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Septembre-Octobre 2009 N°87 L'année 2009 voit la diversification des activités du CID se poursuivre, depuis le pôle de ressources jusqu'à à la formation, en passant par la médiation dans les quartiers de la politique de la Ville ou le soutien à la vie associative. Toutes ces activités nécessitent une mobilisation toujours croissante de nos moyens pour répondre à ces nouveaux besoins. Pourtant, les moyens à notre disposition ont plutôt tendance à régresser, et dans tous les cas ils ne correspondent pas au développement nécessaire du CID. A titre d'exemple, un secteur émergent et particulièrement important est celui des partenariats multiples dans lesquels nous sommes engagés ou attendus. Son amplitude est très large, parfois très ciblée, notamment dans le domaine de la formation. Aussi, ces partenariats demandent une attention plus importante de notre part, un investissement plus soutenu et un suivi régulier. Mais avec les moyens dont nous disposons, nous ne pouvons répondre positivement aux différentes sollicitations, et ce malgré l’intérêt qu’elles représentent. Le CID poursuit donc son travail auprès des partenaires pour préserver, renouveler, voire solliciter des moyens supplémentaires qui lui permettrait de répondre aux besoins en instance. Université d'été de l'ACSE à Toulouse, Rencontres avec les lecteurs du CID Le CID, partenaire du projet européen ALII Par ailleurs, le CID doit aussi se fixer des priorités en termes de partenariats, avec comme objectif premier de mettre ses moyens au service de ses objectifs fondateurs, à savoir l’interculturalité et l’intégration. Il continuera pour cela à s’appuyer sur ses savoir-faire, comme le centre de ressources et les formations sur l'interculturalité et la lutte contre les discriminations. Migrant’scène, regards croisés L’année 2009-2010 sera consacrée à ce chantier du renforcement de nos moyens, afin que nous puissions réaliser au mieux nos actions et nos partenariats. Parallèlement à cette recherche de moyens supplémentaires, nous aurons à prioriser et à cibler nos engagements, en privilégiant les objectifs que nous portons, et avec une juste reconnaissance des apports de notre association dans l'agglomération nantaise et à l'échelle régionale. Le CID et l'ASAMLA, Abdellatif LAGNAOUI Article critique langue arabe et école Les formations et les cours de langue au CID Nouveautés Livres Musique A ne pas manquer ! Conférence au CID Quels sont les fondements culturels de l'homophobie ? Avec Louis Georges Tin Le 15 octobre à 20H00 renseignements au 02 40 47 88 36 Conférence CID-Les Chibanis & Cie Les personnes âgées dans la société d'aujourd'hui : Entre solidarité et rejet le 14 novembre, de Salle du Radar à la Bottière, Nantes Exposition de calligraphie arabe Réalisée par l'association Calame sur le thème du vin du 09 au 27 novembre 2009, au CID Les Semaines de la Solidarité Internationales organisées par la Maison des Citoyens du Monde du 05 au 30 novembre renseignements : www.maisondescitoyensdumonde. org Festival Migrant'Scène projection débat au CID, Un Monde moderne le 24 novembre, renseignements au 02 40 47 88 36 Rencontre lecteurs du CID le 28 novembre, bibliothèque de la manufacture de 10H00 à 12h00 avec la présence de Kazem Shahryari renseignements au 02 40 47 88 36 Festival Tissé Métisse le 12 décembre, cité des congrès de Nantes de 16h00 à 01h00 renseignements au 02 40 47 88 36 www.tisse-metisse.org 2 L'ACSE a organisé, les 18 et 19 septembre à Toulouse, sa première université d'été intitulée Contre les discriminations. Pour l'égalité et la diversité. Sessions plénières et différents ateliers de travail ont jalonné ces deux journées, avec notamment la présence de Yazid Sabeg, Commissaire à la diversité et à l'égalité des chances. Celui-ci a récemment proposé de soumettre au parlement un projet de loi « visant à rendre licite la mesure de la diversité ». Il défend de ainsi de manière ferme le fait de doter la France d'outils statistiques pour mieux cerner les discriminations, y compris sur des critères ethniques, par le recueil de données « sur la base d'enquêtes anonymes et volontaires ». Le Commissaire suggère également la mise en place d'un comité scientifique et d'éthique permanent chargé de valider les procédures de collecte. Cette idée d'introduire en France des statistiques ethniques fait l'objet de nombreux débats et de controverses. Présente à l'université d'été de l'ACSE, la juriste Gwénaèle Calvès a ainsi fortement critiqué l'initiative de Yazid Sabeg sur plusieurs points. Au plan de la preuve statistique, elle a rappelé que non seulement celle-ci est prise avec beaucoup de prudence par les juges en Grande-Bretagne, mais qu'elle n'est pas valable au pénal en France. De plus, elle risque de conduire à ethniciser l'ensemble des statistiques, de manière générale, puisqu'il faudra systématiquement ramener les chiffres à un ratio ethnique. D'une manière plus globale, la juriste interroge la pertinence même des statistiques ethniques à la lumière des objectifs que le gouvernement, ou la société, veut atteindre. Veut-on concrètement aboutir à une représentation proportionnelle de certaines populations dans les corps de métiers ou dans le domaine politique ? Dans ce cas, c'est l'ensemble de l'action publique elle-même qui devra être évaluée, ce qui représente un chantier considérable. Pour ou contre, le débat est en tout cas loin d'être clos, et le CID n'hésitera pas à contribuer à la mise en débat ! Pour cette année 2009-2010, le CID développe un partenariat avec la Bibliothèque municipale de la Manufacture autour de la LITTÉRATURE IRANIENNE. Conjointement, nous nous associons avec l’association Peuple et culture 44 dans le cadre de leur action « Ecrivains du monde ». Leur thématique s’articule cette année autour de la liberté d’expression et de la lutte contre l’enfermement. Un écrivain franco-iranien KAZEM SHAHRYARI, sera d'ailleurs prochainement invité. Exilé en France depuis 1983, K. Shahryari est poète et dramaturge, directeur des collections « Théâtre des 5 continents »et « Création/Réel » aux éditions de l’Harmattan. Les rencontres lecteurs auront lieu alternativement à la Bibliothèque de la Manufacture et au CID, au rythme d’une rencontre toutes les 6 semaines. Notre première rencontre est fixée au samedi 28 novembre 2009, de 10H00 à 12H00, à la Bibliothèque de la Manufacture 6, cour Jules Durand à Nantes. Nous alimenterons vos choix de lecture et attendons que vous partagiez vos analyses et vos émotions ! Pour alimenter notre réflexion, et accompagné par Kazem SHAHRYARI, le CID souhaite organiser deux conférences sur les thèmes du shiisme iranien et sur l’Iran d’aujourd’hui. Nous en fixerons les dates au cours du 1er semestre 2010. N.B. Ces rencontres sont ouvertes à tous : pour des questions d’organisation optimale, nous vous demandons de bien vouloir vous inscrire au CID ou auprès de Françoise Auneau, Bibliothèque de la Manufacture, 02 40 41 95 65. L Le CID, partenaire du projet européen ALII e CID collabore au projet européen ALII (Adult Learning for immigrants integration) coordonné en France par le CNAM et qui consiste à s'appuyer sur le « choc culturel » pour favoriser les relations entre individus issus de groupes différents. Il est porté par la ville de Naples, l’Observatoire Euro méditerranéen et de la Mer noire et le Centre Européen d’Information pour la Culture et la Citoyenneté à Naples (CEICC), et il associe 5 pays européens (Danemark, Bulgarie, Italie, Lettonie, France). Ce projet porte le label Grundtvig de l'Union Européenne, qui vise à offrir aux citoyens européens davantage de possibilités de mieux se former tout au long de leur vie. Ce label vient du nom du pasteur et écrivain danois (1783-1872), qui est le fondateur du concept d' « école populaire » et de la tradition nordique d' « apprentissage tout au long de la vie ». Concrètement, l'objectif est d'organiser quatre ateliers de deux jours, sur les thèmes suivants : « Le temps et l’espace » (réalisé en juin 2009), « Les rôles masculins et féminins » (octobre 2009), « L’éducation des enfants » (janvier 2010) et « Le sens du sacré » (mars 2010). Ces ateliers associent des personnes issues ou non de différentes migrations, et ils alternent approche théorique et mises en situations au cours desquelles, par la méthode du « choc culturel », les participants font émerger des « bonnes pratiques » dans le rapport à l'autre par une prise de distnace face aux préjugés et aux stéréotypes. Tout un programme, au final, grâce auquel il est possible d'aider la population, dans toute sa diversité, à s’épanouir socialement à travers une démarche de prise de conscience des cadres de référence de chacun. Cette démarche vers l’autre vise une participation