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Septembre-Octobre 2009 N°87
L'année 2009 voit la diversification des activités du CID se poursuivre,
depuis le pôle de ressources jusqu'à à la formation, en passant par la
médiation dans les quartiers de la politique de la Ville ou le soutien à la vie
associative. Toutes ces activités nécessitent une mobilisation toujours
croissante de nos moyens pour répondre à ces nouveaux besoins.
Pourtant, les moyens à notre disposition ont plutôt tendance à régresser, et
dans tous les cas ils ne correspondent pas au développement nécessaire du
CID. A titre d'exemple, un secteur émergent et particulièrement important
est celui des partenariats multiples dans lesquels nous sommes engagés ou
attendus. Son amplitude est très large, parfois très ciblée, notamment dans
le domaine de la formation.
Aussi, ces partenariats demandent une attention plus importante de notre
part, un investissement plus soutenu et un suivi régulier. Mais avec les
moyens dont nous disposons, nous ne pouvons répondre positivement aux
différentes sollicitations, et ce malgré l’intérêt qu’elles représentent. Le
CID poursuit donc son travail auprès des partenaires pour préserver,
renouveler, voire solliciter des moyens supplémentaires qui lui permettrait
de répondre aux besoins en instance.
Université d'été de
l'ACSE à Toulouse,
Rencontres avec les
lecteurs du CID
Le CID, partenaire du
projet européen ALII
Par ailleurs, le CID doit aussi se fixer des priorités en termes de
partenariats, avec comme objectif premier de mettre ses moyens au
service de ses objectifs fondateurs, à savoir l’interculturalité et l’intégration.
Il continuera pour cela à s’appuyer sur ses savoir-faire, comme le centre de
ressources et les formations sur l'interculturalité et la lutte contre les
discriminations.
Migrant’scène, regards
croisés
L’année 2009-2010 sera consacrée à ce chantier du renforcement de nos
moyens, afin que nous puissions réaliser au mieux nos actions et nos
partenariats. Parallèlement à cette recherche de moyens supplémentaires,
nous aurons à prioriser et à cibler nos engagements, en privilégiant les
objectifs que nous portons, et avec une juste reconnaissance des apports
de notre association dans l'agglomération nantaise et à l'échelle régionale.
Le CID et l'ASAMLA,
Abdellatif LAGNAOUI
Article critique langue
arabe et école
Les formations et les
cours de langue au CID
Nouveautés Livres
Musique
A ne pas manquer !
Conférence au CID
Quels sont les fondements culturels de
l'homophobie ?
Avec Louis Georges Tin
Le 15 octobre à 20H00
renseignements au 02 40 47 88 36
Conférence CID-Les Chibanis &
Cie
Les personnes âgées dans la société
d'aujourd'hui :
Entre solidarité et rejet
le 14 novembre, de Salle du Radar
à la Bottière, Nantes
Exposition de calligraphie arabe
Réalisée par l'association Calame
sur le thème du vin
du 09 au 27 novembre 2009, au
CID
Les Semaines de la Solidarité
Internationales
organisées par la Maison des
Citoyens du Monde
du 05 au 30 novembre
renseignements :
www.maisondescitoyensdumonde.
org
Festival Migrant'Scène
projection débat au CID, Un Monde
moderne
le 24 novembre, renseignements
au 02 40 47 88 36
Rencontre lecteurs du CID
le 28 novembre, bibliothèque de la
manufacture
de 10H00 à 12h00
avec la présence de Kazem
Shahryari
renseignements au 02 40 47 88 36
Festival Tissé Métisse
le 12 décembre, cité des congrès de
Nantes de 16h00 à 01h00
renseignements au 02 40 47 88 36
www.tisse-metisse.org
2
L'ACSE a organisé, les 18 et 19
septembre à Toulouse, sa première
université d'été intitulée Contre les
discriminations. Pour l'égalité et la diversité.
Sessions plénières et différents
ateliers de travail ont jalonné ces deux
journées, avec notamment la
présence
de
Yazid
Sabeg,
Commissaire à la diversité et à
l'égalité des chances. Celui-ci a
récemment proposé de soumettre au
parlement un projet de loi « visant à
rendre licite la mesure de la
diversité ». Il défend de ainsi de
manière ferme le fait de doter la
France d'outils statistiques pour
mieux cerner les discriminations, y
compris sur des critères ethniques,
par le recueil de données « sur la base
d'enquêtes anonymes et volontaires ».
Le Commissaire suggère également la
mise en place d'un comité scientifique
et d'éthique permanent chargé de
valider les procédures de collecte.
Cette idée d'introduire en France des
statistiques ethniques fait l'objet de
nombreux débats et de controverses.
Présente à l'université
d'été de l'ACSE, la
juriste Gwénaèle Calvès
a
ainsi
fortement
critiqué
l'initiative
de
Yazid Sabeg sur
plusieurs
points. Au plan
de la preuve statistique, elle a rappelé
que non seulement celle-ci est prise
avec beaucoup de prudence par les
juges en Grande-Bretagne, mais
qu'elle n'est pas valable au pénal en
France. De plus, elle risque de
conduire à ethniciser l'ensemble des
statistiques, de manière générale,
puisqu'il faudra systématiquement
ramener les chiffres à un ratio
ethnique. D'une manière plus globale,
la juriste interroge la pertinence
même des statistiques ethniques à la
lumière des objectifs que le
gouvernement, ou la société, veut
atteindre. Veut-on concrètement
aboutir
à
une représentation
proportionnelle
de
certaines
populations dans les corps de métiers
ou dans le domaine politique ? Dans
ce cas, c'est l'ensemble de l'action
publique elle-même qui devra être
évaluée, ce qui représente un chantier
considérable. Pour ou contre, le débat
est en tout cas loin d'être clos, et le
CID n'hésitera pas à contribuer à la
mise en débat !
Pour cette année 2009-2010, le CID développe un partenariat
avec la Bibliothèque municipale de la Manufacture autour
de la LITTÉRATURE IRANIENNE. Conjointement, nous nous
associons avec l’association Peuple et culture 44 dans le
cadre de leur action « Ecrivains du monde ». Leur thématique
s’articule cette année autour de la liberté d’expression et de la lutte contre
l’enfermement. Un écrivain franco-iranien KAZEM SHAHRYARI, sera
d'ailleurs prochainement invité. Exilé en France depuis 1983, K. Shahryari est
poète et dramaturge, directeur des collections « Théâtre des 5 continents »et
« Création/Réel » aux éditions de l’Harmattan.
Les rencontres lecteurs auront lieu alternativement à la Bibliothèque de la
Manufacture et au CID, au rythme d’une rencontre toutes les 6 semaines.
Notre première rencontre est fixée au samedi 28 novembre 2009, de 10H00
à 12H00, à la Bibliothèque de la Manufacture 6, cour Jules Durand à
Nantes. Nous alimenterons vos choix de lecture et attendons que vous
partagiez vos analyses et vos émotions !
Pour alimenter notre réflexion, et accompagné par Kazem SHAHRYARI, le
CID souhaite organiser deux conférences sur les thèmes du shiisme iranien et
sur l’Iran d’aujourd’hui. Nous en fixerons les dates au cours du 1er semestre
2010.
N.B. Ces rencontres sont ouvertes à tous : pour des questions d’organisation
optimale, nous vous demandons de bien vouloir vous inscrire au CID ou
auprès de Françoise Auneau, Bibliothèque de la Manufacture, 02 40 41 95 65.
L
Le CID, partenaire du projet européen ALII
e CID collabore au projet européen ALII (Adult Learning for immigrants
integration) coordonné en France par le CNAM et qui consiste à s'appuyer sur
le « choc culturel » pour favoriser les relations entre individus issus de groupes
différents. Il est porté par la ville de Naples, l’Observatoire Euro méditerranéen et de
la Mer noire et le Centre Européen d’Information pour la Culture et la Citoyenneté à
Naples (CEICC), et il associe 5 pays européens (Danemark, Bulgarie, Italie, Lettonie,
France). Ce projet porte le label Grundtvig de l'Union Européenne, qui vise à offrir aux
citoyens européens davantage de possibilités de mieux se former tout au long de leur
vie. Ce label vient du nom du pasteur et écrivain danois (1783-1872), qui est le
fondateur du concept d' « école populaire » et de la tradition nordique
d' « apprentissage tout au long de la vie ».
Concrètement, l'objectif est d'organiser quatre ateliers de deux jours, sur les thèmes suivants : « Le temps et
l’espace » (réalisé en juin 2009), « Les rôles masculins et féminins » (octobre 2009), « L’éducation des enfants » (janvier
2010) et « Le sens du sacré » (mars 2010). Ces ateliers associent des personnes issues ou non de différentes migrations, et
ils alternent approche théorique et mises en situations au cours desquelles, par la méthode du « choc culturel », les
participants font émerger des « bonnes pratiques » dans le rapport à l'autre par une prise de distnace face aux préjugés et
aux stéréotypes. Tout un programme, au final, grâce auquel il est possible d'aider la population, dans toute sa diversité, à
s’épanouir socialement à travers une démarche de prise de conscience des cadres de référence de chacun. Cette démarche
vers l’autre vise une participation active et positive dans la vie citoyenne, et une plus grande harmonie des rapports
humains dans la société.
