A Comunidade Portuguesa de Montreal 50 anos
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A Comunidade Portuguesa de Montreal 50 anos de vizinhança Une réalisation du Centre d’histoire de Montréal, en collaboration avec le Carrefour des jeunes lusophones du Québec TABLE DES MATIÈRES Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . 3 La communauté portugaise de Montréal Évolution chronologique . . . . . . . 4 1. Les premiers contacts . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 2. Le contexte historique de l’immigration portugaise au Canada et au Québec . . . . . . . . 6 3. Les années 1950 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 4. De 1960 à 1974 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 ÍNDICE Introdução . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 A comunidade portuguesa de Montreal Evolução cronológica . . . . . . . . . 5 1. Os primeiros contactos . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 2. O contexto histórico da emigração portuguesa para o Canadá e o Quebeque . . . . 7 5. La Révolution du 25 avril 1974 et ses lendemains . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 3. Os anos 1950 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 La communauté . . . . . . . . . . . . 14 5. Após a Revolução do 25 de Abril . . . . . . . . 13 1. Le travail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 A comunidade . . . . . . . . . . . . . . 15 2. La famille . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 3. La maison et le quartier . . . . . . . . . . . . . . . . 18 4. De 1960 a 1974 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11 1. O trabalho . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 2. A família . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17 Les réalisations . . . . . . . . . . . . . 20 3. A casa e o bairro . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19 1. Les associations socioculturelles . . . . . . . . . 20 As realizações . . . . . . . . . . . . . . 21 2. Les institutions religieuses . . . . . . . . . . . . . . 26 3. L’éducation et la culture . . . . . . . . . . . . . . . 28 4. Les médias . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 1. As associações socioculturais . . . . . . . . . . . . 21 2. As instituições religiosas . . . . . . . . . . . . . . . 27 3. O ensino e a cultura . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . 32 4. Os meios de comunicação . . . . . . . . . . . . . . 31 Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . 34 Conclusão . . . . . . . . . . . . . . . . . 33 Cliniques de mémoire . . . . . . . . 35 Bibliografia . . . . . . . . . . . . . . . . 34 As Clínicas da memória . . . . . . . 35 Chers lecteurs, Les Montréalais côtoient des gens de toutes les origines. Ils sont avides de musiques et de traditions venues d'ailleurs. Ils aiment fréquenter, au coin de la rue, commerces et restaurants qui leur font découvrir le monde. Leur ouverture est reconnue et, dans les arrondissements qui se transforment au gré de l'immigration et des déménagements, les uns voisinent paisiblement avec les autres. Mais, les Montréalais se connaissent-ils vraiment ? Le Centre d’histoire de Montréal. Photo : Stéphanie Mondor. Collection du Centre d’histoire de Montréal. En 2003, après 50 années de présence communautaire, les Montréalais d'origine portugaise ont eu envie de faire connaître leur propre aventure montréalaise. Le Centre d'histoire de Montréal, musée de la Ville de Montréal, s'est joint à la fête Encontros. La communauté portugaise. 50 ans de voisinage en mettant à leur service sa boîte à outils muséale : des expositions, des visites commentées, des collectes de témoignages ou d'objets et, maintenant, ce cahier destiné aux élèves des écoles du samedi. À la fois rencontre de la communauté portugaise avec elle-même et celle de ses jeunes avec la mémoire des aînés, ce cahier s'inspire du contenu des expositions réalisées par le Centre d'histoire de Montréal en collaboration avec les Portugais de Montréal et leurs associations. Miguel Andrade, jeune historien, Joaquim Eusébio, enseignant, et Joaquina Pires, conseillère en relations interculturelles, ont travaillé à la réalisation de cette publication avec Josée Lefebvre, éducatrice du Centre d'histoire de Montréal et coordonnatrice du projet. Rares sont les ouvrages qui racontent le parcours de la communauté portugaise de Montréal. Ce cahier-ci ne prétend pas tout dire, mais il lance un message clair : l'histoire des Portugais fait désormais partie de l'histoire de Montréal. Jean-François Leclerc Directeur Centre d'histoire de Montréal Caros leitores, Encontros : 50 anos de vizinhança com a Comunidade portuguesa de Montreal surgiu no âmbito das celebrações dos 50 anos de emigração portuguesa para o Canadá e foi uma iniciativa do Centre d’histoire de Montréal , do Carrefour des jeunes lusophones du Québec, com o apoio e a colaboração de vários grupos associativos da Comunidade . Le parc du Portugal, 2003. Collection Rui Santiago. Pages 1, 2 et 4 de couverture : Exposition Encontros au Centre d’histoire de Montréal, 2003-2004. Photo : Normand Rajotte. Collection du Centre d’histoire de Montréal. Excepté photo des membres d’une troupe folklorique en page 4 de couverture : Rui Santiago. Foi um projecto de animação social que permitiu encontros , reencontros e também por vezes desencontros entre várias gerações da Comunidade e entre montrealenses de todas as origens, durante vários meses. Foram momentos de alegria e de convivência importantes para a memória colectiva que devemos preservar. O presente documento não pretende ser a História da Comunidade, mas sim a recolha de alguns pedaços das várias histórias de compatriotas que, pouco a pouco, se foram enraizando nesta cidade e que, com simplicidade, nos abriram as portas e partilharam connosco a sua experiência migratória . Os textos e as fotografias são uma amostra dos resultados das várias actividades realizadas ao longo de 2003 : quatro clínicas da memória, um circuito pedestre guiado ao bairro St. Louis, as exposições sobre as festas religiosas, a experiência histórica dos portugueses de Montreal e as associações comunitárias. Queremos partilhar convosco o fruto desta experiência colectiva que, à sua maneira, quis deixar rastos para as futuras gerações de luso montrealenses. Um grande agradecimento a todos os colaboradores e, em particular, aos colegas do Centre d’histoire que incondicionalmente nos fizeram viver uma experiência intercultural extraordinária. Joaquina Pires Conseilheira em relações interculturais Montreal, Fevereiro de 2004 Introduction 3 Le saviez-vous ? Le premier Noir qui a vécu en sol canadien se nommait Mathieu da Costa, un Portugais d'origine africaine. Bien que peu documentée, son histoire semble singulière. Vers 1606 ou 1607, il aurait servi en Acadie, auprès de Pierre Du Gua, sieur de Monts, et de son géographe, Samuel de Champlain, probablement comme interprète. On lui reconnaît la connaissance du portugais, du français, du néerlandais et du micmaque. En 1988, Montréal lui rend hommage en donnant son nom à une rue de Rivière-des-Prairies. La première communauté juive du Canada est de rite hispano-portugais. Expulsés d'Espagne en 1492 et du Portugal à partir de 1498, les Juifs séfarades trouvent refuge en Angleterre et en Hollande ainsi que dans les pays musulmans d'Afrique du Nord. La première communauté juive qui s'installe au Canada arrive d'Angleterre au cours des années 1760. Établie en 1768 dans ce qui deviendra le Vieux-Montréal, elle est aussi la première institution non chrétienne de la ville. Aujourd'hui, ses membres se réunissent dans sa synagogue de Côte-des-Neiges. En 1705, l'intendant Raudot nomme Pedro da Silva, dit le Portugais, courrier du gouverneur de la Nouvelle-France entre Québec et Montréal. Pedro da Silva est originaire de Lisbonne. Fixé à Beauport, il se marie en 1677 dans la ville de Québec avec Jeanne Greslon, qui est âgée de dix-sept ans. Ils auront 14 enfants, dont 7 fils qui transmettront le nom de da Silva à leurs 70 enfants. 1. Les premiers contacts L'émigration est intimement liée à l'histoire portugaise. Pendant des siècles, les conditions sociales, économiques, culturelles et historiques du Portugal contribuent à l'exode de sa population. Les grandes découvertes des XVe et XVIe siècles témoignent de la quête de nouveaux horizons menée par les Portugais : ils procurent de nouveaux territoires à l'Occident, encouragent le commerce, répandent le christianisme et favorisent, aux quatre coins du monde, un profond brassage des cultures. Bons navigateurs, ils parcourent les mers à la découverte de contrées exotiques. Parmi elles, Terre-Neuve, le Labrador et le Canada ! À peu près sous les mêmes latitudes que le Portugal, le Canada attire les Portugais depuis longtemps ; les premiers contacts entre Canadiens et Portugais dateraient même du milieu du XVe siècle. Régulièrement cités par les historiens portugais, ces voyages sont toutefois fréquemment contestés par l'historiographie internationale. Correspondant à l'expédition des frères Gaspar et Miguel Cortes Real, la date de 1501 semble plus certaine. Originaires de l'île Terceira, aux Açores, les frères Cortes Real explorent les côtes de Terre-Neuve et de la Nouvelle-Écosse et peut-être même les Entre 1521 et 1525, João Alvares Fagundes, gentilhomme de la ville de Viana do Castelo, établit des colons portugais dans l'île du Cap-Breton. La majorité des explorateurs portugais arrivent donc dans ces parages bien avant les Français. (C'est en 1534 que Jacques Cartier y jette l'ancre.) Ils y baptisent territoires, caps et baies, mais ne les occupent pas vraiment même si certains y laissent leur vie. Les explorateurs portugais sont alors intéressés surtout par l'Orient, l'Afrique et le Brésil. C'est la pêche à la morue qui attirera véritablement les Portugais au Canada. Vers 1550, au Portugal, la ville d'Aveiro compte à elle seule environ 150 bateaux équipés pour cette pêche. À la même époque, des milliers de Portugais viennent jeter leurs filets dans les bancs de Terre-Neuve et, jusqu'aux années 1950, plus de 3 000 Portugais pêchent chaque année dans les eaux canadiennes ! Voyages portugais au Canada Timbre de Pedro da Silva, émis par Postes Canada dans le cadre du 50e anniversaire de l’arrivée des premiers Portugais au Canada. © Société canadienne des postes, 2002. Reproduit avec permission. Pirenne, Rodrigue et Portugais… Les noms des Portugais ayant immigré en Nouvelle-France sont encore bien présents au Québec. En plus des descendants de da Silva, on trouve la lignée de Martin Pire-Henne (1647-1711), celle de João Rodrigues (1641-1720) ainsi que la descendance de tous ceux qui conservèrent simplement le surnom Portugais comme nom de famille. 1452 Diogo de Teive aurait navigué sur les côtes de l'Amérique du Nord 1472 João Vaz Corte Real aurait atteint le Groenland et Terre-Neuve 1492 João Fernandes Lavrador et Pedro de Barcelos auraient longé la péninsule du Labrador 1501 Gaspar et Miguel Cortes Real explorent Terre-Neuve et la Nouvelle-Écosse 1521- João Álvaro Fagundes 1525 établit une colonie au Cap-Breton Bottin téléphonique de la Ville de Montréal, Bell Canada, 2003. 4 rives du Saint-Laurent. Leurs navires ramènent au Portugal une cinquantaine d'Amérindiens béothuks ou naskapis, qui seront probablement les premiers représentants de leur peuple à fouler le sol européen. La communauté portugaise de Montréal. Évolution chronologique Viagens portuguesas para o Canadá 1452 Diogo de Teive terá chegado às costas da América do Norte 1472 João Vaz Corte Real atinge a Gronelândia e Terra Nova 1492 João Fernandes Lavrador e Pedro de Barcelos chegam à Península do Labrador e à Baía de Hudson 1501 Gaspar e Miguel Corte Real exploram a Terra Nova e a Nova Escócia 1521 João Álvaro Fagundes e 1525 estabelece colonos no Cap Breton 1. Os primeiros contactos A emigração está intimamente ligada à história portuguesa. Portugal tem sido ao longo dos séculos um país cujas condições sociais, económicas, culturais e históricas têm motivado um êxodo espantoso. A Expansão dos séculos XV e XVI, de entre as suas numerosas motivações, reflecte esta necessidade dos portugueses saírem do país em demanda de outros horizontes, dando novos mundos ao mundo, promovendo o comércio, espalhando o Cristianismo, promovendo um profundo intercâmbio de culturas pelas diferentes partes do Mundo. Bons navegadores lançam-se nos mares à descoberta de lugares exóticos, entre os quais a Terra Nova, o Labrador e o Canadá ! O Canadá, situado numa latitude próxima da de Portugal, atraiu durante vários séculos os portugueses. Os primeiros contactos dos portugueses terão sido nos meados do século XV. No entanto, estas viagens referidas pelos historiadores portugueses sofrem frequente contestação por parte da historiografia internacional. Mais segura é a data de 1501 relativa à viagem dos irmãos Gaspar e Miguel Corte Real. Oriundos da ilha Terceira, Açores, exploraram as costas da Terra Nova e da Nova Escócia e, talvez mesmo, as margens do S. Lourenço. Os seus navios levaram para Portugal uma cinquentena Béothuks ou Naskapis, provavelmente os primeiros ameríndios a pisar solo europeu. Entre 1521 e 1525, João Álvares Fagundes, nobre de Viana do Castelo, manda colonos portugueses estabelecerem-se na ilha do Cap-Breton. A maioria dos exploradores portugueses vieram, portanto, para estas paragens antes dos franceses (Jacques Cartier chega em 1534), numa época em que baptizaram territórios, cabos e baías e aí deixaram a vida, muitas vezes... No entanto, a presença portuguesa não se traduziu numa ocupação efectiva do território. Eles estavam sobretudo voltados para o Oriente, a África e o Brasil. O que atrai verdadeiramente os portugueses é a pesca do bacalhau. A partir do século XVI, milhares de pescadores pescam na Terra Nova. Por volta de 1550, só em Aveiro podiam-se contar cerca de 150 barcos de pesca do bacalhau. Até 1950, mais de 3 000 pescadores portugueses pescavam, anualmente, nas águas canadianas ! Sabia que... ? O primeiro negro a residir em solo canadiano diz-se ter sido Mateus (Mathieu) da Costa, português de origem africana. A sua história é singular mas pouco documentada. Teria sido intérprete na Acadie às ordens de Pierre Du Gua, Sieur de Monts, e do seu geógrafo, Samuel de