Du Levain pour Demain - Auxiliares do Sacerdócio

Transcrição

Du Levain pour Demain - Auxiliares do Sacerdócio
Numéro 33
Du Levain pour Demain
Bulletin des sympathisants
Sommaire
Editorial.
Gérard Aleton.
Crise brésilienne
Gérard Aleton
Manifestations permanentes contre le
recul du droit des indiens
Ivânia Vieira- journaliste
Rencontre avec les jeunes
Jaci- sœur A.S.
Etre femme
Anne Genolini- sœur A.S.
Le soin hospitalier : une aventure
partagée
Gérard Aleton
Mobilizações permanentes contra
retrocessos aos direitos dos índios
Ivânia Vieira- jornalista
Encontro com os jovems
Jaci- irmã A.S.
D
Editorial
e retour en région parisienne après
quelques semaines de vacances
durant lesquelles je vis absolument
déconnecté, j’apprenais le l’inculpation le
vendredi 26 août de l’ancien chef d’Etat Luis
Inácio Lula da Silva pour corruption passive
et blanchiment d’argent dans le cadre de
2/09/2016
l’affaire Petrobras. Le 31 août, Dilma
Rousseff était à son tour destituée. Que
l’inculpation de Luis Inazio Lula da Silva et
la destitution de Dilma Rousseff soient
concomitantes n’est évidemment pas fortuit.
L’étau se resserre donc autour de Lula que la
droite brésilienne exècre.
Je ne suis évidemment pas compétent pour
juger du bien-fondé de l’accusation mais
destituer une présidente en exercice et
poursuivre en justice un ancien président
n’est pas un signe de bonne santé politique
et un très mauvais message envoyé au
Monde. Je ne voudrais pas jouer les
Cassandre mais je ne suis pas loin de penser
avec d’autres, que le Brésil est en train de
faire un bon en arrière de plusieurs années.
La nouvelle donne politique ouvre la voie à
tous les populismes et j’ai lu avec effroi que
certains n’hésitaient pas à demander
l’intervention de l’armée comme en 1964.
Ayant vécu la répression militaire dans
l’Université Fédérale de Rio de Janeiro dans
les années 1970, je sais trop bien que l’armée
doit rester dans ses casernes.
Le nouveau président, Michel Temer,
compte tenu de la faiblesse de la société
civile et le rejet de la politique par les
Brésiliens, a aujourd’hui les mains libres
pour réaliser une grande casse sociale et
livrer le pays dans les mains des grandes
entreprises étrangères. Tous les grands
chantiers sociaux sont actuellement paralysés
et le traitement des problèmes dont souffre
la société brésilienne comme le partage des
terres, la déforestation amazonienne, la
reconnaissance du droit des indiens, le
travail esclave, risquent fort d’être reporté
sine die.
J’ai essayé fort modestement de traiter
quelques raisons de ce désastre dans un
article intitulé “Crise brésilienne”. Si j’arrive
à situer quelques causes à la situation
actuelle, j’ai par contre beaucoup plus de mal
à entrevoir les ressources dont dispose la
société brésilienne pour se sortir d’une telle
impasse. Je crois néanmoins que l’Eglise
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Catholique qui jouit d’un grand crédit dans
le pays pourrait jouer un rôle majeur dans le
redressement moral si elle voulait s’en
donner la peine, comme sous la dictature
militaire. Je pense ici à l’effet d’entraînement
sur la Société brésilienne qu’ont eu en leur
temps les figures prophétiques d’Helder
Camara ou d’Evaristo Arns, évêque de São
Paulo pour ne citer qu’eux.
Notre fidèle journaliste de Manaus, Ivânia
Vieira nous donne une autre piste en
mettant en lumière la résistance indigène- ou
indienne- face à la dépossession de leurs
droits. La société civile s’organisera à terme
même si cela doit prendre du temps.
Dans ce bulletin Jaci, sœur Auxiliaire du
Sacerdoce, nous fait part de deux rencontres
d’une très grande richesse qu’elle a vécues
avec les jeunes. Sa relation nous fait partager
l’enthousiasme de ces jeunes qui sont
véritablement le ferment d’un Brésil
nouveau et d’un monde meilleur. Le poème
que l’un d’entre eux a écrit, suite à une
semaine de vie avec les pèlerins de la Trinité
à Salvador m’a particulièrement touché.
Anne Genolinni, sœur auxiliaire du
sacerdoce qui poursuit une formation
théologique à Recife fait un point sur la
théologie féminine/féministe. Nous aurons
évidemment l’occasion d’en reparler au fil
des bulletins.
Enfin Catherine Roth, conseillère et membre
du bureau, illustre dans un livre qu’elle a
écrit avec un aumônier d’hôpital, la façon
dont une auxiliaire peut vivre sa foi au cœur
du Monde. Procurez-vous son livre “Le soin
hospitalier: une aventure partagée”; sa lecture
vous éjouira le cœur!
Bonne rentrée à celles et ceux qui vivent en
France.■
Gérard Aleton
2/09/2016
D
Dilma Rousseff- 29 août 2016
Crise brésilienne
epuis le 12 mai 2016, date à laquelle
la présidente du Brésil Dilma
Rousseff a été écartée du pouvoir
en milieu de mandat, le Brésil est en crise. Le
moins que l’on puisse dire est que cette
situation pose d’énormes interrogations sur
l’avenir du pays occultées un moment par les
jeux olympiques de Rio de Janeiro.