Migrant’scène, regards croisés
sur les migrations à Nantes le 24
novembre
M
igrant'scène est un festival
national organisé par la
Cimade, qui interroge
nos représentations collectives et
individuelles sur les étrangers. Le
thème 2009 est intitulé : "D'une
crise à l'autre, des histoires". Ce
thème concerne les mobilisations
pour l’égalité des droits des
migrants, en contexte de crise
(1974 – 2009). À Nantes, la Cimade
a choisi de travailler sur le thème des travailleurs migrants
dans les chantiers de l'Atlantique de Nantes et de Saint
Nazaire, leurs luttes et histoires des années 70 à nos jours.
Deux soirées sont prévues, en partenariat avec le CID : le
mardi 24 novembre aura lieu au CID une projection-débat
autour du documentaire Un Monde Moderne d'Arnaud
Soulier et Sabrina Malek, et le vendredi 27 Novembre, à
Pol’n, sera présentée une pièce de théâtre, avec happening
et concert. Entrées gratuites.
Lire en Fête devient Passages de Livres
L
a grande manifestation
nantaise du livre se
déroulera, cette année, les
16 et 17 octobre prochains, entre
l'Île de Nantes et le Jardin des
Fonderies. Venez flâner et
découvrir les offres de lecture des
bouquinistes, rencontrer des
éditeurs nantais, participer ou
apprécier des lectures à haute voix,
des contes, des spectacles
d’histoires suivis d’ateliers
d’illustration, vous laisser surprendre par le slam, prendre
part à des moments d’écriture ludique. Passages de Livres
est programmée deux temps : la soirée du vendredi mêlant
lectures intimistes et musique, et la journée du samedi
proposant de nombreux temps d’animations. Un jardin de
livres et de vie qui invite au passage et au partage des
plaisirs de lire, dire, écrire pour soi, pour d’autres, avec les
autres. Dans le cadre du projet « Passages des livres », Le
Centre Interculturel de Documentation vous invite à
découvrir ces livres autour des cultures du monde. Pour les
petits et les grands.
Comme chaque année le Cid accueille avec grand
plaisir les travaux de l’association Calame qui cette
fois a choisi le thème du VIN.
L’exposition des calligraphies arabes aura lieu
du 9 au 30 novembre 2009 dans nos locaux.
Vous êtes cordialement invités au vernissage le mardi 10 novembre à
partir de 18 H au cours duquel nous lirons des poèmes iraniens et
arabes sur ce thème.
3
Réaction à l’article du Monde La langue arabe chassée des classes
9 Septembre 2009
D
oit-on se faire du souci pour l’avenir de
l’enseignement de l’arabe en France ? Un récent
article du Monde daté de ce 9 Septembre
constate que ‘’la langue arabe, reléguée dans les zones
d’éducation prioritaires, ne parvient pas à quitter son
ghetto’’ et que si ‘’quelques lycées prestigieux de centreville regroupent des classes d’arabophones, cela ne doit pas
faire illusion’’. Alors, face à ce constat, que faire ?
S’apitoyer sur cette image de la langue arabe en France et
prendre acte de ce tableau bien noir ? Il faut plutôt
diagnostiquer les problèmes pour proposer quelques
pistes pour essayer de les résoudre. Il ne faut pas se le
cacher, pour que la langue arabe trouve toute sa place dans
l’enseignement scolaire de la République française, il faut
mener un combat. Mais c’est un combat à mener par tous.
Il me semble vain, comme c’est trop souvent le cas,
d’incriminer les institutions et/ou le pouvoir politique en
réduisant la problématique de la diffusion de la langue et
de la culture arabes au de l’éducation nationale, à une
absence de volontarisme. Il y a sans doute autre chose à
faire : d’abord, faire l’effort de communiquer. Le faire sur
le monde arabe est assez simple : partout où l’on se trouve,
il faut rappeler que le monde arabe est au cœur de
l’actualité : de l’actualité internationale, comme de
l’actualité de notre quotidien. L’avenir de l’enseignement
de la langue arabe, et de son rayonnement au sein des
institutions de la République dépend d’abord de nous qui
faisons vivre cette culture au jour le jour, il dépend de
notre capacité à communiquer sur notre domaine de
compétence, à donner des raisons d’apprendre cette langue
et de s’intéresser à la culture de ses locuteurs. Les
D
epuis plusieurs années, le CID et l'ASAMLA
(Association pour la Santé des Migrants en Loire
Atlantique) collaborent sur le thème de
l'interculturalité en milieu scolaire. Après avoir réalisé une
enquête intitulée Interculturalité et vie scolaire dans les collèges
nantais (2005-2006) et effectué de nombreuses
interventions en collège et en lycée, le CID et l'ASAMLA
travaillent actuellement à l'élaboration d'un « Kit
d'intervention interculturelle » en milieu scolaire. Ce kit
servira à répondre de manière efficace aux demandes
croissantes des équipes éducatives sur la relation aux élèves
et aux familles dans un contexte de pluralité culturelle.
Parallèlement, le CID a établi des conventions de
partenariat
avec
plusieurs
établissements
de
l'agglomération nantaise pour l'accueil de groupes d'élèves
au centre de documentation du CID et des prêts
d'ouvrages. De son côté l'ASAMLA assure, entre autres,
ses missions d'interprétariat dans les établissements
accueillant des familles migrantes.
Pour plus de renseignements vous pouvez contacter le
CID au 02 40 47 88 36 et l'ASAMLA au 02 40 48 51 99
4
arguments ne manquent pas : proximité géographique des
deux rives de la Méditerranée, présence en France d’une
communauté issues de l’immigration Maghrébine en quête
de ses racines, et pour une écrasante majorité, fortement
animée de la volonté de les faire partager, présence de la
langue arabe dans notre patrimoine linguistique, histoire
partagée de la France et du Monde Arabe. L’arabe est-t-il ‘’
aussi mal aimé que la communauté qui le parle’’ ? comme
le dit l’article ? si un tel propos comporte malheureusement
une part de vérité, cela doit aussi fonctionner pour nous,
spécialistes du monde arabe, ou militants de l’ouverture à
la culture de l’autre, comme un signal, un signal qui doit
solliciter un réflexe d’ouverture. Cela implique de dépasser
l’indentification de la langue arabe à un cadre
communautaire : à nous de montrer que la langue arabe,
qui est, faut-il le rappeler, l’une des 6 langues officielles de
l’ONU, tient de ce fait une place de choix dans le concert
des langues du monde. A nous d’expliquer la nécessité
urgente d’intégrer de manière plus visible l’Islam à
l’enseignement des cultures religieuses par l’école de la
République. A nous de défaire les a priori liés à l’arabe et à
l’islam en expliquant quelles valeurs humanistes
partageables par tous les grands penseurs du monde arabo
musulmans ont défendues. La mise en place par le
Président de la République des Premières Assises de
l’Enseignement de l’Arabe en France montre bien une
volonté, au plus haut niveau, de reconnaissance ; il reste
pour nous à faire cet effort de communication : la balle est
dans notre camp, elle ne l’est pas seulement, mais elle l’est
aussi, et sans doute, d’abord.
Pierre-Louis Reymond
Agrégé d’arabe et journaliste de l’audiovisuel
Membre du jury de l’agrégation d’arabe
L
e CID propose cette année un nouveau programme de formation, qui comporte trois sessions, avec 10 modules de
2 jours chacun, du 6 octobre 2009 au 24 Février 2010. Les inscriptions aux différents modules sont de 100 €, avec
des réductions pour les adhérents du CID ainsi que pour les étudiants et les demandeurs d'emploi. Le CID
propose également des cours de langue arabe et de langue portugaise pour les niveaux débutants et confirmés, qui
reprendront au cours du mois d'octobre. Pour plus d’information ou recevoir le programme de formation et les cours de
langues n'hésitez pas à contacter le Cid au 02.40.47.88.36. Voici les formations proposés jusqu’à décembre 2009 :
Session 1 :
Session 2 :
Comprendre les phénomènes migratoires
Module 1:
Analyser les relations interculturelles
Module 3 :
Flux et politiques migratoires
06/10/09, Histoire des immigrations en France
Karine Meslin,
07/10/09, L’immigration aujourd’hui, des incidences
réelles ou supposées ?
Omero Marongiu-Perria
Approche interculturelle et héritage familial
3/11/09, La famille dans la migration
Hayat Bousta, Omero Marongiu-Perria
4/11/09, Identité et jeunes issus de l’immigration
Hayat Bousta,
Module 2 :
La législation et les droits des étrangers
20/10/09, Le droit des étrangers
Laurence Soltner
21/10/09, L’accueil et la prise en charge des migrants
Helbroeck Julien
Module 4 :
Les migrants vieillissants en France
17/11/09, Typologie des migrants vieillissant en
France
Omero Marongiu-Perria,
18/11/09, Quelle prise en charge des migrants
vieillissants ?
Joelle Suco et khedidja Benelhadja
Module 5 :
Chaque société définit sa marge de tolérance et d’exclusion
des comportements sexuels considérés comme déviants.