active et positive dans la vie citoyenne, et une plus grande harmonie des rapports humains dans la société. Migrant’scène, regards croisés sur les migrations à Nantes le 24 novembre M igrant'scène est un festival national organisé par la Cimade, qui interroge nos représentations collectives et individuelles sur les étrangers. Le thème 2009 est intitulé : "D'une crise à l'autre, des histoires". Ce thème concerne les mobilisations pour l’égalité des droits des migrants, en contexte de crise (1974 – 2009). À Nantes, la Cimade a choisi de travailler sur le thème des travailleurs migrants dans les chantiers de l'Atlantique de Nantes et de Saint Nazaire, leurs luttes et histoires des années 70 à nos jours. Deux soirées sont prévues, en partenariat avec le CID : le mardi 24 novembre aura lieu au CID une projection-débat autour du documentaire Un Monde Moderne d'Arnaud Soulier et Sabrina Malek, et le vendredi 27 Novembre, à Pol’n, sera présentée une pièce de théâtre, avec happening et concert. Entrées gratuites. Lire en Fête devient Passages de Livres L a grande manifestation nantaise du livre se déroulera, cette année, les 16 et 17 octobre prochains, entre l'Île de Nantes et le Jardin des Fonderies. Venez flâner et découvrir les offres de lecture des bouquinistes, rencontrer des éditeurs nantais, participer ou apprécier des lectures à haute voix, des contes, des spectacles d’histoires suivis d’ateliers d’illustration, vous laisser surprendre par le slam, prendre part à des moments d’écriture ludique. Passages de Livres est programmée deux temps : la soirée du vendredi mêlant lectures intimistes et musique, et la journée du samedi proposant de nombreux temps d’animations. Un jardin de livres et de vie qui invite au passage et au partage des plaisirs de lire, dire, écrire pour soi, pour d’autres, avec les autres. Dans le cadre du projet « Passages des livres », Le Centre Interculturel de Documentation vous invite à découvrir ces livres autour des cultures du monde. Pour les petits et les grands. Comme chaque année le Cid accueille avec grand plaisir les travaux de l’association Calame qui cette fois a choisi le thème du VIN. L’exposition des calligraphies arabes aura lieu du 9 au 30 novembre 2009 dans nos locaux. Vous êtes cordialement invités au vernissage le mardi 10 novembre à partir de 18 H au cours duquel nous lirons des poèmes iraniens et arabes sur ce thème. 3 Réaction à l’article du Monde La langue arabe chassée des classes 9 Septembre 2009 D oit-on se faire du souci pour l’avenir de l’enseignement de l’arabe en France ? Un récent article du Monde daté de ce 9 Septembre constate que ‘’la langue arabe, reléguée dans les zones d’éducation prioritaires, ne parvient pas à quitter son ghetto’’ et que si ‘’quelques lycées prestigieux de centreville regroupent des classes d’arabophones, cela ne doit pas faire illusion’’. Alors, face à ce constat, que faire ? S’apitoyer sur cette image de la langue arabe en France et prendre acte de ce tableau bien noir ? Il faut plutôt diagnostiquer les problèmes pour proposer quelques pistes pour essayer de les résoudre. Il ne faut pas se le cacher, pour que la langue arabe trouve toute sa place dans l’enseignement scolaire de la République française, il faut mener un combat. Mais c’est un combat à mener par tous. Il me semble vain, comme c’est trop souvent le cas, d’incriminer les institutions et/ou le pouvoir politique en réduisant la problématique de la diffusion de la langue et de la culture arabes au de l’éducation nationale, à une absence de volontarisme. Il y a sans doute autre chose à faire : d’abord, faire l’effort de communiquer. Le faire sur le monde arabe est assez simple : partout où l’on se trouve, il faut rappeler que le monde arabe est au cœur de l’actualité : de l’actualité internationale, comme de l’actualité de notre quotidien. L’avenir de l’enseignement de la langue arabe, et de son rayonnement au sein des institutions de la République dépend d’abord de nous qui faisons vivre cette culture au jour le jour, il dépend de notre capacité à communiquer sur notre domaine de compétence, à donner des raisons d’apprendre cette langue et de s’intéresser à la culture de ses locuteurs. Les D epuis plusieurs années, le CID et l'ASAMLA (Association pour la Santé des Migrants en Loire Atlantique) collaborent sur le thème de l'interculturalité en milieu scolaire. Après avoir réalisé une enquête intitulée Interculturalité et vie scolaire dans les collèges nantais (2005-2006) et effectué de nombreuses interventions en collège et en lycée, le CID et l'ASAMLA travaillent actuellement à l'élaboration d'un « Kit d'intervention interculturelle » en milieu scolaire. Ce kit servira à répondre de manière efficace aux demandes croissantes des équipes éducatives sur la relation aux élèves et aux familles dans un contexte de pluralité culturelle. Parallèlement, le CID a établi des conventions de partenariat avec plusieurs établissements de l'agglomération nantaise pour l'accueil de groupes d'élèves au centre de documentation du CID et des prêts d'ouvrages. De son côté l'ASAMLA assure, entre autres, ses missions d'interprétariat dans les établissements accueillant des familles migrantes. Pour plus de renseignements vous pouvez contacter le CID au 02 40 47 88 36 et l'ASAMLA au 02 40 48 51 99 4 arguments ne manquent pas : proximité géographique des deux rives de la Méditerranée, présence en France d’une communauté issues de l’immigration Maghrébine en quête de ses racines, et pour une écrasante majorité, fortement animée de la volonté de les faire partager, présence de la langue arabe dans notre patrimoine linguistique, histoire partagée de la France et du Monde Arabe. L’arabe est-t-il ‘’ aussi mal aimé que la communauté qui le parle’’ ? comme le dit l’article ? si un tel propos comporte malheureusement une part de vérité, cela doit aussi fonctionner pour nous, spécialistes du monde arabe, ou militants de l’ouverture à la culture de l’autre, comme un signal, un signal qui doit solliciter un réflexe d’ouverture. Cela implique de dépasser l’indentification de la langue arabe à un cadre communautaire : à nous de montrer que la langue arabe, qui est, faut-il le rappeler, l’une des 6 langues officielles de l’ONU, tient de ce fait une place de choix dans le concert des langues du monde. A nous d’expliquer la nécessité urgente d’intégrer de manière plus visible l’Islam à l’enseignement des cultures religieuses par l’école de la République. A nous de défaire les a priori liés à l’arabe et à l’islam en expliquant quelles valeurs humanistes partageables par tous les grands penseurs du monde arabo musulmans ont défendues. La mise en place par le Président de la République des Premières Assises de l’Enseignement de l’Arabe en France montre bien une volonté, au plus haut niveau, de reconnaissance ; il reste pour nous à faire cet effort de communication : la balle est dans notre camp, elle ne l’est pas seulement, mais elle l’est aussi, et sans doute, d’abord. Pierre-Louis Reymond Agrégé d’arabe et journaliste de l’audiovisuel Membre du jury de l’agrégation d’arabe L e CID propose cette année un nouveau programme de formation, qui comporte trois sessions, avec 10 modules de 2 jours chacun, du 6 octobre 2009 au 24 Février 2010. Les inscriptions aux différents modules sont de 100 €, avec des réductions pour les adhérents du CID ainsi que pour les étudiants et les demandeurs d'emploi. Le CID propose également des cours de langue arabe et de langue portugaise pour les niveaux débutants et confirmés, qui reprendront au cours du mois d'octobre. Pour plus d’information ou recevoir le programme de formation et les cours de langues n'hésitez pas à contacter le Cid au 02.40.47.88.36. Voici les formations proposés jusqu’à décembre 2009 : Session 1 : Session 2 : Comprendre les phénomènes migratoires Module 1: Analyser les relations interculturelles Module 3 : Flux et politiques migratoires 06/10/09, Histoire des immigrations en France Karine Meslin, 07/10/09, L’immigration aujourd’hui, des incidences réelles ou supposées ? Omero Marongiu-Perria Approche interculturelle et héritage familial 3/11/09, La famille dans la migration Hayat Bousta, Omero Marongiu-Perria 4/11/09, Identité et jeunes issus de l’immigration Hayat Bousta, Module 2 : La législation et les droits des étrangers 20/10/09, Le droit des étrangers Laurence Soltner 21/10/09, L’accueil et la prise en charge des migrants Helbroeck Julien Module 4 : Les migrants vieillissants en France 17/11/09, Typologie des migrants vieillissant en France Omero Marongiu-Perria, 18/11/09, Quelle prise en charge des migrants vieillissants ? Joelle Suco et khedidja Benelhadja Module 5 : Chaque société définit sa marge de tolérance et d’exclusion des comportements sexuels considérés comme