REVUE DE PRESSE - Théâtre Vidy Lausanne
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REVUE DE PRESSE « Go down, Moses » Romeo Castellucci Presse écrite • 30.08.2014 24 heures Go down, Moses • Été 2014 Regards Go down, Moses – Théâtre Vidy-Lausanne • 24.10.2014 24 heures Sophie Grecuccio L’Hebdo Mireille Descombes Les Inrocks Le Moïse de Castellucci poursuit son exode à Vidy • 27.10.2014 • 27.10.2014 • 28.10.2014 • 28.10.2014 • 28.10.2014 • 28.10.2014 Vidy blog Culturieuse Le Temps Marie-Pierre Genecand NZZ Barbara Villiger NZZ Barbara Villiger L’énigmatique « Go down, Moses » de Romeo Castellucci « Go down, Moses » : Castellucci questionne Dieu pour l’art Go down, Moses Romeo Castellucci, le royaume des ombres Der Exodus, die Wüste, das Goldene Kalb Du sollst dir kein Bildnis machen Radio • 10.11.2014 France Culture Spectacle vivant : Go down, Moses de Romeo Castellucci 26 24 heures | Vendredi 24 octobre 2014 27 24 heures | Vendredi 24 octobre 2014 Culture&Société Culture Société Gastro Ciné Conso Sortir Les gens Cinéma «Gamin, moi aussi, j’étais un Bouboule» Le cinéaste Bruno Deville dérive à partir de son enfance dans un conte présenté par la Cinémathèque suisse en avant-première. Surréaliste Cécile Lecoultre L a mèche en bataille, Bruno Deville, 38 ans, rigole: «Depuis le 19 juin, j’ai le passeport suisse, même si par nature, éducation et j’en passe, je reste Belge. En fait, je me considère comme un rien du tout.» En jargon wallon, ça veut dire beaucoup. Ce filmeur aux semelles de vent précise: «Tout s’est précipité ces derniers mois, je potassais cet examen de naturalisation dans le TGV qui roulait vers Bruxelles, je rentrais en bossant sur le scénario de Bouboule.» Dès les premières images de ce road-movie à bicyclette, les ciels saturés de tourments hantent comme une toile flamande. Ça ne s’arrange pas ensuite, quand un éléphant digne d’élucubrations surréalistes ondule dans un terrain vague. Là, Bouboule, 12 ans, 101 kilos et 350 grammes, rêvasse sur son banc. «Gamin, moi aussi, j’étais un Bouboule. Sauf que je m’appelais Bubulle. Ce shoot alimentaire de l’éléphant… après l’école, je piquais un billet à ma mère, j’achetais un cornet de frites, avec de la sauce Samouraï ou Mammouth. J’hallucinais dans ma bulle de chaleur et de gras.» Explications. Bruno Deville, 38 ans, Belge d’origine, Suisse d’adoption, a triomphé au Festival de Zurich avec son premier film, Bouboule. Bouboule, comme votre série télé Crom et ses éboueurs, s’attachent aux marginaux. Spécificité belge? Et mes courts-métrages parlaient déjà de bouchers, de boulistes: j’ai souvent entendu qu’il n’y avait qu’un Belge pour proposer des concepts pareils… S’il y a en moi l’intello qui essaie d’analyser, il y a aussi ce penchant pour les histoires terriennes. Vous considérez-vous comme un réalisateur suisse ou belge? Tentons européen francophone? J’ai étudié à l’ECAL à Lausanne, une école aussi renommée que l’INSAS à Bruxelles. Là, mon rêve s’est matérialisé. Soudain, je touchais du doigt des moyens techniques beaucoup plus luxueux. Avec les élèves, nous pouvions rencontrer des cinéastes, des techniciens: dans cette «famille», le cinéma devenait la possibilité d’un mé- tier. C’est là aussi que CAB Productions m’a découvert et aiguillé sur un stage avec mon compatriote Benoît Mariage, pour le tournage des Convoyeurs attendent, qu’ils cofinançaient. Comment comparer les conditions de production suisses et belges? Disons qu’avec toutes les commissions fédérales et autres, il y a plus de sous en Suisse. En Belgique, le cinéma est une industrie réelle, branchée sur le Tax Shelter, fortement connectée à la France, au Luxembourg. Alors qu’ici le septième art reste un artisanat, bricole de touche-àtout doués, les Belges offrent un savoirfaire de spécialistes. Au-delà, ça reste dans le cliché de Benoît Poelvoorde: tu as une voiture qui gêne dans le champ. En France, le premier assistant demande au deuxième de la déplacer, celui-ci délègue à un troisième, etc. En Belgique, les trois se précipitent en même temps! La Suisse, elle, s’évite les professionnels de la profession. Vous voulez dire que chez nous il n’y a pas de troisième assistant? Je plaisante, bien sûr. Même si, d’un point de vue matériel, le cinéma suisse, ce n’est pas simple. La tentation de faire de la télé devient alors très forte. Ainsi, j’ai refusé deux confortables propositions de séries: elles m’auraient totalement accaparé et empêché de songer à un autre long-métrage. Et une fois pris là-dedans… U Eclairage «Bouboule, je le vois comme un Bouddha joyeux dans sa transe de sucre et de graisse, accablé d’un côté, défoncé de poésie de l’autre», dit Bruno Deville. Dans ces instants de magie calorique, Bouboule s’élève vers les «grands petits films», échappant à son pesant label «sujet de société», le «maigrir ou mourir», pour «dealer avec la masculinité». Sur ce postulat, le cinéaste Bruno Deville a consulté plusieurs associations, confronté ses souvenirs aux récentes recherches. Découvert