Dans ce cadre, malgré les avancées du droit en terme de
respect des libertés, l’homosexualité - masculine et
féminine - continue a être perçue comme le signe d’un
style de vie pouvant justifier les attitudes de rejet, parfois
extrêmes. Partant du principe que toutes les sociétés, dans
leur histoire, sont concernées par cette question, le CID
propose de poser une réflexion sur le regard des cultures
sur l’homosexualité.
Louis Georges TIN,
est un ancien élève de l'Ecole
normale supérieure, agrégé de lettres
et maître de conférences à
l'Université d'Orléans. Il a publié
plusieurs ouvrages sur la littérature
française, et sur l'histoire de la
sexualité.
Par ailleurs, Louis-Georges Tin est
également très engagé dans plusieurs
autres domaines, au niveau national
et international. En 2005, il devient
l'un des fondateurs du CRAN, le
Conseil Représentatif des Associations Noires, dont il est
le porte-parole et le vice-président.
La même année, il crée la Journée mondiale de lutte contre
l'homophobie, célébrée dans plus de 50 pays aujourd'hui.
En 2006, il lance un appel "pour une dépénalisation
universelle de l'homosexualité", qui aboutit en décembre
2008 à une déclaration à l'Assemblée générale des Nations
Unies, soutenue par 67 pays.
Santé et anthropologie : Approche interculturelle et
souffrance psychique »
1/12/09, Santé mentale et différences culturelles
Kahina Yebbal, , Debbie Bezard
2/12/09, Parcours de vie et processus de
vulnérabilité
Kahina Yebbal, Debbie Bezzard
Module 6 :
Santé et anthropologie « l’excision et les mariages
forcés »
15/12/09,
« Comprendre et prévenir l’excision
génitale féminine »
Isabelle Gillette-Faye, Dominique Carton,Mame Keyta
16/12/09, Les mariages forcés
Isabelle Gillette-Faye
5
NOUVEAUTÉS LIVRES
Pas de thématique précise pour cette sélection, mais quelques titres intéressants : les ouvrages ont été « chroniqués » par Catherine et JeanPierre Rousseau ; vous trouverez sur leur très beau site (http://wodka.over-blog.com) l’intégralité de leurs analyses et leurs commentaires.
En avant- goût de la conférence de M.TIN sur le thème de l’homophobie, un ouvrage utile :
DELPHY, Christine
Classer, dominer : qui sont les
"autres"?
Paris, La fabrique éd.2008 [305.800 1
DEL
L'auteur regroupe dans ce recueil neuf
de ses textes antérieurs dénonçant
l'altérité comme artefact créé par les
hommes blancs, hétérosexuels et
dominateurs. Elle entend montrer que la
même démarche matérialiste est à
l'œuvre dans les trois situations
d'oppression : selon le genre, la "race" ou la sexualité. La
philosophie occidentale, produit de l'égocentrisme masculin
dominant, a inventé le concept d'Autre selon un injustifiable a
priori : femmes, non blancs et homosexuels doivent être
dominés car la nature ne leur a pas donné les moyens
intellectuels de gérer leurs situations. La hiérarchie fabrique donc
les catégorisations sociales et la division en deux groupes : les
Uns, hommes et blancs, nomment les Autres, les classent et
assurent leur pouvoir. Ils les exhortent hypocritement à leur
ressembler tout en s'y refusant, pour conserver leur privilège, car
ils incarnent la norme universelle. Ils tolèrent les Autres s'ils se
taisent ; or, en les « altérisant » ils altèrent leur personnalité : et
quand ces trois figures de victimes sociales revendiquent l'égalité.
Les Uns n'entendent pas et crient au communautarisme qui met
en danger la république. Justice doit être rendue à ces Autres.
MICHAELS, Walter Benn
La diversité contre l’égalité
Raisons d'agir, 2009 [305.56 MIC
L'ouvrage traite de la promotion de la
diversité dans les discours politiques de
gauche comme de droite, en France
comme aux U.S.A. En quatre chapitres,
l'auteur montre que la valorisation de la
diversité masque la question sociale de
l'inégalité et juge inacceptable que même
la gauche substitue le respect de la
différence au combat pour davantage de
justice sociale. Depuis 1983 les politiques français prétendent
que les inégalités sociales tiennent aux nombreuses formes de
discrimination, les questions sociales au manque de respect des
différences, identitaires et non économiques. La pauvreté
résulterait des préjugés et du regard des riches sur les pauvres.
On invite donc à ne plus les voir comme des victimes, avec
condescendance et charité, mais à les "apprécier", à reconnaître
leur valeur. L'engouement ethnico-culturel n'est pas une voie
vers davantage d'égalité, mais un moyen de gérer les inégalités
sans chercher à les réduire. La diversité prévaut: les différends
politiques eux-mêmes seraient devenus, aux U.S.A. comme en
France, plus identitaires qu'idéologiques.
6
BARTHOUX, Gérard.
L’école à l’épreuve des cultures
[préf. de Jean-François Mattei]. Paris,
Presses Universitaires de France, 2008.
[370.117 BAR
On met en danger aujourd'hui la
conception traditionnelle de l’Ecole
Républicaine en exigeant qu'elle prenne
en compte, dans ses programmes,
méthodes et objectifs, l'hétérogénéité
culturelle croissante des publics
scolaires. Barthoux vise à lui redonner
confiance en sa mission. Chacun des neuf chapitres expose la
réfutation philosophique d'une conception moderne de
l'enseignement. Tous démontrent la nocivité de l'éducation
interculturelle. L'auteur oppose une conception philosophique de
l'école républicaine : les différences entre les élèves sont surtout
sociales plus que culturelles ; le maître doit les dépasser,
transmettre des savoirs et des valeurs universels et développer
l'esprit critique de tous pour libérer chacun de l'enfermement
dans son groupe d'appartenance. Dans sa mission universaliste
humaniste, l'école n'a pas à orienter ou former les élèves car elle
ne saurait être au service de la société. En classe, tous sont égaux,
tous capables d'accéder au doute rationnel, fondement de leur
propre construction identitaire. Tout particularisme - tel que "
mettre l'élève au centre du système" éducatif -, nuit à l'élévation
des esprits vers l'universel, vers l'idéal de l'Homme propre à
l'Ecole Républicaine.
NDIAYE, Pap
La condition noire : essai sur une
minorité française
Paris, Calmann-Lévy, 2008 [305.896
NDI
Cet essai sur la « Condition noire en
France » comble une lacune. Ndiaye se
fait tour à tour historien et sociologue
pour envisager sous tous ses aspects non
une communauté repliée sur des ghettos
mais une minorité où les Africains se
distinguent des Antillais, ces derniers
étant depuis 1946 citoyens de plein droit comme tous les
« domiens ». En six grands chapitres, l’auteur examine ce qu’est
être noir, comment le racisme biologique a cédé la place à des
discriminations que l’on s’efforce de combattre sans bien
mesurer les dimensions du problème ni les résultats des
politiques faute d’un appareil statistique que le CRAN fondé en
2005 appelle de ses vœux. Assez mal connue entre 1807 et 1914,
l’histoire de la minorité devient plus consistante à l’époque
contemporaine. La vie politique et culturelle se développe en
faisant référence à la situation des Noirs aux Etats-Unis et à
l’urgence des questions mémorielles. L’immigration est évoquée
jusqu’aux récentes lois qui la restreignent tandis que la présence
noire dépasse quatre millions de personnes et que l’identité noire
tend à s’émanciper de la négritude vue par les poètes.
BOYER-BEN KEMOUN, Joëlle
Colonisation européenne et système
colonial
Ellipses. 2004. (Zoom Histoire)
[325.340 9 BOY.
Du milieu du XIXe siècle aux années
1960, ce petit livre se propose de nous
exposer la colonisation européenne,
principalement française et britannique,
sous la forme d’un cours concis mais
très documenté et de fiches pratiques
dont des cartes se rapportant à la
situation en 1914. Ces choix conviennent aux élèves de lycée
(notamment Première ES et L et Terminale S) devant étudier
l’expansion
coloniale.
Quelques
grands
documents
incontournables (textes de Ferry, Clemenceau, Jaurès, Kipling)
permettent d’analyser les raisons de l’expansion coloniales et les
critiques qui furent formulées. L’approche politique et
événementielle reste prépondérante pour la période de la
Troisième République. Par contre, la question du coût financier
pour les métropoles est évacuée en quelques généralités —
l’auteur renvoie aux travaux de Jacques Marseille — et les
informations portant sur la période qui commence en 1945 sont
d’un intérêt réduit. Enfin cet essai centré sur les acteurs
européens ne fait pas vraiment de place aux réactions des
colonisés.
Auteurs : Vincent GEISSER, El
Yamine SOUM
Titre : Discriminer pour mieux régner.
Enquête sur la diversité dans les partis
politiques
Les Editions de l’Atelier, 2008, 239
pages.
