle de plus de
15 000 personnes ! Depuis le milieu
des années 1990, le vieillissement et
la diversification ethnique constituent
ses nouveaux défis.
Le Centre de l'aide à la famille est un
autre important lieu de ressources. Fondé
dans les années 1990, il se concentre sur
un problème qui n'est pas exclusif à la
communauté portugaise : la violence
conjugale.
La musique aussi rassemble les
gens. Les fondateurs des formations
philharmoniques portugaises de
Montréal et la quasi-totalité de leurs
membres sont originaires des Açores.
Au Portugal, sur le continent ou dans
les îles, la grande majorité des villages
ont toutefois leur ensemble musical. Ils
constituent de véritables écoles.
Avec la musique arrivent également
les danses populaires du monde rural
portugais, dont sont originaires la
plupart de ceux qui vivent désormais
à Montréal. Dans les années 1950, au
Portugal, les groupes folkloriques
se multiplient. Souvent liés à des
associations, ils sont particulièrement
populaires ici auprès de ceux qui sont
originaires du Portugal continental.
Les jeunes des deuxième et troisième
générations font maintenant revivre
fièrement ce lointain passé.
Les processions des fêtes de SaintAntoine (13 juin), Saint-Jean (24 juin)
et Saint-Pierre (30 juin) font aussi partie
des traditions qui s'ancrent en terre
québécoise. Ces marches populaires
typiques de Lisbonne offrent l'occasion
de fuir la saudade et même, le 24 juin,
de prendre part à la Saint-Jean-Baptiste,
la fête nationale des Québécois.
Membres d’un groupe folklorique, lors de la clinique de mémoire à la
Mission Notre-Dame-de-Fatima, Laval, 4 mai 2003.
Membres de la troupe folklorique Prais de Portugal, 2003. Collection
Ruis Santiago.
Musiciens de la troupe folklorique Prais de Portugal, 2003. Collection
Ruis Santiago.
22
Les réalisations
1. As associações socioculturais (continuação)
Groupes folkloriques
Grupos Folclóricos
Grupo Folclórico Português de Montreal (1966)
Grupo Cultural « Cana Verde » (1979)
Grupo Coral Alentejano (1980)
Grupo Folclórico Praias de Portugal (1983)
Grupo Folclórico « Estrelas do Atlântico » de
Laval (1985)
Rancho Folclórico « Cantares e Bailares dos
Açores » (1992)
Grupo Folclórico « Campinos do Ribatejo »
(1994)
Rancho Folclórico « Verde Minho » (1997)
Grupo Folclórico « Ilhas de encanto » da Casa
dos Açores do Québec (1997)
Marche populaire en couples en hommage aux saints patrons lors des fêtes de la Saint-Jean-Baptiste, juin 1994.
Photographie : Manuel Ribeiro.
Défilé d’enfants pendant les célébrations du Santo Cristo, Montréal, années
1970. Photographie Amadeu de Moura. Collection Amadeu de Moura.
Esta preocupação com o bem estar
dos portugueses deu origem, em
Julho de 1972 ao Centro de Acção
Socio-Comunitária de Montreal, um
organismo exemplar da comunidade,
na altura conhecido sob o nome de
Centro Português de Referência e
Promoção Social (CPRPS). No seu
apogeu, nos inícios dos anos 80, o
CPRPS atendia uma clientela estimada
em mais de 15.000 pessoas ! O
organismo desenvolveu vários projectos
inovadores : uma vasta campanha de
alfabetização em português, projecto
pioneiro no Quebeque (1979) ; sensibilização ao problema da violência
doméstica e do alcoolismo ; campanha
de promoção do sindicalismo junto das
operárias portuguesas (1980) ; cursos
de francês e de inglês ; assistência
individual aos recém-chegados. Desde
meados da década de 1990, os novos
desafios são os do envelhecimento e os
resultantes da diversificação étnica da
sua clientela.
O Centro de Ajuda à Família é uma
outra referência no âmbito social.
Fundado nos anos 90, tem centrado a
sua acção num problema não exclusivo
da comunidade — a violência conjugal.
Groupe folklorique Praias de Portugal, 10e anniversaire, Montréal, 1993.
Collection Clube Portugal de Montréal.
A música é um outro meio para reunir
as pessoas. Quer no Continente quer no
Portugal Insular a grande maioria das
localidades têm a sua banda de música, a
sua banda filarmónica. Estas bandas são
verdadeiras escolas de música num país
onde o ensino da música conta pouco.
Em Montreal, os fundadores das bandas
filarmónicas e a quase totalidade dos
seus componentes são originários dos
Açores.
Com a música, o imigrante português
traz também as danças populares do
mundo rural, donde a maioria provém.
Em Portugal, sobretudo a partir dos anos
50, eles surgiram por toda a parte. Os
grupos folclóricos da região de
Montreal, na sua maioria ligados às
associações, são constituídos maioritariamente por portugueses do Continente.
Hoje eles são constituídos na sua maior
parte por jovens da 2ª e 3ª gerações que
orgulhosamente que fazem reviver com
orgulho este passado que já não é o seu.
Outras tradições foram igualmente transplantadas para o Quebeque. É o caso das
marchas ligadas às tradicionais festas
dos Santos Populares : Santo António
(13 de Junho), S. João (24 de Junho) e
S. Pedro (30 de Junho). Não deixa de ser
uma forma de « matar » a saudade termos
a oportunidade de ver as marchas
populares, tão típicas da cidade de
Lisboa, desfilarem com todo o garbo e
orgulho pelas ruas de Montreal,
chegando mesmo com a festa nacional
dos quebequenses, a Saint-Jean-Baptiste.
As realizacões
23
1. Les associations socioculturelles (suite)
Bulletin du Mouvement Démocratique Portugais
(aujourd’hui disparu), Movimento, 1re année, no 6
(janvier-février 1966), Montréal, édition du Centre
culturel portugais du Canada. Collection Fernando
Pires.
Équipe de soccer, Montréal, 2000. Collection Sport Montréal e Benfica.
La passion du sport, et surtout celle
du football (soccer), a aussi traversé les
océans. En témoignent de nombreux
clubs sportifs parrainés par les grandes
équipes nationales du Portugal ainsi
que des équipes montréalaises souvent
éphémères. Les passionnés de foot sont
partout, dans les cafés, dans les clubs
sportifs et même sur le parvis de
l'église puisque quelques irréductibles
s'y retrouvent, transistor à l'oreille,
pour écouter religieusement les matchs
du dimanche. Les jeunes, quant à eux,
suivent aussi bien les exploits de Luis
Figo, une vedette internationale du foot
portugais, que ceux de Mike Ribeiro,
un joueur de hockey du Canadien de
Montréal d'origine portugaise.