Objectivement, cette crise a été provoquée
par les perdants aux dernières élections qui
ont profité de la fragilité du gouvernement
pour faire partir la présidente Dilma et
entamer une procédure d’impeachment sous
prétexte de maquillage des comptes publics.
Le Parti des Travailleurs (PT), depuis treize
ans au pouvoir, et une partie de la
population accusent leurs adversaires d’un
coup d’état. Suite à la destitution de Dilma
Rousseff le 31 août 2016, toute la politique
sociale et économique du Brésil sera
ébranlée. Dans ce texte, je vais essayer de
donner quelques éléments d’analyse de la
crise brésilienne qui résulte d’une collusion
entre la faillite du système économique, la
perte de crédibilité des institutions politiques
et l’échec personnel de Dilma Rousseff.
Le Brésil s’enfonce depuis 2015 dans la
récession qui s’explique pour partie par une
conjoncture
économique
mondiale
défavorable. Petrobras est affecté par la
baisse du prix du pétrole et l’exportation des
produits
alimentaires
souffre
du
ralentissement de l’économie mondiale.
Depuis
la
colonisation
portugaise,
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l’économie
brésilienne
repose
sur
l’exportation de produits primaires au
détriment de leur transformation sur leur
marché national. Le programme social mis
en œuvre par Lula et poursuivi par Dilma a
utilisé les recettes des exportations pour
financer les aides sociales comme le
programme Bolsa Familia qui se trouve
aujourd’hui fragilisé par la chute des
exportations.
La crise autour de l’impeachment a vidé le
personnel politique de ce qui lui restait de
crédibilité. Le Parti des Travailleurs (PT), usé
par la pratique du pouvoir a perdu sa
capacité d’enchantement. L’opposition ne
présente pas d’alternative sérieuse et
plusieurs des dirigeants qui ont poussé à la
destitution de Dilma Rousseff (PMDB1centre droit et PSDB2) sont accusés de
corruption dont l’actuel président Michel
Temer qui aurait trempé dans le scandale de
la Petrobras. Le vote sur le processus de
destitution, en avril 2016, à la Chambre des
Députés a donné le triste spectacle d’une
classe politique minée par ses intérêts
personnels. Dans ces conditions, les partis
politiques ont perdu toute légitimité auprès
de la population. La perte de la rue fragilise
la gauche qui se défend en portant contre ses
adversaires quatre accusations partiellement
fondées mais qui ne peuvent dans le
contexte actuel, qu’ajouter du désordre au
chaos ambiant : le mouvement prodestitution serait antidémocratique, financée
par l’étranger, classiste (poursuite de la lutte
des classes) et raciste (appartenance
supposée à la race blanche des adversaires
du PT). La guerre contre la corruption dont
l’opération Lava Jato (nettoyage au Karcher)
lancée par la police fédérale et menée par le
juge Sergio Moro, louable en soi, a fragilisé
par contrecoup la classe politique et
déstabilisé l’économie en mettant en lumière
un immense scandale de corruption. Les
Parti du Mouvement Démocratique BrésilienMichel Temer
2 Parti de la Social-Démocratie Brésilienne- Aécio
Neves
1
2/09/2016
grandes entreprises travaillant pour la
Petrobras ont été accusées de s’être
organisées en cartels, d’avoir versé des potsde-vin à des responsables politiques pour se
partager des contrats publics surfacturés.
Mais la mise en prison des responsables a
bloqué les investissements du secteur
pétrolier et du bâtiment provoquant de
multiples faillites et pertes d’emploi. Ainsi
Petrobras aurait déjà licencié 170 000
personnes au cours des deux dernières
années. La survie même de Petrobras est
aujourd’hui mise en question.
Dilma Rousseff a construit son autorité sur
l’image d’une dirigeante incorruptible.
Durant les deux premières années de son
mandat sept ministres ont été forcés de
démissionner suite à des révélations
concernant leur manquement à la probité. Le
3 mars 2016, elle affirmait « qu’aucun
gouvernement n’a affronté la corruption de
manière aussi dure et efficace que le sien ne
l’a fait et continuera à le faire ». Elle se veut
garante du bon fonctionnement de la justice.
Mais paradoxalement, de même que cette
lutte a déstabilisé l’industrie brésilienne, elle
a mis en danger l’ensemble du corps
politique et le propre pouvoir de la
présidente. Sa sévérité lui a créé de graves
inimitiés auprès d’alliés essentiels qui ont
exploité ses propres failles. Cassante et
autoritaire, elle n’a pas su, comme Lula son
mentor,
ménager
la
coalition
gouvernementale. Ainsi Michel Temer, chef
du PMDB qu’elle avait nommé à la viceprésidence en 2011, est devenu l’un de ses
plus féroces adversaires et successeur en mai
2016.
L’avenir social du pays est sombre et les
mouvements sociaux brésiliens n’ont pas
craint d’affirmer que le pays faisait un bond
de trente ans en arrière car Michel Temer n’a
pas perdu son temps dès sa prise de fonction
comme président intérimaire. Le ministère
du Développement agraire, en charge de la
réforme agraire qui avance à pas de tortue
depuis des décennies et faisait contrepoids
au ministère de l’Agriculture allié aux
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multinationales est absorbé par ce dernier3.