déviants. Dans ce cadre, malgré les avancées du droit en terme de respect des libertés, l’homosexualité - masculine et féminine - continue a être perçue comme le signe d’un style de vie pouvant justifier les attitudes de rejet, parfois extrêmes. Partant du principe que toutes les sociétés, dans leur histoire, sont concernées par cette question, le CID propose de poser une réflexion sur le regard des cultures sur l’homosexualité. Louis Georges TIN, est un ancien élève de l'Ecole normale supérieure, agrégé de lettres et maître de conférences à l'Université d'Orléans. Il a publié plusieurs ouvrages sur la littérature française, et sur l'histoire de la sexualité. Par ailleurs, Louis-Georges Tin est également très engagé dans plusieurs autres domaines, au niveau national et international. En 2005, il devient l'un des fondateurs du CRAN, le Conseil Représentatif des Associations Noires, dont il est le porte-parole et le vice-président. La même année, il crée la Journée mondiale de lutte contre l'homophobie, célébrée dans plus de 50 pays aujourd'hui. En 2006, il lance un appel "pour une dépénalisation universelle de l'homosexualité", qui aboutit en décembre 2008 à une déclaration à l'Assemblée générale des Nations Unies, soutenue par 67 pays. Santé et anthropologie : Approche interculturelle et souffrance psychique » 1/12/09, Santé mentale et différences culturelles Kahina Yebbal, , Debbie Bezard 2/12/09, Parcours de vie et processus de vulnérabilité Kahina Yebbal, Debbie Bezzard Module 6 : Santé et anthropologie « l’excision et les mariages forcés » 15/12/09, « Comprendre et prévenir l’excision génitale féminine » Isabelle Gillette-Faye, Dominique Carton,Mame Keyta 16/12/09, Les mariages forcés Isabelle Gillette-Faye 5 NOUVEAUTÉS LIVRES Pas de thématique précise pour cette sélection, mais quelques titres intéressants : les ouvrages ont été « chroniqués » par Catherine et JeanPierre Rousseau ; vous trouverez sur leur très beau site (http://wodka.over-blog.com) l’intégralité de leurs analyses et leurs commentaires. En avant- goût de la conférence de M.TIN sur le thème de l’homophobie, un ouvrage utile : DELPHY, Christine Classer, dominer : qui sont les "autres"? Paris, La fabrique éd.2008 [305.800 1 DEL L'auteur regroupe dans ce recueil neuf de ses textes antérieurs dénonçant l'altérité comme artefact créé par les hommes blancs, hétérosexuels et dominateurs. Elle entend montrer que la même démarche matérialiste est à l'œuvre dans les trois situations d'oppression : selon le genre, la "race" ou la sexualité. La philosophie occidentale, produit de l'égocentrisme masculin dominant, a inventé le concept d'Autre selon un injustifiable a priori : femmes, non blancs et homosexuels doivent être dominés car la nature ne leur a pas donné les moyens intellectuels de gérer leurs situations. La hiérarchie fabrique donc les catégorisations sociales et la division en deux groupes : les Uns, hommes et blancs, nomment les Autres, les classent et assurent leur pouvoir. Ils les exhortent hypocritement à leur ressembler tout en s'y refusant, pour conserver leur privilège, car ils incarnent la norme universelle. Ils tolèrent les Autres s'ils se taisent ; or, en les « altérisant » ils altèrent leur personnalité : et quand ces trois figures de victimes sociales revendiquent l'égalité. Les Uns n'entendent pas et crient au communautarisme qui met en danger la république. Justice doit être rendue à ces Autres. MICHAELS, Walter Benn La diversité contre l’égalité Raisons d'agir, 2009 [305.56 MIC L'ouvrage traite de la promotion de la diversité dans les discours politiques de gauche comme de droite, en France comme aux U.S.A. En quatre chapitres, l'auteur montre que la valorisation de la diversité masque la question sociale de l'inégalité et juge inacceptable que même la gauche substitue le respect de la différence au combat pour davantage de justice sociale. Depuis 1983 les politiques français prétendent que les inégalités sociales tiennent aux nombreuses formes de discrimination, les questions sociales au manque de respect des différences, identitaires et non économiques. La pauvreté résulterait des préjugés et du regard des riches sur les pauvres. On invite donc à ne plus les voir comme des victimes, avec condescendance et charité, mais à les "apprécier", à reconnaître leur valeur. L'engouement ethnico-culturel n'est pas une voie vers davantage d'égalité, mais un moyen de gérer les inégalités sans chercher à les réduire. La diversité prévaut: les différends politiques eux-mêmes seraient devenus, aux U.S.A. comme en France, plus identitaires qu'idéologiques. 6 BARTHOUX, Gérard. L’école à l’épreuve des cultures [préf. de Jean-François Mattei]. Paris, Presses Universitaires de France, 2008. [370.117 BAR On met en danger aujourd'hui la conception traditionnelle de l’Ecole Républicaine en exigeant qu'elle prenne en compte, dans ses programmes, méthodes et objectifs, l'hétérogénéité culturelle croissante des publics scolaires. Barthoux vise à lui redonner confiance en sa mission. Chacun des neuf chapitres expose la réfutation philosophique d'une conception moderne de l'enseignement. Tous démontrent la nocivité de l'éducation interculturelle. L'auteur oppose une conception philosophique de l'école républicaine : les différences entre les élèves sont surtout sociales plus que culturelles ; le maître doit les dépasser, transmettre des savoirs et des valeurs universels et développer l'esprit critique de tous pour libérer chacun de l'enfermement dans son groupe d'appartenance. Dans sa mission universaliste humaniste, l'école n'a pas à orienter ou former les élèves car elle ne saurait être au service de la société. En classe, tous sont égaux, tous capables d'accéder au doute rationnel, fondement de leur propre construction identitaire. Tout particularisme - tel que " mettre l'élève au centre du système" éducatif -, nuit à l'élévation des esprits vers l'universel, vers l'idéal de l'Homme propre à l'Ecole Républicaine. NDIAYE, Pap La condition noire : essai sur une minorité française Paris, Calmann-Lévy, 2008 [305.896 NDI Cet essai sur la « Condition noire en France » comble une lacune. Ndiaye se fait tour à tour historien et sociologue pour envisager sous tous ses aspects non une communauté repliée sur des ghettos mais une minorité où les Africains se distinguent des Antillais, ces derniers étant depuis 1946 citoyens de plein droit comme tous les « domiens ». En six grands chapitres, l’auteur examine ce qu’est être noir, comment le racisme biologique a cédé la place à des discriminations que l’on s’efforce de combattre sans bien mesurer les dimensions du problème ni les résultats des politiques faute d’un appareil statistique que le CRAN fondé en 2005 appelle de ses vœux. Assez mal connue entre 1807 et 1914, l’histoire de la minorité devient plus consistante à l’époque contemporaine. La vie politique et culturelle se développe en faisant référence à la situation des Noirs aux Etats-Unis et à l’urgence des questions mémorielles. L’immigration est évoquée jusqu’aux récentes lois qui la restreignent tandis que la présence noire dépasse quatre millions de personnes et que l’identité noire tend à s’émanciper de la négritude vue par les poètes. BOYER-BEN KEMOUN, Joëlle Colonisation européenne et système colonial Ellipses. 2004. (Zoom Histoire) [325.340 9 BOY. Du milieu du XIXe siècle aux années 1960, ce petit livre se propose de nous exposer la colonisation européenne, principalement française et britannique, sous la forme d’un cours concis mais très documenté et de fiches pratiques dont des cartes se rapportant à la situation en 1914. Ces choix conviennent aux élèves de lycée (notamment Première ES et L et Terminale S) devant étudier l’expansion coloniale. Quelques grands documents incontournables (textes de Ferry, Clemenceau, Jaurès, Kipling) permettent d’analyser les raisons de l’expansion coloniales et les critiques qui furent formulées. L’approche politique et événementielle reste prépondérante pour la période de la Troisième République. Par contre, la question du coût financier pour les métropoles est évacuée en quelques généralités — l’auteur renvoie aux travaux de Jacques Marseille — et les informations portant sur la période qui commence en 1945 sont d’un intérêt réduit. Enfin cet essai centré sur les acteurs européens ne fait pas vraiment de place aux réactions des colonisés. Auteurs : Vincent GEISSER, El Yamine SOUM Titre : Discriminer pour mieux régner. Enquête sur la diversité dans les partis politiques Les Editions de l’Atelier, 2008, 239 pages. Dans une France où la tradition républicaine s’appuie sur l’égalité, les partis politiques ont tardé à accepter de prendre en compte la diversité ethnique croissante résultant de l’immigration postcoloniale. Le PCF le