en pleine rue, le jeune David Thielemans éblouit, en troublante osmose. «Nous nous sommes reconnus. A moi qui avais vécu ça, enfant, il disait: «Je suis ton petit moi.» Désormais, pas question de nous abandonner.» Pourtant, Bouboule ne séduit jamais tant que dans l’épure: quand une camarade de galère, qui, pelotant sa poitrine de petit mâle, fait oublier au garçon les injures cruelles, les «soutien-gorge à pattes» et autres. «Et les hormones frétillent…» La même fille lui tend ses bras marqués par les cicatrices d’un suicide raté. L’essentiel explose en Les livres en français ont à nouveau leur antre dans la Grande Pomme. Depuis un mois, les amoureux de la langue de Proust se bousculent chez Albertine Contrôle qualité A l’occasion des 25 ans de la série Les Simpson, un ouvrage illustré feuillette l’histoire du clan dans l’ordre chronologique. Edifiant Le comédien David Thielemans a trouvé un grand frère en Bruno Deville, cinéaste de Bouboule, jadis lui aussi enfant obèse. DR Craigniez-vous de sombrer dans le format télé-réalité avec Bouboule? Beaucoup! Je voulais éviter à tout prix la success story du môme qui pose 30 kilos au bout d’une heure trente, avec la photo finish des doigts en V comme vainqueur. Avec mon scénariste Antoine Jaccoud, nous avons décalé le sujet du documentaire pour pointer un héros moderne, un cas limite de non-assistance à personne en danger. Lausanne, Capitole Lu 27, 20 h 30 (avant-première en présence du réalisateur). En salles dès me. Cote: VV Rens. 058 800 02 00 www.cinematheque.ch Ça vaut un quintal de poésie Livres VC5 Culte Lorsque, le 17 décembre 1989, Noël mortel (Simpsons Roating on an Open Fire) débarque sur les écrans du réseau Fox aux EtatsUnis, les spectateurs découvrent d’un coup Homer, Marge, leurs rejetons Bart, Lisa et Maggie, résidant à Springfield. Cette cité fictive amalgame tous les Springfield des Etats-Unis – il en existe six rien que pour l’Etat du Wisconsin. Ville moyenne pour une famille moyenne, elle tend un miroir plus ou moins déformant, sur le mode irrévérencieux, au concept de cellule familiale américaine. En ce jour décisif, quelques téléspectateurs perspicaces remarquèrent peut-être qu’un cheveu d’Homer traçait la forme d’un M et que son oreille évoquait un G stylisé: les initiales de son créateur, Matt Groening. Vingt-cinq ans plus tard, la tribu à la peau jaune et aux mains à quatre doigts, joue dans la cour des grands. Elle possède son étoile au Walk of Fame, 7021, Hollywood Blvd, depuis 2000, se lèche sur un milliard de timbres de 44 cents dès 2009. Mieux, le Times Magazine a désigné Les Simpson comme la meilleure série télévisée du XXe siècle. Il manque peut-être le terme «d’animation» dans l’appréciation. Au-delà, cette saga culte démontre une phénoménale inventivité, gage de sa capacité de renouvellement. Empathie La librairie Albertine a ouvert fin septembre à New York. AFP livres d’auteurs francophones en langue originale et des traductions en anglais. Niché au cœur d’un hôtel particulier au Gilded Age sur la Cinquième Avenue, au sein des services culturels de l’ambassade de France, le lieu accueille avec canapés et fauteuils de cuir, gran- Matthew Abram «Matt» Groening, 60 ans, est le créateur des Simpson. Il a déjà remporté 10 Emmy Awards pour cette série culte. particules d’authenticité. C’est sous les bourrelets du héros, dans le détail esquissé, que se concentre l’originalité de ce «work in progress». «C’est quoi subir le racisme, tailler une pipe, mettre une capote: ces questions affleurent sans volonté de s’appesantir.» A défaut de père, le gamin trouve ainsi une figure masculine dans un agent de sécurité aboyant ses ordres en allemand à son chien Rocco. «Rocco Siffredi… un gag basé sur l’observation, note le cinéaste. Ces dresseurs donnent souvent des noms hypervirils à leurs bêtes. Ce personnage limite nazillon devient un «semi-gentil», car le monde n’est pas manichéen. Pour l’anecdote, ma mère aussi, quand mon père l’a larguée, elle a pris un chien.» S’il laisse un parfum d’inachevé, à l’image du principal protagoniste qui semble démarrer une nouvelle vie alors que son film s’achève, Bouboule touche par son quintal de poésie. Quand chante – M – en générique de fin, impossible d’oublier l’histoire de ce rouquin qui ressemble à un char d’assaut avec un petit cœur de mobylette. Une librairie francophone cartonne à New York La librairie Albertine, qui porte le doux nom d’une héroïne de Marcel Proust, est le nouveau rendezvous des lettres françaises à New York. La ville n’avait plus de temple qui leur était dédié depuis la fermeture, en 2009, de la librairie de France du Rockefeller Center, au cœur de Manhattan. Bien que plus excentrée, Albertine se veut une réponse à ce manque, offrant Pour Homer Simpson, Marge, née Bouvier, est aussi belle que la princesse Leia des tables de bois et plafond d’inspiration Renaissance. Dans les rayons, le visiteur peut retrouver tant les grands titres de la rentrée littéraire que les Cours au Collège de