Champlain, entre 1606-1607. Atribuem-se-lhe conhecimentos de português, francês, holandês e mi'kmaq. Em 1988, a cidade de Montreal homenageou-o, dando o seu nome a uma rua de um bairro de Rivière-des-Prairies. Foi a comunidade judaica hispânica-portuguesa que primeiro se estabeleceu em Montreal no ano de 1760, vinda de Inglaterra. Expulsos de Espanha em 1492 e de Portugal em 1498, os judeus Sefarditas tinham-se refugiado em Inglaterra, Holanda e, também, em vários países muçulmanos da África do Norte. Estabelecida em 1768 no Vieux-Montreal, a mais antiga congregação judaica do Canadá foi a primeira instituição religiosa não-cristã da cidade. Esta congregação reúnese actualmente na sinagoga de Côte-des-Neiges. En 1777. Hochelaga Depicta. Em 1705, o feitor Raudot nomeia Pedro da Silva, o Português, mensageiro do governador da NouvelleFrance, para a região situada entre as cidades do Quebeque e Montreal. É originário de Lisboa. Estabeleceu-se em Beauport e casou-se em 1677 na cidade do Quebeque com Jeanne Greslon, de 17 anos. Os Da Silva criaram uma família numerosa de 14 crianças. Os seus sete filhos passam à sua descendência de 70 crianças o nome de Da Silva. Pirenne, Rodrigue et Portugais… Os nomes dos portugueses que emigraram para a Nouvelle-France estão ainda muito presentes no Quebeque. Além dos descendentes de Da Silva, pode-se encontrar também os descendentes de Martin Pire-Henne (1647-1711), de João Rodrigues (1641-1720) e de todos aqueles que mantiveram simplesmente o nome Portugais como nome de família. Exposition Encontros au Centre d’histoire de Montréal, 2003-2004. Photo : Normand Rajotte. Collection Centre d’histoire de Montréal. A comunidade portuguesa de Montreal. Evolução cronológica 5 Je pensais que le Canada c'était l'Amérique, une terre de tous les possibles. CLINIQUE DE MÉMOIRE — un immigrant portugais 2. Le contexte historique de l'immigration portugaise au Canada et au Québec Il y a 50 ans, la longue histoire d'émigration des Portugais croise l'histoire du Canada et celle du Québec. Des milliers d'hommes et de femmes provenant du continent, des Açores et de Madère s'installent alors ici et deviennent Canadiens, Québécois et Montréalais. Ils donnent à certains quartiers de leur nouvelle ville un accent, des parfums et des couleurs qui, depuis, semblent leur avoir toujours appartenu. La diaspora portugaise compte maintenant quatre millions de personnes sur tous les continents. Ce n'est cependant pas de gaieté de cœur que des centaines de milliers de Portugais ont fui le retard économique ainsi que l'étouffement culturel et politique de leur terre natale et traversé les océans pour aller s'établir ailleurs. Jusqu'à la moitié du XXe siècle, le Brésil demeure la destination préférée des émigrants portugais. Victime d'une grave crise économique, ce pays ferme ensuite ses portes à l'immigration. D'autres ouvrent les leurs : la France, l'Afrique du Sud, les États-Unis, le Venezuela, la Hollande, l'Allemagne, l'Italie, la Suisse et le Canada. Sieste sur le pas de la porte. Montréal, années 1970. Photo : Amadeu de Moura. Collection Amadeu de Moura. Qu'est-ce qui attire les Portugais ici, au Canada et au Québec ? Des considérations économiques et familiales d'abord, ainsi que le caractère pluriculturel des grandes villes telles que Toronto et Montréal. Aujourd’hui, la plus importante communauté portugaise du Canada est composée de 124 325 personnes et se trouve à Toronto ; celle de Montréal en compte 32 330 (données du recensement du Canda de 1991). Des affinités socioculturelles susceptibles d'atténuer les difficultés d'adaptation peuvent aussi avoir suscité l'intérêt des Portugais pour le Québec. Émigration portugaise 1950 - 1969 Nombre d’émigrants portugais Pourcentage total de l’émigration portugaise Canada 61 755 5,4 France 489 813 43,1 Brésil 310 594 27,3 Pays Carte historique du Portugal établie par J.R. Silva, 1976. Collection Mission Santa Cruz. 6 La communauté portugaise de Montréal. Évolution chronologique États-Unis 82 867 7,3 Vénézuela 73 554 6,5 Allemagne 45 747 4,0 Afrique du Sud 21 986 1,9 Argentine 12 377 1,1 Autres 37 509 3,3 TOTAL 1 136 202 100 Source : Antunes, M. L., Vinte anos de emigração portuguesa: alguns dados e comentários, Análise Social, VIII, 1970, p. 314. Eu pensava que o Canadá era a América, a terra de todas as possibilidades. CLINICA DA MEMÓRIA — um imigrante português Rue de l’Hôtel-de-Ville, Plateau Mont-Royal, Montréal, 2002. Photo : Mai Lehouiller. Collection du Centre d’histoire de Montréal. 2. O contexto histórico da emigração portuguesa para o Canadá e o Quebeque A diaspora portuguesa conta hoje quatro milhões de pessoas em todos os continentes. Não foi de ânimo leve, nem por vontade nem por gosto que os portugueses deixaram a sua terra natal para fugir ao atraso económico e ao sufoco cultural e político do seu país e atravessaram os oceanos para emigrar. Até 1950 o destino predilecto era o Brasil. A partir dessa data, a grave crise económica que o Brasil sofre, obriga-o a fechar praticamente as portas à emigração. Outras portas se vão abrir : a França, a África do Sul, os Estados Unidos, a Venezuela, a Holanda, a Alemanha, a Itália, a Suíça e o Canadá . O que atraiu os portugueses ao Canadá e ao Quebeque ? Em primeiro lugar os factores económicos e familiares, mas igualmente o carácter pluricultural das grandes cidades como Toronto e Montreal. Toronto recebe a maior comunidade portuguesa do Canadá com uma população de 124 325 pessoas face às 32 330 de Montreal (dados do recenseamento do Canadá de 1991). Os portugueses podem também ter sido atraídos ao Quebeque pelas afinidades sócio-culturais que terão atenuado as dificuldades de adaptação. Les mouvements de population du Portugal vers le Canada et le Québec Emigração para o Canadá e para o Quebeque Québec Canada 18000 16000 14000 12000 10000 8000 6000 4000 2000 0 1946 1947 1948 1949 1950 1951 1952 1953 1954 1955 1956 1957 1958 1959 1960 1961 1962 1963 1964 1965 1966 1967 1968 1969 1970 1971 1972 1973 1974 1975 1976 A já longa história da emigração portuguesa entrecruza-se com a história de Montreal de há cinquenta anos para cá. Milhares de homens e mulheres de Portugal, oriundos do Continente, dos Açores e da Madeira, instalaram-se aqui e tornaram-se canadianos, quebequenses e montrealenses. Deram a alguns bairros de Montreal uma tonalidade, um perfume e muitas cores que parecem neles sempre terem existido. Sources : Canada. Ministère de la Citoyenneté et de l'Immigration, section de la statistique, Origine ethnique des immigrants par province de destination : Années civiles 1946-1955. Ottawa,1956. A comunidade portuguesa de Montreal. Evolução cronológica 7 À cette époque, la situation politique était difficile [au Portugal]. Les gens avaient peur. On devait faire attention aux voisins et ne pas trop parler, car on risquait d'être dénoncé. CLINIQUE DE MÉMOIRE — un immigrant portugais arrivé en 1959 Photo officielle des premiers immigrants portugais arrivés au Canada sur le bateau SS.Saturnia, mai 1953. Collection famille Soares. 3. Les années 1950 Au cours des années 1950, le Portugal est essentiellement agricole ; on y trouve de petites propriétés dans le nord et de grandes dans le sud. Son secteur industriel est faiblement développé et l'urbanisation, stagnante. Antonio de Oliveira Salazar La situation sociale et politique du pays est à l'image de son économie : désastreuse. Autoritaire et corporatiste, antidémocratique et antilibéral, l'État Nouveau de Salazar (1933) est dirigé par un parti unique, l'União Nacional (1933). Sa police politique, la PIDE, est redoutée. Avec la fin de la Seconde Guerre mondiale et la défaite des puissances fascistes et nazies, le régime corporatiste portugais se sent isolé. Il se sert de l'émigration pour atténuer les crises sociales et pour attirer les devises étrangères. Pauvreté, sous-emploi, médiocrité des sols, surpeuplement des Açores et de Madère, service militaire, guerres coloniales et répression incitent donc des milliers de Portugais à quitter leur pays. Carte d’identité d’Immigration Canada, mai 1953. Collection Firmino Ramos. Groupes d’immigrants provenant d’un même village, mai 1954. Collection José Rodrigues. 8 Les foyers d'immigration se multiplient, particulièrement en Europe. Pour sa part, le Canada voit le Portugal comme une excellente source de main-d'œuvre. Ainsi, en 1952, les deux pays concluent une première entente bilatérale d'immigration. Elle permet au gouvernement canadien de recruter par contrat de travail des travailleurs originaires des Açores, de Madère ou du Portugal continental. Au cours de la même année, le Canada lance un appel aux travailleurs portugais par l'intermédiaire de leurs journaux. La communauté portugaise de Montréal. Évolution chronologique Ils sont des milliers à y répondre. Les candidats retenus doivent subir deux examens médicaux, verser une caution destinée à couvrir les frais d'un retour possible au Portugal et obtenir un visa d'immigration sous réserve de l'obtention préalable d'un contrat de travail. Ils ne seront que 18 à partir. L'année suivante, plus précisément le 13 mai 1953, un premier véritable contingent de travailleurs arrive au quai 21 du port de Halifax, à bord du SS. Saturnia ; en juin, le Hellas accoste à son tour à Halifax, y amenant une centaine d'autres Portugais. En 1954, le gouvernement en recrute davantage. L'immigration portugaise au Canada est lancée pour de bon. À leur arrivée, les pionniers de la communauté portugaise sont pris en charge par les services fédéraux responsables de la main-d'œuvre. La plupart de ces pionniers ne parlent ni français ni anglais. Employés par des fermes agricoles, des chemins de fer ou des chantiers forestiers, ils accomplissent un travail très pénible et mal rémunéré. Entre 1952 et 1957, 8 115 hommes portugais, venus surtout des Açores ou de Madère, s'établiront ainsi au Canada. La majorité d'entre eux sont seuls. À leurs yeux, les résidences des rares familles portugaises deviennent de véritables foyers d'accueil. Originaire des Açores, Berta Reis est l'une des premières femmes à venir retrouver son mari à Montréal, mais d'autres la suivront. Arrivée en 1954, elle ouvre avec son mari, sur la rue SaintDominique, la première épicerie portugaise de Montréal, en 1956. Naquela época a situação política [em Portugal] era difícil. As pessoas tinham medo. Era preciso ter cuidado com os vizinhos, não falar muito porque se corria o risco de se ser denunciado. CLINICA DA MEMÓRIA — um imigrante português chegado em 1959 Passeport d’un pionnier. Portugal, avril 1953. Collection Firmino Ramos. Enfants dans les rues de Soajo, province de Minho, Portugal, dans les années 1970. Photo : Amadeu de Moura. Collection Amadeu de Moura. 3. Os anos 1950 Nos anos 1950, Portugal era um país essencialmente agrícola, com pequenas propriedades no Norte e grandes no Sul. O sector industrial encontrava-se pouco desenvolvido e o urbanismo parado. A situação social e política do país era a imagem da sua economia : desastrosa. O Estado Novo de Salazar (1933) era um estado autoritário e corporativo, antidemocrático e antiliberal, dirigido por um partido único, a União Nacional. A polícia política, a PIDE, era temida. Com o fim da 2ª Grande Guerra Mundial e a derrota das potências fascistas e nazis, o regime corporativista português sentia-se isolado. Há a necessidade de uma certa abertura ao exterior, que será igualmente aproveitada para reforçar a emigração, o que poderá trazer divisas ao país e impedir convulsões sociais. A miséria, o desemprego, a pobreza dos solos, a elevada densidade demográfica das ilhas dos Açores e da Madeira, o serviço militar, as guerras coloniais e a repressão levaram milhares de portugueses a saírem do país para o estrangeiro. Os destinos dessa emigração vão-se diversificar, sobretudo para ao países europeus. Isso não exclui, no entanto, o continente americano. Por seu turno, o Canadá vê em Portugal uma excelente fonte de mão de obra. Assim, em 1952, os dois países estabelecem um primeiro acordo bilateral de imigração para o Canadá, que permite ao governo canadiano recrutar, por contrato, trabalhadores vindos dos Açores, da Madeira e de Portugal Continental. Berta et Domingo Reis avec un ami devant leur maison, rue de Bullion, Montréal, août 1955. Collection Berta Reis. No mesmo ano, o Canadá recrutava trabalhadores através de anúncios publicados nos jornais portugueses. São milhares a responderem a esses anúncios, mas apenas 18 foram seleccionados. Os candidatos escolhidos tiveram que fazer dois tipos de testes médicos, pagar uma caução destinada a cobrir os custos de um provável regresso a Portugal e a obtenção de um visto de imigração, emitido após a aquisição de um contrato de trabalho. A 13 de Maio de 1953, o primeiro contingente de trabalhadores chega no SS. Saturnia ao cais 21 do porto de Halifax. Nesse mesmo ano, no mês de Junho, é a vez do Hellas acostar trazendo consigo mais uma centena de imigrantes portugueses. No ano seguinte, o governo aumenta o número de trabalhadores recrutados. A emigração portuguesa para o Canadá está definitivamente lançada. Os pioneiros comunitários são acompanhados, à chegada, pelos Serviços Federais responsáveis pela mão-deobra. A maior parte desses homens não falam nem francês nem inglês. O trabalho que desenvolvem nas quintas agrícolas, nos caminhos de ferro e nos parques florestais, é penoso e mal remunerado. No início, a maior parte dos imigrantes é constituída apenas por homens. Entre 1952 e 1957, 8 115 emigrantes portugueses, vindos sobretudo dos Açores e da Madeira estabelecem-se no Canadá. Na sua maioria são homens solteiros. As residências das raras famílias que acolhiam portugueses tornaram-se para eles autênticos lares de acolhimento. Em 1954, Berta Reis, açoriana, é uma das primeiras mulheres a juntar-se ao marido, imigrante em Montreal. Outras seguem-na. Em 1956, o casal abre a primeira mercearia portuguesa de Montreal, na rua Saint-Dominique. A comunidade portuguesa de Montreal. Evolução cronológica 9 Dès que je suis arrivée, j'ai trouvé un travail à la cuisine à l'aéroport. Il y avait beaucoup d'Italiennes et de Québécoises. Elles m'ont beaucoup aidée. Je les aimais beaucoup. Elles avaient le style des gens de la campagne, comme moi. CLINIQUE DE MÉMOIRE — une immigrante portugaise arrivée en 1965 4. De 1960 à 1974 