premier, internationalisme oblige, a cherché à accueillir les militants issus de l’immigration. Le PS, devenu parti de classes moyennes, a suivi, moins pour porter les représentants de la diversité aux hautes responsabilités, que pour retrouver des voix populaires. De nombreuses initiatives ont vu le jour depuis 1981 mais globalement la gauche a déçu, se méfiant des considérations ethniques et du risque de communautarisme. L’UMP a ensuite changé le discours de la droite, sous l’impulsion de Nicolas Sarkozy et de son conseiller Dahmane. Mais tous les mots sont piégés : la « discrimination positive », les « quotas », et même la « promotion de la diversité » sont tenus par beaucoup de militants pour des « diversions », des leurres, à preuve la médiocre progression des élus de la diversité, surtout au niveau national. Les auteurs s’appuient sur des entretiens avec une cinquantaine de responsables et militants issus précisément de cette diversité, entretiens longuement cités, c’est l’originalité et l’atout du livre. Auteurs: X.Leloup - M.Radice. Titre: "Les nouveaux territoires de l'ethnicité". Editeur: P.U.L. Canada 2008. Cet ouvrage est l'aboutissement d'un projet collectif d'universitaires montréalais visant à repenser les liens entre l'espace et l'ethnicité. Etant donné l'importance des déplacements de populations, la mondialisation et les nouvelles technologies, on ne peut plus prétendre naturel le lien d'une nation à un territoire, ni d'une communauté à un quartier. Cet accroissement de la mobilité sociale et spatiale rend obsolète la "villemosaïque" avec ses territoires ethniques contigus mais séparés. De nouveaux apparaissent, traversés d'ethnicité. Cet ouvrage vise à en comprendre la formation et le fonctionnement. Onze contributions revisitent les liens espace-ethnicité du point de vue social tout d'abord, puis politique, enfin économique. Les chercheurs canadiens invitent à repenser l'espace public mais également l'efficacité des politiques territoriales. Par ailleurs, l'appartenance ethnique est une construction sociale résultant de pratiques liées à un temps et un lieu précis : il faut reterritorialiser le social. Les politiques doivent admettre qu'il n'est plus pensable d'administrer tous les territoires de la même manière, mais spécifiquement, selon la dynamique des quartiers et les réseaux en rapport avec l'ethnicité. Auteur : J.L. Amselle Titre : "Branchements" Éditeur : Flammarion, 2001. En se fondant sur sa pratique au Mali, en Égypte et en Guinée, l'auteur traite des contacts, des "branchements" entre les cultures. La métaphore du branchement lui semble plus juste que le terme de "métissage", trop connoté biologiquement. L'argumentaire se développe en sept chapitres thématiques : en particulier l'afrocentrisme, le mouvement N'Ko du Mali et divers génocides. Opposé à Huntington, Amselle démontre que l'actuel conflit des cultures est la conséquence de la globalisation et non une réaction contre elle. Car les branchements interculturels sont séculaires. Il n'a jamais existé de culture pure, limitée à l'aut osubsistance et étanche aux autres. Répandre cette idéologie favorise le racisme. De plus, aucune culture dominante n'a jamais éliminé la culture dominée : c'est en se réfléchissant dans les autres que chaque culture construit sa propre identité, par indigénisation des apports extérieurs. Inversement, les cultures africaines se déterritorialisent et appartiennent autant aux banlieues françaises qu'aux favelas brésiliennes. D'aucuns craignent que la globalisation n'induise la déperdition culturelle et ne réduise la diversité alors qu'elle permet à chaque culture de se réaffirmer en multipliant ses branchements. 7 La programmation de « Musiques du monde » offre de nouveau un large choix de concerts pour cette saison 2009-2010. A côté des grosses artilleries comme le Zénith ou la Cité des Congrès, on peut s'attarder sur les programmations de l'ARC, de La Bouche D'air et du Pannonica, et vous conseiller de vous y abonner. Parlons d'abord de l'ARC (Rezé) avec lequel le CID collabore dans le cadre du festival « Les Instants du Monde ». La programmation cette année d'artistes venus de Turquie et de Palestine nous offre des horizons de collaborations que nous vous détaillerons dans le prochain numéro du Courrier Interculturel. D'une façon générale, nous vous conseillons dans le programme de l'ARC : Marcio Faraco, « crooner sensuel imprégné par la Bossa Nova » et le groupe nantais Agua Na Boca dans le cadre d'une soirée brésilienne, le 16 octobre prochain, So Khalmery (auteur, compositeur et interprète originaire de la République Démocratique du Congo Kinshasa) et Daby Touré (guitariste et chanteur originaire de Mauritanie et ayant grandi en Casamance), le 5 mars 2010, dans le cadre des Instants du Monde, les concerts de : - la chanteuse palestinienne Kamilya Jubran, originaire de Galilée, à la voix surprenante interprétant des textes contemporains sur une musique arabe (le 20 mars à 18h00) - Ramzi Aburedwan, originaire d'un camp de réfugiés de Ramallah , fondateur du groupe Dal'Ouna, groupe palestinien établissant des ponts entre la musique classique orientale et la musique occidentale (le 20 à 21h00), - et Chimène Sey qui a regroupé avec Müsenna deux ensembles de musiciens, un de musique baroque « occidentale » et un de musique traditionnelle turque « pour recréer cette passerelle musicale entre l'Europe et la Porte Ottomane » (le 21 mars à 18h00). Faiz Ali Faiz et Titi Robin, le 1er avril. Sans aucun doute, la soirée « phare » de la saison de l'Arc avec Titi Robin, ce musicien angevin qui est toujours en recherche des musiques des autres, guitariste émérite (mais aussi joueur d'oud et de bouzouq) qui après avoir goûté à la musique bretonne, a « taté » (et avec quelle classe !) au flamenco, aux musiques arabe, indienne, turque, tzigane.... Il partagera cette soirée avec Faiez Ali Faiz, musicien pakistanais, qui s'inscrit dans la tradition de Nusrat Fateh Ali Khan et des Sabri Brothers, immenses chanteurs pakistanais, « maîtres quawali ». « Jaadu » est le fruit de cette rencontre. « Musiques du toit du monde » avec le musicien tadjik Aqnazar Alovator (chant), l'afghan Door Mohammad Keshmi (ghijhak, c.a.d une vièle) ainsi que deux autres musiciens (un aux luth rubâb et tanbur et l'autre aux daf et zirbaghali) interprètent des musiques de la province du Chitral, hauts plateaux situés à cheval sur l'Afghanistan, le Badakhshan et le Tadjikistan. Ce concert est co-organisé par l'ARC et la Bouche d'Air et il aura lieu le 27 mai 2010. N'oublions pas aussi La Bouche d'Air (salle Paul FortTalensac), qui programme aussi de très beaux concerts parmi lesquels El Hadj N'Diaye le 9 mars 2010, Boubacar Traoré le 25 mars 2010 et Les espoirs de Coronthie le 29 avril 2010. Enfin, plusieurs concerts organisés par le Pannonica (salle Paul Fort à Talensac) dont Omar SOSA le 29 janvier 2010, musicien de renommée internationale. Il y a les salles de concert mais il y a aussi son fauteuil devant sa « chaîne HiFi » où on peut écouter la musique qu'on aime. Si vous voulez étendre votre discothèque, nous vous signalons deux albums : Le Staff Benda Bilili, une bande de six musiciens des rues de Kinshasa, en République Démocratique du Congo, tous paraplégiques, guitaristes et chanteurs, percussionniste et un jeune prodige de 17 ans, Roger, interprétant des solos fantastiques avec un luth à une corde. Ils jouent une musique faite de groove et de rumbas. Quant à l'album, il a été enregistré de manière remarquable « en extérieur », dans le jardin zoologique de Kinshasa. Un vrai groupe « pop » et folk.Jack de Johnette et Foday Musa Suso dans « music from the hearts of the masters », un remarquable duo de percussions et de kora. C'est peut être de la « world music » mais elle est de très grande qualité (comme avec Titi Robin dans un autre genre) vu les deux interprètes : le batteur Jack De Johnette, natif des USA, qui a joué avec les plus grands : Keith Jarrett (dont il est le batteur attitré de son célèbre trio), John Surman, Pat Metheny mais aussi Miles Davis, John Coltrane....et Foday Musa Suso, griot mandingue, musicien natif de Gambie, virtuose de la kora qui, lui aussi, a joué avec les plus grands (Herbie Hancock, Philip Glass, Pharoah Sanders...). Jean PEETSON Centre Interculturel de Documentation - C.I.D Bât. « Ateliers et Chantiers de Nantes »/ 2 bis , Bd Léon Bureau - 44200 Nantes Tél: 02 40 47 88 36/ fax: 02 40 48 78 34 / email : [email protected]/ site: www.cidoc.org Directeur de la Publication: Abdellatif Lagnaoui Directeur de la rédaction: Mohsine Herda Comité de Rédaction: Mohsine Herda Jean Peetson, Maurice Guimendego, Yacin Abdillahi Conception et réalisation maquette: Yacin Abdillahi Ont participé à la rédaction de ce numéro: l’équipe du