Le ministère des Femmes, de l’égalité raciale
et des droits humains est passé sous la coupe
de la Justice dans les mains de l’avocat
Alexandre de Moraes, connu pour sa
proximité avec les milieux conservateurs et
le Contrôle général de l’Union, organe
chargé de la lutte contre la corruption, a
également disparu. On peut craindre un
recul des droits des minorités, des indigènes,
de la famille et assister à un démantèlement
progressif des droits travaillistes. Il faut
s’attendre à un vaste programme d’ouverture
des services publics à la concurrence, la
privatisation de Petrobras, entreprise
publique, et l’ouverture aux multinationales
de l’exploitation des ressources pétrolières
du pays avec, comme corollaire, une
politique d’ajustement au détriment des
budgets de l’éducation et de la santé.
L’échec de Dilma est d’abord celui du PT
qui pour se maintenir au pouvoir a assumé
tous les vices de la politique brésilienne en
réalisant des alliances politiques contre
nature et en achetant les votes des
parlementaires.
Le projet de destitution porté par des forces
puissantes donne le sentiment que le projet
progressiste de la société brésilienne est en
déshérence d’autant que les espaces de
collaboration entre la société civile et le
pouvoir ont progressivement disparu. La
gauche en s’installant au pouvoir, a aussi
aspiré ses militants vers les exécutifs. Le vide
politique laissé par la gauche est
extrêmement dangereux car l’expression
réactionnaire s’exprime en clair au cœur de la
société appelant même parfois comme en
1964 au coup d’Etat militaire comme
solution à la crise. Devant le dégoût des
Brésiliens pour la politique, l’Eglise
catholique est l’une des institutions à
bénéficier d’une certaine confiance. L’Eglise
catholique pourrait et devrait engager toutes
Le nouveau ministre de l’agriculture est Blairo
Maggi, « le roi du soja » l’un des barons d’une agroindustrie brésilienne pro-OGM et pro-déforestation.
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ses forces4, comme elle l’a fait sous la
dictature militaire, pour travailler avec la
population afin de la conscientiser sur
l’essence de la démocratie, l’importance du
vote et la nécessité de « bien » voter.■
Gérard Aleton
Photo prise par Ivânia Vieira
Manifestations
permanentes contre le
recul des droits des indiens
L
es leaders indigènes d’Amazonas
(nord du Brésil) ont promis une
mobilisation systématique à Manauscapitale de l’Amazonie- et Brasilia jusqu’à la
fin de l’année pour empêcher le recul
(rétrocession) des droits indigènes.
Les menaces contre les droits indigènes sont
l’objet d’un amendement à la Constitution
approuvé par le législateur (PEC 215). Cet
amendement permet au Congrès National de
délibérer sur la délimitation des terres
indigènes, les réserves et les quilombos5. La
proposition d’amendement présentée en
2000, approuvée en octobre 2015 à
l’unanimité par une commission spéciale de
la chambre des députés comporte les points
suivants : gestion de la santé des indigènes
par les communes, remise en cause de la
délimitation des terres, autorisation de
déforestation pour l’agro-business et
Opinion de Gérard Aleton, auteur de l’article
Initialement au cœur du Brésil, le quilombo était une
communauté cachée d’esclaves en fuite. Aujourd’hui
c’est une communauté qui a des droits sur une terre.
4
5
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l’exploitation des minerais, falsification des
documents pour permettre le vol des terres.
Le futur de la Fondation Nationale de
l’Indien (FUNAI), institution qui dépend du
Ministère de la Justice est un autre sujet de
préoccupation pour le mouvement indigène.
La désignation par le gouvernement
intérimaire de Michel Temer (PMDB-SP)
d’un général à la tête de la FUNAI a soulevé
une vague de protestations dans différentes
villes brésiliennes. Le gouvernement fédéral
est revenu sur cette décision mais la tentative
de nommer un militaire à la tête de la
FUNAI a mis les organisations indigènes sur
leurs gardes.
Dans les rues
Le 13 juillet à Manaus et Brasilia, des
centaines d’indiens ont participé à une
marche contre le recul de leurs droits. A
Manaus, durant toute la journée du 13 juillet,
des indiens ainsi que d’autres personnes ont
défilé dans les rues, occupé les bureaux de la
délégation régionale de la FUNAI et dansé
sur les places. Parmi les quelques 300
personnes de cette marche de protestation, il
y avait de nombreuses femmes et enfants
portant des panneaux de carton et des
banderoles dénonçant les annonces faites
par le gouvernement Temer et ses
représentants au Congrès National.
Les marcheurs ont distribué sur le parcours
de marche les portraits des huit députés
fédéraux de l’Etat d’Amazonas. Dans les
discours prononcés par les hommes et
femmes indigènes, ils furent traités de
« traîtres » à la cause indigène.
João Pedro Gonçalves qui fut président de la
FUNAI lors de la présidence de Dilma
Rousseff a également participé à la marche
de protestation. Il a défendu sa gestion des
territoires indiens en expliquant que sous
son mandat le processus de délimitation
n’avait été entaché d’aucune irrégularité.
La marche de protestation réalisée par un
collectif d’organisations indigènes (Coiab,
Coipam, Umiab, Foreeia, Amarn, Foirn)
s’inscrit dans le calendrier prévu pour cette
année. « Nous allons continuer les
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formations et les mobilisations jusqu’au
mois de décembre tant à Brasilia qu’à
Manaus a indiqué l’anthropologue Gersem
Luciano de Santos Baniwa, coordonateur du
forum de l’Education scolaire et de la santé
des indigènes. Selon son opinion, la marche
consolide de l’intérieur le mouvement
indigène de l’Amazonie (Amazonas) et lui
donne de la visibilité externe en montrant
son dynamisme et autonomie.