En 1961, le déclenchement des guerres coloniales au Mozambique, en Angola et en Guinée-Bissau accélère le déclin du régime salazariste. Ces guerres durent 13 années et posent de graves problèmes pour le Portugal. • Multiplication des dépenses • Perte de main-d'œuvre • Augmentation du nombre d'invalides Publicité pour la demande de citoyenneté canadienne. Luso-Canadiano, janvier 1969. • Amplification de l'opposition au régime • Réactions de la communauté internationale • Augmentation de l'émigration clandestine chez les opposants au service militaire obligatoire dû à la guerre Chez les Portugais, ces guerres font 30 000 blessés, 20 000 mutilés et plus de 5 000 morts. Pour éviter l'enrôlement militaire obligatoire, des milliers de jeunes fuient le pays ; des parents encouragent même leurs enfants à partir. Angra do Heroismo et Ponta Delgada, Funchal et Lisbonne, Leiria et Aveiro sont les districts qui voient alors partir pour le Québec le plus grand nombre d'émigrants. Ceux qui viennent des Açores sont les plus nombreux (60 %), 38 % sont originaires du continent et 2 % de Madère. Cette deuxième vague d'immigration amène à Montréal des milliers de Portugais qui s'orientent vers des secteurs économiques traditionnels tels que le textile, la restauration, la construction et l'entretien ménager. De façon général, les femmes travaillent dans les manufactures de vêtements du Plateau Mont-Royal ou font de l'entretien ménager dans les quartiers cossus. Au Portugal, la fin des années 1960 et le début des années 1970 sont marqués par le « printemps marcelista », une tentative désespérée pour sauver le régime corporatiste dirigé par Marcelo Caetano. Les changements qu'il apporte sont plus apparents que réels. Les tensions sociales augmentent et l'émigration croît de façon marquée. Les Portugais continuent de traverser la frontière et se dirigent vers la France et les pays de l'Europe de l'Ouest les plus proches. À partir de 1972, Paris devient la deuxième ville portugaise au monde. Si le tourisme et les capitaux des émigrants contribuent à la réduction du grave déficit commercial du Portugal, ils ont aussi pour effet d'accélérer la hausse des prix. Par ailleurs, la crise du pétrole secoue l'économie mondiale. Le serveur Avelino Andrade et ses collègues de travail, dans les années 1970. Collection Avelino Andrade. 10 La communauté portugaise de Montréal. Évolution chronologique Militaires portugais en Guinée, 1966. Collection Manuel Antonio Pereira. Quando cheguei, encontrei um emprego na cozinha do aeroporto. Havia lá muitas italianas e quebequenses. Elas ajudaram-me muito. Eu gostava muito delas. Elas tinham o ar de pessoas do campo, como eu. CLINICA DA MEMÓRIA — uma imigrante portuguesa chegada em 1965 4. De 1960 a 1974 Um dos factores que mais abalou o regime salazarista foram as guerras coloniais que surgiram a partir de 1961, em Angola, Moçambique e na GuinéBissau. Elas irão durar 13 anos e irão trazer a Portugal graves problemas : • Elevadas despesas; • perca de mão de obra • inválidos • oposição ao regime • críticas internacionais • aumento da emigração clandestina daqueles que se opunham ao serviço militar devido à guerra. Para os portugueses, estas guerras fazem mais de 5 000 mortos, 30 000 feridos, 20 000 mutilados. Para evitarem o serviço militar obrigatório milhares de jovens fogem do país ; os pais chegam mesmo a encorajar os filhos a partir. Os distritos que viram partir maior número de emigrantes para o Quebeque foram Angra do Heroísmo, Horta e Ponta Delgada, o Funchal e Lisboa, Leiria e Aveiro. Em termos percentuais temos em primeiro lugar os Açores com 60 %, em seguida o Continente com 38 % e a Madeira com 2 %. Esta segunda vaga de imigração trouxe a Montreal milhares de imigrantes portugueses que se orientaram profissionalmente para os ramos económicos tradicionais tais como os têxteis, a restauração, a construção e as limpezas. A maioria das mulheres trabalhavam nas manufacturas de vestuário do Plateau Mont-Royal ou em serviços de limpeza nos bairros ricos de Montreal. Se as receitas do turismo e sobretudo as remessas dos emigrantes reduzem o grave déficit comercial do país, agravam, no entanto, a subida dos preços em Portugal. Vive-se, por outro lado, à escala internacional, a crise do petróleo. O final dos anos 60 e os princípios da década de 70 serão marcados em Portugal pela chamada « Primavera Marcelista », uma tentativa desesperada de salvar o regime corporativista protagonizada por Marcelo Caetano. Algumas alterações são produzidas, se bem que mais aparentes do que reais. As tensões sociais aumentam e a emigração cresce muito. Os portugueses atravessavam cada vez mais a fronteira dirigindo-se para França e para os outros países mais próximos do Oeste europeu. A partir de 1972, Paris tornou-se a segunda cidade portuguesa no mundo. Amphore en argile, Portugal. Collection Mme Eltevina Pereira. A comunidade portuguesa de Montreal. Evolução cronológica 11 5. La Révolution du 25 avril 1974 et ses lendemains Ma seule raison d'immigrer, c'était l'aventure. J'avais un bon travail dans un chantier naval, je venais d'acheter une maison au bord de la mer. Je suis venu au Canada pour visiter Montréal en tant que touriste, mais je suis resté par pure coïncidence. CLINIQUE DE MÉMOIRE La Révolution du 25 avril 1974, qu'on appelle la « Révolution des œillets », sonne le glas du régime dictatorial en place depuis 48 ans. De ce côté-ci de l'Atlantique s'achève au Québec la Révolution tranquille, une révolution structurelle initiée en 1960. La Révolution du 25 avril avait trois grands objectifs : • la démocratisation du pays : la Constitution de 1976 • la décolonisation : l'indépendance des anciennes colonies (Cap-Vert, Guinée-Bissau, Sao Tomé et Principe, Angola, Mozambique, Timor) Certains choisissent le Canada comme terre d'accueil ; parmi eux, plusieurs sont des réfugiés des anciennes colonies de l'Angola ou du Mozambique. Leur expérience africaine et le drame des guerres coloniales ont forgé chez eux une identité propre qui les distingue des Açoréens et des Portugais du continent vivant ici. Aujourd'hui, le Portugal affirme une modernité souvent méconnue à l'étranger. L'Exposition universelle de Lisbonne, tenue en 1998, et le prix Nobel de littérature décerné à José Saramago ont contribué à redorer son image aux yeux de la communauté internationale. • le développement de l'économie : l'adhésion du Portugal à l'Union européenne, en 1986. — un immigrant portugais arrivé en 1982 Si cette révolution est relativement pacifique, ses lendemains plutôt agités des points de vue politique et social contribuent au maintien d'un important mouvement d'émigration. Le retour à la démocratie et la fin des guerres coloniales font cependant disparaître peu à peu les motifs habituels de départ. De plus, au fil des années, le développement économique du Portugal au sein de la Communauté économique européenne réduit de façon draconienne le nombre d'émigrants et favorise le retour de nombre de ceux qui avaient quitté le pays. Au cours de la même période, la politique d'immigration canadienne se fait plus restrictive : pour être acceptés, les émigrants doivent avoir déjà un métier. Pour sa part, la décolonisation force près de 700 000 Portugais à quitter l'Afrique, qui était devenue pour eux une deuxième patrie; on les appelle les retornados. Beaucoup préfèrent néanmoins refaire leur vie à l'étranger plutôt que de retourner au Portugal. Cahier commémorant le sixième anniversaire du 25 avril 1974. Collection Fernando Pires. Bande dessinée commémorative des 25 ans de la Révolution du 25 avril 1974. Collection Mario Joaquim Pires-Gonçalves. 12 La communauté portugaise de Montréal. Évolution chronologique A minha única razão para emigrar foi a aventura. Eu tinha um bom trabalho num estaleiro naval. Tinha acabado de comprar uma casa à beira-mar. Vim ao Canadá para visitar Montreal como turista e acabei por ficar por puro acaso. — um imigrante português chegado em 1982 CLINICA DA MEMÓRIA Femmes au travail à Soajo, province de Minho, Portugal, dans les années 1970. Photo d’Amadeu de Moura. Collection Amadeu de Moura. 5. Após a Revolução do 25 de Abril A Revolução do 25 de Abril (1974) vai pôr fim ao regime ditatorial de 48 anos. Era a chamada « Revolução dos Cravos ». Deste lado do Atlântico, o Quebeque acabara de viver outra profunda revolução estrutural - a Revolução Tranquila (iniciada nos anos 60). O 25 de Abril tinha 3 grandes objectivos : • democratizar o país : a Constituição de 1976 • descolonizar : a independência das antigas colónias (Cabo Verde, Guiné, São Tomé e Príncipe, Angola, Moçambique, Timor) • desenvolver a economia interna e externa : a adesão à União Europeia em 1986. Se a Revolução decorreu de uma forma relativamente pacífica, os primeiros tempos após ao 25 de Abril foram relativamente agitados ao nível político e social, contribuindo assim para manter altas taxas de emigração, especialmente do Continente. Por outro lado, a descolonização força cerca de 700 000 portugueses a deixar a África que se tinha tornado para eles numa segunda pátria. Chamaram-lhe retornados. No entanto, muitos preferiram refazer a vida no estrangeiro do que regressar a Portugal. Alguns deles escolhem o Canadá como terra de acolhimento. Assim, muitos são refugiados das antigas colónias de Angola e de Moçambique. A sua experiência africana e o drama das guerras coloniais criaram neles uma identidade própria que os distingue dos portugueses vindos dos Açores ou de Portugal Continental. o Canadá é exigido que possuam, à partida, uma profissão. Com efeito, o desenvolvimento económico de Portugal no seio da União Europeia não só reduziu drasticamente o número dos emigrantes, como fez mesmo que muitos regressassem ao país. O Portugal de hoje afirma uma modernidade muitas vezes desconhecida no estrangeiro. A Exposição Universal de Lisboa em 1998 e o Prémio Nobel de Literatura atribuído a José Saramago contribuíram para redourar a imagem internacional do país. Após a Revolução, o retorno à democracia e o fim das guerras coloniais provocaram o desaparecimento dos tradicionais motivos para a partida. Ao mesmo tempo a política de imigração canadiana torna-se mais restritiva. Aos emigrantes que decidem vir para A comunidade portuguesa de Montreal. Evolução cronológica 13 1. Le travail On dit souvent que les immigrants portugais sont de bons travailleurs, et ces derniers aiment se le répéter ! Il est vrai que le travail bien fait et l'esprit d'épargne sont des valeurs importantes qu'ils transmettent à leurs enfants. Les premières semaines furent très tristes. Je pensais que le Canada était une mer de roses. Mais il ne suffit pas de brasser les arbres pour faire tomber les dollars. Il faut beaucoup travailler. CLINIQUE DE MÉMOIRE portugaise — une immigrante L'immigration portugaise au Québec est directement liée à la question du travail. Le premier groupe important de Portugais répond directement aux besoins de main-d'œuvre des fermiers, des compagnies minières, des entreprises forestières et des compagnies de chemin de fer. Au cours des années 1950, des milliers d'immigrants, majoritairement des hommes d'origine rurale, arrivent dans le cadre d'un programme fédéral de recrutement de travailleurs agricoles et ferroviaires. Ces immigrants ne sont admis qu'après s'être engagés à travailler un an dans un secteur économique désigné par les autorités canadiennes. Fixé à 55 dollars pour le premier mois, leur salaire est ensuite augmenté de 5 dollars chaque mois. À la fin de leur année de travail, ils peuvent se chercher d'autres emplois et faire venir leur famille : c'est ce que font la plupart d'entre eux. Abandonnant le milieu rural, ils s'installent avec leur famille à Montréal ou dans une autre grande ville industrielle canadienne. À Montréal, certains ouvrent des commerces pour répondre aux besoins de leurs compatriotes : épiceries, Quand je suis arrivé en 1957, j'ai travaillé pour les chemins de fer à La Prairie. Ensuite, je suis venu à Montréal et j'ai ouvert la première boulangerie portugaise, même si je ne savais rien du métier, même si je n'avais jamais mis les pieds dans une boulangerie! CLINIQUE DE MÉMOIRE — un immigrant portugais boulangeries, quincailleries, restaurants, agences de voyage… Les quartiers Saint-Louis-du-Mile End et Saint-JeanBaptiste, dans le Plateau Mont-Royal, deviennent le cœur de la vie commerciale et communautaire portugaise. Pour sa part, la deuxième vague d'immigration (1960-1974) amène à Montréal des paysans, des ouvriers spécialisés, des commerçants et des techniciens. Ils ont entre dix-neuf et quarante ans et sont dans la force de l'âge. Un peu plus scolarisés que leurs prédécesseurs, ils ont fait, en moyenne, neuf années d'études. (En 1970, le taux d'analphabétisme du Portugal se situe à peu près à 24 % ; au sein des pays européens, c'est l'un des plus hauts.) La plupart des immigrants portugais qui arrivent entre 1960 et 1974 s'orientent vers les secteurs de la fabrication, de la construction, des métiers spécialisés, des services ou du travail de bureau. Un nombre élevé d'entre eux s'attaquent pour la première fois au marché du travail : ce sont principalement des jeunes qui viennent d'arriver à Montréal en compagnie de leurs parents. Malgré la baisse marquée de l'immigration portugaise, ces caractéristiques se maintiennent au cours des décennies 80 et 90. De nos jours, un nombre significatif d'entrepreneurs, de cadres supérieurs d'entreprises ainsi que des enseignants de tous les niveaux (du primaire à l'université) comptent parmi les nouveaux arrivants. Épicerie Soares et fils, rue Duluth, Montréal, années 1970. Photo : Amadeu de Moura. Collection Amadeu de Moura. 