France de Michel Foucault, partir sur les traces du psychanalyste Jacques Lacan ou se plonger dans des sections enfant ou bande dessinée bien fournies. On trouve aussi les confessions de Valérie Trierweiler. Mais seulement dans un tiroir, pour ceux qui le réclament. Quelque 3500 livres ont été vendus depuis l’ouverture. Un festival qui a marqué le lancement, et devrait devenir annuel, a rassemblé près de 1200 personnes en une semaine, dont de grands noms de la culture. Entouré de romanciers américains, l’écrivain français Emmanuel Carrère y a présenté son œuvre dimanche, en anglais. Olivier Assayas, Marjane Satrapi, Matthew Weiner (le créateur de Mad Men), le Prix Nobel de l’économie Joseph Stiglitz ont aussi participé à l’événement. «On est pleins tout le temps, on est crevés mais ravis», s’enthousiasme François-Xavier Schmit, libraire toulousain sélectionné parmi plus de 100 autres candidats pour donner corps et vie à la librairie, riche de 14 000 titres. Un lieu qui se veut résolument «autonome», selon son nouveau patron, même s’il est rattaché à l’ambassade de France. C.R./AFP Dès le premier épisode, les Simpson s’affichent au complet avec l’adoption de Petit Papa Noël, un lévrier mâle pas très rapide mais sympa. De là, les Editions de La Martinière ont eu l’excellente idée de proposer un livre illustré qui raconte de manière chronologique leur vie «d’avant». «Des millions, ou peut-être des milliards d’individus, ont regardé vivre les Simpson pendant un quart de siècle, explique Matt Groening en préface. Ils ont grandi mais sont restés semblables à eux-mêmes. Evidemment, Homer et Marge ont arrêté de vieillir, Lisa et Bart n’ont pas changé de classe depuis fort longtemps. Quant à Maggie, elle continue de se trimballer en turbulette bleue, une sucette à la bouche. Ceci ne veut pourtant pas dire qu’il n’y a ni début ni fin à la saga. Homer et Marge, comme tout le monde, ont eu leur coup de foudre…» Ce Portrait de famille se veut le livre des «premières fois» (et il y en a un paquet). Il pourrait tout autant s’intituler Les Simpson pour les nuls. Repéré pour vous Une princesse aux fourneaux Depuis 2013, La princesse des neiges a relancé le culte des demoiselles titrées, fantasme auréolé de rose des filles en fleur. Et dire que ce dessin animé Disney a failli ne jamais sortir: sujet à de constants remaniements, son scénario a même suscité un atelier d’écriture où les employés de Tonton Disney pourvus de sœurs étaient invités à partager leur expérience. Au-delà, la réussite de Frozen s’insinue même dans les cuisines. Voir le coffret édité par la prestigieuse maison de la Martinière, qui se pique d’initier les enfants aux Petites recettes de princesse. Carnet plastifié pour encaisser les éclaboussures, présentoir cartonné et collerettes diverses: pop cakes, financiers et cannelés adouciront l’existence, jusqu’à cet ambitieux diadème royal en pâte. La mention «faire obligatoirement avec les parents» s’impose. C.LE Petites recettes de princesse July Zaglia Ed. de la Martinière Portrait de famille: Homer bébé, puis adolescent, est déjà un gentil goinfre. Marge et Homer, qui a toujours ses cheveux, se marient. Le premier mot de Lisa est «Bart». 24TH CENTURY FOX/DE LA MARTINIÈRE Ne reculant pas devant la difficulté, l’auteur commence l’histoire il y a 67 millions d’années, à l’époque des dinosaures. Comme Matt Groening s’émeut de sa propre témérité, le livre fait un grand saut dans le temps, jusqu’au début du XXe siècle. Débarqués d’un paquebot, Orville et le reste de la famille Simpson, fringants émigrants venus d’Europe, emménagent durant quelques mois dans la statue de la Liberté. «Mon En chiffres 1 statue de donut géant rose et entamé trône dans un parc de la bourgade de Springfield, Nouvelle-Zélande. 150 personnages, plus ou moins récurrents, sont utilisés dans la série. 450 calories aux 100 grammes de donut. La bière vient en prime. D’où l’embonpoint de Homer. 527 millions de dollars de recettes pour le long-métrage, The Simpsons Movie, (2007) de David Silverman. Une goutte d’eau par rapport au revenu global de la franchise, qui approche les 14 milliards de dollars. 552 épisodes télévisés de 21’, répartis sur 26 saisons. Et ça continue. 750 000 dollars, le budget moyen pour un épisode. père, explique Abe, le futur père de Homer, pensait que l’Amérique était la plus grande invention après le pain en tranches! Ce dernier avait été inventé l’hiver précédent.» «Naissance d’un bébé énorme et laid!» Homer a droit à la première page du Springfield Shopper en voyant le jour le 18 juin 1956. Devenu adulte, Homer rentabilise à lui seul une fabrique de donuts, concentre sur lui une multitude de défauts, de la fainéantise pathologique à l’égoïsme affirmé. Physiquement un peu enveloppé en raison d’une diététique particulière, ce patriarche possède cependant une qualité admirable: il sacrifierait tout pour sa femme et ses enfants. «Marge, tu es aussi belle que la princesse Leia et aussi intelligente que Yoda.» Marjorie Simpson, née