« Nous faisons des progrès dans la
réunification des mouvements indigènes
d’Amazonie et comme mouvement indigène
national nous luttons contre les atteintes aux
droits des indiens. Nous ne nous arrêterons
pas de lutter ! » affirme Gersem Baniwa l’un
des coordonateur du mouvement.■
Ivânia Vieira- journaliste
M
Rencontre avec les jeunes,
a mission actuelle n’est pas
directement
liée
à
l’accompagnement des jeunes car
je collabore à la catéchèse des enfants et des
adolescents qui après leur première
communion se préparent à la confirmation.
Je crois néanmoins que cela vaut la peine de
partager deux expériences faites récemment
avec des jeunes. La première concerne une
rencontre réalisée du 1er au 3 juillet de cette
année avec un groupe de jeunes âgés de 17 à
34 ans dans une communauté des frères de
Taizé située dans la ville d’Alagoinhas. Cette
rencontre était initialement destinée aux
jeunes de 17 à 25 ans mais lors des
inscriptions des jeunes plus âgés, désireux de
faire l’expérience, se sont manifestés.
A l’occasion de cette réunion animée par
Rosa, Ana et moi (toutes trois sœurs
Auxiliaires du Sacerdoce), nous avions choisi
comme thème de réflexion la soif en partant
de textes du nouveau testament : les
béatitudes (chapitre 5 de l’Evangile de
Matthieu) et la rencontre de Jésus avec la
Samaritaine (Chapitre 10 de l’Evangile de
Jean). Les jeunes étaient donc conviés à
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réfléchir sur la question : Jeune de quoi as-tu
soif ?
Porteurs du désir de réfléchir sur les soifs de
l’évangile et désireux de trouver un lieu
inspiré pour prier, 34 personnes vinrent à
Taizé. En dépit de la disparité des âges les
« soifs » n’étaient pas si différentes. Deux
thèmes sont revenus avec constance : les
soifs d’espérance et de spiritualité. C’est sur
elles que je veux m’exprimer et dire la façon
dont j’ai vécu cette rencontre.
La soif d’espérance fut le premier thème
abordé. A la fin de cette rencontre, je fus
heureuse d’avoir entendu cette parole alors
que je n’avais pas suffisamment réfléchi sur
ma propre soif lors de la préparation. C’est
en entendant cette parole que je me suis
posé la question de savoir quel était ma
propre soif. Il en va de même de
l’Espérance : Espérance de jours meilleurs,
de dialogue véritable avec les personnes, de
cohérence, de travailler avec constance à la
venue du Royaume de Dieu ?
Nous étions dans l’endroit idéal pour
étancher notre soif de spiritualité. Les prières
silencieuses et les hymnes répétitifs de la
communauté de Taizé ont crée un climat
propice à la prière et à la rencontre. Je me
suis réjouie de constater que l’ensemble des
participants
étaient
désireux
d’une
expérience profonde de rencontre avec Dieu
et les autres. Tous ont participé aux
moments de prière avec les frères et aux
différents groupes de partage.
A l’occasion de cette rencontre, nous avons
vécu de riches moments qui me laissent
penser que ces jeunes et jeunes adultes sont
retournés chez eux avec le désir de réfléchir
sur eux-mêmes, les autres, Dieu et leur
engagement baptismal. Cette fin de semaine
de partage valait vraiment la peine !
La seconde expérience faite avec les jeunes
s’est déroulée à Salvador da Bahia du 22 au
24 juillet de cette année. Onze jeunes de 18 à
32 ans étaient venus de tout le Brésil pour
participer au projet MAGIS.
MAGIS est une rencontre mondiale de
jeunes, pratiquée dans l’esprit ignatien qui a
lieu depuis 1997 avant les Journées
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Mondiales de la Jeunesse (JM)Jà RIO. Cette
proposition faite mondialement par la
Compagnie de Jésus veut aider les jeunes à
vivre pleinement les JMJ.
Il s’agit d’un programme d’activités dans les
champs spirituel, culturel, social et
missionnaire. C’est une invitation faite aux
jeunes pour qu’ils pérégrinent dans les
monde et les nations comme le fit Saint
Ignace en son temps et qu’ils se laissent
questionner par la réalité et le Seigneur.
Invitation au pèlerinage intérieur pour
rencontrer son prochain également.
L’expérience proposée à Salvador intitulée
servir comme pèlerins dans la ville s’est déroulée
durant une semaine dans la communauté de
la Trinité où les personnes de la rue sont
accueillies en vivant en commun et utilisant
l’église comme ermitage dans un esprit
pèlerin. Elle a consisté à partager les prières
de la communauté (y compris à l’occasion
d’un petit pèlerinage d’une journée), les
travaux tels que le recyclage des matériaux,
l’artisanat et les services communs
qu’assument les membres de la communauté
(quête de la nourriture au marché,
préparation des repas, etc…)
Je n’ai pas eu l’occasion de vivre toute la
semaine avec les jeunes mais j’ai eu la joie de
passer deux jours et une nuit avec eux. Ce
fut une grâce d’écouter la joie de chacun
quand il évoquait l’expérience de partage
avec la communauté. Les jeunes firent des
expériences réalistes, regardant avec
compassion mais sans voyeurisme les
personnes de la rue. Certains jeunes relurent
leurs expériences en les mettant en regard
avec leur propre réalité familiale où des
membres de leur famille sont alcooliques ou
dépendants de la drogue. Tous firent une
belle expérience de vie communautaire et
spirituelle.