La vie politique mouvementée du
Portugal ne peut laisser indifférent
les immigrants, réfugiés et exilés de
Montréal. En 1963, une trentaine
de Portugais décident de ranimer le
militantisme politique en créant un
mouvement de gauche anti-salazariste :
le Movimento Democràtico Português
(Mouvement démocratique portugais ou
MDP). Dans son bulletin, ses manifestes
et ses actions, le MDP dénonce la
dictature de Salazar, les crimes de la
police politique (PIDE) et le colonialisme.
Dès ses débuts, il se montre sensible
aux besoins de la communauté et met
sur pied des classes de français, de
portugais et d'alphabétisation. Il milite
pour les droits des ouvrières portugaises
en formant une troupe de théâtre qui
présente des pièces en faveur des
syndicats.
24
Les réalisations
L'enracinement n'aurait pu être aussi
réussi sans l'existence d'institutions
financières telles que la Caixa de
Economia dos Portugueses de Montreal
qui s'est inspirée des coopératives
d'épargne du Mouvement Desjardins.
Installée au rez-de-chaussée d'un vieil
édifice de l'avenue des Pins, elle ouvre
ses portes le 8 janvier 1969. Les débuts
sont ardus, mais la croissance est au
rendez-vous au cours de la décennie
suivante et permet la construction sur
le boulevard Saint-Laurent d'un
nouvel immeuble qui sera inauguré le
29 juin 1980. À partir de 1983, la
Caixa de Economia dos Portugueses
de Montreal compte aussi des membres
non-portugais. Aujourd'hui, ce pilier
économique de la communauté continue
de soutenir les projets communautaires
et l'éducation chez les jeunes.
La Caisse d’Économie des
Portugais de Montréal, boulevard
Saint-Laurent, Montréal, années
1990. Collection La Caisse
d’Économie des Portugais de
Montréal.
L'un des organismes derniers-nés est le
Carrefour des jeunes lusophones du
Québec. Fondé en 2001 par des jeunes
qui ont entre quinze et trente-cinq ans, il
privilégie le dialogue entre les différentes
communautés lusophones et encourage
la participation sociale des jeunes. C'est
un signe d'espoir pour l'avenir.
Au cours de son histoire tumultueuse, la
vie associative portugaise a fait preuve
d'un grand dynamisme. Le déclin de
l'immigration, le vieillissement et la
dispersion de la communauté ainsi que,
plus récemment, le désintérêt relatif
des nouvelles générations mettent
aujourd'hui au défi un mouvement qui
n'a sûrement pas dit son dernier mot !
Édifice de l’Association portugaise du Canada.
1. As associações socioculturais (continuação)
Organismos ou associações
extintas ou não activas
Organismes ou associations
disparus ou inactifs
Organização política
Movimento Democrático Português de
Montréal (1963)
Associações sócioculturais
Aliança dos Empresários e Profissionais
Portugueses
Micaelense Açores Clube
Associação dos Homens de Negócios
Portugueses do Québec
Federação dos Organismos Portugueses do
Québec
Grupo de Teatro Português de Montreal
Centro Cultural Português do Canadá
Movimento da Juventude Portuguesa de
Montreal (Missão Santa Cruz).
Grupo de Escuteiros Corte Real
Portuguese Canadian Community School
União Católica Portuguesa do Canadá
Casa de Portugal
Casa dos Portugueses
Clubes de Futebol
Montréal-Stars
Sporting Club Açores
Soccer Portugais du Québec
Luso Sporting de Montreal
Luso-Stars de Montréal
Liga comercial portuguesa de futebol de
Montreal
Club Soccer de Montreal
A paixão pelo desporto e sobretudo o
futebol atravessou igualmente os mares.
Prova disso é a presença de numerosos
clubes desportivos, filiais das grandes
equipas portuguesas e a existência, por
vezes efémera, de equipas de futebol. Os
apaixonados pelo futebol estão em toda
a parte, nos cafés, nos clubes desportivos
e mesmo… em frente à igreja onde
alguns irredutíveis apaixonados se
encontram para seguir religiosamente os
jogos do domingo, com a orelha colada
ao rádio. Os jovens conhecem e seguem
as exibições, tanto de Luís Figo, vedeta
internacional do futebol português,
como de Mike Ribeiro, jogador de
hóquei, de origem portuguesa, do
Canadien de Montréal.
A movimentada vida política de Portugal
não podia deixar indiferentes os
imigrantes de Montreal, alguns deles
aqui refugiados e exilados. Em 1963
cerca de trinta portugueses decidem
reanimar a militância política e criam
um movimento de esquerda antisalazarista: o Movimento Democrático
Português de Montréal (MDP). Através
do seu boletim, de manifestos e de
acções pontuais, o MDP denunciava a
ditadura de Salazar, os crimes da polícia
política (PIDE) e o colonialismo. Desde o
seu início, o MDP mostrou também uma
sensibilidade particular relativamente às
necessidades da comunidade, organizando cursos de francês, de português e
de alfabetização. Militou ainda a favor
dos direitos das operárias portuguesas,
formando um grupo de teatro que levou
à cena várias peças pró-sindicalistas.
O sucesso do enraizamento não teria
sido o mesmo sem a existência de instituições financeiras como a Caixa de
Economia dos Portugueses de Montreal,
baseada nas caixas de aforro do
Movimento Desjardins. No dia 8 de
Janeiro de 1969, a Caixa de Economia
dos Portugueses de Montréal abre as
portas ao público num rés-do-chão de
um antigo edifício sito na avenida Pins.
Se o começo foi árduo, o desenvolvimento foi-se acentuando durante os
anos 1970 permitindo construir um novo
edifício na rua St-Laurent, inaugurado a
29 de Junho de 1980. Em 1983, a Caixa
começou a aceitar membros não
portugueses. Hoje, este pilar económico
da comunidade portuguesa e continua a
apoiar os projectos comunitários e a
formação académica dos jovens.
Uma das mais recentes associações é
o Carrefour Lusophone. Formado em
2001, por jovens entre os 15 e os
35 anos, privilegia o diálogo entre as
diferentes comunidades lusófonas e
encoraja a participação dos jovens nos
diferentes desafios que se lhes põem,
estimulando a sua participação social.
É um sinal de esperança no futuro da
Comunidade.
No decurso da sua história tumultuosa, a
vida associativa portuguesa testemunhou
de um grande dinamismo. Hoje em dia,
o declínio da imigração portuguesa, o
envelhecimento e a dispersão da
comunidade e o desinteresse relativo
das novas gerações estrangulam essa
dinâmica que, apesar de tudo, não
sucumbiu e pode ressurgir em qualquer
momento.