Bouvier, symbole de patience et d’abnégation, mérite le compliment. Cette mère au foyer à la choucroute que ne renierait pas la fiancée de Frankenstein, rêvait, petite, de devenir la première femme astronaute. Reste que c’est elle qui a les pieds sur terre. Bernard Chappuis Le Moïse de Castellucci poursuit son exode à Vidy Les Simpson Portrait de famille Matt Groening - Nathan Kane Ed. de La Martinière Jeunesse, 308 p. En deux mots Mois vegan à Lausanne Théâtre L’énigmatique homme de théâtre italien Romeo Castellucci présentera Go down, Moses, dès samedi, en création au Théâtre de Vidy Provocateur, blasphèmatoire, iconoclaste? Si Romeo Castellucci ne se sent pas visé par les critiques qui l’entourent, il faut reconnaître que son théâtre peut génèrer un dérangement intime, un bouleversement puissant des sens poussant à l’introspection la plus profonde. Considéré comme l’un des artistes les plus doués de la scène internationale, l’Italien n’est pas VC5 Contrôle qualité Romeo Castellucci présente sa nouvelle pièce à Vidy. DR intéressé par un théâtre avant-gardiste. S’il agace et s’il heurte – à l’image de son spectacle Sur le concept du visage du fils de Dieu, qui, en 2011, a déclenché la fureur des catholiques intégristes – ce n’est pas pour alimenter les scandales et pour l’amour de la provocation. Il évolue, au contraire, dans le sillon de la tradition tragique, en concevant l’objet théâtral comme un outil apte à représenter le destin de l’homme. Mais pas de sacrilège en vue avec Go down, Moses, que le dramaturge propose en création au Théâtre de Vidy. Il y présente et sublime la figure prophétique de Moïse, la plus importante de la Bible hébraïque, recevant la Loi pour le judaïsme, préfigurant Jésus-Christ pour le christianisme et précédant le prophète Mahomet pour l’islam. La pièce nous guide à la découverte de différents moments de la vie de Moïse tels qu’ils sont racontés dans la Bible. Mais ne comptez pas sur Castellucci pour livrer une histoire lisse: il met en scène l’irreprésentable en créant une divagation musicale et visuelle à travers un enchaînement de tableaux et de fragments explorant les méandres de notre psyché. Depuis l’abandon du nourrisson sur les rives du Nil jusqu’à la vénération du veau d’or et à l’épisode du buisson ardent, en passant par l’obtention des tables de la Loi sur le mont Sinaï, il y cons- truit une réflexion poétique et brutale sur notre société actuelle. Le titre de la pièce fait référence au célèbre chant gospel des esclaves américains qui avaient fait du retour d’exil du peuple juif depuis Babylone et l’Egypte une métaphore solennelle de leur retour en Afrique. Ainsi, aujourd’hui, ce chant peut être interprété comme la condition d’un nouvel asservissement, invisible et contemporain, le nôtre. Sophie Grecuccio Lausanne, Théâtre de Vidy Sa 25 (19 h), di 26 (17 h), lu 27 et ma 28 (20 h) Rens.: 021 619 45 45 www.vidy.ch Manifestation Trente kilos de pommes ont été distribués hier à la place de l’Europe à Lausanne en vue du mois mondial vegan, en novembre. Le véganisme exclut les produits d’origine animale dans la nourriture, l’habillement ou les cosmétiques. Cours de cuisine ou idées shopping à l’appui, les vegan souhaitent montrer que s’y mettre n’est pas difficile. Menu complet sur www.asso-pea.ch. C.R. Nuit du court-métrage Cinéma La 17e édition de la Nuit du Court aura lieu à Lausanne le vendredi 21 novembre de 19 h à 4 h aux Galeries. Au programme: 20 séances sur 13 thèmes différents, et une carte blanche donnée à Ursula Meier et au FIFF. Infos sur www.nuitducourt.ch.S.G. Romeo Castellucci über sein «Moses»-Projekt: Der Exodus, d... http://www.nzz.ch/feuilleton/buehne/der-exodus-die-wueste-d... NZZ.CH BÜHNE Romeo Castellucci über sein «Moses»-Projekt Der Exodus, die Wüste, das Goldene Kalb 28.10.2014, 05:30 Uhr Bilder sind die falsche Piste – Romeo Castellucci will zum Unsichtbaren gelangen. (Bild: Simona Barducci) Bevor Romeo Castellucci ans Pariser Festival d'Automne weiterzieht, zeigt er die Uraufführung von «Go down, Moses» am Théâtre Vidy-Lausanne. Dort unterhielt er sich mit Barbara Villiger Heilig. Ihr neues Theaterprojekt «Go down, Moses» fokussiert auf eine zentrale Figur des Alten Testaments. Worin besteht Ihr Interesse für sie? Sie fasziniert mich schon lange aufgrund ihrer extremen Komplexität, Mehrdeutigkeit, Schönheit. Moses beeindruckt mich als Mensch, als religiöse Person, als politischer Chef und, vor allem, als mythologische Figur. Es gibt also verschiedene Aspekte. Und Moses ist der Protagonist des Buches Exodus im Alten Testament, das den Auszug der Israeliten aus Ägypten beschreibt – eines der schönsten Texte überhaupt, absolut gesehen. Die Bibel liest man heute aber eher selten. Die Bibel ist nicht irgendein Buch, sie ist das Buch schlechthin. Nicht aus religiösen Gründen, sondern aus narrativen. Ich kenne nichts Potenteres und Profunderes – profund im psychologischen Sinn – als die Bibel, speziell das Alte Testament. Es erzählt Geschichten von grosser Grausamkeit, aber auch von grosser Menschlichkeit. Eine Literatur, die die Zerbrechlichkeit des Menschen auszudrücken imstande ist, seine Schwachheit gegenüber dem Rätsel Gottes, dieser Macht, die im Alten Testament als schreckliche, furchterregende Macht auftritt. Ein militärischer Gott, hart, primitiv. Christliche Nächstenliebe kennt er keine. Moses wäre also ein Stellvertreter der Menschen? 