14 La communauté « Quando cheguei em 1957 trabalhei nos caminhos de ferro em La Prairie. Depois vim para Montreal e abri a primeira padaria portuguesa, apesar de eu nada conhecer do ofício e de nunca ter posto os pés numa padaria. CLINICA DA MEMÓRIA — um imigrante português 1. O trabalho Diz-se muitas vezes, que os imigrantes portugueses são bons trabalhadores e estes não se inibem de repeti-lo ! É certo que o trabalho bem feito e o espírito de poupança são valores importantes que os pais transmitem aos filhos de geração em geração. A imigração portuguesa para o Quebeque está directamente ligada à questão do trabalho. O primeiro grupo importante de portugueses responde directamente às necessidades de mão de obra dos proprietários agrícolas, das companhias mineiras, das empresas florestais e dos caminhos de ferro. De facto, nos anos 50, milhares de imigrantes, sobretudo homens e de origem rural, vêm inseridos no quadro de um programa federal de recrutamento de trabalhadores agrícolas e do caminho de ferro. Estes imigrantes só eram admitidos se se comprometessem a trabalhar durante 1 ano no sector económico indicado pelas autoridades canadianas. O seu salário era de 55 dólares no 1º mês, aumentando depois 5 dólares por mês. Depois desse ano, poderiam não só procurar outros empregos, mas também trazer para aqui as suas famílias. Foi o que a maioria fez, abandonando o meio rural e instalando-se com a sua família em Montreal ou em outras cidades industriais canadianas. Em Montreal, alguns abrem casas comerciais a fim de poderem responder às necessidades dos seus compatriotas: mercearias, padarias, drogarias, restaurantes, agências de viagens... Os bairros de Saint-Louis-du-Mile-End e Saint-Jean-Baptiste, localizados no Plateau Mont-Royal, tornam-se, então, no coração da vida comercial e comunitária portuguesa. Firmino Ramos et ses amis portugais dans un camp forestier, hiver 1953. Collection Firmino Ramos. 40 anos. Embora sejam um pouco mais escolarizados que os seus predecessores, têm, no entanto, em média, menos de 9 anos de escolaridade. Em 1970, o analfabetismo em Portugal situa-se próximo dos 24 %, o que é uma das taxas mais altas da Europa. Vão voltar-se principalmente para os sectores de fabrico, construção e serviços. Outros, porém, optam pelos serviços técnicos e administrativos. Um elevado número deles entra pela primeira vez no mercado de trabalho : são jovens que chegam a Montreal acompanhando os pais. Estas características mantêm-se nas décadas de 80 e 90, embora tenha havido uma baixa significativa no afluxo de emigrantes portugueses. Nos nossos dias já é possível encontrar um significativo número de empresários, de quadros superiores de empresas, bem como professores nos diferentes ramos de ensino, incluindo o universitário. Firmino Ramos et un ami italien au chantier forestier, 1956. Collection Firmino Ramos. As primeiras semanas foram muito tristes. Pensava que o Canadá era um mar de rosas. Mas não chega abanar as árvores para fazer cair os dólares. É preciso trabalhar muito. CLINICA DA MEMÓRIA — uma imigrante portuguesa Com a segunda vaga (1960-1974), a imigração dos 1960-74 a imigração diversifica-se : agricultores (30 %), mas igualmente operários (40 %), comerciantes, técnicos. Estão na « força da vida », entre os 19 e os Travailleurs pour une compagnie de chemin de fer, juin 1953. Collection José Rodrigues. A comunidade 15 Pourquoi émigrer? Toute ma famille était déjà au Canada. J'étais le seul encore aux Açores. Puisque ma famille était la chose la plus importante pour moi, cela me semblait naturel d'émigrer ici. J'étais heureux de retrouver ma famille, mais très triste de quitter mon île, mes amis et surtout ma fiancée. Le départ a été le moment le plus difficile et émouvant de ma vie. CLINIQUE DE MÉMOIRE Montréal, années 1960-1970, Photo : Amadeu de Moura. Collection Amadeu de Moura. 2. La famille J'ai émigré parce que j'ai dû accompagner mon mari. Mais je ne voulais pas émigrer. CLINIQUE DE MÉMOIRE — une immigrante portugaise — un immigrant portugais Manuel Antonia Pareira et sa famille à leur arrivée à Montréal. Collection Manuel Antonio Pareira. Jusqu'aux années 1970, la vie au Portugal est essentiellement rurale, traditionnelle et fondée sur l'économie familiale. Ceux qui émigrent sont surtout originaires des Açores ou du continent. La plupart d'entre eux immigrent seuls, sans leur famille. Mais, rapidement, les liens familiaux contribuent fortement à la croissance de la communauté portugaise immigrante. Quatre-vingthuit pour cent des immigrants entrés légalement au Canada avant 1974 sont parrainés par un parent, un ami ou un ancien voisin déjà au pays. Puis, des enfants naissent et grandissent ; en 1986, ils représentent 28 % de la communauté portugaise canadienne. Le choix de la ville ou du quartier dépend souvent des liens familiaux et communautaires. Ainsi, les Açoréens de São Miguel sont largement prédominants à Toronto tandis que, dans la région montréalaise, le nombre d'Açoréens est comparable au nombre de Portugais du continent. Au cours des années 1960, 95 % des Portugais de Gatineau sont originaires de la paroisse de Maia, dans l'île de Sao Miguel. La plupart de ceux qui vivent dans la ville de Québec sont 16 La communauté originaires de l'île de Faial et ont fui l'explosion du volcan des Capelinhos en juillet 1959. Dans la maison montréalaise des immigrants, la vie de famille est intense même s'il y a un monde de différences entre les parents et leurs enfants. Les plus vieux cherchent généralement à léguer à ceux qui les suivent leur héritage culturel, car ils ont travaillé dur pour faire leur place et mettre sur pied commerces, institutions, médias et écoles où leur langue ainsi que leurs traditions culturelles et religieuses seront conservées. De nombreux enfants fréquentent l'église, la catéchèse, l'école du samedi en portugais, les troupes de danses folkloriques et les ensembles philharmoniques. Quand ils atteignent l'adolescence, ce système idyllique fondé sur la famille et la communauté s'effrite. Certaines traditions sont rejetées, d'autres sont conservées et remodelées. Ceux qui sont nés à Montréal revendiquent une identité métissée, construite à partir de leur héritage portugais et de la culture québécoise. Porquê emigrar ? Toda a minha família estava já no Canadá. Eu era o único que ainda estava nos Açores e como a família era a coisa mais importante para mim, é natural que eu emigrasse para aqui. Estava contente por reencontrar a minha família, mas muito triste por deixar a minha ilha, os meus amigos e, sobretudo, a minha noiva. A partida foi o momento mais difícil comovente da minha vida. CLINICA DA MEMÓRIA — um imigrante português José et Iria Martins Rodrigues avec leur fils, Manuel Antonio. Collection famille Rodrigues. 2. A família Até aos anos 70 a vida em Portugal era essencialmente rural, tradicional e baseada numa economia familiar. Estes imigrantes são originários sobretudo dos Açores e do Continente. De início, na sua maioria, não trazem a família de imediato. Mas, rapidamente, os laços familiares contribuem fortemente para o crescimento da comunidade portuguesa imigrante. De facto, 88 % dos portugueses entrados legalmente no Canadá antes de 1974 foram apadrinhados por um familiar, um amigo ou um vizinho já no país. Entretanto os filhos foram nascendo e crescendo, formando assim, em 1986, 28 % da comunidade portuguesa do Canadá. A escolha da cidade ou do bairro depende frequentemente dos laços familiares e comunitários. Assim, por exemplo, os açorianos de S. Miguel são largamente predominantes na região de Toronto, enquanto que na zona de Montreal o número de portugueses açorianos e continentais é relativamente equivalente. Em algumas cidades do Quebeque os portugueses provêm de uma única região de Portugal. Em Gatineau, a freguesia da Maia, na ilha de São Miguel, forneceu mais de 95 % da comunidade nos anos 60. Na cidade de Quebeque, a maioria são da ilha do Faial que fugiram da explosão do vulcão dos Capelinhos em Julho de 1959. que trabalhar duramente para conseguir um lugar ao sol e criarem casas comerciais, instituições, média e escolas onde a língua e as tradições culturais e religiosas são conservadas. Os pais portugueses procuram geralmente transmitir aos seus filhos a sua herança cultural. Numerosas crianças frequentam a igreja, a catequese, a escola de sábado portuguesa, os ranchos folclóricos e as bandas. Quando chegam à adolescência este sistema idílico baseado na família e na comunidade causa relutância. Algumas tradições são rejeitadas, outras são conservadas e remodeladas. Os jovens nascidos em Montreal reivindicam uma identidade construída a partir de uma mistura da herança portuguesa e da cultura quebequense. Madame Fatima Martins et sa cousine au Jardin botanique, Montréal, septembre 1967. Collection Fatima Martins. Tive de emigrar porque tive de acompanhar o meu marido. Mas eu não queria emigrar. CLINICA DA MEMÓRIA — uma imigrante portuguesa Na casa montrealense dos imigrantes, a vida familiar é intensa. Entre os pais imigrantes e os seus descendentes existe uma enorme diferença. Muitos tiveram Iria Martins Rodrigues et son fils. Collection famille Rodrigues. A comunidade 17 3. La maison et le quartier Au cours des années 1960 et 1970, les familles portugaises s'installent, en raison du faible coût des logements, dans le quartier délimité par l'avenue du Parc et les rues Sherbrooke, SaintJoseph et Saint-Denis. Jusqu'en 1950, cette zone correspond au quartier juif, mais des immigrants grecs, italiens, polonais, yougoslaves et ukrainiens l'ont peu à peu adoptée. Selon le Service de l'information communautaire, les principaux groupes du quartier représentent 41 427 personnes en 1976 ; 50 % d'entre elles sont francophones, 10 %, anglophones et 40 %, allophones d'origine portugaise et grecque. C'est un quartier relativement pauvre et les espaces verts y sont rares, mais il offre l'avantage d'être central. Bien que vieilles, ses maisons sont relativement spacieuses et permettent la réunification des familles immigrantes et la souslocation. Pendant les années 1970, plus de 12 000 Portugais y vivent. Aujourd'hui, ses artères principales — Saint-Laurent, de Bullion, Coloniale, Hôtel-de-Ville, Rachel et Duluth — permettent encore de découvrir de petites et de moyennes entreprises, des restaurants, des agences de voyage, des succursales bancaires, des écoles ainsi que des associations communautaires qui sont les leurs. À l'aide de leurs souvenirs, les Portugais transforment le paysage montréalais. Une image religieuse en azulejo (céramique peinte à la main) à la porte, une façade colorée, un potager, le fumet de la sardine et, à l'automne, le doux parfum du vin : bâtie avec des matériaux d'ici mais enrichie de rappels de leur passé, leur maison est vivante. En 1975, en l'honneur de la communauté qui a transformé le quartier en moins de 20 ans, la Commission de toponymie et d'urbanisme de la Ville de Montréal nomme « Parc du Portugal » un parc situé au croisement des rues Saint-Laurent et Marie-Anne. CLINIQUE DE MÉMOIRE — un immigrant portugais Si, pendant les années 1980, le Plateau Mont-Royal abrite encore une partie importante de la communauté, à la fin des années 1990 la majorité vit ailleurs, dans Rosemont—La Petite-Patrie, Villeray—Saint-Michel—Parc-Extension, Mercier—Hochelaga-Maisonneuve ou en banlieue, à Laval, La Salle, Brossard ou Longueuil. Malgré tout, le centre de la vie communautaire et commerciale portugaise demeure au cœur du Plateau Mont-Royal. Dans toutes les maisons où j'ai vécu, j'ai tout changé de fond en comble : la cuisine, l'entrée, les murs. C'est bien portugais ça. Les Portugais sont des constructeurs. CLINIQUE DE MÉMOIRE — un immigrant portugais En 1975, leur accordant le prix annuel de restauration domiciliaire, l'Ordre des architectes du Québec récompense les efforts faits par les Portugais pour rénover le Plateau Mont-Royal. Montréalais d’origine portugaise rénovant sa maison dans le quartier Saint-Louis, dans les années 1970. Photo : Amadeu de Moura. Collection Amadeu de Moura. J'ai vécu dans le Plateau parce que c'était la zone portugaise. On pouvait recevoir l'aide de nos voisins portugais ou de notre famille et avoir accès aux services et aux commerces portugais. Cela a beaucoup facilité mon intégration. Ruelle Drolet, entre les rues Duluth et Mont-Royal, Montréal, 2000. Photo : Clairette Rhéault. Collection du Centre d’histoire de Montréal. Pour moi, le jardin est la partie la plus belle et la plus joyeuse de la maison. Même s'il est petit, j'essaie de l'aménager pour y planter des fleurs et quelques légumes. CLINIQUE DE MÉMOIRE — une immigrante portugaise « Grâce à leur détermination, les Portugais du quartier Saint-Louis ont réussi à reconstituer un milieu urbain non seulement viable, mais agréable… Les façades rajeunies, discrets paravents de rénovations intérieures plus importantes, ne laissent cependant pas soupçonner la profondeur des changements qui a amené la restructuration sociale de ce voisinage, hier encore menacé. » (Ministère de l'Immigration, 1975) Rue Clark, Plateau Mont-Royal, Montréal, 2000. Photo : Fernando Santos. Collection Fernando Santos. 