Certificat de participation du Clube Portugal de Montréal aux Jeux portugais
du Québec, Montréal, 1983. Collection du Club Portugal de Montréal.
Exposition Encontros au Centre d’histoire de Montréal, 2003-2004.
Photo : Normand Rajotte. Collection Centre d’histoire de Montréal.
As realizacões
25
Quand j'habitais sur
Saint-Urbain, je voyais
passer les processions.
C'était la première fois
que je voyais ça.
CLINIQUE DE MÉMOIRE
— un Montréalais
Église Santa Cruz, automne 1999. Photo : Michelle Lanteigne. Collection
du Centre d’histoire de Montréal.
2. Institutions religieuses
La foi au service de l'identité : les églises et les missions portugaises
Historiquement, les Portugais sont
catholiques. Les difficiles conditions
de vie des immigrants renforcent leur
attachement aux traditions religieuses.
Pour sa part, l'Église catholique d'ici
comprend ce besoin ; elle devient un
puissant élément d'identification et
elle contribue de façon importante
à la cohésion de la communauté.
Au cours des années 1950, les
catholiques portugais se réunissent
dans une salle de la basilique NotreDame. En 1962, un prêtre canadienfrançais qui parle portugais dessert
la communauté. L'année suivante, la
Corporation des catholiques portugais
de Montréal est mise sur pied pour
obtenir de l'archevêché de Montréal la
création d'une mission portugaise. En
décembre 1964, la communauté obtient
son premier lieu de culte permanent, ce
dernier se trouve sur la rue Clark. La
26
Les réalisations
Mission Santa Cruz voit le jour en 1965,
à la suite d'un décret canonique.
À la fin des années 1970, le vieil
édifice de la rue Clark est devenu trop
petit pour répondre aux besoins de la
communauté. Certains parlent alors de
construire une nouvelle église en plein
cœur du quartier portugais. L'achat de
l'école désaffectée Our Lady of Mount
Royal et du terrain adjacent situé à
l'angle des rues Rachel et Saint-Urbain
permet, en 1984, d'aménager un centre
communautaire et d'entreprendre la
construction de l'église Santa Cruz , qui
sera inaugurée le 30 novembre 1986.
Depuis, cette étonnante construction
attire le regard des passants, surtout
pendant la période estivale alors qu'elle
se couvre de décorations flamboyantes
pour devenir l'hôte de processions et
de fêtes religieuses très populaires.
Par ailleurs, l'installation à Laval de
nombreux Portugais mène en 1983
à la création d'une nouvelle mission
catholique portugaise, la Missão Nossa
Senhora de Fatima.
Santo Cristo, Espìrito Santo et
Nossa Senhora do Monte : les fêtes
religieuses les plus populaires et leurs
processions reprennent ici tous les rituels
caractéristiques des fêtes religieuses des
Açores et de Madère. Elles sont aussi
l'occasion de retrouvailles entre les
membres de la communauté dispersés
à travers la ville.
Parmi les Portugais de Montréal, on
trouve aussi un nombre important de
membres de l'Église Baptiste Évangélique
et de l'Église Portugaise de la Pentecôte
ainsi que quelques familles de religion
juive.
2. Instituições religiosas
A fé ao serviço da identidade : as igrejas e as missões portuguesas
O português é tradicionalmente
católico. As condições de vida árdua
do imigrante reforçam ainda mais o seu
empenhamento nas tradições religiosas.
Por seu turno a Igreja Católica daqui
compreendeu esta necessidade,
tornando-se um poderoso factor de
identificação e de coesão comunitária.
Nos anos 1950, os católicos portugueses
reuniam-se numa sala da Basilica NotreDame. Em 1962, foi recrutado um padre
canadiano-francês que falava português.
No ano seguinte, foi fundada a
Corporação dos Católicos Portugueses
de Montreal, com o intuito de pedir ao
Arcebispado de Montreal a autorização
para criar uma missão portuguesa. A
comunidade obteve o seu primeiro lugar
de culto permanente na rua Clark em
Dezembro de 1964. A Missão Santa-Cruz
viu o dia em 1965 por decreto canónico.
No final dos anos 1970, o antigo edifício
da rua Clark era já demasiado pequeno
para as necessidades da comunidade.
Alguns paroquianos falavam em
construir uma nova igreja em pleno
coração do « bairro português ». A
aquisição do edifício da escola Our Lady
of Mount Royal e do terreno adjacente
situado no canto das ruas Rachel e
Saint-Urbain veio permitir à comunidade
criar um Centro Comunitário em 1984 e
de empreender a construção da actual
igreja Santa-Cruz, inaugurada a 30 de
Novembro de 1986. Desde então, esta
surpreendente construção atrai os
olhares dos transeuntes, sobretudo
durante a época estival, quando a sua
fachada fica coberta de decorações
multi-coloridas no decorrer das festividades religiosas que se evidenciam de
forma particular nas procissões. A
implantação de vários Portugueses em
Laval levou-os a criar uma nova missão
em 1983, designada por Missão Nossa
Senhora de Fátima.
Nas festas religiosas mais populares
como o Senhor Santo Cristo, o Espírito
Santo e a Nossa Senhora do Monte, as
suas procissões mantêm na íntegra
todo os rituais característicos das festas
religiosas dos Açores e da Madeira.
Constituem uma ocasião para o
reencontro dos membros da Comunidade
Portuguesa dispersas por toda a cidade.
Entre os portugueses de Montreal
encontra-se um número significativo de
protestantes integrado designadamente
na Igreja Evangélica Baptista e na Igreja
Portuguesa do Pentecostes e também
algumas famílias judias.
Photo du haut : Enfants participant à la
célébration du Santo Cristo, mai 1994.
Photo : Manuel Ribeiro.
En bas à gauche : Procession pour la
célébration du Santo Cristo, rue SaintUrbain, mai 1998. Photo : Manuel Ribeiro.
En bas à droite : Cape richement ornée
portée par les enfants lors des processions
des fêtes du Espiríto Santo, juin 1998.
Photo : Manuel Ribeiro.
Procession du Santo Cristo, Montréal, années 1960-1970. Photo Amadeu de Moura. Collection Amadeu de Moura.
Quando eu vivia na
Saint-Urbain via passar
as procissões. Era a
primeira que via isso.
CLINICA DA MEMÓRIA
— um montrealense
As realizacões
27
3. L’éducation et la culture
Fête de Noêl à l’école du samedi, Mission Santa Cruz, Montréal, 2000.