1 sur 3 31.10.14 10:18 Romeo Castellucci über sein «Moses»-Projekt: Der Exodus, d... http://www.nzz.ch/feuilleton/buehne/der-exodus-die-wueste-d... Mich berührt, wie unsicher er ist, wie er zweifelt, wie er den Auftrag, sein Volk ins gelobte Land zu führen, nicht annehmen will, dieses Schicksal, das Gott ihm aufbürdet. Er äussert seine Zweifel sofort: Er sei schwach, alt, könne nicht gut reden. Welche Rolle spielt für Sie der Exodus? Es gibt verschiedene Stellen in diesem Buch, die für unsere heutige Gesellschaft eine beträchtliche Relevanz haben. Dazu gehört das Motiv des Exodus. Weggehen, auswandern – wohin? Wo spielt sich der Exodus ab? In der Wüste. Als «Wüste» haben Sie kürzlich in einem Interview die Informationsflut bezeichnet, in der wir uns heutzutage befinden. Ist diese Wüste vergleichbar mit derjenigen, die das Volk Israel durchquert? Sicher. Die Israeliten repräsentieren das Volk, in diesem Fall also uns. Dieses Volk ist eine Metapher für die menschliche Gemeinschaft. In der Wüste machen die Israeliten neue Erfahrungen: Einsamkeit, Verlorenheit – sie haben keinerlei Orientierung, nicht nur, was die Geografie angeht. Wenn Moses vierzig Tage lang abwesend ist, auf dem Berg Sinai, fühlen sie sich buchstäblich verloren. Sie wissen nicht, was tun, und klammern sich, verzweifelt, an ein goldenes Kalb. Das goldene Kalb ist ein weiteres aussagekräftiges Bild unserer Gesellschaft. Wie der Exodus und wie jene Wüste, als die ich unser dysfunktionales Informationszeitalter ansehe: Wir bekommen so viel zu sehen und zu hören, dass sich alles aufhebt in Indifferenz. Brauchen wir also einen neuen Moses? Es liegt nicht an mir, das zu beurteilen. Für meine Inszenierung habe ich mich auf Moses' Mutter konzentriert, die ihr Kind aussetzt, verlässt. Ein starkes Moment. So bin ich überhaupt zum Thema gekommen. Mütter, die Neugeborene im Stich lassen, sind ein verbreitetes Phänomen gerade auch in unserer westlichen Welt. «Go down, Moses», Ihr Titel, ist ein Zitat. So heisst ein Negrospiritual – die Schwarzen Amerikas, Sklaven, sahen in Moses ja einen Propheten der Befreiung –, und so heisst in der Folge ein Erzählband William Faulkners. Moses ist in der amerikanischen Literatur sehr präsent. Ich habe mich eingehend mit Nathaniel Hawthornes Kurzgeschichte «The Minister's Black Veil» befasst. Pastor Hooper, der sein Gesicht mit einem schwarzen Schleier verhüllt, ist eine Moses-Figur. Moses verhüllt sich zwei Mal, einmal vor Gott, dessen Anblick tödlich ist; einmal vor dem Volk, das er nicht erschrecken will, wenn er leuchtend, strahlend zurückkommt vom Berg Sinai. Obwohl er im Zentrum der Erwartung steht – als Chef –, zieht er sich zurück, entzieht er sich. Diese Geste schreibt auch Hawthorne seiner Novelle ein. Eine uneindeutige Geste: Wird Gott durch sie abgelehnt? Wehrt sich der Pastor, weil er Gottes furchtbares Antlitz gesehen hat? Oder ist es eine mystische Geste? Hawthornes Genie besteht darin, nichts zu erklären. Er versteckt den Grund, weshalb der Pastor sich verschleiert. Die – revolutionäre – Wirkung von dessen Geste resultiert aus ihrer Uneindeutigkeit. 2 sur 3 31.10.14 10:18 Romeo Castellucci über sein «Moses»-Projekt: Der Exodus, d... http://www.nzz.ch/feuilleton/buehne/der-exodus-die-wueste-d... Sie lesen die Bibel, Hawthorne oder Hölderlin, von dem ein anderes Ihrer Stücke ausging. Wieso diese im Theaterzusammenhang unüblichen Lektüren? Für mich sind das Texte, die sich gegenseitig widerspiegeln. Die Figur des Pastors Hooper und die des Empedokles sind Metaphern für den Künstler. Künstler nehmen etwas weg, subtrahieren – statt hinzuzufügen. Auch Rothko, dem ich eine Arbeit widmete, ist bezeichnend in dieser Hinsicht: Er ertrug die Idee nicht, dass seine Gemälde im Four Seasons Restaurant hängen sollten. Hölderlins Empedokles wirft sich in den Ätna, um sein Bild verschwinden zu lassen. Und auf den mosaischen Gesetzestafeln steht das Bilderverbot. Sie hingegen sind bekannt für Ihr Bildertheater. Ein Paradox. Eine falsche Piste. Ich setze Bilder ein, um sie zu überwinden, um zu jenem unsichtbaren Bild zu führen, das mich interessiert. Ihre Produktion «Sul concetto del volto nel figlio di Dio» hat viel zu reden gegeben. Sie zeigt einen Sohn, der seinen alten, gebrechlichen, unter Demenz und Inkontinenz leidenden Vater betreut. Dominiert wird die Bühne aber vom überdimensionierten Christusbild des Antonello da Messina. Für mich ist das eine perfekte Gegenüberstellung. Zur Schöpfung, zum Plan Gottes gehören auch die Exkremente. Dass die fundamentalistischen Katholiken, die dagegen demonstrierten, das Stück skandalös