effet papillon - Contour Progressif

Transcrição

effet papillon - Contour Progressif
EFFET PAPILLON
Création 2007
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CULTURA
ARTES ALTERNATIVAS
Siana traz a Belo Horizonte eventos artísticos que exploram o diálogo
com a tecnologia digital. Programação gratuita se estende até dia 12
Futuro do presente
MATHIEU BOUVIER/DIVULGAÇÃO
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grupo Con
Conttour
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Progr
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Progressif
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programação
SÉRGIO RODRIGO REIS
A Semana Internacional de
Artes Numéricas e Alternativas
(Siana) surgiu em 2005, na França, com o objetivo de investigar
as interfaces entre a produção
estética contemporânea e as
tecnologias digitais. A proposta
original deu tão certo que, a
partir de amanhã, expande seu
raio de alcance para o Brasil. O
evento chega a diversos locais
de Belo Horizonte, promovido
pelo grupo teatral Luna Lunera,
em parceria com a Universidade Federal de Minas Gerais.
O Palácio das Artes receberá
exposições. O espaço Oi Futuro também abrigará mostra de
artes visuais digitais, assim como espetáculos, no recém-reformado Teatro Klaus Vianna,
e workshops, na sala multimeios. A parte reflexiva terá
endereço certo: o Conservatório UFMG.
As novas formas de arte
multimídia chegam ao público em eixos distintos. Serão
três espetáculos – Effet papillon, da companhia francesa
Contour Progressif; A la veille
de ne partir jamais, do francês
Serge Adam e da brasileira
Flávia Tapias, e Cortiços, da
Luna Lunera. As exposições
trarão ao país, pela primeira
vez, 11 obras de artes digitais
e instalações interativas. Seis
workshops promoverão o intercâmbio reflexivo entre público e criadores.
Effet papillon (Efeito borboleta), que abre a programação,
às 20h de hoje (só para convidados), no Klaus Vianna, é um
bom exemplo do perfil de
atrações. Criado pela coreógrafa Myléne Benoit, utiliza códigos do videogame para ques-
tionar as representações do
corpo nos universos de realidade virtual. “Ele transpõe do
mundo digital para o real seus
códigos próprios”, explica Isabela Paes, uma das coordena-
doras do evento. A intenção é
discutir a fronteira entre os
dois mundos. “O digital é algo
palpável, existe. Diferentemente do virtual, ligado ao
imaginário”, explica.
SIANA
Semana Internacional de Artes Digitais e Alternativas. Abertura hoje, para
convidados. Até dia 12. Entrada franca. Informações: www.sianabrasil.com.br
Amanhã:
Às 9h30, Espaço Mari’stella Tristão e Galeria Arlinda Corrêa Lima:
abertura de exposições. Avenida Afonso Pena, 1.537, Centro.
Das 10h30 às 13h e das 15h às 18h30, Oi futuro, Le code informatique.
Avenida Afonso Pena, 4.001, Mangabeiras.
Das 9h às 12h e das 14h às 17h, Conservatório UFMG/salas 2 e 3,
Nouvelles interfaces. Avenida Afonso Pena, 1.534, Centro.
Das 9h às 12h, Conservatório UFMG/auditório, Derrick Kerckhove e Don Foresta.
Às 20h, Effet Papillon, Oi futuro.
MONIQUE RENNE/ESP.CB/D.A PRESS - 5/11/08
LITERATURA
Galera lança livro
O Tempo, 30 juin 2009.
Hoje, 30 juin 2009.
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05/09/2008
Biennale de la danse : quelle chance !
Danse - Dès 5 ans
Avec près de 600 artistes, 43 compagnies, 15 créations mondiales et 165 représentations prévues, la Biennale de la danse
s’impose comme le premier événement chorégraphique au monde. Une chance formidable pour nos enfants, qui bénéficient
d’une programmation sur mesure pour se faire l’œil et le bon. Petit tour d’horizon des 7 spectacles qui ont retenu notre
attention.
Opérant un joyeux Retour en avant – thème de cette 13e édition – la Biennale
offre une place toute particulière au hip-hop. Séquence énergie avec La
Companhia Urbana de Dança et ses 10 danseurs issus des favelas de Rio, qui
proposent un double programme chorégraphié par Mourad Merzouki d’une part,
et Sonia Destri d’autre part (dès 11 ans). Plus poétique, le hip-hop de la Cie
Accrorap et ses Petites histoires.com sont un hommage touchant à l’enfance des
danseurs et ceux qui les ont inspirés (dès 10 ans). Avec Mektoub, d’Impact, le
théâtre s’immisce dans l’univers hip-hop pour évoquer le destin, réel ou rêvé,
d’un duo accompagné par un DJ (dès 9 ans). Chez Montalvo-Hervieu,
chorégraphes facétieux qui rendent visite à Gershwin dans une interaction très enlevée entre la vidéo et les danseurs, le
hip-hop voisine avec la danse baroque, le slam et les claquettes (dès 11 ans).