J'essaie d'enseigner à mes
enfants d'où je viens, j'essaie de
les y amener pour leur montrer
comment les choses se passent
là-bas. Ce qu'il y a de beau au
Portugal c'est son histoire, alors
qu'ici elle n'a que cent ans,
disons.
CLINIQUE DE MÉMOIRE
— un immigrant portugais
La première préoccupation des parents
portugais est d'offrir à leurs enfants
une formation supérieure à celle qu'ils
ont reçue au Portugal. Jusqu'à la fin
des années 1970, l'anglais exerce une
forte attraction et le système scolaire
anglophone semble plus accueillant.
La majorité des enfants portugais
fréquentent alors les écoles Our Lady
of Montreal, D'Arcy-McGee et Saint
Patrick, situées dans le Plateau MontRoyal. En 1977, la Charte de la
langue française oblige les enfants
d'immigrants à fréquenter des écoles
françaises. Au cours des années 1980,
les écoles françaises Saint-Jean-Baptiste,
Jean-Jacques-Olier, Jeanne-Mance et
Saint-Louis accueillent les jeunes
portugais du même quartier, qui
représentent alors la moitié de leurs
élèves.
La diversité des langues introduites
dans la communauté complique un peu
les relations entre les générations. Les
jeunes commencent progressivement
à parler une langue différente de celle
de leurs parents, qui se sentent
Au Portugal, je travaillais
dans les champs. J'ai fait la
troisième année. À l'époque,
qui étudiait ? On ne pouvait
pas étudier. On devait
travailler.
CLINIQUE DE MÉMOIRE
— une immigrante portugaise
Langue nationale de tout le
Portugal dès le XIIIe siècle, le
portugais est aujourd'hui parlé
dans huit pays par près de
200 millions de lusophones ;
il devance ainsi le français
parmi les langues les plus
parlées dans le monde.
Scène de chasse, réplique d'une tapisserie du 17e siècle. Azulejos. Carreaux
de faïence vernissés et peints à la main. Réalisé par madame Ana Paula
Araujo à Montréal, 2003.
Exposition Encontros au Centre d’histoire de Montréal, 2003-2004.
Photo : Normand Rajotte. Collection Centre d’histoire de Montréal.
28
Les réalisations
Exposition Encontros au Centre d’histoire de Montréal, 2003-2004.
Photo : Normand Rajotte. Collection Centre d’histoire de Montréal.
incapables de les accompagner dans
leurs activités scolaires. Pour permettre
la communication entre parents et
enfants, transmettre leur héritage
culturel ou faciliter un possible retour
au Portugal, les Montréalais d'origine
portugaise ont voulu préserver leur
langue en créant des institutions
d'enseignement de langue portugaise
reconnues par les gouvernements des
deux pays. Dès 1958, sous l'égide de la
Commission des écoles catholiques de
Montréal, l'APC offre des cours de
portugais aux enfants de ses membres.
C'est cependant à la Mission Santa Cruz,
en 1971, que revient l'honneur d'avoir
créé la première véritable école primaire
portugaise, l'école Santa Cruz, qui offre
d'abord quatre années, puis six. En 1972,
l'école Portuguesa do Atlantico est
fondée avec l'appui de la banque du
même nom et offre la formation des
neuf premières années. À partir de 1975,
l'école secondaire Lusitana de Montréal
offre de la septième à la onzième.
D'autres écoles du samedi apparaissent
ensuite à La Salle (1981), Brossard (1983)
et Laval (1983).
Dans son combat pour exister, la
communauté s'est exprimée par la
voix d'écrivains, de gens de théâtre,
de danse et de cinéma, de journalistes,
d'historiens et de musiciens amateurs
et professionnels (du fado au rock). Elle
s'est aussi fait connaître grâce à un art
populaire raffiné, l'azulejo, et par sa
gastronomie devenue un incontournable
pour les Montréalais.
3. O Ensino e a Cultura
A primeira preocupação dos pais
portugueses foi de oferecer aos seus
filhos uma formação superiora à que eles
tinham recebido em Portugal. Nos finais
dos anos 1970 o Inglês exerce uma forte
atracção e o sistema escolar anglófono
parece mais acolhedor. A maioria das
crianças portuguesas frequentavam as
escolas anglófonas : Our Lady of MountRoyal, D'Arcy-McGee, Saint-Patrick,
situadas no Plateau Mont-Royal. Em
1977, a carta da Língua Francesa obriga
os filhos dos imigrantes a frequentarem
as escolas francesas. Nos anos 1980, as
escolas francesas de Saint-Jean-Baptiste,
Jean-Jacques-Olier, Jeanne-Mance e
Saint-Louis recebem os alunos
portugueses do bairro que representam,
então, metade dos seus efectivos.
Esta situação introduziu na comunidade
uma diversidade de línguas que
dificultam um pouco as relações entre as
gerações Os jovens começam progressivamente a falar uma língua diferente da
dos pais, que se sentem incapazes de os
acompanhar nas actividades escolares.
Para permitir a comunicação entre pais
e filhos ; transmitir uma herança cultural
ou facilitar um eventual e possível
regresso a Portugal, os montrealenses de
origem portuguesa sempre desejaram
preservar o seu idioma, criando instituições de ensino de língua portuguesa
reconhecidas pelos governos dos dois
países.
No seu combate pela existência, a
criatividade da Comunidade tem-se
exprimido através dos seus escritores,
dos seus jornalistas, dos seus historiadores, das pessoas ligadas ao teatro, à
dança, ao cinema, dos seus fadistas, dos
músicos amadores, dos grupos de rock.
Tem-se igualmente feito conhecer
através de uma arte popular requintada,
o azulejo, sem esquecer a gastronomia
portuguesa que se tornou uma atracção
para os montrealenses.
Procuro ensinar aos
meus filhos donde vim,
procuro levá-los lá, como
se passam lá as coisas. De
resto, penso que o que é
giro em Portugal é a sua
história, contrariamente
aqui, que tem uma centena
de anos, digamos.
CLINICA DA MEMÓRIA
Tornada língua nacional no
conjunto do território português do
século XIII, o Português é hoje
falado em 8 países por cerca de
200 milhões de lusófonos, ultrapassando o francês que está na 8ª
posição das línguas mais faladas
do mundo.
— um imigrante português
Exposition Encontros au Centre d’histoire de Montréal, 2003-2004.
Photo : Normand Rajotte. Collection Centre d’histoire de Montréal.
Em Portugal, eu trabalhava
no campo. Fiz a 3ª classe.
Na altura quem estudava ?
Não se podia estudar. Tinha
que se trabalhar.