Ces deux expériences furent pour moi des
cadeaux de Dieu qui m’ont aidée à porter un
regard sur ma propre réalité de foi, à
réfléchir sur ma vie spirituelle et mes désirs,
à rénover mon désir de persévérer dans
l’Espérance qui faiblit parfois.
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Cette expérience de vie avec les jeunes, alors
que moi-même ne suit pas très âgée, avive
ma
confiance
dans
ce
Seigneur
miséricordieux avec la jeunesse marquée par
tellement de signes de désespoir. Je me suis
réjouie de lire ce qu’avait dit le pape
François quand il a interpellé les jeunes à
l’occasion des JMJ, mettant leur espoir en
eux alors qu’on les accuse bien souvent
d’être des personnes versatiles et sans projet.
Durant ces jours, j’ai vu des jeunes désireux
de se compromettre pour le Royaume de
Dieu, pas seulement dans l’Eglise mais aussi
dans leurs travaux, dans leurs facultés, vivant
leur mission de baptisés comme autant de
signes de Dieu dans le Monde.
Pour terminer je vous livre le poème d’un
jeune composé suite à son expérience de la
Trinité.
Jorge Amado a rendu éternelle Bahia par la mer que
cette terre chérie possède. Mais ce sont le regard et la
tendresse des personnes simples que j’ai rencontré qui
m’ont donné la vraie sensation d’avoir vécu six jours
à Salvador.
Une période qui sera toujours synonyme d’abandon
et de soin, de tendresse et d’amour.
Dormir sur un morceau de carton était signe de
communion fraternelle et dépendre d’un autre pour
réaliser une activité c’était suivre l’étoile.
Un temps de réflexion et de remarques sur ce que
signifie être pèlerin en ville.
L’une d’elle : les gens de la rue sont aussi des
personnes. Ce sont des personnes qui bougent,
inspirent les autres, montrent des talents, peignent
nos vies avec la peinture de l’humilité.
Cette peinture prend tout son éclat en étant inscrite
au registre des expériences les plus fortes de ma vie.
Elle est la mémoire et la valeur de ceux qui vivent et
revivent dans l’œil de la rue. Elle est la consolation
de tout ce que je porte dans la poitrine. Un doux
souvenir qui finalement ne passera jamais…
Pour tout cela, pour la joie des rencontres et
découvertes, bénie sois-tu Bahia !
Diego Barbosa.■
Jaci- sœur A.S.
2/09/2016
D
Etre femme
ans le bulletin nº31, le Levain pour
demain a publié un entretien avec
Ivone Gebara, une théologienne
qui milite en faveur des droits de la femme.
Controversée pour sa position sur
l’avortement, elle représente une ligne
particulière de la théologie féministe
brésilienne. Mais cette théologie est un
courant bien plus large qui a influencé nos
sœurs du Brésil tout autant qu’elles ont
contribué et contribuent encore, par leurs
actions au côté des femmes, par leurs
réflexions et par leurs témoignages, à
enrichir cette « manière de parler de Dieu ».
Les théologies féministes latino-américaines
ont pour particularité d’avoir choisi de parler
de Dieu et de la foi à partir du point de vue
des femmes en situation de grande pauvreté
et de leur vie quotidienne, ce qui est
différent des mouvements féministes
occidentaux.
A la suite de Vatican II qui a commencé à
considérer la question de la place de la
femme dans la société et dans l’Eglise, les
femmes se sont de plus en plus investies
dans l’Eglise. Par le biais notamment des
CEBs (Communautés Ecclésiales de Base),
elles ont assumé des responsabilités
pastorales et ont commencé à se former.
C’est alors qu’elles ont pris conscience que la
Bible, écrite par des hommes, véhicule une
manière de penser masculine et sacralise un
modèle de société inégalitaire, où les femmes
sont soumises aux hommes. Comment alors
interpréter les Saintes Ecritures de manière à
être fidèle à la Bonne Nouvelle de Jésus
Christ, venu pour le salut de toute
l’humanité, sans exclusion ?
Dans un premier temps, les théologiennes
ont commencé à se pencher sur les figures
féminines de la Bible. C’est cette première
ligne que suit notre sœur Anne Roy dans son
livre "Ser mulher" (être femme). Elle
s'appuie sur les "matriarches" du livre de la
Genèse (Sara, Agar, Rebeca, Lia, Rachel,
Bila...) pour développer une théologie
biblique basée sur quatre principes : une
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Bulletin des sympathisants
mystique de la vie, une éthique de la
fraternité, une symbolique du puits et une
manière d’agir qui consiste à avancer « de
campement en campement ».
Mais si la théologie commence à aborder la
question de la femme, elle n’est pas encore
féminine et encore moins féministe. La
théologie féminine est devenue féministe
quand elle a commencé à pratiquer une
« herméneutique du soupçon », c’est à dire à
repérer dans la Bible, la théologie ou la
doctrine de l’Eglise, une instrumentalisation
de la religion au service de la domination
d’une partie de l’humanité par une autre. La
théorie du genre, si elle a pu aboutir à des
excès, a beaucoup aidé à prendre conscience
de cela. Les théologies féminines qui ont
émergées sont ainsi des manières de parler
de Dieu plus pragmatiques, capables d’autres
langages que celui de la logique et de la
rationalité. L’expérience des femmes conduit
à une autre compréhension du sens de la
souffrance, à la découverte de nouvelles
images de Dieu, mais aussi à la prise en
compte de thèmes fondamentaux comme la
violence, le corps et la sexualité. En guise
d’exemple, les lecteurs lusophones pourront
relire un des derniers livres d’Anne Roy qui
s’intitule « Tu me deste um corpo » (Tu m’as
donné un corps).