Dans une France où la tradition
républicaine s’appuie sur l’égalité, les
partis politiques ont tardé à accepter
de prendre en compte la diversité
ethnique croissante résultant de l’immigration postcoloniale. Le PCF le premier, internationalisme oblige, a
cherché à accueillir les militants issus de l’immigration. Le
PS, devenu parti de classes moyennes, a suivi, moins pour
porter les représentants de la diversité aux hautes
responsabilités, que pour retrouver des voix populaires. De
nombreuses initiatives ont vu le jour depuis 1981 mais
globalement la gauche a déçu, se méfiant des
considérations
ethniques
et
du
risque
de
communautarisme. L’UMP a ensuite changé le discours de
la droite, sous l’impulsion de Nicolas Sarkozy et de son
conseiller Dahmane. Mais tous les mots sont piégés : la
« discrimination positive », les « quotas », et même la
« promotion de la diversité » sont tenus par beaucoup de
militants pour des « diversions », des leurres, à preuve la
médiocre progression des élus de la diversité, surtout au
niveau national. Les auteurs s’appuient sur des entretiens
avec une cinquantaine de responsables et militants issus
précisément de cette diversité, entretiens longuement cités,
c’est l’originalité et l’atout du livre.
Auteurs: X.Leloup - M.Radice.
Titre: "Les nouveaux territoires
de l'ethnicité".
Editeur: P.U.L. Canada 2008.
Cet ouvrage est l'aboutissement
d'un
projet
collectif
d'universitaires montréalais visant
à repenser les liens entre l'espace
et l'ethnicité. Etant donné
l'importance des déplacements de
populations, la mondialisation et
les nouvelles technologies, on ne peut plus prétendre
naturel le lien d'une nation à un territoire, ni d'une
communauté à un quartier. Cet accroissement de la
mobilité sociale et spatiale rend obsolète la "villemosaïque" avec ses territoires ethniques contigus mais
séparés. De nouveaux apparaissent, traversés d'ethnicité.
Cet ouvrage vise à en comprendre la formation et le
fonctionnement. Onze contributions revisitent les liens
espace-ethnicité du point de vue social tout d'abord, puis
politique, enfin économique. Les chercheurs canadiens
invitent à repenser l'espace public mais également
l'efficacité des politiques territoriales. Par ailleurs,
l'appartenance ethnique est une construction sociale
résultant de pratiques liées à un temps et un lieu précis : il
faut reterritorialiser le social. Les politiques doivent
admettre qu'il n'est plus pensable d'administrer tous les
territoires de la même manière, mais spécifiquement, selon
la dynamique des quartiers et les réseaux en rapport avec
l'ethnicité.
Auteur : J.L. Amselle
Titre : "Branchements"
Éditeur : Flammarion, 2001.
En se fondant sur sa pratique au Mali,
en Égypte et en Guinée, l'auteur traite
des contacts, des "branchements"
entre les cultures. La métaphore du
branchement lui semble plus juste que
le terme de "métissage", trop connoté
biologiquement. L'argumentaire se
développe
en
sept
chapitres
thématiques : en particulier l'afrocentrisme, le mouvement
N'Ko du Mali et divers génocides. Opposé à Huntington,
Amselle démontre que l'actuel conflit des cultures est la
conséquence de la globalisation et non une réaction contre
elle. Car les branchements interculturels sont séculaires. Il
n'a jamais existé de culture pure, limitée à l'aut
osubsistance et étanche aux autres. Répandre cette
idéologie favorise le racisme. De plus, aucune culture
dominante n'a jamais éliminé la culture dominée : c'est en
se réfléchissant dans les autres que chaque culture construit
sa propre identité, par indigénisation des apports
extérieurs. Inversement, les cultures africaines se
déterritorialisent et appartiennent autant aux banlieues
françaises qu'aux favelas brésiliennes. D'aucuns craignent
que la globalisation n'induise la déperdition culturelle et ne
réduise la diversité alors qu'elle permet à chaque culture de
se réaffirmer en multipliant ses branchements.
7
La programmation de « Musiques du monde » offre de nouveau un large choix de concerts pour cette saison 2009-2010. A
côté des grosses artilleries comme le Zénith ou la Cité des Congrès, on peut s'attarder sur les programmations de l'ARC,
de La Bouche D'air et du Pannonica, et vous conseiller de vous y abonner. Parlons d'abord de l'ARC (Rezé) avec lequel
le CID collabore dans le cadre du festival « Les Instants du Monde ». La programmation cette année d'artistes venus de
Turquie et de Palestine nous offre des horizons de collaborations que nous vous détaillerons dans le prochain numéro du
Courrier Interculturel. D'une façon générale, nous vous conseillons dans le programme de l'ARC :
Marcio Faraco, « crooner sensuel imprégné par la Bossa
Nova » et le groupe nantais Agua Na Boca dans le
cadre d'une soirée brésilienne, le 16 octobre prochain,
So Khalmery (auteur, compositeur et interprète originaire
de la République Démocratique du Congo Kinshasa)
et Daby Touré (guitariste et chanteur originaire de
Mauritanie et ayant grandi en Casamance), le 5 mars
2010,
dans le cadre des Instants du
Monde, les concerts de :
- la chanteuse palestinienne
Kamilya Jubran, originaire de
Galilée, à la voix surprenante
interprétant
des
textes
contemporains sur une musique
arabe (le 20 mars à 18h00)
- Ramzi Aburedwan, originaire d'un camp de réfugiés de
Ramallah , fondateur du groupe
Dal'Ouna,
groupe
palestinien
établissant des ponts entre la musique
classique orientale et la musique
occidentale (le 20 à 21h00),
- et Chimène Sey qui a regroupé avec
Müsenna
deux
ensembles
de
musiciens, un de musique baroque
« occidentale » et un de musique
traditionnelle turque « pour recréer cette passerelle
musicale entre l'Europe et la Porte Ottomane » (le 21 mars
à 18h00).
Faiz Ali Faiz et Titi Robin, le 1er avril. Sans aucun
doute, la soirée « phare » de la saison de l'Arc avec Titi
Robin, ce musicien angevin qui est toujours en recherche
des musiques des autres, guitariste émérite (mais aussi
joueur d'oud et de bouzouq) qui après avoir goûté à la
musique bretonne, a « taté » (et avec quelle classe !) au
flamenco, aux musiques arabe, indienne, turque, tzigane....
Il partagera cette soirée avec Faiez Ali Faiz, musicien
pakistanais, qui s'inscrit dans la tradition de Nusrat Fateh
Ali Khan et des Sabri Brothers, immenses chanteurs
pakistanais, « maîtres quawali ». « Jaadu » est le fruit de
cette rencontre.
« Musiques du toit du monde » avec le musicien tadjik
Aqnazar Alovator (chant), l'afghan Door Mohammad
Keshmi (ghijhak, c.a.d une vièle) ainsi que deux autres
musiciens (un aux luth rubâb et tanbur et l'autre aux daf et
zirbaghali) interprètent des musiques de la province du
Chitral, hauts plateaux situés à cheval sur l'Afghanistan, le
Badakhshan et le Tadjikistan.
Ce concert est co-organisé par l'ARC et la Bouche d'Air et
il aura lieu le 27 mai 2010.
N'oublions pas aussi La Bouche d'Air (salle Paul FortTalensac), qui programme aussi de très beaux concerts
parmi lesquels El Hadj N'Diaye le 9 mars 2010, Boubacar
Traoré le 25 mars 2010 et Les espoirs de Coronthie le 29
avril 2010. Enfin, plusieurs concerts organisés par le
Pannonica (salle Paul Fort à Talensac) dont Omar
SOSA le 29 janvier 2010, musicien de renommée
internationale.
Il y a les salles de concert mais il y a aussi son fauteuil
devant sa « chaîne HiFi » où on peut écouter la musique
qu'on aime. Si vous voulez étendre votre discothèque,
nous vous signalons deux albums : Le Staff Benda Bilili,
une bande de six musiciens des rues de Kinshasa, en
République Démocratique du Congo, tous paraplégiques,
guitaristes et chanteurs, percussionniste et un jeune
prodige de 17 ans, Roger, interprétant des solos
fantastiques avec un luth à une corde. Ils jouent une
musique faite de groove et de rumbas. Quant à l'album, il a
été enregistré de manière remarquable « en extérieur »,
dans le jardin zoologique de Kinshasa. Un vrai groupe
« pop » et folk.Jack de Johnette et Foday Musa Suso
dans « music from the hearts of the masters », un remarquable
duo de percussions et de kora. C'est peut être de la « world
music » mais elle est de très grande qualité (comme avec
Titi Robin dans un autre genre) vu les deux interprètes : le
batteur Jack De Johnette, natif des USA, qui a joué avec les
plus grands : Keith Jarrett (dont il est le batteur attitré de
son célèbre trio), John Surman, Pat Metheny mais aussi
Miles Davis, John Coltrane....et Foday Musa Suso, griot
mandingue, musicien natif de Gambie, virtuose de la kora
qui, lui aussi, a joué avec les plus grands (Herbie Hancock,
Philip Glass, Pharoah Sanders...).