CID, Pierre Louis Reymond 8 La programmation de « Musiques du monde » offre de nouveau un large choix de concerts pour cette saison 2009-2010. A côté des grosses artilleries comme le Zénith ou la Cité des Congrès, on peut s'attarder sur les programmations de l'ARC, de La Bouche D'air et du Pannonica, et vous conseiller de vous y abonner. Parlons d'abord de l'ARC (Rezé) avec lequel le CID collabore dans le cadre du festival « Les Instants du Monde ». La programmation cette année d'artistes venus de Turquie et de Palestine nous offre des horizons de collaborations que nous vous détaillerons dans le prochain numéro du Courrier Interculturel. D'une façon générale, nous vous conseillons dans le programme de l'ARC : Marcio Faraco, « crooner sensuel imprégné par la Bossa Nova » et le groupe nantais Agua Na Boca dans le cadre d'une soirée brésilienne, le 16 octobre prochain, So Khalmery (auteur, compositeur et interprète originaire de la République Démocratique du Congo Kinshasa) et Daby Touré (guitariste et chanteur originaire de Mauritanie et ayant grandi en Casamance), le 5 mars 2010, dans le cadre des Instants du Monde, les concerts de : - la chanteuse palestinienne Kamilya Jubran, originaire de Galilée, à la voix surprenante interprétant des textes contemporains sur une musique arabe (le 20 mars à 18h00) - Ramzi Aburedwan, originaire d'un camp de réfugiés de Ramallah , fondateur du groupe Dal'Ouna, groupe palestinien établissant des ponts entre la musique classique orientale et la musique occidentale (le 20 à 21h00), - et Chimène Sey qui a regroupé avec Müsenna deux ensembles de musiciens, un de musique baroque « occidentale » et un de musique traditionnelle turque « pour recréer cette passerelle musicale entre l'Europe et la Porte Ottomane » (le 21 mars à 18h00). Faiz Ali Faiz et Titi Robin, le 1er avril. Sans aucun doute, la soirée « phare » de la saison de l'Arc avec Titi Robin, ce musicien angevin qui est toujours en recherche des musiques des autres, guitariste émérite (mais aussi joueur d'oud et de bouzouq) qui après avoir goûté à la musique bretonne, a « taté » (et avec quelle classe !) au flamenco, aux musiques arabe, indienne, turque, tzigane.... Il partagera cette soirée avec Faiez Ali Faiz, musicien pakistanais, qui s'inscrit dans la tradition de Nusrat Fateh Ali Khan et des Sabri Brothers, immenses chanteurs pakistanais, « maîtres quawali ». « Jaadu » est le fruit de cette rencontre. « Musiques du toit du monde » avec le musicien tadjik Aqnazar Alovator (chant), l'afghan Door Mohammad Keshmi (ghijhak, c.a.d une vièle) ainsi que deux autres musiciens (un aux luth rubâb et tanbur et l'autre aux daf et zirbaghali) interprètent des musiques de la province du Chitral, hauts plateaux situés à cheval sur l'Afghanistan, le Badakhshan et le Tadjikistan. Ce concert est co-organisé par l'ARC et la Bouche d'Air et il aura lieu le 27 mai 2010. N'oublions pas aussi La Bouche d'Air (salle Paul FortTalensac), qui programme aussi de très beaux concerts parmi lesquels El Hadj N'Diaye le 9 mars 2010, Boubacar Traoré le 25 mars 2010 et Les espoirs de Coronthie le 29 avril 2010. Enfin, plusieurs concerts organisés par le Pannonica (salle Paul Fort à Talensac) dont Omar SOSA le 29 janvier 2010, musicien de renommée internationale. Il y a les salles de concert mais il y a aussi son fauteuil devant sa « chaîne HiFi » où on peut écouter la musique qu'on aime. Si vous voulez étendre votre discothèque, nous vous signalons deux albums : Le Staff Benda Bilili, une bande de six musiciens des rues de Kinshasa, en République Démocratique du Congo, tous paraplégiques, guitaristes et chanteurs, percussionniste et un jeune prodige de 17 ans, Roger, interprétant des solos fantastiques avec un luth à une corde. Ils jouent une musique faite de groove et de rumbas. Quant à l'album, il a été enregistré de manière remarquable « en extérieur », dans le jardin zoologique de Kinshasa. Un vrai groupe « pop » et folk.Jack de Johnette et Foday Musa Suso dans « music from the hearts of the masters », un remarquable duo de percussions et de kora. C'est peut être de la « world music » mais elle est de très grande qualité (comme avec Titi Robin dans un autre genre) vu les deux interprètes : le batteur Jack De Johnette, natif des USA, qui a joué avec les plus grands : Keith Jarrett (dont il est le batteur attitré de son célèbre trio), John Surman, Pat Metheny mais aussi Miles Davis, John Coltrane....et Foday Musa Suso, griot mandingue, musicien natif de Gambie, virtuose de la kora qui, lui aussi, a joué avec les plus grands (Herbie Hancock, Philip Glass, Pharoah Sanders...). Jean PEETSON Septembre-Octobre 2009 N°87 L'année 2009 voit la diversification des activités du CID se poursuivre, depuis le pôle de ressources jusqu'à à la formation, en passant par la médiation dans les quartiers de la politique de la Ville ou le soutien à la vie associative. Toutes ces activités nécessitent une mobilisation toujours croissante de nos moyens pour répondre à ces nouveaux besoins. Pourtant, les moyens à notre disposition ont plutôt tendance à régresser, et dans tous les cas ils ne correspondent pas au développement nécessaire du CID. A titre d'exemple, un secteur émergent et particulièrement important est celui des partenariats multiples dans lesquels nous sommes engagés ou attendus. Son amplitude est très large, parfois très ciblée, notamment dans le domaine de la formation. Aussi, ces partenariats demandent une attention plus importante de notre part, un investissement plus soutenu et un suivi régulier. Mais avec les moyens dont nous disposons, nous ne pouvons répondre positivement aux différentes sollicitations, et ce malgré l’intérêt qu’elles représentent. Le CID poursuit donc son travail auprès des partenaires pour préserver, renouveler, voire solliciter des moyens supplémentaires qui lui permettrait de répondre aux besoins en instance. Par ailleurs, le CID doit aussi se fixer des priorités en termes de partenariats, avec comme objectif premier de mettre ses moyens au service de ses objectifs fondateurs, à savoir l’interculturalité et l’intégration. Il continuera pour cela à s’appuyer sur ses savoir-faire, comme le centre de ressources et les formations sur l'interculturalité et la lutte contre les discriminations. L’année 2009-2010 sera consacrée à ce chantier du renforcement de nos moyens, afin que nous puissions réaliser au mieux nos actions et nos partenariats. Parallèlement à cette recherche de moyens supplémentaires, nous aurons à prioriser et à cibler nos engagements, en privilégiant les objectifs que nous portons, et avec une juste reconnaissance des apports de notre association dans l'agglomération nantaise et à l'échelle régionale. Abdellatif LAGNAOUI Centre Interculturel de Documentation - C.I.D Bât. « Ateliers et Chantiers de Nantes »/ 2 bis , Bd Léon Bureau - 44200 Nantes Tél: 02 40 47 88 36/ fax: 02 40 48 78 34 / email : [email protected]/ site: www.cidoc.org Directeur de la Publication: Abdellatif Lagnaoui Directeur de la rédaction: Mohsine Herda Comité de Rédaction: Mohsine Herda , Jean Peetson , Maurice Guimendego, Yacin Abdillahi Conception et réalisation maquette: Yacin Abdillahi Ont participé à la rédaction de ce numéro: l’équipe du CID, Pierre Louis Reymond 8 Université d'été de l'ACSE à Toulouse, Rencontres avec les lecteurs du CID Le CID, partenaire du projet européen ALII Migrant’scène, regards croisés Article critique langue arabe et école Le CID et l'ASAMLA, Les formations et les cours de langue au CID Nouveautés Livres Musique A ne pas manquer ! Conférence au CID Quels sont les fondements culturels de l'homophobie ? Avec Louis Georges Tin Le 15 octobre à 20H00 renseignements au 02 40 47 88 36 Conférence CID-Les Chibanis & Cie Les personnes âgées dans la société d'aujourd'hui : Entre solidarité et rejet le 14 novembre, Salle du Radar à la Bottière, Nantes Exposition de calligraphie arabe Réalisée par l'association Calame sur le thème du vin du 09 au 27 novembre 2009, au CID Les Semaines de la Solidarité Internationales organisées par la Maison des Citoyens du Monde du 05 au 30 novembre renseignements : www.maisondescitoyensdumonde. org Festival Migrant'Scène projection débat au CID, Un Monde moderne le 24 novembre, renseignements au 02 40 47 88 36 Rencontre lecteurs du CID le 28 novembre, bibliothèque de la manufacture de 10H00 à 12h00 avec la présence de Kazem Shahryari renseignements au 02 40 47 88 36 Festival Tissé Métisse le 12 décembre, cité des congrès de Nantes de 16h00 à 01h00 renseignements au 02 40 47 88 36 www.tisse-metisse.org 2 BOYER-BEN KEMOUN, Joëlle L'ACSE a organisé, les 18 et 19 septembre à Toulouse, sa première université d'été intitulée Contre les discriminations. Pour l'égalité et la diversité. Sessions plénières et différents