A la suite des théologies féministes, d’autres
théologies ont vu le jour en Amérique
Latine : la théologie « nègre », indigène, etc
... Quand la prétention à l’universalité fait
place à l’acceptation de la coexistence d’une
pluralité de points de vue, nous rentrons
probablement dans une compréhension plus
profonde de l’incarnation et dans un autre
regard sur nos frères. Il ne s’agit pas de crier
«vive les femmes » mais « vivons ensemble
dans le respect des différences ».■
Anne Genolini- sœur A.S.
Dominique–Pierre Joly, rédemptoriste,
aumônier d’hôpital.
Ce livre qui se dévore avec facilité est un
manuel de vie et de rencontres : celles de
Catherine avec un aumônier d’hôpital et
avec les malades de son service. Les tranches
de vie que Catherine nous donne à voir et à
méditer sont profondément humaines et
justes. Le soin, comme nous le fait
comprendre Catherine, dépasse largement la
compétence technique. Soigner quelqu’un,
c’est être à côté de celui qui souffre, qui va
peut-être mourir. L’aumônier d’hôpital par
ses questions oblige Catherine à préciser sa
pensée en faisant comprendre l’humanité du
soin quand il est présence véritable à l’autre.
C’est ici que le livre développe toute sa
richesse en montrant ce que signifie pour
une Auxiliaire du Sacerdoce être infirmière
tout en vivant sa foi. Je suis de ceux qui
questionnent en permanence les Auxiliaires
sur le sens de leur mission et ce livre me
parait être une très bonne réponse à cette
question car Catherine, en témoignant par ce
livre, nous donne à voir et à comprendre
l’esprit qui les anime. Vous l’aurez compris
ce livre est précieux et original car pour la
première fois un aumônier d’hôpital et une
infirmière y nouent un riche dialogue!
A
Le soin hospitalier : une
aventure partagée
u début de l’été je relisais le livre : le
soin hospitalier écrit à quatre
mains par Catherine Roth infirmière,
sœur Auxiliaire du Sacerdoce et le père
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Du levain pour Demain
Bulletin des sympathisants
Sorti en 2008 il est toujours disponible en
librairie mais l’éditeur voudrait le retirer de la
vente car il ne fait plus recette. Dans un
monde de consommation, livres et objets
deviennent
rapidement
obsolescents
indépendamment de leur valeur intrinsèque !
Ce serait un grand gâchis ; pour cette raison
je vous invite- je vous presse- à l’acheter
pour vous-mêmes ou vos amis si vous vous
retrouvez dans la spiritualité des Auxiliaires.
Vous pouvez le commander chez votre
libraire habituel, aux Editions Siloe ou à
défaut au secrétariat des Auxiliaires, rue
Lemercier qui vous le fera parvenir (Le
montant du livre est de 18€ auquel il faut
ajouter 4.20€ de frais d’expédition).
Acheter le livre c’est aussi partager l’aventure
des Auxiliaires du Sacerdoce !
Bonne lecture !■
Gérard Aleton
Mobilizações permanentes
contra retrocessos aos
direitos dos índios
L
ideranças indígenas do Amazonas (no
Norte
do
Brasil)
prometem
mobilizações sistemáticas até o final
do ano em Manaus, a capital amazonense, e
em Brasília, para impedir retrocessos aos
direitos indígenas.
As ameaças estão articuladas em várias
iniciativas que envolvem aprovação da
Proposta de Emenda à Constituição (PEC
215) pelo Legislativo. Com ela, o Congresso
Nacional passaria a deliberar sobre as
demarcações das terras indígenas, unidades
de conservação e dos quilombolas. A
proposta apresenta em 2000 foi aprovada,
por unanimidade, em outubro do ano
passado na Comissão Especial da Câmara
dos Deputados; municipalização da política
de saúde indígena; revisão de terras
demarcadas; e avanço das frentes de
exploração madeireira, do agronegócio, de
minérios e grilagem de terra.
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O futuro da Fundação Nacional do Índio
(Funai), órgão vinculado ao Ministério da
Justiça, é outro foco de preocupação para o
movimento indígena. A indicação pelo
governo interino de Michel Temer (PMDBSP) de um general do Exército para dirigir a
Funai desencadeou protestos em diferentes
cidades brasileiras. O Governo Federal
desistiu da nomeação, mas a tentativa de
costura de um militar para administrar a
fundação continua e deixa as organizações
indígenas em sobressalto permanente.
Nas ruas
No dia 13 de julho, em Manaus e Brasília,
centenas de indígenas participaram de uma
marcha contra os retrocessos e em defesa
dos direitos indígenas. Em Manaus, por todo
o dia, indígenas e não indígenas percorreram
ruas da cidade, ocuparam o prédio da
delegacia regional da Funai e realizaram
danças em praça. Entre as mais de 300
pessoas participantes da marcha, muitas
mulheres e crianças carregando cartazes de
cartolina e faixas contra atos anunciados
pelo Governo Temer e representantes do
governo no Congresso Nacional.
Os oito deputados federais pelo Estado do
Amazonas
tiveram
suas
fotografias
impressas em folha de papel distribuídas ao
longo da marcha. Foram classificados de
“traidores” e em vários momentos
repudiados nos discursos feitos por homens
e mulheres indígenas.