Jean PEETSON
Centre Interculturel de Documentation - C.I.D
Bât. « Ateliers et Chantiers de Nantes »/ 2 bis , Bd Léon Bureau - 44200 Nantes
Tél: 02 40 47 88 36/ fax: 02 40 48 78 34 / email : [email protected]/ site: www.cidoc.org
Directeur de la Publication: Abdellatif Lagnaoui
Directeur de la rédaction: Mohsine Herda
Comité de Rédaction: Mohsine Herda Jean Peetson, Maurice Guimendego, Yacin Abdillahi
Conception et réalisation maquette: Yacin Abdillahi
Ont participé à la rédaction de ce numéro: l’équipe du CID, Pierre Louis Reymond
8
La programmation de « Musiques du monde » offre de nouveau un large choix de concerts pour cette saison 2009-2010. A
côté des grosses artilleries comme le Zénith ou la Cité des Congrès, on peut s'attarder sur les programmations de l'ARC,
de La Bouche D'air et du Pannonica, et vous conseiller de vous y abonner. Parlons d'abord de l'ARC (Rezé) avec lequel
le CID collabore dans le cadre du festival « Les Instants du Monde ». La programmation cette année d'artistes venus de
Turquie et de Palestine nous offre des horizons de collaborations que nous vous détaillerons dans le prochain numéro du
Courrier Interculturel. D'une façon générale, nous vous conseillons dans le programme de l'ARC :
Marcio Faraco, « crooner sensuel imprégné par la Bossa
Nova » et le groupe nantais Agua Na Boca dans le
cadre d'une soirée brésilienne, le 16 octobre prochain,
So Khalmery (auteur, compositeur et interprète originaire
de la République Démocratique du Congo Kinshasa)
et Daby Touré (guitariste et chanteur originaire de
Mauritanie et ayant grandi en Casamance), le 5 mars
2010,
dans le cadre des Instants du
Monde, les concerts de :
- la chanteuse palestinienne
Kamilya Jubran, originaire de
Galilée, à la voix surprenante
interprétant
des
textes
contemporains sur une musique
arabe (le 20 mars à 18h00)
- Ramzi Aburedwan, originaire d'un camp de réfugiés de
Ramallah , fondateur du groupe
Dal'Ouna,
groupe
palestinien
établissant des ponts entre la musique
classique orientale et la musique
occidentale (le 20 à 21h00),
- et Chimène Sey qui a regroupé avec
Müsenna
deux
ensembles
de
musiciens, un de musique baroque
« occidentale » et un de musique
traditionnelle turque « pour recréer cette passerelle
musicale entre l'Europe et la Porte Ottomane » (le 21 mars
à 18h00).
Faiz Ali Faiz et Titi Robin, le 1er avril. Sans aucun
doute, la soirée « phare » de la saison de l'Arc avec Titi
Robin, ce musicien angevin qui est toujours en recherche
des musiques des autres, guitariste émérite (mais aussi
joueur d'oud et de bouzouq) qui après avoir goûté à la
musique bretonne, a « taté » (et avec quelle classe !) au
flamenco, aux musiques arabe, indienne, turque, tzigane....
Il partagera cette soirée avec Faiez Ali Faiz, musicien
pakistanais, qui s'inscrit dans la tradition de Nusrat Fateh
Ali Khan et des Sabri Brothers, immenses chanteurs
pakistanais, « maîtres quawali ». « Jaadu » est le fruit de
cette rencontre.
« Musiques du toit du monde » avec le musicien tadjik
Aqnazar Alovator (chant), l'afghan Door Mohammad
Keshmi (ghijhak, c.a.d une vièle) ainsi que deux autres
musiciens (un aux luth rubâb et tanbur et l'autre aux daf et
zirbaghali) interprètent des musiques de la province du
Chitral, hauts plateaux situés à cheval sur l'Afghanistan, le
Badakhshan et le Tadjikistan.
Ce concert est co-organisé par l'ARC et la Bouche d'Air et
il aura lieu le 27 mai 2010.
N'oublions pas aussi La Bouche d'Air (salle Paul FortTalensac), qui programme aussi de très beaux concerts
parmi lesquels El Hadj N'Diaye le 9 mars 2010, Boubacar
Traoré le 25 mars 2010 et Les espoirs de Coronthie le 29
avril 2010. Enfin, plusieurs concerts organisés par le
Pannonica (salle Paul Fort à Talensac) dont Omar
SOSA le 29 janvier 2010, musicien de renommée
internationale.
Il y a les salles de concert mais il y a aussi son fauteuil
devant sa « chaîne HiFi » où on peut écouter la musique
qu'on aime. Si vous voulez étendre votre discothèque,
nous vous signalons deux albums : Le Staff Benda Bilili,
une bande de six musiciens des rues de Kinshasa, en
République Démocratique du Congo, tous paraplégiques,
guitaristes et chanteurs, percussionniste et un jeune
prodige de 17 ans, Roger, interprétant des solos
fantastiques avec un luth à une corde. Ils jouent une
musique faite de groove et de rumbas. Quant à l'album, il a
été enregistré de manière remarquable « en extérieur »,
dans le jardin zoologique de Kinshasa. Un vrai groupe
« pop » et folk.Jack de Johnette et Foday Musa Suso
dans « music from the hearts of the masters », un remarquable
duo de percussions et de kora. C'est peut être de la « world
music » mais elle est de très grande qualité (comme avec
Titi Robin dans un autre genre) vu les deux interprètes : le
batteur Jack De Johnette, natif des USA, qui a joué avec les
plus grands : Keith Jarrett (dont il est le batteur attitré de
son célèbre trio), John Surman, Pat Metheny mais aussi
Miles Davis, John Coltrane....et Foday Musa Suso, griot
mandingue, musicien natif de Gambie, virtuose de la kora
qui, lui aussi, a joué avec les plus grands (Herbie Hancock,
Philip Glass, Pharoah Sanders...).
Jean PEETSON
Septembre-Octobre 2009 N°87
L'année 2009 voit la diversification des activités du CID se poursuivre,
depuis le pôle de ressources jusqu'à à la formation, en passant par la
médiation dans les quartiers de la politique de la Ville ou le soutien à la vie
associative. Toutes ces activités nécessitent une mobilisation toujours
croissante de nos moyens pour répondre à ces nouveaux besoins.
Pourtant, les moyens à notre disposition ont plutôt tendance à régresser, et
dans tous les cas ils ne correspondent pas au développement nécessaire du
CID. A titre d'exemple, un secteur émergent et particulièrement important
est celui des partenariats multiples dans lesquels nous sommes engagés ou
attendus. Son amplitude est très large, parfois très ciblée, notamment dans
le domaine de la formation.
Aussi, ces partenariats demandent une attention plus importante de notre
part, un investissement plus soutenu et un suivi régulier. Mais avec les
moyens dont nous disposons, nous ne pouvons répondre positivement aux
différentes sollicitations, et ce malgré l’intérêt qu’elles représentent. Le CID
poursuit donc son travail auprès des partenaires pour préserver,
renouveler, voire solliciter des moyens supplémentaires qui lui permettrait
de répondre aux besoins en instance.
Par ailleurs, le CID doit aussi se fixer des priorités en termes de
partenariats, avec comme objectif premier de mettre ses moyens au service
de ses objectifs fondateurs, à savoir l’interculturalité et l’intégration. Il
continuera pour cela à s’appuyer sur ses savoir-faire, comme le centre de
ressources et les formations sur l'interculturalité et la lutte contre les
discriminations.
L’année 2009-2010 sera consacrée à ce chantier du renforcement de nos
moyens, afin que nous puissions réaliser au mieux nos actions et nos
partenariats. Parallèlement à cette recherche de moyens supplémentaires,
nous aurons à prioriser et à cibler nos engagements, en privilégiant les
objectifs que nous portons, et avec une juste reconnaissance des apports de
notre association dans l'agglomération nantaise et à l'échelle régionale.
Abdellatif LAGNAOUI
Centre Interculturel de Documentation - C.I.D
Bât. « Ateliers et Chantiers de Nantes »/ 2 bis , Bd Léon Bureau - 44200 Nantes
Tél: 02 40 47 88 36/ fax: 02 40 48 78 34 / email : [email protected]/ site: www.cidoc.org
Directeur de la Publication: Abdellatif Lagnaoui
Directeur de la rédaction: Mohsine Herda
Comité de Rédaction: Mohsine Herda , Jean Peetson , Maurice Guimendego, Yacin Abdillahi
Conception et réalisation maquette: Yacin Abdillahi
Ont participé à la rédaction de ce numéro: l’équipe du CID, Pierre Louis Reymond
8
Université d'été de
l'ACSE à Toulouse,
Rencontres avec les
lecteurs du CID
Le CID, partenaire du
projet européen ALII
Migrant’scène, regards
croisés
Article critique langue
arabe et école
Le CID et l'ASAMLA,
Les formations et les
cours de langue au CID
Nouveautés Livres
Musique
A ne pas manquer !
Conférence au CID
Quels sont les fondements culturels de
l'homophobie ?
Avec Louis Georges Tin
Le 15 octobre à 20H00
renseignements au 02 40 47 88 36
Conférence CID-Les Chibanis &
Cie
Les personnes âgées dans la société
d'aujourd'hui :
Entre solidarité et rejet
le 14 novembre, Salle du Radar à la
Bottière, Nantes
Exposition de calligraphie arabe
Réalisée par l'association Calame
sur le thème du vin
du 09 au 27 novembre 2009, au
CID
Les Semaines de la Solidarité
Internationales
organisées par la Maison des
Citoyens du Monde
du 05 au 30 novembre
renseignements :
www.maisondescitoyensdumonde.
org
Festival Migrant'Scène
projection débat au CID, Un Monde
moderne
le 24 novembre, renseignements
au 02 40 47 88 36
Rencontre lecteurs du CID
le 28 novembre, bibliothèque de la
manufacture
de 10H00 à 12h00
avec la présence de Kazem
Shahryari
renseignements au 02 40 47 88 36
Festival Tissé Métisse
le 12 décembre, cité des congrès de
Nantes de 16h00 à 01h00
renseignements au 02 40 47 88 36
www.tisse-metisse.org
2
BOYER-BEN KEMOUN, Joëlle
L'ACSE a organisé, les 18 et 19
septembre à Toulouse, sa première
université d'été intitulée Contre les
discriminations. Pour l'égalité et la diversité.