ateliers de travail ont jalonné ces deux journées, avec notamment la présence de Yazid Sabeg, Commissaire à la diversité et à l'égalité des chances. Celui-ci a récemment proposé de soumettre au parlement un projet de loi « visant à rendre licite la mesure de la diversité ». Il défend de ainsi de manière ferme le fait de doter la France d'outils statistiques pour mieux cerner les discriminations, y compris sur des critères ethniques, par le recueil de données « sur la base d'enquêtes anonymes et volontaires ». Le Commissaire suggère également la mise en place d'un comité scientifique et d'éthique permanent chargé de valider les procédures de collecte. Cette idée d'introduire en France des statistiques ethniques fait l'objet de nombreux débats et de controverses. Présente à l'université d'été de l'ACSE, la juriste Gwénaèle Calvès a ainsi fortement critiqué l'initiative de Yazid Sabeg sur plusieurs points. Au plan de la preuve statistique, elle a rappelé que non seulement celle-ci est prise avec beaucoup de prudence par les juges en Grande-Bretagne, mais qu'elle n'est pas valable au pénal en France. De plus, elle risque de conduire à ethniciser l'ensemble des statistiques, de manière générale, puisqu'il faudra systématiquement ramener les chiffres à un ratio ethnique. D'une manière plus globale, la juriste interroge la pertinence même des statistiques ethniques à la lumière des objectifs que le gouvernement, ou la société, veut atteindre. Veut-on concrètement aboutir à une représentation proportionnelle de certaines populations dans les corps de métiers ou dans le domaine politique ? Dans ce cas, c'est l'ensemble de l'action publique elle-même qui devra être évaluée, ce qui représente un chantier considérable. Pour ou contre, le débat est en tout cas loin d'être clos, et le CID n'hésitera pas à contribuer à la mise en débat ! Pour cette année 2009-2010, le CID développe un partenariat avec la Bibliothèque municipale de la Manufacture autour de la LITTÉRATURE IRANIENNE. Conjointement, nous nous associons avec l’association Peuple et culture 44 dans le cadre de leur action « Ecrivains du monde ». Leur thématique s’articule cette année autour de la liberté d’expression et de la lutte contre l’enfermement. Un écrivain franco-iranien KAZEM SHAHRYARI, sera d'ailleurs prochainement invité. Exilé en France depuis 1983, K. Shahryari est poète et dramaturge, directeur des collections « Théâtre des 5 continents »et « Création/Réel » aux éditions de l’Harmattan. Les rencontres lecteurs auront lieu alternativement à la Bibliothèque de la Manufacture et au CID, au rythme d’une rencontre toutes les 6 semaines. Notre première rencontre est fixée au samedi 28 novembre 2009, de 10H00 à 12H00, à la Bibliothèque de la Manufacture 6, cour Jules Durand à Nantes. Nous alimenterons vos choix de lecture et attendons que vous partagiez vos analyses et vos émotions ! Pour alimenter notre réflexion, et accompagné par Kazem SHAHRYARI, le CID souhaite organiser deux conférences sur les thèmes du shiisme iranien et sur l’Iran d’aujourd’hui. Nous en fixerons les dates au cours du 1er semestre 2010. N.B. Ces rencontres sont ouvertes à tous : pour des questions d’organisation optimale, nous vous demandons de bien vouloir vous inscrire au CID ou auprès de Françoise Auneau, Bibliothèque de la Manufacture, 02 40 41 95 65. Colonisation européenne et système colonial Ellipses. 2004. (Zoom Histoire) [325.340 9 BOY. Du milieu du XIXe siècle aux années 1960, ce petit livre se propose de nous exposer la colonisation européenne, principalement française et britannique, sous la forme d’un cours concis mais très documenté et de fiches pratiques dont des cartes se rapportant à la situation en 1914. Ces choix conviennent aux élèves de lycée (notamment Première ES et L et Terminale S) devant étudier l’expansion coloniale. Quelques grands documents incontournables (textes de Ferry, Clemenceau, Jaurès, Kipling) permettent d’analyser les raisons de l’expansion coloniales et les critiques qui furent formulées. L’approche politique et événementielle reste prépondérante pour la période de la Troisième République. Par contre, la question du coût financier pour les métropoles est évacuée en quelques généralités — l’auteur renvoie aux travaux de Jacques Marseille — et les informations portant sur la période qui commence en 1945 sont d’un intérêt réduit. Enfin cet essai centré sur les acteurs européens ne fait pas vraiment de place aux réactions des colonisés. Auteurs : Vincent GEISSER, El Yamine SOUM Titre : Discriminer pour mieux régner. Enquête sur la diversité dans les partis politiques Les Editions de l’Atelier, 2008, 239 pages. Dans une France où la tradition républicaine s’appuie sur l’égalité, les partis politiques ont tardé à accepter de prendre en compte la diversité ethnique croissante résultant de l’immigration postcoloniale. Le PCF le premier, internationalisme oblige, a cherché à accueillir les militants issus de l’immigration. Le PS, devenu parti de classes moyennes, a suivi, moins pour porter les représentants de la diversité aux hautes responsabilités, que pour retrouver des voix populaires. De nombreuses initiatives ont vu le jour depuis 1981 mais globalement la gauche a déçu, se méfiant des considérations ethniques et du risque de communautarisme. L’UMP a ensuite changé le discours de la droite, sous l’impulsion de Nicolas Sarkozy et de son conseiller Dahmane. Mais tous les mots sont piégés : la « discrimination positive », les « quotas », et même la « promotion de la diversité » sont tenus par beaucoup de militants pour des « diversions », des leurres, à preuve la médiocre progression des élus de la diversité, surtout au niveau national. Les auteurs s’appuient sur des entretiens avec une cinquantaine de responsables et militants issus précisément de cette diversité, entretiens longuement cités, c’est l’originalité et l’atout du livre. Auteurs: X.Leloup - M.Radice. Titre: "Les nouveaux territoires de l'ethnicité". Editeur: P.U.L. Canada 2008. Cet ouvrage est l'aboutissement d'un projet collectif d'universitaires montréalais visant à repenser les liens entre l'espace et l'ethnicité. Etant donné l'importance des déplacements de populations, la mondialisation et les nouvelles technologies, on ne peut plus prétendre naturel le lien d'une nation à un territoire, ni d'une communauté à un quartier. Cet accroissement de la mobilité sociale et spatiale rend obsolète la "villemosaïque" avec ses territoires ethniques contigus mais séparés. De nouveaux apparaissent, traversés d'ethnicité. Cet ouvrage vise à en comprendre la formation et le fonctionnement. Onze contributions revisitent les liens espace-ethnicité du point de vue social tout d'abord, puis politique, enfin économique. Les chercheurs canadiens invitent à repenser l'espace public mais également l'efficacité des politiques territoriales. Par ailleurs, l'appartenance ethnique est une construction sociale résultant de pratiques liées à un temps et un lieu précis : il faut reterritorialiser le social. Les politiques doivent admettre qu'il n'est plus pensable d'administrer tous les territoires de la même manière, mais spécifiquement, selon la dynamique des quartiers et les réseaux en rapport avec l'ethnicité. Auteur : J.L. Amselle Titre : "Branchements" Éditeur : Flammarion, 2001. En se fondant sur sa pratique au Mali, en Égypte et en Guinée, l'auteur traite des contacts, des "branchements" entre les cultures. La métaphore du branchement lui semble plus juste que le terme de "métissage", trop connoté biologiquement. L'argumentaire se développe en sept chapitres thématiques : en particulier l'afrocentrisme, le mouvement N'Ko du Mali et divers génocides. Opposé à Huntington, Amselle démontre que l'actuel conflit des cultures est la conséquence de la globalisation et non une réaction contre elle. Car les branchements interculturels sont séculaires. Il n'a jamais existé de culture pure, limitée à l'aut osubsistance et étanche aux autres. Répandre cette idéologie favorise le racisme. De plus, aucune culture dominante n'a jamais éliminé la culture dominée : c'est en se réfléchissant dans les autres que chaque culture construit sa propre identité, par indigénisation des apports extérieurs. Inversement, les cultures africaines se déterritorialisent et appartiennent autant aux banlieues françaises qu'aux favelas brésiliennes. D'aucuns craignent que la globalisation n'induise la déperdition culturelle et ne réduise la diversité alors qu'elle permet à chaque culture de se réaffirmer en multipliant ses branchements. 