18 La communauté 3. A casa e o bairro Nos anos 1960 e 1970, devido ao baixo preço das casas, as famílias portuguesas instalam-se no bairro de Saint-Louis, a leste do Mont Royal, delimitado pelas ruas Sherbrooke a Sul, Saint-Joseph a Norte, Saint-Denis a Este e a avenida do Parc a Oeste. Esta zona fora até aos anos 50 um bairro judeu mas, a pouco e pouco, imigrantes gregos, italianos, polacos, jugoslavos, ucranianos e portugueses foram-no ocupando. Em 1976, segundo o Serviço de Informação Comunitária, entre as 41 427 pessoas que viviam no bairro, os principais grupos eram : 50 % eram francófonos, 10 % anglófonos e 40 % portugueses e gregos. Era um bairro relativamente pobre da cidade, onde os espaços verdes eram raros, mas que tinha a vantagem de estar situado numa zona central. As casas eram velhas mas relativamente amplas, o que permitiu a reunificação das famílias imigrantes, ou, em certos casos, subalugar a outros interessados. Nos anos 70 aqui viviam mais de 12 000 portugueses. Nas suas principais artérias — Saintt-Laurent, de Bullion, Coloniale, Hôtel-de-Ville, Rachel, Duluth — podemos ainda hoje encontrar pequenos e médios estabelecimentos comerciais portugueses, restaurantes, agências de viagens, agências bancárias, as escolas e as associações comunitárias portuguesas. Os portugueses transformaram a paisagem montrealense a partir de alguns elementos característicos importados de Portugal. A casa portuguesa é viva, construída com os materiais daqui, mas decorada com as recordações de um percurso de adaptação diversificado — uma imagem religiosa em azulejo à entrada, uma fachada colorida, uma horta na traseira, o fumo da sardinha e, no Outono, o doce perfume do vinho. Em 1975, a Comissão de Toponímia e Urbanismo da cidade de Montreal decidiu designar um parque situado em pleno coração do bairro, no cruzamento das ruas Saint-Laurent e Marie-Anne, como « Parc du Portugal » em homenagem à comunidade que transformou o bairro em apenas vinte anos. Se nos anos 80 era ainda no Plateau Mont-Royal que morava um número importante dos portugueses da comunidade, nos finais dos anos 90 a maioria vive fora : Rosemont— La Petite-Patrie, Villeray—SaintMichel—Parc-Extension e Mercier— Hochelaga-Maisonneuve. E não devemos esquecer os arredores : Laval, La Salle, Brossard e Longueil. Apesar de tudo, o centro da vida comunitária e comercial portuguesa continua no coração do Plateau Mont-Royal. Para mim o jardim é a parte mais bonita e alegre da casa. Mesmo sendo pequeno, procuro arranjá-lo para plantar flores e alguns legumes. CLINICA DA MEMÓRIA Fontaine au parc du Portugal, Montréal, 2003. Collection Rui Santiago. Vivi no Plateau porque era a zona portuguesa. Podia-se receber a ajuda dos nossos vizinhos portugueses, da nossa família e ter acesso aos serviços e às lojas portuguesas. Isso facilitou muito a minha integração. CLINICA DA MEMÓRIA — um imigrante português Em todas as casas em que vivi mudei tudo de cima a baixo - a cozinha, a entrada, as paredes. Isso é bem português. Os portugueses são construtores. CLINICA DA MEMÓRIA — um imigrante português — um imigrante português Em 1975, a Ordem dos Arquitectos do Quebeque recompensa com o Prémio Anual de Restauração Domiciliária, os esforços dos portugueses na renovação do Plateau Mont-Royal, que se encontrava abandonado: « Graças à sua determinação, os portugueses do bairro de SaintLouis conseguiram reconstruir um meio urbano, não apenas viável, mas agradável..... as fachadas rejuvenescidas, escondem discretamente as renovações interiores muito mais importantes não deixando adivinhar a profundidade das mudanças e restruturação social desta zona vizinha, ainda há bem pouco tempo ameaçada. » (Ministério da Imigração, 1975) Collection : Joaquina Pires. A comunidade 19 À Montréal, les immigrants portugais mettent en place de nombreuses organisations dans les domaines socioculturel, religieux et financier ainsi que dans le domaine des communications. Ce sont des lieux où se tissent des liens d'amitié et de solidarité qui facilitent l'intégration au Nouveau-Monde et qui permettent de préserver et de transmettre la culture portugaise. Ils seront au cœur de la vie communautaire des immigrants. Membres de l’APC, 1966. Collection José Rodrigues. 1. Les associations socioculturelles À cette époque, j'aimais aller à l'Association portugaise pour jouer aux cartes et parler avec les autres portugais. CLINIQUE DE MÉMOIRE — un immigrant portugais Au début, l'immigrant se sent isolé. Ses amis et ses loisirs sont restés là-bas, de l'autre côté de l'Atlantique, et son nouvel environnement lui est complètement étranger. En lui, le désir de vivre en communauté renaît inévitablement. Il recherche la compagnie d'autres Portugais pour discuter, pour se divertir, pour échapper à la saudade autour d'un jeu de cartes ou d'un verre de vin. Pour briser l'isolement, les compatriotes se rapprochent et, peu à peu, des associations plus structurées se mettent en place. C'est ainsi que, le 7 janvier 1956, un petit groupe de Portugais arrivés depuis peu fondent la première association portugaise au pays, l'Associação Portuguesa do Canada (APC), qui s'installe à l'angle de la rue Sherbrooke et du boulevard SaintLaurent. Elle souhaite proposer aux Portugais de Montréal des activités culturelles, artistiques, récréatives et sportives ainsi que protéger « moralement et matériellement les éléments de la colonie en situation précaire », notamment en leur offrant des cours de français et d'anglais et en les aidant à se trouver un emploi. Les débuts de l'APC sont particulièrement mouvementés : le consul souhaite qu'elle appuie la position du régime dictatorial de Salazar et les conflits idéologiques qui opposent anti et prosalazaristes au sein de la direction menacent son existence. À partir de 1961, elle s'oriente davantage vers des activités socioculturelles. Elle est, entre autres, à l'origine de la création de l'équipe de football Luso-Stars (1971) et du premier ensemble de musique philharmonique (1972). Elle déménage en 1972 dans une ancienne synagogue de la rue Saint-Urbain. Le nombre de ses membres s'accroît alors considérablement. Joueurs de cartes pendant un match de soccer, dans les années 1970-1980. Photo : Amadeu de Moura. Collection Amadeu de Moura. 20 Les réalisations D'autres organismes semblables voient le jour pour répondre aux besoins des Portugais de Montréal. Leur but est de les réunir tous et de diffuser leur culture au moyen d'activités sportives, récréatives ou culturelles. Em Montreal, os imigrantes foram criando, pouco a pouco, numerosas instituições de carácter social, cultural, religioso, financeiro e de comunicação social que se tornam o baluarte da vida comunitária portuguesa. São locais de socialização onde se formam laços de amizade e de solidariedade. Estes organismos favoreceram a conservação e a transmissão de uma cultura imigrante com o seu idioma, a sua história, os seus valores e tradições, proporcionando, ao mesmo tempo, a integração dos recém-chegados. 1. As associações socioculturais No início, o emigrante sente-se isolado. Lá longe, do outro lado do Atlântico, ficaram os amigos, os divertimentos. O novo meio é-lhe completamente estranho. O sentido de vida em comunidade renasce inevitavelmente. Vai procurar os outros portugueses, conversar, divertir-se, matar saudades em torno dum jogo de cartas ou de um copo de vinho. O isolamento aproxima as pessoas. Em seguida, vai-se passar a formas mais estruturadas de associativismo. É assim que, em 7 de Janeiro de 1956 um pequeno grupo de portugueses recém chegados a Montreal fundam a primeira associação portuguesa no país, a Associação Portuguesa do Canadá (APC), na esquina das ruas Sherbrooke e Saint-Laurent. Este organismo tinha como objectivo proporcionar aos Portugueses de Montreal actividades culturais, artísticas, recreativas e desportivas e ajudar « moral e materialmente as pessoas em situação precária », nomeadamente ao disponibilizar aulas de francês e de inglês e ajudando os compatriotas a encontrar trabalho. pró salazaristas no seio da própria direcção quase levaram o organismo a fechar as portas. A partir de 1961, a APC adoptou uma postura de índole mais cultural e social que esteve na origem, entre outras coisas, da fundação da equipa de futebol Luso-Stars em 1971, e da primeira filarmónica. Em 1972 mudou as instalações para o actual local, uma antiga sinagoga, conhecendo um aumento considerável do número de sócios. Défilé dans les rues de Montréal, années 1970, Photo Amadeu de Moura. Collection Amadeu de Moura. Naquela época eu gostava de ir até à Associação Portuguesa para jogar às cartas e conversar com os outros portugueses. CLINICA DA MEMÓRIA — um imigrante português Entretanto muitos outros organismos semelhantes surgiram para poder dar resposta às múltiplas necessidades dos portugueses de Montreal. A grande maioria destas associações tem como objectivo principal facilitar o reagrupamento dos portugueses e divulgar a sua cultura recorrendo à organização de actividades desportivas, recreativas e culturais. Os passos iniciais são bastante movimentados. Os problemas com o Cônsul da época, desejoso que a associação apoiasse as posições do regime ditatorial de Salazar, e os conflitos ideológicos que opunham os anti e Associações socioculturais Associations socioculturelles Associação Portuguesa do Canadá (1956) Clube Portugal de Montreal (1965) Centro de Acção Sócio-Comunitária de Montreal (1972) Associação Portuguesa de Sainte-Thérèse (1974) Associação de Nossa Senhora de Fátima (Laval, 1974) Casa dos Açores do Québec (1978) Clube Oriental Português de Montreal (1979) Sporting Clube de Montreal (1982) Associação Portuguesa Espírito Santo - Hochelaga (1983) Associação Portuguesa de LaSalle (1984) Sport Montréal e Benfica (1985) Instituto Cultural Açoriano (1986) Circulo Socialista (Antero de Quental) (1988) Centro Comunitário Divino Espírito Santo de Anjou Associação Portuguesa do West Island (1997) Portugália,Tradição e Cultura (Brossard) 1982 Casa do Ribatejo Associação dos Pais (1993) Grupo de Jovens em Acção da Missão Santa Cruz (1995) « Carrefour » dos jovens lusófonos do Québec (2001) Années 1970. Photo : Amadeu de Moura. Collection Amadeu de Moura. As realizacões 21 1. Les associations socioculturelles (suite) Groupes philharmoniques Bandas Filarmónicas Filarmónica Portuguesa de Montréal (1972) Filarmónica Divino Espírito Santo, Laval (1982) Banda de Nossa Senhora dos Milagres (1997) À gauche : Célébrations de la Saint-Jean-Baptiste, parc du Portugal, Montréal, années 1970. Photo Amadeu de Moura. Collection Amadeu de Moura. En juillet 1972, ce souci du bien-être de la communauté donne naissance au Centre portugais de référence et de promotion sociale (CPRPS), un organisme phare de la communauté, qui s'appellera plus tard le Centre d'action sociocommunautaire de Montréal. Le CPRPS met en oeuvre plusieurs projets novateurs : la première campagne d'alphabétisation en langue maternelle au Québec (1979), une campagne de promotion du syndicalisme auprès des ouvrières portugaises (1980), des activités de sensibilisation aux problèmes de violence conjugale et d'alcoolisme, des cours de français et d'anglais ainsi qu'une assistance individuelle aux nouveaux arrivants. Au milieu des années 1980, le CPRPS est à son apogée ; il répond alors aux besoins d'une clientèle de plus de 15 000 personnes ! Depuis le milieu des années 1990, le vieillissement et la diversification ethnique constituent ses nouveaux défis. Le Centre de l'aide à la famille est un autre important lieu de ressources. Fondé dans les années 1990, il se concentre sur un problème qui n'est pas exclusif à la communauté portugaise : la violence conjugale. La musique aussi rassemble les gens. Les fondateurs des formations philharmoniques portugaises de Montréal et la quasi-totalité de leurs membres sont originaires des Açores. Au Portugal, sur le continent ou dans les îles, la grande majorité des villages ont toutefois leur ensemble musical. Ils constituent de véritables écoles. Avec la musique arrivent également les danses populaires du monde rural portugais, dont sont originaires la plupart de ceux qui vivent désormais à Montréal. Dans les années 1950, au Portugal, les groupes folkloriques se multiplient. Souvent liés à des associations, ils sont particulièrement populaires ici auprès de ceux qui sont originaires du Portugal continental. Les jeunes des deuxième et troisième générations font maintenant revivre fièrement ce lointain passé. Les processions des fêtes de SaintAntoine (13 juin), Saint-Jean (24 juin) et Saint-Pierre (30 juin) font aussi partie des traditions qui s'ancrent en terre québécoise. Ces marches populaires typiques de Lisbonne offrent l'occasion de fuir la saudade et même, le 24 juin, de prendre part à la Saint-Jean-Baptiste, la fête nationale des Québécois. Membres d’un groupe folklorique, lors de la clinique de mémoire à la Mission Notre-Dame-de-Fatima, Laval, 4 mai 2003. Membres de la troupe folklorique Prais de Portugal, 2003. Collection Ruis Santiago. Musiciens de la troupe folklorique Prais de Portugal, 2003. Collection Ruis Santiago. 22 Les réalisations 1. As associações socioculturais (continuação) Groupes folkloriques Grupos Folclóricos Grupo Folclórico Português de Montreal (1966) Grupo Cultural « Cana Verde » (1979) Grupo Coral Alentejano (1980) Grupo Folclórico Praias de Portugal (1983) Grupo Folclórico « Estrelas do Atlântico » de Laval (1985) Rancho Folclórico « Cantares e Bailares dos Açores » (1992) Grupo Folclórico « Campinos do Ribatejo » (1994) Rancho Folclórico « Verde Minho » (1997) Grupo Folclórico « Ilhas de encanto » da Casa dos Açores do Québec (1997) Marche populaire en couples en hommage aux saints patrons lors des fêtes de la Saint-Jean-Baptiste, juin 1994. Photographie : Manuel Ribeiro. Défilé d’enfants pendant les célébrations du Santo Cristo, Montréal, années 1970. Photographie Amadeu de Moura. Collection Amadeu de Moura. Esta preocupação com o bem estar dos portugueses deu origem, em Julho de 1972 ao Centro de Acção Socio-Comunitária de Montreal, um organismo exemplar da comunidade, na altura conhecido sob o nome de Centro Português de Referência e Promoção Social (CPRPS). No seu apogeu, nos inícios dos anos 80, o CPRPS atendia uma clientela estimada em mais de 15.000 pessoas ! O organismo desenvolveu vários projectos inovadores : uma vasta campanha de alfabetização em português, projecto pioneiro no Quebeque (1979) ; sensibilização ao problema da violência doméstica e do alcoolismo ; campanha de promoção do sindicalismo junto das operárias portuguesas (1980) ; cursos de francês e de inglês ; assistência individual aos recém-chegados. Desde meados da década de 1990, os novos desafios são os do envelhecimento e os resultantes da diversificação étnica da sua clientela. O Centro de Ajuda à Família é uma outra referência no âmbito social. Fundado nos anos 90, tem centrado a sua acção num problema não exclusivo da comunidade — a violência conjugal. Groupe folklorique Praias de Portugal, 10e anniversaire, Montréal, 1993. Collection Clube Portugal de Montréal. A música é um outro meio para reunir as pessoas. Quer no Continente quer no Portugal Insular a grande maioria das localidades têm a sua banda de música, a sua banda filarmónica. Estas bandas são verdadeiras escolas de música num país onde o ensino da música conta pouco. Em Montreal, os fundadores das bandas filarmónicas e a quase totalidade dos seus componentes são originários dos Açores. Com a música, o imigrante português traz também as danças populares do mundo rural, donde a maioria provém. Em Portugal, sobretudo a partir dos anos 50, eles surgiram por toda a parte. Os grupos folclóricos da região de Montreal, na sua maioria ligados às associações, são constituídos maioritariamente por portugueses do Continente. Hoje eles são constituídos na sua maior parte por jovens da 2ª e 3ª gerações que orgulhosamente que fazem reviver com orgulho este passado que já não é o seu. Outras tradições foram igualmente transplantadas para o Quebeque. É o caso das marchas ligadas às tradicionais festas dos Santos Populares : Santo António (13 de Junho), S. João (24 de Junho) e S. Pedro (30 de Junho). Não deixa de ser uma forma de « matar » a saudade termos a oportunidade de ver as marchas populares, tão típicas da cidade de Lisboa, desfilarem com todo o garbo e orgulho pelas ruas de Montreal, chegando mesmo com a festa nacional dos quebequenses, a Saint-Jean-Baptiste. As realizacões 23 1. Les associations socioculturelles (suite) Bulletin du Mouvement Démocratique Portugais (aujourd’hui disparu), Movimento, 1re année, no 6 (janvier-février 1966), Montréal, édition du Centre culturel portugais du Canada. Collection Fernando Pires. Équipe de soccer, Montréal, 2000. Collection Sport Montréal e Benfica. La passion du sport, et surtout celle du football (soccer), a aussi traversé les océans. En témoignent de nombreux clubs sportifs parrainés par les grandes équipes nationales du Portugal ainsi que des équipes montréalaises souvent éphémères. Les passionnés de foot sont partout, dans les cafés, dans les clubs sportifs et même sur le parvis de l'église puisque quelques irréductibles s'y retrouvent, transistor à l'oreille, pour écouter religieusement les matchs du dimanche. Les jeunes, quant à eux, suivent aussi bien les exploits de Luis Figo, une vedette internationale du foot portugais, que ceux de Mike Ribeiro, un joueur de hockey du Canadien de Montréal d'origine portugaise. La vie politique mouvementée du Portugal ne peut laisser indifférent les immigrants, réfugiés et exilés de Montréal. En 1963, une trentaine de Portugais décident de ranimer le militantisme politique en créant un mouvement de gauche anti-salazariste : le Movimento Democràtico Português (Mouvement démocratique portugais ou MDP). Dans son bulletin, ses manifestes et ses actions, le MDP dénonce la dictature de Salazar, les crimes de la police politique (PIDE) et le colonialisme. Dès ses débuts, il se montre sensible aux besoins de la communauté et met sur pied des classes de français, de portugais et d'alphabétisation. Il milite pour les droits des ouvrières portugaises en formant une troupe de théâtre qui présente des pièces en faveur des syndicats. 