Changement de registre avec la Cie Etant-donné, qui accueille le public En aparté, faisant découvrir aux plus petits le
merveilleux terrain de jeu que peut être une maison, avec ses bruits familiers et les petits gestes quotidiens de ses habitants
(dès 5 ans). Coup de cœur pour l’Effet papillon de la Cie Contour Progressif, magnifique travail de Mylène Benoit sur le
monde virtuel des jeux vidéo. Evoluant de part et d’autre d’écrans vitrés, trois danseuses équipées de capteurs de
mouvements restituent toute la mécanique du geste. Bluffant (dès 10 ans).
Enfin, surprises en perspective avec David Rolland et ses chorégraphies collectives, qui convie 100 jeunes spectateurs à
devenir acteurs du spectacle. Une proposition stimulante ouverte à tous, surtout les débutants et les timides (dès 8 ans). A
l’image de cette Biennale.
Blandine Dauvilaire
Biennale de la danse : du 6 au 30 septembre, à Lyon. Tarif Malice : 6!/enfant, 10!/adulte. Abonnement Malice : 20! les 2
spectacles jeune public. Billetterie galerie des Terreaux, 12, place des Terreaux, Lyon 1er. Tél. 04 72 26 38 01. www.biennalede-lyon.org
Défilé dimanche 14 septembre dès 15h, des Terreaux à Bellecour par la rue de la République.
Ateliers Carnaval (costumes, maquillages, danses folkloriques) le 27 septembre de 15h à 19h, amphithéâtre de la Cité
internationale. Gratuit, ouvert à tous.
Photo Mathieu Bouvier : Effet papillon par la Cie Contour Progressif
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11/07/2008
Délirant Ferdinand
Spectacle - Dès 7 ans
Avec ses allures de gros château de sable psychédélique, le Palais idéal du facteur Cheval est un terrain de jeu tout trouvé
xx lille guide
JOUR
slam
Sous la lumière de la lune
Comme chaque lundi soir,
les slameurs sont les
bienvenues au Moonlight
Café. Pendant deux heures, ils
déclament, lisent, chantent ou
rappent leur prose. Révélé au
grand public par Abd al Malik
ou Grand Corps Malade, le
slam a désormais sa place sur
la scène artistique conduisant
des artistes en herbe de tout
âge à partager leur prose. A
noter, la soirée est retransmise
en direct sur la radio-web
Bonjour l’artiste.
O Entrée libre
22 h ce soir au Moonlight Café,
56, rue des Stations, Lille.
03 20 57 79 72
vidéo
arts mixtes
Untitled #2
Double sens
DR
PLANS
DU
[email protected]
GERMAINE SMITH
BONS
LUNDI 19 MARS 2007
Cette programmation de
créations vidéo en version
originale mise tout sur
le thème du langage. Le
spectateur oscille entre
les rêveries polyglottes de
Cecilia Stenbom, les lectures
féministes de l’artiste
coréenne Moon Naou, le
documentaire sous-titré de
Caspar Below ou encore
le détournement satirique
des paroles de Hung up
de Madonna par Germaine
Smith. Forcément dépaysant
et réjouissant.
O Entrée libre
10 h 30 auj. au 36 bis, la Galerie
de l’école, 36 bis, rue des
Ursulines, Tourcoing.
03 20 27 23 97
Hybride ou métissée, la
culture de la dizaine d’artistes
présentés dans cette
exposition collective est
systématiquement double.
Parmi eux, Loreto Martinez
Troncoso joue avec une
langue française mal
maîtrisée. Face à la caméra,
Audry Liseron-Monfils réalise
des performances et des
dessins troublant la
perception de la réalité, tandis
que Bruno Peinado se frotte
aux concepts de créolisation.
O Entrée libre
Tlj sf dim. de 12 h 30 à 16 h 30,
jusqu’au 13-4 à la galerie
Commune, 29-31, rue Leverrier,
Tourcoing.
03 20 27 23 97
danse
« Une rencontre théâtrale entre
un corps fantasmé et la réalité »
Mylène Benoît
Chorégraphe
A réserver
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Pourquoi faire un spectacle
sur le jeu vidéo ?
L’Effet papillon.
Au-delà de cette pièce, votre
travail mêle constamment
corps et technologies…
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Comment faire entrer ce
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monde virtuel sur scène ?
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Recueilli par Chloé Andries
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Après trente-quatre
ans d’exil aux
Etats-Unis, Michel
Polnareff est de
retour en France.
Il se produira
deux soirs dans la
métropole après
son triomphe
parisien.
Les 3 et 4-4
au Zénith Arena.