fanden, war für mich der eigentliche Skandal. – Darüber hinaus dachte das Stück nach über den Verfall der menschlichen Würde vor dem Blick des Erlösers. Ein Blick, der unerträglich wird. Sind Sie gläubig? Glauben oder nicht glauben ist eine private Angelegenheit. Das Theater jedoch ist etwas Religiöses. Nicht wegen der Inhalte. Sondern wegen der Struktur: Menschen versammeln sich vor einem Bild. Diese Begegnung ermöglicht einen Kontakt. Es passiert etwas, was über Worte hinausgeht. Die aktuelle Ausgabe der Zeitschrift «Lettre International» (Nr. 106) widmet sich schwerpunktmässig dem Theater und bringt ein ausführlich-vertiefendes Gespräch mit Romeo Castellucci. MEHR ZUM THEMA «Go down, Moses» Du sollst dir kein Bildnis machen 28.10.2014, 22:16 Uhr COPYRIGHT © NEUE ZÜRCHER ZEITUNG AG - ALLE RECHTE VORBEHALTEN. EINE WEITERVERARBEITUNG, WIEDERVERÖFFENTLICHUNG ODER DAUERHAFTE SPEICHERUNG ZU GEWERBLICHEN ODER ANDEREN ZWECKEN OHNE VORHERIGE AUSDRÜCKLICHE ERLAUBNIS VON NEUE ZÜRCHER ZEITUNG IST NICHT GESTATTET. 3 sur 3 31.10.14 10:18 Romeo Castelluci au sujet de son projet “Moïse” L’exode, le désert, le Veau d’or le 28.10.2014, 05h30 Avant de poursuivre sa route vers le Festival d’Automne à Paris, Romeo Castelluci présente sa dernière création “Go down, Moses” au Théâtre de Vidy-Lausanne. Il s’y est entretenu avec Barbara Villiger Heilig. Votre nouveau projet “Go down, Moses” se focalise sur une figure centrale de l’Ancien Testament. Comment s’explique votre intérêt pour elle? Elle me fascine depuis longtemps par son extrême complexité, son ambiguité et sa beauté. Moïse m’impressionne en tant qu’homme, en tant que personnage religieux, en tant que chef politique et surtout en tant que figure mythologique. Il y a donc divers aspects. Et Moïse est le protagoniste du livre de l’Exode de l’Ancien Testament, qui décrit la fuite des Hébreux hors d’Egypte - l’un des plus beaux textes qui soit, dans l’absolu. Aujourd’hui on lit plutôt rarement la Bible. La Bible n’est pas un livre quelconque, elle est le livre par excellence. Pour des raisons non pas religieuses, mais narratives. Je ne connais rien de plus puissant, ni de plus profond - au sens psychologique - que la Bible, particulièrement l’Ancien Testament. On y trouve racontées des histoires d’une grande cruauté mais aussi d’une grande humanité. Il s’agit d’une littérature en mesure d’exprimer la fragilité de l’Homme et sa faiblesse face à l’énigme que représente Dieu, cette puissance qui apparaît comme terrible et redoutable dans l’Ancien Testament. Moïse serait alors un représentant des humains? Je suis touché par son manque d’assurance et par le fait qu’il ne veuille pas se charger de la mission de conduire son peuple en terre promise, ce destin que Dieu lui inflige. Il exprime d’emblée ses doutes : il serait faible, vieux, et manquerait d’éloquence. Quel rôle joue l’Exode pour vous? Différents passages de ce livre ont une importance considérable pour notre société. Le motif de l’exode compte parmi eux. Partir, émigrer - où ça? Où est-ce que se joue l’exode? Dans le désert. Lors d’une récente interview vous avez employé le mot “désert” pour désigner le flux d’informations dans lequel nous nous trouvons actuellement. Ce désert est-il comparable à celui que traverse le peuple d’Israël? Assurément. Les Hébreux représentent le peuple, en l’occurrence nous. Ce peuple est une métaphore de la collectivité humaine. Dans le désert, les Hébreux sont amenés à faire de nouvelles expériences : la solitude, l’isolement. Ils n’ont rien qui puisse les 1 orienter, pas seulement en termes géographiques. Quand Moïse s’absente quarante jours durant sur le Mont Sinaï ils se sentent totalement perdus. Ils ne savent que faire et se raccrochent, dans leur désespoir, à un veau d’or. Le Veau d’or est une autre image éloquente de notre société. Au même titre que l’exode et que ce désert dans lequel je vois notre dysfonctionnelle ère de l’information ; nous recevons tant à voir et à entendre que tout s’annule et en devient indifférent. Avons-nous dès lors besoin d’un nouveau Moïse? Ce n’est pas à moi d’en juger. Pour ma mise en scène je me suis concentré sur la mère de Moïse qui abandonne son enfant. Un moment fort. C’est en fait ce qui m’a amené à ce sujet. Les mères qui délaissent leurs nouveaux-nés constituent un phénomène répandu, particulièrement dans notre monde occidental. “Go down, Moses”, votre titre, est une citation. C’est le titre d’un Negro Spiritual - les Noirs Américains, les esclaves, voyaient en Moïse un prophète de la libération – et aussi celui d’un recueil de récits de William Faulkner. Moïse est très présent dans la littérature américaine. J’ai beaucoup travaillé sur la nouvelle “The Minister’s Black Veil” de Nathaniel Hawthorne. Le pasteur Hooper qui dissimule son visage sous un voile noir est une figure de Moïse. Moïse se cache à deux reprises, une fois devant Dieu dont le spectacle est mortel, une fois devant le peuple pour ne pas l’effrayer quand il revient irradiant du Mont