7 NOUVEAUTÉS LIVRES Pas de thématique précise pour cette sélection, mais quelques titres intéressants : les ouvrages ont été « chroniqués » par Catherine et JeanPierre Rousseau ; vous trouverez sur leur très beau site (http://wodka.over-blog.com) l’intégralité de leurs analyses et leurs commentaires. En avant- goût de la conférence de M.TIN sur le thème de l’homophobie, un ouvrage utile : DELPHY, Christine Classer, dominer : qui sont les "autres"? Paris, La fabrique éd.2008 [305.800 1 DEL L'auteur regroupe dans ce recueil neuf de ses textes antérieurs dénonçant l'altérité comme artefact créé par les hommes blancs, hétérosexuels et dominateurs. Elle entend montrer que la même démarche matérialiste est à l'œuvre dans les trois situations d'oppression : selon le genre, la "race" ou la sexualité. La philosophie occidentale, produit de l'égocentrisme masculin dominant, a inventé le concept d'Autre selon un injustifiable a priori : femmes, non blancs et homosexuels doivent être dominés car la nature ne leur a pas donné les moyens intellectuels de gérer leurs situations. La hiérarchie fabrique donc les catégorisations sociales et la division en deux groupes : les Uns, hommes et blancs, nomment les Autres, les classent et assurent leur pouvoir. Ils les exhortent hypocritement à leur ressembler tout en s'y refusant, pour conserver leur privilège, car ils incarnent la norme universelle. Ils tolèrent les Autres s'ils se taisent ; or, en les « altérisant » ils altèrent leur personnalité : et quand ces trois figures de victimes sociales revendiquent l'égalité. Les Uns n'entendent pas et crient au communautarisme qui met en danger la république. Justice doit être rendue à ces Autres. BARTHOUX, Gérard. L’école à l’épreuve des cultures [préf. de Jean-François Mattei]. Paris, Presses Universitaires de France, 2008. [370.117 BAR On met en danger aujourd'hui la conception traditionnelle de l’Ecole Républicaine en exigeant qu'elle prenne en compte, dans ses programmes, méthodes et objectifs, l'hétérogénéité culturelle croissante des publics scolaires. Barthoux vise à lui redonner confiance en sa mission. Chacun des neuf chapitres expose la réfutation philosophique d'une conception moderne de l'enseignement. Tous démontrent la nocivité de l'éducation interculturelle. L'auteur oppose une conception philosophique de l'école républicaine : les différences entre les élèves sont surtout sociales plus que culturelles ; le maître doit les dépasser, transmettre des savoirs et des valeurs universels et développer l'esprit critique de tous pour libérer chacun de l'enfermement dans son groupe d'appartenance. Dans sa mission universaliste humaniste, l'école n'a pas à orienter ou former les élèves car elle ne saurait être au service de la société. En classe, tous sont égaux, tous capables d'accéder au doute rationnel, fondement de leur propre construction identitaire. Tout particularisme - tel que " mettre l'élève au centre du système" éducatif -, nuit à l'élévation des esprits vers l'universel, vers l'idéal de l'Homme propre à l'Ecole Républicaine. MICHAELS, Walter Benn La diversité contre l’égalité Raisons d'agir, 2009 [305.56 MIC L'ouvrage traite de la promotion de la diversité dans les discours politiques de gauche comme de droite, en France comme aux U.S.A. En quatre chapitres, l'auteur montre que la valorisation de la diversité masque la question sociale de l'inégalité et juge inacceptable que même la gauche substitue le respect de la différence au combat pour davantage de justice sociale. Depuis 1983 les politiques français prétendent que les inégalités sociales tiennent aux nombreuses formes de discrimination, les questions sociales au manque de respect des différences, identitaires et non économiques. La pauvreté résulterait des préjugés et du regard des riches sur les pauvres. On invite donc à ne plus les voir comme des victimes, avec condescendance et charité, mais à les "apprécier", à reconnaître leur valeur. L'engouement ethnico-culturel n'est pas une voie vers davantage d'égalité, mais un moyen de gérer les inégalités sans chercher à les réduire. La diversité prévaut: les différends politiques eux-mêmes seraient devenus, aux U.S.A. comme en France, plus identitaires qu'idéologiques. NDIAYE, Pap La condition noire : essai sur une minorité française Paris, Calmann-Lévy, 2008 [305.896 NDI Cet essai sur la « Condition noire en France » comble une lacune. Ndiaye se fait tour à tour historien et sociologue pour envisager sous tous ses aspects non une communauté repliée sur des ghettos mais une minorité où les Africains se distinguent des Antillais, ces derniers étant depuis 1946 citoyens de plein droit comme tous les « domiens ». En six grands chapitres, l’auteur examine ce qu’est être noir, comment le racisme biologique a cédé la place à des discriminations que l’on s’efforce de combattre sans bien mesurer les dimensions du problème ni les résultats des politiques faute d’un appareil statistique que le CRAN fondé en 2005 appelle de ses vœux. Assez mal connue entre 1807 et 1914, l’histoire de la minorité devient plus consistante à l’époque contemporaine. La vie politique et culturelle se développe en faisant référence à la situation des Noirs aux Etats-Unis et à l’urgence des questions mémorielles. L’immigration est évoquée jusqu’aux récentes lois qui la restreignent tandis que la présence noire dépasse quatre millions de personnes et que l’identité noire tend à s’émanciper de la négritude vue par les poètes. L Le CID, partenaire du projet européen ALII e CID collabore au projet européen ALII (Adult Learning for immigrants integration) coordonné en France par le CNAM et qui consiste à s'appuyer sur le « choc culturel » pour favoriser les relations entre individus issus de groupes différents. Il est porté par la ville de Naples, l’Observatoire Euro méditerranéen et de la Mer noire et le Centre Européen d’Information pour la Culture et la Citoyenneté à Naples (CEICC), et il associe 5 pays européens (Danemark, Bulgarie, Italie, Lettonie, France). Ce projet porte le label Grundtvig de l'Union Européenne, qui vise à offrir aux citoyens européens davantage de possibilités de mieux se former tout au long de leur vie. Ce label vient du nom du pasteur et écrivain danois (1783-1872), qui est le fondateur du concept d' « école populaire » et de la tradition nordique d' « apprentissage tout au long de la vie ». Concrètement, l'objectif est d'organiser quatre ateliers de deux jours, sur les thèmes suivants : « Le temps et l’espace » (réalisé en juin 2009), « Les rôles masculins et féminins » (octobre 2009), « L’éducation des enfants » (janvier 2010) et « Le sens du sacré » (mars 2010). Ces ateliers associent des personnes issues ou non de différentes migrations, et ils alternent approche théorique et mises en situations au cours desquelles, par la méthode du « choc culturel », les participants font émerger des « bonnes pratiques » dans le rapport à l'autre par une prise de distnace face aux préjugés et aux stéréotypes. Tout un programme, au final, grâce auquel il est possible d'aider la population, dans toute sa diversité, à s’épanouir socialement à travers une démarche de prise de conscience des cadres de référence de chacun. Cette démarche vers l’autre vise une participation active et positive dans la vie citoyenne, et une plus grande harmonie des rapports humains dans la société. Migrant’scène, regards croisés sur les migrations à Nantes le 24 novembre M igrant'scène est un festival national organisé par la Cimade, qui interroge nos représentations collectives et individuelles sur les étrangers. Le thème 2009 est intitulé : "D'une crise à l'autre, des histoires". Ce thème concerne les mobilisations pour l’égalité des droits des migrants, en contexte de crise (1974 – 2009). À Nantes, la Cimade a choisi de travailler sur le thème des travailleurs migrants dans les chantiers de l'Atlantique de Nantes et de Saint Nazaire, leurs luttes et histoires des années 70 à nos jours. Deux soirées sont prévues, en partenariat avec le CID : le mardi 24 novembre aura lieu au CID une projection-débat autour du documentaire Un Monde Moderne d'Arnaud Soulier et Sabrina Malek, et le vendredi 27 Novembre, à Pol’n, sera présentée une pièce de théâtre, avec happening et concert. Entrées gratuites. Lire en Fête devient Passages de Livres L a grande manifestation nantaise du livre se déroulera, cette année, les 16 et 17 octobre prochains, entre l'Île de Nantes et le Jardin des Fonderies. Venez flâner et découvrir les offres de lecture des bouquinistes, rencontrer des éditeurs nantais, participer ou apprécier des lectures à haute voix, des contes, des spectacles d’histoires suivis d’ateliers d’illustration, vous laisser surprendre par le slam, prendre part à des moments d’écriture ludique. Passages de Livres est programmée deux temps : la soirée du vendredi mêlant lectures intimistes et musique, et la journée du samedi proposant de nombreux temps d’animations. Un jardin de livres et de vie qui invite au passage et au partage des plaisirs de lire, dire, écrire pour soi, pour d’autres, avec les autres. Dans le cadre du projet « Passages des livres », Le Centre Interculturel de Documentation vous invite à découvrir ces livres autour des cultures du monde. Pour les petits et les grands. Comme chaque année le Cid accueille avec grand plaisir les travaux de l’association Calame qui cette fois a choisi le thème du VIN. L’exposition des calligraphies arabes aura lieu du 9 au 30 novembre 2009 dans nos locaux. Vous êtes cordialement invités au vernissage le mardi 10 novembre à partir de 18 H au cours duquel nous lirons des poèmes iraniens et arabes sur ce thème. 