O ex-presidente da Funai na gestão da
presidente afastada Dilma Rousseff, João
Pedro Gonçalves, participou dos protestos.
Defendeu a manutenção das terras indígenas
por ele homologadas e disse que não há
nenhuma irregularidade nesse processo e sim
o interesse de impedir a garantia das terras
aos indígenas.
Realizada por um coletivo de organizações
indígenas ( Coiab, Coipam, Umiab, Foreeia,
Amarn, Foirn), a marcha é um dos atos
marcados para este ano. “Vamos continuar
com as formações e as mobilizações até
dezembro tanto em Manaus quanto em
Brasília”, disse o antropólogo e coordenador
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Bulletin des sympathisants
do Fórum de Educação Escolar e de Saúde
Indígena, Gersem Luciano dos Santos
Baniwa. Na opinião de Gersem, a marcha
consolida internamente o movimento
indígena
do Amazonas e, no âmbito
externo, representa a volta do movimento
indígena do Amazonas ativo e autônomo.
“Avançamos na reunificação do movimento
indígena do Amazonas e nos fortalecemos
como movimento indígena nacional contra
as tentativas de retrocesso aos direitos
indígenas no Brasil. Não vamos parar!”,
afirma
Gersem
Baniwa,
um
dos
coordenadores do movimento. ■
Ivânia Vieira- jornalista
Encontros com os jovems
A
Encontro na Comunidade de Taizé.
tualmente a minha missão não está
ligada
diretamente
ao
acompanhamento de jovens. No
momento estou colaborando com a
catequese, na etapa da perseverança; são
crianças e adolescentes que fizeram a
primeira eucaristia e se preparam para a
iniciarem a preparação do sacramento da
crisma.
Mas, partilharei aqui duas experiências
recentes que fiz com jovens. A primeira
delas foi um encontro com um grupo de
jovens com idade entre 17 e 34 anos na
comunidade dos irmãos de Taizé, na cidade
de Alagoinhas, dos 01 a 03 /07/16. Este
encontro foi pensado para jovens e jovens
adultos com idade de 17 a 25 anos, porém
no decorrer do processo de inscrição
apareceram outros, com uma faixa etária de
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idade maior, que desejaram fazer a mesma
experiência.
Neste encontro animada por Rose, Ana e eu
(ambas irmãs Auxiliares), escolhemos como
tema para reflexão, a sede, a partir das
leituras bíblicas das bem-aventuranças,
descrita no 5º capitulo do evangelho de
Mateus e o encontro de Jesus com a mulher
samaritana, descrita no capitulo 10º do
evangelho de João. Assim, convidamos os
jovens para chegarem no encontro com a
seguinte pergunta: Jovem, você tem sede de
quê?
Com o desejo de reflexão sobre as suas
sedes e de encontrar um lugar inspirador
para rezar, 34 pessoas chegaram em Taizé.
Assim como as idades, as sedes eram
diferentes, mas nem tanto. Duas sedes se
repetiram constantemente: esperança e
espiritualidade. Sobre essas duas sedes mais
manifestadas eu quero dizer como vivi esse
encontro.
Me recordo que a esperança foi a primeira
sede partilhada. No final do encontro eu
fiquei muito feliz de ter escutado essa
palavra, pois no decorrer da preparação para
esse encontro eu não havia refletido sobre a
minha própria sede, e quando escutei essa
palavra que eu pude me perguntar : e qual é
a minha sede? É também de esperança.
Esperança de viver dias melhores, de diálogo
verdadeiro entre as pessoas, de coerência e
de esperar em Deus e no seu Reino, com
perseverança.
A sede de espiritualidade, eu acredito que
estávamos no lugar certo para iniciarmos a
saciar. As orações silenciosas e os mantras
repetitivos da comunidade de Taizé,
proporcionaram um bom clima para que o
encontro fosse bem vivido. Me alegrei muito
de ver que todos os participantes estavam
muito desejosos de fazer uma experiência
profunda com Deus e com os outros. Todos
participaram de todos os momentos de
orações com os irmãos, estavam abertos
para as partilhas nos grupos e individuais;
visitaram pessoas da comunidade paroquial e
releram a experiência e aproveitaram de
todos os tempos de convivência para
conversarem, sem nenhum isolamento.
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Esse encontro em Taizé, vivemos belas
experiências que me fazem dizer, com
certeza, que esses jovens e jovens adultos,
desejaram e retornaram para suas casas
desejando descobrir mais sobre si, sobre
Deus, os outros, sua fé e o compromisso
batismal. E, por isso, valeu muito a pena o
fim de semana partilhado entre nós.
A segunda experiência que fiz mais perto
dos jovens, aconteceu em Salvador, no fim
de semana de 22 a 24/07/16. Foram 11
jovens, com idades entre 18 e 32 anos, de
diferentes cidades do Brasil, que vieram à
Salvador para participar das experiências
MAGIS.
O MAGIS é um encontro mundial de jovens
que cultivam a espiritualidade inaciana,
realizado nos dias que antecedem às
Jornadas Mundiais da Juventude (JMJ), e
acontece desde 1997. A sua realização faz
parte de um processo de reflexões da
Companhia de Jesus no mundo, sobre como
vivenciar a oportunidade das Jornadas para
estar com a juventude, e para preparar os
jovens inacianos para participarem bem da
JMJ.