CLINICA DA MEMÓRIA
— uma imigrante portuguesa
Já em 1958, a APC, sob a égide da
Comissão das Escolas Católicas de
Montreal, dispensa cursos de português
aos filhos dos membros. No entanto,
passados 8 anos estas aulas terminaram.
Cabe à Missão Santa-Cruz os louros de
ter criado a primeira verdadeira escola
primária portuguesa em 1971 com a
designação de Escola Portuguesa de
Santa Cruz, de início com 4 anos de
escolaridade e mais tarde com 6.
Paralelamente, em 1972, foi fundada a
Escola Português do Atlântico com apoio
do banco do mesmo nome e que oferece
uma formação do 1º ao 9º ano. Em 1975,
a Escola Secundária Lusitana permite a
frequência do 7º ao 11º ano. No início
do anos 80 novas escolas de sábado
surgem: La Salle (1981), Brossard (1983)
e Laval (1983).
Livres écrits par des auteurs Luso-Montréalais.
As realizacões
29
Exposition Encontros au Centre d’histoire de Montréal, 2003-2004.
Photo : Normand Rajotte. Collection Centre d’histoire de Montréal.
En-tête du premier hebdomadaire portugais au Canada, aujourd’hui disparu,
le Luso-Canadiano.
En-tête du bulletin Oriental, bulletin du Club Oriental portugais de Montréal,
aujourd’hui disparu.
4. Les médias
Les premiers journaux communautaires
naissent dans la tourmente de conflits
idéologiques entre la droite et la gauche.
Le premier journal de langue portugaise
canadien est le Luso-Canadiano; créé en
1958, il affiche son anti-salazarisme
jusqu'en 1971. La droite lusomontréalaise ne tarde pas à réagir
en fondant la Voz de Portugal, un
journal favorable aux gens d'affaires
et au régime de Salazar. Publié pour la
première fois le 25 avril 1961, il délaisse
rapidement les guerres idéologiques pour
devenir un journal d'information. C'est
ce type de journalisme qu'on pratique
aussi dans les pages du Journal do
Emigrante (1978) et dans celles du
Luso-Presse (1996).
Publicités de trois stations de radio diffusant des émissions portugaises.
30
Les réalisations
Sur les ondes de la radio montréalaise,
la présence portugaise remonte à 1962.
Hora Portuguesa, la toute première
émission portugaise, est alors diffusée
tous les dimanches sur les ondes de
CFMB. La très colorée émission
Portugalissimo prend ensuite la relève
et touche encore aujourd'hui un public
fidèle. Communautaire et multilingue,
Radio Centre-Ville (102,3 FM) fait une
entrée remarquée dans le paysage
montréalais en 1972 et intègre, dès ses
débuts, une équipe portugaise. Encore
aujourd'hui, elle offre à ses auditeurs
portugais une programmation quotidienne comportant chansons, nouvelles,
interviews et annonces communautaires.
Des stations privées voient aussi le jour ;
Radio Club de Montréal est la plus jeune
d'entre elles.
C'est au début des années 1970 que
les Portugais de Montréal créent une
télévision à leur image. Diffusée en 1971,
Reflets du Portugal est la première
émission de télévision en portugais
produite au Québec. La Televisão
Comunitária Portuguesa de Montreal
diffuse ensuite Estamos no Quebeque et
Luso-Québécois, qui présentent des
nouvelles du Portugal et de la vie
communautaire luso-québécoise, et les
fameuses telenovelas brésiliennes
écoutées religieusement par bon nombre
de Portugais au cours des années 1980.
Depuis quelques années, l'émission
Luso-Montreal a pris la relève sur la
chaîne Global TV.
4. Os meios de comunicação
Os primeiros jornais comunitários
nasceram na tormenta de conflitos
ideológicos entre a esquerda e a direita.
O Luso-Canadiano nasce em 1958.
Torna-se no primeiro jornal de língua
portuguesa no Canadá e é claramente
anti-salazarista até ao seu desaparecimento em 1971. A direita lusomontrealense não tarda a reagir e
funda um jornal concorrente A Voz
de Portugal, favorável aos homens de
negócios e ao regime de Salazar.
Publicado pela primeira vez no dia
25 de Abril de 1961, este jornal
abandonou, desde há muito, as guerras
ideológicas para se tornar num órgão
de informação generalista. É também
este tipo de jornalismo que é praticado
pelo Jornal do Emigrante (1979) e mais
recentemente pelo Luso-Presse (1996).
A presença portuguesa na rádio começou
em 1962 com uma primeira emissão
intitulada Hora Portuguesa e difundida
todos os domingos nas ondas da estação
CFMB. De há alguns anos a esta parte, o
programa Portugalissimo tem uma
audiência fiel. Em 1972, uma nova rádio
comunitária e multilingue aparece no
panorama radiofónico montrealense: a
Rádio Centre-Ville. Desde o início da sua
formação tem integrada uma equipa
portuguesa. Ainda nos nossos dias,
a 102,3 F.M difunde para os seus
ouvintes portugueses uma programação
quotidiana com canções, notícias, entrevistas e anúncios comunitários. Houve
também várias estações de rádio
privadas das quais a mais recente
é a Rádio Clube de Montreal.
Os portugueses de Montreal criaram
também emissões de televisão a partir
dos anos 1970. Reflexos de Portugal,
produzido em 1971, foi o primeiro
programa de televisão portuguesa do
Quebeque. Nos anos seguintes, houve
a criação da Televisão Comunitária
de Montreal com os seus programas
Estamos no Quebeque e Luso-Québécois
que difundiam notícias e actualidades da
comunidade e de Portugal, sem esquecer
as famosas telenovelas brasileiras,
religiosamente seguidas por um número
considerável de portugueses nos anos
1980. Ultimamente, a emissão LusoMontreal veio substituir estes
programas na rede Global TV.
Couverture du magazine culturel A Portinhola, n° 1 (janvier 1970),
aujourd’hui disparu. Édition du Centre culturel portugais du Canada,
Montréal. Collection Fernando Pires.
Journaux communautaires, éditions 2003.
As realizacões
31
L'immigration
Une aventure excitante
Un combat incessant
Immigrer, c'est à la fois une aventure
excitante et un combat incessant entre le
besoin d'être ce que l'on est et d'apprivoiser
son nouveau pays. En témoignent les propos
recueillis lors des CLINIQUES DE MÉMOIRE,
organisées en divers endroits par le Centre
d'histoire de Montréal et le Carrefour des
jeunes lusophones du Québec au printemps
2003, avec la collaboration de la Maison
des Açores du Québec, de la Mission Santa
Cruz et de l'Association des paroissiens de
Notre-Dame-de-Fatima de Laval.