Sessions plénières et différents
ateliers de travail ont jalonné ces deux
journées, avec notamment la
présence
de
Yazid
Sabeg,
Commissaire à la diversité et à
l'égalité des chances. Celui-ci a
récemment proposé de soumettre au
parlement un projet de loi « visant à
rendre licite la mesure de la
diversité ». Il défend de ainsi de
manière ferme le fait de doter la
France d'outils statistiques pour
mieux cerner les discriminations, y
compris sur des critères ethniques,
par le recueil de données « sur la base
d'enquêtes anonymes et volontaires ».
Le Commissaire suggère également la
mise en place d'un comité scientifique
et d'éthique permanent chargé de
valider les procédures de collecte.
Cette idée d'introduire en France des
statistiques ethniques fait l'objet de
nombreux débats et de controverses.
Présente à l'université
d'été de l'ACSE, la
juriste Gwénaèle Calvès
a
ainsi
fortement
critiqué
l'initiative
de
Yazid Sabeg sur
plusieurs
points. Au plan
de la preuve statistique, elle a rappelé
que non seulement celle-ci est prise
avec beaucoup de prudence par les
juges en Grande-Bretagne, mais
qu'elle n'est pas valable au pénal en
France. De plus, elle risque de
conduire à ethniciser l'ensemble des
statistiques, de manière générale,
puisqu'il faudra systématiquement
ramener les chiffres à un ratio
ethnique. D'une manière plus globale,
la juriste interroge la pertinence
même des statistiques ethniques à la
lumière des objectifs que le
gouvernement, ou la société, veut
atteindre. Veut-on concrètement
aboutir
à
une représentation
proportionnelle
de
certaines
populations dans les corps de métiers
ou dans le domaine politique ? Dans
ce cas, c'est l'ensemble de l'action
publique elle-même qui devra être
évaluée, ce qui représente un chantier
considérable. Pour ou contre, le débat
est en tout cas loin d'être clos, et le
CID n'hésitera pas à contribuer à la
mise en débat !
Pour cette année 2009-2010, le CID développe un partenariat
avec la Bibliothèque municipale de la Manufacture autour
de la LITTÉRATURE IRANIENNE. Conjointement, nous nous
associons avec l’association Peuple et culture 44 dans le
cadre de leur action « Ecrivains du monde ». Leur thématique
s’articule cette année autour de la liberté d’expression et de la lutte contre
l’enfermement. Un écrivain franco-iranien KAZEM SHAHRYARI, sera
d'ailleurs prochainement invité. Exilé en France depuis 1983, K. Shahryari est
poète et dramaturge, directeur des collections « Théâtre des 5 continents »et
« Création/Réel » aux éditions de l’Harmattan.
Les rencontres lecteurs auront lieu alternativement à la Bibliothèque de la
Manufacture et au CID, au rythme d’une rencontre toutes les 6 semaines.
Notre première rencontre est fixée au samedi 28 novembre 2009, de 10H00
à 12H00, à la Bibliothèque de la Manufacture 6, cour Jules Durand à
Nantes. Nous alimenterons vos choix de lecture et attendons que vous
partagiez vos analyses et vos émotions !
Pour alimenter notre réflexion, et accompagné par Kazem SHAHRYARI, le
CID souhaite organiser deux conférences sur les thèmes du shiisme iranien et
sur l’Iran d’aujourd’hui. Nous en fixerons les dates au cours du 1er semestre
2010.
N.B. Ces rencontres sont ouvertes à tous : pour des questions d’organisation
optimale, nous vous demandons de bien vouloir vous inscrire au CID ou
auprès de Françoise Auneau, Bibliothèque de la Manufacture, 02 40 41 95 65.
Colonisation européenne et système
colonial
Ellipses. 2004. (Zoom Histoire)
[325.340 9 BOY.
Du milieu du XIXe siècle aux années
1960, ce petit livre se propose de nous
exposer la colonisation européenne,
principalement française et britannique,
sous la forme d’un cours concis mais
très documenté et de fiches pratiques
dont des cartes se rapportant à la
situation en 1914. Ces choix conviennent aux élèves de lycée
(notamment Première ES et L et Terminale S) devant étudier
l’expansion
coloniale.
Quelques
grands
documents
incontournables (textes de Ferry, Clemenceau, Jaurès, Kipling)
permettent d’analyser les raisons de l’expansion coloniales et les
critiques qui furent formulées. L’approche politique et
événementielle reste prépondérante pour la période de la
Troisième République. Par contre, la question du coût financier
pour les métropoles est évacuée en quelques généralités —
l’auteur renvoie aux travaux de Jacques Marseille — et les
informations portant sur la période qui commence en 1945 sont
d’un intérêt réduit. Enfin cet essai centré sur les acteurs
européens ne fait pas vraiment de place aux réactions des
colonisés.
Auteurs : Vincent GEISSER, El
Yamine SOUM
Titre : Discriminer pour mieux régner.
Enquête sur la diversité dans les partis
politiques
Les Editions de l’Atelier, 2008, 239
pages.
Dans une France où la tradition
républicaine s’appuie sur l’égalité, les
partis politiques ont tardé à accepter
de prendre en compte la diversité
ethnique croissante résultant de l’immigration postcoloniale. Le PCF le premier, internationalisme oblige, a
cherché à accueillir les militants issus de l’immigration. Le
PS, devenu parti de classes moyennes, a suivi, moins pour
porter les représentants de la diversité aux hautes
responsabilités, que pour retrouver des voix populaires. De
nombreuses initiatives ont vu le jour depuis 1981 mais
globalement la gauche a déçu, se méfiant des
considérations
ethniques
et
du
risque
de
communautarisme. L’UMP a ensuite changé le discours de
la droite, sous l’impulsion de Nicolas Sarkozy et de son
conseiller Dahmane. Mais tous les mots sont piégés : la
« discrimination positive », les « quotas », et même la
« promotion de la diversité » sont tenus par beaucoup de
militants pour des « diversions », des leurres, à preuve la
médiocre progression des élus de la diversité, surtout au
niveau national. Les auteurs s’appuient sur des entretiens
avec une cinquantaine de responsables et militants issus
précisément de cette diversité, entretiens longuement cités,
c’est l’originalité et l’atout du livre.
Auteurs: X.Leloup - M.Radice.
Titre: "Les nouveaux territoires
de l'ethnicité".
Editeur: P.U.L. Canada 2008.
Cet ouvrage est l'aboutissement
d'un
projet
collectif
d'universitaires montréalais visant
à repenser les liens entre l'espace
et l'ethnicité. Etant donné
l'importance des déplacements de
populations, la mondialisation et
les nouvelles technologies, on ne peut plus prétendre
naturel le lien d'une nation à un territoire, ni d'une
communauté à un quartier. Cet accroissement de la
mobilité sociale et spatiale rend obsolète la "villemosaïque" avec ses territoires ethniques contigus mais
séparés. De nouveaux apparaissent, traversés d'ethnicité.
Cet ouvrage vise à en comprendre la formation et le
fonctionnement. Onze contributions revisitent les liens
espace-ethnicité du point de vue social tout d'abord, puis
politique, enfin économique. Les chercheurs canadiens
invitent à repenser l'espace public mais également
l'efficacité des politiques territoriales. Par ailleurs,
l'appartenance ethnique est une construction sociale
résultant de pratiques liées à un temps et un lieu précis : il
faut reterritorialiser le social. Les politiques doivent
admettre qu'il n'est plus pensable d'administrer tous les
territoires de la même manière, mais spécifiquement, selon
la dynamique des quartiers et les réseaux en rapport avec
l'ethnicité.
Auteur : J.L. Amselle
Titre : "Branchements"
Éditeur : Flammarion, 2001.
En se fondant sur sa pratique au Mali,
en Égypte et en Guinée, l'auteur traite
des contacts, des "branchements"
entre les cultures. La métaphore du
branchement lui semble plus juste que
le terme de "métissage", trop connoté
biologiquement. L'argumentaire se
développe
en
sept
chapitres
thématiques : en particulier l'afrocentrisme, le mouvement
N'Ko du Mali et divers génocides. Opposé à Huntington,
Amselle démontre que l'actuel conflit des cultures est la
conséquence de la globalisation et non une réaction contre
elle. Car les branchements interculturels sont séculaires. Il
n'a jamais existé de culture pure, limitée à l'aut
osubsistance et étanche aux autres. Répandre cette
idéologie favorise le racisme. De plus, aucune culture
dominante n'a jamais éliminé la culture dominée : c'est en
se réfléchissant dans les autres que chaque culture construit
sa propre identité, par indigénisation des apports
extérieurs. Inversement, les cultures africaines se
déterritorialisent et appartiennent autant aux banlieues
françaises qu'aux favelas brésiliennes. D'aucuns craignent
que la globalisation n'induise la déperdition culturelle et ne
réduise la diversité alors qu'elle permet à chaque culture de
se réaffirmer en multipliant ses branchements.