0892 68 36 22
Complet
Le groupe AaRON,
jouera à guichets
fermés vendredi
au Grand Mix
de Tourcoing.
Philippe Guisgand, Centre d'Etude des Arts Contemporains, Lille 3. 16/12/06
Sur leurs ailes
Les effets inattendus d’une incursion dans le virtuel.
Dans le cadre de son
moment fort « Réel-Virtuel » le
Vivat d’Armentières présentait
Effet Papillon par la Cie
Contour Progressif de Mylène
Benoit (15 et 16 décembre).
Plasticienne de formation, cette
artiste s’intéresse dans sa
dernière création aux relations
que nous pouvons entretenir
avec les univers virtuels
proposés par les jeux vidéo, et
plus particulièrement à la
manière dont leurs avatars
(telle Lara Croft) peuvent
façonner
notre
propre
motricité.
L’espace scénique est clos
à jardin par un grand écran
blanc qui se prolonge, au fond
et à cour, par une large bande
immaculée à hauteur d’épaule :
contours cliniques d’un univers
de verre que partagent 3 écrans
suspendus dans les diagonales
et que les éclairages savants
érigent
en
labyrinthe
translucide ;
d’emblée,
le
rapport frontal classique du
joueur de video games semble
avoir
explosé,
laissant
s’échapper, par malice ou par
accident, ses héros virtuels
obligé
de
s’aventurer
désormais dans ce décor glacé
et les restes d’un champ sonore
aux échos inquiétants.
Trois personnages vont
apparaître ; costumes gris et
blanc à mi chemin entre Star
Trek et les moines guerriers de
Shaolin : il y a encore du
combat au programme mais les
ennemis semblent avoir disparu
avec leur contexte ; parfois
amplifiés par ses sons sifflants,
garants dans les jeux de leur
puissance et de leur efficacité,
les mouvements martiaux
alternent avec des pauses, des
hésitations, des retours en
arrière,
des
déplacements
d’autant plus inutiles qu’aucun
de nos avatars ne semble tenir
compte des autres ; trois
solitudes livrées au joystick
hésitant d’un joueur débutant
ou complètement déboussolé.
Univers
froid ?
Démonstration glacée ? Loin
de là, et ce n’est pas le moins
inattendu dans cette pièce que
de se sentir progressivement
gagné par cette étrange
motricité rendue inutile et que
le
repli
sur
elle-même
transforme en une danse
étonnamment contagieuse. On
pense encore à l’Amélia
d’Edouard Lock (2002) : dans
cette pièce, une petite ballerine
numérique (une sorte de Lara
Croft en tutu !) apparaissait sur
un écran, pour ménager un
temps de repos aux interprètes
de la danse survoltée du
Canadien ;
l’adage qu’elle
proposait, tout en douceur, la
rend presque plus réelle – aux
yeux du spectateur épuisé par
l’énergie dépensée sur le
plateau – que les danseurs à la
célérité quasi surhumaine. Mais
ici, l’effet de contamination est
d’autant plus fort que le virtuel
s’est fait réel, pour nous
permettre de mieux explorer à
notre tour toute ces figurines
que nous nous contentions
jusqu’ici de manipuler. La
figure de l’avatar n’est plus
notre prolongement désincarné,
il nous accueille en son sein et
cette manipulation génétique
d’un nouveau genre est ici
réussie.
Qu’est-ce donc au final
que cet « effet papillon »,
associant en chaîne de petites
causes à de grands effets ? Un
regard lucide sur les effets
appauvrissant
d’une
pixellisation galopante ? Un
point de vue ludique sur les
conséquences futuristes des
jeux vidéo ? Ou l’exploration
d’un état de corps virtuel que la
grâce
de
l’interprétation
transforme en empathie, d’une
densité bien réelle cette fois,
transmise aux spectateurs ?
N’écartons rien, mais insistons
sur la dernière. Ce n’est pas la
première fois que la danse
s’inspire de l’image : le freeze
en son temps jouaient avec elle,
non pas tant pour s’inspirer de
son contenu que pour utiliser
les moyens de sa manipulation
audiovisuelle. Mais sa vitesse
et sa virtuosité l’ont conduite à
une
danse
d’effets,
remarquable souvent, mais
dans laquelle toute projection
est vouée à l’échec : on admire
tout en restant au dehors. Dans
Effet Papillon, la froideur cède
progressivement la pas à
l’empathie et ce n’est pas la
moindre qualité des interprètes,
subjuguantes quelquefois, que
d’avoir éloignée toute tentative
mimétique,
d’appropriation
d’une enveloppe pour tenter de
devenir ses créatures et de nous
faire partager – de l’intérieur –
ce squelette inconsistant, ces
redondances gestuelles, ces
mouvements
vides,
cette
corporéité un peu suspendue,
ces courses sans but, ces heurts
au bord du décor, ces stand by
inhumains.