Conversation entre voisines, rue Saint-Urbain, 1990. Collection : Mario Gonçalves.
Nos enfants sont bien intégrés. Ils
aiment le Québec, la liberté qu'ils ont. Ils
n'échangeraient jamais le Québec contre le
Portugal. Ils ont l'avantage d'être des enfants
d'immigrants portugais, ce qui leur permet
d'avoir une autre langue, une autre culture.
Quand je suis arrivé, j'ai été surpris par la
grosseur des voitures canadiennes qu'on ne
voyait pas dans les petites rues du Portugal.
UN IMMIGRANT PORTUGAIS
UN FILS D'IMMIGRANT PORTUGAIS
UNE IMMIGRANTE PORTUGAISE
C'est possible de reconnaître
un jardin portugais.
UNE MONTRÉALAISE
Quand on quitte son pays,
on ne sait pas à quel pays
on appartient.
Toutes les maisons bâties avec des
briques me semblaient laides.
UNE IMMIGRANTE PORTUGAISE
UNE IMMIGRANTE PORTUGAISE
CLINIQUES DE MÉMOIRE
Le chouriço a été ma porte d'entrée
dans la communauté portugaise.
UNE MONTRÉALAISE
Ici, les gens ne savaient même pas que le
portugais était une langue.
Il faut voir qu'il y a deux évolutions. La
personne qui émigre évolue au contact de
son nouveau pays tout en conservant les
traditions et la mentalité de son pays natal
qui, de l'autre côté de l'Atlantique,
poursuit lui aussi son évolution.
UN IMMIGRANT PORTUGAIS
UN IMMIGRANT PORTUGAIS
Il y a plus de ressemblances que de
différences. Parfois, on insiste sur
les différences, mais il y a plus de
ressemblances qu’on le croit.
Nous sommes une copie
du Portugal.
C'est comme si la communauté
portugaise ne rimait pas avec
modernité au sein même de la
communauté.
UN IMMIGRANT PORTUGAIS
UN IMMIGRANT PORTUGAIS
UN FILS D'IMMIGRANT PORTUGAIS
La communauté va disparaître d'ici
quelques années. Il n'y a déjà plus
d'immigration, plusieurs retournent,
les jeunes s'éloignent et se marient
avec des gens d'autres nationalités…
Les prêtres font plus d'enterrements
que de baptêmes !
UN IMMIGRANT PORTUGAIS
32
Conclusion
Je ne suis ni un Portugais, ni un Européen, je
suis un Montréalais. Je suis Montréalais
surtout dans la façon dont j'agis, dans la
façon dont je me comporte socialement. Mais
c'est comme si j'avais plusieurs racines.
On est un peu de tout. Je me considère
davantage portugaise même si je vis ici depuis
plusieurs années. J'aime le Québec comme si
c'était mon pays. C'est mon amour, ma patrie,
mais tous les immigrants gardent dans leur
cœur l'amour, la saudade de leur terre natale.
UNE IMMIGRANTE PORTUGAISE
Combien de questions se dissimulent
derrière ces affirmations ? Les Portugais
sont au Québec depuis 1953. Ces 50 années
de voisinage ont-elles suffi aux Québécois
et aux Portugais pour se connaître et se
comprendre ? Aujourd'hui, la communauté
portugaise de Montréal compte plus de
40 000 personnes, qui sont présentes dans
toutes les sphères d'activités sociales,
culturelles et économiques. Elles ont
transformé un quartier et lui ont redonné
vie, puis se sont dispersées aux quatre coins
de l'île en apportant avec elles un héritage
à partager.
Quel sera l'avenir de la communauté ?
L'immigration portugaise est stoppée,
la communauté vieillit et les nouvelles
générations cherchent à s'intégrer
davantage à la société montréalaise.
Les défis demeurent importants. Tradition
ou métissage, intégration ou assimilation,
discrétion ou affirmation ? Les réponses
à ces questions vous appartiennent.
C'est maintenant votre tour…
Os nossos filhos estão bem integrados.
Amam o Quebeque, a liberdade que têm,
eles nunca trocarão o Quebeque por Portugal.
Têm a vantagem de serem filhos de imigrantes
portugueses, o que lhes permite ter uma outra
língua, uma outra cultura.
A imigração
Uma aventura excitante
Um combate incessante
UMA IMIGRANTE PORTUGUESA
Imigrar é ao mesmo tempo uma aventura
excitante e um combate incessante entre
a necessidade de se ser o que se é e de se
integrar no novo país. O diálogo é por
vezes difícil mas real como o demonstram
os testemunhos recolhidos nas CLÍNICAS
DE MEMÓRIA realizadas em diversos locais
pelo Centre d’histoire de Montréal e pelo
Carrefour des jeunes lusophones du Québec
na Primavera de 2003, com a colaboração
da Casa dos Açores do Quebeque, da Missão
Santa Cruz, da Associação dos Paróquianos
de Nossa Senhora de Fátima de Laval.
Quando se sai do seu país, não
se sabe a que país se pertence.
UMA IMIGRANTE PORTUGUESA
É como se a comunidade
portuguesa não rimasse com
modernidade no seio da própria
comunidade.
Quando cheguei fiquei surpreendido com o
tamanho dos carros canadianos que não se
viam nas pequenas ruas de Portugal.
O chouriço foi a minha porta de
entrada na comunidade portuguesa.
UM MONTREALENSE
Aqui as pessoas nem sabiam que
o português era uma língua.
UM FILHO DUM IMIGRANTE PORTUGUÊS
UM IMIGRANTE PORTUGUÊS
CLÍNICAS DE MEMÓRIA
UM IMIGRANTE PORTUGUÊS
UMA IMIGRANTE PORTUGUESA
UM FILHO DUM IMIGRANTE PORTUGUÊS
UM IMIGRANTE PORTUGUÊS
Há muito mais semelhanças que diferenças.
Por vezes insiste-se nas diferenças, mas há
mais semelhanças do que se pensa.
A comunidade vai desaparecer
dentro de alguns anos. Já não há
imigração, muitos regressam, os
jovens afastam-se e casam-se com
pessoas de outras nacionalidades...
Os padres fazem mais enterros do
que baptismos !
Não sou um português, nem um europeu,
sou um montrealense. Sou sobretudo um
montrealense na maneira como ajo, como
me comporto socialmente. .Mas é como se
eu tivesse várias raízes.
Nós somos uma
cópia de Portugal.
UM IMIGRANTE PORTUGUÊS
É preciso ver que há duas evoluções. A
pessoa que emigra evolui em contacto com
o novo país, mas conserva também as
tradições, a mentalidade, uma cultura que
já não existe no país de origem, em
constante evolução.