7
NOUVEAUTÉS
LIVRES
Pas de thématique précise pour cette sélection, mais quelques titres intéressants : les ouvrages ont été « chroniqués » par Catherine et JeanPierre Rousseau ; vous trouverez sur leur très beau site (http://wodka.over-blog.com) l’intégralité de leurs analyses et leurs commentaires.
En avant- goût de la conférence de M.TIN sur le thème de l’homophobie, un ouvrage utile :
DELPHY, Christine
Classer, dominer : qui sont les
"autres"?
Paris, La fabrique éd.2008 [305.800 1
DEL
L'auteur regroupe dans ce recueil neuf
de ses textes antérieurs dénonçant
l'altérité comme artefact créé par les
hommes blancs, hétérosexuels et
dominateurs. Elle entend montrer que la
même démarche matérialiste est à
l'œuvre dans les trois situations
d'oppression : selon le genre, la "race" ou la sexualité. La
philosophie occidentale, produit de l'égocentrisme masculin
dominant, a inventé le concept d'Autre selon un injustifiable a
priori : femmes, non blancs et homosexuels doivent être
dominés car la nature ne leur a pas donné les moyens
intellectuels de gérer leurs situations. La hiérarchie fabrique donc
les catégorisations sociales et la division en deux groupes : les
Uns, hommes et blancs, nomment les Autres, les classent et
assurent leur pouvoir. Ils les exhortent hypocritement à leur
ressembler tout en s'y refusant, pour conserver leur privilège, car
ils incarnent la norme universelle. Ils tolèrent les Autres s'ils se
taisent ; or, en les « altérisant » ils altèrent leur personnalité : et
quand ces trois figures de victimes sociales revendiquent l'égalité.
Les Uns n'entendent pas et crient au communautarisme qui met
en danger la république. Justice doit être rendue à ces Autres.
BARTHOUX, Gérard.
L’école à l’épreuve des cultures
[préf. de Jean-François Mattei]. Paris,
Presses Universitaires de France, 2008.
[370.117 BAR
On met en danger aujourd'hui la
conception traditionnelle de l’Ecole
Républicaine en exigeant qu'elle prenne
en compte, dans ses programmes,
méthodes et objectifs, l'hétérogénéité
culturelle croissante des publics
scolaires. Barthoux vise à lui redonner
confiance en sa mission. Chacun des neuf chapitres expose la
réfutation philosophique d'une conception moderne de
l'enseignement. Tous démontrent la nocivité de l'éducation
interculturelle. L'auteur oppose une conception philosophique de
l'école républicaine : les différences entre les élèves sont surtout
sociales plus que culturelles ; le maître doit les dépasser,
transmettre des savoirs et des valeurs universels et développer
l'esprit critique de tous pour libérer chacun de l'enfermement
dans son groupe d'appartenance. Dans sa mission universaliste
humaniste, l'école n'a pas à orienter ou former les élèves car elle
ne saurait être au service de la société. En classe, tous sont égaux,
tous capables d'accéder au doute rationnel, fondement de leur
propre construction identitaire. Tout particularisme - tel que "
mettre l'élève au centre du système" éducatif -, nuit à l'élévation
des esprits vers l'universel, vers l'idéal de l'Homme propre à
l'Ecole Républicaine.
MICHAELS, Walter Benn
La diversité contre l’égalité
Raisons d'agir, 2009 [305.56 MIC
L'ouvrage traite de la promotion de la
diversité dans les discours politiques de
gauche comme de droite, en France
comme aux U.S.A. En quatre chapitres,
l'auteur montre que la valorisation de la
diversité masque la question sociale de
l'inégalité et juge inacceptable que même
la gauche substitue le respect de la
différence au combat pour davantage de
justice sociale. Depuis 1983 les politiques français prétendent
que les inégalités sociales tiennent aux nombreuses formes de
discrimination, les questions sociales au manque de respect des
différences, identitaires et non économiques. La pauvreté
résulterait des préjugés et du regard des riches sur les pauvres.
On invite donc à ne plus les voir comme des victimes, avec
condescendance et charité, mais à les "apprécier", à reconnaître
leur valeur. L'engouement ethnico-culturel n'est pas une voie
vers davantage d'égalité, mais un moyen de gérer les inégalités
sans chercher à les réduire. La diversité prévaut: les différends
politiques eux-mêmes seraient devenus, aux U.S.A. comme en
France, plus identitaires qu'idéologiques.
NDIAYE, Pap
La condition noire : essai sur une
minorité française
Paris, Calmann-Lévy, 2008 [305.896
NDI
Cet essai sur la « Condition noire en
France » comble une lacune. Ndiaye se
fait tour à tour historien et sociologue
pour envisager sous tous ses aspects non
une communauté repliée sur des ghettos
mais une minorité où les Africains se
distinguent des Antillais, ces derniers
étant depuis 1946 citoyens de plein droit comme tous les
« domiens ». En six grands chapitres, l’auteur examine ce qu’est
être noir, comment le racisme biologique a cédé la place à des
discriminations que l’on s’efforce de combattre sans bien
mesurer les dimensions du problème ni les résultats des
politiques faute d’un appareil statistique que le CRAN fondé en
2005 appelle de ses vœux. Assez mal connue entre 1807 et 1914,
l’histoire de la minorité devient plus consistante à l’époque
contemporaine. La vie politique et culturelle se développe en
faisant référence à la situation des Noirs aux Etats-Unis et à
l’urgence des questions mémorielles. L’immigration est évoquée
jusqu’aux récentes lois qui la restreignent tandis que la présence
noire dépasse quatre millions de personnes et que l’identité noire
tend à s’émanciper de la négritude vue par les poètes.
L
Le CID, partenaire du projet européen ALII
e CID collabore au projet européen ALII (Adult Learning for immigrants
integration) coordonné en France par le CNAM et qui consiste à s'appuyer sur
le « choc culturel » pour favoriser les relations entre individus issus de groupes
différents. Il est porté par la ville de Naples, l’Observatoire Euro méditerranéen et de
la Mer noire et le Centre Européen d’Information pour la Culture et la Citoyenneté à
Naples (CEICC), et il associe 5 pays européens (Danemark, Bulgarie, Italie, Lettonie,
France). Ce projet porte le label Grundtvig de l'Union Européenne, qui vise à offrir aux
citoyens européens davantage de possibilités de mieux se former tout au long de leur
vie. Ce label vient du nom du pasteur et écrivain danois (1783-1872), qui est le
fondateur du concept d' « école populaire » et de la tradition nordique
d' « apprentissage tout au long de la vie ».
Concrètement, l'objectif est d'organiser quatre ateliers de deux jours, sur les thèmes suivants : « Le temps et
l’espace » (réalisé en juin 2009), « Les rôles masculins et féminins » (octobre 2009), « L’éducation des enfants » (janvier
2010) et « Le sens du sacré » (mars 2010). Ces ateliers associent des personnes issues ou non de différentes migrations, et
ils alternent approche théorique et mises en situations au cours desquelles, par la méthode du « choc culturel », les
participants font émerger des « bonnes pratiques » dans le rapport à l'autre par une prise de distnace face aux préjugés et
aux stéréotypes. Tout un programme, au final, grâce auquel il est possible d'aider la population, dans toute sa diversité, à
s’épanouir socialement à travers une démarche de prise de conscience des cadres de référence de chacun. Cette démarche
vers l’autre vise une participation active et positive dans la vie citoyenne, et une plus grande harmonie des rapports
humains dans la société.
Migrant’scène, regards croisés
sur les migrations à Nantes le 24
novembre
M
igrant'scène est un festival
national organisé par la
Cimade, qui interroge
nos représentations collectives et
individuelles sur les étrangers. Le
thème 2009 est intitulé : "D'une
crise à l'autre, des histoires". Ce
thème concerne les mobilisations
pour l’égalité des droits des
migrants, en contexte de crise
(1974 – 2009). À Nantes, la Cimade
a choisi de travailler sur le thème des travailleurs migrants
dans les chantiers de l'Atlantique de Nantes et de Saint
Nazaire, leurs luttes et histoires des années 70 à nos jours.
Deux soirées sont prévues, en partenariat avec le CID : le
mardi 24 novembre aura lieu au CID une projection-débat
autour du documentaire Un Monde Moderne d'Arnaud
Soulier et Sabrina Malek, et le vendredi 27 Novembre, à
Pol’n, sera présentée une pièce de théâtre, avec happening
et concert. Entrées gratuites.
Lire en Fête devient Passages de Livres
L
a grande manifestation
nantaise du livre se
déroulera, cette année, les
16 et 17 octobre prochains, entre
l'Île de Nantes et le Jardin des
Fonderies. Venez flâner et
découvrir les offres de lecture des
bouquinistes, rencontrer des
éditeurs nantais, participer ou
apprécier des lectures à haute voix,
des contes, des spectacles
d’histoires suivis d’ateliers
d’illustration, vous laisser surprendre par le slam, prendre
part à des moments d’écriture ludique. Passages de Livres
est programmée deux temps : la soirée du vendredi mêlant
lectures intimistes et musique, et la journée du samedi
proposant de nombreux temps d’animations. Un jardin de
livres et de vie qui invite au passage et au partage des
plaisirs de lire, dire, écrire pour soi, pour d’autres, avec les
autres. Dans le cadre du projet « Passages des livres », Le
Centre Interculturel de Documentation vous invite à
découvrir ces livres autour des cultures du monde. Pour les
petits et les grands.