Sinaï. Alors que toutes les attentes se focalisent sur lui - en tant que chef - il se retire, se dérobe. Hawthorne inscrit également ce geste dans sa nouvelle. Il est équivoque : s’agit-il d’un rejet de Dieu? Ou d’un geste mythique? Le génie d’Hawthorne est de ne rien expliquer. Il tait la raison pour laquelle le pasteur se voile. La force - révolutionnaire - de ce geste résulte de son ambiguité. Vous lisez la Bible, Hawthorne et Hölderlin, dont découle l’une de vos dernières pièces. Pourquoi ces lectures inhabituelles dans un contexte théâtral? Pour moi ce sont des textes qui se font écho. La figure du pasteur Hooper et celle d’Empédocle sont des métaphores de l’artiste. Les artistes enlèvent quelque chose, ils soustraient au lieu d’ajouter. Rothko, à qui j’ai consacré un travail, est emblématique à cet égard. Il ne supportait pas l’idée que ses peintures soient exposées au ‘Four Seasons Restaurant’. L’Empédocle d’Hölderlin se jette dans l’Etna pour faire disparaître son image. Et sur les Tables de la Loi figure l’interdiction de faire des images. Vous-mêmes êtes pourtant précisément connu pour votre théâtre d’images. Un paradoxe. Une fausse piste. Je mets en place des images les dépasser, pour atteindre l’image invisible qui m’intéresse. Votre création «Sul concetto del volto nel figlio di Dio» a beaucoup fait parler d’elle. Elle montre un fils qui prend soin de son vieux père sénile et impotent, souffrant de démence et d’incontinence, sur une scène dominée par une image surdimensionnée du Christ d’Antonello de Messine. 2 Il s’agit pour moi d’une parfaite opposition. Les excréments aussi font partie de la création, du plan divin. Que les catholiques fondamentalistes qui ont manifesté contre la pièce la trouvent scandaleuse a été pour moi le véritable scandale. Au-delà de ça, la pièce offrait une réflexion sur la déchéance de la dignité humaine sous le regard du rédempteur. Un regard qui devient insupportable. Êtes-vous croyant? Croire ou ne pas croire est une affaire privée. Cependant le théâtre est quelque chose de religieux. En raison non de ses contenus, mais de sa structure. Des êtres humains se rassemblent devant une image. Cette rencontre rend un contact possible. Il se passe quelque chose qui outrepasse les mots. L’édition actuelle du magazine “Lettre international” (Nr. 106) est principalement dédiée au théâtre et contient un entretien approfondi avec Romeo Castelluci. 3 «Go down, Moses»: Du sollst dir kein Bildnis machen - Büh... http://www.nzz.ch/feuilleton/buehne/du-sollst-dir-kein-bildni... NZZ.CH BÜHNE «Go down, Moses» Du sollst dir kein Bildnis machen Barbara Villiger Heilig 28.10.2014, 22:16 Uhr (Bild: Guido Mencari) Schliesslich wird sie in die Röhre geschoben. Ein tutendes Signal, dann beginnt jenes ratternde Klopfgeräusch, das jeder kennt, der einmal eine MRI-Untersuchung über sich ergehen liess. Es konkurriert mit dem engelhaften Gesang, der gleichzeitig erklingt und sich nicht übertönen lässt (so ähnlich hört man es jeweils selbst, wenn die Musik aus den Kopfhörern mit dem Schall ringt, den diese eigentlich dämpfen sollen). Blackout. (Guido Mencari) 1 sur 3 31.10.14 10:20 «Go down, Moses»: Du sollst dir kein Bildnis machen - Büh... http://www.nzz.ch/feuilleton/buehne/du-sollst-dir-kein-bildni... Die Frau, welche nun im Gerätetunnel liegt und deren Visionen wir in der Folge möglicherweise sehen, hat Einschneidendes erlebt. Das Eingangsbild von Romeo Castelluccis neuer Produktion «Go down, Moses» erzählt mit krud hyperrealistischer Ästhetik ihre Niederkunft in einer Toilette: den blutigen Krampf, den einsamen Kampf, geheim gehalten vor der Umwelt, die sich mit insistentem Klopfen an der WC-Türe bemerkbar macht. (Und schon lässt sich auch das Premierenpublikum im Théâtre Vidy-Lausanne vernehmen, dem diese intime Szene aufstösst – oder zu nahe geht: «Ça suffit!») Schnitt. Ein Abfallcontainer; aus einem der Plasticsäcke dringt Babygeschrei. Schnitt. Polizeistation, leise schwatzende Uniformierte, Inspektor, Betreuerin und, eingewickelt in eine Decke, als Gegenstand der Ermittlung die verstockte Frau, nunmehr Mutter, deren Neugeborenes unauffindbar ist. Als sie endlich das Schweigen bricht, betet sie zu Gott, für den sie Moses, ihren Sohn, «gerettet» habe. Ein Delirium? Castellucci, der für hermetische, nie eindeutig entschlüsselbare Bilder berühmte Theaterkünstler aus Cesena, öffnet immerhin den Zugang zu seinem «Moses»-Stück. Mütter, die Babys aussetzen, haben ihre Gründe; selten wird die offizielle Umgebung diese nachvollziehen wollen. Über die Aussetzung Mose weiss die Bibel nur, dass sie geschieht, um das Kind zu retten vor der Hinrichtung durch den Pharao. Castelluccis Moses-Mutter jedoch ist eine Maria von heute mit dem Bewusstsein, der Menschheit einen Erlöser zu schenken. Sie provoziert damit Verständnislosigkeit. Der Rest des Abends ist schwieriger. Das Publikum müsse nicht die Bilder, sondern die Bilder müssten das Publikum verstehen, so wendet es Castellucci: Das Dargestellte/Gesehene löse je individuelle Resonanzen aus. Der MRI-Apparat symbolisiert diese Art von Rezeption. Die Echos im Gemüt entsprechen dem persönlichen Unbewussten. 