UM IMIGRANTE PORTUGUÊS
Todas as casas feitas de tijolos
pareciam-me feias.
UMA IMIGRANTE PORTUGUESA
É possível reconhecer um
jardim português.
UM MONTREALENSE
É-se um pouco de tudo. Considero-me mais
portuguesa mesmo se eu tenho vivido aqui há
muitos anos. Amo o Quebeque como se fosse o
meu país. É o meu amor, a minha pátria, mas
todos os imigrantes guardam no seu coração o
amor, a saudade da sua terra natal.
UMA IMIGRANTE PORTUGUESA
Quantas questões não estão escondidas por detrás destas
afirmações ? Por isso as escolhemos como conclusão.
Os portugueses estão no Quebeque desde 1953.
Estes cinquenta anos de vizinhança foram suficientes
para se conhecerem, para se compreenderem ? Hoje,
a Comunidade Portuguesa de Montreal conta mais
de 40 000 pessoas, presentes em todas as esferas das
actividades sociais, culturais e económicas. Transformaram
um bairro e deram-lhe de novo vida, depois dispersaramse pelos quatro cantos da ilha levando consigo um
património a partilhar.
Qual será o futuro da Comunidade ? A imigração
proveniente de Portugal parou, a Comunidade envelheceu
e as novas gerações procuram uma maior integração
na sociedade montrealense. Pela frente há importantes
desafios. Tradição ou mistura, integração ou assimilação,
discrição ou afirmação ? A resposta cabe agora a todos vós.
Repas entre Montréalais de toutes origines, rue Saint-Urbain, Montréal, 1995. Collection Mario Gonçalves.
Conclusão
33
Bibliographie — Bibliografia
Aboud, Brian et Anna Maria Fiore, dir.
Profils des communautés culturelles du
Québec. Québec, Ministère des relations
avec les citoyens et de l'Immigration,
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Alpalhão, João António et Victor M.P. da
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éditions de l'Université d'Ottawa, 1979.
Anderson, Grace M. et David Higgs,
L'héritage du futur — Les communautés
portugaises au Canada. Toronto, coll.
Histoires des peuples du Canada, 1979.
Andrade, Simão Miguel, « La propriété et
le travail : l'enracinement des Portugais
sur la Main », Montréal, RCHTQ, vol. 28,
numéro 1 (75), printemps 2002.
Antunes, M. L. Marinho, « Vinte anos de
emigração portuguesa: alguns dados e
comentários », Análise Social, 30-31 (8),
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Eusébio, Joaquim. Falando Português em
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Teixeira, Carlos, « La mobilité
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de première génération à Montréal »,
mémoire de maîtrise, Montréal, UQAM,
1986.
Site Internet
Carvalho, Manuel :
http://manuelcarvalho.8m.com/
SATURNIA.html
Noivo, Edite, « Family life-worlds and
social injuries: three generations of
Portuguese-Canadians », thèse de
doctorat (sociologie), Montréal,
Université de Montréal, 1992.
Crédits
Miguel Simão Andrade,
Jean-François Leclerc
Traduction anglaise
Darcy Dunton, Sharon Helfer,
Carlos J.P.do Rio
Traduction portugaise
Luis Aguilar, Amadeu de Moura,
Nelson Figueiredo
Trame sonore et vidéo des cliniques
Nicolas Fonseca, Jorge Martinho,
Shift communications inc.
Isabel dos Santos
Équipes
Encontros. La communauté portugaise.
50 ans de voisinage
Gestion et coordination
Coordination du projet
Assistance à la coordination
Jean-François Leclerc
Joaquina Pires
Linda Rougeau
Publication
Révision (français)
Moura, Manuel de Almeida et Imitério
Soares. Pionniers : l'avant-garde de
l'immigration portugaise. Montréal,
2003.
Rédaction
Voix
Lavigne, Gilles. Les ethniques et la ville,
l'aventure urbaine des immigrants
portugais à Montréal. Montréal, Le
Préambule, 1987.
Moura, Manuel de Almeida. Les
Portugais dans l'exploration et la
colonisation de l'Est du Canada au
XVIe siècle. Montréal, 1992.
Miguel Simão Andrade, Élodie
Choqueux, Marc-André Delorme,
Joviano Vaz
Vincent Cardinal (Studio Plasma)
Consultation en histoire
Marques, Domingo et João Medeiros.
Imigrantes Portugueses, 25 anos no
Canadá. Édition Movimento Comunitário
Português, 1978.
Recherche, collecte et entrevues
Trame sonore de l'exposition
Higgs, David, dir. Portuguese Migration
in Global Perspective. Ontario, The
Multicultural History Society of Ontario,
1990.
Lopes, Duarte Nuno, « Peregrinação:une
histoire des communautés portugaises du
Québec (1953-1995) », thèse de doctorat
(histoire), Montréal, UQAM, 1996.
34
Silva, Augusto da, « Eleições 75 :
Fenómeno socio-cultural », Economia e
Sociologia, 1976.
Miguel Simao Andrade
Rédaction (portugais) et consultation en histoire
Joaquim Eusébio
Michelle Hébert
Coordination
Josée Lefebvre
Conception et mise en pages
jielle infographie
Traduction (portugais)
Joaquim Eusébio
Vitalia Rodrigues
Exposition
Encontros. La communauté portugaise.
50 ans de voisinage
Idée originale
Miguel Simão Andrade, Maria do
Patrocinio Lucas, Joaquina Pires
Jean-François Leclerc, Julie Leclerc,
Joaquina Pires
Gestion des prêts
Élodie Choqueux, Stéphanie Mondor
Communications
André Gauvreau
Comité des cliniques
Miguel Simão Andrade, Sandra Simão
Andrade, Élizabeth Barbosa, MarieHélène Brunet, Élodie Choqueux, Éric
Coupal, Karine da Costa, Marc-André
Delorme, Carlos J.P.do Rio, Nicolas
Fonseca, Nancy Gonçalves, Sandy
Gonçalves, Nuno Lobo, Jorge Martinho,
Vitor Matias, Luis Neves, Carla Oliveira,
Joaquim Oliveira, Gabriela Maria Pecht,
Rosana Pires-Gonçavles, Marie-Eve
Plante, Claudia Ribeiro, Susana Sequeira
Nous remercions chaleureusement les personnes
et organismes qui ont aimablement prêté leurs
photographies, documents, artefacts et objets
originaux, et ont contribué aux événements
d'Encontros.
Nous remercions également le personnel du
Centre d’histoire de Montréal.