Comme chaque année le Cid accueille avec grand
plaisir les travaux de l’association Calame qui cette
fois a choisi le thème du VIN.
L’exposition des calligraphies arabes aura lieu
du 9 au 30 novembre 2009 dans nos locaux.
Vous êtes cordialement invités au vernissage le mardi 10 novembre à
partir de 18 H au cours duquel nous lirons des poèmes iraniens et
arabes sur ce thème.
6
3
Réaction à l’article du Monde La langue arabe chassée des classes
9 Septembre 2009
D
oit-on se faire du souci pour l’avenir de
l’enseignement de l’arabe en France ? Un récent
article du Monde daté de ce 9 Septembre
constate que ‘’la langue arabe, reléguée dans les zones
d’éducation prioritaires, ne parvient pas à quitter son
ghetto’’ et que si ‘’quelques lycées prestigieux de centreville regroupent des classes d’arabophones, cela ne doit pas
faire illusion’’. Alors, face à ce constat, que faire ?
S’apitoyer sur cette image de la langue arabe en France et
prendre acte de ce tableau bien noir ? Il faut plutôt
diagnostiquer les problèmes pour proposer quelques
pistes pour essayer de les résoudre. Il ne faut pas se le
cacher, pour que la langue arabe trouve toute sa place dans
l’enseignement scolaire de la République française, il faut
mener un combat. Mais c’est un combat à mener par tous.
Il me semble vain, comme c’est trop souvent le cas,
d’incriminer les institutions et/ou le pouvoir politique en
réduisant la problématique de la diffusion de la langue et
de la culture arabes au de l’éducation nationale, à une
absence de volontarisme. Il y a sans doute autre chose à
faire : d’abord, faire l’effort de communiquer. Le faire sur
le monde arabe est assez simple : partout où l’on se trouve,
il faut rappeler que le monde arabe est au cœur de
l’actualité : de l’actualité internationale, comme de
l’actualité de notre quotidien. L’avenir de l’enseignement
de la langue arabe, et de son rayonnement au sein des
institutions de la République dépend d’abord de nous qui
faisons vivre cette culture au jour le jour, il dépend de
notre capacité à communiquer sur notre domaine de
compétence, à donner des raisons d’apprendre cette langue
et de s’intéresser à la culture de ses locuteurs. Les
arguments ne manquent pas : proximité géographique des
deux rives de la Méditerranée, présence en France d’une
communauté issues de l’immigration Maghrébine en quête
de ses racines, et pour une écrasante majorité, fortement
animée de la volonté de les faire partager, présence de la
langue arabe dans notre patrimoine linguistique, histoire
partagée de la France et du Monde Arabe. L’arabe est-t-il ‘’
aussi mal aimé que la communauté qui le parle’’ ? comme
le dit l’article ? si un tel propos comporte malheureusement
une part de vérité, cela doit aussi fonctionner pour nous,
spécialistes du monde arabe, ou militants de l’ouverture à
la culture de l’autre, comme un signal, un signal qui doit
solliciter un réflexe d’ouverture. Cela implique de dépasser
l’indentification de la langue arabe à un cadre
communautaire : à nous de montrer que la langue arabe,
qui est, faut-il le rappeler, l’une des 6 langues officielles de
l’ONU, tient de ce fait une place de choix dans le concert
des langues du monde. A nous d’expliquer la nécessité
urgente d’intégrer de manière plus visible l’Islam à
l’enseignement des cultures religieuses par l’école de la
République. A nous de défaire les a priori liés à l’arabe et à
l’islam en expliquant quelles valeurs humanistes
partageables par tous les grands penseurs du monde arabo
musulmans ont défendues. La mise en place par le
Président de la République des Premières Assises de
l’Enseignement de l’Arabe en France montre bien une
volonté, au plus haut niveau, de reconnaissance ; il reste
pour nous à faire cet effort de communication : la balle est
dans notre camp, elle ne l’est pas seulement, mais elle l’est
aussi, et sans doute, d’abord.
Pierre-Louis Reymond
Agrégé d’arabe et journaliste de l’audiovisuel
Membre du jury de l’agrégation d’arabe
L
e CID propose cette année un nouveau programme de formation, qui comporte trois sessions, avec 10 modules de
2 jours chacun, du 6 octobre 2009 au 24 Février 2010. Les inscriptions aux différents modules sont de 100 €, avec
des réductions pour les adhérents du CID ainsi que pour les étudiants et les demandeurs d'emploi. Le CID
propose également des cours de langue arabe et de langue portugaise pour les niveaux débutants et confirmés, qui
reprendront au cours du mois d'octobre. Pour plus d’information ou recevoir le programme de formation et les cours de
langues n'hésitez pas à contacter le Cid au 02.40.47.88.36. Voici les formations proposés jusqu’à décembre 2009 :
Session 1 :
Session 2 :
Comprendre les phénomènes migratoires
Analyser les relations interculturelles
Module 1:
Module 3 :
Flux et politiques migratoires
Approche interculturelle et héritage familial
06/10/09, Histoire des immigrations en France
Karine Meslin,
07/10/09, L’immigration aujourd’hui, des incidences
réelles ou supposées ?
Omero Marongiu-Perria
3/11/09, La famille dans la migration
Hayat Bousta, Omero Marongiu-Perria
4/11/09, Identité et jeunes issus de l’immigration
Hayat Bousta,
Module 2 :
La législation et les droits des étrangers
20/10/09, Le droit des étrangers
Laurence Soltner
21/10/09, L’accueil et la prise en charge des migrants
Helbroeck Julien
Module 4 :
Les migrants vieillissants en France
17/11/09, Typologie des migrants vieillissant en
France
Omero Marongiu-Perria,
18/11/09, Quelle prise en charge des migrants
vieillissants ?
Joelle Suco et khedidja Benelhadja
Module 5 :
Santé et anthropologie : Approche interculturelle et
souffrance psychique »
D
epuis plusieurs années, le CID et l'ASAMLA
(Association pour la Santé des Migrants en Loire
Atlantique) collaborent sur le thème de
l'interculturalité en milieu scolaire. Après avoir réalisé une
enquête intitulée Interculturalité et vie scolaire dans les collèges
nantais (2005-2006) et effectué de nombreuses
interventions en collège et en lycée, le CID et l'ASAMLA
travaillent actuellement à l'élaboration d'un « Kit
d'intervention interculturelle » en milieu scolaire. Ce kit
servira à répondre de manière efficace aux demandes
croissantes des équipes éducatives sur la relation aux élèves
et aux familles dans un contexte de pluralité culturelle.
Parallèlement, le CID a établi des conventions de
partenariat
avec
plusieurs
établissements
de
l'agglomération nantaise pour l'accueil de groupes d'élèves
au centre de documentation du CID et des prêts
d'ouvrages. De son côté l'ASAMLA assure, entre autres,
ses missions d'interprétariat dans les établissements
accueillant des familles migrantes.
Pour plus de renseignements vous pouvez contacter le
CID au 02 40 47 88 36 et l'ASAMLA au 02 40 48 51 99
4
Chaque société définit sa marge de tolérance et d’exclusion des comportements sexuels considérés comme déviants. Dans ce
cadre, malgré les avancées du droit en terme de respect des libertés, l’homosexualité - masculine et féminine - continue a être
perçue comme le signe d’un style de vie pouvant justifier les attitudes de rejet, parfois extrêmes. Partant du principe que toutes
les sociétés, dans leur histoire, sont concernées par cette question, le CID propose de poser une réflexion sur le regard des
cultures sur l’homosexualité.
Louis Georges
TIN, est un ancien élève de l'Ecole normale supérieure, agrégé de lettres et
maître de conférences à l'Université d'Orléans. Il a publié plusieurs ouvrages sur
la littérature française, et sur l'histoire de la sexualité.
Par ailleurs, Louis-Georges Tin est également très engagé dans plusieurs autres
domaines, au niveau national et international. En 2005, il devient l'un des
fondateurs du CRAN, le Conseil Représentatif des Associations Noires, dont il
est le porte-parole et le vice-président.
La même année, il crée la Journée mondiale de lutte contre l'homophobie,
célébrée dans plus de 50 pays aujourd'hui. En 2006, il lance un appel "pour une
dépénalisation universelle de l'homosexualité", qui aboutit en décembre 2008 à
une déclaration à l'Assemblée générale des Nations Unies, soutenue
67 pays.
1/12/09, Santé mentale et différences culturelles
Kahina Yebbal, , Debbie Bezard
2/12/09, Parcours de vie et processus de
vulnérabilité
Kahina Yebbal, Debbie Bezzard
Module 6 :
Santé et anthropologie « l’excision et les mariages
forcés »
« Comprendre et prévenir l’excision
génitale féminine »
15/12/09,
Isabelle Gillette-Faye, Dominique Carton,Mame Keyta
16/12/09, Les mariages forcés
Isabelle Gillette-Faye
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