En nous invitant à
voyager sur les ailes de son
papillon, Mylène Benoit nous
fait passer une heure durant de
l’autre côté du miroir.
Philippe Guisgand
1
Emergences !
Dans le cadre de VIA
La plate-forme Emergences offre une visibilité à de jeunes compagnies théâtrales et chorégraphique travaillant sur le multimédia. La maison Folie de Mons, lieu ouvert aux multiples possibles
de la création contemporaine et aux nouvelles formes d’interdisciplinarité, se fait l’instigatrice dans
le cadre du Festival VIA - une initiative destinée à établir des liens culturels de part et d’autre de la
frontière franco-belge entre les Manèges de Mons et Maubeuge - d’une audacieuse programmation
mêlant arts de la scène et expérimentations technologiques.
Ce plateau des Emergences, ouvert à la jeune création, trouve donc une terre d’accueil à Mons, permettant ainsi l’affirmation de ces formes hybrides, à cheval entre les disciplines et proposant par le
biais de la technologie une vision dématérialisée de la danse, une “déterritorisalisation” du corps,
procédés artistiques ubiquistes caractérisés par ce non-lieu qu’est l’espace virtuel.
Dans le processus de gestation de ces oeuvres, délicat car encore jeune, il est singulièrement
important que celles-ci puissent justement affirmer une existence concrète dans un lieu, un espace,
qui ne les cloisonne pas dans la rigidité des salles traditionnelles mais leur permet de s’ouvrir à des
combinaisons encore inédites.
(...)
Les projets ainsi sélectionnés font la part belle au corps, sous ses multiples avatars, corps
étranger et pourtant familier, jouant sur la distorsion des formes dans le cas de Blobettes, de la chorégraphe-architecte Florence Corin. Blobettes se présente à mi-chemin entre l’installation dans un
environnement immersif et le spectacle, dans un entre-deux où toutes les certitudes de la réalité telle
qu’elle nous apparaît ordinairement se voient invalidées au profit des potentialités que celle-ci dissimule. Le travail de Florence Corin, qui dit vouloir “privilégier l’informe” se présenterait-il au contraire
comme une réflexion sur la forme du spectacle et sur la manière de présenter la danse aujourd’hui?
L’idée n’est pas partie d’un questionnement sur le cadre ‘classique’ de représentation mais plus de
comment immerger le spectateur au coeur du mouvement. Comment toucher celui-ci pour qu’il soit
dans un état d’empathie plus grande avec la danse ?”
(...)
Jouant sur cette même frontière trouble, Effet Papillon de Mylène Benoit convoque l’univers du
jeu vidéo pour interroger la relation de puissance entre le geste et l’image interactive dans les mondes
de la réalité virtuelle. Se référant explicitement à la fameuse expression inventée par le météorologue
du Massachusetts Institute of Technology Edward Lorenz qui stipule que chaque action, même la plus
anodine, peut avoir à long terme des conséquences colossales, (souvent résumée par la question de
Lorenz “Le battement des ailes d’un papillon au Brésil déclenche-t-il une tornade au Texas ?”), Effet
Papillon postule que “les images virtuelles ne sont plus seulement regardées, elles sont enchaînées à
des actes” et que ces actes sont évidemment porteurs de conséquences.
À travers un dialogue constant entre le corps et l’image, mélangeant sciemment cause et effet,
le travail de Mylène Benoit tente d’articuler cette relation toute particulière qui peut exister entre un
corps immédiat et son avatar médiatisé, idéal. “Effet Papillon implique une rencontre de la danse et
des jeux vidéo selon deux approches complémentaires : la pièce propose d’une part, de confronter
la danse à l’image interactive par le biais d’un dispositif scénographique s’inspirant des moteurs
graphiques et sonores du jeu vidéo, c’est-à-dire un environnement présentant des caractéristiques
comportementales, un espace existentiel interagissant avec les danseuses. D’autre part, l’écriture
chorégraphique s’articule autour de l’étude et de l’incorporation des qualités de corps des personnages de jeux vidéo pour mettre à l’épreuve l’image d’un corps idéal, qui s’oppose au corps sujet et à
l’expérience même de la danse.”
C’est donc non seulement l’image d’un corps utopique, tel qu’il est ordinairement présenté à
travers le jeu vidéo, où toute notion d’effort est gommée, mais aussi la notion de l’espace scénographique que Mylène Benoit interroge. Celui-ci n’est plus seulement l’espace du bâti, dont les règles
sont fixées une fois pour toutes, mais un espace “incorporé”, dont le centre est le corps humain et les
limites, la multiplicité des mouvements possibles, un non-lieu infiniment plus complexe donc.
Vincent DELVAUX,
Publié le 2006-05-08
Source : www.cecn.com, magazine des Ecritures Numériques et des Arts de la Scène n. 04