24 Les réalisations L'enracinement n'aurait pu être aussi réussi sans l'existence d'institutions financières telles que la Caixa de Economia dos Portugueses de Montreal qui s'est inspirée des coopératives d'épargne du Mouvement Desjardins. Installée au rez-de-chaussée d'un vieil édifice de l'avenue des Pins, elle ouvre ses portes le 8 janvier 1969. Les débuts sont ardus, mais la croissance est au rendez-vous au cours de la décennie suivante et permet la construction sur le boulevard Saint-Laurent d'un nouvel immeuble qui sera inauguré le 29 juin 1980. À partir de 1983, la Caixa de Economia dos Portugueses de Montreal compte aussi des membres non-portugais. Aujourd'hui, ce pilier économique de la communauté continue de soutenir les projets communautaires et l'éducation chez les jeunes. La Caisse d’Économie des Portugais de Montréal, boulevard Saint-Laurent, Montréal, années 1990. Collection La Caisse d’Économie des Portugais de Montréal. L'un des organismes derniers-nés est le Carrefour des jeunes lusophones du Québec. Fondé en 2001 par des jeunes qui ont entre quinze et trente-cinq ans, il privilégie le dialogue entre les différentes communautés lusophones et encourage la participation sociale des jeunes. C'est un signe d'espoir pour l'avenir. Au cours de son histoire tumultueuse, la vie associative portugaise a fait preuve d'un grand dynamisme. Le déclin de l'immigration, le vieillissement et la dispersion de la communauté ainsi que, plus récemment, le désintérêt relatif des nouvelles générations mettent aujourd'hui au défi un mouvement qui n'a sûrement pas dit son dernier mot ! Édifice de l’Association portugaise du Canada. 1. As associações socioculturais (continuação) Organismos ou associações extintas ou não activas Organismes ou associations disparus ou inactifs Organização política Movimento Democrático Português de Montréal (1963) Associações sócioculturais Aliança dos Empresários e Profissionais Portugueses Micaelense Açores Clube Associação dos Homens de Negócios Portugueses do Québec Federação dos Organismos Portugueses do Québec Grupo de Teatro Português de Montreal Centro Cultural Português do Canadá Movimento da Juventude Portuguesa de Montreal (Missão Santa Cruz). Grupo de Escuteiros Corte Real Portuguese Canadian Community School União Católica Portuguesa do Canadá Casa de Portugal Casa dos Portugueses Clubes de Futebol Montréal-Stars Sporting Club Açores Soccer Portugais du Québec Luso Sporting de Montreal Luso-Stars de Montréal Liga comercial portuguesa de futebol de Montreal Club Soccer de Montreal A paixão pelo desporto e sobretudo o futebol atravessou igualmente os mares. Prova disso é a presença de numerosos clubes desportivos, filiais das grandes equipas portuguesas e a existência, por vezes efémera, de equipas de futebol. Os apaixonados pelo futebol estão em toda a parte, nos cafés, nos clubes desportivos e mesmo… em frente à igreja onde alguns irredutíveis apaixonados se encontram para seguir religiosamente os jogos do domingo, com a orelha colada ao rádio. Os jovens conhecem e seguem as exibições, tanto de Luís Figo, vedeta internacional do futebol português, como de Mike Ribeiro, jogador de hóquei, de origem portuguesa, do Canadien de Montréal. A movimentada vida política de Portugal não podia deixar indiferentes os imigrantes de Montreal, alguns deles aqui refugiados e exilados. Em 1963 cerca de trinta portugueses decidem reanimar a militância política e criam um movimento de esquerda antisalazarista: o Movimento Democrático Português de Montréal (MDP). Através do seu boletim, de manifestos e de acções pontuais, o MDP denunciava a ditadura de Salazar, os crimes da polícia política (PIDE) e o colonialismo. Desde o seu início, o MDP mostrou também uma sensibilidade particular relativamente às necessidades da comunidade, organizando cursos de francês, de português e de alfabetização. Militou ainda a favor dos direitos das operárias portuguesas, formando um grupo de teatro que levou à cena várias peças pró-sindicalistas. O sucesso do enraizamento não teria sido o mesmo sem a existência de instituições financeiras como a Caixa de Economia dos Portugueses de Montreal, baseada nas caixas de aforro do Movimento Desjardins. No dia 8 de Janeiro de 1969, a Caixa de Economia dos Portugueses de Montréal abre as portas ao público num rés-do-chão de um antigo edifício sito na avenida Pins. Se o começo foi árduo, o desenvolvimento foi-se acentuando durante os anos 1970 permitindo construir um novo edifício na rua St-Laurent, inaugurado a 29 de Junho de 1980. Em 1983, a Caixa começou a aceitar membros não portugueses. Hoje, este pilar económico da comunidade portuguesa e continua a apoiar os projectos comunitários e a formação académica dos jovens. Uma das mais recentes associações é o Carrefour Lusophone. Formado em 2001, por jovens entre os 15 e os 35 anos, privilegia o diálogo entre as diferentes comunidades lusófonas e encoraja a participação dos jovens nos diferentes desafios que se lhes põem, estimulando a sua participação social. É um sinal de esperança no futuro da Comunidade. No decurso da sua história tumultuosa, a vida associativa portuguesa testemunhou de um grande dinamismo. Hoje em dia, o declínio da imigração portuguesa, o envelhecimento e a dispersão da comunidade e o desinteresse relativo das novas gerações estrangulam essa dinâmica que, apesar de tudo, não sucumbiu e pode ressurgir em qualquer momento. Certificat de participation du Clube Portugal de Montréal aux Jeux portugais du Québec, Montréal, 1983. Collection du Club Portugal de Montréal. Exposition Encontros au Centre d’histoire de Montréal, 2003-2004. Photo : Normand Rajotte. Collection Centre d’histoire de Montréal. As realizacões 25 Quand j'habitais sur Saint-Urbain, je voyais passer les processions. C'était la première fois que je voyais ça. CLINIQUE DE MÉMOIRE — un Montréalais Église Santa Cruz, automne 1999. Photo : Michelle Lanteigne. Collection du Centre d’histoire de Montréal. 2. Institutions religieuses La foi au service de l'identité : les églises et les missions portugaises Historiquement, les Portugais sont catholiques. Les difficiles conditions de vie des immigrants renforcent leur attachement aux traditions religieuses. Pour sa part, l'Église catholique d'ici comprend ce besoin ; elle devient un puissant élément d'identification et elle contribue de façon importante à la cohésion de la communauté. Au cours des années 1950, les catholiques portugais se réunissent dans une salle de la basilique NotreDame. En 1962, un prêtre canadienfrançais qui parle portugais dessert la communauté. L'année suivante, la Corporation des catholiques portugais de Montréal est mise sur pied pour obtenir de l'archevêché de Montréal la création d'une mission portugaise. En décembre 1964, la communauté obtient son premier lieu de culte permanent, ce dernier se trouve sur la rue Clark. La 26 Les réalisations Mission Santa Cruz voit le jour en 1965, à la suite d'un décret canonique. À la fin des années 1970, le vieil édifice de la rue Clark est devenu trop petit pour répondre aux besoins de la communauté. Certains parlent alors de construire une nouvelle église en plein cœur du quartier portugais. L'achat de l'école désaffectée Our Lady of Mount Royal et du terrain adjacent situé à l'angle des rues Rachel et Saint-Urbain permet, en 1984, d'aménager un centre communautaire et d'entreprendre la construction de l'église Santa Cruz , qui sera inaugurée le 30 novembre 1986. Depuis, cette étonnante construction attire le regard des passants, surtout pendant la période estivale alors qu'elle se couvre de décorations flamboyantes pour devenir l'hôte de processions et de fêtes religieuses très populaires. Par ailleurs, l'installation à Laval de nombreux Portugais mène en 1983 à la création d'une nouvelle mission catholique portugaise, la Missão Nossa Senhora de Fatima. Santo Cristo, Espìrito Santo et Nossa Senhora do Monte : les fêtes religieuses les plus populaires et leurs processions reprennent ici tous les rituels caractéristiques des fêtes religieuses des Açores et de Madère. Elles sont aussi l'occasion de retrouvailles entre les membres de la communauté dispersés à travers la ville. Parmi les Portugais de Montréal, on trouve aussi un nombre important de membres de l'Église Baptiste Évangélique et de l'Église Portugaise de la Pentecôte ainsi que quelques familles de religion juive. 2. Instituições religiosas A fé ao serviço da identidade : as igrejas e as missões portuguesas O português é tradicionalmente católico. As condições de vida árdua do imigrante reforçam ainda mais o seu empenhamento nas tradições religiosas. Por seu turno a Igreja Católica daqui compreendeu esta necessidade, tornando-se um poderoso factor de identificação e de coesão comunitária. Nos anos 1950, os católicos portugueses reuniam-se numa sala da Basilica NotreDame. Em 1962, foi recrutado um padre canadiano-francês que falava português. No ano seguinte, foi fundada a Corporação dos Católicos Portugueses de Montreal, com o intuito de pedir ao Arcebispado de Montreal a autorização para criar uma missão portuguesa. A comunidade obteve o seu primeiro lugar de culto permanente na rua Clark em Dezembro de 1964. A Missão Santa-Cruz viu o dia em 1965 por decreto canónico. No final dos anos 1970, o antigo edifício da rua Clark era já demasiado pequeno para as necessidades da comunidade. Alguns paroquianos falavam em construir uma nova igreja em pleno coração do « bairro português ». A aquisição do edifício da escola Our Lady of Mount Royal e do terreno adjacente situado no canto das ruas Rachel e Saint-Urbain veio permitir à comunidade criar um Centro Comunitário em 1984 e de empreender a construção da actual igreja Santa-Cruz, inaugurada a 30 de Novembro de 1986. Desde então, esta surpreendente construção atrai os olhares dos transeuntes, sobretudo durante a época estival, quando a sua fachada fica coberta de decorações multi-coloridas no decorrer das festividades religiosas que se evidenciam de forma particular nas procissões. A implantação de vários Portugueses em Laval levou-os a criar uma nova missão em 1983, designada por Missão Nossa Senhora de Fátima. Nas festas religiosas mais populares como o Senhor Santo Cristo, o Espírito Santo e a Nossa Senhora do Monte, as suas procissões mantêm na íntegra todo os rituais característicos das festas religiosas dos Açores e da Madeira. Constituem uma ocasião para o reencontro dos membros da Comunidade Portuguesa dispersas por toda a cidade. Entre os portugueses de Montreal encontra-se um número significativo de protestantes integrado designadamente na Igreja Evangélica Baptista e na Igreja Portuguesa do Pentecostes e também algumas famílias judias. Photo du haut : Enfants participant à la célébration du Santo Cristo, mai 1994. Photo : Manuel Ribeiro. En bas à gauche : Procession pour la célébration du Santo Cristo, rue SaintUrbain, mai 1998. Photo : Manuel Ribeiro. En bas à droite : Cape richement ornée portée par les enfants lors des processions des fêtes du Espiríto Santo, juin 1998. Photo : Manuel Ribeiro. Procession du Santo Cristo, Montréal, années 1960-1970. Photo Amadeu de Moura. Collection Amadeu de Moura. Quando eu vivia na Saint-Urbain via passar as procissões. Era a primeira que via isso. CLINICA DA MEMÓRIA — um montrealense As realizacões 27 3. L’éducation et la culture Fête de Noêl à l’école du samedi, Mission Santa Cruz, Montréal, 2000. J'essaie d'enseigner à mes enfants d'où je viens, j'essaie de les y amener pour leur montrer comment les choses se passent là-bas. Ce qu'il y a de beau au Portugal c'est son histoire, alors qu'ici elle n'a que cent ans, disons. CLINIQUE DE MÉMOIRE — un immigrant portugais La première préoccupation des parents portugais est d'offrir à leurs enfants une formation supérieure à celle qu'ils ont reçue au Portugal. Jusqu'à la fin des années 1970, l'anglais exerce une forte attraction et le système scolaire anglophone semble plus accueillant. La majorité des enfants portugais fréquentent alors les écoles Our Lady of Montreal, D'Arcy-McGee et Saint Patrick, situées dans le Plateau MontRoyal. En 1977, la Charte de la langue française oblige les enfants d'immigrants à fréquenter des écoles françaises. Au cours des années 1980, les écoles françaises Saint-Jean-Baptiste, Jean-Jacques-Olier, Jeanne-Mance et Saint-Louis accueillent les jeunes portugais du même quartier, qui représentent alors la moitié de leurs élèves. La diversité des langues introduites dans la communauté complique un peu les relations entre les générations. Les jeunes commencent progressivement à parler une langue différente de celle de leurs parents, qui se sentent Au Portugal, je travaillais dans les champs. J'ai fait la troisième année. À l'époque, qui étudiait ? On ne pouvait pas étudier. On devait travailler. CLINIQUE DE MÉMOIRE — une immigrante portugaise Langue nationale de tout le Portugal dès le XIIIe siècle, le portugais est aujourd'hui parlé dans huit pays par près de 200 millions de lusophones ; il devance ainsi le français parmi les langues les plus parlées dans le monde. Scène de chasse, réplique d'une tapisserie du 17e siècle. Azulejos. Carreaux de faïence vernissés et peints à la main. Réalisé par madame Ana Paula Araujo à Montréal, 2003. Exposition Encontros au Centre d’histoire de Montréal, 2003-2004. Photo : Normand Rajotte. Collection Centre d’histoire de Montréal. 