Trata-se de um programa de atividades de
cunho espiritual, cultural, pastoral, social e
missionário. É um convite feito aos jovens
para que peregrinem. Peregrinem pelo
mundo, às nações, deixando-se questionar
pela realidade e pelo Senhor, do mesmo
modo que fez o peregrino Santo Inácio.
Convite a peregrinar de dentro de si mesmo
para o encontro com o próximo.
A experiência proposta em Salvador,
intitulada de peregrinos urbanos a serviço, foi
para uma semana de convivência na
comunidade da Trindade, onde pessoas em
situação de rua são acolhidas e lhes é
proposto uma vida em comum, utilizando
uma igreja como eremitério e uma
espiritualidade peregrina.
Esta experiência consistiu em partilhar a
dinâmica
de orações
da
comunidade (incluindo uma pequena peregrinação
de um dia); trabalhos (reciclagem de
materiais, artesanato, etc.); e serviços
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comuns das pessoas que vivem na
comunidade (pedir doações de alimentos na
feira, preparar as refeições, etc.).
Não fiquei durante a semana inteira com os
jovens, mas tive a alegria de passar dois dias
e uma noite com eles. Fui muito agraciada
de escutar a alegria de cada um/a ao
partilhar as experiências que fizeram junto à
comunidade. Foram partilhas realistas,
olhando com muita compaixão e sem
sentimento de pena para as pessoas que
vieram das ruas; alguns jovens releram a
experiência olhando para sua própria
realidade familiar, já que alguns deles
também
convivem
com
familiares
dependentes de álcool e drogas e, sobretudo,
fizeram uma bela experiência de vida
espiritual e comunitária.
Enfim, para mim essas duas experiências
foram presentes de Deus, que me ajudaram
a olhar para minha própria realidade de fé,
refletir como anda minha vida espiritual e os
meus desejos e renovar o meu desejo de
perseverar na esperança, que nem sempre
está ativa.
A experiência de estar perto de jovens,
sendo eu ainda jovem, aviva a minha
confiança no Senhor todo misericordioso
com a juventude tão marcada por tantos
sinais de desesperanças. Me alegrei muito,
também, de ler o que disse nosso Papa
Francisco interpelando os jovens neste
encontro da Jornada Mundial da Juventude,
de colocar tanto crédito numa juventude que
tantas vezes são desacreditadas e acusadas de
serem
pessoas
instáveis
e
descompromissadas. O que eu vi nestes dias,
foram jovens cheios de desejos de se
comprometerem com o Reino de Deus, e
não somente dentro da Igreja, mas também
nos seus trabalhos e faculdades, sendo sinais
da presença de Deus, vivendo sua missão de
batizados.
Eis a poema feito por um jovem que
participou da experiência.
Jorge Amado eternizou a Bahia pelo mar que essa
amada terra possui. Mas foi a partir do olhar e da
ternura de pessoas tão simples que encontrei o
verdadeiro sentido de ter passado os últimos seis dias
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em Salvador. Um período que lembrarei como
sinônimo de entrega e cuidado, carinho e amor. Dias
em que dormir em cima de um papelão era sinal de
comunhão fraterna e depender da ajuda do outro
para realizar as atividades era estrela-guia. Um
tempo sobretudo de reflexões e conclusões acerca do
que é ser peregrino urbano. Uma delas: o povo de
rua também é gente. E gente que move, inspira,
reverbera talentos, pinta nossas vidas com a tinta da
humildade. Sendo assim, esta fotografia ganha
contornos maiores: serve de registro de uma das
experiências mais fortes da minha vida. Serve de
memória e valorização daqueles que no olho da rua
vivem e revivem. Serve de consolo para tudo isso que
trago no peito. Uma saudade que não vai passar,
afinal...
Por tudo isso e pela felicidade dos reencontros e das
descobertas, bendita seja a Bahia!
Diego Brbosa■
Vous pouvez adresser vos dons soit par
chèque à l’attention de « Du levain pour
demain » au 57, rue Lemercier, 75017 Paris
en mentionnant « à l’attention de sœur
Anne-Lise Sieffert » soit par virement
bancaire. Les coordonnées en sont données
ci-après. ■
D.l.p.d.
Les personnes à contacter :
Cécile Biraud : [email protected]
Elenilda De Souza do Vale:
[email protected]
Catherine Roth: [email protected]
Comunidade da Trindade. Missão: Peregrinos
Urbanos a Serviço.
Jaci- irmã A.S.
Date à retenir:
Journée de célébration du jubilé (90 ans de la
fondation de la congrégation) le 23 octobre
2016 à Paray-Le-Monial. Pour plus de détail
voir le site des Auxiliaires du Sacerdoce.
Que celles et ceux qui reçoivent une version
papier du bulletin et qui possèdent une
adresse électronique, n’oublient pas de nous
la transmettre.
Faites part de vos remarques et suggestions à
Cécile Biraud et Catherine Roth.
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Evelyne Bénévent : [email protected]
Aparecida Gourevitch : [email protected]
Gérard Aleton : [email protected]
Camille de La Guillonnière :
[email protected]
Stéphane Latarjet :[email protected]
Anne-Lise Sieffert, trésorière :
[email protected]
57 rue Lemercier 75017 Paris
Le site des auxiliaires du Sacerdoce :
www.auxiliaires-du-sacerdoce.com/
Vous y trouverez une présentation des sœurs
auxiliaires du Sacerdoce, les lettres aux amis,
des propositions de réflexion et de prière.
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