Concept original
Jean-François Leclerc, Joaquina Pires
Scénario
Jean-François Leclerc, Maria do
Patrocinio Lucas, Joaquina Pires
Design
Paul Martin [moitiémoitié]
Muséographie
Julie Leclerc [moitiémoitié]
© Centre d’histoire de Montréal
Dépôt légal — 1er trimestre 2004
Bibliothèque nationale du Québec
ISBN 2-7647-0350-3
Les cliniques de mémoire
As clínicas da memória
Célébrer et conserver la
mémoire de la communauté
portugaise de Montréal
Celebrar e conservar a
memória da comunidade
portuguesa de Montreal
Pour souligner le 50e anniversaire de la
communauté portugaise montréalaise,
le Centre d'histoire de Montréal et le
Carrefour des jeunes lusophones du
Québec ont l'idée d'organiser une
collecte de témoignages et d'objets.
L'événement se prépare et a lieu alors
qu’une grande partie de la communauté
ressent l'urgence de renouer avec sa
propre histoire, qu'elle méconnaît ou
qu'elle a peu à peu oubliée. Au même
moment, les immigrants de la première
génération commencent à disparaître,
emportant leurs souvenirs, .
A ideia de organizar as clínicas da
memória nasceu da vontade, partilhada
por uma grande parte da comunidade, de
reatar ligações com uma história desconhecida e esquecida numa época
charneira em que os imigrantes
da primeira geração começam a
desaparecer levando com eles as suas
recordações. As clínicas, organizadas
conjuntamente pelo Centre d'histoire de
Montréal e pelo Carrefour Lusophone,
tinham como objectivo sensibilizar,
recolher e preservar a memória dos
quebequenses de origem portuguesa
de todas as gerações e de colher as
impressões dos quebequenses que
com eles conviveram como vizinhos ao
longo destes 50 anos de história comum.
Le projet prend la forme de « cliniques de
mémoire » destinées aux Québécois
d'origine portugaise de tous les âges et
aux Québécois qui les ont côtoyés à
Montréal, au cours de ce demi-siècle
de voisinage. Avec la collaboration
d'organismes communautaires portugais,
quatre cliniques sont mises sur pied dans
la région montréalaise. Les gens sont
invités à y exposer leurs objets, leurs
photographies de famille ainsi
que leurs souvenirs et à y raconter
leur histoire à une équipe de jeunes
interviewers, encadrés par le Centre
d’histoire de Montréal.
Cloisons pour les entrevues, sarraus,
stéthoscopes, fiches d'enregistrement
et rafraîchissements : pour le plaisir,
la cueillette prend les apparences d'une
collecte de sang et se transforme en
événement festif. Près d'une centaine
d'entrevues en profondeur sont alors
enregistrées.
Ces cliniques ont permis des échanges
entre les diverses générations de la
communauté portugaise et entre
celle-ci et des Montréalais de toutes
les origines. L'histoire fascinante des
réfugiés politiques de gauche, militants
anti-salazaristes et anticolonialistes,
pionniers exploités, réfugiés économiques, entrepreneurs et émigrants
clandestins fuyant les guerres coloniales
a étonné les jeunes. Ils ont été surpris
de découvrir, au-delà des stéréotypes,
de l'uniformité apparente et de la
bonne entente, la diversité de leur
communauté. En somme, ils ont fait
la connaissance de la réalité des
immigrants et de leurs moments
difficiles ainsi que celle de leurs joies,
de leurs réussites et de leurs fiertés.
Nas quatro clínicas que foram
organizadas e tiveram lugar em
diferentes sítios da região montrealense,
com a colaboração de organismos
comunitários portugueses, as pessoas
eram convidadas a virem expor os seus
objectos, fotografias da família, as suas
lembranças e recordações e a contar a
sua história pessoal a uma jovem equipa
de entrevistadores.
L’équipe responsable des cliniques. Aux premiers
rangs, les membres de la Maison des Açores. Derrière, les
interviewers. Clinique de mémoire, Maison des Açores,
Montréal, 5 avril 2003.
A equipa das clínicas. Na primeira fila, os membros
da Casa dos Açores. Na última fila, os jovens entrevistadores. Clínica da memória na Casa dos Açores,
Montreal, 5 de Abril de 2003.
En attendant l’entrevue. Clinique de mémoire, Mission
Notre-Dame de Fatima, 4 mai 2003.
Enquanto se espera pela entrevista. Clínica da memória na
Missão de Nossa Senhora de Fátima, 4 de Maio de 2003.
Esta colecta de informação adoptou
a forma de uma clínica de recolha de
sangue, com um espaço isolado por
cortina para preservar a privacidade,
batas de pessoal clínico, estetoscópios,
fichas de registo do paciente, bolos e
refrigerantes o que deu um aspecto
festivo ao evento. Foram feitas cerca
de 100 entrevistas.
As clínicas favoreceram um intercâmbio entre as diversas gerações
da comunidade e entre montrealenses
de todas as origens. Permitiram ainda
realçar as histórias e a diversidade desta
comunidade, para além dos estereótipos.
Os jovens ficaram surpreendidos ao
descobrirem a diversidade dissimulada
numa aparente uniformidade e numa
suposta e relativa compreensão
almejada pela comunidade: refugiados
políticos de esquerda, militantes
anti-salazaristas e anti-colonialistas,
refugiados económicos, empresários,
imigrantes clandestinos fugindo das
guerras coloniais, fazem todos parte de
uma história fascinante. Foi facultado
aos jovens conhecerem estas facetas
dolorosas da realidade imigrante, mas
também os seus momentos de alegria,
de êxito e de orgulho.
Pendant une entrevue. Clinique de mémoire, Mission
Santa Cruz, Montréal, 27 avril 2003.
Durante uma entrevista. Clínica da memória na Missão
de Santa Cruz, Montreal, 27 de Abril de 2003.
Pendant une entrevue. Clinique de mémoire, Maison des
Açores, Montréal, 5 avril 2003.
Durante uma entrevista. Clínica da memória na Casa dos
Açores, Montreal, 5 de Abril de 2003.
Partagé entre deux univers,
Dans une lutte insensée et sans normes,
Je vis depuis longtemps,
Entre deux langues, deux villes, deux pays,
Celui qui m’a accueilli et celui de mes racines.
Vivo há muito entre dois mundos dividido,
Entre duas línguas, duas terras, dois países,
Aquele que me acolheu e o das raízes,
Numa disputa sem normas nem sentido.
Fernando André, extrait du poème Dois mundos, tiré du livre Nas Asas do Vento, éditions Chartrand, 2000.
La réalisation de ce cahier pédagogique a
été rendue possible grâce à la participation
des partenaires suivants.

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