28 Les réalisations Exposition Encontros au Centre d’histoire de Montréal, 2003-2004. Photo : Normand Rajotte. Collection Centre d’histoire de Montréal. incapables de les accompagner dans leurs activités scolaires. Pour permettre la communication entre parents et enfants, transmettre leur héritage culturel ou faciliter un possible retour au Portugal, les Montréalais d'origine portugaise ont voulu préserver leur langue en créant des institutions d'enseignement de langue portugaise reconnues par les gouvernements des deux pays. Dès 1958, sous l'égide de la Commission des écoles catholiques de Montréal, l'APC offre des cours de portugais aux enfants de ses membres. C'est cependant à la Mission Santa Cruz, en 1971, que revient l'honneur d'avoir créé la première véritable école primaire portugaise, l'école Santa Cruz, qui offre d'abord quatre années, puis six. En 1972, l'école Portuguesa do Atlantico est fondée avec l'appui de la banque du même nom et offre la formation des neuf premières années. À partir de 1975, l'école secondaire Lusitana de Montréal offre de la septième à la onzième. D'autres écoles du samedi apparaissent ensuite à La Salle (1981), Brossard (1983) et Laval (1983). Dans son combat pour exister, la communauté s'est exprimée par la voix d'écrivains, de gens de théâtre, de danse et de cinéma, de journalistes, d'historiens et de musiciens amateurs et professionnels (du fado au rock). Elle s'est aussi fait connaître grâce à un art populaire raffiné, l'azulejo, et par sa gastronomie devenue un incontournable pour les Montréalais. 3. O Ensino e a Cultura A primeira preocupação dos pais portugueses foi de oferecer aos seus filhos uma formação superiora à que eles tinham recebido em Portugal. Nos finais dos anos 1970 o Inglês exerce uma forte atracção e o sistema escolar anglófono parece mais acolhedor. A maioria das crianças portuguesas frequentavam as escolas anglófonas : Our Lady of MountRoyal, D'Arcy-McGee, Saint-Patrick, situadas no Plateau Mont-Royal. Em 1977, a carta da Língua Francesa obriga os filhos dos imigrantes a frequentarem as escolas francesas. Nos anos 1980, as escolas francesas de Saint-Jean-Baptiste, Jean-Jacques-Olier, Jeanne-Mance e Saint-Louis recebem os alunos portugueses do bairro que representam, então, metade dos seus efectivos. Esta situação introduziu na comunidade uma diversidade de línguas que dificultam um pouco as relações entre as gerações Os jovens começam progressivamente a falar uma língua diferente da dos pais, que se sentem incapazes de os acompanhar nas actividades escolares. Para permitir a comunicação entre pais e filhos ; transmitir uma herança cultural ou facilitar um eventual e possível regresso a Portugal, os montrealenses de origem portuguesa sempre desejaram preservar o seu idioma, criando instituições de ensino de língua portuguesa reconhecidas pelos governos dos dois países. No seu combate pela existência, a criatividade da Comunidade tem-se exprimido através dos seus escritores, dos seus jornalistas, dos seus historiadores, das pessoas ligadas ao teatro, à dança, ao cinema, dos seus fadistas, dos músicos amadores, dos grupos de rock. Tem-se igualmente feito conhecer através de uma arte popular requintada, o azulejo, sem esquecer a gastronomia portuguesa que se tornou uma atracção para os montrealenses. Procuro ensinar aos meus filhos donde vim, procuro levá-los lá, como se passam lá as coisas. De resto, penso que o que é giro em Portugal é a sua história, contrariamente aqui, que tem uma centena de anos, digamos. CLINICA DA MEMÓRIA Tornada língua nacional no conjunto do território português do século XIII, o Português é hoje falado em 8 países por cerca de 200 milhões de lusófonos, ultrapassando o francês que está na 8ª posição das línguas mais faladas do mundo. — um imigrante português Exposition Encontros au Centre d’histoire de Montréal, 2003-2004. Photo : Normand Rajotte. Collection Centre d’histoire de Montréal. Em Portugal, eu trabalhava no campo. Fiz a 3ª classe. Na altura quem estudava ? Não se podia estudar. Tinha que se trabalhar. CLINICA DA MEMÓRIA — uma imigrante portuguesa Já em 1958, a APC, sob a égide da Comissão das Escolas Católicas de Montreal, dispensa cursos de português aos filhos dos membros. No entanto, passados 8 anos estas aulas terminaram. Cabe à Missão Santa-Cruz os louros de ter criado a primeira verdadeira escola primária portuguesa em 1971 com a designação de Escola Portuguesa de Santa Cruz, de início com 4 anos de escolaridade e mais tarde com 6. Paralelamente, em 1972, foi fundada a Escola Português do Atlântico com apoio do banco do mesmo nome e que oferece uma formação do 1º ao 9º ano. Em 1975, a Escola Secundária Lusitana permite a frequência do 7º ao 11º ano. No início do anos 80 novas escolas de sábado surgem: La Salle (1981), Brossard (1983) e Laval (1983). Livres écrits par des auteurs Luso-Montréalais. As realizacões 29 Exposition Encontros au Centre d’histoire de Montréal, 2003-2004. Photo : Normand Rajotte. Collection Centre d’histoire de Montréal. En-tête du premier hebdomadaire portugais au Canada, aujourd’hui disparu, le Luso-Canadiano. En-tête du bulletin Oriental, bulletin du Club Oriental portugais de Montréal, aujourd’hui disparu. 4. Les médias Les premiers journaux communautaires naissent dans la tourmente de conflits idéologiques entre la droite et la gauche. Le premier journal de langue portugaise canadien est le Luso-Canadiano; créé en 1958, il affiche son anti-salazarisme jusqu'en 1971. La droite lusomontréalaise ne tarde pas à réagir en fondant la Voz de Portugal, un journal favorable aux gens d'affaires et au régime de Salazar. Publié pour la première fois le 25 avril 1961, il délaisse rapidement les guerres idéologiques pour devenir un journal d'information. C'est ce type de journalisme qu'on pratique aussi dans les pages du Journal do Emigrante (1978) et dans celles du Luso-Presse (1996). Publicités de trois stations de radio diffusant des émissions portugaises. 30 Les réalisations Sur les ondes de la radio montréalaise, la présence portugaise remonte à 1962. Hora Portuguesa, la toute première émission portugaise, est alors diffusée tous les dimanches sur les ondes de CFMB. La très colorée émission Portugalissimo prend ensuite la relève et touche encore aujourd'hui un public fidèle. Communautaire et multilingue, Radio Centre-Ville (102,3 FM) fait une entrée remarquée dans le paysage montréalais en 1972 et intègre, dès ses débuts, une équipe portugaise. Encore aujourd'hui, elle offre à ses auditeurs portugais une programmation quotidienne comportant chansons, nouvelles, interviews et annonces communautaires. Des stations privées voient aussi le jour ; Radio Club de Montréal est la plus jeune d'entre elles. C'est au début des années 1970 que les Portugais de Montréal créent une télévision à leur image. Diffusée en 1971, Reflets du Portugal est la première émission de télévision en portugais produite au Québec. La Televisão Comunitária Portuguesa de Montreal diffuse ensuite Estamos no Quebeque et Luso-Québécois, qui présentent des nouvelles du Portugal et de la vie communautaire luso-québécoise, et les fameuses telenovelas brésiliennes écoutées religieusement par bon nombre de Portugais au cours des années 1980. Depuis quelques années, l'émission Luso-Montreal a pris la relève sur la chaîne Global TV. 4. Os meios de comunicação Os primeiros jornais comunitários nasceram na tormenta de conflitos ideológicos entre a esquerda e a direita. O Luso-Canadiano nasce em 1958. Torna-se no primeiro jornal de língua portuguesa no Canadá e é claramente anti-salazarista até ao seu desaparecimento em 1971. A direita lusomontrealense não tarda a reagir e funda um jornal concorrente A Voz de Portugal, favorável aos homens de negócios e ao regime de Salazar. Publicado pela primeira vez no dia 25 de Abril de 1961, este jornal abandonou, desde há muito, as guerras ideológicas para se tornar num órgão de informação generalista. É também este tipo de jornalismo que é praticado pelo Jornal do Emigrante (1979) e mais recentemente pelo Luso-Presse (1996). A presença portuguesa na rádio começou em 1962 com uma primeira emissão intitulada Hora Portuguesa e difundida todos os domingos nas ondas da estação CFMB. De há alguns anos a esta parte, o programa Portugalissimo tem uma audiência fiel. Em 1972, uma nova rádio comunitária e multilingue aparece no panorama radiofónico montrealense: a Rádio Centre-Ville. Desde o início da sua formação tem integrada uma equipa portuguesa. Ainda nos nossos dias, a 102,3 F.M difunde para os seus ouvintes portugueses uma programação quotidiana com canções, notícias, entrevistas e anúncios comunitários. Houve também várias estações de rádio privadas das quais a mais recente é a Rádio Clube de Montreal. Os portugueses de Montreal criaram também emissões de televisão a partir dos anos 1970. Reflexos de Portugal, produzido em 1971, foi o primeiro programa de televisão portuguesa do Quebeque. Nos anos seguintes, houve a criação da Televisão Comunitária de Montreal com os seus programas Estamos no Quebeque e Luso-Québécois que difundiam notícias e actualidades da comunidade e de Portugal, sem esquecer as famosas telenovelas brasileiras, religiosamente seguidas por um número considerável de portugueses nos anos 1980. Ultimamente, a emissão LusoMontreal veio substituir estes programas na rede Global TV. Couverture du magazine culturel A Portinhola, n° 1 (janvier 1970), aujourd’hui disparu. Édition du Centre culturel portugais du Canada, Montréal. Collection Fernando Pires. Journaux communautaires, éditions 2003. As realizacões 31 L'immigration Une aventure excitante Un combat incessant Immigrer, c'est à la fois une aventure excitante et un combat incessant entre le besoin d'être ce que l'on est et d'apprivoiser son nouveau pays. En témoignent les propos recueillis lors des CLINIQUES DE MÉMOIRE, organisées en divers endroits par le Centre d'histoire de Montréal et le Carrefour des jeunes lusophones du Québec au printemps 2003, avec la collaboration de la Maison des Açores du Québec, de la Mission Santa Cruz et de l'Association des paroissiens de Notre-Dame-de-Fatima de Laval. Conversation entre voisines, rue Saint-Urbain, 1990. Collection : Mario Gonçalves. Nos enfants sont bien intégrés. Ils aiment le Québec, la liberté qu'ils ont. Ils n'échangeraient jamais le Québec contre le Portugal. Ils ont l'avantage d'être des enfants d'immigrants portugais, ce qui leur permet d'avoir une autre langue, une autre culture. Quand je suis arrivé, j'ai été surpris par la grosseur des voitures canadiennes qu'on ne voyait pas dans les petites rues du Portugal. UN IMMIGRANT PORTUGAIS UN FILS D'IMMIGRANT PORTUGAIS UNE IMMIGRANTE PORTUGAISE C'est possible de reconnaître un jardin portugais. UNE MONTRÉALAISE Quand on quitte son pays, on ne sait pas à quel pays on appartient. Toutes les maisons bâties avec des briques me semblaient laides. UNE IMMIGRANTE PORTUGAISE UNE IMMIGRANTE PORTUGAISE CLINIQUES DE MÉMOIRE Le chouriço a été ma porte d'entrée dans la communauté portugaise. UNE MONTRÉALAISE Ici, les gens ne savaient même pas que le portugais était une langue. Il faut voir qu'il y a deux évolutions. La personne qui émigre évolue au contact de son nouveau pays tout en conservant les traditions et la mentalité de son pays natal qui, de l'autre côté de l'Atlantique, poursuit lui aussi son évolution. UN IMMIGRANT PORTUGAIS UN IMMIGRANT PORTUGAIS Il y a plus de ressemblances que de différences. Parfois, on insiste sur les différences, mais il y a plus de ressemblances qu’on le croit. Nous sommes une copie du Portugal. C'est comme si la communauté portugaise ne rimait pas avec modernité au sein même de la communauté. UN IMMIGRANT PORTUGAIS UN IMMIGRANT PORTUGAIS UN FILS D'IMMIGRANT PORTUGAIS La communauté va disparaître d'ici quelques années. Il n'y a déjà plus d'immigration, plusieurs retournent, les jeunes s'éloignent et se marient avec des gens d'autres nationalités… Les prêtres font plus d'enterrements que de baptêmes ! UN IMMIGRANT PORTUGAIS 32 Conclusion Je ne suis ni un Portugais, ni un Européen, je suis un Montréalais. Je suis Montréalais surtout dans la façon dont j'agis, dans la façon dont je me comporte socialement. Mais c'est comme si j'avais plusieurs racines. On est un peu de tout. Je me considère davantage portugaise même si je vis ici depuis plusieurs années. J'aime le Québec comme si c'était mon pays. C'est mon amour, ma patrie, mais tous les immigrants gardent dans leur cœur l'amour, la saudade de leur terre natale. UNE IMMIGRANTE PORTUGAISE Combien de questions se dissimulent derrière ces affirmations ? Les Portugais sont au Québec depuis 1953. Ces 50 années de voisinage ont-elles suffi aux Québécois et aux Portugais pour se connaître et se comprendre ? Aujourd'hui, la communauté portugaise de Montréal compte plus de 40 000 personnes, qui sont présentes dans toutes les sphères d'activités sociales, culturelles et économiques. Elles ont transformé un quartier et lui ont redonné vie, puis se sont dispersées aux quatre coins de l'île en apportant avec elles un héritage à partager. Quel sera l'avenir de la communauté ? L'immigration portugaise