6 3 Réaction à l’article du Monde La langue arabe chassée des classes 9 Septembre 2009 D oit-on se faire du souci pour l’avenir de l’enseignement de l’arabe en France ? Un récent article du Monde daté de ce 9 Septembre constate que ‘’la langue arabe, reléguée dans les zones d’éducation prioritaires, ne parvient pas à quitter son ghetto’’ et que si ‘’quelques lycées prestigieux de centreville regroupent des classes d’arabophones, cela ne doit pas faire illusion’’. Alors, face à ce constat, que faire ? S’apitoyer sur cette image de la langue arabe en France et prendre acte de ce tableau bien noir ? Il faut plutôt diagnostiquer les problèmes pour proposer quelques pistes pour essayer de les résoudre. Il ne faut pas se le cacher, pour que la langue arabe trouve toute sa place dans l’enseignement scolaire de la République française, il faut mener un combat. Mais c’est un combat à mener par tous. Il me semble vain, comme c’est trop souvent le cas, d’incriminer les institutions et/ou le pouvoir politique en réduisant la problématique de la diffusion de la langue et de la culture arabes au de l’éducation nationale, à une absence de volontarisme. Il y a sans doute autre chose à faire : d’abord, faire l’effort de communiquer. Le faire sur le monde arabe est assez simple : partout où l’on se trouve, il faut rappeler que le monde arabe est au cœur de l’actualité : de l’actualité internationale, comme de l’actualité de notre quotidien. L’avenir de l’enseignement de la langue arabe, et de son rayonnement au sein des institutions de la République dépend d’abord de nous qui faisons vivre cette culture au jour le jour, il dépend de notre capacité à communiquer sur notre domaine de compétence, à donner des raisons d’apprendre cette langue et de s’intéresser à la culture de ses locuteurs. Les arguments ne manquent pas : proximité géographique des deux rives de la Méditerranée, présence en France d’une communauté issues de l’immigration Maghrébine en quête de ses racines, et pour une écrasante majorité, fortement animée de la volonté de les faire partager, présence de la langue arabe dans notre patrimoine linguistique, histoire partagée de la France et du Monde Arabe. L’arabe est-t-il ‘’ aussi mal aimé que la communauté qui le parle’’ ? comme le dit l’article ? si un tel propos comporte malheureusement une part de vérité, cela doit aussi fonctionner pour nous, spécialistes du monde arabe, ou militants de l’ouverture à la culture de l’autre, comme un signal, un signal qui doit solliciter un réflexe d’ouverture. Cela implique de dépasser l’indentification de la langue arabe à un cadre communautaire : à nous de montrer que la langue arabe, qui est, faut-il le rappeler, l’une des 6 langues officielles de l’ONU, tient de ce fait une place de choix dans le concert des langues du monde. A nous d’expliquer la nécessité urgente d’intégrer de manière plus visible l’Islam à l’enseignement des cultures religieuses par l’école de la République. A nous de défaire les a priori liés à l’arabe et à l’islam en expliquant quelles valeurs humanistes partageables par tous les grands penseurs du monde arabo musulmans ont défendues. La mise en place par le Président de la République des Premières Assises de l’Enseignement de l’Arabe en France montre bien une volonté, au plus haut niveau, de reconnaissance ; il reste pour nous à faire cet effort de communication : la balle est dans notre camp, elle ne l’est pas seulement, mais elle l’est aussi, et sans doute, d’abord. Pierre-Louis Reymond Agrégé d’arabe et journaliste de l’audiovisuel Membre du jury de l’agrégation d’arabe L e CID propose cette année un nouveau programme de formation, qui comporte trois sessions, avec 10 modules de 2 jours chacun, du 6 octobre 2009 au 24 Février 2010. Les inscriptions aux différents modules sont de 100 €, avec des réductions pour les adhérents du CID ainsi que pour les étudiants et les demandeurs d'emploi. Le CID propose également des cours de langue arabe et de langue portugaise pour les niveaux débutants et confirmés, qui reprendront au cours du mois d'octobre. Pour plus d’information ou recevoir le programme de formation et les cours de langues n'hésitez pas à contacter le Cid au 02.40.47.88.36. Voici les formations proposés jusqu’à décembre 2009 : Session 1 : Session 2 : Comprendre les phénomènes migratoires Analyser les relations interculturelles Module 1: Module 3 : Flux et politiques migratoires Approche interculturelle et héritage familial 06/10/09, Histoire des immigrations en France Karine Meslin, 07/10/09, L’immigration aujourd’hui, des incidences réelles ou supposées ? Omero Marongiu-Perria 3/11/09, La famille dans la migration Hayat Bousta, Omero Marongiu-Perria 4/11/09, Identité et jeunes issus de l’immigration Hayat Bousta, Module 2 : La législation et les droits des étrangers 20/10/09, Le droit des étrangers Laurence Soltner 21/10/09, L’accueil et la prise en charge des migrants Helbroeck Julien Module 4 : Les migrants vieillissants en France 17/11/09, Typologie des migrants vieillissant en France Omero Marongiu-Perria, 18/11/09, Quelle prise en charge des migrants vieillissants ? Joelle Suco et khedidja Benelhadja Module 5 : Santé et anthropologie : Approche interculturelle et souffrance psychique » D epuis plusieurs années, le CID et l'ASAMLA (Association pour la Santé des Migrants en Loire Atlantique) collaborent sur le thème de l'interculturalité en milieu scolaire. Après avoir réalisé une enquête intitulée Interculturalité et vie scolaire dans les collèges nantais (2005-2006) et effectué de nombreuses interventions en collège et en lycée, le CID et l'ASAMLA travaillent actuellement à l'élaboration d'un « Kit d'intervention interculturelle » en milieu scolaire. Ce kit servira à répondre de manière efficace aux demandes croissantes des équipes éducatives sur la relation aux élèves et aux familles dans un contexte de pluralité culturelle. Parallèlement, le CID a établi des conventions de partenariat avec plusieurs établissements de l'agglomération nantaise pour l'accueil de groupes d'élèves au centre de documentation du CID et des prêts d'ouvrages. De son côté l'ASAMLA assure, entre autres, ses missions d'interprétariat dans les établissements accueillant des familles migrantes. Pour plus de renseignements vous pouvez contacter le CID au 02 40 47 88 36 et l'ASAMLA au 02 40 48 51 99 4 Chaque société définit sa marge de tolérance et d’exclusion des comportements sexuels considérés comme déviants. Dans ce cadre, malgré les avancées du droit en terme de respect des libertés, l’homosexualité - masculine et féminine - continue a être perçue comme le signe d’un style de vie pouvant justifier les attitudes de rejet, parfois extrêmes. Partant du principe que toutes les sociétés, dans leur histoire, sont concernées par cette question, le CID propose de poser une réflexion sur le regard des cultures sur l’homosexualité. Louis Georges TIN, est un ancien élève de l'Ecole normale supérieure, agrégé de lettres et maître de conférences à l'Université d'Orléans. Il a publié plusieurs ouvrages sur la littérature française, et sur l'histoire de la sexualité. Par ailleurs, Louis-Georges Tin est également très engagé dans plusieurs autres domaines, au niveau national et international. En 2005, il devient l'un des fondateurs du CRAN, le Conseil Représentatif des Associations Noires, dont il est le porte-parole et le vice-président. La même année, il crée la Journée mondiale de lutte contre l'homophobie, célébrée dans plus de 50 pays aujourd'hui. En 2006, il lance un appel "pour une dépénalisation universelle de l'homosexualité", qui aboutit en décembre 2008 à une déclaration à l'Assemblée générale des Nations Unies, soutenue 67 pays. 1/12/09, Santé mentale et différences culturelles Kahina Yebbal, , Debbie Bezard 2/12/09, Parcours de vie et processus de vulnérabilité Kahina Yebbal, Debbie Bezzard Module 6 : Santé et anthropologie « l’excision et les mariages forcés » « Comprendre et prévenir l’excision génitale féminine » 15/12/09, Isabelle Gillette-Faye, Dominique Carton,Mame Keyta 16/12/09, Les mariages forcés Isabelle Gillette-Faye 5