2 sur 3 31.10.14 10:20 «Go down, Moses»: Du sollst dir kein Bildnis machen - Büh... http://www.nzz.ch/feuilleton/buehne/du-sollst-dir-kein-bildni... (Guido Mencari) Elegante Gesellschaft tritt auf. Stilechte sechziger Jahre, doch Achtung: in Wüstenfarben. Sandbeige Anzüge für die Herren, zartgrüne Kleider für die Damen. Sie spazieren in einem bilderlosen Museum herum, einzig den Dürer-Hasen pinnt jemand an die Wand – auf der ausserdem hebräische Inschriften erscheinen. Stumm läuft die gestische Kommunikation ab, wie ein Ritual, das Opferungen einzuschliessen scheint. Schnitt; ein horizontal rotierendes Eisen zerreisst brutal Perücken. Was für ein Massaker ist das – Strafe für Götzenverehrung? Der gedehnte Schlussteil zeigt Höhlenmenschen. Im darwinistisch-urweltlichen Paradies zwischen Biologiebuch und Hollywoodkino huldigen Adam und Eva, affengesichtig, einer kultischen Puppe. Schwingt im unablässigen Wummern der Luft nicht Chorgesang mit? Zuletzt richtet einer der Urmenschen den Blick direkt ins Publikum – das fährt ein wie ein Tabubruch –; auf die Plastictrennwand zwischen Bühne und Saal schreibt er langsam «SOS». Ein Teil der Zuschauer suchte unterdessen längst ratlos das Weite. Ob sie dadurch Castelluccis eindringliche Visionen loswerden, die in der Erinnerung noch gleissender vibrieren als live? COPYRIGHT © NEUE ZÜRCHER ZEITUNG AG - ALLE RECHTE VORBEHALTEN. 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L’image sur laquelle s’ouvre “Go down, Moses”, la nouvelle création de Romeo Castelluci, raconte dans une esthétique à la fois crue et hyperréaliste son accouchement dans des toilettes publiques : les contractions sanglantes, le combat solitaire qu’elle cache à son entourage qui se manifeste avec insistance par des coups répétés sur la porte des WC. (Et presqu’aussitôt le public de Première du Théâtre de Vidy-Lausanne, heurté ou trop affecté par cette scène intime, se fait entendre : “ça suffit!”). Coupure. Un container à ordures ; de l’un des sacs en plastique surgissent des cris d’enfant. Coupure. Un poste de police, des hommes en uniforme s’entretiennent à voix basse, un inspecteur, une assistante et enveloppée dans une couverture - l’objet de l’enquête : une femme butée, entretemps mère, dont l’enfant demeure introuvable. Quand elle sort enfin de son silence c’est pour prier Dieu. C’est pour lui qu’elle aurait «sauvé» Moïse, son fils. Du délire? Castelluci, l’artiste de Cesena célèbre pour ses images hermétiques, irréductibles à toute interprétation univoque, fournit pourtant la clé d’entrée de sa création. Les mères qui abandonnent leurs bébés ont leur raisons, que les officiels qui les entourent cherchent rarement à comprendre. De l’abandon de Moïse, la Bible ne dit qu’une chose: il a eu lieu pour sauver l’enfant de l’exécution ordonnée par le Pharaon. Or chez Castellucci la mère de Moïse est une Marie de notre temps, consciente d’offrir un rédempteur à l’humanité, ce qui lui vaut l’incompréhension. La seconde partie de soirée est plus difficile. Ce n’est pas le public qui doit comprendre les images, mais les images le public, selon la formule de Castelluci. Ce qui est représenté/vu déclencherait des résonnances individuelles: un genre de réception symbolisé par l’appareil IRM. C’est de l’inconscient individuel que dépendent les échos suscités dans l’âme. Entrée d’une société élégante. Dans le plus pur style des années soixante, mais attention, en couleurs du désert. Costumes beige sable pour les messieurs, robes d’un vert délicat pour les dames. Les uns et les autres se promènent dans un musée sans images, à une exception près: Le Lièvre de Dürer que quelqu’un a accroché au mur où apparaissent aussi des inscriptions hébraïques. Coupure. La communication gestuelle s’opère sans un son, comme un rituel qui semble comprendre des sacrifices. Un fer qui tourne à l’horizontale déchire brutalement des perruques. De quel massacre s’agit-il - du châtiment pour idolâtrie? La partie finale, qui se prolonge, montre des hommes des cavernes. Dans un paradis primitif darwinien, entre manuel de biologie et cinéma hollywoodien, Adam et Eve aux visages de singe rendent hommage à une poupée culturelle. Est-ce la vibration d’un choeur qu’on entend dans l’incessant bruissement de l’air? L’un des êtres préhistoriques finit par diriger son regard sur le public, un geste qui semble briser un tabou. Sur la paroi en plastique qui sépare la scène de la salle il écrit lentement “SOS”. Une partie des spectateurs, perplexes, a depuis longtemps quitté les lieux. Parviendront-ils pour autant à se débarasser des visions obsédantes de Castelluci, qui vibrent dans le souvenir avec encore plus d’éclat qu’en direct? RADIO Lundi 10 octobre 2014 http://www.franceculture.fr/emission-‐la-‐dispute-‐spectacle-‐vivant-‐go-‐down-‐moses-‐de-‐ romeo-‐castellucci-‐et-‐la-‐mission-‐de-‐heiner-‐muel