est stoppée, la communauté vieillit et les nouvelles générations cherchent à s'intégrer davantage à la société montréalaise. Les défis demeurent importants. Tradition ou métissage, intégration ou assimilation, discrétion ou affirmation ? Les réponses à ces questions vous appartiennent. C'est maintenant votre tour… Os nossos filhos estão bem integrados. Amam o Quebeque, a liberdade que têm, eles nunca trocarão o Quebeque por Portugal. Têm a vantagem de serem filhos de imigrantes portugueses, o que lhes permite ter uma outra língua, uma outra cultura. A imigração Uma aventura excitante Um combate incessante UMA IMIGRANTE PORTUGUESA Imigrar é ao mesmo tempo uma aventura excitante e um combate incessante entre a necessidade de se ser o que se é e de se integrar no novo país. O diálogo é por vezes difícil mas real como o demonstram os testemunhos recolhidos nas CLÍNICAS DE MEMÓRIA realizadas em diversos locais pelo Centre d’histoire de Montréal e pelo Carrefour des jeunes lusophones du Québec na Primavera de 2003, com a colaboração da Casa dos Açores do Quebeque, da Missão Santa Cruz, da Associação dos Paróquianos de Nossa Senhora de Fátima de Laval. Quando se sai do seu país, não se sabe a que país se pertence. UMA IMIGRANTE PORTUGUESA É como se a comunidade portuguesa não rimasse com modernidade no seio da própria comunidade. Quando cheguei fiquei surpreendido com o tamanho dos carros canadianos que não se viam nas pequenas ruas de Portugal. O chouriço foi a minha porta de entrada na comunidade portuguesa. UM MONTREALENSE Aqui as pessoas nem sabiam que o português era uma língua. UM FILHO DUM IMIGRANTE PORTUGUÊS UM IMIGRANTE PORTUGUÊS CLÍNICAS DE MEMÓRIA UM IMIGRANTE PORTUGUÊS UMA IMIGRANTE PORTUGUESA UM FILHO DUM IMIGRANTE PORTUGUÊS UM IMIGRANTE PORTUGUÊS Há muito mais semelhanças que diferenças. Por vezes insiste-se nas diferenças, mas há mais semelhanças do que se pensa. A comunidade vai desaparecer dentro de alguns anos. Já não há imigração, muitos regressam, os jovens afastam-se e casam-se com pessoas de outras nacionalidades... Os padres fazem mais enterros do que baptismos ! Não sou um português, nem um europeu, sou um montrealense. Sou sobretudo um montrealense na maneira como ajo, como me comporto socialmente. .Mas é como se eu tivesse várias raízes. Nós somos uma cópia de Portugal. UM IMIGRANTE PORTUGUÊS É preciso ver que há duas evoluções. A pessoa que emigra evolui em contacto com o novo país, mas conserva também as tradições, a mentalidade, uma cultura que já não existe no país de origem, em constante evolução. UM IMIGRANTE PORTUGUÊS Todas as casas feitas de tijolos pareciam-me feias. UMA IMIGRANTE PORTUGUESA É possível reconhecer um jardim português. UM MONTREALENSE É-se um pouco de tudo. Considero-me mais portuguesa mesmo se eu tenho vivido aqui há muitos anos. Amo o Quebeque como se fosse o meu país. É o meu amor, a minha pátria, mas todos os imigrantes guardam no seu coração o amor, a saudade da sua terra natal. UMA IMIGRANTE PORTUGUESA Quantas questões não estão escondidas por detrás destas afirmações ? Por isso as escolhemos como conclusão. Os portugueses estão no Quebeque desde 1953. Estes cinquenta anos de vizinhança foram suficientes para se conhecerem, para se compreenderem ? Hoje, a Comunidade Portuguesa de Montreal conta mais de 40 000 pessoas, presentes em todas as esferas das actividades sociais, culturais e económicas. Transformaram um bairro e deram-lhe de novo vida, depois dispersaramse pelos quatro cantos da ilha levando consigo um património a partilhar. Qual será o futuro da Comunidade ? A imigração proveniente de Portugal parou, a Comunidade envelheceu e as novas gerações procuram uma maior integração na sociedade montrealense. Pela frente há importantes desafios. Tradição ou mistura, integração ou assimilação, discrição ou afirmação ? A resposta cabe agora a todos vós. Repas entre Montréalais de toutes origines, rue Saint-Urbain, Montréal, 1995. Collection Mario Gonçalves. Conclusão 33 Bibliographie — Bibliografia Aboud, Brian et Anna Maria Fiore, dir. Profils des communautés culturelles du Québec. Québec, Ministère des relations avec les citoyens et de l'Immigration, 1995. Alpalhão, João António et Victor M.P. da Rosa. Les portugais du Québec. Ottawa, éditions de l'Université d'Ottawa, 1979. Anderson, Grace M. et David Higgs, L'héritage du futur — Les communautés portugaises au Canada. Toronto, coll. Histoires des peuples du Canada, 1979. Andrade, Simão Miguel, « La propriété et le travail : l'enracinement des Portugais sur la Main », Montréal, RCHTQ, vol. 28, numéro 1 (75), printemps 2002. Antunes, M. L. Marinho, « Vinte anos de emigração portuguesa: alguns dados e comentários », Análise Social, 30-31 (8), 1970, pp. 299-385. Durand, Robert. Histoire du Portugal. Paris, Hatier, 1992. Eusébio, Joaquim. Falando Português em Montreal. Montréal, 2001. Teixeira, Carlos et Gilles Lavigne, dir. The Portuguese in Canada. Toronto, UTP, 2000. Teixeira, Carlos, « La mobilité résidentielle intra-urbaine des Portugais de première génération à Montréal », mémoire de maîtrise, Montréal, UQAM, 1986. Site Internet Carvalho, Manuel : http://manuelcarvalho.8m.com/ SATURNIA.html Noivo, Edite, « Family life-worlds and social injuries: three generations of Portuguese-Canadians », thèse de doctorat (sociologie), Montréal, Université de Montréal, 1992. Crédits Miguel Simão Andrade, Jean-François Leclerc Traduction anglaise Darcy Dunton, Sharon Helfer, Carlos J.P.do Rio Traduction portugaise Luis Aguilar, Amadeu de Moura, Nelson Figueiredo Trame sonore et vidéo des cliniques Nicolas Fonseca, Jorge Martinho, Shift communications inc. Isabel dos Santos Équipes Encontros. La communauté portugaise. 50 ans de voisinage Gestion et coordination Coordination du projet Assistance à la coordination Jean-François Leclerc Joaquina Pires Linda Rougeau Publication Révision (français) Moura, Manuel de Almeida et Imitério Soares. Pionniers : l'avant-garde de l'immigration portugaise. Montréal, 2003. Rédaction Voix Lavigne, Gilles. Les ethniques et la ville, l'aventure urbaine des immigrants portugais à Montréal. Montréal, Le Préambule, 1987. Moura, Manuel de Almeida. Les Portugais dans l'exploration et la colonisation de l'Est du Canada au XVIe siècle. Montréal, 1992. Miguel Simão Andrade, Élodie Choqueux, Marc-André Delorme, Joviano Vaz Vincent Cardinal (Studio Plasma) Consultation en histoire Marques, Domingo et João Medeiros. Imigrantes Portugueses, 25 anos no Canadá. Édition Movimento Comunitário Português, 1978. Recherche, collecte et entrevues Trame sonore de l'exposition Higgs, David, dir. Portuguese Migration in Global Perspective. Ontario, The Multicultural History Society of Ontario, 1990. Lopes, Duarte Nuno, « Peregrinação:une histoire des communautés portugaises du Québec (1953-1995) », thèse de doctorat (histoire), Montréal, UQAM, 1996. 34 Silva, Augusto da, « Eleições 75 : Fenómeno socio-cultural », Economia e Sociologia, 1976. Miguel Simao Andrade Rédaction (portugais) et consultation en histoire Joaquim Eusébio Michelle Hébert Coordination Josée Lefebvre Conception et mise en pages jielle infographie Traduction (portugais) Joaquim Eusébio Vitalia Rodrigues Exposition Encontros. La communauté portugaise. 50 ans de voisinage Idée originale Miguel Simão Andrade, Maria do Patrocinio Lucas, Joaquina Pires Jean-François Leclerc, Julie Leclerc, Joaquina Pires Gestion des prêts Élodie Choqueux, Stéphanie Mondor Communications André Gauvreau Comité des cliniques Miguel Simão Andrade, Sandra Simão Andrade, Élizabeth Barbosa, MarieHélène Brunet, Élodie Choqueux, Éric Coupal, Karine da Costa, Marc-André Delorme, Carlos J.P.do Rio, Nicolas Fonseca, Nancy Gonçalves, Sandy Gonçalves, Nuno Lobo, Jorge Martinho, Vitor Matias, Luis Neves, Carla Oliveira, Joaquim Oliveira, Gabriela Maria Pecht, Rosana Pires-Gonçavles, Marie-Eve Plante, Claudia Ribeiro, Susana Sequeira Nous remercions chaleureusement les personnes et organismes qui ont aimablement prêté leurs photographies, documents, artefacts et objets originaux, et ont contribué aux événements d'Encontros. Nous remercions également le personnel du Centre d’histoire de Montréal. Concept original Jean-François Leclerc, Joaquina Pires Scénario Jean-François Leclerc, Maria do Patrocinio Lucas, Joaquina Pires Design Paul Martin [moitiémoitié] Muséographie Julie Leclerc [moitiémoitié] © Centre d’histoire de Montréal Dépôt légal — 1er trimestre 2004 Bibliothèque nationale du Québec ISBN 2-7647-0350-3 Les cliniques de mémoire As clínicas da memória Célébrer et conserver la mémoire de la communauté portugaise de Montréal Celebrar e conservar a memória da comunidade portuguesa de Montreal Pour souligner le 50e anniversaire de la communauté portugaise montréalaise, le Centre d'histoire de Montréal et le Carrefour des jeunes lusophones du Québec ont l'idée d'organiser une collecte de témoignages et d'objets. L'événement se prépare et a lieu alors qu’une grande partie de la communauté ressent l'urgence de renouer avec sa propre histoire, qu'elle méconnaît ou qu'elle a peu à peu oubliée. Au même moment, les immigrants de la première génération commencent à disparaître, emportant leurs souvenirs, . A ideia de organizar as clínicas da memória nasceu da vontade, partilhada por uma grande parte da comunidade, de reatar ligações com uma história desconhecida e esquecida numa época charneira em que os imigrantes da primeira geração começam a desaparecer levando com eles as suas recordações. As clínicas, organizadas conjuntamente pelo Centre d'histoire de Montréal e pelo Carrefour Lusophone, tinham como objectivo sensibilizar, recolher e preservar a memória dos quebequenses de origem portuguesa de todas as gerações e de colher as impressões dos quebequenses que com eles conviveram como vizinhos ao longo destes 50 anos de história comum. Le projet prend la forme de « cliniques de mémoire » destinées aux Québécois d'origine portugaise de tous les âges et aux Québécois qui les ont côtoyés à Montréal, au cours de ce demi-siècle de voisinage. Avec la collaboration d'organismes communautaires portugais, quatre cliniques sont mises sur pied dans la région montréalaise. Les gens sont invités à y exposer leurs objets, leurs photographies de famille ainsi que leurs souvenirs et à y raconter leur histoire à une équipe de jeunes interviewers, encadrés par le Centre d’histoire de Montréal. Cloisons pour les entrevues, sarraus, stéthoscopes, fiches d'enregistrement et rafraîchissements : pour le plaisir, la cueillette prend les apparences d'une collecte de sang et se transforme en événement festif. Près d'une centaine d'entrevues en profondeur sont alors enregistrées. Ces cliniques ont permis des échanges entre les diverses générations de la communauté portugaise et entre celle-ci et des Montréalais de toutes les origines. L'histoire fascinante des réfugiés politiques de gauche, militants anti-salazaristes et anticolonialistes, pionniers exploités, réfugiés économiques, entrepreneurs et émigrants clandestins fuyant les guerres coloniales a étonné les jeunes. Ils ont été surpris de découvrir, au-delà des stéréotypes, de l'uniformité apparente et de la bonne entente, la diversité de leur communauté. En somme, ils ont fait la connaissance de la réalité des immigrants et de leurs moments difficiles ainsi que celle de leurs joies, de leurs réussites et de leurs fiertés. Nas quatro clínicas que foram organizadas e tiveram lugar em diferentes sítios da região montrealense, com a colaboração de organismos comunitários portugueses, as pessoas eram convidadas a virem expor os seus objectos, fotografias da família, as suas lembranças e recordações e a contar a sua história pessoal a uma jovem equipa de entrevistadores. L’équipe responsable des cliniques. Aux premiers rangs, les membres de la Maison des Açores. Derrière, les interviewers. Clinique de mémoire, Maison des Açores, Montréal, 5 avril 2003. A equipa das clínicas. Na primeira fila, os membros da Casa dos Açores. Na última fila, os jovens entrevistadores. Clínica da memória na Casa dos Açores, Montreal, 5 de Abril de 2003. En attendant l’entrevue. Clinique de mémoire, Mission Notre-Dame de Fatima, 4 mai 2003. Enquanto se espera pela entrevista. Clínica da memória na Missão de Nossa Senhora de Fátima, 4 de Maio de 2003. Esta colecta de informação adoptou a forma de uma clínica de recolha de sangue, com um espaço isolado por cortina para preservar a privacidade, batas de pessoal clínico, estetoscópios, fichas de registo do paciente, bolos e refrigerantes o que deu um aspecto festivo ao evento. Foram feitas cerca de 100 entrevistas. As clínicas favoreceram um intercâmbio entre as diversas gerações da comunidade e entre montrealenses de todas as origens. Permitiram ainda realçar as histórias e a diversidade desta comunidade, para além dos estereótipos. Os jovens ficaram surpreendidos ao descobrirem a diversidade dissimulada numa aparente uniformidade e numa suposta e relativa compreensão almejada pela comunidade: refugiados políticos de esquerda, militantes anti-salazaristas e anti-colonialistas, refugiados económicos, empresários, imigrantes clandestinos fugindo das guerras coloniais, fazem todos parte de uma história fascinante. Foi facultado aos jovens conhecerem estas facetas dolorosas da realidade imigrante, mas também os seus momentos de alegria, de êxito e de orgulho. Pendant une entrevue. Clinique de mémoire, Mission Santa Cruz, Montréal, 27 avril 2003. Durante uma entrevista. Clínica da memória na Missão de Santa Cruz, Montreal, 27 de Abril de 2003. Pendant une entrevue. Clinique de mémoire, Maison des Açores, Montréal, 5 avril 2003. Durante uma entrevista. Clínica da memória na Casa dos Açores, Montreal, 5 de Abril de 2003. Partagé entre deux univers, Dans une lutte insensée et sans normes, Je vis depuis longtemps, Entre deux langues, deux villes, deux pays, Celui qui m’a accueilli et celui de mes racines. Vivo há muito entre dois mundos dividido, Entre duas línguas, duas terras, dois países, Aquele que me acolheu e o das raízes, Numa disputa sem normas nem sentido. Fernando André, extrait du poème Dois mundos, tiré du livre Nas Asas do Vento, éditions Chartrand, 2000. La réalisation de ce cahier pédagogique a été rendue possible grâce à la participation des partenaires suivants.
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